ARGUMENS ET
RÉFLEXIONS SUR LES LIVRES ET LES CHAPITRES
DU NOUVEAU TESTAMENT
ÉVANGILE
SELON SAINT JEAN.
CHAPITRE XI.
-
Ce chapitre contient l'histoire de
la résurrection de Lazare.
RÉFLEXIONS.
Voici les principales
réflexions qu'il faut faire sur cette
histoire, qui est l'une des plus remarquables de
tout cet Évangile.
1. Quoique Notre Seigneur
aimât beaucoup Lazare, il n'alla cependant
à Béthanie qu'après que Lazare
fut mort, afin de faire un miracle plus
éclatant, en lui rendant la vie, qu'il
n'aurait fait en le guérissant. Ceux que
Dieu aime peuvent être exposés
à divers maux; il diffère même
de venir à leur secours;
mais il en use ainsi, afin que sa puissance et son
amour paraissent avec plus d'éclat dans leur
délivrance.
2. On voit, dans ce que les soeurs
de Lazare dirent à Notre Seigneur, leur
piété, leur amour et leur attachement
pour Jésus-Christ, aussi bien que la haute
opinion qu'elles avaient de sa puissance. On y
remarque surtout qu'elles étaient fermement
persuadées que leur frère
ressusciterait au dernier jour.
Nous avons encore plus de sujet que
ces deux femmes pieuses n'en avaient d'aimer Notre
Sauveur, d'avoir une parfaite confiance en lui,
d'attendre tout de sa puissance, et en particulier
de croire que les morts ressusciteront à la
fin du monde.
3. La bonté avec laquelle
Jésus-Christ parla aux soeurs de Lazare,
pour les consoler et pour les préparer au
miracle qu'il se proposait de faire,
l'émotion qu'il ressentit, et les larmes
qu'il répandit, prouvent bien sensiblement
à quel point il aimait ces deux femmes et
leur frère, et combien il était
charitable et plein de compassion.
On est animé de l'Esprit de
Jésus-Christ à proportion qu'on est
touché des maux d'autrui et disposé
à consoler les malheureux. Mais ce qu'il y a
de principal à remarquer ici, c'est que
Notre Seigneur rendit la vie à Lazare, qui
était depuis quatre jours dans le tombeau.
Ce grand miracle, que Jésus-Christ fit peu
de jours avant sa mort, et à la vue d'un
grand nombre de Juifs dont plusieurs crurent
même en lui, est l'une des preuves les plus
illustres qu'il ait données pendant sa vie,
pour montrer qu'il était le Fils de Dieu.
Cette résurrection de Lazare
confirme surtout pleinement la doctrine de la
résurrection des morts, et la
vérité de ce que Notre Seigneur dit
dans ce chapitre : Je suis la résurrection
et la vie; celui qui croit en moi vivra, quand
même il serait mort.
Enfin saint Jean nous dit que les
pharisiens, au lieu de se rendre à un
miracle si éclatant, conçurent tant
de dépit de voir que le peuple se
déclarait pour Jésus-Christ, qu'ils
résolurent alors de le faire mourir, ce qui
l'obligea à se retirer dans un lieu
écarté jusqu'à la fête
de Pâques. C'est ainsi que les ennemis de
Notre Seigneur s'obstinaient toujours davantage;
ils résistèrent jusqu'à la fin
à ses miracles; et tout ce que ce Sauveur
charitable fit pour les gagner et pour les adoucir
ne servit qu'à les irriter de plus en plus
contre lui. Dieu permit cependant qu'ils prissent
la résolution dans leur conseil de faire
mourir Jésus-Christ, afin que contre leur
dessein il souffrît la mort, non-seulement
pour la nation des Juifs, mais
aussi pour rassembler en un
corps tous les enfans de Dieu, et pour
établir par ce moyen dans le monde sa
doctrine et son règne.
CHAPITRE
XII.-
Marie
- oint les pieds de Notre Seigneur.
- 2. Plusieurs personnes viennent à
Béthanie, pour voir Jésus-Christ
et Lazare qui était ressuscité.
- 3. Notre Seigneur fait son entrée
à Jérusalem.
I. 1-8; II. 9-11; III. 12-19.
RÉFLEXIONS.
IL y a trois choses à
considérer dans le premier article de cette
lecture : savoir, l'action de Marie, qui oignit les
pieds de Jésus-Christ, le jugement que Judas
fit de cette action, et ce que Notre Seigneur dit
pour la défendre.
- Marie oignit Notre Seigneur avec un parfum
précieux, suivant la coutume de ce
temps-là, pour lui marquer son respect et
son amour. À l'exemple de cette femme
pieuse, nous devons aussi témoigner
à Jésus-Christ notre zèle,
par tous les moyens qui dépendent de nous
et qui lui sont les plus agréables.
Les murmures de Judas qui,
étant larron et avare, se plaignait de ce
qu'on n'avait pas donné aux pauvres le
prix de ce parfum font bien voir que le coeur de
ce faux disciple était entièrement
corrompu. On voit aussi en cela combien
l'avarice a de force sur ceux qu'elle
possède, et comment les méchans
couvrent quelquefois leurs passions du
prétexte de la religion et de la
piété.
Et ce que Jésus-Christ dit
pour la défense de Marie nous montre
qu'il reçoit favorablement tout ce qu'on
fait en vue de l'honorer, et
particulièrement les oeuvres de
charité.
2. L'arrivée du peuple qui
vint à Béthanie, pour voir Lazare que
Notre Seigneur avait ressuscité, et le
dessein que les sacrificateurs formèrent de
faire mourir Lazare aussi bien que
Jésus-Christ, prouvent, d'un
côté, la vérité de ce
miracle, et font voir de l'autre que la
méchanceté des principaux des Juifs
était à son comble et qu'il n'y avait
plus rien à espérer d'eux.
3. On a une autre preuve de cette
résurrection de Lazare dans les acclamations
du peuple qui alla au-devant de Jésus-Christ
lorsqu'il entra à Jérusalem, puisque
saint Jean remarque que cette troupe rendait
témoignage qu'il avait tiré Lazare du
tombeau. Notre Seigneur voulut
alors recevoir des hommages
qu'il avait refusés auparavant, et il
souffrit qu'on le reconnût publiquement pour
le Messie. Mais il parut dans cette occasion dans
une grande simplicité, n'ayant à sa
suite que des personnes du commun, et étant
monté sur un âne, selon que Zacharie
l'avait prédit. Il en usa de la sorte afin
qu'aucune des marques que les prophètes
avaient données au Messie ne lui
manquât, et pour faire voir que
l'humilité et la douceur étaient son
caractère, et que le règne qu'il
allait établir serait spirituel et
céleste.
Au reste, si les disciples de
Jésus-Christ et le peuple firent
éclater leur joie et leur reconnaissance en
l'accompagnant à Jérusalem, nous
sommes encore plus obligés à adorer
ce grand Rédempteur et à bénir
Dieu continuellement, à la vue de tant de
merveilles qu'il a faites, et de tant de preuves
qu'il nous a données de sa puissance et de
son amour.
CHAPITRE XII.
20-50.-
Saint Jean rapporte ici quatre
choses :
- 1. Ce que Jésus-Christ dit, lorsque
de certains étrangers, qui étaient
venus à Jérusalem pour la
fête de Pâques, demandèrent
à le voir.
- 2. Que Dieu, fit entendre alors une voix du
ciel, et qu'à cette occasion Notre
Seigneur parla de sa mort et de
l'établissement de son règne; mais
que les Juifs ne comprirent pas ses discours.
- 3. Saint Jean remarque que, bien que Notre
Seigneur eût fait tant de miracles, les
Juifs ne crurent point en lui, et que cette
incrédulité avait
été prédite par le
prophète Esaïe.
- 4. Enfin l'évangéliste
rapporte quelques exhortations que
Jésus-Christ adressa aux Juifs avant sa
mort, dans lesquelles il marque ce qui
arriverait à ceux qui recevraient sa
doctrine et à ceux qui la rejetteraient.
I. 20-26; Il. 27-36; III. 37-43; IV. 44-50.
RÉFLEXIONS.
LE sens de ce que
Jésus-Christ répondit, lorsque des
étrangers demandèrent à le
voir, était qu'il se ferait bientôt
connaître à tous les hommes, mais
qu'auparavant il devait mourir, comme le froment
doit être mis dans la terre et y germer,
avant qu'il puisse pousser et produire du grain en
abondance. Le Seigneur ajouta qu'il en serait de
ses disciples comme de lui-même, et que tous
ceux qui voulaient le suivre devaient se disposer
aux souffrances et à la mort; mais il promet
aussi d'élever ceux qui croiraient en lui
et qui le serviraient
fidèlement, à la même gloire
où il allait être élevé.
Les Juifs ne comprirent pas bien ce discours de
Notre Seigneur mais il n'a rien d'obscur pour
nous.
2. En ce temps là
Jésus, frappé de l'horreur de la mort
qu'il était sur le point d'endurer, pria
Dieu son père de faire voir sa gloire d'une
manière éclatante, et de montrer
qu'il était son Fils. Sur quoi Dieu fit
entendre une voix du ciel qui déclara que ce
que Jésus venait de demander s'accomplirait.
Ce prodige arriva dans le temps que Notre Seigneur
allait être crucifié, pour lever le
scandale de sa croix et pour faire connaître
qu'il était véritablement le Fils de
Dieu.
C'est pourquoi aussi
Jésus-Christ dit alors que le règne
de satan allait être détruit, qu'il
attirerait bientôt tous les hommes à
lui, et que ce serait là un des fruits de sa
mort. L'évènement ne tarda pas
à vérifier la divinité de
cette prédiction.
3. Saint Jean, faisant
réflexion sur l'incrédulité
des Juifs, remarque que la plupart ne crurent point
en Jésus-Christ, et que clé ceux qui
le regardaient comme le Messie, il y en eut
plusieurs qui n'osèrent pas le
témoigner ouvertement, parce qu'ils
craignaient les pharisiens et qu'ils aimaient mieux
la gloire des hommes que celle de Dieu. C'est
là ce qui arrive ordinairement, lorsque
l'Évangile est annoncé aux hommes. Il
y en a qui le rejettent; d'autres sont
touchés en quelque manière de son
excellence, mais ils n'osent pas faire une
profession ouverte de la vérité et de
la piété, étant retenus par la
crainte, par une mauvaise honte, ou par d'autres
passions.
Enfin nous devons faire bien de
l'attention à ce que Jésus-Christ
déclara aux Juifs sur la fin de sa vie et
dans le temps qu'ils allaient être
privés de sa présence. Il leur dit
qu'il était venu, pour les éclairer
et pour les conduire à la vie, qu'ils
devaient marcher dans la lumière avant que
les ténèbres les surprissent, et que
ceux qui n'écouteraient pas sa parole
seraient jugés par cette même parole
qu'ils auraient rejetée.
C'est là une
déclaration qui s'adresse à tous ceux
à qui Jésus-Christ a donné la
connaissance de son Évangile, et qui nous
avertit de profiter de cette divine lumière
pendant qu'elle nous éclaire, de peur que
nous ne soyons surpris par les
ténèbres, et que l'Évangile,
qui nous est annoncé, ne soit un jour le
fondement de notre condamnation.
CHAPITRE
XIII.-
Jésus-Christ
- lave les pieds à ses apôtres,
et il les exhorte à l'humilité et
à la charité.
- Il déclare que Judas le livrerait aux
Juifs.
- Il parle à ses disciples de son
départ;
- il leur recommande de s'aimer les uns les
autres, et il prédit que saint Pierre le
renierait.
I. 1-17; Il. 18-30; III. 31-35; IV. 36-38.
RÉFLEXIONS.
LORSQUE le Fils de Dieu lava les
pieds à ses apôtres, peu avant sa
mort, le but de cette action, si extraordinaire et
si surprenante, était de leur montrer
combien il les aimait et de leur donner un exemple
d'humilité, afin de leur apprendre à
s'aimer mutuellement, à se regarder tous
comme égaux, et à ôter de leurs
esprits toutes les pensées d'un règne
temporel et de la gloire du monde.
C'est là un exemple de
charité et d'humilité que nous devons
bien considérer, et qui est d'une grande
efficace pour nous rendre véritablement
humbles et pour nous inciter à nous aimer
sincèrement les uns les autres.
Si Jésus-Christ, qui est le
maître et le Seigneur, s'est abaissé
jusqu'à laver les pieds à ses
disciples, ce qui était l'office des
serviteurs et des esclaves, il n'y a rien que nous
devions estimer trop bas, lorsqu'il s'agit de
s'acquitter des devoirs de la charité et
d'édifier le prochain. C'est à quoi
le Sauveur du monde nous appelle, par ces paroles
qu'il prononça dans cette occasion : Je vous
ai donné un exemple, afin que vous fassiez
comme je vous ai fait; si vous savez ces choses,
vous êtes heureux, pourvu que vous les
fassiez.
2. Notre Seigneur trouva à
propos de déclarer, en présence des
apôtres, que l'un d'eux le livrerait aux
Juifs, afin que, lorsque Judas le trahirait, ils
reconnussent que cela devait arriver pour accomplir
les desseins de la Providence. Cependant
Jésus-Christ ne donna pas à
connaître Judas à tous les
apôtres, parce qu'il ne voulait pas qu'on
l'empêchât d'exécuter son
entreprise.
De là il paraît
clairement que Jésus-Christ n'ignorait rien
de ce qui devait lui arriver, et qu'il connaissait
les pensées des hommes les plus
secrètes. Il prévoit la trahison de
Judas, mais il n'en est point l'auteur; c'est
l'avarice de ce disciple infidèle qui le
pousse a une action si noire; et il ne laisse pas
d'achever ce qu'il avait résolu, quoique
Jésus l'eût averti
et lui eut fait comprendre qu'il connaissait son
dessein. C'est ainsi que Dieu prévoit les
péchés que les hommes sont sur le
point de commettre, sans que pourtant Il en soit la
cause, il les avertit, mais quand ils s'obstinent,
il les laisse faire.
3. Nous voyons ici que
Jésus-Christ, étant sur le point de
quitter ses disciples, leur recommanda sur toutes
choses de s'aimer les uns les autres; il leur dit
que c'était là son grand
commandement, qu'il allait leur donner l'exemple de
cet amour, en souffrant la mort pour eux, et que la
charité serait la marque à laquelle
on les reconnaîtrait pour ses disciples.
Notre principal devoir est donc de
nous aimer cordialement et de vivre dans la paix et
dans la concorde, sans quoi il ne nous appartient
pas de porter le glorieux nom de chrétiens.
Enfin la prédiction que
Jésus-Christ fit du reniement de saint
Pierre est une nouvelle preuve qui fait voir que
rien n'est caché à Notre Seigneur, et
qu'il connaît mieux les hommes qu'ils ne se
connaissent eux-mêmes. Saint Pierre ne se
croyait pas capable de cette
infidélité; il y tomba pourtant cette
même nuit-là. Après un tel
exemple, il n'y a personne qui ne doive être
dans une continuelle défiance de
soi-même et dans les sentimens d'une profonde
humilité.
CHAPITRE
XIV.-
Ce chapitre et les deux suivans
contiennent l'entretien que Jésus-Christ eut
avec ses disciples, le soir avant sa passion. Son
but. dans ces discours, était de les
consoler, d'affermir leur foi, et de les remplir de
courage et de zèle, afin qu'ils ne fussent
pas scandalisés de sa mort, et que dans la
suite ils fussent en état d'annoncer
l'Évangile sans craindre la haine du
monde.
Dans le chapitre XIV
Jésus-Christ
- parle aux apôtres de la gloire
où il allait être
élevé et où il les
élèverait un jour.
- 2. Il leur dit que ses miracles devaient les
convaincre que Dieu l'avait envoyé et
qu'ils feraient eux-mêmes des miracles
aussi grands que les siens. Il les exhorte
à garder ses commandemens ;
- il leur promet de leur envoyer le
Saint-Esprit; il les assure qu'ils le
reverraient bientôt, et il leur parle du
bonheur de ceux qui persévéreront
dans son amour et qui garderont sa parole.
- Enfin il leur donne sa
bénédiction et sa paix, et il les
exhorte à se réjouir de son
départ. Ce discours étant
achevé, il sortit de Jérusalem et
il s'en alla avec les apôtres vers le mont
des Oliviers.
I. 1-6; Il. 7-14; III. 15-26; IV. 27-31.
RÉFLEXIONS.
ON voit en général,
dans ce chapitre et dans les suivans, le grand
amour que Jésus-Christ avait pour ses
disciples, et dont il était aussi
animé envers tous ceux qui l'aiment et qui
croient en lui. Voici les devoirs à quoi ce
discours de Notre Sauveur nous engage : C'est
1. de penser sans cesse à la
gloire où il a été
élevé dans le ciel et où il a
déclaré qu'il voulait nous recevoir;
d'aspirer à cette gloire en suivant le
chemin qui y conduit, et de nous attacher
inviolablement à lui, puisqu'il est
lui-même le vrai chemin qui mène
à la vie.
Le second devoir, qui est aussi
l'abrégé de toute la religion, est
d'aimer ardemment Notre Seigneur et de montrer la
sincérité de cet amour en gardant ses
commandemens.
3. La promesse, que
Jésus-Christ faisait, d'envoyer son Esprit
après son départ, ne regardait pas
les seuls apôtres à qui cet Esprit
Saint devait communiquer le don de faire des
miracles; elle regarde aussi tous les
Fidèles, dans le coeur desquels Notre
Seigneur envoie son Esprit de sainteté et de
consolation. Ainsi nous devons implorer
l'assistance et la conduite de cet Esprit, et afin
que nous puissions l'obtenir, purifier nos coeurs
de l'amour du monde, Jésus-Christ ayant
déclaré que le monde ne peut
connaître ni recevoir l'Esprit de Dieu.
4. Il faut considérer que,
comme Notre Seigneur promettait à ses
disciples de leur revenir à eux après
sa résurrection, il reviendra aussi au
dernier jour, qu'alors ses élus seront
remplis de consolation et de joie, et qu'en
attendant ce retour glorieux, notre grand soin doit
être de persévérer dans son
amour et dans l'obéissance à ses
divins préceptes. Jésus-Christ nous
apprend, sur la fin de ce chapitre, qu'il se
communique et qu'il s'unit d'une manière
tout-à-fait intime et salutaire à
tous ceux qui l'aiment et qui gardent sa parole;
qu'il les comble de ses grâces, et qu'il leur
accorde sa bénédiction et sa paix. La
considération de tous ces précieux
avantages doit nous enflammer d'amour pour ce
Rédempteur charitable, et nous persuader que
tout notre bonheur dépend de lui être
fidèles, de l'aimer, et de demeurer à
jamais dans sa communion.
CHAPITRE
XV.-
Notre Seigneur fait quatre choses
dans ce chapitre.
- 1. Il représente, par la comparaison
d'un cep et des sarmens, la communion qu'il y a
entre lui et ses disciples.
- 2. Il les exhorte à
persévérer dans cette communion et
dans son amour, et à garder ses
commandemens, particulièrement à
s'aimer les uns les autres.
- 3. Il leur dit qu'il les avait choisis pour
aller annoncer l'Évangile par toute la
terre avec un merveilleux succès.
- 4. Il les avertit qu'ils seraient
exposés à la persécution et
à la haine du monde; mais pour les
encourager, il leur représente qu'il
avait lui-même éprouvé cette
haine, et il leur promet l'assistance du
Saint-Esprit qu'il voulait leur envoyer
après son départ.
I. 18; II. 9-15; III. 16-17; IV. 18-27.
RÉFLEXIONS.
Voici les réflexions qu'il y
a à faire sur les quatre parties de ce
chapitre.
La première, qui contient la
similitude du cep et des sarmens, tend à
nous apprendre combien l'union que les
Fidèles ont avec Jésus-Christ est
étroite et avantageuse; elle marque que tout
notre bonheur dépend de cette union; qu'il
faut avoir part à l'esprit et à la
vie de Jésus, pour porter des fruits qui
tendent à la gloire de Dieu et qui
répondent à l'avantage que nous avons
d'être ses disciples, et que ceux qui ne lui
sont pas unis par la foi et qui ne portent point de
fruit seront retranchés et jetés au
feu, comme des sarmens inutiles.
La seconde partie de ce chapitre
nous enseigne que notre grand et principal devoir
est de demeurer dans l'amour de
Jésus-Christ, de garder ses commandemens, et
surtout de nous aimer les uns les autres, nous
proposant pour cet effet sans cesse l'exemple du
grand amour qu'il nous a porté et qui l'a
engagé à donner sa vie pour nous.
3. Ce que Jésus-Christ disait
aux apôtres, qu'il les avait choisis pour
aller établir son règne dans tout le
monde, est une preuve bien claire de la conversion
de tant de peuples. Mais nous devons aussi
considérer que Jésus-Christ nous a
élus et appelés, afin que nous
travaillions chacun de nous de tout notre pouvoir
à avancer sa connaissance et son
règne.
4. La dernière partie de ce
chapitre nous apprend deux choses : l'une, que le
monde hait souvent ceux qui aiment
Jésus-Christ et qui vivent selon la
piété, mais qu'il ne faut pas le
trouver étrange, puisque
Notre Seigneur a aussi été
exposé à cette haine du monde;
l'autre, qu'après que Jésus-Christ a
parlé et que l'Évangile a
été annoncé aux hommes, ceux
qui demeurent dans l'incrédulité et
dans la corruption n'ont aucune excuse, puisqu'ils
rejettent le témoignage, du Fils de Dieu,
celui du Saint-Esprit et celui des apôtres,
et qu'ils ferment volontairement les yeux à
la vérité.
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