Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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LA PALESTINE AU TEMPS DE JÉSUS-CHRIST


CHAPITRE PREMIER
LA GÉOGRAPHIE DES ÉVANGILES
(Suite)



La Pérée. - Machéronte. - La Décapole. - Césarée de Philippe. - Bethsaïde Julias.

La Samarie - Sichem. - Le puits de Jacob.


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LA PÉRÉE

La Pérée n'est pas nommée dans les Evangiles, nous n'avons donc presque rien à en dire. Elle faisait partie de la tétrarchie d'Antipas. C'était une province insoumise occupant tout le territoire de la rive orientale du Jourdain, stérile et fort peu peuplée (1). Josèphe nous indique ses limites : « Elle s'étend en longueur de Machoerous à Pella et en largeur de Philadelphie au Jourdain (2) », mais on ne sait où placer Pella (3), qui était une forteresse.

Machoerous ou Macheronte est mieux connu; c'était un énorme château-fort situé à soixante stades du Jourdain sur des rochers de basalte d'une effrayante hauteur. Cette forteresse avait été bâtie par Alexandre Jannée, puis rasée par Gabinius et relevée par Hérode. Elle avait des murailles de cent vingt coudées, des créneaux et des tours; dans l'intérieur, des appartements royaux qu'Antipas venait quelquefois habiter et, au-dessous, des souterrains qui servaient de prison. La vue que l'on avait du sommet des tours était merveilleuse; au Sud, les contours de la mer Morte, avec Engaddi et Hébron, puis, en remontant à l'Ouest, les monts de la Judée au milieu desquels se détachait Jérusalem dont on apercevait le palais d'Hérode, et le Temple dominé par l'énorme tour Antonia; à droite Jéricho et sa forêt de palmiers toujours verts, puis le Jourdain dont le ruban d'un bleu grisâtre se déroulait sur la plaine. Lorsque Antipas revint de Rome emmenant Hérodiade, la femme de Philippe son frère, il répudia, pour l'épouser, la fille d'Arétas, roi des Arabes. Celui-ci lui déclara la guerre et, pour la soutenir, Antipas dut venir habiter son palais de Machoerous. C'est alors que se passa le drame horrible de la mort de Jean-Baptiste.
Les murs de Machoerous ont été découverts en 1807 par Seetzen (4).

Il ne nous reste plus à nommer que la Décapole (5). C'était une confédération de dix villes, dont voici les noms d'après Pline (6) : Damas. Philadelphie, Raphana, Skhytopolis, Gadara, Hippos, Dion, Pella, Gelasa (pour Gerasa) et Camatha. Du reste Pline lui-même n'est pas certain de les citer exactement. La seule de ces villes qui soit nommée dans les Evangiles, Gadara, était, dit Josèphe, la plus forte métropole de la Pérée (7).

Le mot Pérée (traduction grecque de l'hébreu Eber, au delà) avait souvent une signification plus large encore que celle que nous lui avons donnée ; on s'en servait pour désigner tout le pays situé à l'est du Jourdain et alors il comprenait aussi les provinces de la tétrarchie de Philippe : la Trachonitide, la Gaulanitide, l'Auranitide, la Batanée. Nous avons dit que nous ne décririons pas ces provinces qui n'ont joué aucun rôle dans l'histoire évangélique. Nous mentionnerons seulement Césarée de Philippe, appelée d'abord Panaeas (en l'honneur du dieu Pan). Un bois et une grotte, la grotte de Panium, lui étaient consacrés. Hérode avait bâti auprès un temple, en l'honneur d'Auguste, et c'est Philippe, son fils, qui, en agrandissant la ville, changea son nom en celui de Césarée. On y ajoutait ordinairement les mots « de Philippe » (8) pour la distinguer de la. grande ville de Césarée en Judée., résidence du procurateur. Il en est de même d'une certaine ville de Bethsaïde que Philippe avait surnommée Julias (9), en l'honneur de Julie, fille d'Auguste, et qu'il ne faut pas confondre avec le petit village de Bethsaïde, dont l'emplacement est inconnu (10).

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LA SAMARIE

Les Samaritains sont souvent nommés dans l'Evangile. Nous parlerons de leur origine et de leurs costumes dans un chapitre spécial sur la population de la Palestine au premier siècle (11). Ici nous nous bornerons à quelques détails géographiques indispensables à l'intelligence des livres saints.

La Samarie, enclavée entre la Judée et la Galilée, était plus petite qu'elles. Son territoire ne s'étendait même pas jusqu'à la mer, car toute la côte à partir du Carmel appartenait à la Judée. Aussi les Galiléens qui se rendaient à Jérusalem prenaient-ils volontiers soit le chemin qui longeait la mer, soit la rive opposée du Jourdain. ils évitaient ainsi de traverser un territoire où ils étaient exposés aux insultes des habitants. La Samarie tirait son nom de sa capitale : Samarie (12). Cette ville avait été bâtie par Omri, roi d'Israël, sur une Colline (13) qu'il avait achetée d'un certain Schemer dont elle a conservé le nom; Salmanasar ]'avait détruite. Elle fut reconstruite; mais Jean Hyrcan la détruisit encore. Enfin, Gabinius, légat impérial de Syrie, la fit rebâtir, et, sous Hérode le Grand, elle était florissante. Ce prince y fit bâtir un temple en l'honneur d'Auguste et changea son nom en celui de Sébaste (mot grec, en latin Augusta) qu'elle porte encore (Sebustieh).

Sichem (aujourd'hui Nablous) a pour nous plus d'intérêt que Samarie. C'était une fort ancienne ville construite dans une vallée. Le mont Ebal est au Nord et le fameux Garizim au Sud. L'Evangile de Jean l'appelle Sychar (14) c'est un terme ironique qui signifie ivresse; on ne le trouve que là ; il nous parait être un de ces sobriquets inventés par les Juifs qui défiguraient les noms samaritains et, par mépris, les tournaient en ridicule. La ville moderne, Naplouse (Néapolis, ville nouvelle) n'est pas bâtie exactement sur l'emplacement de Sichem, mais a côté. Il en était déjà ainsi du temps de saint Jérôme. Près de là est le puits de Jacob, presque entièrement comblé aujourd'hui (15). Si à Nazareth, à Jéricho, à Bethléem, les souvenirs du premier siècle sont encore vivants, il n'en est pas de même au puits de Jacob. Cette fontaine, immortalisée par l'entretien de Jésus avec la Samaritaine, n'est plus qu'un trou sans profondeur au milieu d'un champ; l'emplacement en parait bien authentique, mais l'authenticité n'est pas tout. Il faut des ruines, des pierres au moins, quelque chose qui rappelle le passé, qui permette à l'imagination de le reconstruire. Au puits de Jacob, il n'y a rien (16), et pour y retrouver Jésus et l'y entendre, il faut se rappeler que d'après les paroles mêmes qu'il y a prononcées, on ne doit pas plus adorer près du puits qu'ailleurs, il faut se rappeler que le culte qu'il a fondé au bord de cette fontaine, est un culte « en esprit et en vérité ».


Table des matières

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1« Fort peu peuplée ». Il est possible que cette assertion de la plupart des voyageurs soit trouvée un jour inexacte. La Pérée est encore peu connue. Le nombre des ruines y est considérable. Porter a découvert 80 villes désertes Basçan, qui était moins fertile que celui de Galaad.
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2 D. B. J., III,3,3.
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3 Robinson croit cependant avoir retrouvé Pella à Fahil, en face de Scythopolis (voir Lates Researches, p. 322).
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4 Aug. Parent, Macherous. Paris 1868.
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5 Ev. de Marc. V, 1 ; de Matth. VIII, 28; de Luc, VIII, 26.
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6 H. N., V, 18.
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7 La variante Gerasa, donnée par la Vulgate, est une erreur. Gerasa était loin du lac. Jésus n'est pas allé chez les Géraséniens, mais chez les Gadaréniens. La version syriaque du second siècle donne avec raison la véritable leçon : Gadaréniens.
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8 Ev. de Matth., XVI, 13; de Marc, VIII, 27.
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9 On croit reconnaître dans le village arabe de Et-Tell, l'emplacement de Bethsaïde Julias.
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10 Ev. de Luc, IX, 10, L désigne vraisemblablement Bethsaïde Julias.
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11 Voir ch. VI, La Population.
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12 De même aujourd'hui on l'appelle le pays de Nablous, du nom de Nablous, sa ville principale.
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13 Esaïe. XXVIII, 1.
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14 Ch. IV, 4. 5.
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15 On lui trouve dans ce moment 21 m. 50 c. En 1838, il avait encore 30 m. 60 c.
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16 Rien sauf une grande dalle d'un mètre carré de superficie et de 0,45 c. d'épaisseur, avec deux trous ronds pour passer les cordes et les cruches.

 

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