HISTOIRE D’UN PUISSANT
RÉVEIL
VIE DE WILLIAM BRAMWELL
PRÉFACE
Nous sommes reconnaissants
envers Dieu pour la réimpression de la
« Vie de William Bramwell », cet
homme de réveil qui fut un instrument
richement béni par le Seigneur pour le salut
et la sanctification de milliers d'âmes.
Le but de cette biographie n'est certes pas de
glorifier l'homme, mais Celui duquel nous recevons
«toute grâce excellente et tout don
parfait ».
William Bramwell a vécu une vie
entièrement consacrée. Il a
proclamé, avec la force du Saint-Esprit, la
possibilité, sur la terre, de vivre une vie
de sainteté par la foi en Christ. II ai
armé que l’œuvre de Dieu en nous
est glorieuse. De même que ,Dieu nous sauve,
nous justifie, en réponse à la foi en
Lui, il nous sanctifie aussi par la même foi.
La nouvelle naissance est un miracle, celui du
Saint-Esprit en nous. La sanctification, c'est la
croissance, c'est le miracle du Saint-Esprit qui
continue en nous. Ce message ne perdra jamais son
actualité. Le vrai chrétien vit du
miracle de Christ en lui. Et il lui est toujours
possible de recevoir le don de Dieu et de le garder
par la foi dans l'obéissance.
Ce livre nous parle de la vie triomphante sur le
péché, par Celui qui a expié
nos 'péchés sur la Croix. Christ est
venu « pour détruire les oeuvres du
diable », «pour ôter les
péchés». Rien ne vient de nous
et rien ne s'obtient par les oeuvres, quelles
qu'elles soient, aussi l'auteur nous invite
à ne pas passer notre vie à pleurer
sur nos péchés et à
gémir. Sans doute, la repentance est
indispensable, mais elle ne suffit pas. Il faut
aller à Christ dans notre faiblesse
extrême, au Christ vivant et être
« plus que vainqueur » par Lui et pour
Lui, car Il veut notre plein salut, notre
sanctification. Le but de la Rédemption,
c'est cette entière sanctification «
sans laquelle nul ne verra le Seigneur »,
c'est notre ressemblance avec Christ, car nous
sommes appelés à
« être conformes à l'image
de Son Fils ». Mais il nous est impossible de
lutter avec nos propres farces contre Satan et
notre vieille nature corrompue. Nous sommes vaincus
d'avance. Ce n'est pas à la brebis à
se défendre contre le loup. La brebis n'a
qu'une seule chose à faire : se
réfugier dans les bras du berger. Se confier
en jésus, le Bon Berger de notre âme,
c'est expérimenter la victoire de la
foi.
Puisque cette expérience est par la foi,
elle est possible maintenant. Hors de Christ, nous
ne pouvons rien faire. Mais, Lui en nous, fait tout
à merveille!
La « Vie de William Bramwell » est
un témoignage qui certainement sera utile
à notre génération qui aspire
â un renouveau de vie spirituelle.
Dieu n'a pas changé. Il peut accomplir la
même oeuvre glorieuse de salut qu'autrefois.
Mais, s'Il reste le même, nous n'avons pas
à rechercher la copie, dans les formes, des
expériences de nos devanciers.
Souvenons-nous seulement que lorsque Dieu peut agir
librement en nous, Il nous donne invariablement le
Fruit de l'Esprit, (Gal. 10/22), le même
Fruit pour tous et pour tous les temps.
Nous souhaitons une large diffusion de cette
ouvrage. Que le Seigneur Lui-même s'en serve
pour sa seule Gloire et le réveil des
Églises !
(Nîmes, 1er novembre 1955)
.
VIE DE WILLIAM
BRAMWELL
CONVERSION
William Bramwell est
né en février 1759, à Elswick,
village du Lancaschire
(1).
Ses parents occupaient une petite ferme et avaient
une famille de onze enfants qu'ils élevaient
dans la crainte de Dieu.
A dix-sept ans, William fut envoyé chez son
frère aîné, respectable
marchand de Liverpool; mais il fit bientôt
savoir à ses parents toute l'aversion qu'il
éprouvait pour les mœurs
dissipées qu'il remarquait dans cette grande
ville; il craignait tellement les dangers qui en
résultaient pour sa vie spirituelle, qu'on
fut obligé de le faire revenir et de le
placer en apprentissage chez un M. Brandreth,
marchand de cuir à Preston, ville voisine
d'Elswick.
Par son application, sa droiture et sa
fidélité, il gagna bientôt la
confiance et l'estime de son patron.
La stricte éducation morale et religieuse
qu'il avait reçue portait ses fruits. Il
reprenait sans hésitation quiconque jurait
en sa présence; il le faisait avec le plus
grand sérieux, montrant avec douceur
où était le mal. Tout ce qui heurtait
la loi morale l'affligeait profondément. Il
allait parfois jusque dans les cabarets, à
la recherche des personnes de sa connaissance pour
les engager à quitter leur mauvaise voie. M.
Brandreth avait coutume de dire à ce sujet :
« Bramwell est fou; cependant, comme
employé, il est inestimable. »
Aux yeux des hommes, il était sans reproche;
ses parents eux-mêmes le regardaient comme un
modèle. Cependant, depuis l'âge de
sept ans, sa conscience réveillée lui
reprochait vivement son manque d'amour pour Dieu et
pour le prochain, ainsi que les fautes innombrables
qui en découlaient. Ce sentiment de
culpabilité ne fit que grandir et devint
tellement fort, qu'un soir, lorsqu'il était
en apprentissage, il ne put faire autrement que de
se jeter à genoux dans la rue, criant tout
haut à Dieu, pour obtenir grâce. Il
alla confesser ses fautes à ses parents et
leur demander de lui pardonner; mais ses parents ne
pouvaient comprendre une pareille repentance ;
ils lui assuraient qu'il n'avait aucun pardon
à leur demander.
Cependant le jeune homme ne se trompait pas;
c'était l'Esprit de Dieu qui le
« convainquait de
péché », qui lui faisait
connaître la justice de Dieu et le jugement
qui attend tout homme.
Sa repentance était des plus profondes; mais
il n'avait encore, comme il le dit lui-même,
dans les termes de l'Écriture, qu'un
« esprit de
servitude pour être dans la
crainte».
(Rom.8/15)
Il faisait l'expérience dont parle saint
Paul : « Dans mon
être intime, je prends plaisir à la
loi de Dieu; mais je vois dans mes membres ;une
autre loi qui combat contre la loi de mon
entendement, et qui me rend captif de la loi du
péché qui se trouve dans mes membres
». (Rom.
7/2223.)
Aussi usait-il de beaucoup
d'austérité, voulant à tout
prix vaincre les mauvais penchants de sa nature. Il
se levait quelquefois à minuit, mettait du
petit gravier sur le plancher, s'y agenouillait;
et, pendant de longues heures, tenu en éveil
par la douleur, répandait son cœur
devant Dieu, confessant ses péchés et
implorant la grâce divine.
Pour « mortifier la chair », il lui
arriva, le travail de la journée fini, de
partir à pied pour son village natal,
distant de seize kilomètres, d'arriver
jusqu'à la maison où reposaient ses
parents et de revenir sans avoir trahi sa
présence, ni pris aucun
rafraîchissement. Malgré ces six
heures de marche, il était ponctuel au
travail dès le commencement de la
journée suivante.
Mais par de telles austérités, sa
santé fut gravement compromise. Ses amis
firent venir deux médecins qui le
déclarèrent atteint d'une maladie
nerveuse provoquée par un épuisement
excessif.
C'est à ce moment qu'après
s'être examiné lui-même avec le
plus grand soin, d'après les directions du
catéchisme de l’Eglise d'Angleterre, il
prit la cène des mains du pieux pasteur de
l’Eglise de Preston. L'amour de Dieu lui fut
alors révélé et il
reçut l’assurance du pardon de ses
péchés. Il avait, à ce moment,
environ dix-huit ans.
Son bonheur fut très grand; « la joie du Seigneur
était maintenant sa force.
» La
santé même lui était rendue; il
le constata avec étonnement. Aussi
rentra-t-il chez lui, louant et bénissant
Dieu.
Mais il ne tarda pas à sentir le besoin de
la communion des saints et d'une instruction propre
â le faire progresser dans le bonne voie, car
il vivait très isolé.
A cette époque, ses préjugés
de membre de la Haute Eglise étaient tels,
qu'un ami lui ayant prêté quelques
écrits de Wesley, il les rendit sans les
avoir lus, exprimant la crainte qu'une telle
lecture ne détruisit sa religion.
Il était « si pieux, qu'il en
était hors de sens; »et c'est à
cause de cette réputation de
piété qu'un membre de l’Eglise
méthodiste, nommé R. Crane, chercha
à faire sa connaissance. Bramwell qui
éprouvait le besoin de conversations
religieuses, fut bientôt intime avec M.
Crane. Mais celui-ci l’ayant invité
instamment à venir entendre les
Méthodistes, il répondit que son
père l'avait mis très
sérieusement en garde contre «ces
misérables sectaires, » et que lui, son
fils, les considérait comme des
séducteurs, des loups revêtus de peaux
de brebis; qu'en conséquence il ne pourrait
jamais les aller entendre; et que, du reste, il
était satisfait de la prédication de
son pasteur.
Notre ami s'était donc laissé aller
à des préjugés injustes. Il en
résulta de la gêne dans ses rapports
avec M. Crane, de sorte qu'il ne put retirer grand
profit de son contact avec cet homme de Dieu. Le
Saint-Esprit fut contristé, et Bramwell fut
impuissant pour résister aux tentations. Il
se relâcha de son exactitude dans
l'accomplissement de ce qu'il considérait
comme ses devoirs religieux; il pratiqua moins
rigoureusement le renoncement à
soi-même. Et, finalement, il perdit
l’assurance du pardon de ses
péchés.
Mais Dieu veillait sur lui. Il entendit un jour une
femme proférer d'horribles
blasphèmes. Il lui écrivit,
s'efforçant de lui montrer tout ce qu'il y
avait de mal dans son action. Il lui citait
plusieurs passages bibliques qui montraient sa
culpabilité et le châtiment qui lui
était réservé; puis il
l'exhortait à la repentance. Cette femme,
après avoir lu cette lettre, arriva furieuse
chez M. Looker qui travaillait dans le même
magasin que Bramwell et chez qui ce dernier
logeait. Elle ne trouva que Mme Looker; et, avec
d'affreux jurements, appela Bramwell « un
démon de méthodiste. » Mme
Looker demanda la raison de cette
colère.
« Il m'a écrit une lettre dans laquelle
il dit que je suis méchante et que, si je ne
me repens pas, je brûlerai
éternellement dans l'enfer. » Mme
Looker fut plus peinée d'entendre appeler
Bramwell méthodiste que si elle l'avait vu
accusé d'impiété manifeste.
« Ne l'appelez pas méthodiste,
répondit-elle, car, je suis bien sûre
qu'il n'est pas un individu de cette
espèce-là. »
Quand Bramwell rentra avec M. Looker, Mme lui dit :
« William, Jane M. est venue se fâcher
contre vous; elle vous a appelé un
méthodiste et je lui ai dit que je ne
permettrais à personne de vous appeler de ce
nom en ma présence. »
Voyant combien les Méthodistes
étaient méprisés, Bramwell qui
n'avait pas perdu son temps en étudiant la
Bible, se tourna vers M. Looker et lui dit
« Ma Bible dit que tous ceux qui veulent
vivre pieusement dans le Christ, Jésus,
seront calomniés et persécutés
», or ces gens sont affreusement
bafoués. J'ai entendu dire qu'ils ont
commencé à prêcher à
Preston; voulez-vous venir avec moi les
entendre?» M. Looker répondit qu'il les
avait quelquefois entendus en plein air, dans les
environs de Londres, mais qu'il ne savait à
peu près rien d'eux et qu'il voulait bien
accompagner Bramwell.
Au jour désigné, les deux amis
arrivèrent dans une petite maison où
ils trouvèrent une congrégation de
douze personnes; car, à Preston,
c'était, pour les Méthodistes, le
temps des petits commencements. Le sujet du sermon
était la femme liée par Satan et
déliée par Jésus-Christ.
Bramwell reçut de tout son cœur la
vérité. Il entendit encore, une autre
prédication; après quoi, il fut admis
dans la Société
(2) et reçut sa carte de membre.
Ceci se passait en 1779,autant qu'il nous est
possible de fixer une date. Il va de soi que
Bramwell renoua ses relations avec M. Crane; et
quand celui-ci l'invita de nouveau à venir
entendre un prédicateur méthodiste,
il ne se fit pas prier. Ils entendirent ensemble le
Révérend Inglis; et quand, la
prédication finie, M. Crane demanda à
son ami ce qu'il en pensait : « Oh ! dit-il,
c'est la prédication dont j'ai besoin depuis
longtemps; et ce peuple méprisés
c'est celui avec lequel je suis résolu de
vivre et de mourir. »
Bramwell avait reçu le pardon de ses
péchés quand il avait pris la
cène dans l'Église épiscopale;
mais ne comprenant pas la vie de foi qui devait
suivre et ne jouissant pas d'une communion
fraternelle qui pût lui apporter
l'instruction et l'encouragement dont il avait
besoin, il était retombé dans cet
état d'esclavage et de condamnation que
décrit le chap. 7 de l'Épître
aux Romains, et dans lequel il avait gémi
presque toute sa vie. Combien de temps y fut-il
encore? Nous ne le savons pas exactement. Mais nous
savons que peu après son entrée dans
la Société méthodiste, il fut
présenté à Wesley, de passage
à Preston, et que de ce moment date une
nouvelle phase de sa vie spirituelle.
Wesley le regarda attentivement et lui dit
Frère, pouvez-vous louer le Seigneur?
»
« Non, Monsieur, » répondit le
jeune homme. Le vieux serviteur de Dieu
éleva les bras au ciel; puis, souriant :
« Peut être le louerez-vous ce soir,
» dit-il. Et il en fut ainsi, car l'entretien
qui suivit fut très profitable à
Bramwell qui vit plus clairement la grandeur de
l'amour divin.
Ce n'était pas encore la délivrance
définitive de tout esclavage et de toute
condamnation; cette oeuvre merveilleuse entre
toutes ne se fera que quatre ou cinq ans plus tard.
Mais désormais deux faits changeront
notablement la vie de William : son activité
au service du Seigneur, et l'épreuve que sa
foi devra subir par le fait de la
persécution.
Toute grâce appelle l'épreuve; et
jésus nous a prévenus afin que nous
ne nous découragions pas. «Je suis venu mettre la division
entre le fils et son père, entre la fille et
sa mère; l'homme aura pour ennemi ceux de sa
propre maison » (Matt 10/3536).
C'est ce qui arriva pour Bramwell; et la
sincérité de sa foi se montra dans la
persécution, que sa joie retrouvée,
du reste, lui rendit très supportable.
Connaissant les préjugés de ses
parents, il ne leur avait pas annoncé son
entrée dans la Société
wesleyenne; mais maintenant qu'ils venaient
s'établir à Preston, l'apprentissage
de leur fils étant terminé, ils
étaient extrêmement mortifiés
de voir qu'il s'était joint à une
congrégation aussi méprisée.
Bien qu'ils eussent une grande estime pour leur
fils, à cause de sa piété,
leur hostilité à l’égard
des Méthodistes était telle, qu'ils
le menacèrent de lui retirer tout appui au
moment même où il allait
s'établir.
Mais il resta inébranlable : c'était
, parmi les Wesleyens qu'il avait retrouvé
la perle de grand prix, et c'était au milieu
d'eux qu'il voulait vivre. Il savait ce que c'est
que de marcher dans l'angoisse et les
ténèbres; et la paix de Dieu lui
était infiniment plus précieuse que
tous les biens de la terre. Il renonça donc
à s'établir et préféra
rester employé chez M. Brandreth.
Mais il ne tarda pas à faire la douce
expérience que « toutes choses concourent
au bien de ceux qui aiment
Dieu » ; en renonçant à son
établissement, il était
délivré de bien des soucis et pouvait
se rendre beaucoup plus utile à la cause de
Dieu, seule chose qui lui fût
agréable.
.
UN
MINISTÈRE LAÏQUE (3)
Plein d'énergie et de
décision, quand il voyait quelque chose
d'utile à faire, Bramwell
l’exécutait aussitôt. Par ses
soins, des réunions de prières furent
établies à cinq heures du matin. Il
fut nommé Conducteur de classe; et comme son
amour des âmes était ardent, il ne se
borna pas à prendre soin des
chrétiens qui composaient sa classe, il se
consacra de plus en plus à la recherche des
pécheurs pour les presser de fuir la
«
colère à
venir. »
Peu après, il fut nommé
Prédicateur laïque. Mais son
zèle était tel qu'il ne pouvait se
borner à la prédication dans sa
localité de Preston; il se mit à
prêcher dans toutes les villes et les
villages de cette partie du comté de
Lancaster.
L'opposition que rencontra ce prédicateur,
humble commis chez un marchand de cuir, fut
considérable; et la persécution fut
violente; il faillit maintes fois perdre la vie;
mais l'amour de Christ le pressait et le faisait
passer par dessus les dangers et les
difficultés.
Il n'épargnait ni fatigue, ni
dépenses; c'était à pied qu'il
faisait ordinairement ses courses; mais de temps en
temps, il louait un cheval à ses propres
frais pour toute la journée du dimanche. Il
faisait alors de soixante à soixante-dix
kilomètres, prêchant trois et quatre
fois, souvent en plein air.
Un soir, comme il revenait d'une de ces
tournées de prédication, son cheval
s'abattit si brusquement qu'il fut projeté
violemment par dessus sa tête et resta
quelque temps sur le sol sans connaissance. Revenu
à lui, il parvint à retrouver sa
monture et à se remettre en selle.
Arrivé à Preston, il y fit encore une
prédication. Mais en rentrant chez lui, les
conséquences de sa chute, jointes à
la fatigue, le mirent à deux doigts de la
mort; il fit une grave maladie dont il fut
longtemps à se remettre.
Quand Wesley visita de nouveau Preston,
après que Bramwell y eut travaillé un
an ou deux comme prédicateur laïque, il
écrivit dans son journal :
« 24 mai 1781, jeudi.
Me voici à Preston où les anciens
préjugés semblent complètement
oubliés. La petite Société a
élevé une grande chapelle, fort
convenable, et j'y ai prêché à
un auditoire des mieux disposés. Chacun a
paru profondément touché;
j'espère que cette impression ne s'effacera
pas. »
Un des contemporains, le Dr Taft, nous apprend
qu'il y eut, peu après la première
entrevue de Wesley et de Bramwell, un réveil
à Preston qui doubla le nombre des membres
de l'Assemblée.
Le jeune Bramwell visitait même les familles
avec lesquelles il n'avait jamais eu de relations;
il s'informait si chacun avait la religion qui
sauve l'âme, celle qui change le cœur et
la vie; il s'étendait sur la
nécessité et les moyens de l'obtenir;
puis, si l'on y consentait, il priait avec tous. Il
arriva ainsi à établir des
réunions de prières dans
différents quartiers de la ville où
un grand nombre d'âmes furent amenées
à Dieu.
L'apôtre Paul disait n'avoir pas à
« combattre
contre la chair et le sang, mais contre les
dominations, les autorités, les esprits
méchants, les princes des
ténèbres de ce
siècle » . Bramwell connut cette lutte. Quand
il était prédicateur laïque et
qu'il était encore commis chez M. Brandreth,
il était souvent assailli d'une
manière terrible au sujet de sa vocation au
ministère. A propos de quoi, à quel
point de vue? il ne nous le dit pas, et nous ne
pouvons faire que des suppositions. Suis-je bien
appelé de Dieu au ministère? suis-je
qualifié pour l'exercer? et si je le suis,
ne dois-je pas quitter M. Brandreth et consacrer
tout mon temps et toutes mes forces au salut des
âmes? et maintenant, que prêcher
dimanche? et comment? etc... Mais ce que nous
savons très bien, c'est qu'il passait
souvent une grande partie de la nuit à
lutter avec Dieu pour obtenir les lumières
dont il avait besoin; et la lutte devenait une
véritable agonie, la sueur inondait son
visage.
Un jour, se promenant avec quelques amis dans les
bruyères, aux environs de Preston, un de ses
compagnons de route lui demanda s'il connaissait la
place où le Révérend Isaac
Ambrose avait coutume de passer chaque année
un mois dans la solitude, la méditation et
la prière.
« Non, répondit Bramwell, mais au pied
de cette colline que vous voyez là, il y a
un grand trou dans le sable où j'ai
passé une fois trente-six heures
consécutives dans le recueillement et la
prière, afin d'arriver à
connaître la volonté de Dieu â
mon égard. »
Aussi Bramwell fut-il qualifié de Dieu.
Dès le commencement de son ministère
un grand nombre d'âmes ont été
convaincues de péché et converties
par son moyen.
Les amis du jeune prédicateur étaient
unanimes à penser qu'il devait se vouer
entièrement à son ministère;
et, depuis quatre ans qu'il avait terminé
son apprentissage il avait lui-même de plus
en plus la pensée qu'il devait en arriver
là. Maintenant, il s'agissait de quitter sa
place pour vouer tout son temps et toutes ses
forces au ministère. Il était
prêt; aussi la décision fut-elle prise
sans retour possible de doute ni
d'hésitation.
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