TROISIÈME PARTIE
Autour du Sinaï
L'étrange aventure d'un
précieux manuscrit
En mai 1844 une petite caravane s'approchait
lentement du monastère de Sainte-Catherine ;
elle escortait un illustre voyageur allemand, le
comte de Tischendorf, qui parcourait le monde
oriental à la recherche d'anciens manuscrits
de la Bible. On sait qu'avant l'invention de
l'imprimerie à la fin du XVe siècle,
il y avait, dans les couvents, des ateliers de
copistes. Les Saintes Écritures
étaient ainsi connues par des manuscrits
soigneusement écrits, dont les calligraphes
faisaient de véritables oeuvres d'art, en
les ornant d'enluminures, c'est-à-dire de
dessins exécutés dans les marges ou
dans certaines lettres au début des
chapitres. En copiant, on risque de laisser passer
des fautes, et la question légitime qu'on
peut se poser est la suivante : le texte biblique
que nous lisons, transmis pendant quinze
siècles par des manuscrits, avant
d'être imprimé, n'a-t-il pas subi
certaines détériorations dues
précisément à des copistes
négligents ou à des
interprétations différentes ?
Pour être à même de
donner une réponse valable, il faudrait
connaître les plus anciens manuscrits et les
comparer avec notre texte actuel. C'est à
cette tâche que de nombreux savants se sont
consacrés, au XIXe siècle, dans
l'intention d'établir le texte biblique le
plus authentique possible. Ici et là, ils
ont pu, grâce à leurs études
minutieuses, apporter quelques corrections ou
quelques éclaircissements, mais, dans
l'ensemble, ils ont dû constater qu'il y
avait peu d'erreurs.
La recherche des manuscrits est devenue,
pour Tischendorf, une véritable passion.
L'Égypte sablonneuse présente les
meilleures conditions climatériques pour
conserver papyrus et parchemins. Tout est sec, il
ne pleut jamais, et si la vallée du Nil est
fertile, c'est grâce à la crue
périodique de ce fleuve qui permet
d'irriguer les terres. Mais le désert
reprend vite ses droits et c'est dans son sein que,
pendant des millénaires, momies et
manuscrits sont restés intacts.
Tischendorf se doute bien que le
monastère de Sainte-Catherine abrite une
fameuse bibliothèque, puisque c'est un des
plus vieux couvents de la chrétienté.
Il a épuisé les bibliothèques
européennes et se tourne maintenant vers
l'Orient où il espère faire de
nouvelles découvertes. Aussi
n'hésite-t-il pas à affronter les
pires fatigues pour arriver à son
but.
Le voilà maintenant, avec son
escorte, au pied de la muraille du couvent. Les
moines l'ont déjà aperçu. Ce
n'est pas difficile. Il y a un guet sur les
remparts, et personne n'échappe à sa
vigilance. Le comte voit s'ouvrir la porte du
monte-charge, dix mètres au-dessus de sa
tête. Tout d'abord, avant d'y prendre place
lui-même, il doit déposer ses
pièces d'identité et surtout la
lettre d'introduction que lui a remise
l'archevêque du Sinaï au Caire. Une fois
ces papiers examinés par l'higoumène
(1), l'autorisation est
donnée de faire entrer le savant qui,
pendant quelques minutes, dans cette cage de bois
semblable à un panier, est balancé
entre ciel et terre.
Il entre par l'échauguette. Les
moines l'accueillent très fraternellement.
Il leur dit sa joie de se trouver dans ces lieux
que les pieds de Moïse ont foulés.
Comme c'est toujours la coutume en Orient, on lui
offre une tasse de café qu'il savoure avec
délices. La soif est dévorante
après un long parcours dans le
désert.
Un moine le conduit dans l'église
qu'il visite avec intérêt. Il est
quelque peu frappé, lui le strict
protestant, de voir tant d'icônes
dorées représentant les saints
d'Orient, tant de lampes d'argent, de lustres
vénitiens et de chandeliers énormes,
parfois enveloppés de drap rouge. Il y a
encore des peintures, des mosaïques, des
broderies qu'il regarde en passant. Sans pouvoir
pénétrer dans le lieu saint
réservé aux prêtres, il
lève néanmoins les yeux vers la
voûte pour admirer la grande mosaïque de
la Transfiguration, très bien
conservée, un chef-d'oeuvre de l'art
byzantin. Son guide lui ouvre la châsse dans
laquelle a été déposée
la main sèche et noire de sainte Catherine,
avec ses bagues et ses bracelets ; dans un autre
coffret, il y a la tête, couronnée
d'un diadème de pierres précieuses.
Mais ces reliques n'attirent guère
l'attention du savant qui est davantage
intéressé par les évangiles
manuscrits ouverts sur les pupitres. Ceux-ci ne lui
paraissent pas très anciens ; il
espère trouver mieux dans la
bibliothèque.
Derrière le lieu saint (ou le
tabernacle, comme on l'appelle aussi, en souvenir
de la tente qui servait de temple à
Moïse dans le désert), l'hôte des
moines doit descendre quelques marches. Le lieu est
assez sombre, les parois sont revêtues de
faïences bleues. Le guide prie Tischendorf
d'ôter ses souliers. C'est la coutume pour
pénétrer dans la chapelle du Buisson
ardent, car Moïse lui-même a reçu
l'ordre de Dieu de se déchausser avant de
s'avancer vers le lieu d'où venait la voix
divine.
Tischendorf loge dans une chambre assez
bien meublée, quoique le lit soit dur, mais
il est habitué à la vie du
désert, et il préfère encore
ce lit du couvent à la
natte sous la tente. La chambre est celle qu'on
réserve aux hôtes de marque. il est
probable que le célèbre voyageur
suisse Jean-Louis Burckhardt l'occupa de temps en
temps d'avril à juin 1816, lors de son
séjour au Sinaï. Cet explorateur de
l'Arabie voulait identifier si possible la montagne
« où la loi nous fut donnée
». Avant d'entreprendre cette nouvelle
randonnée, il écrivait à un
parent : « Souhaite un peu d'air de Suisse
pour mon voyage, afin que je ne rôtisse pas
dans les vallées rocheuses en feu du
Sinaï. » A ce moment-là, la peste
sévissait au Caire, et tous les
Européens s'étaient
déjà enfermés dans leurs
maisons. « Comme je n'aime ni être
emprisonné, ni vivre dans le voisinage de
cette maladie - écrivait-il avant de se
mettre en route - je me suis décidé
à séjourner chez les Bédouins
du désert, aussi longtemps que
l'épidémie durera. je pars
après-demain pour le
Sinaï.»
Dans la bibliothèque où le
savant allemand a pénétré se
trouve une grande corbeille remplie de fragments de
manuscrits endommagés. Tischendorf les
examine attentivement, comme s'il s'agissait de
choses très précieuses. Le
bibliothécaire Kyrillos s'en étonne
et lui fait la remarque que par deux fois le
contenu de la corbeille a déjà
été jeté au feu. Le savant
éprouve comme un frisson.
«C'était donc pour la troisième
fois qu'on allait, selon toute apparence,
brûler de ces papiers ! »
écrit-il dans ses notes de voyage. En
reprenant l'examen de ces pages éparses, il
est frappé de voir, parmi les feuilles de
grand format, des parchemins couverts de belles
majuscules grecques, et remarque qu'il s'agit d'un
très vieux manuscrit, dont les
bibliothèques européennes ne
possèdent que de rares exemplaires. Tout de
suite il fait le rapprochement avec la Bible du
Vatican. « C'était là,
raconte-t-il, un manuscrit écrit avec les
mêmes lettres, on ne pouvait pas en douter.
je n'avais jamais rien vu de plus ancien que ces
pages »
Il reconnaît le texte des livres
historiques et prophétiques de l'Ancien
Testament. Fébrilement, gagné par
l'émotion, il compte les pages et arrive au
nombre de 129. Une quarantaine d'entre elles sont
liées ensemble. Comme elles sont
destinées à être
brûlées, il demande qu'on les lui
cède. Kyrillos accepte sans
discussion.
Mais quand le savant veut plus tard
entrer en possession des 86 autres, le
supérieur fait des difficultés, on ne
sait trop pourquoi. Flaire-t-il tout à coup
que ces feuilles ont de la valeur ? Dans tous les
cas, il refuse de s'en dessaisir, en autorisant
toutefois l'intéressé à les
étudier. Tischendorf en note exactement le
contenu et recommande au bibliothécaire de
les garder avec soin, ainsi que toutes celles,
pareilles, qu'il trouverait encore.
Dès son retour en Allemagne,
Constantin de Tischendorf publie le précieux
manuscrit (les 43 pages qui lui ont
été données) et en fait cadeau
à son souverain, le roi
Frédéric-Auguste II de Saxe. Le
manuscrit a été remis par le monarque
lui-même à la bibliothèque de
l'Université de Leipzig, où il figure
toujours en bonne place aujourd'hui, malgré
les réclamations
réitérées des moines du
Sinaï qui prétendent que Tischendorf
leur a simplement emprunté ces pages. Pour
le prouver, ils montrent un reçu
rédigé en grec de la main du savant
qui dit clairement : « Je prends ces feuillets
à titre de prêt et m'engage à
les rendre au monastère. » Histoire
troublante...
La réaction des moines est-elle
ancienne ? Peut-être. Ce qui paraît
certain, c'est la résistance que rencontre
Tischendorf lors de son deuxième voyage au
Sinaï, en 1853. Il ne parvient même pas
à retrouver la trace de l'autre partie du
manuscrit. Cette fois-ci, il doit repartir
bredouille. Mais il a beaucoup de
persévérance. Par amour de la Bible,
que n'entreprendrait-il pas ?
En 1859, il retourne au Sinaï,
patronné par le tzar Alexandre II,
protecteur de l'orthodoxie et en conséquence
du monastère de Sainte-Catherine. Cette
impériale recommandation lui vaut une
certaine considération, de même que
ses ouvrages, fort bien édités, qu'il
offre à la bibliothèque du
couvent.
Entre-temps, d'autres chercheurs de
manuscrits ont passé, ils n'ont rien
trouvé non plus. Le théologien
allemand est inquiet : où a disparu la
seconde partie du fameux manuscrit ? Qui l'a
emporté ? Personne ne sait. Que faire ? De
nouveau un banal concours de circonstances lui
permet d'atteindre son but.
C'est la dernière semaine de son
séjour au Sinaï. Un après-midi,
l'économe l'invite à faire une
promenade dans les environs du monastère qui
sont splendides. Au crépuscule, ils
regagnent le couvent et l'économe le convie
à venir prendre des rafraîchissements
dans sa chambre. Tout en le servant, il lui dit :
« J'ai ici un manuscrit grec de l'Ancien
Testament. » Sur ces mots, il tire d'une
armoire un manuscrit de grand format
enveloppé dans un drap rouge. Tischendorf
défait le drap noué. il en a presque
le souffle coupé. Devant lui dansent de
splendides lettres majuscules, disposées sur
quatre colonnes ! Ce sont des pages semblables
à celles du manuscrit qu'il a
déjà emporté à
Leipzig.
Un coup d'oeil furtif lui fait
comprendre qu'il s'agit non seulement de feuillets
de l'Ancien Testament, comme la première
fois, mais encore d'un texte complet du Nouveau
Testament auquel sont annexés d'autres
écrits très rares. C'est une
trouvaille encore plus formidable que la
précédente !
Entre-temps, d'autres moines sont
entrés dans la chambre de Kyrillos et
assistent à une scène dont ils
n'arrivent pas à saisir la portée.
ils voient le savant allemand au visage rayonnant
de joie penché sur le vieux manuscrit,
l'embrassant presque et relevant la tête
comme pour leur dire : « Vous ne remarquez
donc pas le trésor que je viens de
découvrir ! » C'est, en effet, pour
Tischendorf, un moment unique, le plus beau jour de
sa vie. Il demande de pouvoir prendre ces feuillets
(enveloppés dans un drap parce qu'ils
n'étaient pas reliés) dans sa chambre
afin d'en poursuivre l'examen tranquillement. Le
bon économe lui accorde volontiers cette
permission.
Tischendorf donne enfin libre cours
à son émotion. Ses rêves et ses
espoirs les plus grands sont largement
dépassés. Il tient dans ses mains un
trésor inestimable pour la connaissance de
la Bible. Les livres du Nouveau Testament
étant au complet, le manuscrit
présente un plus grand intérêt
que ceux qui figurent déjà dans les
bibliothèques du Vatican à Rome et du
British Museum à Londres. Le savant constate
aussi que, pour l'Ancien Testament, le manuscrit ne
comprend pas seulement les 86 pages qu'il a
recopiées lors de son premier séjour,
mais encore 112 autres contenant les livres
poétiques.
Extrait
du Codex Sinaïticus. Ce fac-similé
représente le passage de
l'épître aux Hébreux, chapitre
12, versets 27 à 29, en langue
grecque.
Comment faire pour tirer parti de cette
découverte ? Tout d'abord, en l'absence du
supérieur, Tischendorf ne peut pas emporter
le manuscrit. Il doit repartir pour Le Caire
où se trouve cet homme. Celui-ci consent au
désir du savant de prendre connaissance du
précieux ouvrage. Sans tarder il
dépêche au monastère un de ses
serviteurs les plus sûrs. Neuf jours plus
tard , à l'Hôtel des Pyramides, le
comte peut se mettre au travail. Le serviteur est
revenu du Sinaï avec le manuscrit.
Figurez-vous la besogne qu'en représente la
copie : 120.000 lignes parfois difficiles à
déchiffrer, écrites en lettres
grecques, majuscules, sans ponctuation. Mais
Tischendorf a des collaborateurs
dévoués : un médecin et un
pharmacien érudits. Chaque page de copie est
revue par le savant. On ne saurait compter le
nombre d'heures qu'il a fallu pour mener à
bien cette entreprise. Au IVe siècle, les
habiles calligraphes d'Alexandrie mettaient plus
d'une année pour copier un pareil
manuscrit.
La découverte de Tischendorf ne
tarde pas à être connue. La piste
qu'il a ouverte tente d'autres chercheurs, et voici
qu'un jeune Anglais offre une somme
élevée pour acquérir le
manuscrit, mais le supérieur résiste
à la tentation et écoute plutôt
le conseil du savant allemand, qui propose d'en
faire don au Tzar, protecteur de l'orthodoxie. La
suggestion plaît aux moines, et le comte de
Tischendorf, après des mois d'attente, est
chargé de remettre ce cadeau unique à
Alexandre Il.
L'empereur de Russie, très
touché par cette démarche, confie au
savant allemand la publication du fac-similé
(de la copie photographique) du manuscrit, soit 347
pages - manuscrit connu désormais sous le
nom latin de Codex Sinaïticus.
L'édition très soignée -
véritable événement -
paraît en 1863, et c'est un exemplaire de
celle-ci qu'on peut admirer dans la
bibliothèque du monastère, faute de
l'original.
Il est évident que, recevant un
pareil présent, le Tzar se doit de faire un
geste qui exprime sa gratitude. Les années
passent et les moines attendent en vain la
reconnaissance de l'empereur. Ils s'en
étonnent et, perdant quelque peu patience,
dix ans après, en 1869, l'archevêque
se plaint à Tischendorf de n'avoir
reçu d'Alexandre Il « ni
décoration, ni cadeau impérial»,
ce qui revient à dire, selon les coutumes
orientales, que la donation n'est pas encore
valable. Les moines seraient en droit de
revendiquer le manuscrit puisque le Tzar reste
indifférent au don qu'ils lui ont fait
!
Heureusement les choses finissent par
s'arranger. Tischendorf intervient
discrètement et l'archevêque
reçoit, quelques mois plus tard, 9000
roubles (environ 24000 francs or). C'est une belle
somme, et quoique le monastère ne soit pas
pauvre - il possède des
propriétés au Caire et des terres en
Grèce - les moines sont très
satisfaits de la générosité du
Tzar qui envoie encore au couvent un sarcophage en
argent pour les reliques de sainte Catherine. Or,
comme ces ossements parés de bijoux avaient
déjà leurs coffres adéquats,
le sarcophage russe ne fut jamais utilisé.
Il figure en bonne place dans le mobilier du lieu
saint de la basilique.
Le Codex Sinaïticus a
été déposé à la
Bibliothèque impériale de
Saint-Pétersbourg (aujourd'hui Leningrad).
C'était alors la capitale de la Russie, et
son nouveau nom indique qu'un changement profond
s'est passé dans ce pays : la
Révolution communiste d'octobre 1917,
dirigée par Lénine. Les palais sont
pillés, certains objets précieux
vendus, les couvents fermés et beaucoup
d'églises transformées en
cinémas ou en musées anti-religieux.
La religion est d'autant plus combattue qu'elle
était protégée par les tzars
autocrates.
Mais les bibliothèques sont
respectées. Désormais le peuple y
peut étancher sa soif d'instruction. Le
précieux manuscrit du Sinaï n'a subi
aucun dégât. Il est toujours dans la
Bibliothèque impériale, bien qu'il
n'y ait plus d'empereur. Tout appartient à
l'État. Certains milieux anglais se
souviennent du Codex Sinaïticus. Le grand
musée londonien - le British Museum -
possède déjà un autre
manuscrit de la Bible du IVe siècle.
Pourquoi ne pas profiter de la situation pour
acheter la Bible du Sinaï ? Certes les Soviets
antireligieux ne tiennent pas à cette
vieillerie. D'autre part ils ont besoin de devises
étrangères... Vers 1933 des
négociations s'amorcent entre deux grandes
nations, l'Angleterre et la Russie, au sujet d'un
manuscrit, celui trouvé, il n'y a pas encore
un siècle, dans une corbeille à
papier au monastère de Sainte-Catherine.
N'est-ce pas extraordinaire ?
Le prix demandé par les Soviets
est élevé : 100 000 livres sterling,
soit 1 600 000 francs or. Les Anglais ne se
découragent pas. En amis de la Bible, ils
ouvrent une souscription nationale et, en peu de
temps, récoltent une bonne partie de ce
montant. La Bible du Sinaï arrive à
Londres, et chacun peut l'admirer aujourd'hui au
British Museum.
Une dernière question : Au fait,
d'où provient ce manuscrit, puisqu'il est
antérieur à la fondation du couvent ?
Voici une explication : il serait l'une des
cinquante Bibles commandées à
Eusèbe, évêque de
Césarée et probablement animateur
d'un atelier de copistes, par l'empereur Constantin
pour l'église de sa capitale,
Constantinople, en 331.
.
Quelques mots de conclusion
Ces pages qui nous ont relaté certains
aspects dramatiques des débuts du
christianisme sont toujours actuelles car le monde
d'aujourd'hui, inutile d'insister - les
médias nous le rappellent assez - semble
plus que jamais voué à la violence et
à la cruauté. Dans certains pays la
torture est en usage, les chrétiens sont
persécutés. On ne les livre plus aux
lions mais à d'autres sévices, ce qui
a comme résultat de renforcer leur foi et de
faire d'eux des témoins engagés et
encadrés par des communautés
vivantes.
Les génocides de notre
siècle sont pires encore que les
persécutions. Être massacré
uniquement à cause de sa race, voire de la
couleur de sa peau, appartient aux horreurs de
notre temps. Les Arméniens sous le
régime ottoman, les juifs dans les camps de
concentration nazis, exterminés par
millions, ne peuvent pas être oubliés,
ni toutes les victimes des guerres impitoyables que
se livrent les peuples, même au nom de la
religion. L'Église, à travers
l'histoire, n'a pas été dans son
ensemble une école de tolérance,
l'Islam non plus. Les juifs, les Huguenots, les
Anabaptistes-Mennonites en savent quelque chose.
Certes il y avait souvent la possibilité de
se convertir pour échapper au pire, quoique
les conversions forcées soient toujours
odieuses. Dans le génocide il n'y a aucune
issue autre que la mort. Notre époque
serait-elle plus
dégénérée que l'Empire
romain à son déclin au moment de
l'avènement du christianisme ? Le
chrétien aura toujours à souffrir
dans ce monde, mais il peut traverser
victorieusement toutes les tempêtes s'il
regarde au Christ, son Phare.
La reproduction de ces
récits peut être faite
librement par la voie de la presse ou du
tract distribué gratuitement,
à la condition qu'il soit
indiqué sur chaque document
(journal, revue, tract) : Extrait du livre « AUX
LIONS LES CHRÉTIENS ! », par
Eugène Porret, Éditions
«Le Phare», 5531
Flavion-Florennes / Belgique.
En outre 3
exemplaires de chaque publication
contenant un ou plusieurs récits
devront être envoyés
gratuitement aux Éditions «Le
Phare» dans les 2 mois qui suivent
l'impression.
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