Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



LE MONDE ET L'HUMANITÉ
DE LA CRÉATION AU DÉLUGE



CHAPITRE II
LA FORMATION DU GLOBE TERRESTRE
LES SIX JOURS DE LA CRÉATION

Genèse I

Comment faut-il envisager la première page de la Bible ? Est-ce, ainsi qu'on l'a prétendu, un récit puéril et légendaire ? Serait-ce là l'explication donnée par un homme qui aurait réfléchi à l'origine du monde ?
Ou bien est-ce une donnée de la Révélation qui s'imposerait à la foi sans égard aux exigences de la raison, un mystère à accepter les yeux fermés, comme un dogme intangible, indiscutable ?
Essayons sans parti pris d'analyser ce document extraordinaire, qui débute par la phrase la plus énigmatique qui soit :

« La terre était informe et vide ; il y avait des ténèbres à la surface de l'abîme, et l'Esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux. »

Quand j'explique la Création aux enfants du catéchisme, j'ai coutume, arrivé à ce passage, de dire à l'un d'eux : prends de la craie et dessine au tableau noir l'image qu'évoquent dans ta tête ces mots : « la terre était informe et vide, les ténèbres couvraient l'abîme et l'Esprit de Dieu se mouvait sur les eaux. »
L'élève reste bouche bée ; et cela se conçoit, car il n'y a rien dans cette phrase qui puisse être reproduit par le dessin, ni même clairement défini.

C'est ici assurément l'une des paroles les plus étonnantes et les plus ambiguës. Et j'ose affirmer qu'elle est au contraire d'une merveilleuse clarté et d'une surprenante profondeur. Ou bien, en effet, c'est la déclaration d'un génie qui a deviné le premier état de notre globe, ou bien c'est une vérité inspirée à l'auteur par un acte de révélation.
Ces termes définissent l'état chaotique primitif de notre planète, et cet état était, pour employer le langage hébraïque lui-même, le tohu-bohu.
Que faut-il entendre par là ?

La science établit que tous les corps sont susceptibles de passer par trois états : gazeux, liquide, solide. Les astres ont commencé par être des nébuleuses, masses gazeuses en mouvement (car tout se meut dans l'univers), qui se sont peu à peu liquéfiées et solidifiées. Le mot nébuleuse dit assez la chose ; il désigne un corps nuageux, imprécis.
Ce début nous reporte donc au moment où notre globe était, dans l'espace, une masse gazeuse, évidemment détachée du soleil.
Les ténèbres couvraient l'abîme.

Une photographie de la voûte céleste décèle au firmament d'étranges étendues ténébreuses qui ne sont autre chose que des nébuleuses encore plongées dans l'obscurité.

Dans le langage biblique, le terme abîme désigne toujours la masse bouillonnante des eaux. Au centre de cette masse gazeuse, qui se refroidissait graduellement à cause de son éloignement du soleil, commençaient à s'amasser les eaux, plongées dans les ténèbres. Cette nuit n'était point celle de la mort, c'était l'obscurité féconde d'où devait sortir la vie :
« L'Esprit de Dieu se mouvait sur les eaux. »

Esprit signifie originairement souffle, vent. Les anciens commentateurs juifs ont traduit : un vent puissant.

Se mouvait ; en hébreu, ce mot comporte une double notion : planer, comme un aigle qui agite ses ailes, et couver. L'Esprit de Dieu est donc représenté ici comme le principe de la vie physique et morale qu'il va communiquer au monde. Ainsi, dans ce verset biblique, nous nous trouvons en présence de la matière et de la puissance organisatrice qui la féconde en l'animant de mouvement et en y semant les germes de tous les êtres qui allaient éclore dans son sein. La matière est l'étoffe riche de virtualités, de potentiels ; l'Esprit, l'énergie divine, est le garant de l'évolution. Cet état chaotique n'était donc pas désordonné, mais embryonnaire et prometteur d'une éclosion puissante.

Six jours nous font assister au développement progressif de cette nébuleuse ; six phases successives au cours desquelles elle devient graduellement le monde que nous connaissons. Leur durée ne nous est pas connue, et la science ne saurait l'établir. Qu'il nous suffise de répéter ici, pour couper court à toute discussion, la parole biblique : « Aux yeux de Dieu, un jour est comme mille ans. » (II Pierre III, 8.) Pour qui n'est pas aveugle, il est évident que les jours de la création sont des périodes d'une durée indéfinie au cours desquelles la terre, obéissant aux lois que le Créateur lui a prescrites, s'est peu à peu transformée pour réaliser la pensée de Dieu, qui voulait en faire l'habitation destinée à l'homme, couronnement de son oeuvre créatrice.

Chacun de ces jours s'ouvre par la même formule : « Dieu dit... »

Alors que, dans les cosmogonies païennes, le monde est une émanation de la divinité, il est, dans la Bible, le produit d'un acte de volonté. Dieu reste le Souverain, il est la personnalité suprême, qui pense, parle, veut, agit et demeure infiniment élevée au-dessus de toute son oeuvre. Il est le Tout-Puissant, le Très-Haut. Ses paroles sont autant de décrets qui ont aussitôt force de loi, l'Esprit qui plane sur la face de l'abîme est l'agent tout-puissant qui exécute les ordres de la parole créatrice.
Esquissons en quelques mots cette oeuvre sublime.

Premier jour.
Dieu dit : « Que la lumière soit ! »
On ne saurait penser ici à la clarté du soleil qui n'apparaît qu'au quatrième jour. Il s'agit d'une lumière diffuse, avec laquelle les aurores boréales éclairant les régions polaires durant six mois ont une analogie certaine. Il y a dans le monde entier des énergies formidables capables d'engendrer à tout moment la lumière ; l'étincelle électrique peut jaillir de partout.
La nébuleuse semble s'allumer tout entière. Dieu est lumière. Le divin ouvrier ne besogne pas dans les ténèbres ; son premier soin, dans l'organisation de notre monde, est de l'éclairer.

Deuxième jour.
Dieu dit : « Qu'il y ait une étendue. » Et Dieu fit l'étendue, et il sépara les eaux qui sont au-dessous de l'étendue d'avec les eaux qui sont au-dessus. Il appela l'étendue ciel.
Jusqu'ici la nébuleuse formait un tout ; tandis qu'au centre se pressaient les eaux et les éléments solides, à la périphérie s'étendait une buée épaisse et lourde, qu'on a comparée fort justement à un nuage d'usine et de laboratoire enveloppant le globe de ses tourbillons ; les substances gazeuses dont elle était saturée se précipitèrent à l'état liquide ou solide, et le globe ne fut plus entouré que de cette enveloppe transparente et légère que nous appelons l'atmosphère, c'est-à-dire l'air respirable : c'est là l'étendue. Mais elle renfermait encore des vapeurs plus légères que l'air, qui furent emportées par un mouvement ascensionnel et se condensèrent en nuées en arrivant dans les régions plus froides ; un dais de nuages impénétrables entourait la terre. Mais celle-ci était désormais revêtue de l'atmosphère, comme d'une robe. L'oeuvre du second jour était donc la préparation indispensable des suivants, car tout ce qui allait naître à la vie végétale ou animée est conditionné par l'existence de cette atmosphère, dénommée ici l'étendue. Quant au ciel, il désignait les eaux d'en haut, c'est-à-dire les nuages, alors encore impénétrables, formant autour de toute la terre comme une cuirasse sans défaut.

Troisième jour.
Dieu dit : « Que les eaux qui sont au-dessous du ciel se rassemblent en un seul lieu, et que le sec paraisse. Que la terre produise de l'herbe... et des arbres fruitiers. »
Le sol habitable apparaît par la séparation de l'eau d'avec la terre, c'est la formation des continents au sein des mers.

Plusieurs ont pensé que les continents ne formaient à l'origine qu'un seul bloc, entouré de toutes parts par les océans. L'antique légende de l'Atlantide, continent qui aurait relié l'Ancien au nouveau Monde, confirmerait cette hypothèse, qu'alimentent également les surprenantes analogies de races, de langues, d'architecture, etc., que l'étude comparative des Basques du Golfe de Gascogne, des Astèques de l'Amérique du Nord et même des Nippons a mises à jour récemment. Ceux qui se rangent à cette opinion s'appuient aussi sur un passage biblique à la fois énigmatique et suggestif (Genèse X, 25) : « Du temps de Péleg, descendant de Japhet, la terre fut partagée. » Que signifie ces mots étranges ? Ils laissent la porte ouverte à toutes les suppositions. Mais pareille étude ne rentre pas dans le cadre de celle-ci.

La terre émergeant des eaux se couvre aussitôt d'une luxuriante végétation. La nature est animée d'une force qui lui appartient désormais en propre : « Que la terre pousse son jet, qu'elle produise de la verdure. » Les plantes ne sont pas apparues toutes formées mais ont passé de l'état de germes à celui d'organismes développés, doués à leur tour d'une vitalité propre : ayant en soi leur « semence ».

À quelle lumière croissaient ces plantes, le soleil n'étant pas encore apparu ? La science nous fournit ici une contribution précieuse. La composition chimique de la houille prouve que les plantes dont les débris ont constitué le charbon de pierre n'ont pas poussé à la lumière du soleil, car elles ne renfermaient pas de chlorophylle, qui est due précisément à la seule action des rayons solaires. La première végétation s'épanouit donc à la clarté de la lumière diffuse du premier jour.

« Dieu vit que cela était bon. » Ce refrain signifie que tous ces développements étaient conformes à son plan général. Le sol cultivable était bon en tant que base du futur travail humain et en tant que condition nécessaire à l'existence des plantes. Ces dernières sont bonnes en tant que condition de la vie animale ; ce sont elles, en effet, qui tirent du sol les matières inorganiques et les transforment en matières organiques, seule forme sous laquelle elles puissent servir à l'entretien de la vie animale.

Quatrième jour.
Dieu dit : « Qu'il y ait des luminaires dans l'étendue du ciel pour séparer le jour d'avec la nuit. »
Les cieux ayant été créés au début, il est évident qu'il ne s'agit plus ici de leur naissance, mais de leur apparition sur la terre.

Le chapitre II de la Genèse décrit précisément l'état antérieur à l'apparition du soleil. Voici ce passage qui est une révélation :
« Lorsque l'Éternel Dieu fil une terre et des cieux, aucun arbuste des champs n'était encore sur la terre, et aucune herbe des champs ne germait encore : car l'Éternel n'avait pas fait pleuvoir sur la terre et il n'y avait point d'homme pour cultiver la terre ; mais une vapeur s'élevait de la terre et arrosait toute la surface du sol. »

À l'origine, la terre était donc comme une chaudière en ébullition ; les vapeurs qui s'en dégageaient montaient dans l'atmosphère, s'y condensaient et retombaient en rosée ; la terre était tout entourée d'un dais épais de nuées sans solution de continuité. Mais à mesure qu'elle se refroidit, l'évaporation diminuant, les nuées se font moins denses. Le dais finit par se déchirer, et les rayons du soleil se frayent un chemin jusqu'à la terre elle-même.
Dès lors, il y aura des jours de vingt-quatre heures, réglés par la rotation de la terre autour du soleil.

Cinquième jour.
Dieu dit : « Que les eaux produisent en abondance des animaux vivants, et que des oiseaux volent sur la terre vers l'étendue du ciel. »
Dieu créa donc les poissons, ainsi que tout oiseau ailé.

C'est le commencement de la vie proprement dite. Nouvelle intervention directe : Dieu créa les poissons et les oiseaux.
La matière ne peut produire d'elle-même les phénomènes vitaux ; elle n'est que le substratum de la vie, lui donnant uniquement ses conditions de manifestation. La vie est donc une nouvelle communication de Dieu à la nature.

Sixième jour.
Dieu fit les animaux de la terre, selon leur espèce, bétail et reptiles.
Puis Dieu dit :
Il se recueille au moment de réaliser le but de toute son oeuvre :
« Faisons l'homme à notre image et à notre ressemblance et qu'il domine sur les poissons, les oiseaux, les animaux terrestres. »

Faisons ! Les uns ont vu dans cette parole le pluriel de majesté.
D'autres ne s'expliquent cette forme que par le fait de la Trinité, Dieu s'étant révélé à nous comme Père, Fils et Saint-Esprit. Sa personnalité tout entière concourt à ce dernier acte, couronnement de son activité, la création de l'homme, roi de cette nature merveilleuse.

Septième jour.
Dieu avant achevé son oeuvre, se reposa au septième jour. Il le bénit et le sanctifia.
Ce repos divin n'est pas l'inaction, mais la fin de l'activité créatrice. Il n'est autre chose que l'exercice de Sa Providence. Et nous sommes encore dans ce septième jour.

Remarques.

Objet du mépris des ignorants et de l'admiration des hommes intelligents, ce récit fait passer devant nous un ruissellement de vie. Dieu est Le Vivant, disions-nous. La création tout entière est un déploiement imposant, un épanouissement incomparable de cette vie.
Et quel ordre merveilleux !

Dieu crée d'abord le milieu, la matière, considérée aujourd'hui par les hommes de science comme manifestation d'énergie. Tout est force agissante dans l'univers. Dans ce milieu originel, dont l'immensité et la perfection confondent l'esprit, Dieu fait palpiter la vie végétale et la vie animale. Dans cette vie, point d'arrêt, mais des transformations successives, une évolution ininterrompue. Durant l'hiver, les plantes sont en travail constant ; les arbres émettent sous terre le chevelu, radicelles menues qui fouillent le sol et y pompent les sucs qui, du printemps à l'automne, alimenteront la sève et se mueront en frondaisons opulentes, en fleurs et en fruits.

Le corps d'un animal est une usine qui marche à feu continu. Le coeur humain est une petite pompe aspirante et refoulante, de quinze centimètres de haut sur dix de large environ. Cette pompe fonctionne 70 fois par minute, 4.200 fois par heure, 100.000 fois par jour, 36.792.000 fois par an et 2.575.440.000 fois en soixante-dix ans. À chacun de ses battements, le coeur lance en moyenne une centaine de grammes de sang dans la circulation, 7 litres par minute, 420 par heure et 10 tonnes par jour. Ce petit organe, à lui seul, déploie chaque jour une force capable d'élever 46 tonnes à un mètre de hauteur.

Tout s'agite, tout se meut dans l'univers, de l'infiniment petit à l'infiniment grand.
Sur la terre, la vie atteint son plus grand degré de perfection avec l'homme, le dernier des êtres créés, le roi de la nature.
Le récit biblique serait-il en contradiction avec la science ?

En suivant ligne après ligne ses étapes, il se trouve que nous avons suivi aussi, pas à pas, la théorie de Laplace, célèbre mathématicien et astronome français (1749-1827), inventeur du système cosmogonique qui porte son nom.

Révélation et science n'ont donc rien à redouter l'une de l'autre, elles ne sont nullement en opposition réciproque, ainsi que beaucoup l'ont prétendu.
Le croyant n'a point à trembler devant la science. Lorsque celle-ci s'éclaire, non plus des lueurs chatoyantes d'hypothèses aujourd'hui renversées, mais des rayons de la vérité suffisamment contrôlée et éprouvée, elle confirme les données de la Révélation.

Nous disions que le chapitre premier de la Genèse est comme un portique majestueux dressé au seuil de l'histoire. Sur le fronton se lit : « Au commencement Dieu créa les cieux et la terre. »
Six colonnes le supportent, ce sont les six jours de la création.
il repose sur un vaste socle soutenant tout l'édifice : la Providence divine, l'oeuvre du septième jour, qui se poursuit encore.


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