Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
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TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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HISTOIRE D’UN PUISSANT RÉVEIL
VIE DE WILLIAM BRAMWELL


« MON ÂME EST TOUT AMOUR »

 A la Conférence de 1801, Bramwell fut désigné pour le Circuit de Leeds. Il y commença son ministère le 6 septembre, avec son zèle ordinaire, et Dieu fut tellement avec lui, ainsi qu'avec ses collègues, qu'en deux ans, cinq cents membres furent ajoutés à la Société wesleyenne. Sa correspondance pendant ce temps fut moins étendue que précédemment, mais elle montre, toujours grandissant, la même foi, le même renoncement, le même amour pour les âmes.

Le Révérend Blackett, Conducteur de deux des classes de Leeds, dit qu'à cette époque il semblait que tous les habitants de la ville allaient être convertis; les pécheurs étaient tellement troublés, qu'on voyait les hommes les plus dépravés, les persécuteurs les plus violents, témoigner de la repentance et se mettre à prier. « Je visitai chacune des maisons de la High strett dit le Révérend Blackett, je parlai à chacun du salut de son âme, et il se trouva qu'un grand nombre de personnes dont je n'attendais pas grand chose, avaient la conscience réveillée et cherchaient Dieu en secret. Beaucoup de gens désiraient venir aux réunions de classe mais ne l'osaient pas, parce qu'ils n'étaient pas invités. Ils furent remplis de joie quand je leur dis que je venais chercher les brebis perdues et que je les invitais à venir recevoir instruction dans les réunion, des enfants de Dieu. »


Bramwell écrit de Leeds, à la date du 16 décembre 1801, au Révérend Drake :

« J'ai besoin d'avoir de vos nouvelles, vous pesez beaucoup sur mon cœur et je prie beaucoup pour vous.
«  Vous avez une grande croix à porter, mais vous pouvez la recevoir avec joie de la main du Seigneur; c'est ainsi qu'elle produira une gloire infiniment excellente. Ce n'est que par la prière et la foi que vous serez rendu capable de surmonter la douleur, mais la chose est possible... »
«  O mon frère, le temps est court, il faut que nous le mettions à profit... Je me suis de nouveau consacré à Dieu pour être à Lui en sacrifice continuel et qu'il soit mon tout en toutes choses. Je vis avec Lui et j'attends chaque jour son appel. «  Mon ami monte plus haut, » dira-t-il bientôt.
« Je n'ai pas toujours recueilli tout le fruit que j'aurais pu recueillir des croix que Dieu m'a envoyées j'en suis honteux, confondu, et je me prosterne devant le Seigneur dans la plus profonde humiliation.
«  Ma femme est véritablement consacrée au Seigneur et notre petit John est une joie pour nous. Beaucoup d'âmes ici et dans d'autres localités du circuit se tournent vers le Seigneur. Cependant l'ennemi me tente souvent; il voudrait me faire abandonner tout mon travail. Lisez, veillez, priez; en toutes choses, soyez comme l'apôtre Paul. »

Le 30 novembre 1802, Bramwell écrivait de Leeds, à son ami Taft, une lettre qui a trait à la crise dont nous venons de parler; nous en extrayons quelques lignes :

« Je suis toujours témoin de grandes choses à Leeds; beaucoup d'âmes sont sauvées dans la ville, pas autant dans la campagne. Nous avons eu dans une des rues de la ville une oeuvre comme j'en ai rarement vu : beaucoup de ceux qui étaient les pires sont devenus les meilleurs.

« Je n'ai pas le secours dont j'ai besoin, et je me dis parfois : « Malheur à moi! car je suis assiégé par toutes les puissances de l'enfer. » Vous seriez bien surpris si vous saviez quelles machinations j'ai découvertes; on voulait empêcher notre victoire sur le Prince des ténèbres, cependant la main de Celui qui déjoue les manœuvres de l'ennemi se fait sentir. Mais l'ouvre n'a pas pris l'extension que je désirais; j'en pleure et j'attends la délivrance.
Jamais je n'ai autant vécu avec Dieu qu'à présent. Je puis dire que ma vie est une prière semblable souvent à une agonie. J'attends constamment l'appel de Dieu qui me fera monter plus haut; cependant je pense parfois que pour moi la plus grande œuvre est encore à faire. Oh ! que Dieu me garde prêt pour la vie comme pour la mort ! »

A la Conférence de Manchester en 1803, Bramwell fut nommé prédicateur itinérant du Circuit de Wetherby. Il avait alors quarante-quatre ans. Pendant huit ans, il avait travaillé dans des districts populeux, où les sociétés étaient importantes, les congrégations nombreuses et l’œuvre étendue, souvent glorieuse; il se trouvait maintenant au milieu d'une population rurale relativement peu nombreuse, et son action paraissait fort restreinte. Mais c'est parfois dans l’ombre que le serviteur de Dieu se développe le mieux. II devait en être ainsi, pendant un an, pour Bramwell dont la vie était une prière continuelle. Il écrit de Wetherby à un ami intime :

« Le temps est maintenant venu pour moi d'être façonné comme il convient pour occuper la place dans la gloire où Dieu va m'appeler. Je combats chaque jour de toute mon âme; et jamais je n'ai joui d'une plus grande puissance et d'un plus grand amour. Je vois des âmes arriver au salut à peu près chaque soir. Mais dans quel état de mort est ce circuit! chaque jour je suis dans l'agonie pour obtenir le réveil de quelques âmes. »
« Mon âme est toute amour ! gloire à mon Sauveur ! » dit-il dans une autre lettre datée de Wetherby.


A son ami Drake, il écrit:

« Nous sommes tous bien et beaucoup d'âmes sont sauvées. Le circuit de Wetherby est confortable, mais petit; notre action y est fort limitée. On me sollicite vivement de me rendre dans un circuit plus important et je devrai probablement me rendre à cet appel.
« Mon cher frère, ma vie est une prière continuelle. Je vous assure que je suis comme dans le ciel. Le ciel, c'est le Seigneur. »
«  Nous avons eu dimanche passé une grande réunion dans une grange d'une vingtaine de mètres de longueur. Il y vint des personnes de presque toutes les communes du Yorkshire. Je n'ai, je crois, jamais vu un plus grand nombre d'âmes être remplies du Saint-Esprit; il y eut, en outre, beaucoup de pécheurs qui reçurent le pardon de leurs péchés.»

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«  JE SUIS MOINS QUE RIEN »

 

La Conférence de 1804 jugea comme beaucoup des amis de Bramwell; elle pensa qu'il devait être placé dans un circuit plus important, aussi l'appela telle à celui de Hull, ainsi que Walter Griffith et Samuel Taylor qui étaient comme lui, des hommes « remplis de foi et du Saint-Esprit. »

Bramwell travailla deux ans avec grand succès dans ce nouveau circuit et vit de quatre à cinq cents nouveaux membres s'ajouter à la Société wesleyenne. Aucune croix n'était pour lui trop lourde, aucune privation trop rude, aucun service trop pénible, quand il s'agissait de sauver des âmes.

En octobre 1804, il écrit de Hull :

« J'ai eu trois semaines d'agonie, mais maintenant je vois le Seigneur à l’œuvre. Depuis quelque temps le ne prêche plus sans voir quelque fruit de mon travail. Le Seigneur sauve des âmes. Oh! que rien ne vienne y faire obstacle. Priez, priez beaucoup pour moi! Que le Seigneur vous bénisse! »
« Trois semaines d'agonie, » aussi ne nous étonnerons-nous pas que ses armes aient été « puissantes» pour renverser les forteresses de l'ennemi ». Cette même puissance, il la désirait ardemment pour ses frères. Nous lisons dans une lettre qu'il écrit le 29 novembre 1804 :

« Mon cher frère Cranswick,

« Je pense chaque jour à vous et à votre famille. J'ai besoin souvent de savoir comment vous êtes tous. Satan usera de mille moyens pour refroidir notre amour; il fera tout ce qu'il pourra pour donner à toutes choses le plus triste aspect; puis il nous dira que nous ferions aussi bien d'abandonner notre oeuvre... Mais, bien que nous ne puissions sauver tout le monde, ni peut-être beaucoup de personnes, il n'en est pas moins vrai qu'une seule âme a la plus grande importance. Les églises, quoique petites, ont une valeur infinie. Rappelez-vous comment vous avez été sauvé, aussi ne négligez jamais la moindre prière. C'est en priant continuellement que nous conservons la, grâce : j'en suis plus convaincu que jamais. Oh! abandonnez tout à Dieu, qu'il ait tout! Votre chère femme et vos précieux enfants sont à lui; remettez-les entre ses mains chaque matin, faites cet acte à genoux. Dieu vous répondra; il aplanira votre chemin et vous verrez sa gloire.

« Je sais, cependant, que ce n'est que par un combat continuel que nous pouvons rester debout au milieu de l'incrédulité générale. Faites toute l’œuvre que vous avez à faire dans votre maison, avec le moins de paroles possible. Soyez toujours bon avec tous, même avec les ingrats. Vous en retirerez les plus grandes bénédictions. Vivez pour Dieu, en toutes choses; soyez entièrement abandonné entre ses mains. Je désire vous voir bientôt. Que chacun de nous porte ses frères à Dieu, et ne brisons jamais les liens célestes qui nous unissent ! »

Le 30 mai 1805, Brarnwell écrit de Hull à M. John Angrave :

«Mon cher père dans le Seigneur jésus,

« J'ai été tout réjoui en recevant des nouvelles de vous et de votre famille. J'ai confiance que vous marchez toujours dans le même chemin et que vous avez toujours les mêmes sentiments. J'ai été souvent édifié en méditant ces paroles de saint Jacques qui nous parlent du « Père des lumières chez qui il n'y a ni changement ni ombre de variation. » Quelle révélation ! Quelle certitude de recevoir le plein salut !...Prenez donc et efforcez-vous de prendre le tout. La prière continuelle sera le moyen ;heurtez, heurtez souvent et fort, allez avec assurance; ne dites pas, j'y suis allé ce matin, ce soir; allez à Dieu continuellement...
« Je suis moins que rien, et cependant je sens en moi un grand accroissement de l'amour et de la puissance de Dieu. Je vous retrouverai bientôt là où il n'y aura plus de séparation. Que le Seigneur dirige toutes choses pour sa gloire ! etc. »

Le 20 juin il écrit: «  Marcher, voir, parler, souffrir dans le Seigneur, c'est le ciel sur la terre. Dans la gloire, il n'y aura pas la plus petite chose qui ne soit en Dieu...»

Les progrès de Bramwell dans l'amour, la lumière et la puissance de Dieu sont encore affirmés dans la lettre suivante adressée à William Burrows, un de ses amis intimes qu'il s'efforçait d'encourager :

« Hull, 27 novembre 1805 »

« Que la grâce vous soit multipliée ainsi qu'à toute votre famille. J'ai pensé à vous presque chaque jour...

« Oh! la patience de Dieu ! Combien il est opposé à notre destruction ! et prêt à pardonner, à bénir, à nous purifier de tout péché! Bien plus, à nous purifier de toute notre vieille nature! Il n'est jamais fatigué d'encourager ses enfants et de les remplir de son Esprit. Je suis émerveillé de son amour...

«  Combien l'incrédulité déshonore son nom ! Hésiter, ne fût-ce qu'un instant, dans la confiance en Lui, quel outrage envers sa personne ! Je suis de plus en plus choqué à la pensée de l'incrédulité. Le péché, la mondanité, les ténèbres, la mort, en voilà l'effet immédiat; tandis que la vie, la lumière, la sainteté, le ciel, sont les fruits de la foi.

« J'ai confiance que vous persévérez dans vos efforts, que vous courez, que vous combattez, que vous croyez, que vous êtes un homme faible qui a été rendu puissant, un pauvre rendu riche, un malheureux qui a été mis en état de se réjouir éternellement...

« Ne faiblissez jamais, quand même d'autres autour de vous cèdent. Rester debout, même seul, c'est la plus grande gloire.

« Je bénis Dieu, je fais des progrès dans la grâce, je vis dans l'union avec jésus, je suis plus près que jamais du trône. Satan me poursuit toujours davantage, il veut détruire les fruits de notre travail; mais je le combats journellement et j'ai l'espoir de le vaincre. Je vois le Seigneur faire son oeuvre; il opère plus puissamment qu'au commencement mais l’œuvre n'est pas encore générale. Des âmes sont sauvées; mais combien il me tarde de voir davantage ! Quand je prêche, je suis plus que jamais rempli de la Puissance d'En Haut! Priez, priez, priez pour moi ! »



Le 30 mai 1805, Bramwell écrit :

« Le Seigneur est avec nous, il émonde, il taille, il plante. Quelques âmes sont sauvées dans nos réunions. »

Un mois après, il dit encore :

«  Dieu opère dans notre circuit, Dans une localité quarante personnes se sont jointes à notre société; plusieurs étaient des catholiques romains; dans le nombre se trouve un beau jeune homme qui était clerc d'un prêtre, ce qui a fort irrité les gens de son Église. »

Le 16 décembre 1805, il écrit :

« Je suis plus que jamais uni à Dieu. Je vois des âmes arriver au salut, mais l'oeuvre n'est pas générale. »

Le 6 janvier 1806, il peut enfin écrire :

«  Le salut, la flamme de l'amour brille maintenant de toutes parts à Hull. Je connais que nous ne pouvons pas jeûner et prier en vain. »

Bramwell n'en dit pas davantage ; mais de tout ce que l'on pouvait souhaiter de connaître, c'est là le point capital. Un réveil général des âmes vint donc couronner ses efforts pendant le dernier semestre de son activité dans le Circuit de Hull.

Plusieurs exaucements à ses prières et à celles de ses amis furent notés pendant les deux ans qu'il passa dans ce circuit.

A la suite d'une chute, M. Brayshaw, de Hull, se trouva dans un état désespéré. La gangrène l'envahissait, et l'on n'attendait que sa mort. Il prit en conséquence, congé des siens et leur donna ce qu'il croyait être sa dernière bénédiction. A ce moment, Bramwell et son collègue Griffiths vinrent le voir, et Mme Brayshaw leur recommanda de prier dans la réunion de chrétiens où ils se rendaient. Ils le firent; et pendant qu'ils le faisaient une effusion extraordinaire du Saint-Esprit; était accordée à l'assemblée. M. Brayshaw entra aussitôt en voie de guérison et fut bientôt entièrement rétabli. Pour sa famille et ses amis, la réponse aux prières fut évidente.

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LE VRAI REPOS

 

En 1806, Bramwell fut nommé prédicateur de l'important Circuit de Sunderland. Il y fut reçu avec une affection toute particulière. « Nous avons une trop belle maison, écrit-il peu après son arrivée à Sunderland, et les amis ici sont trop bons pour nous; j'ai beaucoup à veiller, à prier et à jeûner, de peur que les bonnes choses ne causent notre ruine. »

Les doctrines pernicieuses d'un certain M. Cooke et ses pamphlets qui avaient été fort répandus, avaient profondément divisé les sociétés du circuit et avaient fait un mal considérable. Bramwell pensa que la meilleure manière de combattre le mal, était d'annoncer pleinement la vérité sans parler de l'erreur. Il ne fit donc aucune controverse et prêcha d'emblée et hardiment un « plein et entier salut » offert présentement et gratuitement à tous. Il n'avait d'autre objet en vue que de sauver les âmes, sauver les chrétiens de l'esprit de dispute qui s'était emparé d'eux. Aussi s'efforça-t-il de répandre partout l'esprit de prière, ce à quoi il réussit.



Dès le commencement de ses travaux dans ce nouveau circuit, il écrit à un de ses collègues :

« Je suis à présent adonné à la prière. L'esprit et les doctrines de Cooke ont aveuglé le peuple; ce circuit donne cependant de grandes espérances. Les foules viennent entendre la prédication de l'Évangile et les yeux commencent à s'ouvrir. Dans l'agape que nous avons eu dimanche passé, Dieu nous a accordé une abondante effusion de son Esprit; c'était une vraie averse : dix personnes sont arrivées à la glorieuse liberté des enfants de Dieu»

Un réveil général ne tarda pis à se manifester.

«L'oeuvre devient de plus en lus profonde dans tout le circuit; quand j'y suis arrivé, on ne connaissait rien de la sanctification entière; et, à ce sujet, j'ai encore lieu de gémir; mais j'ai formé un groupe de chrétiens choisis et j'espère que tous recevront la bénédiction. Priez pour moi que je puisse faire toute la volonté de Dieu. Je pense que ma femme a une plus puissante foi que moi ; toutes ses classes sont embrasées du feu de l'amour divin. »

Au bout d'une année, cinq cents nouveaux membres, dans le Circuit de Sunderland, étaient entrés dans la société.

« La paille, le foin et le chaume de Cooke ont été maintenant balayés, écrit Bramwell.
Quarante soldats ont été convertis, et un bon nombre ont abandonné leurs habitudes mondaines pour entrer dans les classes. »

Cette oeuvre excellente se continua et, dans tout le circuit, un grand nombre d'âmes furent ajoutées aux églises.

Dans une lettre adressée par Bramwell au Rév. Dunn, le 7 février 1807, nous lisons :

« Environ deux cents personnes se sont jointes à nous pendant ce dernier trimestre, et parmi elles soixante soldats, lions qui ont été changés en agneaux. J'admire l’œuvre de Dieu parmi ces hommes. Nous en avons maintenant soixante et dix dans nos classes; et ces gens ont prouvé qu'ils étaient tout à fait changés. Le réveil commence en plusieurs localités. A Durham nous avons jeté les fondements d'une nouvelle chapelle.

«Satan m'assaille avec une violence extraordinaire; et cependant je grandis dans la grâce de Dieu. Mon cher frère, remettez toutes choses entre les mains du Seigneur et votre chemin sera aplani, votre âme sera vivifiée et vos travaux seront couronnés de succès. Le temps est court, tout ici-bas menace ruine; mais Dieu est et sera avec nous. Priez pour moi. J'ai confiance que j'aurai toujours raison de vous aimer en jésus. »

Bramwell recherchait si ardemment le salut des pêcheurs, qu'il arrêtait souvent les personnes dans les rues pour leur parler du salut de leur âme. La gloire de Dieu était sa préoccupation constante.
Passant la nuit avec un de ses collègues chez un excellent frère, Bramwell apprend que la famille de son hôte est dans une grande anxiété. Le propriétaire veut qu'elle évacue la maison et il n'y a pas moyen d'en trouver une autre convenable. Bramwell et son collègue prient jusqu'à l'aube. Le lendemain toute difficulté est aplanie, et l'hôte reconnaît que « la prière fervente du juste a une grande efficacité. »

A peu près à la même époque notre ami écrit à William Burrows :

« Je suis affligé de ce que mon amour n'est pas plus puissant et de ce que le ne suis pas plus semblable à notre Sauveur... je me jette à ses pieds avec honte. Comment se fait-il qu'une seule âme ayant un si grand prix, que Dieu étant si grand et l’éternité si proche, nous n'en soyons pas davantage émus? Peut-être pourrez-vous répondre à cette question.


« La vérité, sa profondeur, la grandeur des promesses de Dieu, ce sont des choses qui me submergent entièrement; je suis perdu dans l'admiration et la louange. Mon âme pénètre en Jésus-Christ. Sa parole me saisit plus fortement que jamais. Oh i combien je puis lire, pleurer, aimer, souffrir! Oh! oui, que ne pourrais-je souffrir, quand je vois le Seigneur comme je le vois maintenant! Être justifié est une grande chose; être purifié est une grande chose; mais qu'est-ce que la justification et la purification comparées à la grâce d'être ainsi incorporé à Sa personne?
Le monde et tout son bruit a entièrement disparu et l'âme porte la pleine empreinte de l’image de Dieu...»

« O mon cher frère, priez, priez, persévérez dans la prière, plaidez avec Dieu, pleurez et gémissez dans la prière et la supplication. Vous connaissez le chemin; le Seigneur vous a montré son grand salut; vous ne pouvez pas rester en repos comme les autres et être heureux; non! vous devez tout obtenir, rien moins que toute la bénédiction ne peut mettre votre esprit en repos. Ne vous relâchez en rien!... »

Si l'âme sanctifiée n'a plus à « lutter contre la chair et le sang, » elle n'en est pas moins assaillie par «les dominations, les autorités, les princes de ce monde de ténèbres, les esprits méchants qui sont dans les airs. » (Eph. 6/12)

L'ennemi sera même d'autant plus terrible au dehors, qu'il aura perdu toute position au dedans. C'est ce qu'éprouvait Bramwell, les fragments de lettres suivants en donnent mainte preuve :

«Ces derniers temps mes regards ont pénétré plus profondément dans l'Evangile. Nos corps sont «  les temples du Saint-Esprit » : je suis convaincu que, quant à notre corps particulièrement, notre gloire est peu de chose en comparaison de ce qu'elle pourrait être. Il est nécessaire au plus haut point d'être pur quant à l'homme extérieur. Il faut pour cela être dans la prière continuelle, les yeux toujours fixés sur Jésus-Christ...
«  Quant à rechercher la gloire qui vient des hommes, le monde, ou quant à se rechercher soi-même, cela est devenu si choquant pour moi, que je m'étonne que nous ne tombions pas tous morts quand si peu que ce soit d'un pareil péché vient à se produire parmi nous.
« Quand je fais de la peine au Seigneur, j'en ai immédiatement conscience, l'Esprit me le dit... Mon âme est sujette à la paresse; et je dois prendre de la peine, je vous assure, pour que tous mes devoirs soient faits aussi vite que possible.
« Je suis aussi fort corporellement que je l'ai jamais été, mais ma vue baisse rapidement : c'est un coup retentissant frappé à ma porte. »
« La guerre pour moi se prolonge, je suis entouré des puissances des ténèbres. Mes tentations à me relâcher, à mettre moins d'ardeur et de travail dans la prédication et la prière, sont plus grandes que jamais. Les invitations que je reçois de beaucoup d'amis fortunés sont plus nombreuses ici, à Sunderland, que dans toutes les localités que j'ai habitées précédemment, et ces invitations tendent à produire ce relâchement. Mais je reste dans le Seigneur, je demeure ferme en Lui. Je suis gardé par la puissance de Dieu; de cela, j'ai pleine certitude. Je grandis et je deviens plus petit; je suis ! plus honteux de moi-même, plus dépendant de non Père céleste que jamais. Ma communion avec Lui est devenue plus étroite, plus constante; et mon amour pour Lui, plus puissant. Quant à ma prédication, je suis peiné au plus haut point : elle est tellement au-dessous de son sujet, la rédemption, le plein salut ! Je tremble autant que jamais en présence de mes auditeurs. »

Dans une lettre datée de 1807, Bramwell montre la grandeur des bénédictions dont il jouit et il exprime l'ardent désir que ses frères aient part aux mêmes grâces :

« J'espère que vous conserverez toute votre foi et toute votre patience. Plus nous nous approchons de Dieu, plus nous devenons conscients du moindre péché et de la moindre tentation. Ce qui pour moi est le meilleur, c'est de demeurer continuellement dans le Seigneur. Sentir que tout lui est abandonné, qu'on dépend de lui pour toutes choses, qu'on est un avec lui, et ne jamais être distrait de sa présence, c'est le ciel continuellement sur la terre.
« Être constamment prêt pour la gloire : tel est, en effet, notre privilège. Oh ! quel grand salut ! Tout ce qui est mauvais a été enlevé, toute grâce est obtenue, l'enfer est vaincu et Christ est sans cesse glorifié ! »

Le 20 mars de la même année, il écrit encore de Sunderland :

« Mon cher frère,
«Il y a quelques temps que je pense à vous écrire, car je n'oublie pas mes amis; au contraire, je me sens toujours plus uni à eux et parfois je désire beaucoup les voir, afin que nous puissions, eux et moi lutter ensemble les uns pour les autres dans la prière et recevoir du Seigneur une grande puissance pour accomplir notre œuvre. Encore un peu de temps et la bataille sera gagnée. Nous devons vaincre pleinement par le sang de l'Agneau. La vieille nature doit être détruite. Le Seigneur qui a créé le monde d'un mot, peut d'un mot nous sauver; et l'incrédulité seule peut empêcher notre plein salut.
« Oh! combien la vie est douce, calme et sereine quand toute guerre contre le péché et le mal intérieur est terminée !
«  Priez ! oh ! Priez ! mon frère. Ne vous dessaisissez jamais, jamais, de la pleine bénédiction que vous avez reçue. Je suis étonné que nous ne prions pas davantage et même que nous ne vivions pas à chaque instant comme sur le bord du royaume éternel...
J'espère que vous passerez au travers des choses périssables les yeux fixés sur celles qui sont d'En-Haut.
« Quand nous sommes purifiés du péché, il semble que nous ne faisons que commencer à vivre; se reposer alors sur Dieu, n'être jamais distrait par les choses de la terre, croître de toute façon en « Celui qui est la tête» ne jamais voir ni sentir que Lui, faisant tout en Lui et pour Lui, c'est le ciel commencé sur la terre...


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