La
Bénédiction de la Pentecôte
dans sa plénitude
La seule
chose nécessaire
Il. - COMBIEN CETTE
BÉNÉDICTION EST GLORIEUSE
Ils furent tous remplis du
Saint-Esprit.
(Actes 2 : 4.)
C'est toujours à la Pentecôte qu'il
en faut revenir, si l'on désire savoir
exactement ce que c'est que d'être rempli du
Saint-Esprit. C'est là qu'on voit tout ce
qu'a de glorieux cette
bénédiction.
Ce qui rend doublement instructif le
grand événement de la
Pentecôte, c'est le fait que nous connaissons
assez intimement ces hommes sur qui l'Esprit fut
répandu, avec leurs infirmités et
leurs défauts, de sorte que nous pouvons
aisément constater la transformation
opérée par la Pentecôte dans
leurs caractères. Ils devinrent des hommes
tout nouveaux, au point qu'on a pu sans
exagération dire d'eux :
« Les choses vieilles sont
passées ; toutes choses sont devenues
nouvelles ». Ainsi il y a grand profit
à les étudier de près. On voit
à quelle espèce de gens le
Saint-Esprit peut être donné ;
comment ils y avaient été
préparés ; et surtout quelle
révolution profonde s'opère sous
l'influence de l'Esprit, lorsqu'Il est reçu
dans sa plénitude.
1. La présence constante du
Seigneur Jésus dans le coeur, telle
est la première et la grande
bénédiction apportée par le
Saint-Esprit. jusqu'alors tout ce que le Seigneur
avait fait pour l'éducation de ses disciples
n'avait eu que peu de résultats. C'est qu'Il
n'avait pu être pour eux qu'un Christ
extérieur, agissant sur eux du dehors, par
sa parole et son influence personnelle. Grâce
au Saint-Esprit, Il peut dorénavant habiter
dans leur coeur, devenir, au
tréfonds de leur
être, la vie même de leur vie. C'est ce
qu'il leur avait promis : « je ne
vous laisserai point orphelins ; je
viendrai à vous. En ce jour-là
vous saurez que je suis en mon Père, que
vous êtes en moi, et que je suis en
vous »
(Jean 14 : 18, 20). De cette
bénédiction-là
découlent toutes les autres.
2. Demeurant en eux, Christ leur est
« fait sanctification »
(1 Cor. 1 : 30). Que de fois,
par exemple, le Seigneur ne les avait-il pas repris
en vain pour leur orgueil, les exhortant à
l'humilité ! Même à ce
dernier repas pascal, ils s'étaient
disputés pour savoir lequel était le
plus grand. Pour les arracher à la tyrannie
du péché inhérent à
leur nature, il fallait un Sauveur qui
habitât en eux. Tout changea lorsqu'ils Le
reçurent par l'Esprit dans son
humilité céleste et sa soumission
filiale à son Père, comme dans son
abnégation totale.
Il n'existe pas d'autre moyen
d'arriver à une réelle
sanctification, à une vie de victoire sur le
péché. Ce n'est qu'ainsi que Christ
« nous a été fait, de la
part de Dieu, sanctification », parce que
ce n'est qu'ainsi qu'il peut exercer son action
dans nos coeurs.
3. Le Saint-Esprit inonde le coeur de
l'amour de Dieu. Après l'orgueil,
c'est l'égoïsme, ou le manque d'amour,
que le Seigneur avait eu souvent à
blâmer chez ses disciples. Ces deux
péchés ont une même racine, la
recherche de soi, l'amour du MOI. Aussi
Jésus donne-t-il aux siens un
« commandement nouveau » qui
doit devenir comme leur drapeau :
« Aimez-vous les uns les
autres ». Dans quelle mesure frappante
l'amour divin fut répandu dans leur coeur
à la Pentecôte ! « La
multitude de ceux qui avaient cru n'était
qu'un coeur et qu'une âme. Tout était
commun entre eux. » On respirait parmi
eux l'air du ciel, parce que Jésus
lui-même était descendu en eux avec
tout son merveilleux amour.
C'est ainsi que, dans sa
prière en faveur des
Éphésiens, Paul demande qu'ils soient
puissamment fortifiés par l'Esprit, en sorte
que Christ habite dans leur coeur. Puis il
ajoute : « Afin qu'enracinés
et fondés dans l'amour, vous puissiez
connaître l'amour qui surpasse toute
connaissance »
(Eph. 3 : 16-19). La vie
communiquée par l'Esprit de cette
façon plonge ses racines dans l'amour,
où elle puise sa joie et sa puissance
triomphante, par le fait que Christ est amour
lui-même. Ah ! si nous étions
tous remplis de l'Esprit, comme le monde serait
obligé de reconnaître qu'il y a dans
l'Eglise quelque chose de divin !
4. Sous l'action de l'Esprit, la
faiblesse et la lâcheté firent place
au courage et à la puissance.
Malgré leur amour sincère pour leur
Maître et leurs bonnes résolutions,
les disciples l'avaient tous abandonné, et
Pierre l'avait renié. Chacun d'eux aurait pu
dire : « J'ai la volonté, non
le pouvoir de faire le bien »
(Rom. 7 : 18). À partir
de la Pentecôte il en fut autrement. Avec
quelle hardiesse Pierre prêche le
Crucifié à la foule hostile, ou
déclare au sanhédrin
qu'« il faut obéir à Dieu
plutôt qu'aux hommes » ! Et
Étienne, et Paul, et tant d'autres,
affrontant les souffrances et la mort ! Quand
le coeur est tout rempli de Jésus, comment
ne pas parler de Lui avec amour et avec
joie !
5. Le Saint-Esprit donne à la
Parole de Dieu tout entière une valeur toute
nouvelle, en l'éclairant d'une
lumière toute nouvelle. Voyez les disciples,
avec les idées charnelles qu'ils se
faisaient à propos du Messie, comme tous les
Juifs d'ailleurs, et malgré les
enseignements réitérés de leur
Maître. Ils n'avaient pu se faire à la
perspective d'un Messie souffrant. Même
après sa résurrection, Jésus
avait eu encore à leur reprocher leur
inintelligence et leur incrédulité.
Mais comme tout change dès le jour de la
Pentecôte !
Et il en sera de même pour
nous. Pénétrons-nous bien
de ce fait que, sans
« l'Esprit de
vérité », la Parole de Dieu
restera toujours pour nous un livre plus ou moins
scellé, une lettre morte. C'est l'Esprit qui
conduit dans toute la
vérité.
6. C'est la bénédiction
de la Pentecôte qui donne le pouvoir
d'être en bénédiction à
d'autres. On a beau prêcher la
conversion et la rémission des
péchés, tant que ces
vérités sont présentées
simplement comme des doctrines qu'il s'agit de
comprendre, et que l'on compte uniquement, pour
persuader les auditeurs, sur un zèle tout
humain, sur l'éloquence ou sur la logique
des raisonnements, on n'obtient guère de
résultats. C'est celui qui a pour ambition
suprême d'être rempli de l'Esprit, et
qui, par la foi, compte que le Seigneur
glorifié veut bien se servir de lui et agir
par son moyen, c'est celui-là qui obtient la
bénédiction. Non pas toujours de la
même façon ou dans la même
mesure, mais elle ne lui fera certainement pas
défaut, parce qu'elle permet au Seigneur de
faire de lui son instrument. « Celui qui
croit en Moi, des fleuves d'eau vive jailliront de
son sein »
(Jean 7 : 38). Quand le coeur
est plein, il déborde.
7. C'est la grâce de la
Pentecôte qui fera de l'Eglise de Christ ce
que Dieu veut qu'elle soit. Nous venons de
voir ce que l'Esprit apporte à chaque
croyant individuellement. Mais quelle
bénédiction quand l'Eglise, dans son
ensemble, comprendra que sa vocation est
d'être remplie de l'Esprit et de
révéler au monde la vie et la
puissance du Seigneur, et même Sa
présence ! Disons-nous bien que nous ne
jouirons pleinement de cette
bénédiction de Pentecôte
individuellement que lorsque le corps de Christ
tout entier en sera pénétré.
« Si un membre souffre, tous les membres
souffrent avec lui »
(1 Cor. 12 : 26). Il est
donc extrêmement important
de ne pas penser seulement à nous, mais
à ce qui résultera même pour le
monde entier du fait que toute l'Eglise voudra
être remplie de l'Esprit.
Au jour de la Pentecôte,
l'Eglise de Jérusalem ne comptait que
cent-vingt personnes, la plupart d'humble
condition, des pêcheurs, des péagers,
des femmes quelconques, des gens
méprisés. Et ce fut par leur moyen
que l'Évangile triompha des
préventions juives et de la dureté de
coeur des païens, simplement parce que cette
petite Église était remplie du
Saint-Esprit, et tous ses membres pleinement
consacrés à leur Sauveur, qui pouvait
ainsi librement disposer d'eux. Que ne pourra pas
faire l'Eglise en nos jours, quand elle sera, elle
aussi, remplie du Saint-Esprit ?
Chrétiens, mes frères
bien-aimés, ceci s'adresse à
vous : « Une seule chose est
nécessaire » : il s'agit
d'être remplis de l'Esprit. Ne croyez pas
devoir attendre, pour le demander et l'obtenir, de
le comprendre parfaitement. Pour ceux qui
s'attendent à Lui, Dieu fera même des
choses qui ne sont point encore montées au
coeur de l'homme. Si seulement vous désirez
goûter le vrai bonheur, savourer
l'inexprimable félicité d'avoir
Jésus dans le coeur, et son Esprit de
sainteté et d'humilité, d'amour et
d'abnégation, de hardiesse et de puissance,
aussi naturellement et constamment présent
que si c'était votre propre esprit ; si
vous désirez pouvoir vous nourrir
vous-mêmes et nourrir les autres de la Parole
de Dieu ; si vous désirez voir l'Eglise
de Christ revêtue à nouveau de sa
primitive splendeur ; alors, vous
séparant de tout ce qui est mal et le
rejetant de votre coeur, n'ayez plus qu'une
ambition : être remplis de l'Esprit.
Vous y avez droit ; c'est votre
héritage légitime ; faites-le
vôtre par la foi, et il vous sera
donné.
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