Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



 PREMIERE PARTIE

A CARTHAGE,
AUX LIONS
LES CHRÉTIENS


À la veille du supplice

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Il n'y a plus que quelques jours avant le spectacle sanguinaire au cours duquel ils seront exposés aux bêtes furieuses. On sait très bien qu'ils ne se battront pas comme des gladiateurs..
C'est dur de mourir si jeune. Perpetua aura bientôt vingt-deux ans, mais elle ne fêtera plus cet anniversaire, et Felicitas n'a pas encore atteint la vingtième année. Quant aux jeunes gens, ils sont du même âge. Seul Saturus est dans la trentaine. Les diacres viennent les visiter fréquemment, mais la nourriture qu'ils apportent reste souvent intacte. Les détenus n'ont pas faim..
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Ils prient et ont de nouveau des rêves qui les préparent au dernier combat. Dans un moment d'extase, Perpetua voit le diacre de Carthage, Pomponius, revêtu d'une robe blanche. Elle le distingue très nettement. il frappe à la porte du cachot et lui dit : « Nous t'attendons, viens ! » La prenant par la main, il la conduit au milieu de l'amphithéâtre et la laisse en la rassurant : « N'aie pas peur : je suis ici avec toi, je combats avec toi. ».
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Toujours en rêve, Perpetua se tourne vers les gradins couverts de spectateurs. Tout à coup elle aperçoit un homme horrible qui se dresse devant elle et la glace de terreur. Mais de beaux jeunes gens accourent à son secours. Comme c'est bizarre ! Maintenant on lui enlève ses vêtements et elle est changée en homme. On la frotte d'huile pour le combat. Un géant, dont la tête dépasse les plus hauts gradins de l'amphithéâtre, apparaît vêtu d'une tunique à bandes rouges et tenant dans la main un rameau vert et or. il proclame à haute voix qu'il décernera ce rameau au vainqueur du combat..
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L'homme horrible se jette sur Perpetua qui le griffe au visage. Elle se dégage de cette étreinte et se sent soulevée par une force invincible. Hors des prises du monstre, elle se met à le piétiner. Elle lui tord les doigts et lui écrase la tête. Enfin elle reçoit de la main du beau géant le rameau vert qui porte des pommes d'or..
Quand le diacre revient, elle lui raconte son rêve et ajoute : « A mon réveil, j'ai compris que je combattrai non contre les fauves, mais contre le diable. Mais je sais que je vaincrai. » Hantée par l'horrible supplice qu'elle va subir, elle a néanmoins la certitude de la victoire finale..
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Saturus a aussi sa vision. Après le martyre, il se voit transporté avec ses compagnons vers l'Orient. Ce sont des anges qui l'enlèvent. On arrive à un grand Jardin plein de verdure et de fleurs, baignant dans la lumière. On suit une large avenue, et là se trouvent des chrétiens d'Afrique morts précédemment pour leur foi. Un grand palais leur ouvre ses portes. Les anges qui les guident leur font revêtir, sur le seuil, de belles robes blanches, et un choeur retentit de l'intérieur : « Saint ! saint ! saint est notre Seigneur ! ».
Ce n'est pas tout. Au milieu du palais, sur un trône, est assis un beau vieillard. À sa droite et à sa gauche, quatre vieillards aussi, et derrière eux, une multitude d'autres. Le beau vieillard invite les martyrs africains à s'approcher du trône. il leur donne le baiser de paix et les bénit. En sortant, ils assistent à une querelle entre deux ecclésiastiques. Les anges qui les accompagnent grondent ces deux hommes d'Église et prennent à partie l'un d'eux : « Corrige ton peuple ! Quand ces gens se réunissent autour de toi, on dirait des spectateurs de retour du cirque, se disputant au sujet de courses ! ».
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La veille du supplice, fixé au 7 mars 203, les prisonniers sont calmes. Ils ont accepté depuis longtemps le sacrifice. Ce qu'ils souhaitent ardemment, c'est de tenir le coup, en toute dignité, dans l'arène. En cette dernière soirée de vie terrestre, il y a un moment désagréable à passer. L'usage veut qu'on donne aux condamnés un repas libre auquel le public a le droit d'assister. La foule ne manque pas de s'y rendre, par curiosité, pour voir la tête que font ceux qui, demain, mourront sous ses yeux. Voilà le spectacle que s'offrent les Carthaginois, avant les combats dans l'arène : le dernier repas des chrétiens qui vont être dévorés le lendemain par des bêtes affamées..
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Devant cette curiosité malsaine, Saturus voulant profiter de l'occasion pour frapper la conscience des spectateurs qui les regardent manger, ne peut s'empêcher de leur dire : « Le spectacle de demain ne vous suffit donc pas ? Examinez bien nos visages afin de nous reconnaître au jour du jugement ! »


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