La
Bénédiction de la Pentecôte
dans sa plénitude
La seule
chose nécessaire
1. - COMMENT IL FAUT
L'ENSEIGNER
Paul arriva à
Éphèse. Ayant rencontré
quelques disciples, il leur dit :
« Avez-vous reçu le Saint-Esprit
depuis que vous avez cru ? »
(Actes 19 : 1, 2.)
C'était une vingtaine d'années
après la première Pentecôte.
À son arrivée à
Éphèse, Paul remarque certaines
lacunes dans l'expérience ou dans la foi de
quelques disciples. « Avez-vous
reçu le Saint-Esprit depuis que vous avez
cru ? » leur demande-t-il
d'emblée. Non, ils n'avaient pas même
entendu parler du Saint-Esprit. C'étaient
des disciples de Jean-Baptiste qui les avaient
baptisés du baptême de repentance en
attendant Celui qui devait venir ; mais ils
ignoraient tout du grand événement de
l'effusion du Saint-Esprit, ou tout au moins de sa
signification.
Paul alors les instruit, leur parle
du Sauveur glorifié, et de l'Esprit qu'il a
envoyé de la part du Père et qui est
à la disposition de tout croyant. Ils
consentent aussitôt avec joie à
être baptisés au nom de ce Sauveur qui
baptise du Saint-Esprit ; et dès que
Paul a prié pour eux et leur a imposé
les mains, le Saint-Esprit descend sur eux avec
puissance, « Ils parlaient en langues et
prophétisaient ».
Je voudrais montrer dans ces pages
qu'il y a deux manières de comprendre la vie
chrétienne. Tandis que les uns ne
connaissent par expérience que peu de chose
de l'action du Saint-Esprit, à peu
près ce qu'on en pouvait connaître
sous l'ancienne alliance, les autres le
reçoivent comme l'Hôte divin habitant
personnellement dans leur coeur, où il
répand une vie puissante, une
plénitude de joie et d'amour. L'Eglise ne
retrouvera pas sa puissance
primitive d'expansion tant
qu'elle n'aura pas saisi l'importance de cette
différence, et qu'elle n'aura pas compris
que chaque croyant doit, - c'est la volonté
de Dieu, - posséder cette vie
débordante.
Examinons maintenant à ce
point de vue les leçons qui ressortent de
l'incident d'Éphèse.
1. Il n'y a de vie chrétienne
normale que si l'on a pleinement conscience d'avoir
reçu le Saint-Esprit à
demeure. Sinon, à quoi bon la
question de Paul ? Ces disciples
étaient des croyants, reconnus comme tels.
N'était-ce pas suffisant ? Et ceux qui
avaient joui de l'intimité du Seigneur
Jésus pendant sa vie, d'où vient
qu'il leur ordonne de ne rien entreprendre avant
d'avoir reçu « la promesse du
Père » ? Paul avait aussi vu
le Seigneur dans sa gloire céleste, et il
avait été amené par cette
vision à la conversion ; il fallut
cependant, pour compléter l'oeuvre
spirituelle, qu'Ananias vînt lui imposer les
mains, et qu'il reçût le Saint-Esprit.
Alors seulement il put servir de témoin
à Christ.
Tous ces faits montrent bien que le
Saint-Esprit agit en nous de deux manières.
Dans une première opération
préparatoire, il agit sur nous, pour
nous amener à la conversion, en nous
inspirant l'horreur du péché et la
foi. Puis vient une seconde phase : nous le
recevons alors comme un don permanent, un
Hôte divin, qui se charge de vivifier l'homme
intérieur, créant en nous le vouloir
et le faire. C'est là la vie
chrétienne normale dans sa
plénitude.
2. il y a des disciples de Christ qui
connaissent à peine ou qui ignorent
totalement cette présence constante de
l'Esprit. Aussi est-il de toute importance
d'insister sur ce point. Plus nous en serons
convaincus, mieux nous pourrons
reconnaître les besoins actuels de l'Eglise,
sans parler des nôtres.
Lorsque le diacre Philippe eut
prêché l'Évangile à
Samarie, plusieurs crurent en Jésus et
furent baptisés en Son nom. « Et
il y eut une grande joie dans cette
ville. » À cette nouvelle, les
apôtres envoyèrent Pierre et Jean en
Samarie, où ils prièrent pour les
nouveaux convertis, afin qu'ils reçussent le
Saint-Esprit
(Actes 8 : 16, 17). Il s'agit
ici d'un don tout différent de l'action du
Saint-Esprit qui les avait amenés à
la conversion et à la joie du salut. Le
Saint-Esprit descend du ciel maintenant avec
puissance, pour venir faire Sa demeure en eux et
remplir leurs coeurs.
Même sans cette nouvelle
grâce, les disciples samaritains auraient
bien été des chrétiens, mais
des chrétiens faibles, imparfaits,
chancelants. Tels sont de nos jours bien des
chrétiens qui ignorent qu'ils doivent et
peuvent être des temples du Saint-Esprit.
Malgré ce qu'il y a en eux de bon et
d'aimable, avec tout leur zèle et leur
dévouement, ils ont trop souvent à se
débattre contre la faiblesse de leur foi,
les rechutes et les déceptions, simplement
pour n'avoir pas été mis en contact
avec la puissance d'En Haut.
3. Le ministère
évangélique doit avoir pour principal
objectif de conduire les croyants au
Saint-Esprit. N'était-ce pas le but
de toute l'éducation donnée par le
Seigneur Jésus à ses disciples, de
les amener à attendre « la
promesse du Père » ? De
même Pierre, le jour de la Pentecôte,
invite ses auditeurs, réveillés dans
leur conscience, à recevoir le baptême
pour la rémission de leurs
péchés, en leur promettant le
Saint-Esprit
(Actes 2 : 38). Et Paul :
« Ne savez-vous pas que votre corps est
le temple du Saint-Esprit ? »
(1 Cor. 6: 19). « Soyez
remplis de l'Esprit »
(Eph. 5: 18).
Oui, le besoin suprême du
chrétien est de posséder le
Saint-Esprit, et cela de telle façon que
toute la vie en soit imprégnée. Il ne
suffit pas que la prédication y fasse
allusion de temps à autre, il faut que le
prédicateur s'efforce de faire comprendre
à ses auditeurs qu'il n'y a de vrai culte
que là où le Saint-Esprit peut agir
librement, souverainement, et
constamment.
4. Pour conduire les croyants au
Saint-Esprit, il importe de mettre le doigt sur ce
qui leur manque. Tel était le but de
la question de Paul : « Avez-vous
reçu le Saint-Esprit ? » On
ne boit de l'eau avidement que si l'on a
soif ; on ne s'adresse au médecin que
si l'on est malade ; de même on
n'accueillera le message de la
bénédiction de Pentecôte dans
sa plénitude que si l'on souffre de ses
déficits spirituels. Inutile de
prêcher un plein salut à des
chrétiens qui s'imaginent n'avoir besoin que
d'un peu plus de zèle, de
persévérance dans la prière ou
d'énergie spirituelle. Il faut qu'ils
découvrent que leur attitude à
l'égard du Saint-Esprit n'est pas ce qu'elle
doit être, qu'ils n'en ont reçu que
des arrhes, et qu'ils ne le connaissent et ne
l'honorent pas comme l'Hôte divin de leur
coeur. Et cette découverte, ils ne la feront
probablement que lorsqu'on leur posera directement
et individuellement la question :
« Avez-vous reçu le Saint-Esprit
depuis que vous avez cru ? » Lorsque
la réponse sera un sincère et
douloureux « non », ce sera
l'aube d'une vie nouvelle.
5. Pour s'emparer par la foi de cette
bénédiction, les croyants ont besoin
d'aide. Les Actes des Apôtres
mentionnent fréquemment l'imposition des
mains et la prière. Même un Paul, dont
la conversion fut amenée par une
intervention directe du Seigneur, ne reçut
l'Esprit qu'après l'imposition des mains et
la prière d'un Ananias. Les
ministres de l'Évangile,
et les croyants, en général,
devraient donc être rendus capables par
l'Esprit, de communiquer à d'autres du
courage et de la foi, et d'aider les faibles
à s'emparer de la
bénédiction ; mais tout cela
dans une étroite dépendance de
Dieu.
Il n'y a en effet que Dieu qui
puisse donner le Saint-Esprit. Aussi faut-il que
celui dont il se sert pour le communiquer, comme
celui qui désire le recevoir, soit en
communion intime avec Lui. Tout don parfait vient
d'En Haut : c'est cette certitude qui nous
permet de compter avec une joyeuse assurance sur
cette bénédiction dans sa
plénitude.
6. La proclamation et l'appropriation
de cette bénédiction rendront
à l'Eglise sa puissance spirituelle
primitive. Soit à Jérusalem,
soit vingt ans plus tard à
Éphèse, les dons du
« parler en langues » et de la
prophétie furent les signes et les gages des
autres glorieux dons de l'Esprit. Si nous voulons
avoir aussi cette vie débordante de l'Eglise
primitive, prêchons de même la
possibilité d'être rempli du
Saint-Esprit.
C'est surtout la puissance
spirituelle qui fait défaut à
l'Eglise actuelle, on le reconnaît de plus en
plus, aussi bien pour triompher du
péché que pour gagner les âmes.
Puisse-t-on en souffrir assez pour rechercher enfin
sérieusement l'unique remède capable
de rendre à l'Eglise ce qui lui
manque !
7. Le grand besoin de l'Eglise est de
posséder des hommes capables de donner leur
témoignage en faveur de cette
bénédiction, que ce soient
des docteurs comme Pierre et Paul, des diacres
comme Philippe, ou de simples croyants comme
Ananias. Il faut que tous les témoins de
Christ, à l'instar de Jean-Baptiste, sachent
montrer en Lui « Celui
qui baptise du
Saint-Esprit ». C'est à genoux,
aujourd'hui comme aux temps apostoliques, qu'on
obtient cette bénédiction, tant pour
soi que pour les autres.
Que chaque lecteur se pose
maintenant à lui-même la
question : « Ai-je reçu le
Saint-Esprit depuis que j'ai cru ? »
La volonté de Dieu à notre
égard est que nous soyons remplis de
l'Esprit. Qu'en est-il de notre vie,
examinée à la clarté de cette
affirmation ? N'ayons pas peur de confesser
nos déficits devant Dieu. Qu'importe que
nous ne soyons pas bien au clair sur ce qu'est
cette bénédiction. Les disciples ne
l'étaient pas non plus, ce qui ne les
empêcha pas d'attendre en prière
qu'elle leur fût accordée. Nous
l'obtiendrons certainement aussi, pourvu qu'il n'y
ait aucune résistance ni aucune
incrédulité dans nos coeurs.
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