Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



AVEC CHRIST À L'ÉCOLE DE LA PRIÈRE

XXIX
L'assurance dans la prière

« Nous avons auprès de lui cette assurance que si nous demandons quelque chose selon sa volonté, Il nous écoute. Et si nous savons qu'Il nous écoute, quelque chose que nous demandions, nous le, savons parce que nous obtenons ce que nous lui avons demandé.» 1 Jean V, 14-15.

 Pour beaucoup dé chrétiens, un des grands, obstacles à la prière de la foi est celui-ci : Ils ne savent pas si ce qu'ils demandent est selon la volonté de Dieu. Tant qu'ils conservent un doute à cet égard, ils ne peuvent prier avec l'assurance qu'ils seront exaucés. Aussi, qu'arrive-t-il? Une fois la prière prononcée, si la réponse tarde, ils pensent qu'il vaut mieux laisser Dieu agir selon son bon plaisir.

De la façon dont ils interprètent ces paroles de Jean : Si nous demandons quelque chose selon sa volonté, Il nous écoute, toute certitude d'exaucement est impossible, parce qu'ils ne peuvent arriver à se rendre compte de la volonté de Dieu. Ils considèrent la volonté de Dieu comme son conseil secret et se demandent comment l'homme mortel peut sonder les desseins du Dieu omniscient.

Ce point de vue est opposé au but que Jean s'est proposé en écrivant les paroles de notre texte. Il veut nous réveiller, ranimer en nous la confiance, l'assurance et la foi en une prière efficace. Il a dit : Nous avons auprès de lui cette assurance, afin que nous puissions dire à notre tour : « Père, tu sais et je sais que ce que je demande est selon ta volonté, par conséquent je sais que tu m'écoutes ».

C'est pour cela que Jean ajoute immédiatement le verset 15 : « Si nous savons qu'Il nous écoute, quelque chose que nous demandions, nous le savons », par la foi, « parce que nous obtenons », au moment même où nous prions, « ce que nous lui avons demandé ».

Jean ne met pas en doute qu'avant de commencer à prier, nous ne nous soyons demandé : Notre prière est-elle selon la volonté de Dieu? Elle peut l'être et cependant ne pas obtenir une réponse immédiate, si Dieu veut mettre à l'épreuve notre persistance et notre foi. C'est pour nous mettre sur cette voie qu'il nous dit : « Nous avons auprès de lui cette assurance que si nous demandons quelque 'chose selon sa volonté, il nous écoute ».

Il est évident que si nous ne pouvons pas nous rendre le témoignage que notre prière est selon la volonté de Dieu, nous ne recevrons aucun secours des paroles suivantes : « Nous le savons, parce que nous obtenons ce que nous lui avons demandé ». Là se trouve précisément la difficulté.

Plus d'un chrétien se dit : Je ne sais pas. si ce que je désire est selon la volonté de Dieu et selon le dessein de sa sagesse infinie. Il m'est impossible de savoir s'il n'a pas en réserve pour moi quelque chose de meilleur que ce que je désire, et s'Il n'a pas d'excellentes raisons pour me refuser ce que je demande ». Chacun a pu se rendre compte dans la vie qu'avec de pareilles pensées, la prière de la foi dont Jésus a dit : « Si quelqu'un ne doute point en son coeur mais croit que ce qu'il dit arrivera, il le verra s'accomplir » (Marc XI, 23), devient une impossibilité.

La prière sera celle de la soumission, de la confiance en la sagesse de Dieu, mais ne sera jamais la prière de la foi. La grande erreur que commettent souvent les enfants de Dieu, c'est de croire qu'il n'est pas possible de connaître la volonté de leur Père. Si, au contraire, ils croient à cette possibilité, ils ne prennent ni le temps ni la peine de chercher quelle est cette volonté. Ce qu'ils désirent, c'est de voir clairement le, chemin par lequel le Père vent les conduire.

C'est par la Parole de Dieu, par la lumière du Saint-Esprit accepté comme guide, que nous reconnaîtrons si nos requêtes sont selon la volonté de Dieu.

PAR LA PAROLE. Il y a comme une volonté secrète de Dieu, avec laquelle nous craignons souvent que notre prière ne soit en désaccord. Ce n'est pas à cette volonté-là que nos prières ont affaire, mais à celle qui nous est clairement révélée dans l'Écriture.

Nos idées sur ce que cette volonté mystérieuse peut avoir décrété sont le plus souvent tout à fait erronées et rendent tout exaucement impossible. La foi enfantine accepte simplement l'assurance du Père, que sa volonté est d'exaucer les prières et d'accorder à la foi ce qu'elle demande. Le Père a révélé dans sa Parole, par des promesses générales, ce qu'est sa volonté envers son peuple. L'enfant a le droit de s'emparer de cette promesse et de l'appliquer à toutes les circonstances particulières de sa vie, auxquelles elle se rapporte.

Tout ce qu'il demande, d'accord avec cette volonté révélée, recevra certainement son exaucement. À mesure que la foi s'enhardit et s'affermit assez pour réclamer l'accomplissement d'une promesse générale qu'elle ne craint pas d'appliquer à un cas *particulier, elle recevra l'assurance que sa prière est entendue.
Pourquoi ?
Parce qu'elle est selon la volonté de Dieu.

Prenons ces paroles de Jean comme une illustration de notre pensée : « Si quelqu'un voit son frère commettre un péché qui ne mène point à la mort, qu'il prie, et Dieu donnera la vie à ce frère ». (1 Jean V, 16).

Voilà la promesse générale, le fidèle qui s'appuie sur elle prie selon la volonté de Dieu, et Jean lui donne l'assurance qu'il reçoit la grâce qu'il réclame.
Mais cette manière de comprendre la volonté de Dieu est toute spirituelle et ne peut être discernée que spirituellement. Ce n'est pas par un raisonnement logique que nous pourrons y arriver : « Dieu l'a dit> donc je l'obtiendrai ». Tous les chrétiens n'ont pas reçu la même vocation ni le même don. La promesse prise dans son sens général est la même pour tous, mais Dieu a une volonté différente et spéciale à l'égard de chaque individu suivant le but qu'Il se propose d'atteindre.

La sagesse des enfants de Dieu cherchera à connaître cette volonté spéciale du Père en ce qui les concerne personnellement, selon la mesure de grâce qui leur a été donnée.
Cette sagesse les mettra en état de demander et de recevoir ce que Dieu a mis en réserve pour eux. C'est pour nous la communiquer que le Saint-Esprit habite en nous. Et c'est pour que nous fassions l'application à nos besoins personnels et particuliers des promesses générales du Père que l'Esprit de Dieu nous est donné pour nous conduire.

C'est cette union entre l'enseignement de la Parole et celui de l'Esprit que beaucoup de chrétiens n'arrivent pas à comprendre. De là vient la double difficulté de bien se rendre compte de ce qu'est la volonté de Dieu à leur égard. Quelques-uns la cherchent dans un sentiment intérieur ou une conviction innée et voudraient être conduits par l'Esprit, mais sans la Parole. D'autres la cherchent dans la Parole seulement, sans y ajouter le Saint-Esprit comme un guide plein d'amour. Ces deux facteurs ne peuvent, ni ne doivent être séparés. C'est par leur moyen que nous parviendrons à., connaître la volonté de Dieu et à savoir prier selon cette volonté.

C'est dans notre coeur que la Parole et l'Esprit doivent se rencontrer et c'est par leur cohabitation en nous que nous serons pleinement enseignés. Il faut que la Parole de Dieu demeure en nous, de telle sorte que notre oeuvre et notre vie soient, jour après jour, sous son influence. L'enseignement du Saint-Esprit ne peut venir du dehors, il vient de l'intérieur. Celui-là seul qui s'est abandonné à la direction de la Parole et de l'Esprit dans tous les détails de sa vie, saura discerner dans certains cas spéciaux ce que la volonté de Dieu l'autorise à demander, en toute hardiesse, avec l'assurance d'être exaucé.

Ah! si les chrétiens pouvaient savoir le mal qu'ils se font lorsqu'ils se figurent que leur prière n'est pas selon la volonté de Dieu! C'est comme s'ils consentaient à se passer de toute réponse et de tout exaucement. La Parole de Dieu nous dit que la.. raison pour laquelle tant de nos prières ne sont pas exaucées, c'est que nous ne prions. pas bien. « Vous demandez et vous ne recevez rien, parce que vous demandez mal »., (Jacques IV, 3).

En ne nous répondant pas, notre Père veut nous faire entendre que nos prières ne sont pas ce qu'elles doivent être, qu'il y a quelque chose qui ne va pas. Il veut nous amener, d'abord, à découvrir ce que c'est, à le confesser, puis à posséder la vraie foi et à prier avec efficace. Dieu ne peut atteindre ce but qu'en nous forçant à voir que c'est nous qui sommes à blâmer si l'exaucement se fait attendre. Il se peut que ce soit l'objet de notre prière, ou notre foi, ou notre vie, qui ne sont pas conformes à ce qu'elles doivent être. Mais cet enseignement de Dieu reste infructueux aussi longtemps que nous nous contentons de dire : « C'est parce que notre prière n'est pas en harmonie avec les vues et la volonté de Dieu, qu'Il ne nous exauce pas ».

N'accusons plus du rejet de nos prières une volonté secrète de Dieu; sachons reconnaître que la faute n'en est qu'à nous. Que la citation de Jacques soit comme la lampe du Seigneur, qui visite et illumine nos coeurs et nos vies, pour nous prouver que nous sommes réellement de ceux auxquels Christ a fait la promesse d'une réponse certaine.

Oui, nous pouvons savoir avec quelque certitude si notre prière est selon la volonté de Dieu. Mais, pour cela, ouvrons nos coeurs, laissons la Parole du Père habiter en nous. Abandonnons-nous sans réserve à l'enseignement de l'Esprit; demeurons en Christ, vivons en la présence du Père, et nous comprendrons alors que la volonté de, Dieu est de nous accorder tout ce que son amour et sa Toute-Puissance ont en réserve pour nous.

SEIGNEUR, ENSEIGNE-NOUS À PRIER.


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XXX
Le ministère de l'intercession

« Formez vous-mêmes un édifice, une maison spirituelle pour constituer une, sainte sacrificature et offrir des sacrifices spirituels à Dieu, par Jésus-Christ. » 1 Pierre II, 5.

« Mais vous, on vous appellera prêtres de l'Éternel. » Esaïe LXI, 6.

« L'Esprit du Seigneur, l'Éternel, est sur moi, car l'Éternel m'a oint » (Esaïe LXI, 1).

Telle est la parole de Dieu révélée par Esaïe. Comme fruit de l'oeuvre de Christ, tous les rachetés sont prêtres de l'Éternel, participants avec lui de l'onction qui lui été faite de l'Esprit en qualité de souverain sacrificateur.

« C'est comme l'huile précieuse qui, répandue sur la tête, descend sur la barbe d'Aaron, qui descend sur le bord de ses vêtements ». (Ps. CXXXIII, 2). De même que les fils d'Aaron, les membres du corps de Christ ont droit à la sacrificature, mais tous ne l'exercent pas. Un grand nombre d'entre eux ignorent même qu'ils possèdent ce privilège. Et pourtant, n'est-ce pas le plus précieux de tous, pour l'enfant de Dieu ? N'est-ce pas là le trait de ressemblance qui l'unit étroitement avec Celui qui vit éternellement pour prier?

Douterons-nous qu'il en soit réellement ainsi? Réfléchissons à ce qui constitue la sacrificature. L'oeuvre du sacerdoce nous présente deux faces : L'une regarde à Dieu, l'autre à l'homme : « En effet, tout souverain sacrificateur pris au milieu des hommes, est établi en faveur des hommes, en vue de leurs, rapports avec Dieu ». (Héb. V, 1). En ce temps-là, l'Éternel sépara la tribu de Lévi et lui ordonna... de se tenir devant l'Éternel pour le servir et bénir le peuple en son nom ». (Deut. X, 8).

Le sacrificateur avait le droit de s'approcher de Dieu, de demeurer avec lui dans sa maison, d'offrir devant lui le sang du sacrifice ou de brûler l'encens. Il n'accomplissait aucun de ces actes pour lui-même, mais pour le peuple, dont il était le représentant. C'est là l'une des faces de son devoir. Il recevait du peuple les sacrifices, les offrait à Dieu, puis sortait pour bénir le peuple au nom de l'Éternel, l'assurer de sa faveur et lui enseigner ses lois.

Un sacrificateur est donc un homme qui ne vit en aucune façon pour lui-même. Il vit avec Dieu et pour Dieu. Son devoir est de veiller, comme serviteur de Dieu, sur la maison de son Maître, sur son honneur, sur son culte et de faire connaître aux hommes son amour et sa volonté. Il vit avec les hommes et pour les hommes. « Il peut être indulgent envers ceux qui pèchent par ignorance et par erreur, puisqu'il est lui-même plein de faiblesse ». (Héb. V, 2).

Telle est la vocation magnifique à laquelle est appelé tout chrétien. C'est le privilège de tous les saints. Ils ont été rachetés dans le seul but d'être sacrificateurs de Dieu au milieu des millions d'âmes qui périssent. Ils doivent être comme les dispensateurs de la grâce de Dieu, pour tous ceux qui les entourent, en vivant conformément à la vie de notre grand souverain sacrificateur Jésus-Christ.

Le sacrificateur doit être en harmonie avec son chef. Comme Dieu est saint, le prêtre devait être saint. Non seulement il devait être séparé de tout ce qui était souillé, mais encore il devait se sanctifier pour Dieu. Il était mis à part, consacré à Dieu, pour qu'Il en disposât à son gré. Sa séparation d'avec le monde qui l'entourait et sa consécration à Dieu étaient indiquées de bien des manières. D'abord par les vêtements, confectionnés d'après l'ordre même de Dieu (Exode XXVIII) ; puis il ne devait touche aucun mort, et se préserver de toute souillure légale. « Il n'ira vers aucun mort; Il ne se rendra point impur, ni pour son père, ni pour sa mère ». (Lév. XXI, 11).

Bien des choses permises à un Israélite lui étaient interdites. Cette séparation d'avec le monde se voyait encore dans cet ordre positif : c'est que le prêtre ne devait avoir aucune tare, aucun défaut corporel, sa perfection physique étant le type de sa sainteté.

« Tout homme de la race du prêtre Aaron qui aura un défaut corporel ne s'approchera point pour offrir à l'Éternel les sacrifices consumés par le feu ». (Lév. XXI, 21).

Cette séparation s'accentuait aussi par la défense que Dieu avait faite que la tribu consacrée à la sacrificature eût un héritage terrestre. Dieu était son héritage : sa vie, celle de la foi. Les enfants de Lévi mis à part pour le service de Dieu ne devaient vivre que pour lui et par lui.

Tout cela est l'image de ce que doit être le prêtre sous la nouvelle Alliance. La puissance de notre sacerdoce auprès de Dieu dépend de la manière dont nous vivons dans ce monde. Il faut que nous soyons de ceux dont Jésus dit : « Ils n'ont pas souillé leurs vêtements ». (Apoc. III, 4). En renonçant à ce qui peut paraître légitime pour d'autres, mais qui ne l'est plus pour nous, nous avons à prouver que notre consécration au Seigneur est sincère et complète. La perfection physique du sacrificateur sous l'ancienne Alliance doit trouver son équivalent dans notre état spirituel : « Sans défaut et sans tache ». (1 Pierre 1, 19). Nous devons être parfaits et préparés pour toute bonne oeuvre. « Mais il faut que la persévérance ait une efficacité parfaite, afin que vous soyez parfaits et accomplis, sans faillir en rien ». (Jacques 1, 4).

Par-dessus tout, renonçons à tout héritage sur la terre; abandonnons tout et, comme Christ, sachons nous contenter d'avoir Dieu pour notre part, sachons posséder toutes choses comme ne possédant rien, et disposer de tout pour la seule gloire de Dieu. Voilà les signes distinctifs du prêtre véritable, de l'homme qui ne vit que pour Dieu et ses semblables.

Examinons maintenant le chemin qui mène au sacerdoce. Dans la personne d'Aaron, Dieu avait choisi ses descendants pour être sacrificateurs. Chacun d'eux l'était par sa naissance, et cependant aucun ne pouvait entrer en fonctions sans avoir passé par un acte spécial de consécration : l'onction.

Tout enfant de Dieu est sacrificateur par droit de naissance, par sa parenté avec le souverain sacrificateur, mais cela ne suffit pas. Il n'exercera son pouvoir qu'en raison de la manière dont il acceptera et réalisera sa consécration. Pour Aaron et ses fils, l'ordination se passait ainsi (Exode XXIX) : après avoir été lavés et habillés, ils étaient oints de l'huile sainte; puis on offrait des sacrifices. On touchait l'oreille droite, la main droite et le pied droit des nouveaux sacrificateurs avec le sang de l'holocauste. Puis, ainsi que leurs vêtements, ils étaient aspergés de l'huile et du sang mêlés. Il en est de même pour l'enfant de Dieu lorsqu'il réalise complètement ce que le sang de Christ et le Saint-Esprit sont pour lui. Il sent alors avec quelle puissance cette sainte sacrificature agit en lui. Le sang efface en lui tout sentiment d'indignité et l'Esprit tout sentiment d'incapacité.

Remarquons ce qu'il y avait de nouveau dans cette aspersion du sang sur le sacrificateur. Si, comme pénitent, il avait apporté autrefois un sacrifice pour son péché implorant le pardon, le sang de la victime était répandu sur l'autel, mais non sur sa personne. Pour sa consécration à la sacrificature, il fallait qu'il passât par un contact plus immédiat avec le sang. L'oreille, la main et le pied étaient mis par un acte spécial sous l'action directe du sang. Cet acte devenait ainsi le signe que Dieu prenait possession de l'être tout entier et le sanctifiait pour son service.

De même quand le chrétien en arrive à vouloir exercer le pouvoir de ce saint sacerdoce auprès du trône de Dieu, il envisage le sang de Christ d'une manière spéciale. Jusqu'alors il s'est contenté de penser que le sang répandu pour lui sur la croix est la seule chose nécessaire à son salut; maintenant il sent la nécessité d'une action plus complète et plus durable de la puissance du sang de Christ, pour purifier le coeur d'une mauvaise conscience et de tout péché.

C'est à mesure qu'il possède ce sentiment que se réveille en lui la conviction du privilège merveilleux, devenu son partage : avoir l'accès le plus intime auprès de Dieu et l'assurance la plus complète qu'il est accepté de lui.

Dans la même mesure que le sacrifice de Christ nous donne le droit, le Saint-Esprit nous donne la puissance et nous rend capables d'une intercession pleine de foi. Il souffle en nous l'esprit du sacerdoce et l'amour brûlant pour l'honneur de Dieu et le salut des âmes. Il nous rend tellement un avec Jésus-Christ que la prière en son nom devient une réalité. Par lui nous comprenons ce qu'est une prière importune qui compte sur l'exaucement. Plus le chrétien sera rempli de l'Esprit de Christ, plus sa vie tout entière sera employée au sacerdoce de l'intercession.

Chers condisciples en Christ! Dieu a grand besoin de sacrificateurs qui puissent s'approcher de lui, vivre en sa présence et attirer sur d'autres par leur intercession les bénédictions de sa grâce. Le monde, à son tour, a grand besoin de sacrificateurs qui veuillent se charger du fardeau des âmes qui périssent et intercéder pour elles. Ne voulons-nous pas nous consacrer à cette oeuvre magnifique! Nous savons le prix qu'elle nous coûtera : rien de moins que sacrifier tout, comme Christ l'a fait, afin que les desseins de l'amour de Dieu pour le salut du monde puissent s'accomplir.

Ne nous contentons plus désormais de savoir que nous, nous sommes sauvés, et d'accomplir juste assez de travail pour que notre conscience ne nous adresse pas de reproches. Que rien ne nous empêche de devenir des sacrificateurs parfaits ! Que toute notre ambition soit 'être des sacrificateurs du Dieu Très-haut! Que le sentiment de notre incapacité, de notre indignité ne nous retienne pas! Le SANG de Christ, seul, peut rendre nos prières acceptables à Dieu. Le SAINT-ESPRIT, en nous unissant à Dieu, nous enseigne à prier parfaitement selon sa volonté.

Tout sacrificateur savait que lorsqu'il présentait un sacrifice selon les lois du sanctuaire, il était agréé.
Couverts du sang de Christ, remplis du Saint-Esprit, nous avons l'assurance que les promesses de Dieu auront leur accomplissement pour nous. Soyons un avec le grand Souverain Sacrificateur, et « nous demanderons ce que nous voudrons 'et cela nous sera accordé ». (Jean XV, 7).

Nous aurons le droit d'offrir la prière du juste, qui est d'une grande efficace. Non seulement nous nous joindrons à la prière générale de l'Église pour le monde, mais encore, comme sacrificateurs, nous ferons une oeuvre individuelle par notre prière. Nous nous adresserons directement à Dieu et, recevait sa réponse, nous pourrons, comme les enfants de Lévi, bénir en son nom.

Allons! frères, allons, devenons des sacrificateurs, de vrais sacrificateurs et rien que des sacrificateurs. Là est la vraie bénédiction, la réalisation de notre conformité à l'image du Fils de Dieu.

SEIGNEUR, ENSEIGNE-NOUS À PRIER.


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XXXI
Une vie de prière

« Soyez toujours joyeux. Priez sans cesse. Rendez grâces en toutes choses : c'est là ce que Dieu demande de vous en Jésus-Christ. 1 Thess. V. 16-18.

Notre Seigneur a prononcé la parabole, du juge inique et de la pauvre veuve pour nous enseigner que l'homme « doit prier toujours et ne point se relâcher » (Luc XVIII, 1 et suivants).

La veuve persévère à demander une chose définie et positive, et il semblerait que la parabole a en vue la prière persévérante qui réclame une bénédiction spéciale que souvent Dieu n'accorde pas tout de suite.

Les épîtres qui nous parlent de la vigilance associée à la prière constante, faite toujours selon l'Esprit, semblent se rapporter plutôt à une vie qui serait entièrement consacrée à la prière. Si notre âme est remplie de l'ardent désir que, la gloire de Dieu se manifeste en nous, autour de nous et par nous, avec l'assurance qu'Il entend la prière de ses enfants, notre vie intérieure fera de continuels progrès dans la foi et la confiance.

En terminant ces méditations, il ne nous est pas difficile de comprendre ce qu'il faut pour mener une vie de prière. La première condition est, sans aucun doute, le sacrifice complet de notre vie à la gloire de Dieu.

Celui qui cherche à prier sans cesse seulement parce qu'il veut être pieux et bon, n'y arrivera jamais. Notre coeur ne peut s'élargir que si nous nous oublions nous-mêmes. Nous arriverons alors à considérer toutes choses à la lumière divine. Nous reconnaîtrons pour tout ce qui nous entoure la nécessité du secours et de la bénédiction de Dieu. Nous y verrons une occasion de le glorifier.

Quand tout dans notre vie est envisagé et jugé au seul point de vue de la gloire de Dieu; quand nous aurons découvert que cela seul qui vient de lui peut réellement être à sa gloire, notre vie entière deviendra une aspiration vers le ciel, un cri du coeur pour que Dieu prouve sa puissance et son amour en manifestant sa gloire. Notre conscience se réveillera; nous comprendrons que nous sommes des sentinelles avancées sur les murs de Sion, chargées de célébrer la mémoire du Seigneur. Notre appel touchera réellement le Roi des cieux, nous aurons une influence positive sur lui pour l'engager à faire ce qu'Il n'aurait pas fait sans nos prières. Ces exhortations de Saint-Paul deviendront une réalité pour nous:
« Faites en tout temps par l'Esprit toutes sortes de prières et de supplications. Veillez à cela avec une entière persévérance et priez pour tous les saints. Priez pour moi ». (Eph. VI, 18).
« Persévérez dans la prière, veillez-y avec actions de grâces. Priez en même temps pour nous ». (Col. IV, 2-3).

Renoncer à soi-même, vivre pour Dieu et sa gloire parmi les hommes, voilà donc le chemin qui conduit à prier sans cesse. Cette vie consacrée à Dieu doit être accompagnée d'une confiance entière dans l'efficacité de notre prière. Nous avons vu notre bien-aimé Sauveur, dans ses enseignements, insister particulièrement sur la foi au Père, le Dieu trois fois saint, qui accorde certainement ce que nous lui demandons « Demandez et vous recevrez ». (Matth. VIII, 7). L'exaucement certain de nos prières est pour Jésus le commencement et la fin de son enseignement.

Si nous possédons vraiment cette assurance et que nous soyons convaincus que nos prières ont une influence indiscutable auprès de Dieu, nous ne négligerons plus la merveilleuse puissance qu'Il nous a accordée. Notre âme se tournera complètement vers Dieu et notre vie deviendra une vie de prière. Le Seigneur prend le temps nécessaire pour nous répondre parce que nous et tout ce qui nous entoure, sommes des créatures du temps, soumises à la loi du progrès. Mais si nous croyons qu'aucune prière offerte avec foi ne peut être perdue, nous croyons aussi qu'il y a des moments où il faut que nos requêtes s'accumulent au pied du trône de Dieu jusqu'à ce qu'elles atteignent, par leur persévérance, une force irrésistible.

Ce n'est pas en Dieu, ni dans sa secrète volonté, mais eh nous seulement que se trouve l'obstacle à l'exaucement de nos prières.
C'est quand nous ne sommes pas ce que nous devons être que nous n'obtenons pas la réalisation de la promesse.
Les Paroles de notre Père contenues dans sa sainte Écriture nous sonderont, nous humilieront, nous relèveront, nous fortifieront et finalement nous donneront le bonheur.
Pour la foi qui sait qu'elle obtient ce qu'elle 'demande, la prière n'est plus un travail ou un fardeau, mais une joie et un triomphe; elle deviendra pour nous une nécessité et une seconde nature.

Cette union de ferveur et de ferme assurance n'est au fond que la vie du Saint-Esprit en nous. Le Saint-Esprit habite en nous. Il se cache dans les replis les plus secrets de notre coeur. Tantôt Il se manifeste par des soupirs qui ne se peuvent exprimer; tantôt par une foi claire et consciente; tantôt par des demandes spéciales, distinctes, pour que Christ se révèle plus complètement à nous; tantôt par des supplications pour une âme en particulier, pour une oeuvre, pour l'Église, pour le monde. N'importe! C'est toujours le Saint-Esprit seul qui met dans le coeur la soif de Dieu, la soif de sa révélation, la soif de sa gloire.

Lorsque l'enfant de Dieu marche et vit réellement selon l'Esprit, lorsqu'il ne veut plus de l'existence de la chair, mais qu'il cherche avant tout la vie spirituelle et qu'il veut être un instrument entre les mains de Dieu pour révéler Christ autour de lui, alors la vie d'intercesseur du Fils bien-aimé ne peut que devenir nôtre et se refléter dans tous nos actes.

C'est donc par l'Esprit que tout obstacle sera aplani et que l'harmonie entre Dieu et nous sera parfaite. Mais la chose principale qu'il nous faut pour une vie de prière incessante, c'est la conviction que Jésus nous enseigne à prier. C'est la communion de la propre vie de Jésus qu'il nous faut. C'est la vie de Jésus en prière qui a poussé les disciples à lui demander de leur enseigner à prier. Il en est de même pour nous, c'est la vue de Jésus priait sans cesse qui nous enseigne véritablement à prier. Nous en savons la raison, Celui qui prie de la sorte est notre chef, notre vie. Tout ce qu'Il possède devient notre propriété, si nous lui appartenons complètement. Par son sang répandu pour nous, Il nous fait entrer en la présence immédiate de Dieu. Le lieu très saint est notre demeure; nous avons le droit d'y habiter. Ceux qui vivent en Dieu et qui sentent qu'ils ont été amenés à cette nouvelle vie pour être en bénédiction à ceux qui ne la connaissent pas encore, ne peuvent faire autrement que de prier.

Christ nous rend participants avec lui à sa vie de prière et à la force qui en découle. C'est ce qui nous fait comprendre que le vrai but de notre vie ne doit pas être seulement de travailler beaucoup et de prier assez pour que notre oeuvre n'en souffre pas, mais de prier beaucoup et de travailler assez pour que la force et la bénédiction obtenues par la prière retombent sur nos compagnons de route par notre moyen.

Non seulement Christ, qui sauve et qui règne, nous inspire notre vie de prière, mais Il nous la conserve toujours, si nous nous confions en lui. Il se fait le garant de notre prière incessante. Christ est tout : c'est lui qui nous donne la vie et la force, afin que nous priions constamment et sans nous lasser. C'est l'intercession continuelle de Christ, présente à notre coeur, qui nous rendra capables de prier sans cesse. C'est parce que la sacrificature de Jésus est l'emblème de la puissance que doit avoir la vie nouvelle, que prier sans cesse peut devenir pour nous la joie vivante et réelle du ciel dès ici-bas. « Soyez toujours joyeux ». « Priez sans cesse ». « Rendez grâces en toutes choses ». (1 Thess. V, 16-18).

La joie éternelle, la louange éternelle, la prière éternelle, n'est-ce pas là la manifestation de la vie éternelle, du ciel enfin, où Jésus prie éternellement? L'union entre le cep et le sarment n'est en réalité que l'union par la prière. La conformité entière avec Christ, la participation bénie à la gloire de sa vie divine est réalisée par la part que nous prenons à son oeuvre d'intercession. Lui et nous, nous vivrons pour prier toujours.

À mesure que nous ferons l'expérience de notre union avec lui, prier sans cesse deviendra une possibilité, une réalité, le but essentiel et le résultat béni de notre communion avec Dieu. Notre demeure permanente est en dedans du voile, en la présence même du Père; ce que le Père dit, nous le faisons ; ce que le Fils dit, le Père le fait.

Prier sans cesse, c'est le ciel descendant jusqu'à nous. C'est l'avant-goût de cette vie céleste où nul ne s'arrête, ni jour ni nuit, dans le chant de la louange et dans l'adoration.

SEIGNEUR, ENSEIGNE-NOUS À PRIER.

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