HUDSON TAYLOR
D0UZIÈME PARTIE
LA MARÉE
MONTANTE
1881-1887
CHAPITRE 67
Plus profond
1882
Embrasée d'une foi nouvelle, la petite
troupe quitta Wuchang. Quel message à
répandre partout dans les champs de la
Mission!
En vérité, Dieu a
été avec nous, écrivait Hudson
Taylor en descendant le fleuve. Nous avons
été conduits par Lui, j'en ai la
ferme confiance, à demander soixante-dix
aides et, même s'Il tarde, Il les enverra
certainement... Dieu est fidèle : Il attend
que nous marchions par la foi.. Nous avons notre
ouvrage bien défini; nous ne devons ni le
laisser, ni nous en lasser. Si quelques-uns nous
abandonnent à cause de cela, c'est eux et
non pas nous qui perdons... Dieu reste
fidèle. Ne soyez pas abattus, si vous
rencontrez des difficultés. Toutes choses
travaillent ensemble pour le bien, comme nous le
verrons, au temps voulu. Priez beaucoup pour moi...
Satan, la chair, sont de terribles
réalités, mais Celui qui est en nous
est plus puissant encore. Si Dieu est pour nous,
qui, ou quoi donc pourrait nous vaincre
?
Les réunions de Chinkiang, en
décembre, furent aussi pleines de promesses
que celles de Wuchang. Tous les membres de la
Mission convinrent de prier, tous les jours, pour
les Soixante-dix, jusqu'à ce qu'ils fussent
envoyés. Quand Hudson Taylor partit,
plusieurs descendirent avec lui au navire.
Nous avons prié dans sa
cabine, écrit M. Parrott. Cinq d'entre nous
ont prié pour les Soixante-dix. M. Taylor a
promis de télégraphier au pays et de
demander l'envoi de ce nombre de
missionnaires.
Dès ce jour, ce fut une joie
perpétuelle, pour Hudson Taylor, de voir
comment la prière en faveur du renfort
était fervente partout. Nul ne savait mieux
que lui la signification de cet ardent désir
des missionnaires d'accroître le personnel de
la Mission, quand les ressources étaient si
modestes. Mais il savait aussi que c'est une
sécurité de suivre la voie de
l'obéissance, sans considérer les
épreuves auxquelles elle expose.
Je sens de plus en plus le bienfait
d'une vraie confiance en Dieu, écrivait-il
au Dr Schofield le 23 décembre; Dieu
éprouve la foi, mais Il la soutient. Quand
notre fidélité chancelle, Il n'est
pas ébranlé; il ne peut se renier
Lui-même. J'ai demandé à M.
Pigott de vous remettre quelque argent qu'il a
rapporté avec lui au Shansi; c'est la
réponse à une prière
extraordinaire : pourrais-je ne pas espérer
qu'une bénédiction extraordinaire
reposera sur lui ? Ce n'est pas la quantité
qui importe. Je sens que notre adorable
Maître nous a rendus si riches en Lui, que
nous pouvons tout faire. Au long de cette
année où les épreuves ont
abondé de tous côtés, Il a
soutenu mon coeur et l'a fait déborder de
Son amour. Il sait tout ce que les
séparations et les autres
nécessités du service missionnaire
signifient, et Il transforme tout cela en profits
d'une façon si merveilleuse que beaucoup de
personnes ne peuvent le comprendre. Excusez-moi de
vous parler ainsi, mon coeur heureux a besoin de
s'ouvrir, même au milieu des chiffres et des
travaux de bureau.
Quelques jours plus tard, en janvier
1882, Hudson Taylor adressait aux Églises
d'Angleterre un appel que signèrent avec lui
soixante-dix-sept membres de la Mission à
l'Intérieur de la Chine. Il nous laisse
juger à la fois du sentiment qu'il avait de
sa responsabilité et de sa tranquille
confiance en Dieu.
De tous côtés, des
âmes périssent faute de
connaître la Vérité; à
chaque heure, plus de mille sont englouties dans la
mort et les ténèbres. Les provinces
de la Chine ont la superficie des royaumes d'Europe
et comptent chacune de dix à vingt millions
d'habitants. L'une d'elles est privée de
missionnaires, une autre n'en a qu'un seul - et
encore un célibataire, - dans deux autres on
n'en trouve qu'un, avec sa femme : dans aucune, il
n'y en a un nombre suffisant. Pouvons-nous laisser
aller les choses ainsi sans que le sang de ces
populations retombe sur nos têtes
?
Après avoir demandé des
prières en faveur d'une augmentation du
personnel de toutes les Sociétés
missionnaires protestantes, européennes et
américaines, il exposa les besoins
particuliers de la Mission à
l'Intérieur de la Chine :
Un examen de l'oeuvre à
laquelle nous sommes appelés nous a fait
voir la nécessité d'un renfort
immédiat et puissant. Beaucoup d'entre nous
demandent à Dieu, avec instance, d'appeler
et de nous adjoindre quarante-deux hommes et
vingt-huit femmes, pour nous aider à
poursuivre et à étendre notre
activité. Nous prions nos frères et
nos soeurs en Christ de se
joindre à nous pour demander au Maître
de la moisson d'envoyer ces « soixante-dix
autres ». Nous ne sommes pas en souci quant
aux ressources nécessaires pour les envoyer
et les entretenir. Il nous a dit de
considérer les oiseaux et les fleurs et de
ne point nous mettre en peine de « ces choses
»... Mais nous avons à coeur qu'il ne
vienne à nous que des hommes ou des femmes
appelés par Dieu, qui Lui soient pleinement
consacrés et regardent toutes choses comme
des ordures « en comparaison de l'excellence
de la connaissance de Jésus-Christ ».
Nous désirons ajouter
à cet appel un mot d'avertissement et
d'encouragement à l'adresse de ceux qui se
sentiraient poussés à s'offrir pour
cette oeuvre bénie : d'avertissement,
d'abord, en les invitant à calculer la
dépense, à se demander s'ils veulent,
vraiment, placer en Dieu toute leur confiance. Un
sentimentalisme superficiel s'évanouit
rapidement au milieu du labeur fatigant et des
épreuves : il est de peu de secours quand
survient la maladie ou quand l'argent fait
défaut. La foi au Dieu vivant donne seule de
la joie, et du repos, dans de telles circonstances.
Mais aussi d'encouragement, car nous avons
nous-mêmes éprouvé la
fidélité de Dieu et le bonheur de ne
dépendre que de Lui. Il pourvoit et a
toujours pourvu à tous nos besoins. Et si,
souvent, nous communions dans la pauvreté de
Celui qui, pour nous, s'est fait pauvre, ne
serons-nous pas pleins de joie, au jour où
Il apparaîtra, d'avoir été,
comme le grand missionnaire, « pauvres, mais
en enrichissant plusieurs, n'ayant rien, mais
possédant toutes choses » ? Il nous
remplit de joie à Son service, et ceux
d'entre nous qui ont des enfants n'ont qu'un
désir, c'est qu'ils soient appelés
à une oeuvre et à des joies
semblables.
Que ne pouvait-on pas attendre,
dès 1882, après un tel commencement ?
Douterait-on d'une abondante
bénédiction spirituelle? Douterait-on
qu'Hudson Taylor, en qui s'incarnait le mouvement,
ne fût conduit de force en force?
Peut-être une connaissance plus profonde, non
seulement des « actes », mais des «
voies » de Dieu eût-elle modifié
semblable attente et atténué la
surprise de trouver la réalité si
différente. Car, en Angleterre aussi bien
qu'en Chine, les difficultés ne
diminuèrent pas. Quoiqu'il travaillât
jusqu'à la limite de ses forces, M.
Broomhall ne pouvait inscrire aucune augmentation
importante de ressources, ni d'offres de services.
Onze nouveaux ouvriers, dont trois hommes
seulement, furent envoyés, alors qu'on en
espérait cinq fois autant. La foi d'Hudson
Taylor était mise à une si rude
épreuve par l'insuffisance des dons qu'il ne
pouvait guère être surpris
d'enregistrer la défection de tel ou tel
membre de la Mission qu'il savait n'être
attaché à ses principes que par des
liens fort lâches.
On pouvait obtenir des emplois du
gouvernement, à cinquante livres par mois,
qui fournissaient, semblait-il, des occasions
exceptionnelles de se rendre utile. Mais, le plus
navrant pour lui, tandis qu'il allait de lieu en
lieu, était de constater que l'oeuvre
rétrogradait en quelques importantes
stations.
La foi du fidèle serviteur
était ainsi passée au crible et mise
à l'épreuve plus que jamais. D'une
part, les imperfections de l'oeuvre étaient
rendues évidentes : manque de puissance
spirituelle, défaut d'organisation, chefs
insuffisants. D'autre part, l'exaucement des
prières relatives à l'ouverture de la
Chine appuyait la confiance grandissante qu'un
puissant renfort serait accordé pour parer
au manque de moyens de poursuivre l'oeuvre
missionnaire. Hudson Taylor se sentait
lui-même accablé et isolé. Lui
parut-il, dans l'obscurité, que tout allait
lui manquer? Cependant, au-dedans de lui, son
âme ne fléchissait pas. Merveilleuse
est, en effet, la lutte de cet homme de
prière avec son Dieu. Il connaissait Celui
dont il implorait une plus grande
bénédiction. Fortifié et
soutenu par la main qui semblait être contre
lui, il allait éprouver la
fidélité de Celui auquel il
s'attachait avec ce cri du coeur : « Quel est
ton nom? ».
Ainsi, Hudson Taylor était
tantôt soutenu dans sa foi, tantôt
accablé par les circonstances ; mais il
devait sortir victorieux du combat.
Si je n'espérais en Dieu,
écrivait-il le 13 février, je serais
découragé par mes récentes
visites. Mais le Seigneur
règne.
21 février : Que le
Seigneur ait pitié de nous et nous
délivre de tout ce qui est faux ou frivole.
Qu'Il nous rende purs et saints devant Lui en
amour. Toutes ces choses me brisent. Parfois je ne
sais que faire. Mais, si je me plains d'un manque
de consécration conforme à l'esprit
de Christ, que doit-Il ressentir, Lui, Lui qui a
versé Son sang pour nous ? Sauveur
béni ! Comme je suis in-digne de Toi !
Rends-moi semblable à Toi.
7 juillet : Ton amour m'environne
dans cette longue séparation qui, si le
Seigneur tarde, finira bien un jour. Mais combien
je languis après le revoir. Je me
réjouis de ce que nous pouvons dire tous
deux : Tout pour Jésus. je crois que Dieu
fait et fera pour nous de grandes
choses.
31 juillet : Je traverse un temps
d'épreuve qui n'est pas encore
terminé. Nous sommes souvent tentés
de dire ou de penser que Satan est trop puissant
pour nous et de déshonorer ainsi notre
Sauveur, mais, avec l'aide de Dieu, nous ne nous
laissons pas décourager.
7 août : Je suis certain
que si nous avons une foi simple, Dieu nous
enseignera beaucoup de choses
dont nous n'avons que peu de connaissance pratique.
Nous sentons tous que la bénédiction
n'est pas éloignée. Si je voulais te
dire les bienfaits, les interventions de la main de
Dieu, ma lettre serait longue. Ouvrons nos bouches
et élargissons nos coeurs, car Il est
fidèle.
Les mois de septembre et d'octobre
furent particulièrement pénibles.
Depuis la fondation de la Mission, Hudson Taylor
n'avait jamais été plus
surmené. S'il fut intérieurement
soutenu, il fut physiquement
écrasé.
Prie, écrivait-il à
Mme Taylor, afin que nous soyons guidés dans
l'organisation de notre oeuvre et que nous ayons
des hommes capables de la diriger. Nous avons grand
besoin de puissance spirituelle.
23 novembre : Je me laisse aller
quelquefois à espérer que je pourrai
partir en janvier et te rejoindre en mars. Cela me
parait si beau et je n'ose y compter, car le
désappointement serait trop grand s'il
survenait un obstacle. Si je connais bien mon
coeur, mon premier désir est de faire la
volonté de Dieu, mais toi et nos chers
enfants m'attirez avec tant de force que je crains
de désirer le retour au pays pour des motifs
dans lesquels n'entrerait pas autant que je le
voudrais le souci de poursuivre l'oeuvre de
Dieu.
5 décembre : J'ai besoin
d'achever l'oeuvre que le Seigneur m'a
donnée à faire, mais je crois
qu'avant longtemps nous serons rendus l'un à
l'autre. J'espère que les jours de notre
séparation seront alors terminés et
qu'il n'y en aura plus d'aussi
longue.
Il y avait cependant quelques rayons
de lumière, d'autant plus
appréciés au sein des ombres, et
quelques indices que l'oeuvre de Dieu progressait
pourtant. Mémorable entre toutes, fut la
Conférence d'Anking, en juin, où
Hudson Taylor parla d'un sujet qui remplissait son
coeur. Il peut sembler étrange à
plusieurs que la portion des Écritures de
laquelle il retirait alors le plus d'encouragement
fût le Cantique des Cantiques. Ce fut
néanmoins la le sujet qu'il traita à
la Conférence, et beaucoup des
enrichissements du précieux ministère
qu'il exerça dans les années
subséquentes découlèrent de
cette même source.
J'ai parcouru le Cantique des
Cantiques, écrivait-il à Mme Taylor,
et le Seigneur nous a merveilleusement ouvert Son
coeur. Nous avons approfondi quelques-uns des
principes distinctifs de notre oeuvre et cela, je
pense, avec grand profit.
Et quelques jours plus tard :
Je voudrais Pouvoir te donner une
idée exacte de la bénédiction
qui nous fut accordée à Anking...
Aussi longtemps que Dieu nous donnera de vivre de
telles heures, nous ne serons pas vaincus, quelque
grandes que soient les difficultés et les
épreuves.
Ce fut surtout l'effusion de
l'esprit de prière et la manifestation de la
puissance du Saint-Esprit qui rendirent cette
Conférence mémorable. Sept mois
s'étaient écoulés
déjà depuis que, dans une
assemblée semblable, avait été
accompli l'acte de foi qui consistait à
demander soixante-dix nouveaux collaborateurs et la
Convention réunie à Anking
reçut une confirmation merveilleuse de sa
certitude à ce propos :
Nous avons eu un jour de
jeûne et de prières, écrivait
Hudson Taylor le 30 juin; ce fut une occasion de
merveilleuse bénédiction... Je
voudrais qu'il me fût possible de vous en
donner une idée : nous organisâmes,
dès mon arrivée, deux réunions
par jour et quelques-uns des plus robustes
passèrent en prières une partie de
leurs nuits. Le matin du jour de jeûne,
l'Esprit-Saint nous emplit au point que chacun
sentit qu'il n'était pas possible d'en
supporter davantage et de vivre.
M. Parrott déclara que l'une
de ces réunions d'actions de grâces
pour les soixante-dix dura près de deux
heures. On ne peut que suivre le flot montant de
cette bénédiction spirituelle qui
commença de se faire sentir dans cette
Conférence et en d'autres réunions
semblables vers la fin de
l'année.
Dans l'intervalle, Hudson Taylor
avait visité le district dans lequel il
avait trouvé, quelques mois auparavant, tant
de sujets de découragement. Il avait
écrit alors que ses efforts étaient
presque entièrement vains en ce qui
concernait cette partie de l'oeuvre. Maintenant, il
voyait s'ouvrir les coeurs qui lui étaient
restés fermés. Le résultat
fut, non seulement que plusieurs ouvriers de valeur
furent conservés à la Mission, mais
qu'ils passèrent au premier rang, par le
nombre des âmes qu'ils gagnèrent
à l'Évangile.
Ce fut à Chefoo qu'Hudson
Taylor passa les derniers mois de l'année et
qu'il acheva quelques-uns de ses travaux les plus
importants. Ce fut là également que
se précisa son retour en Angleterre et qu'il
fut encouragé dans sa foi par de beaux
exaucements de prières. Au début
d'octobre, par exemple, les missionnaires
attendaient des envois de fonds dont ils avaient un
pressant besoin.
Nous étions à
table, raconta Hudson Taylor, quand nous
reçûmes le courrier d'Angleterre; et
je n'oublierai pas de sitôt ce que
j'éprouvai en trouvant dans une lettre un
peu moins de cent livres au lieu des sept ou huit
cents qui nous étaient nécessaires
pour le mois. Je refermai l'enveloppe, gagnai ma
chambre et m'agenouillai, ouvrant la lettre devant
Dieu et Lui demandant ce qu'il fallait faire avec
une si petite somme, que je ne pouvais partager
entre soixante-dix stations comptant quatre-vingts
ou quatre-vingt-dix missionnaires et leurs femmes,
sans compter une centaine d'aides
indigènes
Ayant déposé mon
fardeau devant Dieu, je parlai de mes
difficultés à nos amis à
Chefoo et nous nous unîmes pour Lui demander
de venir à notre aide; mais il fut bien
entendu que personne, au dehors, ne saurait rien de
nos circonstances. Bientôt les
réponses arrivèrent, sous forme de
dons d'amis du voisinage qui ne se doutaient
guère de la valeur exceptionnelle de leurs
envois, jusqu'à ce qu'il fût pourvu
à tous les besoins du mois. Nous fîmes
la même expérience, en novembre et en
décembre et, à chaque occasion, nous
fûmes aidés. Ainsi, grâces
à Dieu, nos coeurs chantèrent de joie
et il fut pourvu aux besoins de l'oeuvre, comme
cela n'avait jamais été le cas, par
des secours venus directement de
Chine.
Exhorté de cette
manière à se rappeler qu'il fallait
regarder au Seigneur et non pas aux amis
d'Angleterre, le petit cercle chrétien de
Chefoo était prêt à recevoir la
suggestion d'Hudson Taylor d'avoir à s'unir
pour demander à Dieu un gage précis
qui pût fortifier la foi de leurs
frères d'Europe. En effet, des lettres
avaient montré combien certains ouvriers et
amis de la Mission étaient
préoccupés de l'appel lancé
pour les soixante-dix. On n'en avait parlé
que discrètement, car ce pas en avant
semblait trop grand pour être fait d'un coup.
Hudson Taylor, qui n'ignorait point la
difficulté, éprouvait ardemment le
besoin de demander à Dieu de mettre, de
manière précise, son sceau sur ce
dessein. Ce fut lors d'une des réunions de
prières quotidiennes à Chefoo, le 1er
février 1883, que les participants eurent le
sentiment qu'ils pouvaient librement exposer leur
requête à Dieu.
Nous savons que notre Père
aime à réjouir Ses enfants, et quel
père ne le fait pas ? Nous Lui
demandâmes de nous encourager, ainsi que nos
timides amis au pays, en poussant tel de Ses riches
intendants à rendre possible une grande
bénédiction, pour lui et sa famille,
en faisant un don généreux à
cette intention.
Quelques jours plus tard, Hudson
Taylor s'embarquait pour l'Angleterre et il
n'apprit la réponse reçue qu'à
l'escale d'Aden.
Aucun récit de cette
réunion de prières n'avait
été envoyé et ne pouvait
atteindre Londres avant la fin de mars. Mais
à la rue de Pyrland, M. Broomhall eut la
joie inattendue de recevoir, le 2 février,
la somme de trois mille livres sterling pour
l'oeuvre en Chine, provenant d'amis dont la
confiance le réjouit tout
particulièrement.
Et ce ne fut pas tout. En
débarquant à Marseille, Hudson Taylor
saisit l'occasion de visiter M. et Mme Berger,
résidant alors à Cannes.
Le China's Millions venait
d'arriver et je trouvai, écrivit-il, dans la
liste des dons, ces trois mille livres inscrites
à la date du 2 février, sous ce texte
: « Demande-moi et je te donnerai les nations
pour héritage et les
extrémités de la terre pour
possession », puis :
Père |
£ 1.000
|
- Mère
|
1.000
|
- Mary
|
200
|
- Rosie
|
200
|
- Bertie
|
200
|
- Anny
|
200
|
- Henry
|
200
|
|
£ 3.000
|
N'était-ce pas frappant de constater
comment Dieu avait exactement répondu
à notre prière et poussé Son
fidèle serviteur à rendre possible
une grande bénédiction pour lui et sa
famille? jamais auparavant un don de ce genre ne
nous avait été fait et, sauf une
année et cinq mois plus tard où une
nouvelle contribution pour le même but fut
enregistrée dans le China's Millions comme
suit :
Père |
£ 200
|
- Mère
|
200
|
- Mary
|
100
|
- Rosie
|
100
|
- Bertie
|
100
|
- Anny
|
100
|
- Boby
|
100
|
|
£ 1.000
|
aucun autre ne le fut jamais
depuis.
Bel exemple, n'est-il pas vrai,
d'un père désirant que chaque membre
de sa famille ait « un trésor dans le
ciel ».
|