LA
VIE TRIOMPHANTE
CHAPITRE XIV
LA « PLUS HAUTE »
CRITIQUE
La « plus haute »
critique empêche beaucoup de chrétiens
de croire à la richesse de leur
héritage en Christ et de l'accepter.
Ce qu'il y a de plus extraordinaire au
sujet de la vie triomphante, c'est que, quoique
enseignée si clairement dans la Bible, elle
est si fréquemment ignorée par ceux
qui lisent la Bible. Bien des croyants qui
connaissent à fond leur Bible ne savent rien
de cette vérité par leur propre
expérience. J'ai étudié
moi-même fidèlement et soigneusement
les Écritures pendant des années
jusqu'à ce que la splendeur de cette vie
illuminât mon âme. Toujours à
nouveau des prédicateurs ont
avoué : « Nous ne
prêchons pas cette vérité,
parce que nous ne la connaissons pas par
expérience. »
Comment se fait-il que notre coeur soit
si lent à comprendre ? Le meilleur
moyen d'en pénétrer les causes sera
sans doute de décrire en détail les
expériences spirituelles de deux hommes qui
ont été de longues années au
service de Dieu. Hudson Taylor, alors missionnaire
en Chine, est l'un des deux. Dans une lettre
à sa soeur il a décrit comment il
recherchait la sainteté et reconnaissait son
impuissance totale à la trouver, quoique
l'Écriture Sainte en montrât si
clairement le chemin. Voici son
histoire :
La confession de Hudson Taylor
« Je priais, je jeûnais,
je me tourmentais, je luttais, je prenais des
résolutions, je lisais davantage la Bible,
je consacrais plus de temps à la retraite
spirituelle et à la méditation, mais
tout cela ne servit à rien. Chaque jour,
presque à chaque heure, la conscience de mon
péché me pesait lourdement sur le
coeur. Je me posais la question : N'y a-t-il
pas de délivrance, faut-il qu'il en soit
ainsi jusqu'à la fin : des conflits
sans arrêt, et, au lieu de la victoire, des
défaites souvent ? - Je me
haïssais moi-même, je haïssais mon
péché, mais sans trouver la force
d'en triompher. Je sentais que j'étais un
enfant de Dieu, mais j'étais absolument
incapable de me rendre compte de la façon
dont je pourrais jouir des privilèges d'un
enfant de Dieu. Je supposais que la
sainteté, la sainteté pratique,
s'obtenait progressivement, par un usage
fidèle des moyens de grâce : Je
sentais qu'il n'y avait rien au monde dont j'eusse
un si ardent désir, un si urgent besoin.
Lorsque l'angoisse de mon âme fut à
son comble, une phrase d'une lettre servit à
faire tomber les écailles de mes yeux et le
Saint-Esprit me révéla la
vérité de notre identification avec
Christ. »
Quelles étaient cette lettre,
cette phrase ? - Voici le contenu de cette
lettre : « Par le canal de la foi la
plénitude de Christ coule dans toute sa
richesse. La branche desséchée
devient une partie de l'arbre fécond. Le
plus saint, c'est celui qui possède le
Christ en lui de la façon la plus
complète. C'est une foi défectueuse
que celle qui alourdit les pieds et cause bien des
chutes. Demeurer en Christ - non pas peiner ou
lutter ; regarder à Lui ; attendre
de Lui la suppression de toute notre corruption
intérieure ; se reposer dans la joie
consciente d'un salut complet, d'une
rédemption nous délivrant de tout
péché ; vouloir vraiment qu'Il
ait la première place dans notre vie. Tout
cela n'est rien de nouveau en soi, mais c'est
nouveau pour moi. Il me semble que je suis
seulement arrivé au bord, mais au bord d'un
océan sans bornes. Le Christ qui est
littéralement tout ; me semble
maintenant la seule force pour le service, le seul
fondement d'une joie inaltérable. Comment
verrons-nous cette foi augmenter ? En pensant
à tout ce que Jésus est et à
tout ce qu'Il est pour nous : Sa vie, Sa mort,
Lui-même, tel qu'Il nous est
révélé dans Sa parole, objet
constant de nos pensées. Non pas lutter pour
posséder la foi ou pour l'augmenter, mais
regarder â Celui qui est fidèle,
voilà, me semble-t-il, tout ce dont nous
avons besoin - nous reposer entièrement dans
le Bien-aimé, pour le temps et pour
l'éternité. Ce n'est pas quelque
chose de nouveau, - mais c'est une chose qui n'a
pas été comprise
autrefois. »
De la défaite au triomphe
Voilà la lettre en question. La
phrase qui captiva l'attention de Hudson Taylor,
est la dernière : « Non pas
lutter pour posséder la foi ou pour
l'augmenter, mais regarder à Celui qui est
fidèle, voilà, me semble-t-il, tout
ce dont nous avons besoin. »
Nous avons reproduit
intégralement ces lettres, d'une part parce
qu'elles résument tout ce que nous avons
essayé de montrer dans ces pages, mais
surtout parce que ces deux hommes avouent que cet
enseignement n'est pas nouveau ; cependant
l'un et l'autre n'avaient d'abord pas réussi
à la comprendre, tout en aspirant
sincèrement à cette vie de
victoire.
En jetant un coup d'oeil sur ma vie
passée, rien ne m'étonne davantage
que le fait de n'avoir su ni voir, ni saisir cette
doctrine relative à la vie triomphante, bien
qu'elle ne fût pas nouvelle, mais au
contraire clairement proclamée dans la
Bible. D'où cela vient-il ? Pourquoi
tant d'hommes pieux - qui connaissent à fond
là Bible - ignorent-ils la vie triomphante
et ne la recherchent-ils même pas ? Nous
ne pouvons nous empêcher de penser que c'est
parce que beaucoup lisent la Bible dans un esprit
critique - avec dévotion et respect, c'est
vrai, mais sans demander l'illumination du
Saint-Esprit. Bien des gens qui lisent la Bible
nieront cela et avec indignation. Mais nous sommes
convaincus qu'il en est ainsi. Nous n'accusons
personne de rejeter
délibérément le secours du
Saint-Esprit, mais de se tromper ou du moins
d'être trompé. Même
l'évêque Moule, un saint homme,
avouait que, quoique étant le directeur d'un
séminaire théologique, il avait non
seulement manqué de saisir la signification
de cette doctrine, mais était convaincu de
sa fausseté, jusqu'au jour où la
lumière se fit en lui.
Sous la puissance de l'Esprit
Dans ce qui suit, je voudrais expliquer
en partie la cause de notre aveuglement. Saint Paul
dit : « La lettre tue, c'est
l'Esprit qui vivifie »
(II Cor. 3, 6). Tant que le
Saint-Esprit n'illumine pas la Parole, elle ne
donne pas la vie et la vie triomphante est
impossible. Notre Seigneur a dit :
« L'homme ne vit pas de pain seulement,
mais de toute parole qui sort de la bouche de
Dieu »
(Matth. 4, 4). Par
conséquent : non pas « par
toute parole qui est sortie », - le verbe
est au présent : « par toute
parole qui sort. » Car la Parole sort
toujours, c'est-à-dire que le Saint-Esprit
prend la « lettre qui tue » et
en fait une force de vie, plantée dans le
coeur de ceux qui croient en Lui et en Sa
Parole.
Les disciples avaient entendu bien des
choses qu'ils ne pouvaient comprendre - des paroles
dures -
(Jean 6, 60), mais le Seigneur
dit : « Quand le consolateur sera
venu, l'Esprit de vérité, il vous
conduira dans toute la vérité ;
car il ne parlera pas de lui-même, mais il
dira tout ce qu'il aura entendu »
(Jean 16, 13). Maintenant nous vivons
par la même parole écrite que le
Seigneur nous adresse par le Saint-Esprit - par la
Parole qui, par l'Esprit,
« sort » toujours de la bouche
de Dieu.
Dans le Symbole de Nicée le
Saint-Esprit est appelé « le
Seigneur et le donateur de la vie ».
C'est Lui qui nous donne la vie triomphante. Mais
Il le fait en nous révélant la Parole
de Dieu, non seulement en nous expliquant le sens
de la Parole écrite, mais en nous donnant le
Christ habitant en nous - la
« Parole ». Christ naît
en nous, pour ainsi dire, et Il vit en nous par
l'action du Saint-Esprit.
Souvent on me pose cette question :
la vie triomphante est-elle la même chose que
la plénitude du Saint-Esprit ? - Eh
bien ! quelle est l'oeuvre du
Saint-Esprit ? Il vient à nous dans
toute Sa plénitude, non pour parler de
Lui-même, mais pour révéler le
Seigneur Jésus-Christ et nous conduire dans
toute la vérité. « Il me
glorifiera », dit le Christ,
« parce qu'Il prendra de ce qui est
à moi, et vous l'annoncera »
(Jean 16, 14).
Une pierre d'achoppement pour beaucoup
d'âmes
« Tout cela n'est rien de
nouveau! » Voilà ce que j'entends
dire souvent quand il est question de cette
doctrine. Mais l'accent d'impatience dans la voix
trahit l'état d'esprit de l'interlocuteur
qui ne veut point essayer de s'assimiler
réellement cette vieille doctrine. Bien des
gens qui déplorent l'existence de la
critique biblique se permettent ce que nous
voudrions appeler la « plus haute
critique ». Ils sont bien forcés
de reconnaître que la 'vie triomphante est
conforme à la Bible, mais ils
déclarent ouvertement qu'elle est
impossible. Ils ne nient pas la
vérité de la Parole de Dieu, mais ils
croient tacitement qu'on ne peut pas la
réaliser. Ah ! si nous pouvions croire
Jésus sur parole, si seulement nous avions
la foi simple d'un enfant !
Expliquons ce qu'il faut entendre par la
« plus haute critique ». Elle
consiste dans le refus absolu de croire qu'il est
possible d'obéir à tous les
commandements de Dieu. Or, la joie qui est
inséparable de la vie triomphante provient
uniquement de la fidélité avec
laquelle nous croyons et obéissons. Prenons
comme exemple un commandement aussi
catégorique que celui-ci :
« Ne vous inquiétez de
rien »
(Phil. 4, 6). Lui
obéissons-nous ? Croyons-nous que c'est
la volonté de Dieu que nous n'ayons jamais
de pensée soucieuse ? Beaucoup de
croyants devront constater tristement qu'ils se
font des soucis à propos de tout. Il y a
quelques années, je consultais un
médecin éminent qui, à mon
sujet, émit l'opinion - reconnue
erronée dans la suite - que le coeur
était surmené et qu'un long repos
s'imposait d'urgence. Il remarqua mon
anxiété et me dit :
« Me permettez-vous une remarque à
votre sujet à vous
ecclésiastiques ? Bien des gens
viennent me consulter, mais je trouve que vous,
directeurs spirituels, êtes tout aussi
anxieux au sujet de votre corps que les gens sans
religion. » Quel reproche ! Je me
sentais condamné, mais mon
anxiété n'en persista pas
moins ! Pourquoi ? Parce que je ne
connaissais pas le secret du Christ habitant en
nous.
Trois choses d'une entière
certitude
Je n'agissais pas selon ce que je
croyais ou professais de croire. J'avais souvent
cité à d'autres le commandement de
Dieu : « Remets ton sort à
l'Éternel et Il te soutiendra »
(Psaume 55, 22), et :
« Déchargez-vous sur Lui de tous
vos soucis, car Il aura soin de Vous »
(I Pierre 5, 7). Cela ne
m'empêchait pas, cependant, d'être
anxieux et inquiet au sujet de ma santé. Il
était évident que quelque chose dans
ma vie spirituelle n'était pas en ordre.
Qu'était-ce ? De
l'incrédulité !
« Nous pouvons être
sûrs absolument de trois choses » a
dit Francis Ridlay Havergal :
« Premièrement que, lorsque le
Seigneur nous ordonne quoi que ce soit, Il attend
de nous que nous le fassions réellement.
Deuxièmement que, tout ce qu'Il nous
ordonne, est toujours pour notre bien. Et
troisièmement que, lorsqu'Il nous ordonne
quoi que ce soit, Il peut et veut nous rendre
capables de le faire car, tout ce qu'Il ordonne, Il
le donne. »
Y a-t-il, alors, une raison d'être
pour la moindre anxiété, chez celui
qui est entièrement consacré à
Dieu ? Oserons-nous jamais douter de Son amour
et de Son pouvoir d'avoir soin de
nous ?
Nous connaissons notre Père
Céleste qui nous a donné Son
Fils : « Lui qui n'a point
épargné Son propre Fils, mais qui L'a
livré pour nous tous, comment ne vous
donnera-t-il pas aussi toute chose avec Lui ?
(Rom. 8, 32). Pourquoi, alors, nous
inquiéter ? Si vous désirez
vraiment la vie triomphante,
« déchargez-vous sur Lui de tous
vos soucis »
(I Pierre 5, 7). Si vous gardez la
moindre de ces choses qui vous tourmentent, votre
vie spirituelle n'est pas en ordre et vous ne
pourrez jouir de la vie surabondante puisque vous
n'avez pas confiance en Dieu.
Certainement, si un croyant
n'obéit qu'à ce seul commandement de
Dieu « Ne soyez en souci de
rien », il constatera qu'il a le ciel sur
la terre déjà. Toutefois ce n'est pas
moi qui puis garder ce commandement. C'est pourquoi
Christ vient habiter dans mon coeur, pour vivre en
moi Sa vie et pour accomplir ce que moi-même
je suis incapable de faire.
Christ vivant en nous peut seul nous
donner cette force merveilleuse d'obéir
à Son commandement : « Ne
soyez en souci de rien. »
Croyons-nous la Parole de Dieu ?
Nous avons parlé plus haut de la
possibilité d'être
délivré du péché. II y
a deux passages très explicites dans la
Bible qui montrent que le chrétien n'est pas
obligé de commettre un péché
sciemment. Le premier passage, le voici :
« Prenez par-dessus tout cela le bouclier
de la foi, avec lequel vous pourrez éteindre
tous les traits enflammés du
malin »
(Eph. 6, 16) et le second
passage : « Dieu est fidèle
et ne permettra pas que vous soyez tentés au
delà de vos forces ; mais avec la
tentation il préparera aussi le moyen d'en
sortir, afin que vous puissiez la
supporter »
(I Cor. 10, 13). Vraiment,
voilà de merveilleuses paroles. Quelle
possibilité glorieuse nous est offerte
là ! Car elle s'étend
jusqu'à la racine même du
péché, qui est
l'incrédulité. Tout souci, tout
tourment proviennent du péché. Mais
la victoire sur tout péché est
possible par Jésus-Christ, notre
Seigneur.
La question est celle-ci :
Croyons-nous la parole de Dieu ou non ? Les
fluctuations dans la vie spirituelle des croyants
ne correspondent point au plan que Dieu a
établi pour eux. Si nous croyons
réellement que le Christ habitant en nous
peut tout accomplir pour nous, confions-nous
à Lui dans la certitude qu'Il le
fera.
Il y a une autre parole importante dans
la Bible, pour nous réconforter. Dieu
dit : « Ma grâce te
suffit »
(II Cor. 12, 9). Voilà non pas
une promesse, mais un fait inaltérable et
inébranlable. Je fis
précisément cette remarque dans une
réunion. À la sortie une dame
m'aborda en disant : « Vous avez
laissé de côté la
condition. » - « Quelle
condition ? » - « Eh
bien ! dit-elle, il faut avoir la foi pour que
la grâce de Dieu puisse suffire. »
- Cher lecteur, que vous ayez la foi ou que vous ne
l'ayez pas, cela ne peut et ne pourra jamais
changer un fait ! La grâce de Dieu
suffit pour vous, que vous le croyiez ou non. Il y
avait toujours « du pain en
abondance » dans la maison du
Père, même lorsque le Fils prodigue se
trouvait encore en pays lointain et cherchait
à se rassasier des courges que mangeaient
les pourceaux ! Toujours du pain en abondance
- il n'avait qu'à y aller et en prendre sa
part.
La grâce de Dieu suffit toujours.
Dieu Lui-même l'a déclaré.
Lorsqu'une tentation subite vous prend au
dépourvu, vous occupez-vous longtemps
à prier pour en être
délivré - ou regardez-vous à
Christ pour en triompher ? Quelqu'un a
dit : « Si vous êtes
tenté, ne commencez pas à vous
demander : Comment en sortirai-je, mais :
Quelle leçon en
tirerai-je ? » - « La paix
de Dieu qui surpasse toute intelligence gardera vos
coeurs et vos pensées en
Jésus-Christ »
(Phil. 4, 7). Le Seigneur
Jésus habite dans le coeur du croyant pour
en bannir même la pensée du mal, avant
qu'elle ne devienne péché. Si vous
êtes tourmenté par de mauvaises
pensées, appuyez-vous sur cette promesse que
le Christ habitant en nous peut « garder
nos pensées ».
Ce fut ce verset « Ma
grâce te suffit » qui amena
Webb-Peploe, le vaillant soldat du Christ, à
la vie triomphante. Ayant été
plongé dans une douleur profonde par la
perte d'un enfant bien-aimé, il essayait de
préparer un sermon sur ce même texte.
Mais « il ne pouvait pas jeter son
fardeau sur le Seigneur. » Il se leva en
criant à Dieu dans son angoisse :
« O Dieu, ce n'est pas vrai. Ta
grâce ne me suffit pas dans cette
épreuve douloureuse. Rends-la
suffisante ! »
Une grande expérience
S'agenouillant de nouveau, il
répéta cette prière. Alors
à travers les larmes, il vit au-dessus du
manteau de la cheminée un écriteau
portant cette inscription : « Ma
grâce te suffit. » - Sur-le-champ
il eut conscience de son erreur.
« Insensé que je suis »,
s'écria-t-il. « Comment oserai-je
demander à Dieu de faire ce qui existe
déjà. Je veux me lever et me confier
en Lui. » Et il le fit. On sait ce que
cette entrée dans la vie triomphante
signifia pour Webb-Peploe et, par lui, pour le
monde entier. - C'est ainsi de même que Saint
Paul, sachant que la grâce de Dieu
était suffisante, pouvait promettre aux
Philippiens : « Mon Dieu pourvoira
à tous vos besoins selon sa richesse, avec
gloire, en Jésus-Christ »
(Phil. 4, 19). Quel
trésor ! Quel Sauveur !
Pouvons-nous concevoir une plus grande
promesse ? - Ce soin que Dieu prend de nous
s'accomplit moment après moment. La manne au
désert tombait jour après jour. C'est
en ce sens qu'un homme de Dieu a dit :
« Le Seigneur m'a donné une grande
fortune. Il a placé à mon
crédit des milliers et des millions. Mais en
me donnant le livret de chèques il m'a
posé cette seule condition :
« Tu n'en prendras jamais plus que pour
le besoin du moment ! » - Il nous
faut apprendre à recevoir de Lui notre vie
spirituelle à chaque seconde.
Un commandement tout aussi absolu que
cet autre : « Tu ne déroberas
point », est celui-ci :
« Réjouissez-vous dans le
Seigneur. »
(Phil. 4, 4). Avez-vous
médité la signification profonde de
ces paroles ? Elles ne contiennent aucun appel
à nous réjouir de notre union avec
Lui ou des moyens de grâce qui nous sont
donnés, ou de Son oeuvre en nous. Nous ne
sommes pas invités à nous
réjouir de ce qu'Il est pour nous ou bien de
ce qu'Il accomplit pour nous, mais nous devons
uniquement nous réjouir en Lui - en
Lui-même - de ce qu'Il est, de ce qu'Il a en
Lui-même.
Quel merveilleux sujet de joie ! Le
voyez-vous ? Si notre joie consiste en ce
qu'Il nous donne la victoire sur le
péché, elle disparaît
dès que nous sommes surpris en quelque
faute. Si notre joie s'appuie sur ce qu'Il
accomplit en nous ou par nous, nous n'aurons pas
toujours conscience de ce qu'Il est en train
d'accomplir et alors nous serons ou joyeux ou
tristes. Mais si nous nous réjouissons en
Lui, en ce qu'Il est, notre joie ne saurait changer
et nous pouvons sans cesse abonder en joie.
Réjouissez-vous dans le Seigneur,
« lui que vous aimez sans l'avoir vu, en
qui vous croyez sans le voir encore, vous
réjouissant d'une joie ineffable et
glorieuse »
(I Pierre 1, 8). « Que
celui qui se glorifie, se glorifie dans le
Seigneur »
(I Cor. 1, 31). Pensez souvent
à Lui. Que Sa gloire merveilleuse soit
l'objet de vos pensées et de vos chants.
Souvenez-vous toujours que c'est Lui - le Glorieux
- qui habite dans votre coeur par la foi. Et quand
Il est tout pour vous, vous pouvez dire :
« Si je vis, ce n'est plus moi qui vis,
c'est Christ qui vit en moi »
(Gal. 2, 20), en ajoutant
joyeusement : « POUR MOI, VIVRE
C'EST CHRIST »
(Phil. 1, 21).
Après les tribulations et les
déceptions du désert, la gloire et
l'abondance de la Terre promise - Pour notre
avertissement
CHAPITRE XV
JOURS CÉLESTES SUR LA TERRE
Jetons un dernier coup d'oeil sur cet
idéal de la vie triomphante - idéal
dont la réalisation est possible - en nous
inspirant de la leçon merveilleuse que Dieu
nous donne par la rédemption du peuple
d'Israël. Saint Paul nous dit que les
expériences que les enfants d'Israël
faisaient lors de leur délivrance en
Égypte et pendant leur voyage vers la Terre
promise, sont des exemples ou des
« types » écrits pour
notre avertissement
(I Cor. 10, 11). Ces
expériences étant très
instructives, Dieu veut que nous
considérions les erreurs et les fautes de
Son peuple élu, pour nous laisser avertir et
éviter les souffrances
réservées aux coeurs mauvais et
incrédules
(Hébr. 3, 12).
L'Égypte est le type du monde du
péché. Canaan, le pays de la
promesse, est le type de la sanctification :
de la vie triomphante ici-bas. Aucun chef de
corvée égyptien ne fut jamais plus
inhumain et plus cruel que ne l'est le
péché. Les Israélites ne
pouvaient se délivrer eux-mêmes. Plus
ils luttaient pour y arriver, plus leurs charges
devenaient pesantes. C'est ainsi que le
pécheur ne peut se sauver lui-même.
Les luttes et les efforts ne servent à rien.
Le salut est uniquement un don de la
grâce.
C'est alors que vint la
délivrance divine par l'effusion du sang.
L'agneau pascal était un symbole du Christ.
« Christ, notre Pâque, a
été immolé »
(I Cor. 5, 7). L'agneau fut
immolé et son sang fut versé.
C'était la substitution. Un juif aurait pu
dire en vérité : « Cet
agneau est mort à ma
place ».
Cependant cette effusion du sang ne
sauva personne. Pour qu'elle fût un moyen de
salut, il fallait en asperger les poteaux des
portes et les linteaux. Cela veut dire que chaque
individu doit demander et accepter pour lui
personnellement ce sacrifice de substitution. Seule
l'aspersion avec le sang pouvait sauver.
« Christ... est mort pour des
impies »
(Rom. 5, 6). Si donc je ne veux pas
mourir pour mes péchés, il faut que
j'accepte la mort de Christ à ma place.
« À tous ceux qui l'ont
reçu... Il a donné le pouvoir de
devenir enfants de Dieu »
(Jean 1, 12).
La Mer Rouge. Puis vint ce passage
miraculeux à travers la Mer Rouge que Saint
Paul compare au baptême. « Nos
pères... ont tous été
baptisés en Moïse dans la nuée
et dans la mer »
(I Cor. 10, 2), quoique ni la
nuée ni les flots de la mer ne les
touchassent, et ils ne reçurent la pleine
sanctification qu'après le passage du
Jourdain. - Que signifiait la Mer Rouge pour les
Israélites ? Avant de la franchir, ils
avaient été rachetés par le
sang versé pour eux, mais ils vivaient
encore parmi leurs ennemis.
Deux aspects de la mort du Christ
Les Égyptiens les poursuivaient
sans merci et réunissaient toutes leurs
forces pour les ramener dans l'esclavage. Mais une
fois que les Israélites avaient la mer
derrière eux, ils étaient
délivrés de toute domination ennemie.
Ils n'avaient plus jamais à craindre leurs
oppresseurs ou bien à lutter avec eux ;
leurs cadavres gisaient sur le rivage.
Que signifie cela pour nous ? -
Rappelez-vous 'que la mort du Christ se
présente sous deux aspects : Il mourut
pour nos péchés ; c'est la
substitution. Mais Saint Paul nous dit que nous
devons aussi mourir avec Lui. « Je suis
crucifié avec Christ »
(Gal. 2, 20).
« Regardez-vous comme morts au
péché »
(Rom. 6, 11). Les Israélites
étaient délivrés de
l'esclavage par l'effusion et l'aspersion du sang,
mais ils étaient poursuivis par leurs
ennemis. Ces ennemis furent noyés dans la
Mer Rouge, tandis qu'eux-mêmes étaient
sauvés et libres. L'Égypte
représente le monde du péché.
Christ nous a trouvés en
« Égypte », et en
mourant pour nous, Il nous a délivrés
du châtiment du péché. Mais
même après notre conversion, certains
de ces péchés nous ont suivis,
tourmentés et conduits à des
défaites - la mauvaise humeur, l'orgueil, la
jalousie, la convoitise, l'avarice. - Comment y
échapperons-nous ? Où
trouverons-nous la victoire ? Uniquement en
traversant la Mer Rouge qui représente le
baptême, c'est-à-dire par ce que le
baptême implique : mourir au
péché et ressusciter à la
justice. Autrement dit : par la crucifixion
avec Christ qui nous rend capables de nous
considérer comme étant morts au
péché.
Les Égyptiens gisaient morts sur
le rivage. Tel Israélite y allait
peut-être et reconnaissait son ancien ennemi
ou chef de corvée. « Le
voilà mort : il ne me tourmentera plus
jamais », se disait-il. Tel autre pouvait
s'écrier : « Et voilà
le mien ; il ne me vexera plus. » Il
est tout aussi vrai qu'en entrant dans la mort avec
Christ, nous sommes morts au péché
(Rom. 6, 11), morts à la
colère, à l'orgueil, à la
jalousie, à l'avarice, à la
convoitise, etc. Jusque-là de tels
péchés ont été nos
oppresseurs.
Mais remarquez que Saint Paul ne dit
pas : le péché est mort en nous.
Les Égyptiens qui persécutaient les
Israélites étaient tués, mais
l'Égypte - le péché - en tant
que nation, subsistait toujours. Quelqu'un a
dit : « Je puis considérer
mes péchés personnels comme
tués, mais le péché, le mal
fondamental, est toujours très
vivant ».
La raison pour laquelle maints
chrétiens retombent constamment dans le
péché, c'est qu'ils essayent
d'obéir seulement à une moitié
des exhortations de Saint Paul quand il dit :
« Ne livrez point vos membres au
péché, comme des instruments
d'iniquité ». Bien des croyants
tentent de mettre cela en pratique. Cependant Saint
Paul continue : « ... mais
donnez-vous vous-mêmes à Dieu comme
étant devenus vivants »
(Rom. 6, 13). C'est ce que la mort de
Christ signifiait pour notre Seigneur
Lui-même. Il soumit Sa volonté
entièrement à Dieu.
« Voici, je viens pour faire Ta
volonté »
(Hébr. 10, 9). « Je
fais toujours ce qui Lui est
agréable »
(Jean 8, 29), a dit notre Seigneur. -
Lorsque, et aussi longtemps, que nia vie est
complètement livrée à Dieu,
« le péché n'aura point de
domination sur moi »
(Rom. 6, 14).
Délivré du
péché
La Pâque signifie la
délivrance du châtiment du
péché.
Le passage à travers la Mer Rouge
signifie la délivrance de la puissance du
péché.
Cependant, les Israélites
devaient encore apprendre une chose dans le
désert : qu'en Dieu, et en Dieu seul,
ils avaient toujours tout ce qui leur était
nécessaire
(II Cor. 9, 8).
Les eaux amères
Délivrés de l'esclavage et
de la puissance des Égyptiens, les enfants
d'Israël arrivent assoiffés et
fatigués à Marah, aux eaux
amères. Ces eaux devinrent douces dès
que Moïse y jetait le bois. Il en est encore
de même aujourd'hui : le bois - la croix
du Christ - enlève l'amertume de tout ce qui
- autrement - serait douloureux.
Les enfants d'Israël avancent sous
la main puissante de leur Dieu. Des eaux
amères de Marah qui devaient être
rendues douces, ils arrivent aux eaux douces et
abondantes d'Elim et, plus loin, à cette eau
merveilleuse qui jaillit du rocher. « Ce
rocher était Christ »
(I Cor. 10, 4) et cette eau
était un symbole du Saint-Esprit.
La manne
Dieu prenait soin de la nourriture aussi
bien que de la boisson des Israélites dans
le désert : voici maintenant la manne -
le pain du ciel. De nouveau, nous sommes
amenés à la croix. Car Christ est
notre pain venu du ciel, son corps brisé sur
la croix est véritablement le
« pain de Dieu » -
« celui qui descend du ciel et qui donne
la vie au monde »
(Jean 6, 33).
Ainsi ces pèlerins du
désert furent guidés et nourris
entièrement par Dieu. L'eau - un symbole du
Saint-Esprit -, la manne - un symbole du pain de
vie - ne donnaient point la vie, elles ne faisaient
qu'entretenir et maintenir celle qui était
en eux. Le Saint-Esprit par contre est le Seigneur
et donne la vie. Jésus-Christ est le pain de
vie qui donne la Vie et qui la maintient
aussi.
Malgré leurs multiples
privilèges et bénédictions,
les enfants d'Israël « se
révoltèrent contre Dieu dans le
désert »
(Psaume 78, 40).
Réfléchissons à cela !
Ils étaient délivrés par un
miracle, guidés, nourris,
préservés de façon
miraculeuse, car « nul ne chancela parmi
ses tribus »
(Psaume 105, 37). Et quand même
ils murmuraient et désobéissaient.
C'est que leur vie n'était pas remplie de
joie et de victoire.
Au carrefour
Et cependant c'était l'intention
de Dieu de leur donner une telle vie, vie qui ne
pouvait être réalisée que dans
l'a Terre Promise. C'est ainsi qu'ils
arrivèrent à Kadès
Barnéa ; devant eux s'étendait
le pays de la Promesse, symbole de la vie
triomphante que nous venons de considérer.
Enlisant l'histoire de l'Exode, nous nous attendons
à apprendre qu'ils s'élancent en
avant, pleins de joie au coeur, des chants sur les
lèvres, rivalisant entre eux pour voir
lequel entrerait le premier. Moïse rassembla
le peuple et lui dit : « Vous
êtes arrivés à la montagne des
Amoréens, que l'Éternel, notre Dieu,
nous donne. Vois, l'Éternel, ton Dieu, met
le pays devant toi ; monte, prends-en
possession, comme te l'a dit l'Éternel, le
Dieu de tes pères ; ne crains point et
ne t'effraie point ! »
(Deut. 1, 20, 21). Alors se produisit
ce fait surprenant : le peuple refusa de
monter, d'aller. « Envoyons des hommes
devant nous, pour explorer le
pays ! » dirent-ils. Et Moïse y
consentit. Le peuple ne pouvait pas avoir confiance
en Dieu. Nous savons ce qui en résulta. Les
douze hommes revinrent avec un message merveilleux
et des fruits merveilleux. L'un d'eux dit :
« Montons, emparons-nous du pays, nous y
serons vainqueurs ! »
(Nombres 13, 30). Mais les autres
s'écrièrent : « Nous
ne pouvons pas monter contre ce peuple ; il
est plus fort que nous »
(verset 31). Caleb reprit la parole
avec Josué en disant : « Si
l'Éternel nous est favorable, Il nous fera
entrer dans ce pays et nous le donnera ; c'est
un pays où coulent le lait et le miel.
Seulement ne soyez point rebelles contre
l'Éternel et ne craignez point, les gens de
ce pays, car ils nous serviront de pâture.
Ils n'ont plus d'ombrage pour les couvrir,
l'Éternel est avec nous, ne les craignez
point »
(Nombres 14, 8-9).
Les quarante années au
désert
Mais le peuple prit parti pour les dix
et refusa d'obéir au Dieu vivant ; il
refusa d'entrer dans le pays vers lequel l'avait
guidé Dieu et qu'il lui avait promis. Et
Dieu ne renouvela pas cette occasion. Pas un seul
homme parmi tout ce peuple, à partir de
vingt ans, à l'exception de Josué et
de Caleb, ne revit la Terre promise.
Que signifie tout cela ? Pour les
Israélites c'était un carrefour, une
crise décisive. Ils avaient laissé
derrière eux l'Égypte avec ses ails,
ses poireaux, ses oignons 'et sein esclavage.
Devant eux s'étendait la Terre Promise avec
son lait, son miel, ses fruits délicieux -
et sa liberté. Que devaient-ils
choisir ? Dieu soit loué, ils ne
retournèrent pas en. Égypte (dans le
péché), mais hélas ! il
refusèrent d'entrer dans le pays de la
Promesse où les attendaient le repos et la
communion avec Dieu. C'est ainsi qu'ils
errèrent dans le désert pendant
quarante ans, en proie aux serpents et à la
peste « qui marche dans les
ténèbres et à la contagion qui
frappe en plein midi »
(Psaume 91, 6).
Que nous enseigne tout cela ? La
Terre Promise c'est la Vie triomphante. Nous avons
essayé, dans ces pages, de conduire nos
lecteurs aux frontières de cette
« Terre Promise » et nous y
avons jeté nos regards. Y sommes-nous
entrés ? Telle est la volonté de
Dieu à l'égard de chacun qui met en
Lui sa confiance comme en son (Sauveur. Il
désire que nous y entrions maintenant et y
habitions pour toujours. Les difficultés de
cette vie libre de tout péché
conscient semblent gigantesques et insurmontables.
Elles sont, pareilles aux habitants de Canaan,
« des nations plus grandes et plus
puissantes »
(Deut. 9, 1).
Nous croyons que Dieu nous
ordonne : « Monte, prends-en
possession... ne crains point et ne t'effraie
point »
(Deut. 1, 21). Beaucoup de croyants
déclarent que la vie triomphante est une
chose impossible, dépassant leur force.
« Nous ne pouvons pas y
entrer », s'écrient-ils. Or Dieu
nous appelle à vivre cette vie par Sa force
et non par la nôtre. « Si
l'Éternel nous 'est favorable, Il nous fera
entrer dans ce pays. » Cela signifie que
nous abandonnons au Christ tout ce que nous 'avons
et tout ce que nous sommes et que nous croyons tout
simplement qu'Il peut faire ce qu'Il a promis.
Notre Seigneur nous ordonne de monter et de nous en
emparer
La signification de cette
expérience
La vie de la plupart des
chrétiens est en somme une expérience
du désert, le repos et la joie de la Terre
promise étant bien loin.
L'expérience du Désert
signifie :
Inquiétude
Pour les Israélites dans le
désert, il n'y avait pas de domicile fixe,
pas de demeure, pas de propriété.
À tout moment ils devaient être
prêts à se mettre en route, quand la
nuée s'élevait au-dessus du
tabernacle. Toutes ces choses symbolisent le
mécontentement et le murmure contre Dieu et
contre ses voies providentielles ; le murmure
contre les chefs choisis par Dieu ; le murmure
contre notre sort que nous avons choisi (car les
allées et venues dans le désert sont
en vérité des rébellions
contre Dieu et contraires à ses
désirs). Parfois même se produit la
nostalgie de l'Égypte - de la vie de
péché.
Infécondité
Les enfants d'Israël combattaient
dans le désert, mais ils n'y gagnaient rien
que le droit de continuer leur chemin sans
empêchement. Ils ne gagnaient aucune
possession. C'est la vie habituelle de tout
chrétien qui n'a pas saisi la vie
triomphante. II se contente de « ne pas
faire certaines choses », il ne danse
pas, il ne joue pas aux cartes, il ne va pas au
théâtre, il ne boit et ne fume
peut-être pas. Sa vie de chrétien
consiste à éviter les choses
blâmables et nuisibles. - Le fruit de la
Terre promise - les fruits de l'esprit :
l'amour, la joie, la paix - manquent. Encore moins
y a-t-il croissance en grâce et le service
pour le Seigneur ne porte que peu de fruits, si
toutefois il y en a. Les résultats
apparents, s'ils sont là, ne sont pas
durables. Le désir de Christ que le fruit
demeure
(Jean 15, 16) s'accomplit par celui
seulement qui vit la vie triomphante. Bien des
croyants ont renoncé aux plaisirs du
péché, mais non pas au.
péché en soi. Ils ne sont pas
entrés dans la Terre promise, où l'on
trouve la vraie joie. Déjà cela est
lamentable, mais ce qu'il y a de plus
triste :
Ils retiennent les autres et forment un
obstacle
Josué et Caleb avaient le droit
d'entrer, de même que Moïse. Mais les
deux premiers restaient loin de la Terre Promise,
pendant quarante ans, parce que les autres
refusaient de s'en 'emparer. Et Moïse perdit
bientôt à tout jamais le droit d'y
entrer. - Ah ! si Josué et Caleb
avaient refusé d'aller avec la
majorité ! S'ils étaient
entrés hardiment, à eux deux
seulement ! Nous croyons que Dieu aurait
honoré leur foi et vaincu leurs ennemis
devant eux. Oui, et des milliers les auraient
suivis. Dieu fait de telles choses.
Jonathan et son écuyer savaient
cela
(I Samuel 14, 6 et suiv.). D'ailleurs
Dieu avait offert à Moïse de le faire
pour lui tout seul : « Laisse-moi
les détruire... et je ferai de toi une
nation plus puissante et plus nombreuse que ce
peuple »
(Deut. 9, 14).
Quatre points essentiels
Nous avons évoqué l'image
de la Terre Promise - la vie triomphante que Dieu
peut vous donner. Êtes-vous prêt
à y entrer ? Rappelez-vous bien quatre
choses :
1 Dieu vous a promis quelque chose de
meilleur que la vie au désert, vie de
chutes, de mécontentement et de doute. Il
vous offre la victoire sur tout péché
conscient et la jouissance de la merveilleuse
communion avec Lui.
2 Nos luttes et nos efforts ne peuvent
pas nous donner ce que Dieu seul peut nous
donner.
3 Nous pouvons et devons Lui apporter
nos péchés - les péchés
des croyants, nos doutes, nos craintes, nos soucis,
nos défaites, notre faiblesse, avec la
certitude que le Seigneur Jésus les tue, et
ensuite saisir par la foi la victoire par
Christ.
4 Alors nous pourrons dire en toute
confiance : « Je saisis maintenant
par la foi la vie triomphante avec son repos, sa
joie et sa fécondité. « Si
vous avez de la bonne volonté et si vous
êtes dociles, vous mangerez les meilleures
productions du pays »
(Esaïe 1, 19).
Que ceux qui ont hésité
jusqu'à présent jettent encore une
fois un regard sur ce « pays »,
sur cette vie :
1 C'est une vie de repos parfait.
« Venez à moi... et je vous
donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et
recevez mes instructions » - soyez mes
disciples - « et vous trouverez du repos
pour vos âmes »
(Matth. 11, 28 et 29). Toute
inquiétude déshonore le
Christ.
2 C'est une vie de paix parfaite.
« Je vous laisse la paix, je vous donne
ma paix »
(Jean 14, 27). Lorsque vous ressentez
dans votre coeur autre chose que la paix,
même en face de l'opposition, de
l'oppression, des pertes, du délaissement,
ou de la détresse, vous déshonorez le
Christ et Sa Parole.
La victoire suit l'obéissance.
3 C'est une vie de puissance.
« Vous recevrez une puissance, le
Saint-Esprit »
(Actes 1, 8). Si nous ne
possédons pas de la puissance, nous
déshonorons le Christ. Ce n'est pas nous qui
attendons Dieu, c'est Dieu qui nous attend.
4 C'est une vie féconde.
« Je puis tout par Celui qui me
fortifie»
(Phil. 4, 13). Une vie
inféconde déshonore le
Christ.
5 C'est une vie vécue par le
Christ habitant en nous, c'est donc une vie de joie
parfaite.
Dans le Désert, Dieu guidait Son
peuple - désobéissant, rebelle,
murmurant - par une colonne de feu et de
nuée. Mais à peine était-il
entré dans la Terre Promise que le Seigneur
Jésus Lui-même apparut à
Josué, non pas comme luttant pour Lui, mais
comme chef victorieux, remportant la victoire aussi
longtemps que le peuple lui obéissait.
« Es-tu des nôtres ou de nos
ennemis ? » demanda Josué. Il
répondit : « Non, mais je
suis le chef de l'armée de l'Éternel,
j'arrive maintenant »
(Josué 5, 13 et 14). Il ne
pouvait venir plus tôt de cette
manière, aussi longtemps que le peuple
errait dans le désert.
Il en est de même pour nous.
Christ nous guidera - comme par une nuée -
même si notre vie n'est qu'une
expérience du désert. Mais dès
que nous sommes entièrement consacrés
à Lui, Il remplit nos coeurs de Sa
présence, prend toute la direction de notre
vie et remporte pour nous toutes les victoires -
Lui, le chef de l'armée de
l'Éternel.
C'est là la vie triomphante, vie
remplie de miracles. Puisse chaque lecteur de ces
pages y entrer ! Alors lui aussi verra
Jésus-Christ, le chef de l'armée de
l'Éternel. Et la Joie de l'Éternel
qu'Il donne Lui-même, sera sa force
(Néhémie 8, 10).
FIN
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