ARGUMENS ET
RÉFLEXIONS SUR LES LIVRES ET LES CHAPITRES
DU NOUVEAU TESTAMENT
DEUXIÈME ÉPÎTRE DE
SAINT JEAN.
Saint Jean écrit cette
épître
- à une dame chrétienne et
à l'Eglise qui était dans sa
maison ; il l'exhorte à
persévérer dans la
vérité et clans la charité,
à éviter les faux docteurs et
à n'avoir aucun commerce avec eux.
RÉFLEXIONS.
CE qu'il y a à remarquer dans
cette Épître, c'est,
premièrement, le zèle
et la piété de cette dame à
qui saint Jean écrit. C'est là un
exemple qui regarde principalement les femmes
chrétiennes et qui leur apprend à
s'attacher à la piété et
à la faire régner dans leurs
familles, comme faisait cette dame à
laquelle l'apôtre rend un témoignage
si avantageux.
2. Nous voyons ici que tous ceux qui
ont connu la vérité et qui l'aiment
sincèrement s'aiment aussi cordialement les
uns les autres, et qu'ils joignent à cette
connaissance de la vérité,
l'obéissance aux commandemens de Dieu et la
pratique de la charité.
3. Saint Jean nous enseigne que ce
n'est pas assez d'avoir bien commencé et
d'être entré dans le chemin de la
piété ; niais qu'il faut y
persévérer jusqu'à la fin, en
sorte qu'on ne perde pas le fruit de ce qu'on a
fait, mais qu'on en reçoive une pleine
récompense.
La dernière instruction
marque ce que l'on doit faire à
l'égard de ceux qui enseignent de fausses
doctrines et, qui ont des sentimens qui tendent au
libertinage : c'est de ne les pas recevoir
comme des frères, d'éviter leur
commerce et leur fréquentation, et de se
séparer d'eux aussi bien que de tous ceux
qui ne vivent pas selon, les commandemens de
l'Évangile.
TROISIÈME
ÉPÎTRE DE SAINT
JEAN.
Cette Lettre s'adresse à un
chrétien nommé Gaïus.
- Saint Jean loue le zèle que ce digne
serviteur de Dieu avait pour la
vérité et sa grande charité
envers les fidèles. Il lui recommande
quelques personnes qui avaient besoin de
secours ; il se plaint d'un certain homme
nommé Diotrèphe, qui était
apparemment évêque, et il rend un
témoignage avantageux à
Démétrius.
RÉFLEXIONS.
ON découvre, dans cette
Épître,
1. le tendre amour que saint Jean
avait pour Gaïus à cause de sa
piété et de sa charité, et la
grande joie qu'il ressentait de le voir dans un si
bon état. Cela nous apprend que nous devons
aimer et estimer surtout les gens craignant Dieu,
et qu'il n'y a point de plus grande joie ni de plus
douce consolation pour les vrais ministres du
Seigneur, que de savoir que ceux qu'ils regardent
comme leurs enfans marchent dans la
vérité et dans la
piété.
2. Les louanges que saint Jean donne
à Gaïus, qui recevait les
fidèles et les étrangers avec tant de
cordialité et dont la charité
était d'une si bonne odeur dans l'Eglise,
nous montre que c'est une vertu
très-agréable à Dieu et aux
hommes que de faire du bien aux membres de l'Eglise
et particulièrement à ceux qui sont
fugitifs et persécutés pour
l'Évangile.
3. Ce qui est dit ici de
Diotrèphe, qui voulait être le premier
et qui osait même résister à
saint Jean, fait voir qu'il arrive de grands maux
dans l'Eglise quand il se trouve des personnes qui
refusent de se soumettre à l'ordre, et
surtout des pasteurs ambitieux et qui veulent
dominer ; comme au contraire les
Églises ne peuvent manquer d'être
édifiées quand elles ont des
ministres humbles et pieux et auxquels tout le
monde rend un bon témoignage, tel
qu'était Démétrius.
4. Nous avons un avertissement
très-important dans ces paroles de saint
Jean : Mon très-cher n'imite pas ce qui
est mauvais ; mais imite ce qui est bon :
Celui qui fait le bien est de Dieu ; mais
celui qui fait le mal n'a pas vu Dieu.
C'est-là ce qui distingue les vrais
chrétiens d'avec les chrétiens faux
et menteurs, et c'est par là aussi que nous
devons nous examiner nous-mêmes et
régler toute notre conduite.
ÉPÎTRE
CATHOLIQUE DE SAINT
JUDE.
Cette Épître a été
écrite, de même que la seconde de
saint Pierre, dont elle est comme
l'abrégé,
- contre des séducteurs et des profanes
qui s'étaient glissés dans
l'Eglise, qui y répandant des erreurs
damnables et qui avaient des moeurs licencieuses
et déréglées.
- L'apôtre saint Jude montre, par divers
exemples, que Dieu n'épargnerait pas ces
gens-là. Il fait le tableau de leur
conduite et de leurs sentimens, en disant que
c'étaient des hommes charnels
adonnés à l'impureté et
à toutes sortes d'infamies ; ennemis
des puissances et de l'ordre ; rebelles,
inquiets, superbes, vains dans leurs discours,
et intéressés.
- Pour préserver les fidèles de
la séduction de ces profanes, il les fait
souvenir des prédictions des
apôtres et il les exhorte à se
conserver dans l'amour de Dieu par la foi et par
la prière, à se garantir de tout
ce qui pourrait les souiller, et à
retirer de l'erreur ceux qui y étaient
engagés, en employant la douceur envers
les uns et une salutaire rigueur envers les
autres.
I. 1-7 ; II. 8-16 ; III. 17-25.
RÉFLEXIONS.
LES avertissemens que saint Jude
donnait autrefois contre les profanes dé son
temps ne sont pas moins nécessaires
aujourd'hui, puisqu'il y a un si grand nombre
d'impies qui changent la religion en libertinage et
qui font de la grâce de Dieu un
prétexte de vivre dans la dissolution et
dans l'impiété ; ainsi chacun
doit être sur ses gardes contre ces
gens-là.
La description que saint Jude fait
de ces profanes nous apprend que c'est un
caractère d'irréligion et
d'impiété, dans des personnes qui
portent le nom de chrétiens, de vivre dans
la souillure et dans l'impureté, de se
rebeller contre les puissances supérieures
et d'en parler mal ; d'être
animés d'un esprit de vanité,
d'indépendance et d'orgueil, et de faire
servir la religion au gain et à
l'intérêt. L'apôtre veut
non-seulement qu'on évite les sentimens de
ces gens-là ; mais même qu'on
fuit leur commerce.
3. L'exemple de la punition que Dieu
fit autrefois des anges qui péchèrent
et des habitans de Sodome et de Gomorrhe, lesquels
s'étaient débordés
à toutes sortes
d'infamies, et l'ancienne prophétie
d'Énoch que saint Jude rapporte, prouvent
que la vengeance divine poursuit les impies et les
libertins, et que s'ils en sont à couvert
dans cette vie ils ne le seront pas en l'autre.
4. Saint Jude nous enseigne que le
moyen de n'être pas séduits par les
profanes, c'est de se souvenir que
Jésus-Christ et les apôtres nous ont
avertis qu'il y en aurait plusieurs dans les
derniers jours, de lire et de méditer les
livres sacrés, et de joindre à cette
lecture la prière et la vigilance, comme
saint Jude nous y exhorte par ces belles
paroles : Mais vous, mes très-chers
frères, vous édifiant
vous-mêmes sur votre très-sainte foi
et priant par le Saint-Esprit, conservez-vous dans
l'amour de Dieu, attendant la miséricorde de
Noire Seigneur Jésus-Christ pour obtenir la
vie éternelle.
Enfin l'apôtre nous a appris
que ce n'est pas assez de nous garantir
nous-mêmes des égaremens des
impies ; mais que la charité veut que
nous tâchions d'en retirer ceux qui y sont
engagés, nous servant pour cela soit de la
douceur, soit de la rigueur et de toutes les voies
que la prudence et le zèle peuvent inspirer.
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