Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



LE MONDE ET L'HUMANITÉ
DE LA CRÉATION AU DÉLUGE



CHAPITRE IV
LA PROVIDENCE DIVINE DANS LA CRÉATION

 

Nous disions que le premier chapitre de la Genèse dresse au seuil de l'histoire du monde un portique monumental, au fronton duquel se lisent les premiers mots de la Révélation : au commencement, Dieu créa les cieux et la terre ; ses six colonnes, les jours de la création, reposent sur un vaste socle, la Providence divine, qui remplit le septième jour, dont la durée n'a point encore pris fin.
En réalité, cette Providence s'exerce dès le début, elle soutient tout l'édifice et y assure encore aujourd'hui l'accomplissement du plan divin.

Le mot providence renferme deux notions étroitement unies et complémentaires : prévoir et pourvoir. Ces deux termes constituent toute la trame de la Création : Dieu a prévu les besoins de toutes ses créatures, de l'homme en particulier, et il y a pourvu d'avance.

La terre n'est pas autre chose que l'habitation destinée à l'homme et merveilleusement aménagée pour lui. Tout ce qu'elle renferme, minéral, végétal et animal, a pour fin les besoins de l'humanité. La sagesse de Dieu apparaît en même temps que sa puissance dans la façon dont il a organisé ce monde, qui est notre domaine.

Et d'abord, la terre se suffit à elle-même. Lancée dans l'espace, elle porte en soi tout ce qui est nécessaire à l'entretien et au développement de la vie, tant animale que végétale. Cela, par un prodige d'organisation. La nature vit de ses déchets, se renouvelant et se rajeunissant automatiquement par le simple jeu des lois qui la régissent. On connaît les richesses somptueuses de la forêt tropicale. L'air, le soleil, le vent, la pluie suffisent à son entretien. Son sous-bois est constamment recouvert d'une épaisse couche d'humus, provenant de la décomposition lente des feuilles mortes. Dans les forêts abandonnées à elles-mêmes, il se produit un assolement naturel, c'est-à-dire une alternance méthodique des essences qui empruntent au sol successivement tous les sucs qu'il détient. Ce phénomène peut fort bien se constater du reste dans nos régions. Chez nous aussi une forêt de sapins est-elle rasée, le sol laissé à lui-même se couvrira de hêtres, et les graines des sapins resteront en suspension dans l'humus jusqu'à ce que la forêt de hêtres ait à son tour disparu ; alors réapparaîtront les conifères. Ainsi le sol nourrit les plantes sans s'épuiser jamais. La mort entretient la vie.

Voici un troupeau de bestiaux dans un pâturage.

Goulûment ils tondent l'herbe verte, qu'ils fauchent de leur langue sans toucher à sa racine. La prairie en est-elle épuisée ? En hiver, quand le bétail abrité dans les étables s'y repaît du foin récolté pendant la belle saison, son fumier est soigneusement épandu sur le sol et enfoui par la charrue. Au printemps, une luxuriante végétation surgit de partout.
L'homme n'a ainsi qu'à se faire l'auxiliaire de la nature, à travailler avec elle, et cela suffit à ses besoins.
Combien il y aurait à dire si l'on voulait rechercher, dans les choses les plus ordinaires, les preuves éloquentes de la sagesse de la Providence divine ! L'accoutumance fait que nous ne voyons plus les merveilles au milieu desquelles s'écoule notre vie ; la nature n'est pas assez, pour nous, le livre dans les pages duquel nous lisons le nom du Créateur.

Je tourne un robinet, l'eau coule sur l'évier ; d'où vient-elle ? Admirable histoire, que celle d'une goutte d'eau ! Sur les vastes océans le soleil darde ses rayons de feu. L'onde s'évapore à la surface ; l'on aperçoit comme des vibrations dans l'air, c'est la vapeur qui s'élève ; à une certaine hauteur, pénétrant dans une atmosphère froide, elle se condense en nuées blanches et ténues qui s'épaississent et s'assombrissent bientôt. Survient le vent, il balaie ces nuages et les chasse vers les continents où ils sont attirés par les courants d'air des montagnes.
Là éclatent les orages, là tombe la pluie. Les collines boisées jouent le rôle de régulateurs dans la distribution des eaux. Les racines des arbres sont comme d'immenses éponges qui, gorgées d'eau, la retiennent et ne la livrent que peu à peu, comme si le régime des concessions y était établi. Il y a aussi des fissures dans les rochers, des grottes souterraines : autant de réservoirs, pour que la richesse tombée du ciel ne se gaspille pas en une seule fois. Nul n'ignore ce qui arrive dans le pays où l'avarice de l'homme a imprudemment sapé les forêts : sécheresse, inondation ; inondation, sécheresse. À la longue, le séjour de l'homme y devient impossible. Mais les nuages sont charriés plus loin encore vers les crêtes des Alpes, vers les montagnes rocheuses. Durant la saison froide, qui y dure de six à huit mois, ils s'y déversent en neige qui s'agrippe à la pierre, au granit rugueux, s'amoncelle en couches d'une invraisemblable épaisseur, s'y entasse et s'y compresse en glaciers aux reflets bleuâtres. Voilà les grands réservoirs aménagés par la main de Dieu. Quel prodige d'accrocher cette masse d'eau au flanc des pics les plus élevés !
Dieu est admirable en conseils et riche en moyens ; toute la terre est pleine de ses richesses. Puis, quand revient l'été, la plaine qui, au réveil de la végétation, a absorbé une quantité fantastique d'eau, la plaine, rarement arrosée par la pluie, se dessèche et se flétrit sous les baisers trop ardents du soleil. Le secours lui vient alors des montagnes. Les hauts sommets se dénudent de la neige qui les couvrait d'un linceul, les glaciers se couvrent de filets d'eau qui, de cascade en cascade, grossissent. De la voûte de glace qui s'ouvre ordinairement à la base des gros glaciers s'échappe un torrent mugissant et bouillonnant. Émus, les touristes entendent là la voix des grandes eaux obéissant à l'ordre du Créateur, se précipitant avec violence pour répondre à l'appel de la plaine altérée et porter dans les contrées désolées la fraîcheur et la fertilité. Plus la chaleur augmente, plus le volume des fleuves grossit. À l'homme de canaliser ces sources généreuses pour arroser ses sillons, à lui de les capter pour apaiser sa soif. Et le fleuve, après sa course désordonnée, regagne la mer, où l'attend le repos... Mais non, le cycle recommence ; il se reproduit sans trêve depuis que la terre existe.

L'océan ! Encore une merveille incomparable ! Ce n'est pas seulement le point de départ et le point d'arrivée des eaux terrestres ; mais, dans toute l'économie de notre monde, il joue un rôle capital, celui du poumon et du coeur dans le corps humain. Comme le sang chargé d'acide carbonique retourne aux poumons qui éliminent ce poison en le consumant, les eaux polluées sont dirigées par les fleuves jusqu'à l'océan. La marée vient les y chercher deux fois le jour et les emporte dans les profondeurs de l'abîme, où s'opère la grande lessive de toutes les impuretés des continents, sous l'action purificatrice du sel dont certaines roches marines sont constituées.

S'il n'y avait pas les marées, s'imagine-t-on ce que seraient les embouchures des fleuves ? Aux abords de certaines villes riveraines des mers fermées, sans flux ni reflux, la surface liquide est parfois adipeuse, grisâtre, couverte de globules graisseux, et exhale une pestilence écoeurante, relent fadasse des égouts déversant les ordures des cités. Rien de pareil au bord de l'océan, immense poumon qui respire de douze en douze heures et fait disparaître ces souillures.
Poumon et coeur, car l'océan, rendant le bien pour le mal, retourne aux continents une eau chimiquement pure, pompée par le soleil et chassée par les vents du large.
Ainsi notre globe est un organisme parfait auquel rien ne manque.

Et voyez comme chaque pays habité est pourvu de sommités qui assurent son ravitaillement en eau, de chaînes de montagnes qui en sont comme l'épine dorsale. Tel est le rôle des Alpes dans notre pays, et les Apennins, et l'Oural, et l'Himalaya, et les Montagnes Rocheuses...
Quelles innombrables populations vivent de l'eau des montagnes, quelles énormes agglomérations urbaines au bord ou à l'embouchure des fleuves !
Comment ne pas admirer en tout cela la sagesse avec laquelle le Créateur a pourvu d'avance aux besoins des humains !
Oui, certes, mais nous ne renverserons pas les termes pour dire, avec ce néophyte dont les yeux s'ouvraient pour la première fois aux merveilles de la nature : « Que Dieu est donc sage d'avoir fait passer les fleuves près des grandes villes ! » Celui-là mettait la charrue devant les boeufs.

En Egypte il ne pleut jamais. Et pourtant cette étroite vallée fut longtemps le grenier du monde, grâce au Nil qui, après un cours de 6.500 kilomètres non seulement y apporte l'eau potable nécessaire à ses habitants, mais déverse sur toute la largeur de la vallée, une fois par an, le limon fertilisant qu'il a entraîné avec lui des hauts plateaux du centre de l'Afrique où il prend sa source. Nulle comparaison ne fait mieux comprendre à quel point l'industrie humaine doit s'associer au travail de la Providence, car, dès les âges les plus reculés, les fellahs ont doté leur pays du système d'irrigation dont la perfection a de tout temps provoqué l'admiration universelle. Et l'Égypte était jadis le centre du monde civilisé ; le Créateur avait doté d'une manière merveilleuse cet étroit territoire qui devait jouer un rôle si prépondérant dans l'histoire de l'humanité.
Oui, Dieu avait tout prévu, et il avait pourvu à tout.

Les variations de la densité de l'eau en fournissent encore une preuve frappante. Dans la règle, plus l'eau est chaude, plus elle est légère ; elle bouillonne à la surface d'une chaudière et s'y transforme en vapeur. Mais, quand sa température tombe à quatre degrés, il s'opère une surprenante interversion : c'est là qu'elle atteint son maximum de densité, c'est-à-dire qu'elle est le plus lourde ; au-dessous de cette limite, son poids diminue graduellement. Il en résulte que, dans un étang, l'eau qui arrive à quatre degrés tombe au fond, tandis que les couches plus chaudes restent à la surface. Mais si le refroidissement continue, il se produit un étonnant renversement de rôles : les couches plus froides remontent alors à la surface, qui passera à trois degrés, à zéro, puis se congèlera.

Les bienfaits de ce régime de l'eau sautent aux yeux. Si les couches les plus froides étaient toujours les plus denses, elles garniraient invariablement le fond des lacs, qui commenceraient à geler par le bas, et bientôt la masse entière de l'eau ne formerait plus qu'un bloc solide. Ce serait la mort des poissons ; les riverains aussi ne sauraient plus où se procurer de l'eau ; un vrai désastre, quoi !

Tandis qu'en réalité le fond des lacs, dont la température reste à quatre degrés au-dessus de zéro, est à l'abri du gel. La glace qui se forme à la surface absorbe l'excédent de froid et ne s'épaissit que lentement en une carapace protectrice sous laquelle les poissons peuvent s'ébattre, et l'eau demeurée liquide continue à couler dans les canalisations alimentant les agglomérations urbaines.

Ainsi donc, en hiver, l'eau profonde des lacs est relativement chaude, et si les poissons souffrent, ce n'est pas du froid, mais du manque d'air. Les gens avertis font alors des trous dans la glace pour capturer les poissons qui s'y précipitent afin de respirer. En été, au contraire, alors que les chiens haletants se couchent sur le pavé en tirant la langue et que l'eau de surface atteint dix-huit degrés et plus, les poissons peuvent se rafraîchir dans les ondes profondes. Grâce à cette disposition merveilleuse, ils ont relativement chaud en hiver et frais en été. De même, l'eau d'une source dont la température ne varie pas paraît fraîche en août et douce en décembre.

La science parfaite du Créateur éclate même dans les plus petites choses. Tous les éléments obéissent à des lois grâce auxquelles ils répondent exactement au but qui leur est assigné.
Sa Providence apparaît plus manifeste encore quand on considère le développement de l'industrie humaine, dont les progrès coïncident avec la découverte des ressources infinies cachées et accumulées dans notre globe.
Tandis que l'animal n'a d'autre activité que celle qui consiste à trouver sa nourriture, et que cette activité reste identique à elle-même à travers les siècles, la règle de l'homme c'est le travail, c'est-à-dire une activité éclairée par son intelligence, se renouvelant et se développant sans cesse, accumulant ses matériaux et modifiant ses méthodes. L'humanité a derrière elle une somme énorme d'expériences, un acquêt qui constitue un inestimable trésor. Quelle histoire suggestive que celle du feu, de l'éclairage de l'industrie !

Les premiers combustibles furent les herbes sèches, les buissons, le bois. Puis l'huile et la graisse des animaux. Pour s'aider dans son travail, l'homme domestiqua les bêtes. Cette assistance devenant insuffisante, voici la vapeur qui opère une transformation profonde dans l'économie des peuples civilisés. Puis, les provisions. de bois s'épuisant, le charbon de terre y supplée.

Ici, il faudrait faire halte pour jeter un regard en arrière. D'où provient la houille, enfouie en quantités énormes à des profondeurs variables ? Un morceau de houille raconte l'histoire de centaines, de milliers de siècles. J' ai vu une collection de plaques de houille faite par des mineurs en Belgique ; chacune de ces plaques m'apparaissait comme le feuillet d'un livre révélant les mystères du passé. Elles portaient l'empreinte parfaite de feuilles, de tiges, de branches, de troncs d'essences diverses, et évoquaient des époques lointaines marquées par des bouleversements profonds de la croûte terrestre. Ce charbon, c'est le résidu d'immenses forêts qui couvraient le sol. À quoi servait donc cette végétation luxuriante, alors qu'il n'y avait point d'homme pour en tirer parti ? Dieu n'est point pressé, il a l'éternité pour réaliser ses desseins. Il préparait, lentement, en laissant la nature obéir aux lois qu'il lui avait prescrites, il préparait l'habitation dans laquelle l'homme trouverait tout ce qui est nécessaire à son activité et à sa subsistance. C'était même avant l'apparition du soleil sur notre globe, puisque l'analyse chimique établit que ces plantes, dépourvues de chlorophylle, avaient crû à une autre lumière que celle du soleil. Des ouragans renversèrent ces forêts, des tremblements de terre les engloutirent. Au contact du feu terrestre, ces végétaux peu à peu se carbonisèrent sans se consumer, et les énormes masses de rochers qui les recouvraient les comprimèrent de telle sorte qu'ils devinrent ce charbon de pierre, mis en réserve par le Créateur pour les jours où l'homme en aurait besoin.

Ce travail souterrain produisit un énorme dégagement de gaz qui s'accumulèrent dans des fentes, dans des cavernes. C'est le grisou, gaz inflammable, redoutable aux mineurs qui n'ont pas prévu sa présence. Mais en plusieurs pays, aux États-Unis notamment, ces poches sont exploitées, on les appelle les mines de gaz. Des conduites, des canalisations le dirigent vers les villes qui s'en éclairent et s'en chauffent.

Les résines aussi de ces plantes écrasées, avant qu'elles ne fussent carbonisées, s'échappèrent et formèrent, dans les vastes plaines, des nappes souterraines de naphte et de pétrole. Mais les chimistes affirment que ce dernier contient des éléments organiques et qu'il a dû être constitué non seulement par la sève des végétaux, mais aussi par des débris animaux. Cela porte à croire que, en même temps que les forêts, les êtres organisés qui les peuplaient, et en particulier les reptiles qui y foisonnaient et y pullulaient, furent engloutis comme aussi les poissons, dont on retrouve des dents partout, et servirent à constituer pour leur part ces réserves accumulées, pour un avenir lointain.
Mais qu'est encore le charbon en comparaison de l'électricité, la gloire de notre siècle !

Qu'est-ce que l'électricité ? Invisible, impalpable, elle est partout. L'air en est parfois chargé, elle éclate en foudre dans les nuages. Partout où il se fait quelque mouvement, où coule un ruisseau, où se produit une chute d'eau, elle est en réserve. L'homme n'a qu'à y installer une turbine, il y fait une récolte d'énergie qui ne coûte que la peine de la capter. S'il n'y avait plus de bois, plus de charbon, plus d'animaux de trait, combustible et force seraient encore en abondance et dureraient autant que le monde, aussi longtemps que les fleuves couleront.

Et à mesure que l'homme fait de nouvelles découvertes, celles-ci le conduisent plus près de Dieu. Dieu ne semble-t-il pas dire aux hommes, et en particulier à ceux de notre génération : Reconnaissez-moi donc dans mes oeuvres !

Invisible en elle-même, l'électricité est d'une puissance sans limites, et ses effets multiples déroutent l'imagination et nous plongent dans l'émerveillement. Elle fournit à l'homme lumière (et quelle lumière !), chaleur (et quelle chaleur !), force (et quelle force !). Elle lui permet de communiquer avec son semblable aux antipodes, elle a modifié profondément toute l'économie de la vie humaine.

Pourquoi n'a-t-elle pas été connue plus tôt. Elle qui existe depuis toujours ? L'homme l'a découverte quand il en a eu besoin. Il l'a conquise au moment propice, comme il avait conquis déjà les autres richesses à lui destinées.
Et maintenant, que va-t-il découvrir encore ? Il a sondé les entrailles de la terre, il a arraché aux profondeurs de la mer leurs secrets, dompté les airs. Que lui reste-t-il à conquérir ?

L'économie terrestre n'aura-t-elle pas un terme comme elle a eu un commencement ? De ce terme n'approchons-nous pas à grands pas ? Nous voici arrivés au moment où la science a poussé ses découvertes jusqu'à se trouver en présence de l'énergie, source de toutes les manifestations, source de la vie. Elle a trouvé Dieu. Puisse-t-elle reconnaître enfin en lui le Dieu qu'adore le croyant, et qui a créé l'homme pour le connaître, pour le servir, pour l'aimer et pour, en définitive, participer à la vie éternelle et régner sur un héritage plus merveilleux encore que la terre.


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