Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



LA MAISON SUR LE ROC


En agonie.

Luc 22: 44

 

Lecture: Esaïe 53: 1-12

JESUS a souffert. Il a souffert de la faim au désert et de la soif le long des routes brûlées du soleil de Palestine. Il a souffert de la fatigue du corps, quand il s'est assis auprès du puits de Jacob. Il a souffert de la pauvreté, et des privations et des peines que la pauvreté entraîne avec elle.

Il a souffert aussi de l'égoïsme, de l'hypocrisie, de la haine ou de l'indifférence des hommes. Il a souffert, parce que les pharisiens orgueilleux refusaient de croire à son message d'amour et parce que les gens de Corazin et de Bethsaïda opposaient leur vaniteuse apathie à son Evangile libérateur.

Il a souffert enfin par ceux qu'il aimait. Il a souffert par sa mère et par ses frères qui ne croyaient pas en lui; par son peuple qui repoussait le salut ; par ses disciples dont l'esprit était lent à comprendre et qui l'ont à l'heure suprême trahi ou abandonné, même les meilleurs, même les plus aimés d'entre eux.

En vérité, il a souffert. Tout ce que les rigueurs de la vie et tout ce que le péché peuvent accumuler de peines sur l'âme d'un homme, il l'a enduré. Et maintenant il est là, dans ce jardin solitaire, au milieu de cette dernière nuit où il lui faut livrer le plus grand combat. Ce qu'il a supporté jusqu'ici n'est rien, en face de ce qui est devant lui. Car devant lui il y a, pour son corps, le supplice indiciblement atroce de la croix. Et, pour son âme, il y a la rencontre avec tout ce que la haine, la lâcheté, le mensonge peuvent avoir de plus hideux. Il est en face de Satan Lui-même, terrible et monstrueux.

Alors il connaît la suprême agonie, une agonie devant laquelle nous demeurons mets car nulle parole ne peut en exprimer l'intensité.

C'est pour nous qu'il a tout souffert. Que pourrions-nous donc lui donner, sinon toute notre vie, en échange d'un si grand amour ?

Prière.

O Christ, nous ne voulons pas être de ceux qui dorment alors que tu souffres, de ceux qui s'enfuient alors que tu luttes. Nous voulons rester près de toi dans tes douleurs, pour avoir part aussi à ta victoire ; nous voulons souffrir avec toi pour être unis aussi à toi dans la gloire. Accorde-nous cette grâce, ô Jésus, de vivre avec toi, et pour toi, toujours. Amen.


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Livré entre les mains des pécheurs.

Matthieu 26: 45

 

Lectures: Hébreux 5: 7-10; Matthieu 26: 42-46

L'HEURE prévue, attendue, l'heure de la plus indicible souffrance et de la plus monstrueuse injustice va sonner. La croix dresse sa grande ombre devant les pas du pèlerin qui vient de parcourir les chemins de la Palestine, le coeur plein d'amour. Il va mourir pour accomplir l'oeuvre commencée, pour l'achever par le sacrifice total et complet de lui-même. Dans cette nuit où, à Gethsémané, il a présenté avec de grands cris et avec larmes des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort, il a été exaucé. « Non pas ce que je veux, mais ce que tu veux.» Dieu lui a donné la force de faire sa volonté, la force d'endurer, de triompher de la puissance des ténèbres, de la haine, de la souffrance, de la mort.

Dans quelques instants, une foule d'ennemis s'acharnera contre lui comme une meute sur le gibier forcé... Et le juste sera livré entre les mains des pécheurs. Quelle défaite en apparence, en réalité quelle victoire, la victoire du bien sur le mal, de l'amour sur la haine, de la vie sur la mort 1

Voici, l'heure est proche... Qui donc ici-bas pourrait prétendre éviter la douleur et l'angoisse? Mais quand cette heure est là, quand il nous faut à notre tour compter avec le mystère de la souffrance et les oppositions des hommes, regardons à jésus, afin de pouvoir, comme lui et avec lui, résister dans les mauvais jours après avoir tout surmonté.

Prière.

O Seigneur, nous te remercions de pouvoir trouver auprès de toi dans les heures difficiles un asile et une force, la seule force nécessaire, celle qui nous aide à vivre et à mourir, parce que tu es là, Père. Que, dans la nuit la plus sombre, ton enfant faible et vacillant soit guidé par celui qui, éprouvé comme nous, peut secourir ceux qui sont éprouvés. Amen.


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Abandonné par tous.

Matthieu 26: 56

 

Lecture: Matthieu 26: 47-56

LES lâches! Ah! si nous avions été là, nous ne l'aurions pas abandonné!

En sommes-nous si sûrs? Pensons à la situation de ces hommes, et regardons en nous-mêmes. Nous leur ressemblons comme des frères.

D'abord ils sont si fatigués; à peine ont-ils pu s'endormir sous les arbres que le bruit les réveille ; la lumière des torches les aveugle, leur Maître est entouré d'ennemis. Comment résister à la tentation de fuir le danger, la responsabilité, quand, après une journée épuisante, le corps fléchit, le sommeil obscurcit la pensée et la détresse physique nous envahit?

C'était si différent de tout ce qu'ils avaient rêvé ! jésus leur disait

«Ne vous inquiétez pas; ayez foi en Dieu». Les disciples voyaient sa puissance miraculeuse. Mais maintenant jésus est désarmé, impuissant. Où donc est son Dieu? Où est le miracle libérateur? C'est dur de croire à un Dieu qui se cache, qui se refuse, qui semble abandonner ses enfants à leur détresse.

Enfin ils sont pris par surprise. En un instant jésus est saisi, garrotté, emmené. C'est à lui seul qu'on en voulait, les disciples auraient été encombrants; on savait que, lui disparu, ils devenaient inoffensifs. Alors, puisque personne ne les arrête, ne fait attention à eux, pourquoi s'obstiner, pourquoi s'offrir aux coups? N'est-il pas plus sage de fuir, pour se concerter sur les moyens d'être utiles à leur ami?

Ah ! tous les raisonnements, les excuses, les justifications ! En attendant, tous l'abandonnèrent.

Lui, il ne les a pas abandonnés. Il a souffert, il est mort pour eux, pour nous qui l'avons si souvent laissé seul.

Prière.

Seigneur, tu sais que nous t'aimons quand même. Mais nous sommes si faibles, si lâches. Pardonne nos abandons, nos excuses mensongères. Tu as souffert à cause de nous tous et pour nous tous. Merci. Augmente-nous la foi et le courage quand il faudra souffrir pour toi. Amen.


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Pierre suivait de loin.

Luc 22: 54

 

Lecture : Apocalypse 3 : 1-3, 15-19

JUSQU'ALORS Pierre avait suivi Jésus de près, maintenant il le suit de loin. Il maintient, entre lui et la troupe qui emmène son Maître, une distance suffisante; il avance avec prudence, il est bien résolu à ne pas se laisser mêler au drame, dont il n'est plus qu'un spectateur. C'est pourquoi, quand une servante brusquement lui dit: « Tu étais avec Jésus de Nazareth », Pierre répond: «je ne le connais pas ». En vérité, Pierre suivait encore Jésus, mais de si loin que, de son propre aveu, il lui était devenu étranger.

Il est facile de suivre Jésus de loin, de garder avec lui des liens tout extérieurs, et de se croire encore chrétien, quand on l'a déjà abandonné. Mais une heure vient, où il faut choisir, et où la vérité parait : ou bien rester étroitement uni à Jésus pour le suivre sur la voie de l'obéissance, du renoncement, du sacrifice, pour se charger de son opprobre et porter sa croix; ou bien ne plus le suivre que des yeux seulement et n'être qu'un spectateur de ses souffrances et de sa mort.

Si vous vous retirez quand les difficultés surgissent, quand il s'agirait de vous compromettre, de livrer bataille au péché ou de recevoir des coups ; si vous prétendez, malgré cela, porter le titre de chrétien, vous êtes comme Pierre.

Pour avoir cru qu'il pouvait suivre Jésus de loin, Pierre l'a renié. C'était inévitable. Pour être fort, il faut être attaché à Christ comme le sarment est uni au cep. Hors de lui, nous ne pouvons que renier et trahir. En le suivant de loin, nous le laissons seul pour souffrir et pour mourir. Et sa croix est rendue vaine.

Prière.

O Dieu, nous avons trop souvent abandonné ton Fils en craignant de nous compromettre avec lui. Nous avons eu peur d'accepter le renoncement qu'il réclame. Nous nous humilions devant toi. Fais-nous la grâce de suivre fidèlement notre Sauveur et de l'aimer assez pour porter avec lui la croix de notre salut. Amen.


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jésus ne répondit rien.

Luc 23 : 9

Lecture: Luc 23: 8-12

ACCUSE par de faux témoins, en face d'adversaires armés de l'autorité publique, et qui ont à l'avance arrêté leur sentence de mort, victime d'une entreprise infernale, jésus garde le silence: il se tait devant le Sanhédrin, il se tait devant Hérode, il se tait devant Pilate.

Il sait que s'il existe une éloquence de la parole, « il y a aussi une éloquence du silence qui pénètre plus que la langue ne saurait faire ». Il sait qu'en répondant aux paroles injustes, aux moqueries et aux injures, il augmenterait la faute des coupables. Il sait que parler même de Dieu serait leur donner l'occasion de blasphémer. Il sait qu'en faisant un miracle, il étonnerait les regards, mais ne sauverait pas les âmes. Ce n'est pas le moment d'enseigner, ni d'essayer de disputer sa vie à la fraude et à la mauvaise foi; l'aveuglement de ses juges les rendait incapables d'entendre à cette heure le témoignage de la vérité ; c'est pourquoi jésus s'est tu.

jésus garde le silence parfois devant nous ; il sait que nous redouterions de connaître sa vérité ; il sait que nous ne suivrions pas jusqu'au bout les conseils qu'il veut nous donner. Nous lui demandons le pain du corps, il nous offre la nourriture de l'âme; il y a si souvent malentendu entre lui et nous : il se tait pour ne pas l'aggraver.

Prière.

Seigneur notre Dieu, détruis l'image déformée que nous nous faisons du Christ, la conception erronée que nous avons de ses exigences et de ses dons; purifie nos coeurs pour que rien ne nous empêche de mieux comprendre ta volonté et ton amour. Révèle-toi toujours davantage comme notre Père, pour que nous puissions entendre ta parole. Amen.


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Devant ses juges.

Matthieu 26. 65

 

Lecture : Matthieu 26: 63-68

RÉUNIS en hâte, de nuit, pour procéder à l'interrogatoire de Jésus et préparer sa condamnation, la plupart des membres du sanhédrin sont là, entourant leur chef Caïphe. L'impatience les tient en éveil; il leur tarde de voir Jésus face à face, en juges, de mettre un point final à sa funeste activité en trouvant un motif valable de condamnation. Mais Jésus ne répond pas aux questions et aux accusations dont on l'accable; il a pour lui sa conscience; il sait que rien, dans son activité et sa conduite, ne peut être motif à condamnation ; il lui suffit d'être certain que tout ce qu'il a pensé, dit et fait est conforme à la volonté de Dieu. Et la présence de Dieu le remplit tellement que, pressé par cette question : « Es-tu le Fils de Dieu » ? il n'hésite pas à répondre

« Tu l'as dit ».

Or Caïphe, souverain sacrificateur, homme éminent, redoutable et redouté, ne sait ce que peuvent être les exigences d'une conscience. Il a très haute opinion de sa propre valeur, mais est incapable de discerner la valeur de Jésus ; et nous assistons ici à un conflit poignant entre la force brutale et l'Esprit, la religion dans ce qu'elle a de plus dangereusement formaliste et la piété vraie, entre la croyance superstitieuse et la foi. L'homme qui vit sa vie, les yeux rivés au sol et tout rempli de sa propre valeur, ne peut comprendre les besoins vitaux d'une âme qui accorde, sans doute, aux obligations terrestres l'attention qu'il faut, mais lève ses regards et ses pensées plus haut, pour chercher auprès de Dieu ce qu'elle sait indispensable.

Jésus, le grand Libérateur des âmes et des coeurs, souffre et se sacrifie par fidélité à Dieu et par amour pour les hommes, cependant que Caïphe esclave de son orgueil, déchire en un geste théâtral sa robe de grand sacrificateur, à seule fin de sauver sa situation et d'empêcher qu'on doute de lui.

Prière.

Seigneur, protège notre piété; préserve-la du formalisme, sauve-la de l'étroitesse ; qu'elle soit esprit, force, lumière, amour et paix, afin qu'à l'exemple du Christ, et jusqu'à la mort s'il le faut, nous restions fidèles à ta sainte volonté. Amen.


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Je ne connais point cet homme.

Matthieu 26: 72

Lecture: Matthieu 26: 69-75

DANS la cour du souverain sacrificateur, Pierre est reconnu pour être un ami de Jésus. Reconnu par son accent, non certes par son attitude morale. En proférant son affreux mensonge: «Je ne connais pas cet homme», il affirme un fait spirituel, tristement vrai: Pierre n'est pas encore un chrétien. Connaître Jésus, c'est être capable de courage, incapable de lâcheté ; c'est marcher dans la vérité et fuir le mensonge. Quand, revêtu de l'assurance que donne le Saint-Esprit, Pierre prêchera hardiment l'Evangile, alors il sera vraiment reconnu «avoir été avec Jésus».

De qui suis-je le plus proche, de Pierre d'après la Pentecôte, ou du lâche qui renie son Maître?

Hélas, comme jadis le sourire moqueur de la servante a suffi à faire un menteur d'un homme qui aimait Jésus de tout son coeur, aujourd'hui bien peu de chose suffit à clore nos lèvres quand elles devraient s'ouvrir, peut-être même à nous inspirer des déclarations d'indifférence ou d'impiété ! - « je suis chrétien! » Savons-nous le dire dans telle société où nous conduisent nos prétendues obligations mondaines? Savons-nous le dire en présence de telle injustice ou de telle frivolité? Savons-nous le dire en face de l'incrédulité, souriante ou agressive?

Quelle singulière puissance que celle d'une Eglise dont chaque membre veillerait à n'avoir jamais honte du témoignage à rendre au Sauveur ! Ce sont là les hommes dont le Christ a besoin : les témoins sans peur, sur lesquels il veut pouvoir compter.

Prière.

O Dieu, mets-moi à l'abri de tout mensonge. Que ton Esprit me rende à l'avance victorieux des incessantes invitations à la lâcheté que m'adressent et le monde et mon pauvre coeur craintif ! Fais-moi connaître non seulement le devoir, mais la joie de proclamer Jésus-Christ, de prendre parti pour lui. Donne-moi de ne jamais renier mon Maître et de ne pas risquer d'être renié par lui au jour suprême! Amen.


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Mon règne n'est pas de ce monde.

Jean 18 : 36

Lecture : Jean 18: 33-38

PILATE représente l'Empire romain, ses vastes territoires, ses armées innombrables, ses ressources immenses. Jésus abandonné des siens, est un pauvre prisonnier, réduit à l'impuissance. Comment peut-il dire: Je suis Roi? Pilate ne peut pas comprendre et pourtant Jésus est Roi. Mais sa royauté n'est de ce monde ni par son origine, ni par son esprit, ni par son but.

Il n'est pas roi par droit de conquête, mais parce qu'il aime les siens d'un amour sans limite. Il n'a pas d'armée, ni de forteresse : il règne sur les âmes qui ont cru à sa parole, à ses oeuvres, à son amour. Il n'aspire pas à fonder un empire, parmi tant d'autres sur la terre : il est le roi des consciences ; au dernier jour, il jugera les vivants et les morts.

Ce Roi qui vient d'en haut veut régner ici-bas. Il veut détrôner Satan et assurer le triomphe de Dieu. Il veut remplacer l'orgueil, le mensonge et la haine, par la justice, la vérité et l'amour. Car son royaume, s'il n'est pas de ce monde, est cependant pour ce monde.

Mais pourquoi ce Roi est-il si souvent incompris ou abandonné? Parce que les hommes, dans leur aveuglement, sont toujours hantés par les grandeurs matérielles : l'argent, la puissance, la force musculaire, l'éclat des vêtements ; ils ne prêtent nulle attention aux appels de Jésus qui veut leur donner le salut.

Et pourquoi ce Roi a-t-il encore des adversaires? Parce qu'il représente le Dieu saint, qui réclame non seulement la foi confiante, mais la repentance, l'obéissance absolue et la consécration totale.

Prière.

O Dieu, nous reconnaissons que Jésus, ton Fils, est notre Roi, parce qu'il peut seul nous apporter les paroles de vie dont nos âmes sont altérées. Fais qu'il règne sur nos coeurs, nos consciences et nos volontés.

Aide-nous à lui rester fidèles par toute notre vie. Amen.


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Ils crachaient sur lui.

Matthieu 27: 30

 

Lecture : Matthieu 27 : 24-3 1

LE tragique de certains tableaux des Evangiles dépasse infiniment les capacités de notre imagination. jésus, entre les mains des soldats, lié, bousculé, giflé, bafoué, couvert d'insultes et de crachats : voilà des faits dont nous ne pouvons saisir l'épouvantable réalité. Trop d'émotions de cinéma ou de romans, trop de hontes et de crimes étalés dans les journaux ont émoussé notre sensibilité. Nous lisons les récits de la Passion, presque froidement, comme des faits divers déjà connus.

Pourtant jamais nous n'avons rien vu qui approche en horreur le spectacle du Christ ridiculisé et couvert d'opprobre, car jamais la folie et le péché des hommes ne se sont pareillement déchaînés. Le Saint et le juste incarnant tout ce qu'il y a de beau, noble, grand, pur et lumineux, celui qui était la Vérité, l'Amour, le reflet de Dieu, Dieu lui-même, on va le supprimer; mais auparavant, on s'acharne à le flétrir.

Si l'on prenait l'être qui nous est le plus cher, père, mère ou enfant, qu'on le tournât en dérision, qu'on l'abreuvât de coups et d'injures, qu'on le couvrît de crachats, nous ne pourrions supporter pareil spectacle. Pourtant, on l'a fait au Christ.

Cette scène ignoble nous fait frémir. Cependant, le Christ toujours vivant est au milieu de nous et nous nous associons souvent à la foule ennemie, par des paroles, des pensées et des actions, qui sont des soufflets, des blasphèmes et des crachats. Et nous ne nous en rendons pas compte !

Un jour, nos yeux viendront à s'ouvrir. Alors, éperdus d'épouvante, nous nous verrons tels que nous sommes, frappant, ricanant, blasphémant, crachant sur notre Sauveur. Et tandis que nous connaîtrons ainsi notre péché, nous verrons rayonner sur cette face insultée la lumière de son regard, nous pressentirons dans le secret de son coeur l'amour infini, nous entendrons l'appel de sa tendresse...

Ce jour-là, nous serons sauvés.

Prière.

O Père, voyant ton Fils insulté, comment nous supportes-tu encore, nous, les complices de ce forfait? Car nous aussi, l'avons méprisé, bafoué, meurtri. Seigneur, aie pitié de nous! Fais qu'en mesurant l'abîme de notre péché, nous apprenions aussi à connaître l'immensité de ton amour. Amen.


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Ils le crucifièrent là.

Luc 23 : 33

 

Lecture: I Cor. 1 : 17-24

JAMAIS plus de choses ni de plus atroces n'ont été dites en si peu de mots.

«Là », c'est une colline près de Jérusalem, lieu habituel des exécutions criminelles. Quelques pieds carrés de ce sol maudit vont avoir l'honneur de maintenir, de leurs mottes tassées, l'instrument d'un affreux supplice et du salut des hommes. Qui, parmi les témoins de cette scène, peut imaginer qu'une de ces croix sera, aux siècles des siècles, la CROIX?

Vous avez répété cent fois le verbe crucifier ; savez-vous ce qu'il signifie? Imaginez deux branches d'arbre à peine équarries, disposées en T, puis ce prisonnier dépouillé de ses vêtements, le dos sanglant des coups de lanière, que l'on couche brutalement sur le bois ; ces mains que l'on étend et qu'une pointe de fer fixe de quelques coups au bois résistant ; ces pieds qu'un clou plus fort va immobiliser ; cet arbre maudit, chargé de son fardeau, que l'on dresse et que l'on plante avec de brusques à-coups ; cet être humain, auquel chaque mouvement arrache une plainte, brûlé par le soleil, dévoré de soif, dont les mouches piquent la chair et tourmentent les yeux, qui agonise pendant de longues heures ; en face de lui la foule qui se moque de ses contorsions et redoute que le spectacle ne finisse trop tôt... voilà la crucifixion.

Cette torture, que l'on épargnerait à Judas, on l'a réservée à jésus. Nul être n'a jamais reçu de lui un mot méchant, ni un regard haineux, ni un geste qui ne fût inspiré par l'amour. Il a annoncé aux hommes le pardon de Dieu, la venue du céleste Royaume, le don ineffable du Père, qui aime ses enfants et les veut vivants comme lui. Et c'est lui que l'on crucifie.

Ils le crucifièrent. Qui? Les Juifs? Pilate? Oui, mais toi aussi, nous tous qui en oubliant Jésus renouvelons le supplice de Golgotha; nous, par nos égoïsmes, nos brutalités, nos injustices, nos mots méchants, nos pensées impures, nos gestes cruels ; nous, qui faisons de chaque jour de l'année un Vendredi-Saint.

Prière.

0 Maître, la torture de ta chair ne t'a point détourné de ton amour. Tu as pardonné aux bourreaux et délivré le brigand. Aie pitié de nous. Qu'un de tes regards tombe sur notre misère et nous relève. Que l'amour descendu de la Croix nous assure de ton pardon, mais aussi de la force par laquelle nous serons ce que tu as été et ce que nous devons être. Amen.


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