Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



LE SERMON SUR LA MONTAGNE
Transposé dans notre langage et pour notre temps



CHAPITRE III

LA VIE PERSONNELLE
(Matthieu VI, 1-18.)

2. Nos relations avec Dieu. (Suite 2)

« Et ne nous induis pas en tentation. »

C'est-à-dire : Ne permets pas qu'aucune chose nous soit en piège. Cette demande a sa raison d'être, car il n'est rien qui ne puisse devenir une tentation pour nous. Les mêmes impressions, les mêmes devoirs, les mêmes expériences qui nous appellent à glorifier le Père, à faire triompher notre nouvelle nature en réalisant d'instant en instant ses intentions et en puisant en toutes choses des éléments de vie, sont autant de sollicitations séductrices. Elles agissent en sens contraire de notre vocation qui est de les saisir et de les juger à la lumière de notre expérience immédiate de Dieu, et de les faire servir à notre vie comme à celle des autres, en prenant envers elles la position qui convient.

Elles nous désarment en provoquant en nous la crainte, les soucis, les déceptions, l'accablement; elles tentent de nous asservir en éveillant nos convoitises ou en absorbant notre intérêt. Elles risquent de troubler notre jugement, de paralyser notre énergie et de nous livrer à la fausseté, à l'arbitraire, à l'absurde.

Si nous cédons à leur attrait, notre intuition de Dieu s'obscurcit, notre contact personnel avec lui s'interrompt, la sève de l'être originel cesse de monter, son développement s'arrête et son activité s'étiole. C'est là le redoutable péril auquel sont sans cesse exposés les hommes qui « de. viennent». Il n'est aucune chose dont notre vieille nature ne s'efforce de composer un poison subtil qui nous surexcite, nous enivre, et s'infiltre en nous pour détruire notre véritable moi. Toute âme réveillée connaît ce danger et en éprouve continuellement les atteintes. Les plus sobres et les plus vigilants en ont ressenti la puissance séductrice, semblable au regard fascinateur d'un monstre qu'il s'agit d'affronter. Aussi nous écrions-nous le coeur serré de détresse : Rends-nous invulnérables, ô Père. afin qu'aucune tentation n'ait de prise sur nous! C'est implorer de lui la force de résister aux impressions funestes, de nous affranchir des apparences illusoires, de rester supérieurs à tous les événements comme à toutes les influences. Tiens-toi près de nous, lui disons-nous, afin que les courants contraires viennent se briser contre notre fermeté; que notre regard reste assez limpide pour distinguer les véritables éléments de vie et discerner en tout l'essentiel. Accorde-nous la victoire dans toute nos épreuves et affirme la souveraineté de l'être nouveau en réduisant à néant tous les efforts du mal.

« Mais délivre-nous du mal. »

En présence des séductions de la vie, aux prises avec leur importunité ensorcelante, nous découvrons la puissance colossale du mal qui partout pénètre, dévaste et détruit; nous touchons du doigt la dépravation, le retour à la barbarie, la dégénérescence, l'intoxication morale, la folie d'auto-destruction qui ravagent notre humanité chaotique. Et de l'effroi que nous inspire l'énergie sinistre de la corruption, de notre sollicitude anxieuse pour la croissance de l'être originel qui semble livré à ses assauts, de notre aspiration à un salut libérateur, à une rénovation de tout ce qui est humain et à la révélation de la gloire divine, monte à Dieu notre requête : Délivre-nous du mal!

Dans ces sept demandes s'écoule le torrent des émotions qui jaillissent du contact de notre vie personnelle avec le Père. En elles retentissent les battements de la vie que les béatitudes nous ont fait connaître, d'une vie tout autre et toute nouvelle. En elles monte et bouillonne la sève de la vie originelle. En elles vibrent les aspirations de la recherche et du devenir. Ceux qui peuvent prier ainsi sans hypocrisie, les hommes du coeur desquels jaillissent impétueusement ces désirs, doivent avoir subi une transformation intérieure complète : ils sont nés de nouveau.

Le moi passe à l'arrière-plan de ces requêtes. Et pourtant chacune d'elles est pénétrée d'une ardeur passionnée et toute personnelle. C'est que le moi n'est plus le centre et l'objet de la prière, mais le foyer d'où en jaillit la flamme. Il ne sort de l'ombre que pour se mettre au service de l'ensemble dont il s'est fait partie intégrante. Son autocentrie égoïste est vaincue. Tous ses intérêts individuels ont disparu. Toutes ces demandes ont un caractère d'objectivité, résultat de l'expérience immédiate d'une réalité objective. L'amour pour le Père est la dominante qui y retentit avec une force égale d'un bout à l'autre.

Dans le coeur de ceux qui prient ainsi, le Père est parfaitement glorifié, et cela d'une manière immédiate, car tout s'y fond en un sentiment filial spontané. En trouvant Dieu, ils se sont retrouvés eux-mêmes. Devant leur regard qui cherche le Père, s'évanouit tout ce qui n'est qu'extérieur, apparent, éphémère; les sources profondes, bouillonnantes, créatrices font irruption dans l'âme, qui perçoit l'écho du travail mystérieux de la divinité. Le sort de l'humanité, sa nouvelle création, son avenir priment tout le reste. Tout est considéré en vue du but auquel tend notre devenir. L'aspiration séculaire à la rédemption trouve son expression personnelle; elle devient une certitude fondée sur l'expérience concrète. Plus rien n'est voulu ni raisonné, tout est le fruit d'un développement naturel. Des profondeurs de la vie Intérieure élémentaire, la prière jaillit comme le trop plein qui déborde.

On s'étonne à tort de tout ce qu'on peut introduire dans chacune des requêtes de l'oraison dominicale; on a tort aussi de se figurer que pour la prier véritablement, il faut en épuiser en pensée toute l'étendue et toute la profondeur. C'est ne pas comprendre ce que Jésus nous dit de la prière. il n'est point surprenant qu'on y puisse découvrir des trésors inépuisables. Car chacune de ces sept demandes n'est qu'une échappée ouverte sur dés horizons infinis. Mais pour qu'elles soient la révélation impulsive de notre relation vivante avec Dieu, il faut que chacune n'exprime que ce que nous ressentons spontanément. Dès que nous y mêlons l'effort de notre volonté réfléchie, l'intégrité de notre vie intime est troublée, nous quittons le terrain de la vérité et de la vie. Chez tout être qui prie véritablement, les désirs formulés dans chaque demande particulière jaillissent de l'impression puissante de la réalité qu'il vit et dont il souffre. Mais il en est comme d'une contrée qu'on embrasse d'un coup d'oeil et où le détail disparaît dans l'ensemble. On ne prie en vérité l'oraison dominicale que lorsque chacune de ses requêtes est une unité, non une énumération.

Cette prière, énoncé d'impressions simples, portera l'empreinte de la vie personnelle de celui qui la prononce. Autrement elle ne serait point un phénomène vital élémentaire. Il n'y aurait donc pour nous qu'un médiocre intérêt à savoir quelle était la vision intérieure de Jésus et de ses disciples lorsqu'ils prononçaient l'oraison dominicale, à supposer même qu'il nous fût possible de le déterminer. Ce qui importe, c'est qu'elle soit la forme sous laquelle se décharge notre courant de vie le plus intense et le plus profond. C'est ce qui a lieu lorsque les aspirations et les désirs qui animaient autrefois ces hommes du devenir, vivent pareillement dans notre âme, quelque différemment du reste qu'ils se formulent dans notre esprit, et lorsque la même opération créatrice se poursuit en nous, quelque dissemblables qu'en puissent être les symptômes.

Comprise de cette façon, l'oraison dominicale illustre d'une manière concrète les enseignements de Jésus sur la prière. Toute autre interprétation nous entraînerait précisément à la façon de prier contre laquelle il a mis en garde ses disciples.

La doxologie qui, selon certains manuscrits, termine l'oraison dominicale : «Car c'est à toi qu'appartiennent dans tous les siècles le règne, la puissance et la gloire», n'est sans doute pas authentique. C'est une conclusion liturgique, mise en usage par l'Église, et grâce à laquelle la prière du Seigneur s'achevait dans un hymne de louange.

Mais Jésus lui-même y ajoute un éclaircissement dont l'importance fondamentale n'est pas encore suffisamment appréciée.

« Car si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous pardonnera aussi. Mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père ne pardonnera pas non plus vos offenses. »

Il y a donc des conditions à l'exaucement de notre prière. Celui qui n'y satisfait pas ne saurait s'étonner que sa prière reste sans écho. Jésus, comme à son ordinaire, ne nous montre à l'oeuvre que sur un seul point la loi de nature dont il s'agit ici : pour que Dieu réponde par une communication de grâce et de force à notre demande de pardon, il faut que nous répondions aux manquements de notre prochain par une miséricorde surabondante. Les béatitudes nous ont déjà révélé cet enchaînement des processus intimes et nous le rencontrerons de nouveau dans notre chapitre traitant de la vie en commun. Il se vérifie dans tous les domaines. Nous n'éprouvons l'effet des lois constitutives du royaume de Dieu que dans la mesure où nous les observons dans notre vie.

Il faut que notre prière n'exprime que ce qu'exprime en même temps notre vie, sinon elle reste mensongère, vide et par conséquent stérile, parce qu'elle n'est pas une manifestation vitale immédiate. Impossible de prier véritablement d'une façon et d'agir de façon contraire. Car nos émotions spontanées s'actualisent aussi involontairement dans notre conduite qu'elles se formulent dans notre esprit si nous n'intervenons pas intentionnellement. Ces deux phénomènes sont aussi inséparables que la flamme et la lumière, le goût et le jugement. Il ne s'agit donc point ici d'une attitude spéciale envers le prochain, que Dieu exigerait comme condition de l'exaucement, mais d'un caractère de la prière véritable, auquel Jésus nous rend attentifs. Si nos prières sont l'expression de sentiments d'emprunt, elles ne seront jamais en harmonie avec notre vie, quelque peine que nous nous donnions pour adopter une conduite correspondante. Les prières spontanées, au contraire, ne peuvent manquer de rayonner dans chacun des mouvements de notre vie.

Nul ne peut en vérité donner à Dieu le nom de père sans être son enfant. Nul ne souhaite avec ardeur de le voir glorifié en tout et partout sans déployer dans la vie sa puissance rénovatrice. Nul n'aspire à la venue du royaume de Dieu sans régler sa conduite sur les lois divines. Nul ne soupire après l'accomplissement de. sa volonté sans la réaliser instinctivement. Celui qui confie tout à Dieu ne saurait continuer à craindre et à s'inquiéter. Toute prière authentique devient ainsi le ressort de la vie. Or la prière authentique est seule exaucée. Dieu n'entend que les appels qui montent de notre vie, comme nous-mêmes n'entendons sa voix que dans la vie; les mots rendent un son creux quand ce n'est pas elle qui les soutient et les interprète. Veillez donc à ce que votre prière s'embrase au plus profond de votre être, afin que son ardeur cachée pénètre votre existence tout entière.

N'oublions pas cependant que la prière n'est qu'une manifestation parmi beaucoup d'autres de notre relation personnelle avec Dieu, et que la loi naturelle que Jésus nous découvre ici s'applique à toutes également. Considérons-en donc brièvement la portée générale.

Quand notre contact avec Dieu est une réalité positive, un fait objectif dont l'action sur notre vie personnelle se manifeste tout d'abord par un malaise intérieur et par une. recherche inquiète, puis, arrivé à un certain degré de force, nous devient directement conscient, nous nous trouvons en présence de phénomènes vitaux s'accomplissant dans le tréfonds de l'être humain. Si donc Dieu est en nous une puissance objective, créatrice, vivifiante, illuminante et libératrice, son énergie doit jaillir des sources profondes de notre être et déployer ses effets d'une manière immédiate et générale. Si au contraire notre « communion avec Dieu » n'est qu'un élément subjectif de notre vie, une croyance, une idée, une tendance, une disposition, elle est un état ou une création de notre esprit, que nous sommes obligés d'entretenir par des procédés de culture appropriés, un point de vue qui n'a aucune influence directe sur notre vie elle-même, mais uniquement sur notre conception de la vie, dont nous tirons parti en vertu d'un raisonnement, et que nous nous efforçons péniblement de faire valoir dans la pratique.

Vous donc, ô chercheurs, qui éprouvez, si faiblement que ce soit, l'action de la puissance de vie universelle, gardez-vous d'imiter ceux qui prétendent connaître la communion avec Dieu, mais qui ne font en réalité qu'entretenir le culte d'une idée dont ils attendent un effet sur leur conduite. Protégez du contact superficiel de votre entourage la vie qui travaille en vous. Ne la livrez en proie ni à autrui par une dévotion qui attire les regards, ni à vos propres méditations en cherchant à la formuler en théories abstraites. Dans le premier cas vous étoufferiez son énergie vitale sous des dehors pieux; dans le second, vous la désâmeriez.

Ne parlez point de ce qui se passe en vous, ne cherchez pas à l'analyser. N'en faites état ni devant les autres ni devant vous-même. Ou notre relation avec Dieu s'exprime sans y songer, ou elle s'interrompt. Ne révélez point la source divine de votre nouvelle vie, n'en affichez pas la nature spéciale, ne mettez pas en scène la foi qui vous anime, mais respectez le mystère de votre nouvelle naissance et les origines de votre caractère nouveau et impulsif. Que sa beauté transparaisse inconsciemment dans la vie, afin que les hommes contemplent en vous la vérité et, en elle, aperçoivent le Père. Que votre expérience de Dieu ne devienne pas le jouet de votre pensée, le divertissement spirituel de vos loisirs; qu'elle soit le soleil dont l'éclat pur et virginal illumine et pénètre toute votre existence.

Ne croyez pas que la vie que vous puisez en Dieu doive apparaître partout au grand jour. Elle doit au contraire être partout cachée, comme dans la nature. Dieu pénètre toute chose, même le moindre brin d'herbe; dès que nous le cherchons et que nos yeux s'ouvrent pour l'apercevoir, nous le découvrons partout. Mais partout il est le mystère sous-jacent que nous dérobe la surface. Nulle part il ne se laisse saisir et démontrer. Aussi quiconque ne s'est pas réveillé et n'a pas senti son âme passer d'un immense émerveillement au pressentiment du divin, puis à la vision de Dieu en toutes choses, ne découvrira jamais aucun signe de sa présence. Il en est ainsi de la vie qui nous vient de Dieu. Elle doit rendre à notre Père un témoignage silencieux. Quand nous le voilons aux regards, notre vie le révèle involontairement. Lorsque nous voulons l'exhiber, il nous échappe. À force de parler de lui, les hommes ont perdu son contact et dès lors ce n'est plus de Dieu qu'ils ont parlé et vécu, mais de leur idée de lui.

Ne cherchons donc pas à produire sur les autres une impression édifiante et ne nous demandons pas si nos manifestations vitales rendent témoignage à notre Dieu. La piété voulue et affectée est un outrage envers lui; elle tue les élans spontanés de sa vie en nous. Ce qui ne jaillit pas naturellement ne vient pas de la source. Ne réglons pas notre vie » selon Dieu», si nous voulons qu'elle soit née de lui. Ne faisons rien « pour la gloire de Dieu », si nous désirons vivre de lui. Laissons-le se déployer librement, et n'érigeons pas en nous, en échange de son action libre et créatrice, un édifice religieux et moral, si admirable fût-il. Le plus beau transparent ne remplace pas le soleil.

N'en croyons pas plus sur Dieu que nous n'en éprouvons. N'en disons pas plus à son sujet que ce que notre vie exprime sans le vouloir. Respectons sa présence mystérieuse en nous et n'ayons pas la témérité de l'enfermer dans des formules; notre raison est aussi incapable d'en pénétrer le secret que celui de notre moi. Défions-nous donc de la théologie, même de la nôtre; elle obstrue les sources. Elle veut savoir et enseigner plus que nous n'en savons. La vérité ne peut nous apparaître que dans la mesure où elle grandit en nous et notre savoir ne peut embrasser que ce que nous avons vécu. Les constructions de notre esprit ne sont que des chimères.

Si quelqu'un cependant nous demande compte de ce qui vit en nous, ne nous répandons pas en paroles, ne formulons pas de doctrine, mais disons simplement ce qui est. Que notre témoignage soit l'expression exacte et concise de notre expérience vivante et personnelle. Notre contact doit en faire naître le pressentiment, en sorte que notre confession ne fasse qu'élucider ce qu'on devinait obscurément et témoigner de ce qu'on se refusait à reconnaître. Son seul rôle est de corroborer les impressions et les effets que produit notre vie. Elle doit être le son clair que rendent au moindre attouchement les cordes fortement tendues.

Dieu n'a pas besoin de notre dévotion religieuse. Ne faisons donc pas de lui - et encore moins du Christ - un objet de culte, comme le font les païens, mais visons à devenir simplement les organes de son action créatrice et éducatrice. Notre culte consiste à le manifester nettement et pleinement dans chacun des mouvements de notre vie; notre dévotion, à laisser vibrer en nous sa vie palpitante. À quoi bon des oeuvres spécialement religieuses quand le Père remplit la vie tout entière? Veillons à ce que notre vie en Dieu ne devienne pas une spécialité, un sport de notre activité propre; c'est dans notre existence quotidienne qu'elle doit rayonner en silence. Gardons-nous de nous contempler et de nous occuper de nous-mêmes, dans un but d'édification. Le seul moyen de nous édifier véritablement, c'est de faire à tout moment ce que Dieu veut, de donner ainsi à chaque instant son sens et sa valeur cachée, de persévérer dans la recherche et le devenir, et de tendre invariablement au royaume de Dieu. Les exercices religieux ne font qu'entraver l'échange vital. Vous n'entendrez nulle part la parole de Dieu si vous ne la percevez dans toutes les obligations de l'existence.

Une activité spéciale n'est pas nécessaire non plus au progrès de l'évolution véritable. Toute fonction dans laquelle s'actualise le nouvel ordre de choses et s'incarne la vérité est un travail pour le règne de Dieu. Toute oeuvre humaine doit l'être et peut le devenir aussi bien, et mieux peut-être, que les oeuvres dans lesquelles on a toujours à la bouche le nom de Dieu. L'exploitation d'une fabrique dont l'organisation repose sur les principes de vie du Christ, concourt davantage à l'établissement du règne de Dieu qu'une oeuvre missionnaire qui pratique le prosélytisme, car celle-ci ne favorise pas la venue de ce règne, mais la retarde au contraire. Plus la tension est grande entre l'Église et le royaume de Dieu, - car non seulement le droit canon, mais toute l'économie générale de l'Église, sont en contradiction avec la vie que Jésus nous a révélée et avec ses lois, - plus aussi il sera difficile qu'une activité ecclésiastique incarne et réalise le règne divin. Mais il est évident que cela est possible si les hommes qui deviennent trouvent dans leur vie nouvelle la source d'un véritable «accomplissement» des oeuvres et des institutions ecclésiastiques.

Dans la mesure où la relation personnelle de l'homme avec Dieu devient vivante et vraie, et crée en lui un être disparaissent donc la vie originelle et une nature nouvelle, et l'activité spécialement religieuses à la façon des païens et des hypocrites.


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