HISTOIRE D’UN PUISSANT
RÉVEIL
VIE DE WILLIAM BRAMWELL
SANCTIFICATION
ENTIÈRE
Mais Bramwell avait la
conscience très nette qu'une grande oeuvre
devait encore se faire en lui. Il sentait le besoin
impérieux d'être purifié de
tout péché, de tout penchant, de
toute tendance au péché; il fallait
qu'en lui le Seigneur enlevât tout reste de
ce principe qu'on a appelé tour à
tour le vieil homme, la chair, la vieille nature.
Cette œuvre se fit bientôt, et voici
comment il en rendait compte plus tard.
« J'étais depuis quelque temps
profondément convaincu qu'il était
nécessaire que Dieu me rendît pur; et
je recherchais cette purification avec larmes,
supplications et sacrifices de toutes sortes,
estimant que je ne pourrais jamais faire ni
souffrir trop pour obtenir cette perle de grand
prix. Cependant je ne la trouvais pas et je ne
savais pourquoi, lorsque enfin le Seigneur me
montra que je me trompais de chemin. Je ne
cherchais point cette grâce par la foi
uniquement, mais plus ou moins par les oeuvres de
la loi.
« Étant convaincu que je m'étais
trompé, je la recherchai par la foi seule,
je ne l'obtins pas tout de suite, mais je
l'attendis dans la foi.
« Or, je n'avais pas attendu longtemps, quand
me trouvant chez un ami, à Liverpool, pour
une affaire temporelle, mon cœur
s'éleva vivement à Dieu (sans
cependant que j'eusse particulièrement en
vue la bénédiction que je cherchais)
et le ciel descendit sur la terre; il vint dans mon
âme. Le Seigneur que j'attendais vint soudain
dans le temple de mon cœur;
(1) et je vis clairement que
c'était la bénédiction que je
cherchais depuis quelque temps.
« Mon âme était
émerveillée; elle était toute
amour et louange.
« Il y a vingt-six ans que cette
bénédiction m'a été
accordée, et dès lors j'ai toujours
marché dans cette même parfaite et
glorieuse liberté. Gloire soit à Dieu
! j'ai toujours été gardé par
sa puissance, et je demeure debout par la foi.
« Je dois ajouter que j'ai constaté,
ici comme partout ailleurs, que Satan est un
menteur. Quelques minutes après avoir
reçu la bénédiction, il
cherchait à me suggérer la
pensée que je ne la conserverais pas,
qu'elle était trop grande pour que je puisse
la garder, et que je ferais bien de ne pas faire
profession de l'avoir reçue.
« Je partis le soir même pour aller
à vingt-quatre kilomètres de
Liverpool dans une localité où
j'étais attendu pour la prédication;
et, à chaque pas, Satan renouvelait la
tentation « Ne fais pas profession d'avoir
reçu la sanctification, car tu la perdras,
» me disait-il. Mais pendant que je
prêchais, la tentation cessa, et mon
âme fut de nouveau remplie de gloire, remplie
de Dieu lui-même. Je racontai alors à
l'assemblée ce que Dieu avait fait pour moi;
et depuis lors j'ai fait de même chaque fois
que j'en ai eu l'occasion, le considérant
comme mon devoir; car Dieu ne donne pas ses
grâces à ses enfants pour qu'ils les
cachent, mais pour qu'ils les fassent
connaître à tous ceux qui le craignent
et qui désirent les mêmes
bénédictions.
« La grâce d'un cœur pur, en effet
ne peut être conservée sans qu'on
fasse profession de l'avoir reçue, chaque
fois qu'une occasion convenable se présente.
En publiant la grâce que Dieu nous a faite,
nous le glorifions, et « nous faisons de
bouche, comme dit l'Écriture, confession
pour obtenir le salut. »
Dieu fit donc de Bramwell un «
témoin de l'entière
sanctification », et l'effusion de
l'Esprit qui lui apporta cette grâce fut une
riche préparation pour le ministère
qu'il eut dès lors à fournir.
C'était en 1784.
Il prêcha près d'un an dans les «
Circuits » de Liverpool et de Preston; puis il
fut appelé comme prédicateur
itinérant dans le Circuit de Kent.
.
DOCTRINE
Bramwell mit ordre à
ses affaires temporelles, acheta un cheval et fit
quatre cents kilomètres pour se rendre
à Canterbury, son nouveau poste. Il y
séjournera de 1785 à 1787.
Il eut là comme collègue le
Révérend George Shadford, homme de
Dieu, « sanctifié, propre à
toute bonne oeuvre, » dans la
société duquel il apprit beaucoup de
choses et parvint à se rendre plus utile
dans le ministère. Bientôt un grand
réveil couronna ses efforts, ainsi que ceux
de son ami; beaucoup d'âmes se
convertirent.
On conçut promptement pour Bramwell une
estime et une affection extraordinaires à
cause de l'excellence de son œuvre et de
l'étendue de ses succès. Depuis une
année, il se sentait continuellement dans la
présence immédiate de Dieu. Son
ardent amour des âmes et le souci qu'il avait
de la gloire de Dieu se montraient dans toute sa
conduite.
Ses visites étaient
généralement courtes; il ne perdait
pas de temps en paroles inutiles et savait profiter
des occasions pour faire pénétrer la
vérité dans les cœurs. Quand il
priait, la puissance de l'Esprit était telle
en lui, disaient les contemporains, que « la
chambre semblait remplie de la gloire de
Dieu. »
Dès ses premiers pas dans le
ministère, Bramwell se montra comme le type
accompli du pasteur wesleyen; et l'on peut dire,
à l'honneur de l'Église
méthodiste, que ce type était bien
celui du serviteur de Jésus-Christ. Il n'y a
peut-être jamais eu, de ministre wesleyen qui
ait mieux suivi ces règles de Wesley :
- « 1. Sois diligent.
Ne reste jamais inoccupé. Ne mets jamais
ton temps à des futilités; ne
passe nulle part plus de temps que cela n'est
strictement nécessaire.
« 2. Sois sérieux. Que ton mot
d'ordre soit sainteté à
l'Éternel. » Abstiens-toi de toute
légèreté, de toute
plaisanteriez , de toute parole folle.
« 3. Ne converse pas longuement avec les
femmes et sois prudent avec elles,
particulièrement avec les jeunes.
« 4. Ne prends aucun engagement quant au
mariage sans avoir consulté tes
frères.
« 5. Ne crois jamais le mal que tu
entendrais dire de quelqu'un, à moins que
tu n'aies vu la mauvaise action; et, dans ce
cas, prends garde de ne pas te tromper quant
à l'intention, à l’esprit
dans lequel faction a été faite.
Donne à chaque parole et à chaque
action le meilleur sens possible. Même
dans la loi humaine, le juge, en cas de doute,
doit prononcer en faveur de
l’accusé.
« 6. Ne parle mal de personne. Si tu le
fais, ta parole « rongera comme la
gangrène.» Garde ta pensée
secrète jusqu'à ce que tu sois en
présence de celui qu'elle concerne.
« 7. Dis à chacun le mal que
tu vois en lui; fais-le complètement avec
amour et aussitôt que possible; autrement
ton cœur s'envenimerait.
« 8. Ne cherche pas à faire le
monsieur; autant vaudrait te faire maître
de danse. Le prédicateur de
l'Évangile est serviteur de tout le
monde.
« 9. N'aie pas honte de fendre le
bois, de porter l'eau, de cirer tes souliers et
ceux d'autrui. N'aie honte, que du
péché.
« 10. Sois ponctuel. Fais chaque chose
exactement à l'heure voulue. Suis
généralement ce précepte
« ne pas critiquer nos règles, mais
les garder, et cela par amour pour le Seigneur
».
« 11. N'aie rien d'autre à
faire qu'à sauver des âmes.
Dépense ton argent et dépense-toi
toi-même pour cette oeuvre. Et va toujours
non pas seulement à ceux qui ont besoin
de toi, mais à ceux qui ont le plus
besoin de toi.
« Observe bien ceci : notre affaire
n'est pas de prêcher tant de fois, ni de
prendre soin de telle ou telle
société; mais de sauver autant
d'âmes que nous pourrons; d'amener
à la repentance autant de pêcheurs
que nous pourrons et d'en établir autant
que nous pourrons dans la sainteté sans
laquelle personne ne verra le Seigneur.
« 12. En toutes choses, conduis-toi
non selon ta propre volonté, mais comme
le demande ta qualité de serviteur de
l'Évangile. Or ton devoir est d'employer
ton temps comme nous le demandons et comme tu as
promis de le faire: une partie pour la lecture,
la méditation et la prière:
l'autre partie pour la prédication et les
visites de maison en maison. Et note bien que si
tu travailles avec nous dans la vigne du
Seigneur, il est nécessaire que tu fasses
la part de travail que nous t'assignons, que tu
travailles au temps et au lieu que nous jugeons
les plus utiles pour la gloire de
Dieu. »
L'enseignement de Bramwell
n'était autre que celui de l'Église
méthodiste. Il est nécessaire
cependant de le résumer ici en quelques
mots.
Sur la chute de l'homme, le péché, la
perversité du cœur qui en
résulte, la condamnation, l’œuvre
historique de Jésus-Christ, la justification
par la foi, c'est l'enseignement de nos
réformateurs, à la réserve de
la prédestination.
Quant à la sanctification, Bramwell nous
mène beaucoup plus loin que les
réformateurs; il se sépare d'eux,
ainsi que de la plupart des chrétiens de nos
jours, sur deux points principaux : la
plénitude du Saint-Esprit et la
sanctification entière; deux points qui, en
fait, dans la vie ne font qu'un.
Dans la pensée de Bramwell, ou plutôt
dans son expérience et dans la «
Bonne Nouvelle » qu'il annonce, il a deux
sanctifications :
-L'une qui est instantanée et qui consiste
dans la purification du cœur, dans
l'enlèvement complet du a
péché intérieur. »
-L'autre qui est progressive, qui n'est autre que
le progrès, et qui consiste à
croître dans la connaissance et dans l'amour
de Dieu.
Ces deux sanctifications, comme la justification,
ne sont nullement obtenues par les oeuvres; elles
sont toujours don gratuit, à nous acquis par
la mort du Sauveur, et ne se reçoivent que
par la foi.
La sanctification entière n'est pas
seulement la disparition de tout
égoïsme, de toute sensualité, de
tout amour du monde, de tout orgueil, de toute
fausseté et de toute
méchanceté (point de vue
négatif de l’œuvre); elle est
l'acte par lequel Dieu remplit le cœur de son
Saint-Esprit et de tous les fruits de l'Esprit,
amour, paix, joie, etc. et elle est l'état
du cœur ainsi rempli.
Cette sanctification entière étant
par la foi, avons-nous dit, nous devons la recevoir
tels que nous sommes; ainsi que nous le disons de
la justification aux pécheurs que nous
appelons à la conversion. Avoir la
pensée de devenir ou de faire quelque chose
avant de la recevoir, c'est vouloir l'obtenir par
les œuvres.
Et si nous devons la recevoir tels que nous sommes,
nous devons la recevoir maintenant.
A la conversion, le Saint-Esprit
« convainc de péché, »
il éclaire le pécheur, le persuade et
l'attire au Sauveur. Celui qui se convertit
reçoit donc une effusion du Saint-Esprit;
mais cette grâce n'est point encore la
plénitude du Saint-Esprit. Avoir reçu
le pardon des péchés, être
justifié, ce n'est pas à dire qu'on
ait été a rempli du Saint-Esprit,
» «purifié de toute souillure
» et « revêtu de la Puissance
d'En Haut. »
Le Baptême du Saint-Esprit
« remplit » de l'Esprit (Actes
2/4.).
Le Saint-Esprit en nous est « comme le
feu du fondeur, » il « purifie,
» il « épure comme on
épure l'or et l'argent. » Il
consume toute racine, tout germe de
péché.
Il est en outre l’huile sainte qui oint
sacrificateur, prophète et roi avec
Jésus-Christ. Sacrificateur et
prophète, pour intercéder en faveur
des pécheurs, « offrir sans cesse
à Dieu un sacrifice de louanges, le fruit
des lèvres qui confessent son nom, »
« annoncer ses vertus, » «
être ses témoins: » Roi, d'un
royaume qui n'est pas de ce monde, pour «
avoir puissance sur toutes les forces de
l'ennemi. »
Cette plénitude de l’Esprit ; est
répandue sur quiconque a la foi pour la
recevoir, sans aucune distinction de sexe,
d'âge, de rang ou de
culture :«
je répandrai mon Esprit sur toue chair,
hommes, femmes, vieillards, jeunes gens,
serviteurs, servantes, esclaves, et ils
prophétiseront. »
Cette onction, cette sanctification radicale, ne
sont obtenues que par la foi; mais il y a foi et
foi. Tel a la foi pour recevoir le pardon de ses
péchés, mais a-t-il la foi pour
« être purifié de toutes
souillures et de toutes ses idoles, » pour
« être revêtu de la
Puissance d'En Haut, afin d'offrir sans cesse le
sacrifice de la louange » et d'annoncer
la Bonne Nouvelle à toute créature?
» II n'a pas encore l'idée de
grâces semblables, et peut-être que
lorsqu'il en entendra parler, il ne les croira pas
même possibles. « Dieu soit béni
pour cette puissante foi qui saisit « la Promesse du Père,
» disait
Bramwell parlant de l'entière
sanctification; aussi s'efforçait-il de
faire naître cette foi chez les
chrétiens.
La sanctification entière étant avant
tout un état de l'âme :
plénitude de foi, d'amour, de joie, d'esprit
de louange et d'actions de grâces, ce ne sera
pas une pure tautologie de dire qu'elle ne se
conserve que dans l'obéissance, le travail,
le progrès continuel. Bien loin donc qu'elle
exclue le progrès, elle le nécessite
et elle en est la condition essentielle. Les
chrétiens qui ne sont pas entièrement
sanctifiés ne progressent guère.
Chez notre ami, comme chez de la
Fléchère, l'enseignement avait au
plus haut degré le caractère du
témoignage personnel, ce qui lui donnait une
puissance toute particulière. Bramwell
faisait constamment profession d'avoir reçu
cette sanctification dont nous venons de parler.
Et, qu'on note bien ce second point, il affirmait
en avoir le « clair
témoignage » de la part du
Saint-Esprit, c'est-à-dire une
évidence entière.
Supposer donc qu'il n'ait pas eu cette
sanctification ce serait le faire tomber bien
au-dessous des chrétiens ordinaires, ce
serait faire de lui, dont la véracité
était proverbiale, un homme faux, un
menteur; ou, en supposant qu'il se soit
trompé de bonne foi, ce serait faire de lui
le plus aveugle des chrétiens; il n'aurait
point connu la première des choses que tout
homme doit connaître : sa propre personne. Le
péché aurait été en lui
et il ne l'aurait pas vu. Il aurait
été aussi aveugle que les gens du
monde qui disent « n'avoir point de
péché; et, comme dit l'apôtre
Jean, « la
vérité n'aurait pas été
en lui.» Et que
penser de ce « clair témoignage »
du Saint-Esprit, de cette évidence
entière qui excluait toute idée d'une
erreur possible? Bramwell n'aurait pas connu
l'Esprit de Dieu; il aurait pris le mensonge,
l'orgueil, les ténèbres, pour la
lumière, l'esprit de Satan pour le
Saint-Esprit; il aurait été un fou ou
un possédé. Conclusion absurde,
monstrueuse, pour quiconque a eu connaissance de
l'homme dont il s'agit : on ne peut être
tout à la fois un saint accompli et un
imposteur, une des plus grandes lumières du
royaume de Dieu et un égaré en qui la
vérité ne se trouve point.
D'autre part, comment expliquerait-on ce fait?
Depuis l'âge de sept ans jusqu'à
l'âge de vingt-cinq ans, Bramwell a connu son
péché comme bien peu de
chrétiens ont connu le leur. Lui qui,
à cette époque déjà,
avait une réputation extraordinaire de
sainteté, et que ses intimes, ses parents
eux-mêmes, citaient comme un modèle,
il voyait tellement ses péchés, il
les sentait si vivement que nous l'avons vu ne
pouvoir faire autrement que de se jeter à
genoux dans la rue pour implorer là
pitié de Dieu.
Et ce serait lui qui, ayant le péché
dans son cœur, aurait parlé comme ceux
qui pensent n'avoir pas besoin du sang de
Jésus-Christ ! je n'ai point de
péché, aurait-il dit !
Non! il a dit, ce qui est tout autre chose :
« J'ai
confessé mes péchés, et Dieu a
été fidèle et juste pour les
pardonner et pour me purifier de toute
iniquité.» En quoi il n'a pu ni mentir, ni se
tromper, puisqu'il n'a fait en cela que se
soumettre à la Sainte-Écriture.
Quand on considère la vie de Bramwell on y
reconnaît facilement cette plénitude
dont il rendait témoignage. Ici nous
anticiperons quelque peu; mais il le faut pour
achever notre démonstration.
L'amour des âmes, c'est-à-dire l'amour
de Dieu, amour désintéressé,
pur de tout égoïsme, de toute affection
pour le monde et pour les choses sensibles; amour
qui aime le prochain en vue de son vrai bien, de
l'éternité et de la gloire de Dieu;
cet amour consumait Bramwell; il était
visible en lui et connu de tout le monde. Il
était visible dans ses prières,
luttes, « agonies » pour le salut du
prochain, qui duraient chaque jour plusieurs
heures. Il était visible dans sa
prédication qui faisait couler les larmes de
tous; visible dans toute sa conduite, toute sa
conversation, toutes ses lettres.
Quant à « l'esprit de louange et
d'actions de grâces», il remplit
tellement sa vie ; dans la solitude, dans les
conversations particulières, dans les
assemblées, on entend si souvent ses
exclamations émues proclamant la gloire de
Dieu, qu'il serait difficile de n'y pas
reconnaître, avec admiration, la
réalisation vivante de cette parole :
« offrons sans
cesse à Dieu un sacrifice de louange
! » Les
expressions de la gratitude et de l'adoration
reviennent si fréquemment dans ses lettres,
qu'il n'est pas possible de citer sa correspondance
sans abréger considérablement.
Et maintenant, si l'on persistait, en dépit
de toutes les preuves qui précédent,
à déclarer faux ce témoignage
continuel que Bramwell a rendu pendant
trente-quatre ans, il resterait encore à
expliquer le succès tout à fait
extraordinaire de son ministère.
Les postes qu'il a occupés ont
été fort nombreux et très
divers; il n'est resté que deux ans dans
chacun (2), et il n'y en a pas eu un seul
où il n'ait gagné des centaines
d'âmes à Jésus-Christ; en
quelques-uns, il en a gagné des milliers.
Et, ce qui est bien autrement difficile, il a
partout amené un bon nombre de
chrétiens à la sanctification.
Son « témoignage » a donc
été cru précisément par
les centaines et les milliers de personnes qui
l'ont vu de plus près. Ceux qui ont
été le plus irrésistiblement
attirés ont été ses plus
intimes; sa femme, ses enfants, Anna Cutter,
Longden, John Nelson, Joseph Drake, Cranswick,
Sigston, et tant d'autres dont la biographie est
connue.
Or ce n'est pas de Bramwell seulement que nous
tenons ces faits, c'est de l'Eglise wesleyenne tout
entière.
Dieu aurait-il mis son sceau d'une façon si
éclatante, si exceptionnelle, sur un faux
témoignage? Il faut juger de l'arbre
à son fruit, dit Jésus-Christ; Or, si
l'on suit ici ce procédé, il ne
conduira pas à douter du témoignage
de Bramwell.
Nous n'avons pas beaucoup de détails sur le
ministère de notre jeune «
Révérend » dans le comté
de Kent. Nous savons que la
prospérité spirituelle de cent trente
jeunes gens, ajoutés par ce ministère
à la Société
méthodiste, le préoccupait beaucoup.
Il réunissait les jeunes gens, un dimanche;
et les jeunes filles, l'autre; il avait alors avec
eux les plus sérieux entretiens sur les
progrès spirituels qu'ils étaient
appelés à faire.
Comme beaucoup de fidèles serviteurs de
Dieu, il était alors assailli par de grandes
tentations. L'ennemi des âmes cherchait
à l'accabler en lui montrant sa faiblesse en
regard de la grandeur et des difficultés de
l’œuvre. Le cas se renouvelant souvent,
il ouvrit son cœur à un chrétien
expérimenté qui lui conseilla de se
retirer dans son cabinet, d'y passer sa vie en
revue et de remercier Dieu pour chaque
bénédiction reçue. Ainsi
fit-il et il eut tant d'actions de grâces
à rendre, qu'il fut bientôt rempli de
courage pour reprendre l’œuvre.
Pendant qu'il séjournait à
Canterbury, il eut un rêve dans lequel,
à un certain point d'une route qu'il
connaissait bien, il se vit assailli par des hommes
qui voulaient le tuer. Peu après, ayant
à passer par cette route, son rêve lui
revint en mémoire; aussi prit-il un autre
chemin, faisant un long détour.
Arrivé à destination, il apprit, au
bout de quelques heures, que plusieurs hommes
pervers l'avaient attendu au point précis
qu'il avait vu en songe, afin de le tuer. Il
témoigna alors, avec actions de
grâces, de l'expérience qu'il faisait
de cette parole
« L'ange de
l'Éternel campe autour de ceux qui le
craignent »
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