Lecture : Romains 8: 35-39

SAINT Paul nous émerveille par ses victoires dans les combats où nous sommes le plus souvent des vaincus.

Il rappelle d'abord les craintes de celui qui a mal agi et qui se sent condamné par sa conscience et par les hommes. Victoire! s'écrie l'apôtre; Dieu pardonne à celui qui se repent. Les hommes gardent rancune, mais non pas Dieu. Il ne tient pas rigueur à celui qui s'humilie. Et personne ne peut nous priver de cet amour que Dieu nous a témoigné en Jésus. Quelle joie! Saint Paul goûte déjà à la douceur de l'amour qu'il trouvera dans le ciel.

L'apôtre parle aussi des souffrances qu'on lui a infligées parce qu'il aime Jésus. On s'est moqué de lui, on l'a battu à le faire mourir et on l'a lapidé. Ces tourments n'ont pas brisé son ardeur. Il a tout supporté et a continué à prêcher Jésus. Voilà une victoire ; elle montre saint Paul marchant ici-bas déjà avec la force toute-puissante que Dieu possède dans le ciel.

Et il triomphe encore des difficultés de tous les jours : privé de pain et d'eau, pris dans la tempête, manquant de tout, il reste content. Sa joie demeure. Il possède l'esprit de pauvreté. Il s'oublie sans en devenir maussade et accepte les tribulations sans murmurer. Voilà qui est une victoire complète sur les conditions de notre existence terrestre et un attachement sublime aux choses spirituelles. Saint Paul a la joie divine que nous connaîtrons dans le ciel.

Amour de l'au-delà; force de l'au-delà; joie de l'au-delà. Vainqueur du péché, vainqueur des souffrances, vainqueur de sa nature terrestre; saint Paul est « plus que vainqueur». Et tout cela par Jésus ! Quel hommage rendu à Celui que nous cherchons à aimer et à servir!

Prière.

Notre Père, fais-nous la grâce, à nous aussi, de te rendre gloire par notre vie. Nous remettons notre faiblesse entre tes mains, afin que par ta victoire elle devienne une puissance. Nous nous abandonnons entièrement à toi, dans l'espoir de devenir des hommes remplis de ton Esprit, des hommes « plus que vainqueurs». Amen.

... une source qui jaillira jusque dans la vie éternelle. Jean 4: 14

Lecture : Jean 17 : 1-5

Nous souffrons de la routine des jours qui se suivent, tous pareils ; nous nous résignons mal aux limites qui continuellement viennent arrêter nos élans les plus purs et les plus spontanés.

Et Jésus par sa présence, par ses paroles vient ouvrir devant nous des perspectives d'infini, d'éternité qu'il affirme être à notre portée.

Nous pouvons posséder cette source qui jaillira jusque dans la vie éternelle. Si nous acceptons d'orienter notre vie terrestre dans la direction que Jésus nous trace, nous sommes libérés à jamais des liens qui nous paralysent.

Tous les actes ennuyeux de notre vie quotidienne seront transformés si nous les considérons dans le plan d'une vie qui ne finira pas. Etrangers sur la terre, nous sommes tendus vers un avenir inconnu mais qui nous apportera la paix, puisque Dieu sera avec nous. Promesse merveilleuse, incroyable sans la foi; de notre fidélité et de notre obéissance dépend sa réalisation.

Prière.

O Dieu, tu nous as donné des yeux pour voir, des oreilles pour écouter. Tu nous as aussi donné une âme pour percevoir ce que tu as à nous dire. Aide-nous, dans ta grâce, à faire silence en nous pour que nous puissions te voir, t'entendre et recueillir en nous ce que tu veux faire jaillir jusque dans la vie éternelle. Amen.

Lecture : Apocalypse 21 1-7

RIEN n'est plus impressionnant que de visiter un musée où se trouvent rassemblées des momies égyptiennes dans leur sarcophage de bois, décoré des dessins les plus bizarres. Pourquoi embaumait-on les morts? Parce qu'on avait soif de vie et qu'on pensait en agissant ainsi défier les puissances du tombeau.

Or, ce besoin de vie ne se rencontre pas seulement sur l'antique terre des Pharaons ; il est partout, et si aujourd'hui on se plaît à faire si bon marché de l'existence, le désir de la vie, d'une vie qui dure et que la mort ne saurait détruire, demeure le ressort profond de toute activité humaine. L'homme veut vivre, il a soif de vie permanente que rien ne vienne ternir ni diminuer. Mais qui lui en donnera l'assurance? Un seul le peut, Dieu, le Dieu vivant. «La promesse qu'il nous a faite, c'est la vie éternelle. » Et cette promesse, il l'a réalisée en Jésus-Christ.

C'est en apportant au monde ce message de la vie que le christianisme à ses débuts a vaincu les cultes païens. La grande affirmation de la résurrection de Jésus a provoqué dans le coeur de tous les misérables courbés sous le joug de la détresse, une joie profonde, un enthousiasme qui les a rendus victorieux des souffrances et de la mort infligées par les persécuteurs. Ils savaient que «rien au monde ne pourrait les séparer de l'amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur».

Cette promesse et cette réalité sont aussi pour nous. Acceptons-les avec foi, demeurons fidèles dans l'espérance; ne nous relâchons point et au jour fixé par notre Dieu, nous recevrons la couronne de vie.

Prière.

Seigneur notre Dieu, tu connais nos coeurs, tu sais que nous avons soif de vie, non d'une vie frivole et sans valeur, mais d'une vie sainte et belle qui demeure. Ce besoin, tu l'as imprimé en nous ; mais comment pourrions-nous croire à sa réalité si tu ne nous avais donné en Jésus-Christ la promesse que tu y répondras? Donne-nous de vivre ici-bas dans l'obéissance joyeuse et dans l'attente des glorieuses réalités que tu as préparées pour nous dans les cieux. Amen.

Lecture : 1 Corinthiens 12: 12-20

NUL ne peut se donner à Christ sans se trouver par là-même incorporé à l'Eglise comme membre du corps de Christ. Membre du corps de Christ, et non pas simplement d'une société humaine, transitoire et périssable. L'Eglise n'est pas une quelconque association de fidèles bien disposés en vue de leur perfectionnement ou de la diffusion de l'Evangile. L'Eglise procède non pas de notre bonne volonté, de notre adhésion, de notre foi, mais de la seule volonté du Dieu vivant. En tant que communauté des croyants dans le Christ Jésus, elle est, d'après saint Paul, le corps de Christ, le corps mystique de Christ, dont Christ est le Chef et l'âme inspiratrice et qui, par l'action incessante de l'Esprit saint pénétrant au coeur des hommes, et les faisant naître à la vie nouvelle, ne cesse de croître, de s'enrichir et de s'étendre.

Par sa foi en Christ, le croyant s'incorpore à un organisme surnaturel; sa foi ne le lie pas seulement à Dieu; elle le lie en même temps à l'Eglise. Celui qui s'unit à Jésus-Christ s'unit aussi à tous ceux qui croient en lui par une alliance indissoluble, plus étroite et d'un tout autre genre que celle qui se réalise dans une société purement humaine.

Membres du corps de Christ, nous avons à prendre conscience de ce qu'exige de nous cette qualité ; nous avons à entrer en contact avec les autres, à pratiquer l'humilité, l'oubli de soi, l'abnégation afin qu'ils bénéficient des avantages qui nous ont été accordés. Chrétiens, nous ne vivons plus par nous-mêmes; nous ne vivons plus pour nous-mêmes, que chacun mette au service des autres le don qu'il a reçu!

Prière.

Divin Chef de l'Eglise, nous te bénissons pour la communion si merveilleuse à laquelle tu nous invites avec toi et avec les frères ; tu nous veux membres de ton corps ; donne-nous d'oublier ce qui nous divise, afin que nous devenions un comme toi et le Père. Amen.

Lecture: Colossiens 1 : 9-14

LA parole du Seigneur était vraie jadis, quand il groupait autour de lui quelques pêcheurs, un péager et d'autres hommes simples et sans éclat, qui devaient être ses apôtres et les continuateurs de son oeuvre. Le Royaume des cieux commençait bien modestement: inconnu, méconnu d'abord; méprisé, condamné ensuite.

Les siècles ont passé. L'Evangile s'est répandu dans le monde. Des âmes ont été sauvées, des martyrs sont morts, les yeux pleins de lumière. Sur les terres lointaines, nos missionnaires proclament avec force le grand message du salut. Et pourtant le Royaume des cieux est encore à venir. Il y a trop de coeurs indifférents, d'âmes endormies. Les ténèbres du paganisme s'étendent toujours sur d'immenses peuplades et sur des pays entiers.

Ce que nous voyons nous remplit de confusion. Si faible est encore l'action de l'Evangile dans la vie des peuples, dans la vie des individus, dans notre propre vie !

Ce que nous savons nous fait pourtant tressaillir de joie. Le grain de moutarde, jeté dans le SOI, germe. Les témoins du Christ ne se taisent jamais. Que de maux vaincus, que de hontes supprimées! Réjouissons-nous à la pensée de tout ce qui marque la domination de Dieu dans le monde depuis dix-neuf siècles. Réjouissons-nous, parce que Dieu nous invite à entrer dans son travail. Dieu compte sur notre fidélité ; efforçons-nous de répondre à son appel, afin que son règne vienne, et non pas malgré nous, mais par notre humble obéissance.

Prière.

Seigneur notre Dieu, tu veux et tu dois régner sur nos coeurs, librement soumis à ton empire. Ton Royaume est fondé sur l'amour que tu as manifesté au monde en envoyant Jésus-Christ, pour proclamer le pardon et apporter la vie. Bénis le travail de ceux qui sont à ton service dans la Mission, dans nos Eglises. Et reçois-nous nous-mêmes comme des enfants de ton Royaume et des serviteurs de ta volonté, afin que vienne dans le monde ton règne de justice, d'amour et de paix. Amen.

Le Royaume des cieux est semblable à du levain. Matthieu 13: 33

Lecture: Romains 8: 19-23

LE Royaume des cieux! Nous l'imaginons comme un autre monde, nettoyé de ce qui, sur la terre, souille la vie, la flétrit et la tue. Cet univers où Dieu règne enfin sur les bienheureux, nous y croyons, certes, appuyés sur les promesses de l'Evangile.

Mais ce n'est pas sous cet aspect que Jésus nous invite ici à le considérer. Le Royaume des cieux est semblable à du levain. C'est-à-dire que notre terre, telle qu'elle est avec ses dures réalités et ses longues détresses, pâte informe, impropre à la vie authentique et durable, doit être saisie, pénétrée, et transformée par les forces divines. Soumise à l'action mystérieuse de l'Esprit, il faut qu'elle change de nature pour apparaître un jour comme une de ces demeures de la Maison du Père où règnent l'ordre, l'harmonie, l'amour et la paix.

De même que le levain agit sur les éléments de la pâte et la rend capable, en la transformant, de devenir le pain qui nous nourrit, de même l'Esprit du Seigneur, constructeur du Royaume des cieux, modifie du tout au tout et la créature et la création. Ce monde où la mort a raison de la vie doit être transfiguré ; il doit devenir une province de Dieu où la vie aura raison de la mort!

Perspective grandiose! Si grandiose que nous n'osons pas y croire assez ! Serait-ce que le miracle de la régénération nous est encore étranger? Serait-ce que, pour ce qui nous concerne, le levain reste à côté de la pâte, au lieu de la soulever au-dessus de nos plats horizons? Mets donc le levain dans ton coeur, pour qu'il sanctifie tes désirs et tes actes, et tu distingueras ce qui doit tomber de ce qui demeure, et tu verras grandir la lumière magnifique du Royaume des cieux!

Prière.

Seigneur, augmente-nous la foi! Que ton levain salutaire pénètre toute notre existence ! Que ton esprit nous rende forts pour que, pliant nous-mêmes sous ta loi sainte, nous soyons de bons ouvriers faisant reculer les forces mauvaises et désordonnées, et pour que rayonne la lumière de ton Règne. Amen.

Lecture: Hébreux 12: 1-3

IL y a dans la foi un moment où il faut faire le saut dans l'inconnu, où il faut nous établir sur les valeurs spirituelles dont nous pressentons obscurément l'existence, mieux, dont nous espérons seulement qu'elles existent; un moment où il faut tourner le dos aux valeurs de ce monde, agir comme si elles n'existaient pas, et au besoin contre elles, contre ce que nos yeux voient ou ce que notre raison dit. A ce moment, nous sommes seuls en face de Dieu. Personne ne peut rien pour nous. Et il faut accepter ou rejeter le message évangélique, entrer de tout son être dans la vie chrétienne ou rester en deçà. Mais Dieu, qui sait à quel point nos facultés jouent leur rôle, n'a pas voulu nous laisser seuls devant cette brusque alternative et s'il faut que seuls, nous prenions une décision qui nous concerne personnellement, nous sommes néanmoins placés dans la communion et devant l'exemple d'une nuée de témoins qui ayant vécu par la foi ont montré par les fruits de leurs vies, que cette foi n'était pas vaine. L'Epître aux Hébreux les nomme depuis Abraham. Nous, nous en connaissons d'autres, depuis les disciples de Jésus-Christ, et sans doute, lorsque nous nous plaçons sous le regard de Dieu, évoquons-nous souvent le visage béni et aimé de ceux que nous avons connus, parents, amis, pasteurs dont nous ajoutons avec reconnaissance les noms à la liste de l'Epître, témoins de la puissance et de la grâce de Dieu, dont la vie a manifesté un peu de la gloire divine et à qui nous sommes redevables de nos certitudes.

Et si nous sommes seuls en présence de Dieu à devoir dire oui ou non, au moins savons-nous que d'autres ont dit oui avant nous ; aussi nous est-il plus aisé, dans la communion des saints de fixer nos yeux sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi.

Prière.

O Dieu, nous te rendons grâces pour les témoins fidèles dont tu nous entoures. A leur suite, avec eux, encadrés par leur prière et par leur foi, nous voulons regarder à toi, aujourd'hui et chercher à faire ta volonté. Amen.

Le Seigneur ajoutait à l'Eglise tous ceux qui étaient sauvés. Actes 2 : 47

Lecture : Actes 2 : 42-47

IL est émouvant, ce récit du Livre des Actes qui, très simplement, nous retrace la vie de la primitive Eglise chrétienne. Ceux qui avaient été touchés par la parole des apôtres n'étaient encore que quelques-uns, perdus dans la masse d'une population indifférente ou hostile; mais un esprit de réelle fraternité les unissait les uns aux autres. Un ardent besoin de renouveler et de fortifier leur foi naissante, les amenait chaque jour tous ensemble au même lieu pour s'entretenir de ce Sauveur adorable qui avait transformé si radicalement leur vie, pour partager leurs craintes et leurs espérances. Et aucune pensée égoïste ou intéressée ne venait troubler la douce harmonie de ces assemblées où tout était joie et simplicité.

Avec les siècles, l'Eglise du Christ s'est transformée. Agrandie par l'apport de tous ceux que le Seigneur lui a confiés, elle a dû s'adapter à des circonstances nouvelles. Toutefois, sa mission est restée la même. Elle est le corps de Christ, comme l'appelait saint Paul, c'est-à-dire la société spirituelle de tous ceux qui ont fait l'expérience du Sauveur. Elle est, pour les croyants, un foyer d'abondantes bénédictions et de grandes joies. Elle est un sanctuaire où l'âme, au contact du Maître, renouvelle ses forces et retrempe ses énergies pour les combats de la vie. Elle est une famille sainte où il est doux d'écouter et d'adorer le Père céleste dans la communion de tous ceux qui partagent la même foi et la même espérance.

Par l'Eglise se réalise la promesse de Jésus : « Là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, le suis au milieu d'eux». Par elle, encore, l'occasion nous est donnée d'accomplir notre plus élémentaire devoir, en apportant à nos frères le témoignage précieux de notre solidarité et de notre sympathie. Gardons-nous donc de mépriser ses appels, et apprenons à nous soumettre aux ordres de l'esprit du Christ qui, aujourd'hui comme jadis, veut ajouter à l'Eglise tous ceux qui ont trouvé le chemin du salut.

Prière.

O Père, nous te bénissons des privilèges que tu nous accordes par le moyen de l'Eglise. Donne-nous d'en être des membres fidèles, afin qu'elle serve toujours davantage à l'affermissement de notre piété, à l'édification de nos frères et à la gloire de ton nom. Amen.

Lecture : Romains 15 : 1.7

LE Christ a dit : «Un seul est votre Père ». Il a dit aussi : «Vous êtes tous frères ». A l'origine, les disciples du Maître ont su former une grande famille. Preuve en soit cette affirmation du Livre des Actes : «Tous ceux qui croyaient étaient ensemble ».

Quand le christianisme se développa, des foyers spirituels se fondèrent un peu partout. L'effort missionnaire des disciples de Jésus a jailli d'une communauté vivante, dont les membres «n'étaient qu'un coeur et qu'une âme ». A la base du christianisme, il y a donc une Eglise locale, où l'on croyait à la promesse du Vivant : « Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d'eux ».

Cela nous rappelle la valeur inestimable et l'évidente nécessité de la paroisse, seule capable de grouper des hommes et des femmes, dont les opinions et les goûts diffèrent et que les dures exigences de la vie matérielle contribuent à séparer.

«Tous ceux qui croyaient étaient ensemble.» Si Dieu attend de tous ses enfants qu'ils l'adorent et le servent personnellement, il réclame aussi un témoignage collectif de leur piété ; c'est la raison d'être du culte public, cette manifestation essentielle de la vie paroissiale. S'en priver, c'est refuser de se mettre au bénéfice d'une grâce certaine. Il est sans doute aisé de dénigrer le culte ; mais si tant de personnes ont pris le chemin du sanctuaire, sans en retirer profit et joie, c'est à cause de leurs mauvaises dispositions d'esprit. En vérité, si nous avons la foi, nous devons éprouver le besoin d'être ensemble pour cultiver notre piété, pour fortifier notre espérance, surtout pour, adorer notre Dieu.

Prière.

O notre Père, nous te bénissons de pouvoir t'adorer et te servir dans le cadre élargi de la famille paroissiale. L'Eglise que tu nous as donnée a besoin de notre aide, de notre témoignage. Prépare-nous donc à assister avec une joie renouvelée à la prochaine assemblée des fidèles. Tu seras, ô Dieu, avec nos frères en Christ et avec nous ; tu daigneras inspirer celui qui montera dans la chaire de vérité pour nous parler, non de la part des hommes, mais de ta part. Amen.

Lecture: Romains 12: 1-6

SAINT Paul affirme que pour être efficace la piété personnelle doit s'insérer dans la piété de la communauté et servir à l'édification de l'Eglise tout entière. L'Eglise, en effet, ne forme qu'un seul corps, le corps de Christ dont nous sommes les membres.

Des liens de solidarité nous unissent les uns aux autres, liens d'ordre social et d'ordre mystique. Tout don spirituel accordé à un individu a donc une valeur sociale, ecclésiastique. Tout ce que nous recevons de Dieu est non seulement dans notre intérêt mais aussi dans l'intérêt de ce tout dont nous sommes partie : l'Eglise.

Recherchons les dons spirituels non uniquement pour notre salut personnel mais pour l'édification de l'Eglise. Apprenons à intercéder avec amour pour les frères; demandons la foi rayonnante.

Chacun peut recevoir un don différent: l'un, une vocation de missionnaire ou de pasteur ou de diaconesse; l'autre, la capacité d'instruire la jeunesse; un autre encore, le courage d'être un témoin du Christ au milieu de sa famille ou de ses amis. Nous avons diversité de ministères mais le même Esprit.

Ce qui importe avant tout, c'est que nous soyons fidèles au poste d'honneur où Dieu nous a placés; c'est que nous soyons des chrétiens vivants, à la piété généreuse, priant pour nos frères indifférents ou rebelles, pour nos conducteurs spirituels qui se sentent si souvent seuls.

Cherchons tout d'abord l'avancement du Règne de Dieu dans notre paroisse et de là découlera pour nous l'enrichissement de notre vie personnelle.

Prière.

Divin Chef de l'Eglise, donne-nous ton Saint-Esprit, enseigne-nous à prier, répands sur nous ta grâce. Apprends-nous aussi à ne pas jouir égoïstement de ces biens mais à travailler toujours plus à l'édification de nos frères. Soutiens ceux qui combattent le combat de la foi, rends-les victorieux. Amen.