On a donné à ce livre le titre de Actes du Saint-Esprit. Luc raconte dans son évangile ce que « Jésus commença de faire et d'enseigner » (Act. 1. 1.). Nous avons ici ce qu'il continua de faire par le moyen des apôtres et par le Saint-Esprit.

Nous retrouvons la même méthode historique et le même procédé de composition que dans l'évangile de Luc. Tout d'abord un préambule (1. 1, 2.), puis une recherche exacte des faits tels qu'ils se sont passés « après que Jésus fut élevé au ciel ». On a compté 47 expressions qui se trouvent dans les Actes et dans le 3me évangile et que l'on ne rencontre dans aucun autre livre du Nouveau Testament.

1. Ce livre est le livre de l'évangélisation et de la mission. C'est celui qu'aiment ; à méditer ceux qui proclament l'évangile au près et au loin. Voyez plutôt :

- l'ordre d'évangéliser, 1. 8

- le message à porter, 2. 38-40, 26. 17, 18

- la méthode missionnaire, 2. 41, 47

- la pratique de l'évangélisation, 8. 5-8, 14.1-4

- la préparation d'une mission, 13.1-3

- l'évangélisation des Juifs, 17.10-14

- l'évangélisation des Grecs, 17.22-31.

2. C'est le livre des conversions.

Les évangélistes de tous les temps ont commenté indéfiniment les récits de conversions rapportés dans le livre des Actes. Citons pour mémoire :

- la conversion des 3000, Act. 2. 37-41

- la conversion de l'eunuque éthiopien, 8. 26-40

- la conversion de Saul de Tarse, 9.1-19, voir aussi ch. 22 et 26

- la conversion de Corneille, ch. 10

- la conversion de Lydie, 16.11-15

- la conversion du geôlier de Philippes, 16.25-34.

3. C'est le livre de l'apostolat.

Nul ouvrage mieux que celui-ci ne permet de sonder la méthode et le message de ces hommes revêtus de l'Esprit. Qu'on relise :

- l'apostolat de Pierre, Act. 2 à 5

- l'apostolat d'Étienne, 6 et 7

- l'apostolat de Philippe, 8

- l'apostolat de Paul, 14 à 28

- l'apostolat des laïques, 8.4

- les visions d'un apôtre, 18. 9,10, 23.11

- la vocation, 26.16-20

4. C'est le livre du salut.
C'est aux Actes qu'il faut revenir pour trouver les formules lapidaires dans lesquelles les apôtres ont, sous l'inspiration de l'Esprit, résumé le message de l'évangile. Que chacun souligne dans sa Bible ces textes fondamentaux :

- la condition du salut, Act. 2.38

- la repentance et la conversion, 3.19, 20

- la foi qui sauve, 8. 36, 37

- la promesse du pardon, 10. 43 et 13. 38, 39

- la foi au Seigneur Jésus, 16. 30, 31.

5. C'est le livre de l'Eglise.
Quiconque veut connaître la vie, les principes, l'organisation, les conquêtes de l'église primitive, doit sans cesse revenir aux Actes. Nous y trouvons sans altération la description de l'Eglise, telle qu'elle était à ses origines :

- la naissance de l'église, Act. 2. 41

- le tableau de l'église primitive, 2. 42-47 et 4. 32-37

- l'accroissement de l'église, 4. 4 et 9. 31

- l'organisation de l'église, 6.1-4

- le premier synode, Act. 15.

6. C'est le livre du Saint-Esprit.
Les Actes nous montrent le rôle capital du Saint-Esprit dans la prédication de l'évangile. Les apôtres ont été puissants, et l'église a marché de progrès en progrès parce que le Saint-Esprit travaillait avec eux et par eux. Qu'on relise :

- la promesse du Saint-Esprit, 1. 4, 5, 8

- l'attente du Saint-Esprit, 1. 13,14

- l'effusion du Saint-Esprit, 2.1-13

- l'effet du Saint-Esprit, 2. 47, 5. 14, 9. 31

- les miracles du Saint-Esprit, 3. 6, 5. 12, 9. 34, 14. 10, 15, 12, etc.

- la réception du Saint-Esprit, 8. 15-17, 10. 44-46, 19. 1-7

7. C'est le livre de la prière.
Les Actes nous révèlent le grand secret des apôtres. C'est à genoux, dans la prière, qu'ils ont reçu la puissance. C'est là qu'ils ont puisé l'inspiration et qu'ils ont, par avance, remporté la victoire :

- la prière dans la chambre haute, Act. 1. 13-14

- la prière des apôtres persécutés, 4.29-31

- la prière de l'église, 4.24

- la prière d'un martyr, 7.55-60

- la prière des intercesseurs, 12.12-17

- la prière des prophètes et des docteurs, 13. 1-3 et 23. 11

- la prière avec les anciens, 20.36-38.

« Il est un homme, a-t-on dit, et un livre qui, plus que tous les autres, ont contribué à replacer l'église sur les bases chrétiennes fondamentales, après toutes les vicissitudes du rationalisme de la religion des oeuvres. Cet homme, c'est l'apôtre Paul. Ce livre, C'est l'épître aux Romains. »

Bien que cette épître soit la plus doctrinale, la plus dogmatique et la plus théologique des lettres de saint Paul, c'est aussi la plus lumineuse.
Luther disait : « Si l'on venait à perdre les Écritures, mais que l'on conservât l'épître aux Romains et l'épître aux Galates, l'essentiel du message évangélique serait sauvegardé. »

1. La date. C'est pendant l'hiver 58-59 que saint Paul, en passant à Corinthe, au retour de Macédoine, écrivit cette épître. Il y parle de son prochain voyage à Jérusalem (printemps 59), et de son désir de se rendre à Rome (1. 11.).

2. L'église de Rome n'avait été fondée par aucun apôtre. La tradition qui veut que Pierre ait été pape à Rome pendant 25 ans, est nettement contredite par l'histoire. Paul ne fait pas mention de Pierre parmi les chrétiens qu'il fait saluer (Rom. 16.). Pierre n'est pas signalé parmi les frères de Rome qui vinrent à sa rencontre (Act. 28.15.), ni dans l'épître aux Philippiens écrite de Rome pendant la captivité de Paul. Et Paul avait pour principe de ne jamais bâtir sur le fondement d'autrui (Rom. 15.20.). L'église de Rome fut constituée peu à peu par d'anciens Juifs convertis à la Pentecôte, ou par des chrétiens en voyage.

3. Le plan de l'épître aux Romains est facile à saisir.

I Chap. 1. 1-8. Le salut individuel.

Chap. 1 et 2. Le péché et ses conséquences.

Le péché gravite autour de trois mots :

- L'impiété. « Ils retiennent injustement la vérité captive et ne rendent point grâces à Dieu. » (1. 18-23).

- L'impureté. « Dieu les a livrés à leurs convoitises. » (1. 24-27).

- La méchanceté. « Ils ont une conduite indigne et sont remplis de toute espèce d'injustice. » (1. 28-32).

Le verdict tient en quatre mots :

- Ils sont donc inexcusables, 1. 21 et 2. 1.

- Tous sont reconnus coupables, 3. 19.

- Ils sont dignes de la colère de Dieu, 2. 5-8 et 1. 18.

- Ils seront appelés en jugement, 2. 2-3 et 16. Telle est la condition de l'homme pécheur.

Chap. 3. 4 et 5. La justification par la foi.
Le chapitre 3 est le grand chapitre de Luther. C'est celui où le moine, tourmenté dans son âme au couvent d'Erfurt, finit par découvrir la délivrance.
On y trouve les trois fondements du salut, les pierres d'angle de la rédemption :

1. Il n'y a point de juste, non pas même un seul (3. 10). Voilà la base d'où il faut partir. Il n'y a pas de distinction. Tous sont coupables. Tous sont également indignes du salut.

2. Nul ne sera justifié par les oeuvres (3.20). Par les oeuvres, il ne faut pas entendre seulement l'accomplissement de la loi mosaïque, mais encore l'observation de la loi morale et la pratique de l'honnêteté. Rien de tout cela ne peut sauver l'homme. Car tout est marqué d'imperfection et d'orgueil. Mais voici la glorieuse nouvelle, l'admirable message libérateur :

3. Tous sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est en Jésus-Christ (3. 24).

On comprend le cri de Luther : « Embrasse ce texte. Car c'est ici que vient périr le mérite des oeuvres et la gloire de l'homme. C'est là le point capital de cette épître, c'est-à-dire que tout ce qui n'est pas purifié par le sang de Christ est péché. »
La grâce humilie le pécheur. Elle lui fait reconnaître sa misère et le jette au pied de la croix. En Christ, il trouve une victime expiatoire et réalise que par la foi, il est gracié, justifié, régénéré.

Le chapitre 4 démontre l'importance de la foi dans la vie d'Abraham et dans celle de David. « À celui qui ne fait point d'oeuvre, mais qui croit, sa foi lui est imputée à justice » (4.5). « Tous ceux qui croient sont bénis avec Abraham le croyant » (Gal. 3.9).

Le chapitre 5 décrit les fruits de la justification par la foi.
- Étant donc justifiés par la foi, nous avons :

1° la paix avec Dieu, accès à sa grâce, v. 2

2° nous sommes justifiés par son sang, v.9

3° sauvés par lui de la colère à venir, v. 9

4° réconciliés avec Dieu, v. 10

Là où le péché abondait, la grâce a surabondé (5. 20).
Toutefois un problème nouveau se pose.

Chap. 6-8. Le problème de la sanctification.
Problème angoissant entre tous qui tourmente les jeunes et les vieux chrétiens.
Au chapitre 6, l'apôtre expose le principe de la sanctification. Cinq mots vont définir ce qu'est la mort au péché. Le croyant est :

1° baptisé, c'est-à-dire plongé, noyé, immergé en Jésus-Christ (6.3)

2° Il est enseveli avec lui (6. 4)

3° Il est greffé, fait une même plante avec lui (v. 5)

4° crucifié avec Christ (v. 6)

5° mort avec lui (v. 7)

Il réalise en même temps les cinq caractères de la vie avec Christ. Il est :

1° ressuscité avec lui (Rom. 6.4)

2° Il marche avec lui (v. 4)

3° Il est libre du péché (v. 7)

4° Il est vivant pour Dieu (v. 11)

5° Il se donne à lui (v. 13)

Tout cela aboutit à la magnifique déclaration qui est la conclusion de ce chapitre : « Maintenant donc, affranchis du péché, esclaves de Dieu, vous avez pour fruit la sainteté et pour fin la vie, éternelle. » (Rom. 6.22).
Admirable témoignage qui semble tout conclure. Mais voici que le chapitre suivant va révéler le combat qui se livre, non chez l'inconverti, mais dans le coeur même du croyant.

Chapitre 7. La lutte dramatique.
Après les belles déclarations du chap. 6, l'apôtre nous met en présence d'un échec lamentable :
« La loi est spirituelle, mais moi je suis charnel, vendu au péché. Je ne fais point ce que je veux, et je fais ce que je hais. J'ai la volonté de faire le bien, mais non le pouvoir de L'accomplir. Je prends plaisir à la loi de Dieu selon l'homme intérieur, mais je trouve cri moi une autre loi qui lutte contre la loi de mon intelligence et qui me rend captif de la loi du péché qui est dans mes membres. Malheureux homme que je suis ! Qui me délivrera de ce corps de mort ? » (Rom. 7.14-24).

Comment expliquer cette défaite après de si belles promesses ? La communion avec Christ serait-elle illusoire ?

- On a dit : Il s'agit là d'un inconverti. Mais alors comment admettre cette délicatesse de conscience, ce trouble, ce combat douloureux ?

- Non, en vérité, il s'agit bien du chrétien, mais d'un chrétien qui a perdu contact avec le Christ, qui lutte avec ses propres forces et qui s'est éloigné du vrai terrain de la grâce et de la victoire.

Remarquez que dans ces 10 versets (Rom. 7.14-24) on trouve :

Il faut donc chercher ailleurs le secret de la victoire.

Chap. 8. La victoire par le Saint-Esprit.
Au cri d'angoisse du chap. 7: Malheureux homme que je suis, qui me délivrera ? l'apôtre répond par un cri de triomphe : « Grâces soient rendues à Dieu qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ ». (Rom. 7.25 et 1 Cor. 15.57).

Quel est donc le secret de la victoire ? Il nous est révélé dans le chapitre 8 qui est le chapitre du Saint-Esprit.

1. La puissance de l'esprit affranchit de la puissance du péché (Rom. 8.2). Par loi de l'esprit, il faut entendre la puissance de l'esprit. C'est un esprit nouveau qui se répand dans le coeur du croyant. Il réalise la promesse d'Ezéchiel 36.26. « Je vous donnerai un coeur nouveau et je mettrai en vous un esprit nouveau. J'ôterai de votre corps le coeur de pierre et je vous donnerai un coeur de chair. »

2. Le Saint-Esprit fait mourir au péché (Rom. 8.13). Le fidèle qui obéit à l'esprit réalise bientôt la victoire. Un miracle s'accomplit. Il est affranchi du péché.

3. Le Saint-Esprit conduit le croyant (8.14). Pour que le miracle s'opère, il y a une condition à remplir. Il faut que le croyant obéisse aux inspirations de l'Esprit, à cette voix intérieure qui lui montre sans cesse le chemin qui monte.

4. Le Saint-Esprit rend témoignage à notre esprit (8.16). Le fidèle qui obéit à son Dieu entend chanter en lui une voix caressante qui lui dit : « Cela va bien, bon et fidèle serviteur. Prends courage, tu es sur la bonne voie ! »

5. Le Saint-Esprit donne l'assurance du salut (8.28). Celui qui est engagé sur ce chemin n'a plus rien à craindre ni sur la terre, ni dans l'éternité. Il peut entonner l'hymne de l'assurance du salut (8. 28-39), et chanter avec joie :
« Nous savons que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu. Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Qui accusera les élus de Dieu ? C'est Dieu qui les justifie. Nous sommes vainqueurs et au delà. Nous avons l'assurance que rien ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ. »

Il. Chapitre 9-11. Le salut du peuple juif et de l'humanité.

Chap. 9. Pourquoi Israël est-il rejeté ?

Chap. 10. Ce rejet n'est que partiel.

Chap. 11. Tout Israël sera sauvé, v.26.

Dieu fait miséricorde à tous, v. 32.


III. Chap. 12-15. La morale pratique.

1. Dans la vie individuelle 12.1-2.
2. Dans la vie ecclésiastique 12.3-21.
3. Dans la vie politique 13.
4. Dans la vie sociale 14-16.

Conclusion. Un appel pressant : « C'est l'heure de vous réveiller ! » (13. 11).

Résumé de l'épître aux Romains.

1. La doctrine, chap. 1-8.
2. Le problème d'Israël, 9-11.
3. La morale pratique, 12-16.