Lecture: Deutéronome 8: 1-2, 11-18

APRES trois mois de combats et de murmures dans les sables du désert, les Israélites sont parvenus au pied du Sinaï. Ils y sont en sécurité, pourvus du nécessaire ; c'est une étape vers la terre promise. Dieu leur dit : « je vous ai portés sur des ailes d'aigles et je vous ai fait venir jusqu'à moi ». Cette sortie d'Egypte, cette migration hasardeuse avait un sens : Dieu voulait conclure une alliance avec son peuple. C'est pour cela qu'il l'a arraché à la servitude et l'a guidé à travers les maigres steppes du Sinaï. Un lien s'est ainsi établi entre l'Eternel et son peuple : «Je suis l'Eternel ton Dieu, qui t'ai fait sortir du pays d'Egypte... Désormais, vous serez mon peuple ».

Il y a de même, dans nos vies, des étapes où nous pouvons reprendre haleine. Nous devons en profiter pour nous recueillir et pour écouter la voix de Dieu.

Peut-être étions-nous jusqu'alors indifférents. et sourds aux appels de Dieu. Mais nous avons passé par de dures épreuves; comme Israël, nous avons gémi et murmuré, et nous ne comprenions pas que Dieu nous faisait venir jusqu'à lui. Maintenant, il nous parle: je t'ai porté sur des ailes d'aigles, tu sais enfin qui je suis. Veux-tu devenir mon enfant, entrer dans mon alliance, accepter l'amour et l'autorité de Jésus, mon Fils?

Il faut savoir répondre aux appels de Dieu, et ne pas permettre que l'épreuve passe sans laisser quelque bienfait spirituel, sans nous rapprocher de lui.

Prière.

Père, souvent nous n'avons pas compris ce que tu voulais de nous; nous avons murmuré, nous avons douté de toi, de ta parole. Pardonne-nous notre impatience. Maintenant, nous savons que tu veux être notre Père, tu nous fais connaître ta puissance et ta bonté. Nous voulons entrer dans ton alliance; fortifie nos résolutions. Amen.

Moïse parlait, Dieu répondait. Exode 19: 19

Lecture: Exode 20: 1-17

TOUTE l'Ecriture est un dialogue entre Dieu et les hommes. La Bible contient en effet les appels de Dieu et les réponses de l'homme, aussi bien que les appels de l'homme et les réponses de Dieu. La Bible est donc la messagère de Dieu et l'interprète de nos aspirations les plus intimes.

Sur le Sinaï, Moïse parle au nom de son peuple; il implore l'Eternel, il lui demande ses directions et ses lumières... En réponse aux appels de Moïse, Dieu parle et donne la Loi. Par elle, il fait connaître sa volonté, volonté sainte, volonté exigeante. L'homme n'a pas à discuter, il doit s'incliner et obéir. Dieu veut être honoré, servi, aimé. Toute la loi est fondée sur la crainte et l'amour que les hommes doivent au Dieu tout. puissant.

La loi, c'est l'ordre de Dieu ; en la lisant, nous apprenons ce que Dieu veut de nous : ce qu'il faut éviter et ce qu'il faut faire, ce qu'il faut fuir et ce qu'il faut rechercher.

Mais elle n'est pas simplement une règle de conduite, formulée en dix points; elle contient aussi des promesses: « Vous observerez mes commandements, dit l'Eternel; l'homme qui les mettra en pratique vivra par eux ». C'est dans le service de Dieu et de notre prochain que nous découvrons véritablement notre raison d'être et la beauté de l'existence. La loi de Dieu est donc pour celui qui la pratique une loi de vie.

N'opposons pas la loi à la grâce; mais souvenons-nous de l'expérience de saint Paul : « La loi a été notre pédagogue pour nous conduire à Christ ». Jésus, en effet, n'a pas aboli cette loi, il n'en a pas atténué les exigences, il l'a au contraire accomplie; bien plus, il a demandé de nous l'extraordinaire et il s'est rendu lui-même obéissant jusqu'à la mort.

Prière.

Seigneur, ta loi est parfaite, tes commandements sont saints, justes et bons. Nous reconnaissons que ta volonté est meilleure que la nôtre, que tes commandements nous conduisent à la vie et que nous sommes heureux pourvu que nous les pratiquions. O Dieu, donne-nous ton Saint-Esprit pour que nous obéissions à ta loi et que nous vivions. Amen.

Lectures : Jérémie 31 : 31-34 ; 1 Jean 5 : 1-5

LE peuple d'Israël a reçu la loi de son Dieu au mont Sinaï et la tradition nous rapporte que cette loi, donnée dans la grandeur redoutable de l'orage qui enveloppait de nuée et de feu la sainte montagne, fut gravée sur des tables de pierre. A cette loi ne manquait donc ni la majesté ni la valeur des choses qui demeurent; il ne lui manquait que des coeurs nouveaux pour être reçue et vécue. Aussi cette loi fut-elle violée; Israël se montra infidèle au commandement de son Dieu. C'est pourquoi Jérémie le prophète fut amené à entrevoir une alliance nouvelle, fondée non sur une autre loi, mais sur un changement des dispositions du peuple : «Après ces jours-là, dit l'Eternel, je mettrai ma loi au dedans d'eux, je l'écrirai dans leur coeur ».

La loi n'est plus la contrainte extérieure à laquelle on se soumet difficilement. L'obéissance devient volontaire, spontanée, joyeuse parce qu'elle jaillit du coeur qui s'est donné à Dieu et qui a reconnu dans sa loi la loi d'un Père, dans sa volonté l'expression normale de ce que doit être la vie humaine.

L'être tout entier est transformé lorsque le coeur s'est donné. Ce qui paraissait difficile, impraticable, devient simple, naturel à l'amour. Voyez ce dont est capable l'amour maternel: pour lui, il n'y a pas de sacrifice trop lourd, ni de peine trop grande. Aussi, pour conquérir notre coeur, Dieu a-t-il consenti au plus douloureux des sacrifices : à la mort de son Fils sur la croix.

Il faut donc que nous nous laissions pénétrer, saisir par cet amour; que nous lui ouvrions notre coeur pour redire avec l'apôtre saint Jean, l'apôtre de l'amour: «Ses commandements ne sont point pénibles car tout ce qui est né de Dieu est victorieux du monde ».

Prière.

O Seigneur, notre Dieu, ta loi est bonne, mais nous sommes mauvais. Egarés par les convoitises de notre coeur, nous nous éloignons de toi et nous devenons esclaves du péché. Change nos coeurs pour que nous apprenions que ta volonté est bonne, agréable et parfaite. Amen.

Lecture : Jean 7 : 28-29, 37-44

SI quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive. Jésus prononça cette parole lors de la fête des Tabernacles. Le dernier jour de la fête était marqué par une cérémonie symbolique qui inspira à Jésus la forme de son appel: un sacrificateur allait puiser de l'eau dans une cruche d'or à la fontaine de Siloé, et la portait dans le temple jusqu'à l'autel où il la répandait. C'est sans doute en pensant à ce geste que Jésus, se tenant debout, invita ceux qui avaient soif à venir à lui et à boire. Plus n'est besoin de Siloé! Que l'homme pour son salut ne compte plus sur les pratiques d'un culte ritualiste ni sur les bonnes oeuvres d'une piété légaliste; qu'il vienne à Christ, Sauveur vivant capable de communiquer la Vie.

N'avons-nous pas soif nous aussi? Notre âme n'éprouve-t-elle pas à certaines heures avec intensité ces aspirations qui sont la marque de son origine divine? Oui, nous avons soif de pardon, de sainteté, de vie meilleure ; soif d'aimer et d'être aimés. Alors, l'appel est pour nous : Venez à moi et buvez. Boire, c'est croire, se confier, accepter, recevoir. Comme le voyageur qui découvre enfin dans la montagne aride une source chantant sous la mousse et s'y désaltère avec délice, mettons-nous à genoux et buvons à la source de l'Evangile; remplissons notre âme des sentiments qui étaient en Jésus, de ses paroles, de son Esprit sanctifiant.

Ainsi nous connaîtrons les joies de cette vie éternelle qui seule répond à la soif de l'âme, et dont Dieu a ouvert la source par l'oeuvre, la vie et la mort de son Fils Jésus-Christ.

Prière.

O Dieu, qui nous groupes pour le culte de famille, nous avons soif de justice et nous venons boire à la source de tes révélations et de tes promesses. Accorde-nous la grâce de croire, afin qu'après avoir été désaltérés, pardonnés, encouragés, nous puissions révéler à d'autres la source de l'eau vive. Amen.

Lecture: Psaume 119: 41-50

DANS un temps où la lampe à huile était l'éclairage coutumier, le flambeau était réservé aux grandes cérémonies: festins de noce ou royaux cortèges.

Aujourd'hui comme jadis, la Parole de Dieu est un flambeau, une flamme haute et vivante qui fait luire dans notre nuit la joie vraie; dans notre tristesse, elle annonce en le précédant le Roi de consolation.

Durant les nocturnes marches dans le désert, une colonne de feu conduisait le peuple élu vers le pays de la promesse ; ainsi, à travers les ombres de la terre, la Parole divine nous montre la céleste direction vers laquelle nous marchons.

La lumière est une sauvegarde; elle permet d'éviter les embûches et chasse les mauvais rêves.

La Parole sainte, dans les humbles circonstances de la vie, nous met en garde contre les pièges de l'égoïsme ou du mensonge et fait fuir les désirs impurs ; elle projette un rayon révélateur sur les desseins inavoués de notre coeur rusé.

Notre destin est mystérieux ; les pourquoi de la souffrance sont redoutables ; l'avenir du monde est incertain. Qui croire? où aller? En face de décisions graves, de problèmes angoissants, où trouver le conseiller sûr? Qui nous montrera la voie droite? Flambeau qui ne s'éteint jamais, la Parole sainte nous rassure et nous conduit.

Chaque jour, à chaque pas.

Tout devient facile : sans hésitation, sans trouble, je m'avancerai. La nuit se change en clarté. «Ta Parole est un flambeau. »

Prière.

O Dieu, dans l'angoisse de mes chemins obscurs, que ta Parole m'éclaire. A tout instant qu'elle me fasse voir les dangers de la route et le but céleste de la course ; qu'elle chasse les fantômes de la crainte et les ombres du découragement. O Christ, lumière du monde, assure mes pas, fortifie mon coeur et conduis-moi jusqu'au bout du voyage. Jésus Sauveur, que ta grâce me soutienne et me fasse marcher comme un enfant de lumière. Amen.

Lecture. Deutéronome 6: 20-25

UNE lampe à ses pieds, une lumière sur son sentier, voilà ce que la Parole de Dieu représente pour le chrétien. Dédaignant les systèmes humains qui laissent sa route dans une pénombre sans sécurité, il se soumet à elle, la reconnaissant comme le seul guide de ses pensées et de ses actes.

C'est à ceux qui se présentent à lui dans une telle attitude de respect que Dieu donne la sagesse.

Si nous obéissons, nous aurons alors la révélation de Dieu lui-même nous attirant à Lui, nous permettant de contempler sa gloire et sa puissance.

Nous apprendrons à connaître les hommes, puis à nous voir tels que nous sommes.

Nous arriverons à accepter sans les comprendre les voles de Dieu, si mystérieuses pour ceux qui cherchent à les saisir autrement que par la foi.

Mais si la sagesse de Dieu éclaire le chemin, elle ne supprime pas les embûches de la route. Notre existence renfermera des luttes nombreuses et difficiles, même si nous nous décidons à la soumettre entièrement aux commandements de Dieu. Notre volonté capricieuse cherchera à reprendre son autonomie; nous nous essaierons péniblement à marcher seuls, jusqu'à ce que fatigués, prêts à défaillir nous retournions à la lumière, bénissant Dieu d'éclairer notre sentier par sa Parole, qui conduit à la Vie.

Prière.

Nous te bénissons, Seigneur, du don de ta parole. Donne-nous de l'accepter avec amour et de la faire pénétrer dans tous les instants de notre vie, avec l'aide de Jésus, notre guide et notre Sauveur. Amen.

Lecture : Psaume 19: 8-12

DIEU parle dans la nature où il règne ; dans nos coeurs disposés à Y écouter, nous entendons sa voix. Dieu se sert aussi des événements, des êtres que nous côtoyons pour nous faire connaître sa volonté. Et malgré tout, au cours de périodes difficiles, arides pour notre foi alors que nous avons soif d'une parole de consolation, le silence nous entoure. Dieu qui sait de quoi nous sommes faits et qui nous aime, nous a pourtant donné la Parole, sa Loi qui est appelée à devenir pour nous une lampe à nos pieds, une lumière sur notre sentier. « Les ordonnances de l'Eternel réjouissent le coeur. »

Bien souvent, avouons-le, la loi de Dieu est pour nous une contrainte que nous reconnaissons pourtant nécessaire ; et nous avons parfois de la peine à la comprendre, à la mettre fidèlement en pratique.

Pourquoi ne demandons-nous pas l'aide de Celui qui s'offre à porter avec nous nos fardeaux? La loi divine éclairée par le Christ, au lieu d'être un gardien sévère pour nos coeurs affectionnés au péché, devient un guide unique qui mène, il est vrai, par des sentiers parfois raboteux, à des sommets ensoleillés.

La loi de Dieu s'installe alors en nous comme une présence personnelle du Dieu sauveur dont la volonté à notre égard est bonne: elle éclaire les yeux, elle restaure l'âme, elle réjouit le coeur.

Prière.

O notre Dieu, tous tes ordres sont des grâces. Aide-nous à obéir avec joie et avec amour puisqu'ils sont destinés à nous rapprocher de toi avec l'aide du Christ, notre Maître. Amen!

Lecture : Jean 8: 12 et 12: 44-50

LE soleil préside à la vie; dans sa course glorieuse, il dispense à la %erre, au nom du Créateur, les bénédictions nécessaires à l'existence des êtres et des choses. Il les dresse dans la lumière, et la vertu de ses rayons pare, nourrit et vivifie la création.

Réalité sublime, le soleil n'est pourtant qu'une image splendide, grandiose, mais impuissante de la clarté qu'il faut à notre âme. Car le soleil dore les moissons, mais il est écrit : « L'homme ne vivra pas de pain seulement ». L'homme se réjouit à sa lumière et à sa chaleur, mais il y chercherait vainement le secret de sa destinée. Le soleil, source prodigieuse de vie, n'a pas reçu de Dieu le pouvoir de guider notre esprit. Eblouissant et silencieux, il éclaire le Monde, ses grandeurs et ses turpitudes; il ne peut rien pour la Vérité.

Il faut à notre âme une autre lumière qui la révèle à elle-même et qui réponde à sa détresse. Elle souffre parce que le monde qu'elle voit n'est pas celui qu'elle rêve, qu'elle réclame et qu'elle attend.

Jésus est venu, et sa venue a changé notre destin. Cette âme malade, douloureuse et incurable, il la sonde et il la guérit. Bien loin d'en réfréner les aspirations, il les exalte au contraire. Il lui donne des ailes pour s'élever, par delà les tentations et les appels de la chair, jusqu'à la sainteté et jusqu'à la liberté. « Ecce Homo » 1 Voici l'homme! En Jésus-Christ, voici ta tâche, ton but, ton destin! Tu cherchais ta route, la patrie de ton âme? Jésus est venu, et la lumière s'est levée sur les terres enténébrées de ton esprit.

C'est pourquoi, aussi longtemps que le Christ n'est pas ton Maître, tu vas deci delà, heurtant tour à tour les murs qui blessent ton âme et te ferment la route. Jésus seul, parce qu'il connaît parfaitement l'homme et Dieu, a pu dire: « je suis la lumière du monde! »

Prière.

Cette lumière de nos âmes, ô Dieu, c'est toi qui nous l'as donnée. Lorsque les temps furent accomplis, Jésus est venu, paré de sainteté et d'amour, pour nous tirer hors de nos impasses souillées et pour nous donner délivrance et santé. Attache-nous à ce Sauveur, don de tes compassions et de ta miséricorde, et fais que ton Fils habite en chacune de nos âmes. Amen.

Lecture: Jean 14 : 1-14

JÉSUS affirme : « je suis le Chemin... » Non pas un chemin quelconque parmi tous ceux qui s'offrent au choix des hommes, mais le chemin par excellence, celui qui seul conduit à la vérité et, par elle, à la vie.

Jésus sait les profondes désillusions qui attendent infailliblement ceux qui s'aventurent sur les sentiers du monde. Il sait que les valeurs terrestres promettent beaucoup et tiennent peu. Il sait surtout qu'elles sont incapables de satisfaire cette soif de vérité et de certitude qui caractérise l'âme humaine. Alors, par amour pour cette humanité qu'il sent prête à se fourvoyer dans les voies trompeuses et mensongères, il se révèle à elle comme le guide parfait qui l'affranchira des erreurs de cette terre. Il veut la conduire jusqu'au seuil de ce monde nouveau, supérieur et divin où tout est grandeur et noblesse parce que tout y est vérité. «Je suis, dit Jésus, la Vérité... »

Mais le Maître va plus loin encore et déclare solennellement que quiconque marchera sur ses pas obtiendra la vie. En effet, illuminé par la vérité qui est en Christ, l'homme verra bientôt tomber toutes les chaînes qui faisaient de lui l'esclave d'un monde voué à l'éphémère et à la mort. Il se sentira libéré des sourdes menaces qui pesaient sur lui, et il possédera la vie triomphante, la vie parfaite, sainte et éternelle que Jésus a mise en évidence par tout son Evangile.

Ne vaut-il pas la peine d'écouter l'appel du Sauveur et de suivre un chemin qui a pour nous de si glorieuses promesses: Vérité et Vie?

Prière.

Père, tu as voulu que tes enfants connaissent la vérité et parviennent par elle à la vie. Tu as donné ton Fils pour leur servir de chemin. Nous t'en rendons grâces et te demandons instamment de nous apprendre à marcher fidèlement sur les pas de notre Sauveur. Amen.