Le centenaire de la naissance de Dwight-L. Moody a été commémoré avec émotion, en 1937, par tous ceux qui se rappellent à quel point les destinées de l'évangélisation au XIXe siècle ont été liées au ministère d'un laïque de très simple origine.
Cette célébration a fait surgir, des deux côtés de l'Atlantique, toute une littérature évoquant les multiples enseignements d'une carrière entièrement vouée au service de Dieu. On a donc jugé utile de recourir à ces sources nouvelles pour décrire, une fois encore, après Auguste Glardon ou Mme Soltau-Monod, une existence aussi riche en résultats profonds. Et l'on a trouvé pour cette tâche un biographe ayant su l'accomplir avec ferveur.

Sans que nous en ayons eu connaissance, la même pensée était venue à d'autres admirateurs de Moody. Car, au moment où M. le pasteur James-E. Siordet achevait son manuscrit, l'un de ses collègues de la Drôme, M. Caron faisait paraître aux «Nouvelles Éditions de Toulouse» une traduction de l'ouvrage américain «Moody still lives», due à la plume du gendre même du héros.
Fallait-il, devant cette coïncidence, renoncer à notre dessein ? Nous ne l'avons pas cru : à côté du témoin direct il y a place pour le narrateur qui juge de plus loin. C'est pourquoi, ayant laissé à l'ouvrage en question une avance de près d'un an sur le nôtre, nous tenons à donner un profil nouveau de l'évangéliste américain tracé par un Européen amplement informé. On nous présente ici non point un modèle (il n'en est guère parmi les fils des hommes), mais un exemple et un exemple parlant.

«Moody plus vivant que jamais» déclare M. Caron et cette formule nous la faisons nôtre. Non seulement il vit, mais il nous stimule, il nous entraîne. En un temps où le mot d'ordre de l'Église doit être : "Évangélisation d'abord ! » n'est-il pas urgent que cette vie d'un humble croyant, devenu grand par son obéissance, redise à notre génération ce qu'elle a besoin d'entendre ? «A savoir que l'Évangile demeure la puissance de Dieu pour le salut de tout croyant».

M. GEISENDORF-DES GOUTTES