Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



REINE BLANCHE EN PAYS NOIR
Vie de Mary Slessor, missionnaire au Calabar




 CINQUIÈME PARTIE

En Avant - Toujours

1910 - Janvier 1915.

CHAPITRE II

 En réalité, ce séjour aux Îles Canaries fut le premier vrai congé de Ma, car elle n'eut rien à faire qu'à se chauffer au soleil et à se laisser choyer par tout le monde, en particulier par Monsieur et Madame Edisbury, qui tenaient l'hôtel où elle descendit. Elle n'eut à s'occuper de rien, pas même de parler à des réunions. Quel heureux temps ce fut pour elle !

LE JUGE SLESSOR ET L'APPAREIL DU SERMENT INDIGÈNE

CROIX DE ST. JEAN DE JÉRUSALEM

« Depuis l'instant de notre arrivée, alors que nous étions un peu émues de nous trouver entourées d'étrangers, dit-elle, jusqu'au moment où nous sommes reparties, les coeurs pleins à déborder, notre visite n'a été qu'une délicieuse succession de tout ce qui est beau et aimable. »

Peu après son arrivée, elle entendit dire que Madame Edisbury avait un petit garçon de neuf ans, appelé Radcliffe, qui était boiteux et ne marchait qu'avec des béquilles. « Puis-je le voir ? » demanda-t-elle. Elle trouva Radcliffe installé dans sa nursery ; c'était un enfant vif et intelligent avec lequel elle eut bientôt fait de s'entendre. Des heures durant, Radcliffe, assis à ses côtés, ses grands yeux fixés sur les siens, écoutait bouche béante les étonnantes histoires qu'elle lui racontait de sa vie en Afrique.

Avant le départ de Ma, celle-ci et son petit ami eurent ensemble une longue conversation et conclurent un arrangement qui devait rester un secret entre eux deux. Il ne s'agissait de rien de bien grave ! simplement de ceci : Ma promettait à Radcliffe qu'elle demanderait tous les jours à Dieu de lui rendre l'usage de ses jambes, et Radcliffe promettait à Ma que lui aussi prierait à ce sujet tous les jours. Ma comprenait que ce serait une joie pour le petit infirme de se dire qu'il y avait entre eux « un secret, dont même sa maman ne saurait rien » !

A bord du navire qui la ramenait au Calabar, Ma écrivit une longue lettre à Radcliffe.
« Tu étais, dit-elle, profondément endormi bien avant l'heure du départ de notre vapeur, en sorte que ni Janie ni moi n'avons pu te dire adieu. Mais devine un peu ce que ton cher papa a fait ! Il est venu avec nous, au beau milieu de la nuit, alors qu'il faisait froid et tout noir ; il s'est chargé de nos bagages et de nos affaires, et dans l'obscurité il nous a accompagnées jusqu'au grand navire. Il a même grimpé le long escalier avec nous et nous a amenées à notre cabine d'où je t'écris. Cette cabine sera notre demeure pendant une dizaine de jours. Et ta chère maman a veillé pour nous dire adieu ; ta chère tante aussi ; elles nous ont comblées de fruits et de fleurs, et mieux encore de bons voeux et de souhaits d'un prochain retour. J'étais heureuse et reconnaissante, mais triste aussi, et je crois bien que j'ai pleuré un petit brin quand ton papa nous a quittées. Comme tes chers parents et ta tante ont été bons pour nous ! Et comme je suis heureuse d'avoir fait ta connaissance ! Les heures que nous avons passées ensemble resteront gravées dans ma mémoire ; et pour Janie c'est un bienfait de te connaître.

« il y a foule à bord ; et aujourd'hui nous avons eu pour le thé un gâteau de jour de naissance, parce que c'est l'anniversaire d'une des dames. Comme on ne demande jamais à une dame quel âge elle a, - tu te rappelles notre conversation à ce sujet ? - on avait tracé en sucre le chiffre « 21 » sur le gâteau ! Mais la dame est une vieille dame. On lui a donné toute espèce de cadeaux : une petite poupée, un chien en porcelaine qui remue la queue, des perles ; c'était très amusant. Il y a si peu à faire à bord d'un navire qu'on finit par s'ennuyer, et qu'on a besoin d'un peu de badinage pour faire passer le temps.

« Et maintenant adieu, cher petit ami. Sois sage, sois brave, et dépêche-toi de faire des économies pour venir nous voir et pour rester longtemps. Janie t'envoie ses compliments et dit : « Ne nous oubliez pas ». J'en dis autant ».

Grande était la joie de Radcliffe lorsqu'arrivaient les lettres de Ma, « tout droit des pays sauvages » comme disait celle-ci. Dans toutes ses lettres elle faisait allusion au mystérieux secret. « Fiston, écrivait-elle, j'espère que tu te souviens de notre traité secret ? Moi je m'en souviens et je fais ce que nous avons convenu. Il y a un téléphone et un télégraphe qui vont d'ici aux Îles Canaries en passant par le Royaume de Dieu, voire même une télégraphie sans fil qui ne fait jamais défaut. » On bien encore elle écrivait : « Tu te rappelles notre secret, mon vieux chéri ? J'y pense aussi et j'ai confiance que tout ira pour le mieux. Persévère. »

Radcliffe aimait que Ma lui racontât ce que faisaient ses enfants, et ce qui se passait dans la forêt. Il s'intéressait aux insectes, aux papillons, aux mouches, à toutes les bestioles des buissons qui resplendissaient au soleil. Mais par dessus tout il aimait les histoires de serpents, dans le genre de celle-ci :
« Un soir, tard, j'entendis des cris dans la cuisine. Janie sautait d'un endroit à l'autre pendant qu'Annie et elle lançaient des objets vers un être qui, à la lumière du feu, me parut épouvantable. Janie répondit à mes propres cris par des rires, « C'est un serpent, dit-elle ; ne viens pas. » Et elle fouettait l'air avec un bâton ; Annie faisait du tapage, mais pas grand'chose de plus. À pas lents je sortis de la maison ; Janie tint le serpent à une distance respectueuse jusqu'à ce qu'Annie et Maggie eussent aussi gagné la porte ; mais elle-même resta sur les lieux, et, avec une petite hache que je lui lançai, elle coupa le serpent en morceaux. Le lendemain matin tous les morceaux avaient disparu ; quelqu'autre bête les avait avalés et il n'en restait que des traces. Un autre jour, Janie et ses compagnes poursuivirent une horrible bête qu'on appelle ici Asawuri. (Je ne sais pas son nom scientifique).

C'est un animal qui demeure dans un trou, dans la brousse ; il pousse un drôle de cri, comme : ou - 0, ou - o ; il est plus grand qu'un lézard et tacheté comme un serpent ; sa morsure est mortelle : c'est probablement pour cela que Dieu lui a donné ce cri particulier qui avertit de sa présence et met les gens sur leurs gardes. Janie l'a tué... Je garde toujours mon secret ; le gardes-tu aussi ? Ne te relâche pas ! N'en parle à personne ! »

Et, pour encourager le garçonnet, Ma lui écrivait une autre fois :
« Je suppose que tu es maintenant à l'école ? Eh bien ! qu'en dis-tu ? Est-ce que les maîtres donnent des pensums ? Mais je suis sûre, que tu n'en mériteras jamais parce que tu feras toujours de ton mieux. Quelquefois tu trouveras difficile de travailler ; quand il fera chaud, par exemple, tu auras envie de faire tout autre chose ! Veux-tu que je te dise un petit secret ? Moi aussi je suis stupide au possible quand il s'agit d'arithmétique ! Je n'y comprends absolument rien ! Tant pis : je me suis assez bien tirée d'affaire tout de même et tu en feras autant. Maintenant je n'ai plus pour me tracasser que les problèmes que font les garçons de l'école ; mais je ne leur pose que ceux que je puis facilement faire et expliquer moi-même ! Un de ces jours, tu seras à la tête de ta classe. Tout de même tu sais : vas-y de toutes tes forces à essayer de rattraper ; les autres ; ta petite tante et maman t'aideront ; c'est pour cela que les tantes et les mamans sont faites. Mets tes bras autour du cou de cette petite tante, regarde-la de tes yeux profonds, et tu verras ce qui arrivera ! Janie non plus ne sait pas compter ; elle n'a jamais pu y arriver, et, à cause de cela, j'ai toujours eu beaucoup de sympathie pour elle. Et pourtant, que ferais-je sans Janie ? Pour moi et pour les gens d'ici, elle vaut mieux que des milliers de mathématiciens ».

À son retour des Îles Canaries, Ma passa par Duke Town. Elle y vit des médecins qui lui assurèrent qu'elle avait bien des années de service devant elle, à condition qu'elle prit soin de sa santé, et lui donnèrent à ce sujet, par écrit, de minutieuses instructions. « Vaudra-t-il vraiment la peine de vivre dans ces conditions ! dit-elle. Enfin ! pour l'amour de l'oeuvre que Dieu m'a confiée, j'obéirai aux médecins. Dieu veut des ouvriers à la hauteur de leur tâche et comment le serions-nous si nous ne prenions pas soin du corps merveilleux qu'Il nous a donné ? »

Elle revint donc à Use toute réjouie à la perspective de travailler encore pour son Maître bien-aimé et résolue à suivre les conseils qui lui avaient été donnés. Ce n'étaient ni les éloges ni la renommée qu'elle désirait ; elle voulait simplement s'employer aux modestes tâches quotidiennes en aidant chacun de son mieux, en luttant contre le péché et l'ignorance qui empoisonnaient autour d'elle tant de vies.

Pendant deux années elle s'occupa à la fois d'Use et d'Ikpé et voyagea sans cesse entre les deux stations, quelquefois en pirogue, mais le plus souvent dans l'automobile du gouvernement dont David était le chauffeur. Cela lui procurait le plaisir de voir en passant Mary et ses bébés, car la famille demeurait maintenant à Ikot Ekpene.

Ma prêchait, enseignait, soignait les malades, faisait du ciment, peignait, vernissait ; - humble et heureuse femme.
Mais combien elle était seule et isolée, malgré sa vie si remplie ! Il n'y avait pas de courriers dans ces parages, et elle ne recevait sa correspondance que grâce à l'amabilité des fonctionnaires qui se chargeaient de la lui faire parvenir. « Voilà sept semaines, écrivait-elle une fois, que je suis sans nouvelles de qui que ce soit ; pas une lettre, pas un journal ; rien à lire que les vieilles feuilles d'annonces qui couvrent les planches de l'armoire et le fond des caisses. Si vous désirez des noms d'hôtels ou de pensions dans quelque coin de l'Europe que ce soit, adressez-vous à moi : je les sais sur le bout du doigt ». Quelle joie pour elle lorsqu'un visiteur blanc faisait son apparition ! On prenait ensemble une tasse de thé, on causait ; et,en partant, le visiteur se gardait bien d'oublier de laisser derrière lui un paquet de journaux dont Ma se délectait pendant longtemps.

En juillet 1913, Ma se rendit dans l'Okoyong pour la première fois depuis qu'elle l'avait quitté huit ans auparavant. Akpap, jadis si sauvage, était devenu une paisible station missionnaire, si tranquille que Ma s'y croyait presque en Écosse ! Une nouvelle église y avait été construite et deux dames missionnaires y travaillaient.

L'arrivée de Ma fut un événement et son séjour une série de réceptions. Tous voulaient la voir ; de près et de loin les gens accouraient pour « Koem » leur mère, et pour revivre avec elle les souvenirs d'autrefois. À peine Ma avait-elle le temps de manger ; et aux amies qui l'appelaient pour un repas elle répondait, désignant du doigt ses visiteurs : « Ceux-ci seront aujourd'hui ma nourriture ». Les dames missionnaires d'Akpap n'avaient jamais encore vu une telle affection se manifester entre missionnaire et indigènes. Ma n'avait oublié le nom de personne ni les détails concernant telle ou telle famille.

Elle revit Emé Eté, Mana, Iyé, la maman de la petite Susie, et Esieu, devenu un des chrétiens influents de la contrée. Hélas ! Emé Eté n'avait pas été gagnée à l'Évangile : elle était restée païenne et offrait chaque jour dans sa cour un sacrifice à une idole représentant une femme aux yeux en coquilles d'oeufs ! Dans cette même cour il y avait une sorte d'autel sur le quel Emé Eté déposait ses offrandes : du vin de palme, de l'eau-de-vie, des vivres, parfois une poule ou des oeufs. Les chambres de la pauvre femme étaient remplies de charmes tels que bouquets d'herbes, plumes, bouteilles. Tout cela fut pour Ma un sujet de profonde tristesse. Emé Eté mourut peu de temps après la visite de Ma. Au toit de sa maison flotta un immense noeud de satin blanc, signe de deuil chez les païens ; les portes de sa maison furent fermées et on laissa la maison elle-même tomber en ruines.

MASQUE EN USAGE DANS LES PIÈCES INDIGÈNES

Lorsque Ma se rendit à la nouvelle église, elle y trouva un auditoire de quatre cents personnes réuni pour l'entendre : les hommes et les jeunes gens au centre, les femmes sur les côtés, les enfants assis en rangs par terre. Tout ce monde était proprement vêtu ; et, en se rappelant l'Akpap d'autrefois, alors que les indigènes tout nus passaient leur temps à boire et à se battre, Ma bénit Dieu et prit courage.

« Oui, disait plus tard un membre de l'Eglise lorsque Ma est arrivée dans le pays, les léopards eux-mêmes sont devenus moins dangereux et moins audacieux ».

Toute cachée qu'elle fût dans sa forêt africaine et quelque grande que fût son humilité, beaucoup de personnes se rendaient compte de la valeur de Ma et de l'oeuvre immense qu'elle avait accomplie. Ils écrivirent son histoire. Ce récit tomba sous les yeux du Gouverneur général de la Nigérie, Sir Frédéric Lugard, et celui-ci en fut tellement frappé qu'il l'envoya, en Grande-Bretagne et demanda que le roi George V en prit connaissance.

Alors, un beau jour, arriva dans la cour de la maison missionnaire à Use un coureur indigène porteur d'un paquet de lettres ; et, parmi ces lettres, se trouvait une grande enveloppe à l'air important. « Qu'est-ce que cela peut bien être ? » se demanda Ma. C'était un document émanant de l'Ordre des Hospitaliers de St-Jean de Jérusalem dont le roi Georges V était le Grand Maître. On priait Ma de vouloir bien devenir membre honoraire de l'Ordre et d'accepter la croix d'argent, décernée en récompense d'éminents services et d'oeuvres de bienfaisance.

Ma jeta un regard amusé sur sa robe défraîchie, sur ses pieds nus, sur ses mains durcies par le travail, puis elle contempla sa pauvre petite hutte et se mit à rire « Une médaille royale pour moi ! dit-elle ; mais à propos de quoi ? Je ne mérite rien pour n'avoir accompli que mon devoir ; et même cela je ne l'aurais pas fait sans le continuel secours de Dieu. À Lui soit toute la gloire. Tout de même, ajouta-t-elle, cette décoration aura ceci de bon : elle prouvera que le roi s'intéresse à ce qui se passe ici ».

Elle répondit qu'elle acceptait l'honneur qui lui était offert. Mais qu'elle se doutait peu de ce à quoi elle s'engageait !.. Pour recevoir cette croix, elle dut descendre à Duke Town et y paraître en public, voire même y parler en public... ce qui allait tellement à l'encontre de ses goûts ! - Il fallut cependant s'y résigner. Laissant la station à des mains amies, elle descendit à Duke Town dans la chaloupe du gouvernement, mise à sa disposition.

À Duke Town chacun fut plein d'égards pour elle ; elle fut traitée en princesse. Pendant la réunion publique, alors qu'on faisait son éloge, racontant l'oeuvre qu'elle avait accomplie, l'influence qu'elle avait exercée, son talent à se faire des amis, elle cachait sa figure dans ses mains. Puis il lui fallut prendre la parole à son tour. Se tournant vers les garçons de l'Institut missionnaire et les filles de l'École industrielle, elle s'adressa à eux en efik, et leur recommanda la loyauté envers le gouvernement, - « chrétien au fond, dit-elle, puisque le don de cette croix d'argent était une preuve qu'il s'intéressait aux Missions ». Pas un instant elle ne se mit en scène ; bien au contraire, elle s'y prit de façon à donner l'impression que le don de cette décoration était un honneur fait à la Mission, et que la croix aurait pu tout aussi bien être remise à n'importe quel autre missionnaire. Ayant recouvré un peu d'assurance, elle prononça alors quelques mots en anglais. « Si dans ma vie j'ai fait quoi que ce soit qui vaille, c'est parce que mon Maître marchait devant moi », dit-elle en terminant.

Dès le lendemain elle retourna à Use, emportant avec elle un bouquet de roses qui lui avait été remis à la séance de la veille. Arrivée chez elle, elle détacha une branche du bouquet et la planta à côté de la porte de la maison ; à son intense joie le rameau prit racine... Une bouture de ce même rosier a été plantée sur sa tombe.
Il va sans dire que Ma dut raconter tout ce qui venait de se passer à son ami Radcliffe. « On porte cette décoration dans les grandes occasions, lui écrivit-elle ; c'est comme si on avait reçu un prix a l'école. Tu te demandes en quel honneur j'ai reçu un prix ? Je me pose la même question sans arriver à la résoudre ! »

Afin de montrer à ses enfants comment se portait cette décoration, Ma l'épingla sur sa robe : la croix d'argent se porte à gauche, retenue par un ruban de moire noire.
Répondant jadis à une amie d'Écosse qui lui avait écrit que sa récompense dans le ciel serait une couronne d'étoiles, Ma s'était exprimée ainsi :
Qu'est-ce que je ferais donc de couronnes d'étoiles, sinon de les jeter aux pieds du Seigneur ! » Et après avoir reçu la décoration elle écrivit : « N'allez pas vous imaginer qu'il y a le moindre changement dans mes titres ! Maintenant comme avant je m'appelle Mary Slessor tout court ; je suis la servante indigène et inutile du Roi des rois ; mais une servante ardemment désireuse de le servir. Puisse l'honneur que je viens de recevoir m'être un encouragement à faire toujours mieux ! »

À l'époque dont nous parlons, Mary et Annie étaient mariées ; Alice et Maggie faisaient leur apprentissage à Duke Town, et Dan était à l'école également à Duke Town. Ma écrivit à Radcliffe :
« Dan et son maître ont remonté la rivière pour aller dans une contrée ou l'on vient de découvrir du charbon et de l'étain, et où nos entreprenants compatriotes vont construire un chemin de fer. Des terres nouvelles, de nouveaux peuples, de nouveaux trésors, vont ajouter à la richesse et à l'étendue de notre empire. Tu ne peux pas t'imaginer quelle différence cela va faire dans le pays d'avoir ici du charbon ! On dirait un conte de fée. Pense un peu : si nous avons du charbon, nous pourrons employer sur place les matières premières qui abondent ici, et nous pourrons envoyer aux quatre coins du monde le bois de nos immenses forêts. Et puis, que de gens vont trouver du travail dans les mines ou à la construction du chemin de fer ! Vraiment ce vieux monde est merveilleux n'est-ce pas ? Et on nous répète qu'il n'est plus bon à rien ! »


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