Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



LA MAISON SUR LE ROC


Regardez en haut.

Colossiens 3: 1

 

Lecture: Colossiens 3 : 1-4

L'EGLISE célèbre aujourd'hui l'Ascension, le retour de Christ auprès 'de Dieu d'où il est descendu parmi nous pour nous chercher au fond de notre perdition et nous ramener, comme le berger ramène au bercail la brebis égarée.

Il n'est, en effet, pas remonté au ciel sans emmener des «captifs », comme dit saint Paul, c'est-à-dire sans ramener à son Dieu ceux qu'il a sauvés. Ainsi la vie du chrétien est désormais « cachée avec Christ en Dieu ». Uni à son Sauveur, le chrétien est mort avec lui, à ce que Jésus appelle le monde, et il est ressuscité avec lui à une vie nouvelle, en Christ. Etant encore dans ce monde, nous ne sommes donc plus du monde, toute notre vie est en Christ ; notre justice est en lui, et non pas en nous.

Ainsi nous recherchons « les choses qui sont en haut» tout en continuant d'exister, pour le moment, ici-bas. De l'Ascension au retour du Christ, le chrétien ne peut que souffrir de ce dédoublement, et ce qui le fait vivre et se réjouir, c'est l'espérance du jour où cessera cet état provisoire, parce que Christ, qui est notre vie, aura paru et qu'apparaîtra avec lui dans la gloire, à nos yeux, et non plus seulement à notre foi, ce qui aura fait notre vie cachée jusque-là avec Christ en Dieu.

Notre foi ne doit donc pas consister en une simple contemplation de la gloire actuelle de Christ assis à la droite de Dieu, mais elle doit engendrer une constante recherche des choses qui sont en haut, une active attente de l'apparition de Christ, une persévérante préparation dans ce monde des conditions de sa venue, puisque «la fin n'arrivera que lorsque cet Evangile du Royaume aura été prêché par toute la terre et attesté à toutes les nations ».

Prière.

Seigneur Jésus qui, en ce jour, as été élevé à la droite de Dieu, nous contemplons et adorons ta gloire céleste qui fait toute notre joie. Mais parce que notre foi est faible et ne nous assure qu'une fragile communion avec «les choses qui sont en haut », avec toutes ces réalités dont tu t'entoures dans ta pleine lumière, et parce que beaucoup autour de nous n'ont même pas d'yeux pour se réjouir à la vue de tes merveilles, nous te redisons avec saint Jean, la prière de l'Esprit et de I'Eglise : « Viens, Seigneur Jésus, viens! Viens bientôt. Toute la création gémit dans l'attente de la gloire qui doit un jour se révéler» et nous aussi nous gémissons en nous-mêmes attendant que tu te manifestes dans la plénitude de ta gloire, ô Christ, qui es notre vie. Amen.


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L'Esprit demeure en vous.

Jean 14: 17

 

Lecture: Jean 14: 15-21

QUAND nous lisons le récit de la Pentecôte, ce qui nous frappe, c'est l'intensité et la profondeur de vie que le don du Saint-Esprit développe aussitôt chez les premiers témoins du Christ.

Hier encore hésitants et cherchant leur voie, ces hommes sont grandis à la stature de géants, dominant le monde, son incrédulité, ses oppositions et ses haines, de toute la puissance de la vie dont ils viennent de recevoir le don. Ils se sentent désormais forts pour conquérir et soumettre les hommes à Jésus-Christ, parce que l'Esprit saint demeure avec eux, parce qu'en réalité il est en eux comme une puissance invincible et surnaturelle, les pénétrant et les rendant participants des desseins de Dieu.

La Pentecôte, qui rappelle le don précieux de l'Esprit, n'est pas seulement un fait du passé. Elle peut se renouveler pour nous en réponse à nos prières comme elle fut accordée aux ardentes requêtes des apôtres.

Pour nous aussi, il est nécessaire que notre incrédulité naturelle soit brisée par une foi vivante, que nos coeurs de pierre deviennent véritablement aimants, que notre indigence spirituelle soit transformée en un enrichissement de nos âmes. Tout cela est possible par l'effusion de l'Esprit saint. Mille et mille fois depuis les jours de la première Pentecôte, la grâce de Dieu a répété ce miracle dans une multitude d'âmes. Demandons au Seigneur qu'il le renouvelle aussi en notre faveur.

Prière.

Livrés à leurs seules forces, nos coeurs, ô notre Dieu, sont désespérément faibles parce que privés de ta présence. Fais d'eux la demeure de l'Esprit. Tu sais ce qu'il nous faut la foi, la force, la joie, la vie et cela ne peut venir que de toi. Répète donc pour nous le miracle de la Pentecôte. Mets en chacune de nos âmes ton Esprit, afin que nous voyions toutes choses comme tu les vois, que nous aimions nos frères comme tu les aimes et que nous soyons conduits chaque jour par cette lumière intérieure. Amen.


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Nous avons reçu l'Esprit qui vient de Dieu.

1 Corinthiens 2: 12

 

Lectures : Actes 2 : 1-4 ; 1 Corinthiens 2 : 9-12

PENTECOTE. Réjouissons-nous et bénissons Dieu, car il a tenu pro. messe: il a donné son Esprit.

Depuis la première Pentecôte, l'Eglise est ici-bas la demeure de l'Esprit, l'organe de l'Esprit; aussi les croyants de tous les âges peuvent-ils s'écrier, dans la communion de l'Eglise universelle: « Nous avons reçu l'Esprit qui vient de Dieu ».

Cependant, nul ne peut tenir ce langage, avant d'avoir reçu lui-même, en réponse à sa foi personnelle, « l'Esprit qui vient de Dieu ». La possession de l'Esprit, le divin privilège de l'Eglise, doit devenir le privilège de chacun de nous. En vérité, quel privilège! Avoir l'Esprit de Dieu, c'est être en communion avec lui, c'est avoir l'esprit qu'il faut pour le connaître, pour comprendre sa Parole, pour prier, pour lui obéir et pour le servir; c'est avoir, dans tous les combats de la vie, la grande force qui se manifeste dans notre faiblesse, la force par laquelle Dieu seul est glorifié.

A ceux qui demandent : Comment pouvons-nous être certains d'avoir reçu l'Esprit de Dieu? il faut répondre: Quand vous l'aurez, votre certitude intime ne vous permettra plus pareille question, et elle trouvera confirmation, chaque fois que vous constaterez que l'esprit que vous avez maintenant n'est plus celui d'autrefois. La vie et les hommes vous apparaîtront sous un autre jour, leur vrai jour. Votre conduite sera différente, le souci des autres et le souci de la gloire de Dieu auront chassé de votre coeur la préoccupation de vous-mêmes, en un mot, vous aimerez de cet amour pur et désintéressé qui est l'Esprit même de Dieu. Alors vous ne douterez plus, et reconnaissant humblement ce que Dieu a fait pour vous, vous direz avec une pleine conviction: nous avons reçu l'Esprit qui vient de Dieu.

Prière.

O Dieu, notre Père, nous te rendons grâces pour le don de ton Esprit à l'Eglise et à tous ceux qui par leur foi sont devenus membres du corps du Seigneur. Que ton Esprit chaque jour nous soit donné, qu'il purifie nos coeurs, qu'il éclaire nos consciences, qu'il soit notre force, et qu'il unisse nos âmes dans une même foi, dans une même espérance, dans un même amour, en Jésus-Christ, notre Seigneur. Amen.


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Si l'Eternel ne garde la ville...

Psaume 127 : 1

 

Lecture : Psaume 124

JE t'aime, ô mon pays, terre où je suis né, où mes yeux se sont ouverts à la vie, où j'ai vécu des heures de joie et de tristesse, terre où se forma mon âme par la foi de mes pères, par leurs prières et leurs sacrifices ! je te voudrais toujours plus heureux et sans cesse plus grand: heureux par la paix qui abonde et grand par la piété qui prospère. Hélas! la paix n'est qu'apparente et la piété trop superficielle. Qu'avons-nous fait de l'ordre de Dieu : «Si l'Eternel ne garde la ville, celui qui la garde veille en vain »?

Nous voulons bâtir nous-mêmes, tandis que c'est toi qui peux édifier ce qui dure ; nous voulons garder la ville tout seuls et par nos propres moyens, tandis que notre vigilance est vaine, si tu ne la gardes toi-même. Nous voulons marcher en avant et te prier de nous suivre, faire des projets d'avenir et attendre que tu les exécutes, mettre notre confiance en nos forces et nous contenter de ton aide. Quand apprendrons-nous qu'il faut nous perdre pour que tu nous sauves, Seigneur?

Prière.

Notre pays, ô Dieu, c'est ta bonté qui l'a fait magnifique, ton amour qui le sauvegarde, ta patience qui le maintient. Chaque fois que nous chantons et prions : « Seigneur, accorde ton secours au beau pays que mon coeur aime» nous reconnaissons devant toi que «nos destinées sont en ta main». Protège-nous donc, ô Père, et dans ce cadre harmonieux où tu nous as placés, aide-nous à vivre en harmonie avec tous nos frères. Amen.


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Déchirez vos coeurs.

Joël 2: 13

 

Lecture: Esaïe 58: 4-8

LES cloches répandent leurs appels sur les campagnes. Les foules remplissent les temples et sur elles planent ces mots : « Nous reconnaissons devant ta sainte Majesté que nous sommes de pauvres pécheurs». Cette confession retentit souvent comme une cymbale.

Dieu ne te convie pas à des cultes solennels, mais à une souffrance, à un déchirement. Aujourd'hui, tu dois t'humilier, non pas devant les hommes, mais devant Dieu. C'est le jour du drame intérieur, le jour tragique des déchirements.

En présence de la volonté de Dieu et de la sainteté du Christ, tu sens qu'il faut tailler dans la chair même pour arracher le mal. Tu souffres du mal qui blesse ton coeur ; tu souffriras davantage encore pour l'en arracher; mais à cette douleur plus grande succédera l'apaisement.

En ce jour, Dieu t'offre la guérison par tes meurtrissures. Il te convie à la douleur. Tu sais qu'il méprise toute déchirure superficielle: c'est l'incision dans la chair même qu'il veut. Il faut que cela fasse mal.

L'orgueil, l'égoïsme, les désirs coupables et les haines tenaces, les doutes et les tiédeurs, tout cela, il faut que tu l'arraches aujourd'hui : n'endurcis pas ton coeur. Abandonne toute résistance et laisse l'Esprit opérer en toi l'oeuvre admirable de la reconstruction.

Prière.

O Dieu, je crie à toi. Eternel, compatissant et miséricordieux, je m'humilie pour mes péchés connus et mes fautes cachées. Arrache de mon coeur tout ce qui me sépare de toi, afin que commence en moi une vie nouvelle, une vie de foi, d'obéissance et d'amour. Amen.


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Notre ingratitude.

Je vous ai aimés et vous dites: en quoi nous as-tu aimés? Malachie 1 : 2

 

Lecture: Jérémie 2: 5-8

LE mécontentement et l'ingratitude sont innés au coeur de l'homme. Ils assombrissent sa vie. Lorsque le mal l'accable, l'homme s'en prend à la fatalité de la nature ou à la corruption de la société, quand il ne va pas jusqu'à accuser Dieu. Laissons plutôt Dieu plaider sa cause dans notre conscience. Nous participerons ainsi au Jeûne de notre patrie.

Dieu nous aime et manifeste sa providence tous les jours dans nos vies et au sein de notre peuple. De grands maux nous ont été épargnés et nous habitons un pays relativement heureux, dont les nombreuses institutions charitables s'inspirent de l'esprit d'entr'aide de l'Evangile. Mais c'est surtout dans notre vie individuelle que l'action de Dieu se perçoit le mieux. Aux dons qu'il nous a faits de sa Parole et surtout de son Fils, en qui nous avons l'assurance de l'amour divin et la révélation de la vie parfaite, le Père céleste ajoute aujourd'hui encore la certitude qu'il sait et comprend tout ce qui nous préoccupe. Dieu nous connaît par notre nom. Il nous avertit, nous éclaire, nous console. Toute notre vie est entre ses mains; nous lui appartenons.

Mais si, en fait, nous ne le sentons pas si près de nous, c'est que nous nous sommes éloignés, nous les premiers. En désobéissant à sa volonté, nous lui tournons le dos et nous ne le voyons plus. Aussi c'est nous qui devons nous accuser de notre misère; comme l'enfant prodigue, nous devons souffrir de nous être éloignés du foyer paternel. Individus ou peuple, frappons-nous la poitrine, car c'est en nous que se trouve la cause de notre souffrance. Dieu ne refuse pas aux siens le bonheur, la paix, mais nous les dédaignons pour courir après des mirages. Quelle ingratitude! Apprenons à dire chaque jour à Dieu: merci pour la vie que tu nous donnes, merci pour le pays auquel nous appartenons, merci pour ta Parole de salut et de lumière.

Prière.

O notre Dieu, écarte de nos coeurs l'amertume et le mécontentement. Efface l'ingratitude qui nous fait oublier l'action continue de ta grâce, afin que nous soyons toujours prêts à te dire : Mon âme, bénis l'Eternel et n'oublie aucun de ses bienfaits. Amen.


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Le voile du temple se déchira.

Matthieu 27: 51

 

Lecture: Hébreux 10: 19-23

IL s'agit du voile qui, dans le temple de Jérusalem, ferme le lieu Très-Saint, la demeure de la présence de Dieu; le peuple ne pénètre jamais dans ce sanctuaire ; seule la race privilégiée des prêtres peut y prétendre.

Or, saisissant symbole de l'Ecriture, à l'instant même où Jésus expirait sur la Croix pour nous sauver, le voile du temple de lui-même se déchirait. La Croix se dressait comme le trait d'union entre la terre et le ciel, puisque «ce sont nos péchés qui mettent une séparation entre nous et notre Dieu » et que le sang du Christ a été « répandu pour la rémission de nos péchés».

Ame croyante, rachetée par Jésus-Christ, tu peux t'approcher librement de ton Dieu. Les conditions à remplir pour cela sont toutes spirituelles : ce n'est pas une affaire de caste, mais de foi. Par Jésus, le Père céleste est tout près de toi et plus rien ne doit s'interposer entre toi et lui. « Un seul est médiateur entre Dieu et les hommes: Jésus-Christ. »

Cette révélation pourtant si simple dépasse tellement la compréhension humaine, qu'un siècle ou deux s'étaient à peine écoulés que déjà le voile était retissé, et cela par l'Eglise elle-même. Celle-ci, rétablissant la distinction entre le clergé et les fidèles, affirmait sa prétention d'être la médiatrice indispensable, seule détentrice des grâces divines.

La Réforme a été un geste de lassitude, d'indignation et de foi, qui a de nouveau déchiré le voile pour retrouver Dieu et le rendre à l'âme assoiffée de communion.

Prière.

Nous te rendons grâces, Seigneur, pour toutes les bénédictions spirituelles dont tu nous as comblés en Jésus-Christ. C'est en lui que nous avons la rédemption, la rémission des péchés. C'est en lui que nous, qui étions autrefois éloignés, avons été rapprochés; car c'est lui qui est notre paix et c'est par lui que nous avons accès auprès de toi. Ne permets pas que nous nous laissions dépouiller de nos privilèges et que le péché vienne rétablir dans nos coeurs le voile qui nous cachait ta face et que Christ a déchiré. Amen.


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Informez-vous des sentiers d'autrefois.

Jérémie 6: 16

 

Lecture: Hébreux 13: 7-9

ÉCRIVAIN sacré avait raison de dire au peuple malheureux : « Informez-vous !... Rappelez-vous les bénédictions que Dieu vous a données par Moïse et les anciens prophètes ».

Cette exhortation, les protestants d'aujourd'hui ont besoin de l'entendre, eux aussi. Beaucoup d'entre eux oublient l'histoire glorieuse de nos pères en la foi, pour laquelle ils ne professent qu'une sereine indifférence ou une sympathie distante. Ils méconnaissent leurs raisons d'être protestants et de le rester fidèlement.

Lisons les biographies de nos Réformateurs, mettons-nous à l'étude de cette passionnante histoire du XVIe siècle, surgie d'un réveil de la conscience religieuse. Elle prend sa source dans l'antiquité chrétienne; la Réformation est un retour à l'Eglise primitive. Plus nous avancerons dans cette étude, moins nous serons oublieux et ingrats, car nous comprendrons que nous sommes dépositaires d'un trésor précieux.

La Réforme nous a rendu la Bible qui se trouve aujourd'hui dans chacun de nos foyers. Nos âmes peuvent librement y étancher leur soif de lumière et de vérité. La Réforme a remis en valeur ces deux vérités fondamentales: la communion directe avec Dieu, sans autre intermédiaire que Jésus-Christ; le salut, don gratuit de Dieu à tous ceux qui le demandent d'un coeur sincère.

Possédant ainsi l'Evangile éternel que nos pères nous ont transmis, nous avons pour devoir de le faire rayonner. Soyons donc, au sein de notre génération, selon l'admirable expression de saint Paul, «des flambeaux portant la Parole de Vie ».

Prière.

Seigneur Dieu, notre Père en Jésus-Christ, nous te rendons grâces pour l'oeuvre que tu as accomplie au sein de ton Eglise par le moyen des Réformateurs. Nous ne voulons pas être oublieux des privilèges que tu nous as accordés. Fais de nous, par ton Saint-Esprit, des témoins fidèles de l'Evangile. Amen.


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Le juste vivra par la foi.

Romains 1 : 17

 

Lecture : Romains 3 : 21-26

QUE devons-nous faire pour être sauvés? - Telle est toujours la question de l'homme. - «Croire telle est, chaque fois, la réponse de l'Evangile.

Nous sentons que pour être sauvé, il faut être juste, car en dehors de la justice il n'y a pas de réconciliation avec Dieu. Aussi voudrions-nous posséder la justice et de sûrs moyens de l'acquérir.

Mais l'Evangile nous révèle que la seule justice est celle de Dieu, C'est bien là « une bonne nouvelle» parce que cette justice de Dieu n'est pas abstraite, comme celle que nous imaginons et vers laquelle tendent les efforts de notre faiblesse, mais vivante, agissante, conquérante ; elle se communique à celui que Dieu s'attache par la foi. Oui, celui qui croit véritablement en Jésus-Christ, participe a sa croix comme a sa résurrection, à sa justice comme à ses souffrances. Mais n'oublions jamais que cette justice, nous ne la possédons pas, nous ne faisons qu'y participer par un acte de foi ; elle ne résidera jamais qu'en Jésus-Christ seul. Car du jour où le croyant penserait s'être approprié cette justice, dont «il vit » par la foi, du jour où il y verrait sa propre justice, il serait redevenu, précisément, un «propre juste », un pharisien, plus séparé de Christ et par conséquent, plus perdu que jamais.

Hélas ! le culte de la propre justice est la religion naturelle de l'humanité. Elle y revient toujours, dans le judaïsme, dans le catholicisme, dans le protestantisme. Nous ne consentons jamais durablement à n'être élevés vers Dieu que par Dieu lui-même, par sa justice régénératrice. L'Evangile nous le fait accepter... et l'instant d'après nous cherchons de nouveau les moyens de nous assurer l'acquisition de la justice. Dès lors, la Réforme est à refaire.

Mais chaque fois que l'Evangile persuade à une âme que le « juste vit par la foi», par la foi seule, et que le croyant vit de la «justice de Dieu», de Dieu seul, le réveil de l'Eglise a sonné.

Prière.

O Seigneur, tu as proclamé bienheureux ceux qui ont faim et soif de la justice, parce que tu es prêt à les rassasier de ta justice. Apprends-nous donc, nous t'en supplions, à vivre du pain de ta grâce, de ce pain vivant descendu du ciel et qui seul donne la vie au monde. Béni sois-tu, en ce jour où nous commémorons la Réforme, pour les hommes qui nous ont ramenés à l'Evangile, seul capable de nous rendre la vie, la paix et la joie, et veuille faire de nous, à notre tour, de fidèles témoins de l'oeuvre de ta grâce. Amen.


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Vous avez été appelés à la liberté.

Galates 5: 13

 

Lecture: Galates 5 : 1, 13-14

ON ne peut parler de la liberté chrétienne sans penser aux Réformateurs, à Luther et à Calvin en particulier; ce sont eux, en effet, qui ont remis en honneur le principe évangélique de la liberté.

Mais n'allons pas chercher dans ce principe la justification de toute vie désordonnée! La liberté chrétienne est de l'ordre spirituel. Elle consiste dans l'affranchissement intérieur.

En acceptant la bonne nouvelle du pardon divin, le chrétien, esclave du mal, est libéré des chaînes du péché; il échappe à l'emprise de toutes les puissances mauvaises qui cherchent à le dominer. Cet affranchissement intérieur se double encore d'une indépendance à l'égard des hommes et des choses, d'une libération à l'égard de toute autorité extérieure qui voudrait s'imposer sans raison.

«Telle est la liberté chrétienne, liberté de la foi», disait Luther. Liberté de la foi! Or, par la foi, le croyant, non seulement accepte le pardon divin, mais encore se soumet librement à Dieu, son Père en Jésus-Christ. Par la foi, le croyant devient volontairement le serviteur du Christ, son Sauveur, et des hommes, ses frères.

On comprend que Luther ait résumé son traité sur la liberté chrétienne par cette double affirmation : « Le chrétien est un homme libre, maître de toutes choses ; il n'est assujetti à personne. Le chrétien est un serviteur plein d'obéissance, il se soumet à tous ».

Voilà «la glorieuse liberté des enfants de Dieu » dont parle Saint Paul, liberté que Jésus promet en disant : « Si le Fils vous affranchit, vous serez réellement libres».

Prière.

O Dieu, notre Père, tu nous appelles à la liberté. Tu veux que par la foi en Jésus-Christ, nous soyons libérés de la puissance du péché et de toute contrainte humaine. Nous te remercions, Seigneur, pour cette preuve de ton amour à notre égard. Mais, conscients de notre faiblesse, nous te demandons ta force toute-puissante. Dirige-nous, par ton Esprit, dans l'usage de cette liberté, afin que nous la mettions à ton service et au service de nos frères, par Jésus-Christ, notre Sauveur. Amen.


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