Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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- 1Thess. 5: 21 -
(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



LA MAISON SUR LE ROC


Il fallait qu'il souffrît.

Matthieu 16: 21

 

Lecture : Matthieu 16: 21-23

CETTE affirmation donne le vertige, c'est comme un abîme dont nul ne peut apercevoir le fond. Le Saint et le juste a souffert, voilà le fait, devant lequel nous nous inclinons. Mais qu'il ait dû souffrir!... cela est-il concevable? Assurément, puisque le Seigneur lui-même nous le dit. Jésus ne fait point ici de commentaire, il n'explique rien, il affirme simplement: «les souffrances du Fils de l'homme sont nécessaires». Qu'est-ce à dire? Le Tout-Puissant serait-il limité dans ses moyens au point de ne pouvoir sauver des pécheurs qu'au prix des souffrances d'un juste? Mais d'autre part, un Dieu d'amour eût-il recouru à cette extrémité si le salut du monde eût été possible autrement?

Sur la foi des Evangiles, j'accepte cette nécessité qui me désoriente et me trouble. Et si j'essaie de scruter ce problème, il me semble entrevoir quelques lueurs au fond de ces ténèbres. Que le Souverain juge ait permis les souffrances de Jésus pour la satisfaction de sa justice, je puis le croire, sans doute, mais je ne saurais le comprendre et encore moins l'expliquer. Mais à côté de Dieu, dans ce drame poignant de la rédemption, il y a l'homme. Or, un fait est là, prodigieux et magnifique: chaque fois que l'Evangile sauve une créature, il la sauve par la Croix. Si l'on supprimait de l'Evangile tous les miracles et toutes les paraboles, il resterait la croix: puissance de Dieu pour le salut de tous ceux qui croient; mais si l'on enlevait là croix, l'Evangile ne serait plus qu'une révélation saisissante de la misère où se débat l'humanité. Seule la croix pouvait accomplir ce miracle : terrasser l'orgueil de la créature, sans l'acculer au désespoir. Tel un homme qui se noie et qui, parvenu au fond de l'eau, peut d'un vigoureux élan remonter à la surface, le pécheur, en face de la croix, descend tout au fond de l'abîme et y trouve le point d'appui dont il a besoin pour remonter vers la lumière. Quoi qu'il en soit de ce mystère, c'est d'un coeur sincère, humble et filial que nous répétons au pied du Calvaire, avec les croyants de tous les âges: je te salue, ô Croix, mon unique espérance!

Prière.

O Jésus, Fils de Dieu qui, par amour pour nous et pour nous arracher au péché, as enduré les pires douleurs, nous nous prosternons à tes pieds, nous te bénissons. Fais-nous comprendre et sentir toujours mieux la charité infinie que tu nous as témoignée en mourant sur la croix. Seigneur, achève en nous ton oeuvre. Fais-nous vivre de ta vie, aimer de ton amour. Amen.


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Il est mort pour le péché.

Romains 6: 10

 

Lecture : Romains 6: 8-11

TANT d'hommes meurent chaque jour sur la terre banalement ou misérablement, d'une mort effrayante par son insignifiance ou son désespoir, triste conclusion d'une vie sans but, sans grandeur et sans espérance. Tant de créatures humaines en qui Dieu avait pourtant mis une âme immortelle, meurent pour rien, sans qu'il en résulte la moindre bénédiction, pour elles-mêmes ou pour les autres, sans échappée certaine au delà de la tombe. Mourir pour rien, comme vivre pour rien, c'est une destinée manquée, une existence qui a fait faillite.

Tel n'est pas le cas du Fils de Dieu. Il a voué tous les instants de sa vie à lutter contre le mal sous toutes ses formes. Il a offert tout l'amour et toutes les forces de son âme pour compenser et réparer l'indifférence ou la haine des hommes envers Dieu. Puis, l'heure venue, lui, l'Agneau sans défaut et sans tache, il a consenti à subir le sort d'un criminel, pour expier la faute incalculable de notre race pécheresse, et pour satisfaire de la sorte aux exigences de la justice divine : il est mort pour le péché.

Jésus en croix plie sous le poids moral du péché du monde et se soumet à l'angoisse physique d'un supplice barbare. Jésus en croix accepte, lui, le Fils unique et immortel, ce déchirement de tout l'être qu'est la mort. Tant de peines et de douleurs n'ont pas été dépensées en pure perte, car ce ne fut pas l'acceptation passive d'une destinée adverse, mais bien l'acte consenti, le sacrifice voulu et poussé jusqu'au bout, d'un coeur ardent, le coeur du Fils de Dieu fait homme. Sa mort n'a pas supprimé le péché, mais elle en a brisé la puissance; elle rouvre pour nous, croyants, les portes de la vie véritable, en nous donnant ici-bas la force de nous affranchir de l'étreinte du mal, et là-haut la grâce de goûter les délices que Dieu réserve à ceux qui l'aiment.

Prière.

Nous t'adorons et nous te bénissons, ô Christ, qui par ta croix sainte a sauvé le monde. Toi qui as souffert et qui es mort pour nous, Seigneur, aie pitié de nous. Daigne te souvenir de nous dans ton règne, et nous affranchir par ta grâce de la servitude du péché. Amen.


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Dieu a fait éclater son amour.

Romains 5: 8

 

Lecture: Il Corinthiens 5 : 14-15 ; 17-21

SATAN s'acharne à nous faire douter de l'amour de Dieu. Car il sait bien que notre seule force réside dans la certitude que Dieu nous aime. Satan sait bien que s'il peut ébranler cette certitude, nous nous sentirons tellement abandonnés, tellement découragés, que nous nous livrerons dès lors sans résistance à tous ses assauts. Aussi se sert-il de tous les moyens pour nous persuader que Dieu reste indifférent à notre sort, que Dieu est injuste, que Dieu ne nous aime pas. Il nous assaille d'événements propres à nous révolter et à nous faire maudire Dieu. Plus encore: il ne nous attaque pas seulement du dehors, mais du dedans. Il se sert de notre peur devant la justice de Dieu pour nous faire douter de son amour. Tout nous porte donc, autour de nous, à douter que Dieu nous aime. Seule une preuve, une preuve irréfutable, une preuve établie sur le roc, pourrait nous sauver de cet océan de doutes.

Or cette preuve, Dieu l'a donnée, et dans la pire des circonstances, par le moyen même du plus atroce crime de l'histoire: « La preuve de son amour pour nous, Dieu l'a donnée... quand nous étions encore pécheurs ». Et cet amour qui nous a été prouvé sur la croix, c'est bien l'amour de Dieu; ce n'est pas seulement l'amour d'un homme pour ses semblables, car «Dieu était en Jésus-Christ, réconciliant le monde avec soi». Comment douter encore ? Comment ne pas faire éclater, malgré tous les démentis, notre certitude que Dieu nous aime et que rien ne pourra jamais nous séparer de son amour, manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur?

Prière.

O notre Dieu, comment pourrions-nous douter de ton amour, après la preuve que tu nous en as donnée sur la croix ? Douter ne serait de notre part que de l'ingratitude. Nous voulons plutôt manifester notre reconnaissance envers Celui qui, par amour pour nous, a été jusqu'à goûter l'horreur de la mort afin de devenir la source de toute vie véritable, aux siècles des siècles. Amen.


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Réconciliés avec Dieu.

Ephésiens 2: 16

 

Lecture : Ephésiens 2 : 13-22

IL y a des gens dont la seule présence suffit à semer la discorde entre voisins, entre amis, même entre parents.

Il y en a d'autres qui, par contre, ont le don de rapprocher les hommes, de les aider à se comprendre et à s'aimer: il suffit de leur présence pour qu'on se sente plus près les uns des autres, plus unis.

D'où provient cette différence? Elle n'est pas simple affaire de caractère. Ceux qui sèment la paix ne possèdent pas cette paix par eux-mêmes, grâce à quelque heureux hasard. Elle leur vient de plus loin, de plus haut: de Dieu. Ils ont su se donner à Dieu, enlever de leur coeur les choses que Dieu condamne. Et parce qu'ils sont en paix avec leur Père céleste, ils peuvent tout naturellement répandre la paix parmi leurs frères.

Cela nous aide à comprendre - par comparaison - l'oeuvre de réconciliation accomplie par le Christ. Fils de Dieu, il était saint. Et c'est pourquoi pendant toute sa vie il a pu, et il peut aujourd'hui encore, semer la paix autour de lui et réconcilier les hommes les uns avec les autres. La contemplation de sa vie nous rend déjà meilleurs.

Mais Jésus a fait beaucoup plus que rapprocher les hommes et leur apprendre à vivre en frères: il les a réconciliés avec Dieu. C'est là un mystère insondable pour notre intelligence bornée, mais la Bible proclame ce fait avec une absolue netteté. En accomplissant pleinement la volonté de son Père; en acceptant de mourir sur la croix! lui seul juste, pour des injustes, il a réparé l'offense faite à Dieu par le péché des hommes et nous a réconciliés avec Dieu. Grâce à son sacrifice, nous pouvons malgré nos défaillances relever la tête, dans l'assurance du pardon divin.

« Heureux ceux qui procurent la paix, dit le Christ, ils seront appelés enfants de Dieu.» Cette parole résume toute la vie du Fils unique, du Prince de la paix, le seul Réconciliateur.

Prière.

Nous te bénissons, ô notre Dieu, de ce que par ta bonté nous osons t'appeler: notre Père. Notre méchanceté nous avait séparés les uns des autres et séparés de toi. Mais dans ton amour tu as voulu que ton Fils, par sa vie et par sa mort, opère l'oeuvre de la réconciliation. Aide-nous à nous souvenir chaque jour que nous sommes les frères de nos frères, comme aussi tes enfants d'adoption en Jésus-Christ. Amen.


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La Croix, puissance de Dieu.

I Corinthiens 1 : 18

 

Lecture: 1 Corinthiens 1 : 26-31

AVONS-NOUS pensé un instant à la détresse des disciples, témoins muets de Golgotha? Au soir de cette journée insensée, un seul mot traduit leur effondrement : Tout est fini. - Et pourtant la dernière parole du Christ fut : «Tout est accompli ». Quelques heures plus tard, dans la clarté d'un jour naissant, la Croix a fait connaître son sens réel: elle symbolise la puissance de Dieu.

Dressée sur la colline du Calvaire, la croix de Jésus a concentré sur elle la multitude des forces mauvaises qui minent notre vie. Le Messie s'est mis au rang des malfaiteurs, des maudits, résumant toute la misère humaine dans cet abaissement volontaire.

Mais Jésus, si accablé fût-il sous ce fardeau, s'est écrié : « Père, je remets mon esprit entre tes mains ». Par cette simple parole, il déclare Dieu plus puissant que les hommes. Jésus est demeuré ferme dans la foi ; il a triomphé sur le Calvaire. Et depuis lors, que de conquêtes la Croix a-t-elle accomplies dans les coeurs et dans le monde!

Le drame de la Passion, qui se noue en Gethsémané et qui à travers toutes les douleurs de Golgotha se dénoue au tombeau vide, fait apparaître la puissance de Dieu. Et cette puissance se manifeste par le triomphe de la foi sur le péché, la souffrance et la mort.

Devant la Croix, nous comprenons que Dieu ne veut pas la mort du pécheur, mais sa conversion, c'est-à-dire sa vie.

Devant la Croix, la réalité de la mort disparaît. Certes la matière reste soumise aux lois naturelles, mais l'esprit - reflet dans l'âme humaine de la présence de Dieu - est à jamais affranchi de la destruction.

Devant la Croix, nos angoisses, nos découragements, nos désespoirs se dissipent; l'homme acquiert une espérance que rien ne diminue, que rien ne remplace: si Dieu est pour nous, lui qui nous a aimés au point de donner pour notre salut la vie triomphante de son Fils, qui serait contre nous?

Sous le souffle de Pâques, et dans un chant de victoire, nous répétons : je ne crains rien, si tu combats avec moi.

Prière.

Que le message de ces journées, ô Christ, ranime en nous, devant l'épreuve et la mort, l'espérance en ta victoire. Donne à nos coeurs ta vie qui demeure, qui lutte, qui s'élève de triomphe en triomphe. Et si nous devons connaître un jour nous aussi la solitude par laquelle tu as passé à Gethsémané, ou le tourment que tu as dû endurer au Calvaire, donne-nous de croire toujours en la puissance de Dieu, Amen.


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La pierre a été roulée.

Qui nous roulera la pierre? Marc 16 : 3.

 

Lecture: Marc 16: 1-8

EN ce matin de la Pâque, des femmes cheminent, tristes et lasses, vers le jardin de Joseph d'Arimathée. Pour elles, il n'y a plus que la mort et les larmes, elles n'ont point d'espérance. Il ne leur reste, dans un geste de douce piété, que d'embaumer le corps de celui qu'elles ont beaucoup aimé. Mais sur elles pèse un lourd souci. Que sont leurs faibles forces, pour rouler la pierre qui ferme le tombeau du Maître?

Aujourd'hui, ils sont nombreux ceux qui ont une pierre écrasante sur le coeur, l'empêchant de se livrer à la joie de Pâques. Les cloches ne leur disent plus rien. Le tombeau est bien fermé et garde sa proie. Qui leur roulera la pierre?

Il y a d'abord ceux que rongent les soucis de la vie matérielle. Une angoisse les étreint en pensant aux dures nécessités de cette existence. Leurs chants et leurs prières ne peuvent s'élever et retombent comme des oiseaux aux ailes brisées. Ayant levé les yeux, les saintes femmes aperçurent que la pierre avait été roulée. Il nous faut aussi lever les yeux, pour échapper à l'obsession des choses terrestres. Au-dessus de la vie matérielle, il y a une vie triomphante. Nous nous attardons souvent à nos soucis, et nous ne voyons pas la pierre roulée.

Il y a aussi ceux qui sont écrasés par le souvenir de leurs fautes. Leur âme alourdie par le péché ne peut prendre son envol vers le ciel ouvert. Or, « la pierre est roulée » car Pâques consacre le triomphe du bien sur le mal; c'est la revanche sur Vendredi-Saint où l'esprit du mal semblait remporter la victoire. L'amour et la sainteté auront le dernier mot, puisque Christ est ressuscité.

Il y a enfin ceux qui s'agenouillent sur la froide pierre des cimetières, pleurant le départ d'un être cher. - Levez les yeux ! la pierre est roulée la mort est vaincue. «0 mort, où est ton aiguillon? »

«Tout sombre chemin a une issue où l'on retrouve les clartés du ciel.» (Lamennais.) Ne nous arrêtons plus à dire : «Qui nous roulera la pierre? » Dieu a fait éclater sa puissance, Jésus est vivant. - Levons les yeux et croyons !

Prière.

O divin Ressuscité, nous sommes venus à toi, en ce jour de Pâques, le front baissé, l'âme lourde de nos soucis, de nos doutes, de nos péchés, de nos deuils. Fais-nous entendre à nouveau le message de Vie, mets en nous la foi triomphante qui nous fera répéter avec l'apôtre: «La mort a été engloutie dans la victoire». Amen.


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Le Seigneur est vraiment ressuscité.

Luc 24. 34

 

Lecture: I Pierre 1 : 3-9

JAMAIS nouvelle plus merveilleuse n'a retenti dans le silence oppressant des heures de deuil. Message libérateur, qui dépasse infiniment le cadre étroit de cette chambre haute où les disciples, désorientés et inquiets, s'étaient réfugiés le soir de Pâques. Chant d'allégresse, dont l'écho ne s'est pas perdu, mais se prolonge jusqu'à nous, puissant et magnifique, par delà les siècles échus.

Le Seigneur est ressuscité: en possession de la vie éternelle, il est, de génération en génération, le grand Vivant dont les bras restent ouverts pour accueillir la détresse humaine; il demeure le Sauveur miséricordieux, dont l'amour est offert sans réserve à quiconque place en lui son espérance et, du fond de sa détresse, l'invoque d'un coeur sincère et repentant.

Le Seigneur est ressuscité. Mais il ne veut pas jouir jalousement de sa victoire sur la mort. Il désire l'étendre à toute créature humaine et désormais, comme il l'a lui-même déclaré au bord du tombeau de Lazare, celui qui vit et croit en lui ne mourra jamais. De là ce cri sublime et triomphant du plus grand de ses témoins, l'apôtre Paul: « 0 mort, où est ta victoire? »

Le Seigneur est ressuscité, mais cette résurrection qu'il offre à l'humanité n'est pas une promesse à échéance lointaine. C'est à l'heure même où il crie sa détresse et sa misère, à l'heure où il implore secours et pardon, que le pécheur, reçu en grâce, passe de la mort à la vie. A son tour il ressuscite, et la vie nouvelle qui désormais l'anime, lui permet de rejoindre, et pour toujours, son Maître sur le plan sublime de la sainteté et de l'amour.

Prière.

O notre Dieu et notre Père. Nous avons ouvert tout grands nos coeurs, afin que la joie lumineuse de Pâques les éclaire. Mais veuille, dans ton amour, y répandre aussi ta vie divine. Délivre-nous du tombeau qu'est le péché, alors ce jour marquera la date de notre véritable résurrection. Amen.


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Après Pâques.

Actes 1 : 4

 

Lecture : Actes 1 : 4-8

JESUS veut que ses amis restent pendant quelques jours encore intimement liés les uns aux autres, dans le cadre même où ils ont vu leur Maître souffrir, mourir et ressusciter. Il faut que les émotions spirituelles, ressenties les jours précédents, pénètrent au fond de leur âme, fassent de ces disciples faibles et lâches des apôtres prêts à tout, même à mourir; il faut qu'ils réalisent la vérité qui se dégage de la Croix et du tombeau vide ; cette vérité, que leur coeur n'a pu comprendre à la seule vue des faits, ne sera saisie dans toute sa plénitude que par le recueillement et la réflexion en commun, au lieu même où ils ont pleuré devant le corps meurtri du Christ, aux endroits où ils ont tressailli de joie devant les apparitions du Ressuscité. Après cette attente, le Saint-Esprit pourra leur être donné, l'Eglise conquérante pourra se fonder ; alors seulement les apôtres pourront gagner le monde païen à l'Evangile de la Croix.

Nous avons revécu ces derniers jours les heures émouvantes des fêtes de Pâques ; et nous voici aujourd'hui plongés de nouveau dans la vie ordinaire. Ne restera-t-il rien d'une résolution prise à l'un de ces cultes solennels ou à la Table sainte? Les émotions ressenties n'auront-elles pour tout effet que celui d'une trop courte ondée sur une terre desséchée? Hélas, que de fêtes pascales inutiles, perdues, sans lendemain ! Le feu allumé n'a été qu'un feu de paille.

Pour que de ces heures bénies date une nouvelle orientation de notre vie, il est nécessaire que nous sachions recréer l'émotion vécue ; de même que nous aimons revoir un paysage qui nous a particulièrement saisis, nous devons retourner aux endroits où notre âme a été attendrie, secouée, conquise. Non seulement nous irons régulièrement au temple, nous relirons les pages émouvantes de l'Evangile, mais surtout chaque jour, nous nous agenouillerons quelques instants au pied de la Croix pour comprendre toujours mieux ce que Jésus a fait pour notre salut; nous nous assiérons auprès du tombeau vide pour voir apparaître devant nous le Christ vivant.

Alors Dieu nous donnera d'autres révélations encore et fera de nous des ouvriers de son Royaume.

Prière.

O notre Dieu, tu nous as donné la certitude que tes promesses sont véritables et que Jésus a tout accompli pour nous affranchir du péché et de la condamnation. Daigne achever maintenant ton oeuvre en nous; unis-nous à notre Sauveur tellement que nous puissions toujours te servir avec fidélité. Amen.


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J'attirerai tous les hommes à moi.

Jean 12 : 32

 

Lecture: Actes 1 : 9.11

ELEVÉ sur la croix, signe guérisseur et salutaire dressé en face du monde, Christ est mort. Et de ses bras ouverts marqués par le supplice, il appelle, il attire les hommes à lui: ceux qu'il a aimés et connus sur la terre, puis les autres aussi , de toute langue et de toute race, jusqu'aux extrémités du monde. Désormais quiconque s'approchera et croira en lui sera sauvé et obtiendra la Vie Eternelle.

Mais quand le Sauveur a tout accompli, les hommes n'ont encore rien fait. Même les disciples sont encore aveugles, lents à comprendre et lents à croire. On les trouve après la résurrection, tout à la joie d'avoir retrouvé leur Ami, goûtant la tranquillité, le bien-être de sa présence, mais ils n'ont pas saisi la valeur rédemptrice de sa mort, la puissance régénératrice de son sacrifice ils ne possèdent encore ni l'espérance ni la foi, et n'ont pas compris que l'amour suprême, c'est le sacrifice. Il a fallu que le Christ disparaisse pour briser ces liens terrestres et charnels ; il a fallu que le visible s'efface devant l'invisible, que la vue fasse place à la foi, l'attachement à l'amour. Il a fallu que les disciples s'élèvent des réalités terrestres jusque sur le plan divin. Et c'est en s'en allant, en s'élevant vers la demeure céleste que le Christ a pu les entraîner avec lui: «Vous savez où je vais et vous en connaissez le chemin».

C'est pourquoi nous célébrons l'Ascension, fête du départ, fête de l'absence. Elle proclame la supériorité de l'invisible sur le visible, du divin sur le terrestre, de l'éternel sur le périssable, de l'avenir sur le passé et sur le présent. Bienfaisante absence ! car elle est le gage d'une plus réelle et plus efficace présence. Elle nous pousse à chercher en haut notre véritable patrie, à accompagner le Maître jusqu'aux portes de son Royaume, dans les cieux dont il est le Roi, et dont nous sommes les citoyens.

Prière.

Seigneur Jésus !

Tu nous as attirés à toi par ta mort salutaire et tu veux nous donner part à ton héritage éternel. Chaque jour tu nous détaches un peu des liens terrestres et tu nous conduis plus avant dans l'Invisible. Amen, Seigneur, accomplis ton oeuvre, nous voulons être avec toi dans la demeure céleste. Amen.


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