Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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MÉDITATIONS EN MARGE DE L'ÉVANGILE SELON SAINT LUC


PRÉFACE

 

Entre le moment où les pages qui suivent nous ont été confiées et la date où leur publication est devenue possible, celle qui les rédigea est entrée dans le monde invisible, suivie de près par son mari.
Mme J. Pannier a tenu une place trop importante dans les milieux protestants, en particulier dans les mouvements de jeunesse féminine, pour qu'il soit nécessaire de la présenter aux lecteurs. Ce n'est pas davantage le lieu de retracer les multiples aspects de son activité au service du Maître. Cette femme de grand coeur, également pourvue des dons les plus variés, n'eût d'ailleurs pas admis qu'on s'attardât à parler d'elle au seuil de cet ouvrage.

Son but, ici, comme en toutes choses, fut de s'effacer elle-même pour laisser parler son Maître. Et la valeur de ces pages tient précisément à ce qu'elles ne sont pas des commentaires de caractère intellectuel, fruits de recherches théoriques, d'études linguistiques ou théologiques. Elles sont des interprétations vivantes, à la lumière de longues expériences approfondies par une dure épreuve, de la pensée et de l'enseignement de Jésus. La vaste culture dont l'auteur pouvait se prévaloir, ne transparaît - par exemple dans le choix judicieux des citations ou le rappel de certaines données géographiques ou historiques - que pour mettre plus nettement en évidence la vérité évangélique, afin qu'elle agisse plus efficacement sur l'âme qui s'en nourrit.

Cet ouvrage est comme le testament spirituel que laisse Mme Pannier à tous les disciples du Christ qui demeurent à l'oeuvre au milieu de leurs frères. Ils y trouveront le secret d'un amour plus intense, d'une fidélité, d'une puissance et d'une joie renouvelées, dans cette intime communion avec le Maître qui se dégage de chacune de ses pages. lis affermiront leur volonté de service au contact de cette intention qui constamment s'affirme, mais se précise avec une netteté particulière dans la conclusion, traduisant le but poursuivi par l'auteur pendant sa vie tout entière : être toujours un témoin du Sauveur.

Quant à ceux qui, encore aux frontières de la foi, liront ce livre dans l'intention d'aller à la rencontre de Jésus pour l'interroger par eux-mêmes, ils ne manqueront pas d'éprouver la sincérité et la délicatesse avec lesquelles l'auteur leur facilite le chemin.

Puisse nombre d'entre eux, au cours de ces méditations, recevoir la lumière qui transfigure la vie. C'est à la fois le voeu le plus cher de l'amie qui nous les confia avant de retourner à Dieu, et de ceux qui les livrent aujourd'hui au public.

Edmond MERCIER
Directeur des Publications
de la Société Centrale Évangélique.

 


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INTRODUCTION

 

Ces méditations ont été écrites pendant des mois de maladie et d'immobilité forcée. Elles n'ont aucunement la prétention d'être un commentaire exégétique ou théologique et n'ont rien d'original. Si elles sont le fruit d'heures de retraite et de silence, elles le sont probablement plus encore de tout ce qu'a pu recevoir des autres chrétiens, pendant sa vie, une femme qui bénit Dieu d'avoir beaucoup entendu, beaucoup lu, beaucoup vu et à qui Il a fait la grâce de cheminer longtemps avec Lui.

Telles quelles, dans leur simplicité, elles ont aidé celle qui les a pensées devant Dieu à se rapprocher de son Sauveur, à Le voir vivre, agir, souffrir. Mon seul désir et ma prière ardente est qu'il en soit de même pour quelques-uns de ceux ou de celles qui les liront.

J. PANNIER-SCHLOESING.


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 LES ORIGINES DE L'ÉVANGILE SELON SAINT LUC
QUI ÉTAIT L'ÉVANGÉLISTE LUC ? SON HISTOIRE

 

Sur la côte nord-ouest de l'Asie Mineure, au pied du Mont Ida, célèbre dans la mythologie grecque, et non loin de l'endroit où jadis s'élevait la ville de Troie, était situé le port de Troas, au premier siècle de l'ère chrétienne. C'était un de ceux qui reliaient l'Europe à l'Asie à travers la mer Égée, semée des îles grecques. Alexandre y avait débarqué et les souvenirs de l'Iliade d'Homère y demeuraient encore.

Mais ce n'étaient certainement pas ces souvenirs qui habitaient la pensée de l'apôtre Paul quand, au cours de son deuxième grand voyage missionnaire, il arriva à Troas.

Il avait eu le chagrin, à Antioche de Syrie, de voir Barnabas et Marc se séparer de lui. Seul Silas était resté son fidèle compagnon. À Lystre, sur les hauts plateaux, il avait pris avec lui le jeune Timothée, fils d'un père grec et d'une mère israélite pieuse. L'ayant circoncis, il l'instruisait jour après jour, le formant pour le saint ministère. Mais si à Iconium, à Lystre et à Derbe, les Églises naissantes étaient affermies dans leur foi, dans la province d'Éphèse et en Bithynie la porte paraissait pour le moment fermée à l'Évangile : « Le Saint-Esprit les empêchait d'annoncer la Parole », dit le livre des Actes, et c'est l'âme triste que Paul dut arriver à Troas.

Dieu ne laisse pas longtemps sans indication ceux qui s'abandonnent complètement à Lui. A ce moment de la vie de l'apôtre, Il lui envoya une vision nocturne, celle d'un Macédonien l'appelant en Europe. C'était une direction précise.
À ce moment aussi apparaît, dans la pénombre, un nouveau compagnon, Luc, le modeste auteur du Livre des Actes et du troisième Évangile.

Qui était ce Luc ? Son nom indique son origine grecque. Des exégètes l'ont fait naître à Philippe de Macédoine, d'autres à Antioche, d'autres encore à Troas. Aucune indication n'est donnée à ce sujet dans le Nouveau Testament. Ce que nous savons par les épîtres de Paul, c'est qu'il était médecin; « le médecin bien-aimé ».
L'apôtre le connaissait-il avant cette rencontre à Troas où Luc décide de l'accompagner dans son voyage en Europe ? Le pluriel « nous » est employé par l'écrivain du livre des Actes pour la première fois dans ce chapitre XVI. Peut-être servit-il de guide à ses compagnons dans ce premier contact avec la Grèce.
À Philippes il assista au culte, sur le bord de la rivière, demeura chez Lydie avec l'apôtre, vit celui-ci et Silas arrêtés et menés en prison. Mais quand ils furent relâchés et quittèrent la Macédoine, Luc resta à Philippes et comme il ne parle de lui-même que pour mieux parler de Paul, nous ne voyons le mot « nous » reparaître qu'au moment du troisième voyage missionnaire, quand l'apôtre revient à Philippes.

Pendant ce long intervalle, le médecin Luc est-il resté dans cette ville de Philippes ? Contribua-t-il par sa présence, par son ministère laïque, à édifier l'Église, une des plus chères au coeur du grand apôtre « ma joie et ma couronne », écrit-il) ? Nous l'ignorons encore, mais pouvons le supposer. Ce que nous devinons de l'évangéliste à travers ses écrits cadre si bien avec ces chrétiens de Philippes à qui Dieu avait fait la grâce « non seulement de croire en Lui, mais encore de souffrir pour Lui », et qui savaient si généreusement subvenir aux besoins de leur père spirituel.

Paul, accompagné cette fois de sept auxiliaires (Actes, XX, 4) se dirige vers Troas, où deux d'entre eux l'ont précédé.

Puis, après sept jours passés dans cette ville, une partie de ses compagnons, dont Luc, va jusqu'à Assos, où l'apôtre les rejoint par terre. C'était au printemps déjà avancé, puisqu'ils avaient célébré la fête de Pâques à Philippes; la navigation parmi les îles, Chios et Samos, devait être magnifique. Enfin ils arrivent à Milet, et Luc décrit avec émotion la visite des anciens de l'Église d'Éphèse et les adieux de l'apôtre Paul. Puis de nouveau l'on repart par mer, longeant la côte d'Asie Mineure, s'embarquant ensuite à Patara en Lycie pour la Phénicie, faisant escale à Tyr, puis à Ptolemaïs, arrivant enfin à Césarée.

De là, malgré les avertissements contraires et l'angoisse des chrétiens, l'apôtre veut se rendre à Jérusalem. « Comme il ne se laissait pas persuader, nous ne le suppliâmes pas davantage, et nous dîmes : « Que la volonté du Seigneur se fasse », dit Luc.

On ne sait pas si c'était le premier séjour de l'auteur du troisième évangile à Jérusalem. Il y est resté pendant la captivité de l'apôtre Paul, l'accompagnant peut-être à Césarée, mais, modestement, il rentre encore dans la pénombre jusqu'au temps où l'apôtre, en ayant appelé à César, est emmené à Rome.

Est-ce pendant cette période de la vie de l'apôtre Paul que Luc a interrogé à Jérusalem les témoins oculaires dont il parle dans le prologue de son Évangile ? Nous aimons à nous le figurer dans l'Église, recherchant ceux qui avaient eu la douceur de connaître Jésus pendant sa vie terrestre et de le suivre en Galilée et en Judée, les faisant parler longuement du Sauveur, confrontant leurs divers récits avec ce qu'il savait déjà et ce que lui avait, de son côté, enseigné l'apôtre Paul.

Il n'oubliait pas celui-ci, et l'histoire de la comparution de l'apôtre devant Festus puis devant Agrippa et Bérénice est si détaillée, si vivante, qu'il est probable que Luc mêlé à la foule put y assister. Ce qui est certain, c'est qu'il s'est embarqué avec l'apôtre quand celui-ci partait pour Rome, prisonnier. Lui-même paraît avoir été libre et être à bord comme passager, peut-être même comme médecin. Il est là au moment du naufrage et une fois de plus s'efface entièrement, pour mieux mettre en lumière le courage et la foi de Saint Paul. Et quand, après toutes les péripéties du dangereux voyage on débarque en Italie, il le suit encore jusqu'à Rome. Pour beaucoup d'exégètes, c'est pendant les deux années où Saint Paul était prisonnier dans la ville éternelle que Luc écrivit son Évangile et le livre des Actes.

Luc est cité trois fois dans les épîtres. La première fois c'est dans l'épître aux Colossiens écrite soit pendant la captivité à Césarée, soit pendant la première captivité à Rome du grand apôtre. Luc y est appelé le « médecin bien-aimé », et nous pouvons penser qu'il était autorisé à donner des soins à son père spirituel. Dans l'épître à Philémon, datant de la même époque, il est appelé « mon collaborateur » par l'apôtre. Dans la deuxième épître à Timothée, Saint Paul, probablement captif une seconde fois à Rome, écrit : « Luc seul est avec moi. »

Fidélité dans le travail, dans les voyages, les souffrances, les persécutions, la prison, qui nous font voir à travers l'écrivain le compagnon dévoué, le disciple constant qu'était Saint Luc, un ami plein de prévenance et d'affection.

SON CARACTÈRE

Médecin, ayant probablement fait de bonnes études, peut-être en Grèce même, Luc était un homme cultivé, d'une culture générale assez différente de cette culture rabbinique que Paul avait reçue à l'école de Gamaliel. Il écrivait en grec, sa langue maternelle, et très probablement pour d'anciens païens grecs et latins. Il veut les instruire dans la foi en Jésus-Christ. L'un d'eux était cet excellent Théophile, « ami de Dieu », auquel il a dédié son Évangile et le livre des Actes, selon une coutume de son temps et de son pays.

Grec par son origine et sa première éducation, Luc l'est aussi par certains traits de son caractère. Tout son Évangile est plein d'une poésie qui, à côté de la révélation qu'il nous transmet par le Saint-Esprit, en fait un livre charmant. Les premières pages avec les figures délicieuses d'Élisabeth et de Marie, les cantiques magnifiques de Zacharie, de la mère de Jésus, de Siméon, les récits de l'Annonciation, de la nuit de Noël, de l'adoration des bergers, toute l'atmosphère de Bethléem autour du Sauveur enfant, ont non seulement rempli de lumière, siècle après siècle, la foi des croyants, mais ont encore été pour l'art, la peinture, la musique, la littérature, les inspirations les plus merveilleuses qu'on puisse rêver. À travers les phrases de l'évangéliste, d'un style si précis et si pur, toutes les générations ont participé à la joie annoncée par les anges, et se sont agenouillées devant la crèche du divin nouveau-né.

Puis c'est la Galilée, son paysage si mesuré, si paisible, le lac inondé de lumière, le plateau plein d'herbe et de fleurs où Jésus enseigne, nourrit les foules, Capernaüm où Il guérit les malades. jamais Lin mot inutile, une description purement littéraire et pourtant, pas à pas, comme si nous avions eu le privilège d'être un de ses auditeurs, nous suivons « le Seigneur ». Luc l'appelle ainsi plus souvent que Matthieu et Marc, et c'est lui aussi qui a recueilli les paraboles exquises où en quelques mots, et d'une manière à la fois frappante et poétique, le Sauveur a condensé son enseignement sur son oeuvre de rédemption : la drachme perdue, l'enfant prodigue (1). « Le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. » Tout l'Évangile de Luc est résumé dans cette phrase. C'est la vraie bonne nouvelle du salut que ce Grec, disciple de l'apôtre Paul et humble historien du Seigneur Jésus-Christ veut aider à transmettre au monde païen dont il est sorti. Saint Paul l'avait formé à son école; Tertullien l'appelle «l'illuminateur » de Luc. L'évangéliste avait appris à connaître les richesses de l'Ancien Testament. Mais, comme les disciples sur le chemin d'Emmaüs dont il nous a transmis l'histoire, son coeur brûlait au dedans de lui-même quand à travers les écrits des prophètes il découvrait par avance la personne du Sauveur. Pour lui plus encore que pour Matthieu et Marc, Jésus n'est pas seulement le Messie promis, des siècles à l'avance, ou le Fils du Dieu vivant; Il est tous les deux, mais Il est aussi et surtout le nom « le seul nom donné aux hommes par lequel ils puissent être sauvés », ce nom devant lequel tout genou fléchira dans les cieux, sous la terre, et sur la terre, et toute langue confessera que Jésus-Christ est le Seigneur à la gloire de Dieu le Père.

Une autre note qui résonne dans cet Évangile est celle de la joie, celle qui éclate dans les cantiques des premières pages, et la joie du ciel pour tout pécheur qui se repent. Aux heures douloureuses du ministère en Judée, elle est comme voilée, et Luc suit, comme les autres évangélistes, le coeur brisé, le chemin du Calvaire, mais avec la résurrection le soleil brille de nouveau, et après l'ascension c'est sur une note d'allégresse et de louange que se termine l'Évangile : « Les disciples, l'ayant adoré, s'en retournèrent à Jérusalem pleins d'une grande joie, ils se tenaient continuellement dans le temple, louant Dieu. »

Louanges de Dieu, voix qui s'élèvent pour le glorifier, actions de grâces des malades guéris, des aveugles qui voient, hosannah des foules qui assistent aux miracles, joie des anges qui accueillent les pécheurs repentants, Luc aime à nous en conserver le souvenir. « Le Grec converti a vu de trop près le monde païen pour se faire illusion sur l'humaine misère, mais il sait que la grâce est la plus forte, et que l'Esprit saint est ouvrier de rénovations merveilleuses (2). » Ceci donne à son message une force de joie qui rappelle la recommandation de l'apôtre Paul : « Réjouissez-vous dans le Seigneur; je vous le dis encore : réjouissez-vous! »

QUELLES SONT LES SOURCES DE CET ÉVANGILE?

Luc nous les fait connaître lui-même dans les versets 1 à 4 de son premier chapitre. Aux premiers temps de l'Église, après la Pentecôte, la prédication des apôtres, témoins oculaires de la vie de Jésus, fut certainement orale. Mais, au bout d'un certain nombre d'années, sous l'influence de ces mêmes apôtres, quelques personnes essayèrent de mettre par écrit ce qu'elles avaient entendu. Il y eut alors ce qu'on appelle des « catéchèses », résumés de l'enseignement de tel ou tel des disciples du Sauveur. On a pensé que l'Évangile de Marc fut ainsi la catéchèse de l'apôtre Pierre, écrit directement sous l'influence de celui-ci. Luc a dû avoir connaissance de cet Évangile, dont il suit le plan pendant toute une partie du sien. Mais, ayant eu le projet de le compléter, il a probablement pris connaissance d'autres catéchèses, et peut-être aussi de l'Évangile de Matthieu. Certainement (comme il le dit lui-même) il a interrogé de nombreux témoins et fait des recherches exactes. On peut même se demander s'il n'a pas pu voir Marie, la mère de Jésus, et si elle ne lui a pas ouvert ce trésor de merveilleux souvenirs sur l'enfance de son fils « qu'elle gardait et repassait dans son coeur ». C'est peut-être ce qui a donné lieu à la légende qui fait de Luc le peintre de la Vierge : légende que, d'ailleurs, tous les exégètes sérieux ont rejetée.

Tout cela : catéchèse des apôtres, enseignement de Saint Paul, récits des témoins, c'est la trame humaine du livre, mais il faut y chercher autre chose, sans laquelle ni la fidélité ni le talent de l'écrivain n'auraient suffi à faire, pour nous, de cet Évangile ce qu'il est : la révélation merveilleuse du Fils de Dieu, notre Sauveur.

Pour arriver à nous pénétrer de ce mystère, nous songeons à un paysage de montagne que nous avons eu souvent sous les yeux : un premier plan de sapins et de prairies, des murailles hautes de rochers dénudés, un commencement de glacier avec sa moraine grise, une vallée solitaire s'enfonçant dans le brouillard; tout cela triste, terne, sous un ciel bas et gris.
Puis, du sommet du Mont Blanc, un grand coup de vent des hauteurs balaie tous les nuages, et sous la splendeur merveilleuse du soleil, les cimes étincelantes de lumière apparaissent. Les sapins se dessinent admirablement sur le ciel bleu, la prairie s'émaille de fleurs, la vallée s'anime de cloches de vaches, le glacier à la moraine grise devient un grand fleuve blanc, et les rochers eux-mêmes prennent des teintes magnifiques. Tout est changé parce que la lumière de Dieu brille sur le paysage.
Il en est de même de l'Esprit qui a vivifié, inspiré, illuminé les pages de l'Évangile. Luc, consciencieusement, patiemment, avec fidélité, zèle, foi, a recueilli tous les documents. Puis apportant tout cela à Dieu, il s'est mis humblement à la disposition de son Seigneur, ne demandant plus qu'une chose : rendre témoignage à son Sauveur, et apprendre à Théophile, à ses amis, à mieux Le connaître pour mieux L'aimer et mieux Le servir.

Sous l'influence du Saint-Esprit ce qui n'était qu'un récit humain est devenu la parole de Dieu, la manifestation vivante de son amour, le portrait du Fils unique venu du Père pour nous apporter le salut et la paix. Mystère profond si souvent caché aux savants qui, se servant de leurs lunettes humaines, ont traité ce petit livre comme un document d'histoire quelconque; mais révélé à ceux qui croient, à des enfants, à des esprits tout simples et droits, comme aux plus grands chrétiens. « L'Esprit de vérité vous conduira dans toute la vérité », a dit le Sauveur à ses disciples.

Laissons-nous donc, humbles lecteurs de Saint Luc, conduire par cet Esprit. Si nous lisons et relisons cet Évangile, le méditant jour après jour, la figure de notre Sauveur bien-aimé se dessinera pour nous à travers ses pages bénies. L'Esprit de Dieu éclairant la parole écrite nous amènera à mieux contempler la Parole vivante. Et puisse Dieu nous faire la grâce de devenir à notre tour les témoins de l'amour du Père révélé en Jésus-Christ, notre Sauveur.


Table des matières

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(1) La brebis perdue est aussi dans l'Évangile selon Saint Matthieu, XVIII, 11 à 14.
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(2) Joseph Huby.

 

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