Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



REINE BLANCHE EN PAYS NOIR
Vie de Mary Slessor, missionnaire au Calabar



 QUATRIÈME PARTIE

Nouvelles Conquêtes

1902-1910.

CHAPITRE III

 

Qu'était-ce donc qui permettait à Ma de vivre une vie si intense, de triompher ainsi de sa faiblesse physique, de braver les dangers de la brousse et de la forêt africaines et lui donnait ce charme magnétique qui lui gagnait tous les coeurs ? C'était sa communion constante avec l'Invisible, - communion soigneusement entretenue par la prière et par la lecture de la Bible.

Elle connaissait par expérience, - par une expérience sans cesse renouvelée, - l'efficacité de la prière. Un vieil ami d'Écosse lui avait demandé son témoignage personnel à ce sujet, afin de l'insérer avec bien d'autres, dans un livre qu'il publiait sous le titre : « Notre Dieu fidèle. - Réponses à la prière ». Et voici le « témoignage » qu'elle envoya :
« Ma vie est comme un long récit de prières exaucées. Qu'il se soit agi de santé physique, d'énergie morale, de directions données d'une façon vraiment merveilleuse, d'erreurs et de dangers à éviter, d'hostilité vaincue, de nourriture envoyée au moment même du besoin, en un mot de tout ce qui constitue ma vie et mon service, je puis attester, avec une reconnaissance souvent accompagnée de surprise, que je crois que Dieu répond à la prière. Je sais que Dieu répond à la prière.

« Durant des années et des années, alors que j'étais seule, loin de tout secours humain, j'ai vu que Dieu répond à la prière. Que l'on soulève à ce sujet des objections de quelque genre qu'elles soient, je ne m'en mets point en souci. La réponse à la prière est l'atmosphère même dans laquelle je vis ; c'est l'air que je respire ; c'est ce qui fait ma vie heureuse, libre, valant mille et mille fois la peine d'être vécue. Voilà le seul témoignage que je puisse vous donner.

« En ce moment je suis assise sur un tronc d'arbre renversé ; je suis seule avec les indigènes ; mes enfants, dont l'existence même est une preuve que Dieu répond à la prière, travaillent autour de moi. Des indigènes passent en foule sur la route se rendant à des palabres ; je suis en pleine paix, bien que loin de mon pays et dans de si étranges conditions, parce que je sais que Dieu répond à la prière. En ce moment nous sommes à court de nourriture. Nous vivons au jour le jour ; nous n'avons que le nécessaire pour le repas d'aujourd'hui ; mais je sais que nous serons nourris, car Dieu répond à la prière ».

Mais Ma se rendait aisément compte que l'exaucement de la prière avait des conditions, et que tout dépendait à cet égard de ce qu'étaient les rapports entre la terre et le ciel, autrement dit, entre celui qui priait et Celui auquel s'adressait sa prière. Pour elle, la prière ressemblait à la transmission d'un message par la télégraphie sans fil.

« De notre puissance de réceptivité dépend notre capacité de recevoir ce que Dieu veut nous communiquer, disait-elle. Il faut maintenir nos récepteurs en parfait état, prêts à répondre au premier contact. Sans cela, les ondes aériennes peuvent être agitées et vibrer sous l'influence du message qu'elles portent, mais c'est en vain, et le message n'arrive pas à l'esprit, encore moins à l'âme. »
Et Ma savait également que toute prière n'est pas digne d'être exaucée.

Elle avait une foi implicite dans la prière d'intercession. « La prière, disait-elle, est l'instrument le plus efficace que Dieu ait mis entre nos mains. Prier est autrement fatigant qu'agir, du moins tel est mon avis. Mais c'est la seule source d'énergie en ce qui concerne l'avancement du Royaume. »
« Priez pour la Mission et pour ses ouvriers », demandait-elle sans cesse dans ses lettres ; et elle était persuadée que c'était en réponse aux prières des uns et des autres que Dieu l'aidait à accomplir sa tâche. Elle-même s'adressait à Dieu comme un enfant parle à son père ; elle le faisait en toute occasion, à n'importe quel moment, où qu'elle fût. Ce Père céleste était si près d'elle que, pour ainsi dire, elle causait avec lui. Une fois, pendant un de ses séjours en Écosse, après un fatigant trajet, elle s'assit devant la table à thé, et, se croyant seule, leva les yeux au ciel et dit : « Merci, Père ; tu sais comme je suis fatiguée. », Dans une autre occasion elle perdit ses lunettes, en revenant le soir d'une réunion. La neige tombait et il semblait bien impossible de retrouver l'objet perdu. Pourtant, Ma ne pouvait s'en passer, et elle pria, demandant à Dieu de les lui faire retrouver. Le lendemain matin de bonne heure, le laitier, en faisant sa tournée, vit par terre quelque chose qui brillait sur la neige : les lunettes furent remises à Ma à temps pour sa lecture matinale.

Souvent, dans la maison missionnaire, Ma appelait les enfants autour d'elle à des heures inusitées pour quelques moments de prière. « Ce n'est pas l'heure ! » disait Janie ; et Ma de répondre : « La porte du ciel n'est jamais fermée ». Elle voulait faire comprendre aux enfants qu'ils pouvaient prier à n'importe quel moment et où qu'ils fussent.

Vous vous rappelez que Ma avait toujours aimé à étudier la Bible ? À mesure qu'elle avança dans la vie, cette Parole de Dieu lui devint de plus en plus précieuse. Répandre la Bible était à ses yeux le meilleur moyen d'annoncer l'Évangile dans toute sa pureté. Sa lecture personnelle était faite de grand matin. Dès qu'il faisait suffisamment jour, - vers 5 heures 1/2 généralement, - elle prenait une plume très fine, et, ouvrant sa Bible au livre qu'elle étudiait à ce moment-là, elle lisait et relisait, mot après mot, phrase après phrase, soulignant ici et là. Quelquefois elle restait plusieurs jours à un même chapitre ; en marge elle écrivait quelques notes, quelques impressions ou commentaires sur tel ou tel verset. Lorsqu'une Bible était trop annotée pour pouvoir être lue facilement, Ma la mettait de côté, en prenait une autre, et ainsi de suite ; chaque Bible avait des annotations différentes. Une étude aussi approfondie de la Parole de Dieu ne pouvait que porter ses fruits dans le caractère et la vie de Ma ; elle était comme imprégnée de l'esprit du Livre ; cette Parole lui indiquait la conduite à suivre en toute occasion. Pendant un palabre, par exemple, si une question difficile à résoudre se présentait, elle disait aux chefs : « Voyons ce que la Bible dit à ce sujet ». Dans cette Parole elle puisait espoir, foi, courage.

Voici quelques-unes des annotations trouvées dans ces Bibles, et prises au hasard
« Dieu n'est jamais en retard. »
« Si vous jouez avec la tentation, n'attendez pas que Dieu vous en délivre. »
« Il faut que nous vivions dans la communion de Christ avant de pouvoir parler de lui. »
« Le secret de tout insuccès est la désobéissance. »
« Les plus petites choses sont aussi absolument nécessaires que les grandes. »
« L'obéissance fait la santé. »
« Heureux l'homme ou la femme qui sait travailler également, en second. Voilà quelque chose qui montre ce que nous sommes réellement. »

Les premiers livres de la Bible avaient des annotations. comme celles-ci : « Un palabre en Calabar » ? - « Un chapitre de l'histoire du Calabar ». - « Ceci se passe tous les jours dans l'Okoyong », etc...

Chaque mot du Nouveau Testament lui était familier, et l'Évangile de saint-Jean lui était cher par dessus tout. Voici quelques-unes des annotations qu'elle y avait faites :
« Secret de notre insuccès à gagner les hommes : ils ne trouvent pas Jésus avec nous. »
« Servez par amour. »
« Non, Seigneur ! avec Toi on ne manque de rien ! »
« C'est la vie de l'enfant qui parlera. »

Ces quelques exemples, pris ici et là, montrent quelle compagne intime la Bible était pour Ma, et comment elle y puisait la nourriture nécessaire à sa vie spirituelle.


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