AVEC CHRIST
À L'ÉCOLE DE LA
PRIÈRE
XXVII
Christ, souverain sacrificateur
«
Père, je veux que là
où je suis, ceux que tu m'as
donnés soient aussi avec moi.
» Jean XVII, 24.
|
Dans son discours d'adieu, Jésus
révèle à ses disciples ce que
sera la vie future lorsque le règne de Dieu
sera venu avec puissance. Dans la communion du
Saint-Esprit, dans l'union avec le cep
céleste, dans le témoignage et les
souffrances, les disciples trouveront leur vocation
et leur félicité. En déroulant
à leurs yeux les perspectives de cette
vie-là, le Seigneur fait, à plusieurs
reprises, aux apôtres, les promesses les plus
illimitées à la force et à la
puissance de leurs prières.
En terminant ses enseignements,
lui-même se dispose à prier. Voulant
laisser à ses disciples la joie de savoir ce
que sera pour eux son intercession dans le ciel
comme leur souverain sacrificateur, Il leur fait le
précieux legs de sa prière
sacerdotale. Et cela autant parce qu'ils doivent
partager son oeuvre d'intercession que pour qu'ils
sachent, et nous avec eux, comment ils peuvent
accomplir leur sainte mission.
Dans l'enseignement du Seigneur,
pendant cette dernière
nuit, nous avons appris que ses étonnantes
promesses faites à la prière ne sont
pas accordées en notre faveur seulement,
mais en faveur des intérêts du
Seigneur et de son royaume. C'est du Seigneur
lui-même que nous pouvons apprendre ce que la
prière en son nom doit être et ce
qu'elle peut obtenir. La prière sacerdotale
nous enseigne ce que la prière faite, au nom
de Jésus peut demander, espérer et
attendre.
Elle se divise en trois parties. Dans la
première, du verset
1 à 5, le Seigneur prie pour
lui-même; dans la seconde, du verset
6 à 19, Il prie pour ses
disciples, et dans la dernière du verset
20 à 26, Il prie pour le
peuple des fidèles dans tous les
âges.
Le disciple de Jésus qui se voue
à l'oeuvre d'intercession et qui veut faire
l'épreuve de la mesure de
bénédictions qu'il peut faire
descendre sur ceux qui l'entourent, par la
prière au nom de Jésus,
étudiera par l'Esprit en toute
humilité, ce beau chapitre
dix-septième de Jean, comme l'une des
leçons les plus importantes de
l'école à laquelle nous
sommes.
Jésus prie avant tout pour
lui-même, afin qu'étant
glorifié, Il puisse glorifier le
Père. « Père... glorifie ton
Fils, afin que ton Fils te glorifie ».
« Maintenant toi, Père,
glorifie-moi ».
Il expose les raisons pour lesquelles Il
prie de la sorte. Le Père et le Fils ont
conclu une sainte alliance dans les cieux, Le
Père, comme récompense de l'oeuvre du
Fils ici-bas, lui a donné toute puissance
sur les hommes. Le Fils a accompli sa mission; Il a
glorifié le Père. Son but est de le
glorifier toujours plus. C'est avec une. sainte
hardiesse qu'Il demande au Père de le
glorifier, parce qu'alors Il sera eh état de
faire pour son peuple tout ce qu'Il a
entrepris.
Disciples de. Jésus! Nous avons
ici la première leçon dans
l'intercession sacerdotale. Suivons l'exemple de
notre grand souverain sacrificateur. Le Fils a
commencé sa prière en affirmant sa
position vis-à-vis du Père. Il a mis,
en avant son oeuvre, son obéissance, son
ardent désir que le Père soit
glorifié. Faisons comme lui. Approchons-nous
de notre Père, par Christ, sachons nous
prévaloir auprès de lui de l'oeuvre
que Jésus a accomplie. Ne faisons plus qu'un
avec elle, confions-nous en elle, vivons pour elle;
déclarons que nous sommes prêts
à nous consacrer jusqu'à la fin au
travail que le Père nous a donné
à faire et à ne vivre que pour sa
gloire. Demandons alors avec confiance que le
Père soit glorifié eh nous.
Voilà ce qu'est la prière faite dans
l'Esprit de Jésus, en son nom et en parfaite
union avec lui. Cette prière aura force et
puissance.
Si, avec Jésus, nous glorifions
le Père, le Père, à son tour,
glorifiera le Fils, en nous accordant ce que nous
demandons en son nom et, en particulier, nos
requêtes d'intercession pour ceux qui nous
entourent.
Notre Seigneur prie ensuite pour ses
disciples : Il parle d'eux comme de ceux que le
Père lui a donnés. Le signe qui les
caractérise, c'est qu'ils ont reçu la
parole de Christ. Il déclare les envoyer
désormais dans le monde à sa place,
comme le Père l'avait envoyé
lui-même. Il réclame deux choses en
leur faveur : Que le Père les
préserve du .mal, et qu'Il les sanctifie par
sa parole qui est la vérité, parce
que Jésus se sanctifie lui-même pour
eux.
Tout intercesseur croyant et
fidèle a, comme le Seigneur, un cercle
intime pour lequel il faut qu'il prie tout d'abord.
Les parents ont leurs enfants, les instituteurs
leurs élèves, les pasteurs leurs
troupeaux, les moniteurs des écoles du
dimanche leurs groupes, tout travailleur dans le
champ de Dieu a sa charge spéciale et doit
porter dans son coeur ceux qui lui sont
confiés.
Il est de toute importance que la
prière d'intercession soit personnelle,
définie, qu'elle ait un but bien
déterminé. Notre première
demande en faveur de ceux pour lesquels nous
Intercédons doit être qu'ils
reçoivent la Parole, mais cette
prière n'aura aucune
efficace si nous ne pouvons dire
avec le Seigneur : « Je leur ai donné
ta parole ».
(Jean XVII, 14).
Voilà ce qui nous donne la
liberté et la force dans notre oeuvre
d'intercession pour les âmes. Il faut non
seulement prier pour elles, mais nous adresser
à elles directement. Quand elles auront
accepté la Parole, prions beaucoup pour
qu'elles soient préservées du mal et
sanctifiées par la Parole.
Au lieu de nous
désespérer, de juger ceux qui tombent
et de les abandonner, prions pour eux avec ardeur.
« Père saint, garde en ton nom ceux que
tu m'as donnés ».
(Jean XVII, 11). « Sanctifie-les
par ta vérité ».
(Jean XVII, 17).
La prière au nom de Jésus
est d'une grande efficace. « Tout ce que vous
demanderez en mon nom, je le ferai ».
(Jean XIV, 13).
Enfin, la prière du Seigneur
embrasse un champ plus vaste. « Ce n'est pas
pour eux seulement que je prie, mais encore pour
ceux qui croiront en moi par leur parole ».
(Jean XVII, 20).
Son coeur de sacrificateur s'ouvre et
s'élargit pour renfermer tous les lieux et
tous les temps. Il prie pour que tous ceux qui lui
appartiennent ne forment partout qu'un seul corps,
donnant ainsi la preuve que sa mission est bien
réellement divine et que les siens seront
admis avec lui à une gloire
éternelle. « Je leur
ai fait connaître ton nom et je le leur ferai
connaître, afin que l'amour dont tu m'as
aimé soit en eux et que je sois en eux
».
(Jean XVII, 26).
Le disciple de Christ qui a
éprouvé dans son entourage
immédiat quelle a été la
puissance de sa prière, ne pourra plus se
renfermer dans un cercle aussi limité. Il
faut qu'il prie pour l'Église universelle et
les branches qui s'y rattachent. Il priera surtout
pour, obtenir l'amour fraternel et l'unité
de l'Esprit. Il priera pour que l'Église
soit une en Christ et pour qu'elle témoigne
au milieu du monde que Christ a accompli cette
oeuvre merveilleuse : l'amour triomphant de
l'égoïsme. Quel autre, sinon le Fils de
Dieu, envoyé du ciel, aurait pu la
réaliser?
Les chrétiens devraient prier
beaucoup pour que l'unité de
l'Église, non dans sa forme
extérieure, mais en esprit et en
vérité, soit rendue manifeste.
Voilà pour la prière en
elle-même.
Voyons le mode à
employer.
Jésus dit : « Père,
JE VEUX ! » Lui, le Fils, lui qui a
reçu les promesses du Père, lui qui,
a accompli son oeuvre jusqu'au bout, Il a le droit
de le dire. La promesse du Père est positive
: « Demande-moi et je te donnerai ». Il
s'en prévaut, Il nous fait, à son
tour, une promesse analogue. « Tout ce
que vous demanderez au
Père en mon nom, je le ferai ».
(Jean XIV, 13).
Il nous adresse cette demande : «
Que veux-tu? » À nous de
répondre : « Père, JE VEUX tout
ce que tu as promis ». Au fond, c'est
là la foi véritable, celle qui honore
Dieu. La conviction que nous obtiendrons ce que
nous demandons avec foi est agréable au
Père. Au premier abord, notre coeur
hésite à employer cette expression :
je veux; nous ne nous sentons ni le droit, ni la
force de nous en servir. La grâce de pouvoir
dire: « je veux » ne nous sera
accordée que lorsque nous aurons fait une
entière abnégation de
nous-mêmes; soyons certains alors que tous
ceux qui auront soumis leur volonté à
celle du Maître la recevront. Celui qui
renonce à sa volonté la retrouvera,
et il la retrouvera renouvelée et
fortifiée d'une puissance toute
divine.
« PÈRE JE VEUX ».
Voilà la note dominante de l'intercession,
constante, active, efficace de notre Sauveur dans
le ciel. Par notre union avec lui, notre
prière aura la même efficacité.
Mais à une condition : c'est que nous
marchions avec lui, que nous demeurions en lui et
que nous fassions toutes choses en son nom. Allons
à lui avec confiance. Apportons-lui chacune
de nos requêtes. Mettons-les à
l'épreuve de sa Parole et du Saint-Esprit,
puis jetons-les dans le torrent
d'intercession qui
s'échappe du coeur de notre Seigneur pour
s'élancer vers le Père. Alors nous
pourrons avoir pleine confiance que nous recevrons
ce que nous demandons.
L'Esprit lui-même nous inspirera
ce :
« Père, je veux » qui
nous apportera l'exaucement. Vivre en lui et pour
lui seul, là sera le secret de notre force
et de notre influence.
Disciples de Jésus!
Appelés à être semblables
à notre Seigneur dans son intercession
sacerdotale, quand arriverons-nous à
réaliser notre glorieuse destinée,
qui est de prier, de plaider la cause des
âmes qui périssent et
d'acquérir de l'influence en leur faveur
auprès de Dieu? Quand secouerons-nous notre
nonchalance qui se revêt de fausse
humilité et nous rendrons-nous à
l'Esprit de Dieu, afin qu'Il revête notre
volonté de force et de lumière? Quand
arriverons-nous à saisir et à
posséder les merveilleuses promesses que
Dieu nous a faites?
SEIGNEUR, ENSEIGNE-NOUS À PRIER.
.
XXVIII
Christ, la victime
« Il
disait : Abba, Père, toutes choses
te sont possibles, éloigne de moi
cette coupe ! Toutefois non pas ce que je
veux, mais ce que tu veux. »
Marc XIV, 36.
|
Quel contraste dans l'espace de quelques heures!
Quelle transition entre le moment où :
« Jésus levant ses yeux au ciel dit :
Père, je veux ».
(Jean XVII, 1-24), et celui
'où, « s'étant jeté
contre terre, Il pria que, s'il était
possible, cette heure s'éloignât de
lui! »
(Marc XIV, 35).
Dans l'un, nous voyons le souverain
sacrificateur en dedans du voile,
intercédant avec puissance. Dans l'autre, la
victime sur l'autel, ouvrant la voie nouvelle au
travers du voile déchiré.
Dans l'ordre chronologique, le :
Père, je veux du souverain sacrificateur,
précède le cri de la victime
obéissante : « Père, non pas ce
que je veux ». Cet ordre était
nécessaire pour nous montrer ce que serait
l'intercession de Jésus une fois le
sacrifice consommé. De fait, c'est cette
prière à l'autel: « Père,
non pas ce que je veux », qui a fait la force
de celle devant le trône : «
Père, je veux ».
C'est par l'abandon complet de sa
volonté en Gethsémané que le
grand prêtre assis. sur le trône a la
puissance de demander ce qu'Il veut. Pour tous ceux
qui veulent apprendre à prier à
l'école de Jésus, cette leçon
de Gethsémané est l'une des plus
sacrées et des plus précieuses. Il
pourrait sembler à un écolier
superficiel qu'elle ôte le courage de prier
avec foi. Si cette supplication ardente du Fils n'a
pas été entendue, si le
bien-aimé lui-même a dû dire :
Non pas ce que je veux, à combien plus forte
raison ne le dirons-nous pas aussi. Au premier
abord, il paraît impossible que les promesses
faites si peu d'heures auparavant par le Seigneur,
puissent être prises au pied de la lettre :
TOUT CE QUE VOUS DEMANDEREZ, et QUOI QUE VOUS
DEMANDIEZ.
Si nous pénétrons plus
profondément dans le sens des paroles
prononcées en Gethsémané, nous
apprendrons que c'est là
précisément notre sûreté
quant à l'exaucement de nos prières.
Approchons-nous avec une adoration pleine de
respect pour contempler le Fils de Dieu priant,
suppliant avec larmes et grands cris et n'obtenant
pas ce qu'Il demande. Il est notre Maître;
lui,même nous révélera le
mystère de son sacrifice, tel qu'il est
contenu dans cette prière, inexplicable
à nos yeux.
Pour la comprendre, remarquons
l'immense différence
entre la prière de notre Seigneur grand
sacrificateur, et celle qu'Il offre si peu de
moments après dans sa faiblesse. Alors, Il
priait pour que son Père fût
glorifié, pour que lui-même et son
peuple le fussent aussi, par l'accomplissement des
promesses positives qui leur avaient
été faites. Il demandait ce qu'Il
savait être selon la parole et la
volonté du Père; Il pouvait donc dire
hardiment : PÈRE, JE VEUX.
Maintenant, Il prie dans la faiblesse de
son humanité, et pourtant, Il sait que c'est
la volonté du Père qu'Il boive cette
coupe. Il en a déjà parlé
à ses disciples, plus tard Il leur dira
encore : « Ne boirai-je pas la coupe que le
Père m'a donné à boire ».
(Jean XVIII, 11). Il sait que c'est pour cela qu'Il
est venu sur la terre. Mais dans l'indicible
angoisse de son âme, lorsqu'Il sent la
puissance des ténèbres l'envelopper
et qu'il éprouve les premières
atteintes de la colère de Dieu contre le
péché, sa nature humaine tremble en
présence de cette épouvantable
réalité : Être lait
malédiction.
Il pousse ce cri d'angoisse, demandant
à Dieu que, si son but peut être
atteint sans cette épreuve, cette coupe
terrible passe loin de lui. Ce cri est la preuve
évidente, irrécusable de la
réalité profonde de son
humanité. Lorsqu'Il dit au Père :
« Toutes choses te sont possibles » et
qu'Il le supplie avec toujours
plus d'intensité que cette coupe lui soit
épargnée, c'est le : «
Toutefois, non pas ce que je veux », trois
fois répété, qui constitue la
valeur réelle, l'essence même de son
sacrifice.
Il a demandé quelque chose... et
Il ne peut pas dire : « Je sais que c'est ta
volonté! » Il se réclame de
l'amour et de la puissance de Dieu et pourtant Il
termine par ces mots : TA VOLONTÉ SOIT
FAITE.
(Matth. XXVI, 42).
C'est dans l'abandon complet de sa
volonté, dans sa soumission à celle
de son Père, que l'obéissance de
Christ atteint sa plus haute perfection; c'est du
sacrifice de sa volonté en
Gethsémané que le sacrifice de sa vie
sur le Calvaire a pris sa valeur. C'est là,
comme dit l'Écriture : « Que le Fils a
appris l'obéissance par les choses qu'Il a
souffertes et qui, après avoir
été élevé à la
perfection, est devenu pour tous ceux qui lui
obéissent, l'auteur d'un salut
éternel ».
(Héb. V, 9). « Il s'est
humilié lui-même, se rendant
obéissant jusqu'à la mort, même
jusqu'à la mort de la croix », «
c'est pourquoi Dieu l'a souverainement
élevé ». (Phil. II, 8-9). De
plus, Dieu lui a donné le droit de demander
ce qu'Il veut. C'est dans le : « Père,
non pas ce que je veux », qu'Il a obtenu de
pouvoir dire : Père, je veux.
Contemplons encore les mystères
que nous offre Gethsémané.
Nous voyons d'abord le Père
présenter à son bien-aimé la
coupe du vin de son ardente colère
(Apoc. XVI, 19); puis le Fils,
toujours si obéissant, reculer et supplier
que cette coupe s'éloigne de lui (Marc XIV,
36) ; enfin le Père, sans accorder cette
requête, présenter de nouveau la coupe
à son Fils. Le Fils cède, satisfait
que sa volonté à lui ne s'accomplisse
pas, et Il se rend au Calvaire pour y boire la
coupe jusqu'à la lie.
Oh! Gethsémané, c'est toi
qui nous fais comprendre comment notre Seigneur a
pu nous donner l'assurance illimitée qu'Il
répond à nos prières. Il nous
l'a méritée, cette assurance, en
consentant à ce que sa prière
restât sans effet.
Ceci est en harmonie parfaite avec le
plan de la rédemption. Notre Seigneur a
conquis pour nous le contraire de ce qu'Il a
souffert. Ainsi, Il a été lié,
afin que nous fussions libres; Il a
été fait péché, afin
que nous devinssions justice devant Dieu; Il est
mort, afin que nous vivions; Il a porté le
poids de la malédiction de Dieu, afin que
Dieu répandît sur nous ses
bénédictions. Sa prière est
restée sans réponse pour que nos
prières fussent exaucées. Il a dit :
Non pas ce que je veux, afin que nous puissions
obtenir : Demandez ce que vous
voudrez et cela vous sera accordé.
(Jean XV, 7).
Oui, ces mots : Si vous demeurez en moi,
prennent une nouvelle force ici, à
Gethsémané. Christ est notre chef, Il
s'est mis à notre place, IL est notre
garant, et Il a supporté le châtiment
qui devait nous atteindre. Nous avions
mérité que Dieu ne nous
écoutât pas, Christ est intervenu et a
enduré cette douleur suprême pour
nous. Mais à cause de cette douleur
même, nous retrouvons le droit d'être
exaucés. Le châtiment est
écarté, mais il faut que nous
demeurions en lui.
Oui, en lui! Quand Il est là,
prosterné en Gethsémané, il
faut que nous demeurions en lui. Le Saint-Esprit
par lequel Il s'est offert à Dieu en victime
expiatoire est le même qui habite en nous,
qui nous fait participer à son
obéissance et nous rend capables de
sacrifier notre volonté propre à
celle de Dieu. Cet Esprit nous enseigne à
repousser notre volonté, à la
craindre, à la redouter même
lorsqu'elle n'est pas positivement mauvaise. C'est
lui qui ouvre notre oreille et la dispose à
attendre avec douceur et docilité tout ce
que le Père a à nous dire et à
nous enseigner, jour après jour.
Il nous fait comprendre comment l'union
de notre volonté avec celle de Dieu n'est
autre que l'union avec le Père. L'exemple
que nous donne le Fils est la véritable
bénédiction de nos
âmes. Cette volonté, renouvelée
par l'Esprit, nous met en communion avec la mort et
la résurrection de, Christ, elle nous
remplit d'une sainte joie, et nous permet de
devenir les instruments dociles de cette
volonté divine.
Mettons donc toute notre volonté
à vivre pour les intérêts du
règne de Dieu sur la terre, et, par la
prière, dans le ciel, auprès de Dieu.
Plus nous nous pénétrerons de ces
paroles : Père, non pas ce que je veux,
prononcées en Gethsémané, plus
nous nous efforcerons de vivre en Celui qui les a
fait entendre et plus nous éprouverons
complètement la force de ce : «
Père, je veux » du Sauveur.
Écoutons-le à
Gethsémané lorsqu'Il dit:
« Si vous demeurez en moi...
demandez ce que vous voudrez et cela vous sera
accordé ».
(Jean XV, 7).
SEIGNEUR, ENSEIGNE-NOUS À PRIER.
|