Nouvelles d'Israël

10 / 1983

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L'OLP dans sa crise «d'être ou ne pas être»

De notre correspondant à Jérusalem

«Du point de vue politique, Arafat et ses fonctionnaires sont corrompus et pourris!» C'est par ces termes que le rebelle de l'OLP, Abu Mussa, justifia sa révolte contre la centrale de l'OLP. Vingt-quatre commandants et environ mille cinq cents combattants de l'OLP ont changé de camp au nord du Liban et dans la plaine de la Bekaa, après avoir jeté une trentaine d'hommes de confiance du quatrième étage de l'immeuble où se trouve le quartier général de l'OLP à Damas. Ils poursuivent la guerre d'usure interne, guerre qui a passé son premier test officiel lors de l'assassinat du politicien modéré de l'OLP, le Dr Issam Sartaoui. Pour favoriser le putsch, le chef d'Etat libyen Kadhafi accorda un don de 85 millions de DM aux rebelles.

Les onze groupes de l'OLP, qui se disputent depuis sept ans, semblent se disloquer complètement. La tactique de survie et les manoeuvres illusoires d'Arafat - histoire de changer la défaite de Beyrouth en une victoire - ne pouvait éblouir que ses favoris personnels.

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Nouvelles d'Israël

Janvier 1986

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Le vrai visage d'Arafat - son but final: tout Israël

Avant-hier 3 morts, hier 7 morts, aujourd'hui 2 morts - 660 attentats terroristes contre des Israéliens au cours de ces 15 derniers mois. Parfois, les victimes sont des excursionnistes, amis de la nature comme, par exemple, Mordechai Suissa (28) et Edna Harari (22), ou les trois hommes pratiquant le yachting. Il furent tous abattus par derrière. Ailleurs, sept touristes israéliens, en train d'admirer le Sinaï, ont été subitement abattus au moyen d'un tir de Kalaschnikow russe d'un soldat égyptien. Officiellement, ce meurtrier criant: «Allah est grand» fut taxé de «fou». Cependant, des témoins racontent que d'autres soldats égyptiens, spectateurs du drame, riaient et barraient la route avec leurs MP à tout secours médical. Selon le résultat de l'autopsie, cinq des victimes auraient pu être sauvées. Cependant, elles sont mortes d'hémorragie, parce que les Egyptiens ont empêché les médecins d'intervenir.

La folie du terrorisme continue: deux matelots israéliens de la ZIM subissent d'horribles tortures avant de recevoir le coup de grâce. D'autres terroristes choisissent leurs victimes dans les jardins d'enfants, les magasins, les cafés et les bus israéliens. Au cours des 15 derniers mois 660 fois - et le monde se tait. Pas de conseil de sécurité à l'ONU pour condamner ces actions meurtrières.

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Nouvelles d'Israël

Janvier 1988

Peter M. Ranke
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Arafat cherche des partenaires parmi les radicaux islamiques

Nouveau traité de combat contre Israël avec des frères musulmans

Lorsque, aujourd'hui, Yaser Arafat fait un discours, il se réfère plus souvent à des versets du Coran qu'auparavant, et son vocabulaire devient plus religieux. Les cellules secrètes de son organisation, le Fatah, installées dans les territoires occupés israéliens, surtout dans la bande de Gaza, gagnent toujours plus de croyants fanatiques qui, jusqu'à présent, se tenaient loin de l'OLP. Arafat, plutôt optimiste et pas très fondé idéologiquement, dont le flair pour les courants dans le monde arabe est connu, ne considère apparemment plus le nationalisme ou le socialisme comme base, pour son «Mouvement de libération» contre Israël. Son nouveau fondement réside dans le radicalisme de l'Islam et dans la collaboration des Chi'ites et des Sunites contre Israël en vue de la «libération» de Jérusalem. En conséquence, il lui est possible d'aborder un cercle beaucoup plus grand parmi les jeunes que s'il se limitait au milieu palestinien.

Déjà pendant la guerre des camps à Beyrouth-Ouest, les Palestiniens du Fatah collaborèrent avec le parti chi'ite Hezbollah. Donc, Sunites et Chi'ites combattirent partiellement ensemble contre la milice d'Amale pro-Syrienne et Chi'ite modérée. La collaboration du Fatah et du Hezbollah est absolument intéressante pour Arafat, car le Hezbollah obtient des armes et de grandes sommes d'argent de Téhéran.

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Nouvelles d'Israël

Janvier 1988
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Beaucoup d'argent pour le recrutement

Comme l'ont constaté les autorités de sécurité israéliennes, le Fatah dépense de grandes sommes d'argent dans les territoires occupés, pour le recrutement de jeunes initiés à la religion, en faveur de nouveaux commandos terroristes. L'OLP n'est pratiquement plus présente, mais elle revendique l'espace politique. Pour leur formation, les «recrues» sont envoyées en Jordanie, en Syrie et en Algérie, processus dans lequel la fraternité musulmane (sauf pour la Syrie) joue un grand rôle.

En Egypte, la confraternité musulmane est tolérée inofficiellement. Or, elle réclame ouvertement, en tant que parti opposant, la rupture de la paix avec Israël et le renoncement à toute aide venant de l'Ouest. En Egypte aussi, et non seulement au Liban, les jeunes sont entrés en action, criant des mots d'ordre chi'ites, bien qu'ils soient Sunites. Récemment, la police arrêta plusieurs «étudiants» à Mansalut près d'Assiut qui, par des paroles du crédo chi'ite voulaient empêcher le culte dans une mosquée. Le fait que les croyants radicaux se joignent aux mots d'ordres de combat des régimes khomeynien, iranien et chi'ite est, du moins pour les Egyptiens, nouveau.

Cependant, ici aussi l'ambition d'Arafat se reflète: Un front islamique contre Israël au-delà de toutes les frontières arabes ou autres, soutenu activement par tous les Etats musulmans. Arafat a appris à ne pas compter sur la Syrie. A présent, il travaille en vue d'un nouveau traité de combat avec la confraternité musulmane et le régime khomeyniste.(SAD)

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Nouvelles d'Israël

Janvier 1988
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De parenté avec le grand Moufti

Les relations d'Arafat sont plutôt froides avec les groupes pro-syriens et idéologiquement à gauche de l'OLP, comme par exemple le front populaire de Habach. A présent, en revenant à son statut de frère musulman, qui était le sien au début des années 1960 à Koweit, il se réfère à sa descendance d'une des plus riches familles de Jérusalem: les Hussein. Ce sont eux qui avaient arrêté le grand Moufti de Jérusalem, homme mal famé et partisan antisémite de Hitler.

Face au fondamentalisme islamique venant de l'Iran, Arafat voit dans l'Islam radical une nouvelle motivation pour ses guérilleros fatigués et usés du Fatah. Car l'Islam, de quelque manière qu'il puisse être représenté par la confraternité musulmane, revendique pour ses fidèles la ville de Jérusalem et ne reconnaît pas Israël, du fait que des Juifs «incroyants» y règnent sur les Musulmans. De toute façon,d'après le Coran, l'existence d'un Etat Juif est exclue.

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Mai 1988
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Mort d'Abou Jihad

Communiqué de notre correspondant à Jérusalem, Ludwig Schneider:

Jérusalem, le 17.4.1988

Samedi matin aux environs de 1h. 15, deux bus VW et une Peugeot 305 pénétrèrent dans le terrain sévèrement gardé du Numéro 2 de l'OLP, M. Khalil AI-Wazir, connu sous le nom d'ABOU JIHAD. Un commando composé de plusieurs hommes et une femme jaillissent des véhicules et abattent Abou Jihad d'une cinquantaine de balles. Abou Jihad avait la réputation d'être le terroriste de l'OLP le mieux surveillé, puisqu'il était lui-même responsable des actions terroristes les plus horribles du Fatah de l'OLP. C'était lui le véritable instigateur et organisateur des agitations actuelles en «Cisjordanie».

En tant que rival indirect d'Arafat, il refusa et bloqua systématiquement tout arrangement politique et ne jurait que par une solution militaire du conflit israélo-arabe. Dans ce sens, Arafat et le roi Hussein peuvent considérer la mort d'Abou Jihad comme un «cadeau». Le gouvernement israélien n'a pas encore donné de commentaire à ce sujet. On est tenté de croire à l'hypothèse que l'attentat ait été effectué par un groupe de commando israélien, d'autant plus qu'un bateau de guerre étranger était à l'ancre dans les eaux territoriales et que, par la suite, on trouva les voitures du commando sur cette côte.

De prudents calculs permettent d'évaluer à 78 le nombre des victimes dont Abou Jihad aurait été personnellement responsable. En Israël et en «Cisjordanie», la consternation gagne la population arabe, car si les auteurs de cet attentat sont vraiment des Israéliens, il est alors incompréhensible que des étrangers aient pu pénétrer dans la zone de sécurité strictement surveillée d'Abou Jihad.... La population arabe réagit vivement au choc par des agitations d'une ampleur exceptionnelle en «Cisjordanie», faisant de nombreuses victimes. La police tunisienne est en train d'enquêter si l'affirmation spontanée de l'OLP, qu'Israël aurait abattu Abou Jihad était justifiée. . . . Le nom Abou Jihad signifie «père de la guerre sainte».

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Novembre 1988
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La «PALESTINE» ou la «JUDÉE - SAMARIE» israélienne - qui comblera le vide?

Abu Ijad, le chef de la sécurité de l'OLP, prévoit dès ce mois-ci (septembre) la proclamation d'un gouvernement en exil de l'OLP. Cependant la proclamation d'un Etat palestinien est liée à une reconnaissance de facto d'Israël, ce qui provoque dans les camps de l'OLP déjà désunis - treize factions différentes - un plus grand déchirement encore. De son côté, Ahmed Jibril, chef du groupe PFL, à l'époque auteur d'un attentat contre «l'Achille Lauro», accuse le chef de l'OLP, M. Arafat, de rompre le contrat de la charte commune de l'OLP, qui, selon son paragraphe 15, a pour but la liquidation de l'Etat sioniste. De même, des personnalités arabes comme Sheik Ahmed Yassin (Gaza) se prononcent contre toute forme de reconnaissance d'Israël.

Le groupe «Jihad Islamique» (guerre «sainte» islamique) proclama qu'un gouvernement en exil de l'OLP - reconnaissant Israël - serait un moyen d'intensifier «l'Intifada» au lieu d'y mettre fin. Ahmed Jibril se range à cet avis: «C'est alors que le combat armé contre l'ennemi sioniste éclatera et fera usage de tous les moyens disponibles». Le chef de l'Etat syrien, M. Assad, déclara: «Je suis contre l'établissement d'un Etat palestinien. D'ailleurs, la Palestine a toujours fait partie de la Syrie».

Donc, en ce qui concerne «l'unité arabe», les désaccords se multiplient. Abu Ijad reconnaît: «Nous nous embrassons très fraternellement entre nous, cependant nos coeurs sont remplis de rancoeur et de haine». Puisque M. Arafat, le chef de l'OLP, ne peut compter sur l'aide de ses frères arabes en vue d'un gouvernement en exil, il se tourne maintenant vers les Etats de la Communauté européenne, souhaitant avoir en poche, avant de convoquer le Conseil national palestinien (PNC), le OUI des Européens. Il sait que, pour les politiciens de la CEE, une telle demande n'est qu'une affaire de dossier à pointer.

A présent, Arafat est tenté de jouer sa dernière et meilleure carte, soit d'accepter les résolutions 242 et 338 de l'ONU qu'il avait toujours refusées - c'est-à-dire reconnaître Israël. Par là, il séduirait non seulement les Européens, mais aussi les Américains. Le Secrétaire général de l'ONU, M. Perez de Cuellar, a rencontré Arafat à Genève. A cette occasion, il n'hésita pas à mentionner la «Palestine» à la place de la Judée - Samarie administrée par Israël et abandonnée par le roi Hussein. En Israël, une vive indignation se manifesta à ce sujet. En outre, l'ONU condamna la politique de sécurité d'Israël dans les régions agitées, mais se tut obstinément sur tous les attentats meurtriers des terroristes palestiniens contre les Juifs en Israël.

A cela s'ajoute l'euphorie provoquée par la trêve entre l'Irak et l'Iran, euphorie incitant à l'imprudence.

«C'est ainsi que le roi Hussein a passé la balle précisément à l'OLP ... » disent certaines rumeurs qui courent parmi les Palestiniens «est-jordaniens», représentant 40% de la Population jordanienne, «car l'éventuel Etat de l'OLP en Cisjordanie' ne revendiquera-t-il pas aussi le droit sur les Palestiniens de Jordanie?» Aussi, le 14 août, les autorités jordaniennes ont-elles proclamé: «Tout Palestinien ne reconnaissant pas notre souveraineté jordanienne perdra son droit de cité et devra quitter la Jordanie». Nous voici arrivés exactement au point envisagé aussi par Israël comme politique de transfert, et déjà préconisée par Ben Gurion, En conséquence, tous les Arabes qui refusent de reconnaître la souveraineté d'Israël (ou de Jordanie) devront être expulsés.

Cependant toute tentative de règlement diplomatique ou militaire échouera probablement lorsqu'il sera question de Jérusalem, puisque - selon Arafat et le PNC - «un Etat palestinien est impossible sans Jérusalem». Or pour Israël aussi, «un Etat israélien est impensable sans Jérusalem». De ce fait, Jérusalem sera finalement la pierre d'achoppement, le centre d'intérêt général. Pour le moment, tous les partis se tiennent dans l'expectative. On attend le résultat des élections en Israël et aux Etats-Unis (novembre) ce qui, jusque là, retiendra une éventuelle annexion israélienne des territoires controversés. Dans l'attente de ce sombre novembre, le feu de «I'Intifada» arabe continue, provoquant inutilement des victimes de part et d'autre.

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04 Avril 1991
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L'OLP et la crise du Golf

A l'heure actuelle, il est déjà évident que la fin de la crise du Golfe entraînera irrémédiablement d'importants changements politiques et peut-être aussi géographiques au Proche-Orient. Ce serait de la spéculation que de dire dès à présent ce qui va se passer exactement et qui va prendre le rôle de dirigeant dans la région après la reddition de l'Irak. Une chose est toutefois certaine: l'un des principaux perdants du scénario sera - outre l'Irak - L'OLP avec son dirigeant Yasser Arafat. Par son soutien ouvert et résolu, il a perdu la sympathie de tous les pays européens, à l'exception de la France.

Les Etats-Unis qui étaient en dialogue avec l'OLP avant le déclenchement de la guerre, ont également profondément modifié leur attitude. Le discours du ministre des Affaires étrangères James Baker devant la Commission des affaires extérieures du sénat américain, le 7 février 91, a clairement révélé cette nouvelle position. Il a expliqué que l'OLP s'est exclue du processus de paix et ne pourrait, par conséquent, être un partenaire lors de l'établissement, envisagé, d'un nouvel ordre au Proche-Orient et lors de 1 'organisation d'une conférence de paix. Pendant les dernières semaines de guerre, Arafat n'a nullement caché que lui et son organisation se tenaient à la disposition de la machine de guerre irakienne.

Jusqu'à présent, l'OLP a participé à des actes de terrorisme international contre les intérêts alliés, et elle a entamé des démarches belliqueuses à l'encontre d'Israël. Début février, bon nombre de missiles Katjucha ont été tirés du Liban en direction d'Israël. Selon des prises de position officielles, il s'agissait d'une contribution à la bataille de Saddam Hussein. L'armée israélienne ne resta pas inactive. Elle attaqua par voies aérienne et terrestre les différentes bases de terrorisme, infligeant ainsi de lourdes pertes à l'adversaire. Le soutien d'Arafat au dictateur irakien a été approuvé par la population palestinienne des territoires occupés. Pendant les premiers jours de la guerre, une partie d'entre eux monta la nuit sur les toits des maisons pour assister au vol des missiles tirés sur Tel-Aviv et fêter cet événement par des chansons et des danses. Quelques-uns ont même essayé d'aider l'Irak d'une manière concrète en communiquant des informations sur le lieu exact du point d'impact et d'autres données militaires.

Plusieurs Palestiniens, parmi eux également des citoyens arabes, ont été arrêtés entre-temps par les forces de sécurité israéliennes. L'un d'entre eux est le célèbre dirigeant palestinien de la rive occidentale du Jourdain, Sari Nusseiba. L'arrestation du professeur de philosophie de l'université de Bir-Zeit à Bethléhem, âgé de 40 ans, provoqua un choc dans la gauche israélienne qui l'avait connu et apprécié jusqu'alors comme un Palestinien modéré. Nusseiba est accusé d'avoir communiqué à l'OLP et aux Irakiens des informations détaillées sur les points d'impact des missiles, aidant ainsi à rectifier le tir des projectiles suivants.

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Octobre 1991
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Un nouveau parti palestinien contre Arafat

Un nouveau parti palestinien, fondé dans les «territoires occupés» propose de négocier avec Israël en excluant l'OLP. Le président du parti, Salem-a-Halidi disait, dans un interview qu'il a donné au journal britannique «Sunday Times», que son parti ne s'oppose pas à l'OLP mais «nous voulons mettre fin à ce conflit, et Arafat est aujourd'hui aussi incapable de faire la paix que la guerre.»

Le parti de Halidi propose un programme qui prévoit d'établir un Etat palestinien en confédération avec la Jordanie dans les six ans à venir.

L'idéal d'Israël est effectivement de pouvoir négocier avec les Palestiniens sans l'OLP, mais on craint que ce nouveau parti ne soit loin de pouvoir compter sur un soutien suffisamment large de la part de la population des régions concernées. (ZL)

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