Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



HISTOIRE D’UN PUISSANT RÉVEIL
VIE DE WILLIAM BRAMWELL

CONSEILS AUX PRÉDICATEURS

 

Bramwell avait à Sunderland, plusieurs jeunes prédicateurs sous ses soins, l'un d'entre eux demeurait même sous son toit; et leur état spirituel était pour lui un grand sujet de préoccupation.

Le 6 décembre 1806, il écrit â l'un de ceux qui venaient de le quitter pour entrer dans le ministère :

« Certainement Dieu est prêt à faire toutes choses nouvelles dans votre circuit; il sera avec quiconque a un oeil simple et ne cherche qu'à sauver les âmes. Que vous vous trouviez si incapable, si honteux devant Dieu, ce n'est pas une preuve que vous ne soyez pas appelé au ministère.
«A seize ans nous croyons savoir quelque chose, à vingt ans nous croyons savoir beaucoup; mais si nous croissons dans la connaissance, nous arrivons à savoir que nous ne sommes rien... Dites-moi tout l'état de votre âme dès que vous le jugerez bon. Levez-vous de bonne heure. Ne restez jamais tard au lit à moins d'y être obligé. Priez lisez, priez !

A un second de ces jeunes gens il écrit :

«  Mon cher frère, levez-vous de bonne heure, lisez, écrivez, remettez tout entre les mains du Seigneur; il aplanira alors votre sentier, votre âme prospérera et votre travail aura du succès. Le temps est court... Priez pour moi. J'ai confiance que j'aurai toutes les raisons possibles pour vous aimer en Jésus-Christ... »
A un troisième, il écrit une longue lettre dont nous extrayons les lignes suivantes qui auront une grande importance pour quiconque cherche avant tout la sanctification :

« Vous avez bien commencé, vous avez continué, vous êtes dans la faveur de Dieu; maintenant, mon cher frère, devenez semblable à Dieu; oh! soyez l'image de votre Seigneur! Soyez pur de cœur, jamais orgueilleux, jamais colère, jamais de mauvaise humeur, jamais irrité. Que tout en vous soit du ciel, de Dieu qui est votre tout. J'ai confiance que vous n'aurez pas de repos que vous n'ayez reçu cette grâce; et que dans peu de jours, quand je vous verrai, vous pourrez me dire : « Je me suis donné tout entier à Dieu, je lui ai tout abandonné, j'ai lutté avec lui, comme Jacob, lui disant que je ne le laisserais point aller qu'il ne m'eût béni, et il a purifié mon âme. Je le sens, tout mal a été enlevé de mon cœur. Je vis dans l'amour, tout en moi est amour, amour uniquement. » Dieu peut faire cela, il le fera pour vous. Le temps est court, votre oeuvre est grande; ne craignez rien, soyez saint et vivez dans la plus étroite union avec votre Créateur et Sauveur. »

En décembre 1807, Bramwell écrit de nouveau au même jeune prédicateur :

« Les prédicateurs de notre circuit prospèrent et sont bien unis; nous nous réunissons chaque samedi et nous sommes pleinement bénis. Cependant la prédication de la sanctification et la possession de cette sanctification sont beaucoup en déclin parmi nous. Comment y remédier? Je ne sais. Cela finira mal, si cette gloire ne peut être rétablie. Je gémis et je me lamente O Seigneur! montre ton bras et sauve-nous ! Un bon nombre de personnes dans ce circuit, ont obtenu la bénédiction dernièrement (la délivrance de toute tendance au péché), un nombre beaucoup plus grand en a faim et soif; mais la recevoir par la foi seule, voilà la difficulté. Il nous est presque impossible de persuader ces personnes que Dieu veut leur accorder cette grâce maintenant.
« J'espère, mon cher frère, que ce plein salut vous tient à cœur.
« J'espère que vous utilisez; votre temps, particulièrement le matin. Oh! combien Satan va vous tenter pour vous faire rester au lit pendant ces froides matinées ! tandis que vous devriez être engagé dans la prière, dans votre cabinet, chaque matin, dès cinq heures, ou même plus tôt. 
«  En ayant l’habitude de telles prières matinales, quelles merveilles vous obtiendrez de Dieu pour votre âme et pour ceux qui vous entourent! Oh! levez-vous de bonne heure, mon cher frère. Vous quitterez bientôt cette terre; «  notre salut est maintenant plus proche que lorsque nous avons cru.» Rappelez-vous de la Fléchère qui, lion qu'il était, fut changé en agneau. Que Dieu soit avec vous !
« Oh ! soyez une merveille dans votre circuit, une merveille dans la prédication, une merveille de zèle pour le salut des âmes. Soyez un puissant homme de Dieu ! Je prie pour vous, je demande à Dieu que votre cœur, vos paroles, vos actions lui soient agréables et qu'il puisse vous dire au dernier jour : «  Cela va bien, bon et fidèle serviteur. »

Les lignes suivantes sont adressées au Révérend, A. F., jeune homme que Bramwell avait recommandé comme prédicateur, et aux progrès duquel il s'intéressait vivement.

7 décembre 1807

«  Mon cher Abraham,
« ...Pour bien utiliser votre temps, vous verrez qu'il est nécessaire, votre œuvre terminée, de vous coucher aussi tôt que possible et de vous lever de bonne heure. Vous aurez à endurer le froid; ayez votre briquet et votre amadou près de vous... Mais ayez grand soin d'entretenir le feu intérieur: » c'est l'onction, disait M. de la Flèchère, qui fait le prédicateur. »Ayez toujours le cœur pur, soyez sauvé de tout péché et témoignez de cette œuvre de Dieu toutes les fois que vous en aurez une occasion convenable. Ne soyez jamais trop long dans ce que vous dites, ou dans vos visites, même dans la société la mieux disposée. Vous trouverez facilement le moyen de terminer vos discours et vos visites, et par là vous conserverez votre dignité. Ne dites jamais de mal d'une autre localité ou d'une autre société que celle où vous êtes. Ne dites jamais de mal de personne. Vous éviterez ainsi beaucoup de maux.
«  Quand vous prêchez, ne commencez pas sur un ton trop élevé; vous pouvez avoir autant de force en parlant plus bas...
«  Soyez un homme de Dieu, un prédicateur utile, amenant beaucoup d'âmes, à la gloire; étudiez-vous à cela et vous y arriverez . Que votre but soit toujours le salut du monde.
« Écrivez tous vos sermons avant de les prêcher, mais n'écrivez pas trop et ne soyez pas trop attaché à votre plan. Ne soyez jamais dur, fatigant, ennuyeux. Cependant ne soyez pas trop court... Faites en sorte que vos auditeurs reçoivent beaucoup en peu de mots.
«  Que vos discours soient modestes et graves, pleins de douceur et de simplicité... »

Dans une lettre de Bramwell adressée à Mme Dawson, « sa chère mère selon l'Évangile, » et datée de Sunderland, janvier 1808, nous lisons :

«  Je dois vous le dire, «  ce n'est plus moi qui vis, c'est le Christ qui vit en moi. » J'ai travaillé plusieurs mois à ce que rien ne vînt jamais me distraire de Dieu, pas même un instant; et le Seigneur m'a donné d'y parvenir. Je fais maintenant la pleine expérience de cette parole : «  Il demeure en Dieu et Dieu demeure en lui (1). »

«  En effet, je vis en Dieu. Oh ! quelle vue de toutes choses j'ai maintenant! la création, la rédemption, le plein salut, l'état du monde, avec quelle clarté je les vois ! Je suis attristé, mais c'est en Dieu, je me réjouis, mais c'est en Dieu; je parle, mais je constate que c'est en Dieu; j'ai beaucoup de tentations, mais je suis inébranlable en Dieu. Oh! combien il me tarde que l'Église connaisse ce grand salut ! Et cependant je puis m'accommoder aux faibles mieux que jamais. Je suis confus devant le Seigneur; je ne puis rien sans lui; je m'étonne qu'il puisse m'aimer...

« Chère Mme Pawson, que devons-nous faire pour persuader l'Église de la possibilité d'une telle union avec Dieu? Être purifié de tout péché est une grande chose, il est vrai; mais avoir la gloire demeurant en soi et qu'elle y soit pleinement efficace : voilà le salut.
« Le Seigneur veille, attendant le moment où il pourra accomplir ses promesses. Comme un bon père, et bien davantage, il désire que ses enfants aient la totalité des choses qu'il leur a promises. J'espère que vous progressez. Ne craignez rien; il vous a sauvée, il vous protège et il le fera jusqu'à la fin. »

Bramwell avait une grande crainte que la simplicité et la puissance spirituelle qui distinguaient la première génération des prédicateurs wesleyens ne fissent place à un esprit mondain et sectaire. Il craignait particulièrement que la doctrine de l'entière sanctification ne fût de plus en plus abandonnée. Aussi employait-il toute son influence pour que la Société wesleyenne s'assurât des candidats au ministère pleins de foi et du Saint-Esprit. Ces préoccupations se montrent dans toutes ses lettres.

Dans les premiers jours de 1808, il écrit à un jeune prédicateur :

« Vous devez user de tous les moyens pour croître en intelligence, en zèle, en compassion pour autrui; vous devez être émeu jusqu'aux larmes à la vue de ce monde qui se perd.
« Plaidez avec Dieu de toute votre âme pour obtenir le plein salut. Je sais que vous pouvez l'avoir, ne souffrez pas que rien l'empêche. Vous savez que «  toutes choses sont prêtes » présentement. Que tout votre être soit amour; soyez perdu en Dieu, et demeurez ainsi. Quand vous prêchez, que chaque mot et chaque regard témoignent de la plus grande affection pour vos auditeurs et que tout en vous montre qui vous avez le plus ardent désir qu'ils soient sauvés. Faites preuve du plus profond respect pour eux et gardez-vous de tout ce qui serait dur. Dites les choses les plus fortes, mais que votre épée soit douce; tous alors vous aimeront, même ceux qui ne délaisseront pas leur péché, et vous conserverez votre influence. Jésus portait les agneaux sur son sein.
« Il faut donc que vous acquerriez le pouvoir de vous « faire tout à tous, » et que vous soyez toujours attentif à être le serviteur de tous pour l'amour de Jésus-Christ.
« Que votre exemple soit celui de la sainteté. Soyez beaucoup avec Dieu et votre physionomie resplendira. Que chacun voit en vous la nouvelle création. Je ne désire pas seulement que vous soyez un chrétien, je désire que vous receviez « toute la plénitude de Dieu. »

Bramwell écrit au Révérend Pilter, un de ses collègues :

« Mon cher frère,
«  ... Notre oeuvre, comme ministres de l'Évangile, est d'une telle importance que souvent je suis tout tremblant., avant de monter en chaire; et je m'étonne que j’aie jamais pu m'engager dans une telle oeuvre. Cependant quand ma prédication est commencée, je suis fréquemment pénétré de la présence divine à un tel point que pour rien au monde je ne voudrais cesser l’œuvre. Oh! combien notre Dieu Sauveur est miséricordieux ! Il fortifie nos mains; il nous sauve!
« En avant ! mon cher frère : prêchez et priez, arrachez et plantez. Faites tout en Dieu et il sera avec vous, il opérera parmi vos auditeurs.
« O mon frère, vivez dans l'entière sanctification, purifié de tout péché; vivez dans l'amour, dans la plénitude de Dieu. Soyez un ouvrier; faites toute la volonté de Dieu dans l'Église, puis allez partout dans le circuit à la recherche des âmes. Qu'une seule chose vous satisfasse : les amener à Dieu ! c'est ainsi que vous vous sauverez vous-même et que vous sauverez ceux qui vous écouteront.
« Ici, tout va bien par la bonté de Dieu. Un grand nombre d'âmes se tournent vers le Sauveur, pas autant cependant qu'il y a une année.
« Oh ! être prêt, être prêt ! c'est pour cela que je travaille, que je lutte. Je vis et je grandis en Dieu; il est tout pour moi, en toutes choses. Oh! cette union avec Dieu ! c'est le ciel. Jamais je ne me suis vu si petit; mais je suis gardé par sa toute puissance. Seigneur aide-moi et aide tous les tiens à chanter tes louanges à jamais !... »

La lettre suivante est adressée à un jeune prédicateur qui faisait alors ses débuts :

« J'apprends que vous êtes tout à fait satisfait de votre oeuvre, je parle de celle de prédicateur itinérant, une oeuvre qui, même jusqu'à maintenant, me fait trembler devant Dieu. Je suis toujours persuadé que seule la toute-puissance qui a ressuscité Jésus des morts peut nous soutenir dans l'accomplissement d'une telle oeuvre.
« Ce serait facile de l'accomplir comme une affaire de ce monde, comme une pure forme, de manière à ne pas s'en faire plut de souci que des choses ordinaires de la vie. Mais faut-il que le Seigneur nous ait adressé un appel céleste, qu'il nous ait revêtu de l’Esprit de zèle et de puissance et qu'il nous ait envoyé sauver les pécheurs de la perdition éternelle, pour qu'après tout cela nous perdions l'esprit de notre vocation? Quel compte alors pourrions-nous lui rendre? Comment pourrions-nous nous présenter devant son tribunal sans être couverts de honte ? Il n'y a que le bon emploi de notre temps, de nos talents et de toutes nos ressources qui pourra nous excuser en ce moment-là.
« Réfléchissez à tout cela, mon cher frère, et examinez-vous vous-même avec le plus grand soin. Vous adonnez-vous à la lecture et à la prière ? Vous donnez-vous vous-même à ce ministère ?
« Quand vous êtes en société faites-vous tourner toutes choses au profit des âmes » Etes-vous un homme de Dieu en esprit, en paroles, et en actions? L'Esprit de Dieu vous rend-il clairement témoignage que vous êtes entièrement sanctifié? et rendez-vous témoignage de cette œuvre?


« Je désire que vous soyez un prédicateur accompli; et, dans ce but, ne sera-ce pas bien à vous de lire les Écritures sans commentaires, et d'en découvrir la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur, en les approfondissant, en priant et en recevant la lumière de Dieu? Quiconque dépend d'un commentaire sera très superficiel et ne parlera jamais avec l'assurance nécessaire. Vous pourrez parfois lire un commentaire, pour voir quelle différence il peut y avoir entre l'auteur et vous, mais faites-le après votre travail, jamais avant.
« Écrivez chaque jour quelque chose ; ayez un cahier spécial pour cela et ne perdez jamais une idée que Dieu, dans sa bonté, vous aurait donnée. En prêchant, ne soyez jamais ennuyeux; le monde n'a jamais supporté cela, et ne le supportera jamais.
« Que votre exorde soit une courte introduction au sermon, qu'elle prépare vos auditeurs à ce que vous avez à leur dire. Que votre sermon soit clair et fort, atteignant le cœur de chacun. « Sauve-toi et sauve ceux qui t'écoutent ! »
« Si vous n'avez pas d'autre but que d'amener des âmes à Dieu, cet esprit pourvoira à peu près à tout. Luttez pour qu'à chaque sermon des âmes soient gagnées. Dieu sera alors avec vous et vous bénira; il vous donnera le désir de votre cœur. Soyez propre et convenable dans vos vêtements et dans toute votre personne; mais jamais de recherche, ni d'élégance ! Soyez en harmonie avec le Seigneur Jésus, qu'il soit toujours devant vos yeux.
« Ne soyez jamais cérémonieux; soyez poli et bon, jamais sombre, jamais léger. O mon frère, vivez pour l’éternité. Le Seigneur est tout proche; soyez à chaque instant prêt pour la gloire, et toujours aussi prêt à quitter la terre que vous l’êtes le soir à vous livrer au repos. Priez, priez, priez, et ne cessez jamais ! »

Dans une lettre écrite à un autre jeune prédicateur, nous lisons :

« Ayez fort à cœur le salut des âmes : avec cela, tout ira bien; vous lirez, vous étudierez, vous mettrez le temps à profit, vous prêcherez et travaillerez de toute façon. Si le salut des âmes vous est infiniment cher, vous vous lèverez de bonne heure et vous ferez chaque jour tout le travail que vous pourrez. Oh! l'importance du salut! ne fut-ce que d'une seule âme! Je m'étonne que nous ne soyons pas mille fois plus vivants dans notre service pour Dieu. Paul dit qu'il sert le Seigneur avec une entière humilité, avec beaucoup de larmes, enseignant publiquement et de maison en maison. » Faites de cela votre devoir de chaque instant et abandonnez votre avenir à Dieu; c'est ainsi que vous serez toujours heureux car Dieu pourvoira à tout.
« Ce grand salut est fort négligé parmi nous; prêchez-le dans chaque occasion favorable; soyez-en un témoin, et rendez-en témoignage toute les fois que vous le pouvez. Vous trouverez des contradicteurs, mais n'y faites aucune attention, ne discutez pas, mais allez de l’avant avec patience. Aimez vos ennemis; faites du bien à ceux qui vous haïssent; ne soyez jamais paresseux en faisant le bien et vous moissonnerez en conséquence. »

Au Rév. J. Everett pour lequel il avait la plus haute estime, Bramwell écrit :

« Je vous porte sur mon cœur et je ne puis penser à vous sans amour et gratitude. Comme vous, je suis convaincu que seul le plein salut, l'entière sanctification, peut nous rendre heureux, nous qui avons reçu tant de lumières. Comment échapperons-nous si nous le négligeons? Ne tomberions-nous pas tôt ou tard? Les Juifs pouvaient atteindre à un certain degré de gloire sans avoir cette entière sanctification; mais nous qui avons été élevés jusqu'au ciel?... J'espère que vous avez le témoignage clair et net de l'Esprit de Dieu comme quoi vous êtes purifié de tout péché par le sang de Jésus et que vous êtes prêt pour la gloire. Ne perdez jamais rien de votre zèle; vous pouvez le garder tout entier sans cependant faire ce travail extraordinaire qui, je le sais, est souvent au-dessus de vos forces. »

La lettre suivante montre bien les vigoureux efforts que doit faire toute âme qui veut croître dans la grâce, vaincre le monde et le péché :

«...La lutte contre le péché extérieur est rude, la lutte contre les restes de la vieille nature l'est davantage; mais quand l'âme reçoit le sang qui purifie de tout péché, quand Dieu habite dans le cœur, et règne seul sur lui. C'est alors que nous connaissons le grand salut que nous a conquis Jésus-Christ. Tout en nous est calme et paisible; l'eau, le feu, les hommes, les démons, rien ne peut nous troubler; et nous sommes prêts pour toute bonne œuvre; nous pouvons prier, prêcher et tout remettre entre les mains de Dieu.
« Quelques-uns disent : « C'est bon; » d'autres « C'est mauvais; » mais nous ne cessons de donner gloire à Dieu et de continuer notre oeuvre. Heureuse œuvre, heureuses gens, heureuse fin !
«  J'espère que vous n'avez pas décliné, que vous n'avez rien abandonné de votre foi ou de votre union avec Dieu. Nous endormirons-nous quand tant d'âmes s'en vont vers l’enfer? Pouvez-vous voir les pécheurs descendre plus bas ? ne sont-ils pas déjà assez bas? Par la grâce de Dieu, il nous faut au moins retirer quelques tisons du feu. Si vous sauvez une âme par mois, songez à la couronne de gloire que cela vous fera ! Et quand vous ne seriez pas encouragé à poursuivre votre oeuvre, que la pensée de la place qui vous attend auprès de Dieu vous incite à glorifier le Seigneur, soit par votre vie, soit par votre mort.
«  Je crois que vous n'avez pas encore reçu toute la promesse. Quand nous entrons dans le pays, tout est si délicieux, que nous contemplons les fleurs et les campagnes, au lieu de nous hâter vers la gloire. Être tout en Dieu et Dieu en vous, voilà votre gloire. Ne vous arrêtez pas parce que d'autres s'arrêtent. Ayez de bonnes paroles pour tous, mais ne vous attardez avec personne. Tout ce que vous ferez pour Dieu sur la terre sera un pas vers le ciel. Les affaires elles-mêmes vous souriront si elle sont faites pour Dieu; vous verrez Dieu en toutes choses; vous ne pouvez, du reste, rien faire sans lui. « Vivez, mon cher frère, avec Abraham dans la foi; avec Elie dans la prière; avec Daniel dans le courage; avec Jean dans l’amour; avec Paul dans la commisération à l'égard du monde qui se perd (rappelez-vous ces larmes versées nuit et jour).
« Les discussions sont en général stériles; évitez-les, si possible, même sur les sujets les plus édifiants. Soyez toujours bon et affectionné envers ceux qui pensent autrement que vous, bénissez ceux qui vous maudissent. Que le Seigneur soit avec vous! »

Les lignes suivantes sont tirées d'une lettre à un jeune prédicateur, écrite peu de temps après les précédentes :

« L'immense avantage qui découle pour nous d'une entière sanctification, est pour moi plus que jamais évident. Une entière sanctification garde l'âme en repos à travers tous les orages de la vie; elle rend pleinement satisfait de la place où Dieu nous met, quelle qu'elle soit; elle approuve pleinement les ordres de Dieu; celui qui la possède est complètement délivré de lui-même, préoccupé de la gloire de Dieu et possédé d'un ardent désir de faire le bonheur d'autrui. Quand nous sommes entièrement sanctifiés, le monde pour nous n'est plus, nous vivons en haut, « nous demeurons en Dieu et Dieu demeure en nous; » nous pouvons parler quand nous voulons et nous taire de même.
« Une pareille victoire, un pareil salut est pour nous chose acquise. Et nous ne sommes rien, nous le sentons. Nous ne pouvons rien sans Dieu, c'est pourquoi nous lui rendons gloire pour toute bonne pensée et pour toute bonne action.
« Demeurez toujours dans l'amour de Dieu. J'ai connu bien des personnes qui ont reçu cet amour et qui l'ont perdu. Mais nous pouvons le garder, rester debout; car Dieu est capable de nous garder à jamais. Vivez dans cet amour, parlez, prêchez en lui. Si nous faisons cela, l'enfer, le monde et beaucoup de gens qui font profession d'être chrétiens chercheront à empêcher nos succès. Mais prions sans jamais nous arrêter, sans nous laisser émouvoir et sans reculer d'une ligne...
« S'il y a quelque chose d'extravagant dans votre manière de faire, soyez toujours prêt à le reconnaître; mais prenez garde que, sans vous en apercevoir, vous ne soyez tiré hors de la vie pour tomber dans la grande masse de ceux qui sont morts...
« Je voudrais parfois travailler jour et nuit pour avoir de bons sermons; et je pense que vous en pouvez dire autant. Mais faites bien attention que le but de vos lectures et de vos études soit de sauver des âmes, n'ayez que ce but en vue. Il n'y a que trop de prédicateurs qui travaillent pour être populaires. On m'a dit qu'à la Conférence, un homme prêcha pendant une heure pour montrer aux membres de la Conférence qu'il savait quelque chose. Quel misérable travail! Quel compte rendront-ils à Dieu ceux qui agissent ainsi? Un homme se rend dans un circuit avec cette pensée : «Je leur ferai voir que je suis quelque chose ! ! » Mon cher frère, le salut des âmes, et, si possible, une âme amenée à Dieu à chacune de nos journées de travail, voilà quelque chose de grand. »

Le Rév. A. Bell qui avait été amené à Dieu par Bramwell, alors qu'il demeurait à Sunderland, a laissé quelques pages dont nous extrayons ce qui suit :

« J'ai fait connaissance de M. Bramwell en 1807, La piété et les succès extraordinaires de cet homme de Dieu étaient cause qu'on parlait beaucoup de lui, aussi me décidai-je à aller l'entendre. Ce fut pour moi une heure mémorable. Il avait pris pour texte Esaïe 62/10. Sa gravité, sa manière sentie de lire les cantiques, la puissance de son esprit de prière et d'intercession, puis sa prédication passionnée, énergique, non seulement rivèrent mon attention au sujet qu'il traitait, mais firent sur moi une telle impression que je fus à l'instant décidé : je me donnai à Dieu et à son peuple. J'obtins le salut et je me joignis à la Société. Depuis ce moment j'eus très souvent l'occasion de profiter de ce ministère si puissant pour réveiller et vivifier les âmes, et qui pour moi n'avait pas d'égal. Je ne perdais pas une occasion d'entendre M. Bramwell et chaque fois j'en étais encouragé et fortifié.
« Il venait souvent, l'après-midi, dans de petits villages où il prêchait dans les cottages des pauvres, ce qui contribuait à amener du monde aux prédications du soir. Ses visites, tout inspirées par l'amour des âmes, contribuaient aussi à augmenter les auditoires qui étaient extraordinairement nombreux.
« Après la prédication du soir, M. Bramwell réunissait la Société autour de lui, ou s'en allait chez quelques frères pour prier avec eux. Il prêchait en outre très souvent à cinq heures du matin.
« Partout où il allait, Dieu était avec lui; les auditeurs étaient grandement édifiés et l'on regardait ses visites comme un « temps de rafraîchissement de la part du Seigneur. »
« Dans les réunions de la Société nous avions l'avantage de recevoir ses conseils, affectueux et instructifs au plus haut point. Sa grande expérience des choses de Dieu, sa connaissance des pièges de Satan et de la seule manière de les éviter, rendaient ses allocutions infiniment précieuses à toutes les classes de personnes composant; la société. Les chrétiens les plus avancés, comme les nouveaux convertis, étaient suspendus à ses lèvres, pleins de joie et d'admiration pour les enseignements qu'ils recevaient. Avec la simplicité, l'affection et le saint zèle qui lui étaient habituels, il s'efforçait de convaincre chacun de la nécessité d'une piété vécue et pratique.
« M. Brarnwell faisait preuve d'une grande sagesse dans l'emploi de la discipline; il n'était en cela ni rigide, ni dur; il n'y avait rien en lui qui ressemblât à de la brusquerie. En fidèle surveillant de l’Église de Dieu, il usait de la discipline, « selon le pouvoir que Dieu lui avait donné pour édifier et non pour détruire. » Il prit souvent les règles de la société pour texte de ses discours dans les réunions de société; et il eut toujours fort à cœur de répandre la connaissance de ces règles. Après s'être adonné quelque temps à cette oeuvre, il exclut de la société plusieurs personnes qui n'avaient pas une conduite en harmonie avec ses principes. Plusieurs des conducteurs de classe exprimèrent la crainte qu'en voulant arracher l'ivraie, il n'arrachât le bon grain, mais il accomplit jusqu'au bout son devoir et en laissa les conséquences à Dieu.
« Une des premières personnes exclues ainsi était une femme qui le fut pour avoir épousé un incrédule. Quand son mari apprit le fait, il prit la résolution d'aller entendre M. Bramwell. Il le fit et fut aussitôt profondément convaincu de péché; il chercha le Seigneur de tout son cœur et obtint l'assurance de son pardon, de sorte que dès la première visite que fit M. Bramwell dans la localité qu'il habitait, le serviteur de Dieu eut la joie d'admettre le mari et de réadmettre la femme dans la société.
«J'étais présent, un soir, à la prédication que fit M. Bramwell dans une localité qui avait passé en proverbe pour l'état de mort spirituelle dans lequel elle se trouvait; mais l'Esprit de Dieu réveilla les auditeurs de sorte que vingt-cinq d'entre eux se présentèrent ce soir-là même comme candidats à l'admission dans la société, ce qui produisit un effet merveilleux sur les anciens membres qui furent contraints de chanter :
«  Que les arbres des forêts poussent des cris de joie, jésus ramène à Dieu les pêcheurs. »

«Tandis que l’œuvre de Dieu s'étendait, elle s'approfondissait chez un grand nombre de conducteurs de classes et de prédicateurs laïques qui furent conduits à chercher la sanctification et la puissance du Saint-Esprit. Beaucoup de ceux dont l'amour s'était refroidi, « se repentirent et firent leurs premières œuvres. »
Plusieurs jeunes gens, après avoir obtenu la purification du coeur, s'en allèrent de village en village et de maison en maison appeler les pêcheurs à la repentance; ils les invitaient aussi à venir entendre les prédications et à prendre part aux réunions de prières qu'ils avaient établies. Ils eurent ainsi de grands succès. Ils rencontrèrent beaucoup d'opposition, mais plusieurs de leurs adversaires les plus violents furent amenés à Dieu par leur fidélité.
« Ma dernière entrevue avec M. Bramwell, dit encore M. Bell, eut lieu en 1816. Une grande assemblée de chrétiens s'était réunie pour l'entendre. Dans le chant et dans la prière toute son âme se répandait en une ardente aspiration vers l'immortalité glorieuse. Dans son allocution sur les privilèges du croyant, je me sentis humilié jusque dans la poussière devant Dieu; j'étais honteux de ma nullité à côté de cet homme de Dieu qui évidemment vivait sur le seuil même du sanctuaire éternel. Cependant je fus contraint de m'écrier : « Seigneur Jésus, il fait bon ici. »
« Après la réunion, M. Bramwell me pressa de passer la nuit avec lui et j'acceptai. Pendant notre conversation, il m'apprit que douze des jeunes gens qui avaient été convertis lors du réveil de Sunderland étaient maintenant prédicateurs de l'Évangile.
« Le lendemain matin, entre quatre et cinq heures, j'entendis dans le cabinet d'étude M. Bramwell qui se livrait à la prière selon son habitude. Peu après il vint m'inviter à me joindre à lui, et je n'oublierai jamais ses conseils paternels et ses prières ferventes pour le succès de mon ministère.
« Après le déjeuner, quand je me séparai de lui, il me donna sa bénédiction avec tant d'affection et d'une manière si touchante que, malgré les trente années qui se sont passées depuis lors, j'en ai gardé un souvenir que rien ne pourra jamais effacer.
Oh! que le manteau de cet homme de Dieu tombe sur nous en ce jour ! »

Comme le remarquent les contemporains de Bramwell, il n'y avait pas d'alternance de hauts et de bas dans sa vie spirituelle, son cœur « était fixé en Dieu; » il n'y avait ni faux pas, ni halte dans sa course; entièrement purifiée, son âme croissait d'une façon normale et rapide; les progrès qu'il faisait dans la connaissance et l'amour de Dieu étaient continuels.
Pendant ses deux années de travail dans le Circuit de Sunderland , mille membres furent ajoutés à la société dans ce circuit; et l’œuvre de la grâce fut approfondie et affermie dans une multitude d'autres.


Table des matières

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(1)1 Jean 4/16.

 

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