SAINT PIERRE
A ANTIOCHE.
II.
Je passe maintenant à la deuxième
leçon, savoir : Qu'il est plus
important pour une Église d'y sauvegarder la
vérité que d'y conserver la
paix.
Je suppose qu'aucun homme ne connut
mieux que Paul le prix de la paix. C'était
cet apôtre qui écrivait aux
Corinthiens cette belle peinture de la
charité. - Ce fut lui qui disait :
« Soyez d'un même sentiment les uns
envers les autres, - soyez en paix entre vous, -
pensez aux mêmes choses. - Le serviteur de
Dieu ne doit pas contester. - Il y a un seul corps
et un seul esprit, de même vous êtes
appelés à une seule espérance
par votre élection. - Il n'y a qu'un
Seigneur, qu'une foi et qu'un
baptême. » Ce fut encore cet
apôtre qui disait : « Je nie
fais tout à vous, afin d'en sauver quelques
tins. » Toutefois, voyez comment il agit
dans cette occasion. - Il résiste à
Pierre en face ; il le
reprend publiquement ; il
court le risque de toutes les conséquences
qui peuvent s'en suivre ; il assume la
responsabilité de tout ce que les ennemis
pourront dire de l'Église d'Antioche. Voyez
surtout comme il écrit ce fait, pour
être un perpétuel mémorial qui
ne pourra jamais être oublié, afin que
partout où l'Évangile sera
prêché dans le monde, ce reproche
publie, adressé par un apôtre à
un apôtre qui se trompait, pût,
être lu et arriver à la connaissance
de tous les hommes.
Maintenant, pourquoi agit-il
ainsi ? Parce qu'il redoutait par-dessus tout
la fausse doctrine, - qu'il savait qu'il ne faut
qu'un peu de levain pour faire lever toute la
pâte, - qu'il voulait nous apprendre qu'il
faut être ému à jalousie pour
la vérité, et craindre davantage de
perdre la liberté que la paix.
Lecteur, l'exemple de Paul est un de
ceux dont nous devons nous souvenir de nos jours.
Beaucoup de gens accepteront toute chose en
religion, pourvu qu'ils
mènent une vie paisible.
lis ont une terreur maladive pour ce qu'ils
appellent « la controverse, »
pour ce qu'ils désignent d'une
manière vague sous le nom
« d'esprit de parti, »
quoiqu'ils ne définissent jamais clairement
ce que c'est que cet esprit de parti.
Ils sont possédés d'un
désir fiévreux de conserver la paix,
de faire que toutes choses soient douces,
agréables et faciles, fût-ce
même aux dépens de la
vérité. Pourvu qu'ils aient l'ordre
à l'extérieur, ils sont contents de
renoncer à tout le reste. Je crois qu'ils
auraient admis avec Achab qu'Elie était un
trouble paix en Israël, et qu'ils
auraient prêté assistance aux princes
de Juda quand ils mirent Jérémie en
prison pour lui fermer la bouche. « Je ne
mets pas en doute que bon nombre de ces hommes dont
je parle n'eussent pensé que Paul à
Antioche s'était conduit en imprudent, et
qu'il avait été trop
loin. »
Je crois que c'est un tort ; nous
n'avonsnul droit d'exiger autre
chose que le pur Évangile de Christ, - sans
mélange et sans altération, le
même Évangile qu'ont enseigné
les apôtres pour faire du bien aux âmes
des hommes. Je crois que pour conserver cette pure
vérité dans l'Église, chacun
devrait être prêt à faire toute
espèce de sacrifice, à compromettre
la paix, à risquer la dissidence et
même à courir la chance de la
séparation. - On ne doit pas plus
tolérer les fausses doctrines qu'on ne
tolérerait le péché. Il
faut résister à toute addition comme
à tout retranchement qu'on ferait subir au
pur message de l'Évangile de Christ.
C'était par amour pour la
vérité que notre Seigneur
Jésus-Christ dénonçait les
pharisiens, quoiqu'ils fussent assis sur la chaire
de Moïse et qu'ils eussent été
autorisés et choisis pour enseigner les
hommes. « Malheur à vous, scribes
et pharisiens hypocrites ! » C'est
ainsi qu'il les interpelle huit fois dans le XXIIIe
chapitre de Matthieu. Et qui
osera soupçonner que notre Seigneur ait eu
tort ?
Ce fut pour l'amour de la
vérité que Paul reprit et blâma
Pierre, quoiqu'il fût un frère.
À quoi eût servi l'unité si la
pure doctrine avait disparu. Et qui osera dire que
Paul ait en tort ?
Ce fut pour l'amour de la
vérité qu'Athanase lutta contre le
monde pour maintenir la pure doctrine de la
divinité de Jésus-Christ, et soutint
une controverse contre la grande majorité de
l'Église qui portait le nom de
chrétienne. - Et qui osera dire qu'il ait eu
tort ?
Ce fut pour l'amour de la
vérité que Luther rompit
l'unité de l'Église dans laquelle il
était né, qu'il attaqua le pape dans
tontes ses erreurs, et qu'il posa le fondement d'un
enseignement nouveau. Et qui osera dire que Luther
ait eu tort ?
Ce fut pour l'amour de la
vérité que Cranmer, Ridley et
Latimer, les réformateurs de l'Angleterre,
donnèrent à Henri VIII et à
Édouard VI le conseil de se
séparer de Rome et de
risquer les conséquences de cette division.
Et qui osera dire qu'ils eurent tort ?
Ce fut pour l'amour de la
vérité que Whitefield et Wesley, il y
a un siècle environ, attaquèrent la
prédication de simple morale du
clergé de leur temps, et se
répandirent dans les grands chemins et les
lieux écartés pour sauver les
âmes, sachant bien qu'ils allaient être
excommuniés de leur Église. Et qui
osera dire qu'ils eurent tort" !
Oui ! lecteur, la paix sans la
vérité est une fausse paix, c'est la
paix du démon. - L'unité sans
l'Évangile est une unité sans valeur,
c'est l'unité même de l'enfer. Ne nous
laissons jamais endoctriner par ceux qui en parlent
avec douceur et ménagement Rappelez-vous ces
mots de notre, Seigneur Jésus-Christ ;
« Ne croyez pas que je sois venu pour
apporter la paix sur la terre ; je suis venu
apporter non la paix, mais
l'épée. » - Rappelez-vous
les éloges qu'il donne à l'une des
sept Églisesde
l'Apocalypse : « Je sais que tu ne
peux souffrir les méchants, que tu as
éprouvé ceux qui se disent
apôtres et qui ne le sont pas, et que tu les
as trouvés menteurs. »
Souvenez-vous du blâme qu'il jette sur une
autre de ces Églises : « Tu
souffres que la femme Jézabel
enseigne. » - Ne vous rendez jamais
coupable de sacrifier la moindre portion de la
vérité sur l'autel de la paix. Imitez
les Juifs, lesquels, s'ils trouvaient dans une
copie manuscrite des Écritures de l'Ancien
Testament une erreur d'une seule lettre, jetaient
toute la copie au feu plutôt que de courir le
risque de perdre un point ou un signe de la Parole
de Dieu. N'exigez rien de moins que
l'Évangile complet de notre Seigneur
Jésus-Christ.
Où en êtes-vous, lecteur,
quant à l'usage pratique des principes
généraux que je viens de vous
exposer ? Je vous donnerai un simple
avertissement sur ce sujet : croyez-moi, il
est digne de votre sérieuse
attention.
Je vous engage donc, par amour pour la
vérité, d'être très
précautionnés quant, à
là prédication que vous allez
entendre régulièrement et au lieu de
culte où vous assistez d'ordinaire.
Gardez-vous avec soin de vous placer volontairement
sous les soins d'aucun pasteur dont la doctrine
soit notoirement reconnue mauvaise. Je n'ai jamais
hésité de proclamer hautement mon
opinion sur ce point. Je sais fort bien que
beaucoup de gens regarderont comme une chose
choquante d'abandonner l'Église dans sa
paroisse ; niais je pense tout
différemment. J'établis sans doute
une grande différence entre l'enseignement
qui laisse à désirer et celui qui est
entièrement faux, - entre l'enseignement qui
erre du côté négatif et celui
qui est positivement anti-scripturaire. Mais je
crois que si une fausse doctrine est invariablement
prêchée dans une Église
paroissiale, un paroissien qui aime son âme a
tout à fait raison en ne s'y rendant pas. -
Entendre une prédication
anti-scripturaire cinquante-deux
fois par année, est une chose
sérieuse. C'est infiltrer continuellement
une goutte de poison lent dans l'âme.
Il me semble presque impossible qu'un
homme puisse s'y soumettre volontairement sans en
souffrir. Je vois que le Nouveau Testament nous dit
clairement « Éprouvez toutes
choses et retenez ce qui est bon. » Je
vois dans le livre des Proverbes qu'il nous est,
ordonné « de cesser de
prêter l'oreille à l'instruction qui
nous écarte des sentiers de la
connaissance. » Si ces paroles ne
justifient pas l'homme qui abandonne son
Église, quand la doctrine qu'on y
prêche est manifestement fausse, - je ne sais
pas ce que ces paroles signifient.
Quelqu'un nous dira-t-il qu'assister
à l'Église de sa paroisse est une
chose absolument nécessaire pour le
salut ? S'il existe un tel homme, qu'il
l'avoue et qu'on nous le nomme Quelqu'un osera-t-il
affirmer qu'il suffit qu'un homme aille à
l'Église de sa paroisse pour sauver son
âme, s'ilmeurt inconverti
et sans connaître Christ ? - qu'on nous
le montre et qu'il se nomme. Si quelqu'un
prétend que d'assister au culte dans
l'Église de sa paroisse suffira pour lui
donner la connaissance de Christ, la conversion, la
foi ou la repentance, quoique ces sujets soient
à peine nommés dans la dite
Église et n'y soient jamais clairement
enseignés, qu'on nous le montre et qu'il se
nomme. - Enfin, si quelqu'un prétend dire
qu'un homme qui se repent et qui croit en Christ,
qui est converti et sanctifié, est dans le
cas de perdre son âme s'il abandonne son
Église paroissiale et va recevoir sa
nourriture ailleurs, qu'on nous le montre et qu'on
nous dise son nom. Pour moi, j'ai en horreur des
doctrines aussi monstrueuses et aussi
extravagantes. Je n'y trouve pas un iota de
fondement dans la Parole de Dieu, et
j'espère que le nombre de ceux qui y
tiennent est extrêmement faible.
Par exemple, il est bien des paroisses
en Angleterre où l'enseignement
religieuxn'est guère
meilleur que celui du catholicisme romain. - Or,
des laïques devront-ils s'asseoir sur les
bancs de ces Églises, être satisfaits
et recevoir tranquillement ce qu'on leur
donne ? - Non, ils ne le doivent pas. Et
pourquoi cela ? parce qu'à l'instar de
saint Paul le devoir est de préférer
la vérité à la paix.
Il y a d'autres paroisses où
l'enseignement n'est guère que de la morale,
où les doctrines distinctives du
christianisme ne sont jamais clairement
proclamées. - Platon ou
Sénèque auraient enseigné
presque les mêmes choses, - un laïque
devra-t-il s'en contenter ? Certainement non.
Et pourquoi ? Parce qu'à l'instar de
Paul ils ont dû préférer la
vérité à la paix.
Lecteur, j'emploie un langage bien
sévère en traitant ce sujet. Je le
sais. Je marche sur un terrain glissant. - Je
touche à des matières qu'on laisse
généralement de côté et
qu'on passe sous silence. Je la sais ; mais ce
que je dis, je le dis avec le
sentiment de mon devoir envers l'Église dont
je suis pasteur. Je crois que les circonstances du
temps présent et la position des
laïques dans quelques parties de l'Angleterre
exigent que je m'explique clairement. Dans
plusieurs paroisses, des âmes
périssent par ignorance, - d'honnêtes
membres de l'Église anglicane sont
scandalisés et inquiets. Ce n'est donc plus
le temps des paroles douces. - Je n'ignore pas ces
expressions : « le système
paroissial, l'ordre, la division, le schisme,
l'unité, la controverse, etc.,
etc. » Je connais l'influence sourde et
silencieuse qu'elles exercent sur quelques esprits.
- J'ai moi-même envisagé ces
expressions avec calme et réflexion, et je
suis prêt à dire mon opinion sur
chacune d'elles.
Le système paroissial de
l'Angleterre est quelque chose d'admirable en
théorie, pourvu qu'il soit bien
administré et dirigé par des
ministres vraiment spirituels, et alors il est fait
pour conférer les plus grandes
bénédictions au pays. Mais c'est
en vain qu'on attendra
l'attachement à une Église de
paroisse, dont le ministre ne connaît pas
l'Évangile ou est un mondain. Dans un cas
pareil, nous ne devons pas nous étonner si
des hommes abandonnent leur Église de
paroisse, et vont chercher la vérité
là où elle se trouve. - Si le pasteur
de la paroisse ne prêche pas
l'Évangile et qu'il n'y puise pas sa vie,
les clauses au nom desquelles il réclame
l'attention de ses paroissiens sont virtuellement
enfreintes, et son droit d'être
écouté ne subsiste plus. C'est
absurde de compter qu'un chef de famille mettra en
danger les âmes de ses enfants et la sienne
propre, par amour pour l'ordre paroissial.
Il n'est pas fait mention de paroisses dans la
Bible, et nous n'avons aucun droit d'obliger des
hommes à vivre et à mourir dans
l'ignorance, pour qu'ils puissent dire à la
fin : « J'ai toujours
fréquenté l'Église de ma
paroisse. »
Les divisions et les
séparations sont les plus fortes
objections en matière
religieuse.Elles affaiblissent la
cause du vrai christianisme. Elles fournissent aux
ennemis de toute piété l'occasion de
blasphémer contre lui ; mais avant de
distribuer le blâme, nous devons nous
enquérir soigneusement pour savoir à
qui il doit être imputé. La fausse
doctrine et l'hérésie sont pires que,
le schisme. Des gens qui se séparent d'un
enseignement positivement faux et
anti-scripturaire, méritent plutôt la
louange que le blâme. Dans un cas pareil la
séparation est une vertu et non un
péché. Il est aisé de faire
des remarques moqueuses « sur la
démangeaison des oreilles, - et sur l'amour
des émotions ; » mais il ne
l'est pas autant de convaincre un simple lecteur de
la Bible qu'il est de son devoir d'entendre
prêcher chaque dimanche une fausse doctrine,
quand, à l'aide d'un petit
dérangement, il peut entendre la
vérité : l'on ne doit jamais
oublier ce vieux dicton : - « C'est
celui qui cause le schisme qui est
schismatique. »
L'unité, l'ordre et la
tranquillité parmiles
chrétiens sont de puissantes
bénédictions. Elles donnent à
la cause de Christ force, efficace et
beauté, mais l'or lui-même
peut-être payé plus qu'il ne vaut. -
L'unité qui est acquise au prix du sacrifice
de la vérité est sans aucune valeur.
ce n'est pas par une telle unité qu'on peut
plaire à Dieu. L'Église de Rome se
vante hautement d'une unité qui n'en
mérite pas le nom. C'est une unité
qui est obtenue en cachant au peuple la Bible, en
s'appuyant sur une autorité humaine, en
encourageant l'ignorance, et en défendant
aux hommes de penser par eux-mêmes.
Semblables aux anciens guerriers qui exterminaient
tous ceux qui leur résistaient,
l'Église romaine « crée une
solitude et appelle cela, paix. » - Il y
a assez de calme et de silence dans le
tombeau ; mais ce n'est pas le calme de la
santé, c'est celui de la mort.
C'étaient de faux prophètes qui
criaient : « Paix, paix, où
il n'y avait point de paix. »
La controverse en religion est
une chose odieuse. Il est déjà assez
pénible de combattre
contre Satan, le inonde et la chair, sans
établir des luttes dans notre propre camp,
Mais il y a une chose qui est pire que la
controverse ; c'est une fausse doctrine
tolérée, avouée et
établie sans protestation ni
résistance. C'est la controverse qui a
amené le triomphe de la réformation
protestante. Si les vues que professent aujourd'hui
quelques hommes étaient justes, il est clair
que nous n'aurions jamais dû avoir la
réforme. Pour l'amour de la paix, nous
aurions dû adorer la Vierge et fléchir
les genoux devant des images et des reliques, et
nous y serions encore soumis aujourd'hui.
Arrière de nous d'aussi inadmissibles
prétentions ! Il est des temps
où la controverse est non seulement un
droit, mais une bénédiction. Je
préfère l'orage et le tonnerre
à la malaria pestilentielle. Cette
dernière marche dans les
ténèbres, nous empoisonne en silence
et nous perd pour toujours, tandis que le premier
nous effraie et nous trouble pour un peu de
temps ; mais bientôt après l'air
recouvresa pureté et sa
sérénité. C'est un devoir
formellement enseigné dans
l'Écriture : « Que nous
devons combattre avec ardeur pour la foi, jadis
apportée aux saints. »
Je suis convaincu d'avance que les
choses que je viens de dire sont excessivement
déplaisantes à plusieurs esprits. Je
crois qu'il en est beaucoup qui sont satisfaits
d'un enseignement qui ne renferme pas toute la
vérité, et qui s'imaginent
qu'à la fin ce sera « la
même chose. » Je m'en afflige pour
eux, et je suis convaincu que la
vérité, et rien que la
vérité, peut seule, en règle
générale, faire du bien aux
âmes. Je suis certain que ceux qui
retranchent volontairement quelque portion de la
vérité, se trouveront à la fin
avoir fait tort à leurs âmes. Il y a
trois choses avec lesquelles les hommes ne doivent
pas plaisanter : - un peu de poison, - un peu
de fausse doctrine, - et un peu de
péché...
Je ne me dissimule pas que quand un
homme exprime des opinions telles que celles que je
viens d'exposer, plusieurs
personnes seront prêtes
à dire : Cet homme n'est pas de
l'Église ; mais ces accusations me
touchent peu. Le jour du jugement montrera quels
étaient les vrais amis de l'Église et
ceux qui ne l'étaient pas. J'ai vu, depuis
ces dernières années, qu'on appelle
un bon homme d'Église, - un ministre
qui mène une vie paisible, qui laisse
tranquille la partie inconvertie de son troupeau,
et qui prêche de manière à ne
blesser et a n'édifier personne. Et j'ai
été également témoin,
qu'un homme qui prêchait les doctrines
vitales de l'Évangile, qui travaillait avec
constance à la conversion des âmes,
était appelé un boutefeu, une
occasion de trouble en Israël, et qu'on lui
refusait le titre de bon homme
d'Église. - En effet, j'ai pu voir
clairement que les meilleurs de ces derniers
n'étaient pas ceux qui parlaient le plus
haut sur les matières d'Église. - Je
me souviens aussi que nul ne cria plus fort
« trahison, » qu'Athalie, et
cependant c'était elle qui trahissait. -
J'ai observé que dans
l'Églised'Angleterre
plusieurs de ceux qui élevaient le plus la
voix pour exalter les privilèges
ecclésiastiques, ont fini par abandonner
l'Église d'Angleterre pour se joindre
à celle de Rome. Les hommes peuvent dire ce
qu'ils veulent ; mais les plus vrais amis de
l'Église anglicane sont ceux qui travaillent
le plus à la conservation de la
vérité.
Lecteur, je mets ces choses devant vos
yeux, et j'appelle sur elles votre sérieuse
attention. Je vous supplie de n'oublier jamais que
la vérité est d'une plus haute
importance pour une Église que la paix -
soyez prêts à proclamer les principes
que je viens de développer, et à
combattre avec zèle, s'il le faut, pour la
vérité. faites-le, et vous aurez
tiré quelque profit de ce qui s'est
passé à Antioche.
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