CEUX QUE TU CACHES
Le Cantique des
Cantiques
SECTION IV : Chapitres V : 2, VI: 3
CHAPITRE XII
Communion avec
Christ
« Afin
que je le connaisse, lui, et la puissance
de sa résurrection, et la communion
de ses souffrances étant rendu
conforme à lui en sa mort.
»
(Phil. IlI : 10.)
«
J'étais endormie, mais mon coeur
veillait; c'est la voix de mon
Bien-Aimé qui frappe.
»
(Ch. V : 2.)
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LE Cantique des Cantiques nous donne divers
aspects de « Celui en qui demeure toute la
plénitude de Dieu le Père ». Le
Saint-Esprit projette la lumière sur divers
points pour révéler parfaitement le
Modèle. Car le racheté doit
être rendu conforme à son
image.
D'abord, Il est montré comme le
Roi qui prend possession du trône dans le
coeur, et détermine la volonté
à se soumettre à celle de
Dieu.
Puis, nous le voyons comme le
Ressuscité qui, dans la gloire, invite
l'âme à sortir d'elle-même pour
se réfugier au Calvaire. dans ce Rocher
frappé pour elle, son Seigneur
crucifié et ressuscité.
Ensuite, le voici comme le
Bien-Aimé. Il se réjouit à
cause de celle qui, cachée en lui, vit d'une
vie nouvelle. Le Bien-Aimé
énumère les caractéristiques
de cette vie, et comment elle est manifestée
aux autres.
Après, il se révèle
lui-même comme « l'Homme de douleurs
» et il invite l'âme à prouver sa
vocation céleste en suivant son Seigneur sur
le chemin de la souffrance, pour être rendue
conforme à Celui qui a été
immolé: l'Agneau de Dieu.
Bien que le Fils unique du Père
ait été fait héritier de
toutes choses, bien qu'il fût la splendeur de
la gloire du Père et l'image empreinte de sa
Personne
(Hébr. 1: 3), il a pris notre
humanité, « et il a appris
l'obéissance par les choses qu'il a
souffertes », « ayant été
rendu par fait par la souffrance »
(Hébr. Il: 10). Comme le
Maître, le disciple doit être rendu
parfait par la souffrance. « Nous sommes
héritiers de Dieu et co-héritiers de
Christ, si toutefois nous souffrons avec lui, afin
que nous soyons aussi glorifiés avec Lui
»
(Rom. VIII : 17).
Et maintenant l'âme nous
révèle son expérience
spirituelle, à ce moment précis, par
ces mots: « je dormais, mais mon coeur
veillait. » Son être tout entier
appartient au Bien-Aimé et il est sous la
direction du Saint-Esprit. Elle se sait
cachée dans l'anfractuosité du Rocher
: la blessure ouverte par la lance du soldat
romain. Par là, le moi a été
détrôné, et elle peut dire avec
l'Apôtre : J'ai été
crucifiée avec Christ.
« Ce n'est plus moi qui vis »
(Galates II: 20). Le Seigneur demeure
en elle; il l'environne et la garde dans un calme
infini. Rien ne peut troubler son repos, elle
connaît une paix parfaite appuyée sur
lui. Le fruit de l'Esprit est amour, joie, paix,
patience, douceur, bonté,
fidélité, bénignité,
possession de soi
(Gal. V: 22). Ce fruit de l'Esprit
est si visible en elle qu'elle est comparée
à un jardin arrosé, à une
source d'eau qui ne tarit pas
(Esaïe LVIII: 11). Les eaux
vives jaillissent spontanément et avec tant
d'abondance qu'elle peut secourir les coeurs
souffrants que le Saint-Esprit conduit vers
elle.
La collaboration qu'elle apporte au
Seigneur est, en définitive, celle du
sarment. Elle demeure en lui, et c'est lui qui
donne le fruit. Il lui semble parfois qu'elle n'est
que le témoin de l'oeuvre
du Bien-Aimé qui agit par elle. Plus de
combat, plus d'effort, elle est comme endormie
concernant son activité propre. Cependant,
elle veille, prête à saisir la moindre
indication de sa volonté, car son unique
désir est toujours de le connaître:
« Afin que je le connaisse, lui..., pour
parvenir, si je puis, à la
résurrection des morts. Non, que J'aie
déjà atteint le but, ou que je sois
déjà parvenu à la
perfection..., mais je cours vers le but, le prix
de la vocation céleste... »
(Phil. III: 10, 14).
La Voix du Fils de Dieu
« C'est
la voix de mon Bien-Aimé qui
frappe. » (Ch. V : 2).
|
L'âme n'avait pas su le
reconnaître quand il s'était
présenté à elle comme le
Ressuscité. Mais maintenant, dans
l'intimité de sa communion, elle a appris
à discerner rapidement sa pensée
(Esaïe XI: 2, A. V.). Un regard,
un mot, suffisent entre ceux qui s'aiment;
cependant, ce sont des signes inintelligibles pour
les étrangers. Elle connaît sa voix,
et cette fois elle discerne en celle-ci comme un
nouvel appel, car il s'y trouve comme le bruit de
quelqu'un « qui frappe ».
L'Appel de l'Homme de douleurs
«
Ouvre-moi ma soeur, ma tête est
couverte de rosée, mes boucles sont
pleines des gouttes de la nuit.
»
(Ch. V : 9).
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Il y a ici une allusion à l'agonie de
Gethsémané
(1) lorsque les
gouttes de sang tombaient du front du Seigneur
jusqu'en terre
(Luc XXII : 44). Et c'est sous ce
jour qu'on peut
interpréter l'appel du Seigneur et la
réponse de l'âme.
Puisqu'elle est unie à lui en sa
résurrection, il se révèle
à elle comme le Rejeté, le
Méprisé, afin qu'elle partage son
lot. Il a été et il est celui que le
monde rejette: autrefois, lorsqu'il revêtit
notre humanité, et maintenant. Puisqu'elle a
accepté de le suivre, elle sera aussi
rejetée en un monde qui hait le Sauveur, si
elle reste fidèle, marche sur ses traces, et
se rend conforme à lui. « je vous ai
choisis dans le monde, c'est pourquoi le monde vous
hait »
(Jean XV: 19, A. V.).
Quelle leçon se dégage
pour nous de ce passage ? Apparemment, le
Bien-Aimé est au-dehors : « Ouvre-moi,
ma soeur », demande-t-il. C'est comme s'il
disait : « Tu as ouvert ton coeur au Roi, au
Seigneur ressuscité; maintenant, ouvre-le
à celui qui est meurtri, frappé par
Dieu, plongé dans la souffrance. Ouvre-moi,
afin de pouvoir communier à mes souffrances
et participer à ma gloire. »
« Ouvre-moi. » C'est toujours
volontairement et par un libre-choix que la
rachetée doit suivre le Bien-Aimé.
Aussi, il lui montre le chemin de la
préparation nécessaire pour
régner avec lui.
Pour bien des enfants de Dieu, cet appel
du Seigneur est absolument inattendu. Car ils ont
eu la vision du Calvaire et de leur identification
avec le Seigneur en sa mort. N'est-il pas leur
Substitut ? Et ils sont convaincus de n'avoir plus
rien à apprendre du Calvaire. Ils
s'attendent (et ils ont raison) à une
connaissance toujours plus grande du Seigneur
ressuscité et glorifié. Mais leurs
yeux ne se sont pas encore ouverts au fait qu'ils
ne connaîtront la puissance de sa
résurrection qu'en entrant dans la communion
de ses souffrances, et en devenant conformes
à lui en sa mort
(Phil. III : 10).
L'âme rachetée doit vivre
quelque temps dans l'union au Seigneur
ressuscité avant d'avoir la force de se
réjouir d'être jugée digne
« d'achever de souffrir ce qui manque aux
souffrances de Christ pour son Corps qui est
l'Église »
(Col. I: 24).
« La souffrance du chrétien
ne peut faire d'aucune manière la
propitiation du péché. Ce serait
jeter le déshonneur sur l'oeuvre de Christ
que de prétendre cela. Cependant, ses
souffrances, comme membres du Corps, sont
assimilées à celles du Chef «
qui est pendu au bois ». Le supplice de la
Croix dura six heures. Une heure est laissée
pour l'Épouse, ce qui donne le total de
sept, le nombre parfait. « Ne pouvez-vous
veiller une heure avec moi ? »
(Matt. XXVI : 40). Law.
- Avec Jésus, à table,
nombreux ceux qui prennent place.
- Encore quelques disciples avec Lui
jeûneront.
- Mais que survienne la douleur,
- Que la coupe d'affliction
déborde,
- Dans le Jardin, à peine
quelques-uns veilleront,
- De ceux qui, cependant, ont chanté
le Cantique...
- Mais pour l'âme qui parfaitement
aime
- Que survienne bonheur ou douleur,
- Son plus cher trésor, elle
considère,
- Comme appartenant d'abord à son
Seigneur.
- Mon Sauveur, toi qui m'as tant
aimé,
- Fais-moi la grâce de t'aimer ainsi.
»
.
CHAPITRE XIII
L'âme
rachetée hésite a répondre
à l'appel du Bien-Aimé
« Celui
qui aime sa vie la perdra, celui qui hait
sa vie la retrouvera pour la vie
éternelle. » (Jean XII: 25.)
« J'ai
déposé ma robe, comment la
revêtirais-je? J'ai lavé mes
pieds, comment les souillerais-je ? »
(Chap. V : 3.)
|
QUEL étrange appel le
Bien-Aimé fait retentir ! Quelle
étrange révélation de soi il
donne! Aucune beauté dans l'Homme de
douleurs, aucun rayonnement extérieur de sa
gloire, et les hommes se détournent de lui
(Esaïe LIII: 3). Il a
été méprisé,
frappé par Dieu, affligé
(v. 4).
On a dit que tous les martyrs ont une
apparence ignominieuse pendant leur supplice. Et
que si la Croix était
dépouillée de la gloire que des
siècles d'adoration ont projetée sur
elle, nous discernerions plus nettement la honte de
ce supplice, toute son horreur et l'abaissement
qu'il inflige. Les disciples n'avaient jamais
imaginé la possibilité d'un semblable
martyre pour leur Maître, bien que celui-ci
eût fait le possible pour les y
préparer. Aussi, quel effondrement quand
l'orage éclate! Trahison, condamnation,
crucifiement, tombent sur eux comme autant de coups
qui leur broient le coeur et les assomment. Rester
fidèle en cet instant, ce serait pour eux
faire le sacrifice de leur vie. Nous pouvons
difficilement mesurer l'immensité de leur
douleur, de leur désarroi, quand ils
abandonnèrent leur Maître et
s'enfuirent.
Il y a un moment, dans la vie de
l'âme rachetée où celle-ci peut
discerner tout ce que va lui coûter la
volonté de suivre Jésus, où
elle comprend ces paroles: « Être rendu
conforme à Christ en sa mort. » Alors,
tout s'effondre autour d'elle. jusque-là, sa
pensée s'était étendue avec
complaisance sur ce qu'elle avait reçu de
Christ. Et elle avait perdu de vue que le disciple
n'est pas plus que son Seigneur, et que le Christ
crucifié a besoin de disciples
crucifiés.
Maintenant, elle discerne la Croix et
elle recule; ce n'est point sa volonté qui
fléchit, mais son humanité
(2). Il est aussi
probable qu'elle pense à son
Bien-Aimé, au témoignage qu'elle lui
a rendu et par lequel Dieu a été
glorifié. Si elle doit le suivre dans le
chemin de la douleur, comment le montrera-t-elle
aux autres dans la gloire ? Le Seigneur ne doit-il
pas attirer à lui, et être
présenté de façon à ce
qu'il attire les âmes ? Comment la douleur et
l'affliction pour. raient-elles attirer! De plus,
il lui est pénible d'avoir à quitter
l'état où elle est parvenue;
où cela la conduirait-il de répondre
à ce nouvel appel ? Ne peut-elle rester au
point où elle est parvenue! Telle qu'elle
est déjà, on la recherche, et Dieu
l'emploie pour communiquer sa vie à
d'autres. La gloire d'En-Haut demeure si
manifestement sur elle que les coeurs lassés
regardent vers Lui.
Si elle entre dans le chemin de la
croix, les âmes dans la peine viendront-elles
encore à elle ? Et le scandale de la croix,
la véritable croix, avec tout ce qu'elle
implique de sacrifice et de séparation,
pourra-t-elle jamais attirer la foule ? Ces
pensées se présentent à elle
tandis qu'elle écoute la voix du
Bien-Aimé.
Notez les expressions qu'emploie le
Bien-Aimé: il la nomme sa soeur, son amie,
sa colombe, sa parfaite (R. V.). Il omet le titre
d'épouse.
Sa soeur, puisqu'elle fait la
volonté de Dieu; son amie,
puisqu'elle est dans ses
conseils; sa colombe, car elle est cachée
dans l'anfractuosité du Rocher; sa parfaite,
puisque son coeur est tout entier à lui.
L'omission implique-t-elle que sa réponse va
décider de l'avenir, et montrer si, oui ou
non, elle a compris la céleste vocation ?
Si, oui ou non, elle veut saisir ce pourquoi elle a
été saisie par Christ ? Le Seigneur
le sait. Mais, craignons de nous priver de sa
Grâce. Courons vers le But, le prix de notre
céleste vocation.
La réponse de l'âme
rachetée laisse voir ce qui lui manque, et
qu'elle a besoin d'être rendue plus conforme
au Seigneur en Sa mort. Le moi rampe autour d'elle,
bien qu'elle ne semble pas en être
consciente.
Elle semble s'approprier ce que Dieu a
manifesté par elle, comme s'il y avait
là quelque propriété
personnelle à garder jalousement de toute
souillure. « J'ai enlevé ma robe
», dit-elle, ce qui nous rappelle
Élisée ôtant ses
vêtements et les mettant en pièces
avant de prendre le manteau d'Elie
(II Rois II: 12). Image de l'Esprit
du Seigneur qui revêt l'âme
débarrassée des entraves
terrestres.
Et, conviée à devenir plus
conforme au Modèle dans la voie de
l'ignominie et du mépris, elle recule. Elle
est déjà allée jusqu'à
la croix, dit-elle; elle y a déposé
les vêtements de la vie naturelle. Elle peut
dire avec l'Apôtre: J'ai été
crucifiée avec Christ, crucifiement qui est
à la base de la vie nouvelle
(Galates II: 20). Et cependant, elle
ne comprend pas tout à fait l'appel du
Bien-Aimé. Ce n'est pas à
dépouiller le vieil homme avec ses
convoitises qu'il la convie
(Col. III : 9, 10), mais à
entrer dans la communion de ses souffrances pour
être rendue conforme à
l'Agneau.
Elle doit apprendre, plus et mieux
qu'elle ne l'a fait jusqu'ici, tout ce qu'implique
dans la pratique cette conformité avec Celui
qui est l'Agneau immolé. « Mort avec
Christ », dit l'Apôtre, « ... nous
portons toujours, partout, dans notre corps, la
mort du Seigneur Jésus, afin que la vie de
Jésus soit aussi manifestée dans
notre corps »
(II Cor. IV : 10).
L'âme a enlevé sa robe, il
est vrai. Mais la question:
« Comment la remettrais-je ? »
aura une prompte solution si
l'appel du Bien-Aimé reste
sans réponse. Il n'y a point de degré
dans la vie spirituelle dont le racheté ne
puisse s'évader promptement pour retourner
en arrière, et réédifier ce
qu'il a détruit
(Galates II: 18, C. H.).
Quelles que soient les
bénédictions qui reposent sur le
service, la puissance d'En-Haut dépend d'un
constant renouvellement de vie divine, et de
l'obéissance absolue aux directions du
Seigneur. Le moindre recul permet le retour de la
vie naturelle, ce qui est vite suivi de
défaites et de péché.
Le combat de la foi consiste à
demeurer ferme à tous les degrés
successifs de la vie dans les lieux célestes
(car chaque nouvelle étape franchie est
aussitôt contestée par les
légions d'esprits mauvais) et, après
avoir tout surmonté, demeurer ferme
(Ephés. VI. 13). Toutefois, le
racheté ne saurait s'immobiliser dans aucune
victoire lorsque le Seigneur donne l'ordre de
marche. Toute désobéissance est un
recul. L'Adversaire est là avec le vieil
habit qu'il a décoré de quelque nom
nouveau, pour que le racheté puisse s'y
méprendre.
« J'ai lavé mes pieds,
comment les souillerais-je ? » dit-elle encore
au Bien-Aimé. Dès l'instant qu'elle
songe à se protéger elle-même
contre toute souillure, il est nécessaire
que le Saint-Esprit lui montre que, seul, il peut
garder les pieds de ses bien-aimés. « 0
âme! tu as oublié que tu es noire de
naissance et qu'en toi n'habite rien de bon; tu ne
peux être qu'un vase pour Dieu, tu dois
être rien, afin que Dieu puisse être
TOUT en TOUT.
L'Attouchement des mains
percées
« Mon
Bien-Aimé a avancé sa main
par le trou de la porte et mes entrailles
se sont émues pour lui.
»
(Ch. V: 4).
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Le Seigneur attend; il a discerné
l'état de l'âme et ses craintes:
craintes des conséquences, craintes de
perdre la bénédiction
présente, peur indéfinissable de ce
que le chemin qu'il ouvre devant elle peut lui
réserver
(Psaume III: 5, A. V.). Certes, elle
pourrait se rappeler de quelle manière il
l'a conduite jusque-là. Sa grâce
n'a-t-elle pas été suffisante ?
rendant facile l'ascension apparemment impossible
de toute nouvelle avance vers le sommet. Elle
devrait savoir que, s'il l'appelle, c'est qu'elle
peut le suivre. jamais il ne lui a demandé
de faire un pas qui aurait dépassé sa
mesure.
Alors pourquoi ces hésitations
?
S'il y avait de sa part un refus
délibéré de le suivre, il ne
pourrait plus faire quoi que ce soit en sa faveur.
Mais le Bien-Aimé discerne que le coeur
n'est pas touché, les craintes sont donc
superficielles; cependant, elle a besoin
d'être secourue pour en être affranchie
et pour que la volonté prenne le dessus. Au
fond, elle veut toujours le suivre coûte que
coûte. Aussi le Bien-Aimé étend
sa main vers elle; et tout aussitôt son coeur
est ému, touché.
Il connaît le caractère de
tous ses rachetés; il sait quelle fibre il
doit faire vibrer pour amener les brebis craintives
à faire le pas décisif. Chez
quelques-unes, ce sera un sentiment de honte qu'il
éveillera. Elles comprendront la
lâcheté qu'il y aurait à
laisser le Seigneur marcher seul dans la voie
douloureuse. Chez d'autres, ce sera un sentiment
d'honneur, de loyauté vis-à-vis de
Celui qui les a rachetées. Quelle fibre
toucha-t-il en l'apôtre Pierre, pour briser
son coeur d'un seul regard ?
« Mon coeur fut ému pour
lui. » Elle sent l'attraction de son amour
comme à nouveau. Elle regarde vers lui, et
oublie ses frayeurs. Lui! C'est lui qui l'a
appelée en vain, pour lui faire
connaître la communion de ses souffrances,
car il l'a trouvée digne de souffrir pour
lui
(Phil. I : 20). Et elle n'a pas
répondu à son appel! Ah! toutes ses
hésitations s'évanouissent. Elle se
confiera en lui pour qu'il la conduise jusqu'au
bout.
« Mon coeur fut ému pour
lui! je me suis levée pour ouvrir à
mon Bien-Aimé. La myrrhe se répandait
de mes mains.... de mes doigts découlait la
myrrhe la plus pure sur les poignées du
verrou »
(Chap. V : 5).
À la table du Roi, l'âme
rachetée s'était
écriée: Mon Bien-Aimé est pour
moi comme un sachet de myrrhe.
Maintenant, elle répand
à nouveau son coeur devant le Seigneur; la
vie divine qui lui a été
communiquée exhale son parfum: la bonne
odeur de Christ pour Dieu
(II Cor. II : 15). Alors qu'elle
choisit la voie du sacrifice, ses mains - symbole
de la foi qui actionne la volonté - sont
parfumées de myrrhe.
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