Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



TOPSI


Avant de commencer, je vous conseille vivement de vous procurer un atlas de géographie, de chercher une carte de l'Asie et de vous familiariser avec la position de la Chine, du Tibet, des grandes chaînes de montagnes qui séparent ces pays, des fleuves qui les arrosent. Ceci rendra votre lecture beaucoup plus intéressante et instructive.

La ville dont il est question dans cette histoire est située à l'ouest de la Chine, au nord se trouve la Mongolie, au sud le Tibet. Dans un recoin de cette ville se trouve la demeure de trois dames missionnaires. Dans notre récit, elles sont nommées la Dame Grise, la Dame Bleue et la Dame Brune, d'après la couleur de la robe chinoise qu'elles portent.

Et maintenant voici ce qui se passa :
Tap, tap, tap ; tap, tap, tap, la petite canne frappait les pavés inégaux devant la porte de la cour. Certainement ce devait être un mendiant en quête de nourriture. Les hôtes de ce genre abondaient aux abords de la maison.
Encore tap, tap, tap, mais aucun autre son. Les habitués de cette demeure, où il n'y avait pas de chien et où l'on ne refusait jamais d'ouvrir aux affamés, n'étaient pas généralement silencieux, bien au contraire !

Tap, tap, tap, une fois de plus. La Dame Bleue alla ouvrir la porte pour voir de quoi il s'agissait.

- Je n'ai jamais vu cette petite fille, dit-elle à quelqu'un derrière elle, puis s'adressant à l'enfant en chinois :
- D'où viens-tu, mon enfant ?

La fillette qui se tenait là pouvait avoir sept ans ; elle était vêtue de quelques haillons retenus sur son corps par une ficelle. Dès qu'elle aperçut la dame, elle montra ses jambes nues ensanglantées par les morsures des chiens ; puis elle tendit un grossier petit sac en coton quêtant un peu de nourriture. Ses lèvres s'ouvrirent pour laisser passer le son étrange que les sourds-muets sont seuls à émettre. Le regard de ses grands yeux errait anxieusement tout à l'entour, cherchant si quelque chien se cachait dans l'ombre. N'en découvrant point, elle s'enhardit et de nouveau montra du doigt les blessures dont ses jambes étaient couvertes.

- L'enfant ne peut-elle pas parler ? fit la Dame Bleue ; puis s'adressant à sa compagne invisible :
- Venez donc voir cette pauvre petite. Elle semble être sourde et muette et ses jambes sont couvertes de morsures.

L'appel fut immédiatement entendu. La Dame Grise s'approcha et regarda l'enfant, mais la Dame Brune se rendit directement à la cuisine d'où elle revint bientôt tenant dans une main un bol de soupe bien chaude et, dans l'autre, un grand morceau de pain. À la vue de la nourriture, la figure de l'enfant s'illumina ; elle jeta à terre son bâton et son sac pour saisir le bol que lui tendait sa nouvelle amie. Mais avant de lui permettre de s'en emparer, la Dame Bleue prit dans la sienne les deux petites mains sales et montra le ciel pour lui faire comprendre qu'il fallait remercier Dieu. L'enfant parut saisir quelque chose ; elle fit un rapide signe d'assentiment et leva les yeux en haut avant de se mettre à manger.

Lorsqu'elle eut achevé son repas, la Dame Bleue examina ses blessures, les lava tant bien que mal, puis la Dame Brune fit un savant pansement destiné à résister à tous les efforts extérieurs.
Quoique l'enfant ne pût ni entendre, ni parler, elle semblait tout comprendre. Lorsque la Dame Bleue, lui montrant le soleil, lui dit de revenir à la même heure le lendemain pour recevoir un nouveau bol de soupe, elle sourit et fit un signe affirmatif ; puis, ramassant sa canne et son sac, elle sortit de la cour, en jetant derrière elle un regard qui semblait dire : "J'ai trouvé de bonnes amies aujourd'hui".

Le lendemain l'enfant ne revint pas, mais à sa place surgit une femme échevelée qui s'introduisit dans la cour en proférant les pires injures contre les trois dames.
- Où est ce chien furieux qui, hier, a mordu ma pauvre petite fille ? Ne pouvez-vous donc pas tenir cette brute à la chaîne ? Les jambes de mon enfant sont déchirées. J'irai me plaindre chez le Mandarin et vous aurez à lui répondre.

Celle qui parlait ou plutôt criait ainsi n'était pas une mendiante ; elle était assez bien vêtue. Cependant le but de sa visite sautait aux yeux. Elle voulait de l'argent et pensait en extorquer aux missionnaires en les effrayant. Mais elle trouva à qui parler. La Dame Grise parut sur le pas de la porte :
- Qu'est-ce donc que ce vacarme ? demanda-t-elle avec calme. Nous n'avons pas de chien et si vous êtes la mère de l'enfant qui est venue ici hier, je vous conseille de vous tenir tranquille. Une femme vêtue comme vous l'êtes et qui envoie son enfant mendier pourrait bien s'attirer des désagréments.

La femme se rendit compte qu'elle avait à faire à plus fort qu'elle et elle se retira en maugréant.
- Lorsque le cuisinier eut fermé la porte derrière elle, il dit à la Dame Bleue : Maîtresse, ne touchez plus à cette petite fille. Laissez ses blessures se guérir toutes seules. La femme est un triste numéro et l'enfant sans doute ne vaut pas mieux que sa mère.

En ce moment arriva grand-maman Fan, une vieille chrétienne chinoise qui, ayant eu vent de l'affaire, venait prendre la défense de ses chères maîtresses. On l'installa sur le kang [un lit en boue ou en brique chauffé au bois, sur lequel on dispose la literie] bien chauffé avec une tasse de thé à côté d'elle. Elle fut vite au courant.
- J'ai vu cette ya-ba [en chinois : sourde et muette] en ville, dit-elle, on l'appelle Gwa Gwa.
- Gwa Gwa, « Toute seule », quel triste nom pour une enfant, fit la Dame Brune.

Le cuisinier fit entendre un grognement désapprobateur, mais la Dame Bleue déclara avec décision :
-Gwa Gwa ne trouvera jamais la porte fermée chez nous !

Aussi lorsque le tap, tap retentit le lendemain, elle courut ouvrir à sa petite amie qui arrivait toute souriante et pleine de confiance. Grand-maman Fan résolut de s'enquérir de l'histoire de Gwa Gwa. Méritait-elle ou non que les dames s'occupent d'elle ? C'est ce dont il fallait s'assurer.
Grand-maman s'absenta pendant plusieurs heures et revînt débordante d'informations diverses. Nous les résumerons ici aussi brièvement que possible.
"C'est bien ce que je pensais, Maîtresse, cette femme n'est pas la mère de Gwa Gwa. L'enfant n'en sait rien ; elle a été achetée pour un franc soixante lorsqu'elle n'avait que trois semaines. Elle est bien née et ne s'est jamais habituée à mendier ; si on lui donne quelque chose à manger, elle cherche toujours à rendre un service en retour. "

Grand-maman Fan en était là de son récit, lorsqu'un son de cloche retentit dans la rue. C'était un garçon qui courait en agitant une grosse sonnette. À ce signal bien connu, une foule d'enfants de tous les âges surgirent comme par enchantement de toutes les cours et de toutes les ruelles et suivirent le jeune carillonneur jusque dans une salle voisine où les attendait la Dame Bleue, assise devant un petit harmonium, tandis que la Dame Brune distribuait aux amateurs des musiques à bouche, de petites flûtes et des tambourins.

Tous les enfants réclamaient naturellement un instrument, mais ceux-ci étaient réservés aux plus sages parmi eux qui vraiment ne se tiraient pas trop mal d'affaire. Les missionnaires avaient trouvé ce moyen pour attirer les enfants du quartier auxquels elles désiraient enseigner quelques cantiques très simples. Chacun de ces petits voyait, dans sa demeure, ses parents qui brûlaient de l'encens devant une idole de bois, mais ici ils entendaient parler un peu et, ce soir-là, ils avaient un sujet qui les intéressait de chanter les cantiques qui disaient ce que le Seigneur Jésus avait fait pour eux.

Quand la leçon était terminée, ils aimaient rester encore pour parler un peu et, ce soir-là, ils avaient un sujet qui les intéressait spécialement, car tous savaient que Gwa Gwa avait été invitée à dîner chez les maîtresses. D'où grande rumeur parmi la joyeuse bande.
- Sa mère la déteste et voudrait qu'elle meure ! déclara Parfum.v- Est-elle donc si méchante ? demanda la Dame Bleue.
- Non, maîtresse, elle n'est pas méchante du tout, seulement elle crie quand on la bat.
- Alors pourquoi sa mère la déteste-t-elle ?
- Parce qu'elle est une enfant achetée, annonça hardiment un grand garçon décharné. C'est ma belle-soeur qui l'a dit et la femme est furieuse parce qu'elle n'a pas eu ce qu'elle escomptait pour son argent.
- Maîtresse, renchérit Joyeuse, j'habite à côté de la maison de Gwa Gwa et je l'entends pleurer pendant la nuit. On ne lui permet pas de se coucher sur le kang et tout l'hiver elle a dû dormir par terre, dans la boue.

Pauvre petite Gwa Gwa ! De fil en aiguille les missionnaires apprirent sa triste histoire.

L'enfant était née bien loin de la ville, parmi les hautes montagnes du Tibet. Sa mère, ne se souciant pas de l'élever, l'avait remise à une parente qui, à son tour, avait vendu le bébé à la femme que nous connaissons. Celle-ci n'avait pas d'enfant et était très fière de la jolie figure et des habits luxueux de sa nouvelle acquisition. Mais lorsqu'elle s'aperçut que la fillette était muette, elle se mit à la maltraiter. Puis, lorsqu'elle eut un fils à elle, elle chassa Gwa Gwa de la chambre familiale et l'envoya mendier de maison en maison.
Lorsqu'elles surent tout cela, les dames missionnaires, émues de pitié, s'occupèrent chaque jour de la petite malheureuse. La Dame Bleue soigna ses plaies et la Dame Grise avait toujours un bol de soupe chaude à offrir à l'enfant.

Gwa Gwa était sourde, mais elle comprenait tout et, à part elle, elle se demandait pourquoi ces dames étaient si différentes des autres gens de la ville et pourquoi elles ne la chassaient jamais de leur porte. La fillette ne savait pas encore que ses nouvelles amies aimaient le Seigneur Jésus et que leur plus grand désir était d'amener les enfants à la connaissance du Sauveur.

Depuis bien des mois, les dames missionnaires demandaient au Seigneur de leur ouvrir une porte pour porter l'évangile au Tibet. Le Seigneur répondit à leurs prières et elles partirent pour leur long et périlleux voyage.
Pendant ce temps, que devenait Gwa Gwa ? En vérité, elle ne s'en tirait pas trop mal.

Chaque jour elle pouvait compter sur un bol rempli d'une excellente soupe bien chaude. Le cuisinier avait reçu des ordres précis à ce sujet. Lorsque les trois dames furent de retour, il poussa un profond soupir en déclarant : « Ai-ya, quel appétit a cette enfant ! Elle mange plus que moi pour son dîner ! » Mais le brave homme oubliait que lui faisait trois bons repas par jour, tandis que Gwa Gwa n'en avait qu'un seul.

Les morsures sur les jambes de la fillette s'étaient guéries, mais sur son mollet gauche se voyaient encore des trous profonds produits par le fer rouge de la méchante femme chez laquelle elle habitait. Du reste, celle-ci semblait détester encore davantage Gwa Gwa depuis que d'autres gens s'occupaient d'elle, aussi la fillette l'évitait-elle autant que faire se pouvait.

Un soir d'été, Gwa Gwa s'était attardée plus que d'habitude à jouer avec d'autres enfants dans le voisinage de la maison de ses amies, si vide maintenant, mais qui lui restait chère quand même. Tout à coup un son bien connu frappa les oreilles de la petite bande : c'était le tintement de la cloche appelant les enfants à l'école du soir. Gwa Gwa n'entendit rien, mais elle courut comme les autres et là, sur le seuil de la grande salle, elle aperçut la Dame Brune et la Dame Bleue qui venaient de rentrer du Tibet. Ah ! comme le coeur de la petite solitaire bondit de joie !

Depuis ce soir-là, il se trouva tout un groupe de garçons et de filles, élèves réguliers de l'école du soir, toujours prêts à prendre le parti de Gwa Gwa et à la défendre de toutes manières. La vie de l'enfant en fut bien facilitée. Puis il y avait beaucoup plus de personnes compatissantes qui lui donnaient soit un morceau de pain, soit une pièce de menue monnaie. Mais le plus beau de tout c'était de rencontrer ses amies en ville. Celles-ci la faisaient asseoir sur le porte-bagages derrière leur petite voiture et l'emmenaient dîner avec elles. Tous les voisins disaient alors : « Gwa Gwa a de la chance aujourd'hui ! »

À peu près à la même époque une nouvelle fillette vint se joindre à la troupe des enfants mendiants. Son père avait été courrier postal et devait se rendre trois fois par mois en Mongolie. Le trajet était dangereux, car il devait forcément traverser une rivière pleine de sables mouvants. Un jour son cheval mit le pied sur ce terrain dangereux et, en un instant, la monture et son cavalier furent engloutis. On ne les revit jamais. Sa femme mourut de chagrin et l'enfant en fut réduite à mendier son pain.
Gwa Gwa, qui comprenait la peine des autres, eut grand-pitié de la fillette qui devait apprendre ainsi à pourvoir à ses propres besoins. Elle la conduisit donc chez ses amies et maintenant il y avait deux enfants pour vider deux bols de soupe fumante.

Un jour, les fillettes arrivant à l'heure du dîner, trouvèrent leurs trois amies en train de s'installer dans leur petite voiture.
- Nous allons faire un pique-nique, annonça la Dame Bleue ; si vous voulez venir avec nous, vous n'avez qu'à grimper sur le porte-bagages.

Les fillettes, vous pouvez m'en croire, ne se le firent pas dire deux fois. Elles s'installèrent, les jambes pendantes, auprès d'un grand panier qui semblait devoir contenir d'excellentes provisions et traversèrent ainsi la ville en jetant des regards de triomphe sur tous leurs camarades moins favorisés qu'elles.
Elles atteignirent ainsi un beau lac, au milieu d'un parc merveilleux. Ici la voiture s'arrêta ; on déballa le contenu du panier : des gâteaux, des biscuits, un pâté à la viande, du fruit. Que de richesses ! Les enfants en reçurent une large part ; elles allèrent s'asseoir au bord du lac où elles se régalèrent à bouche que veux-tu. Pourtant elles n'oublièrent pas de jeter quelques miettes aux poules d'eau et aux cygnes qui nageaient parmi les nénuphars.

Le soleil se couchait quand les promeneuses rentrèrent à la maison, juste à temps pour l'école du soir. Les enfants les accueillirent en criant :
- Maîtresses, vous êtes en retard ! Tout le monde est là excepté vous !

Gwa Gwa était encore pauvre et bien sale, mais sa vie avait changé. Elle avait trouvé des amies et un sûr refuge auprès d'elles. Les amies de Gwa Gwa allaient et venaient beaucoup et elle avait l'habitude de les voir partir, tantôt dans une direction et tantôt dans l'autre. L'enfant savait aussi que partout où les dames s'arrêtaient, une foule s'assemblait autour d'elles ; les gens achetaient des livres et des conversations s'engageaient. Mais de quoi on parlait et la raison pour laquelle les gens voulaient tant de livres, demeurait pour Gwa Gwa un mystère indéchiffrable. Cependant ce que les dames faisaient était nécessairement juste et, comme elles finissaient toujours par revenir de leurs tournées, l'enfant acceptait tout avec calme et sérénité.

L'été suivant cependant un sentiment tout nouveau envahit la maison et Gwa Gwa pressentit un désastre imminent. Elle ne pouvait poser aucune question, mais elle releva de multiples détails qui annonçaient l'approche d'une absence prolongée.
Plusieurs fois la Dame Bleue la regarda avec tant de bonté et tant de tristesse à la fois que le coeur de Gwa Gwa se serra comme si elle avait appris de mauvaises nouvelles. D'autres fois la Dame Grise et grand-maman Fan, assises sur le kang, devaient discuter très sérieusement. Leurs lèvres bougeaient, puis elles regardaient Gwa Gwa ; ensuite leurs lèvres bougeaient de nouveau et la fillette sentait que c'était d'elle que l'on parlait. Elle devinait que la Dame Grise disait :
- Et Gwa Gwa ? Que deviendra-t-elle lorsque nous serons parties ?

Un matin, la pauvre enfant, arrivant comme d'habitude dans la chère maison, trouva des chars devant la porte et chacun animé d'une agitation fébrile. Elle comprit que le moment de la séparation était là. Le coeur lui manqua et les caresses de ses amies, accompagnées d'un petit cadeau, ne lui apportèrent aucune joie.
Elle s'assit sur une pierre et contempla les préparatifs. On apporta d'abord des ballots de livres, puis des sacs de farine, de millet, de pain séché. Des rouleaux de couvertures et des sacs de couchage trouvèrent leur place sous la bâche qui protégeait la voiture ; ensuite ce fut le tour de la poêle à frire et de la marmite de fonte.

Une foule d'amis assistaient à ce grand départ. Ils avaient apporté des gâteaux, du sucre et des feuilles de thé comprimées en forme de briques. Quand le tout fut casé, Gwa Gwa, soulevant la lourde bâche, se demanda où les trois dames trouveraient encore une petite place au milieu de cet encombrement de marchandises diverses.
Lorsque le chargement fut prêt, il se fit un silence et Gwa Gwa sut qu'on allait parler à Dieu, aussi dès qu'elle vit que l'on chantait un cantique, elle ouvrit aussi sa bouche et, à sa manière, joignit sa voix étrange à celle des autres.
Alors les dames prirent congé, s'inclinant poliment devant les uns et les autres, mais lorsqu'elles arrivèrent auprès de la petite solitaire, elles lui caressèrent la main avec tendresse et l'enfant réalisa que de longtemps, elle ne les reverrait plus.

Aussitôt, elle prit une grande résolution. Coûte que coûte et où qu'elles aillent, elle suivrait ses amies. Le charretier fit claquer son fouet, les mules tirèrent dans les brancards et le lourd véhicule s'ébranla. Gwa Gwa, son bâton à la main, suivait par derrière, tant bien que mal, le long de la rue, franchissant les portes de la ville et les faubourgs surpeuplés. Enfin on atteignit la campagne. Les mules trottaient toujours ; Gwa Gwa se sentait presque à bout de forces, mais elle ne perdait pas la voiture de vue. Bien souvent déjà. l'une ou l'autre des dames lui avait fait signe de retourner à la ville et lorsque enfin on s'engagea dans le chemin raboteux qui s'en allait à. travers les rizières, la Dame Bleue sauta du char et revint auprès de Gwa Gwa.
- Tu dois retourner, mon enfant, tu le dois.


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