Un prédicateur américain, le Dr Torrey, rapporte qu'un de ses Anciens possédait une richesse spirituelle et une expérience si profonde qu'il voulut en connaître la cause. L'ancien raconta un souvenir. Un jour, dit-il, j'emportai à la campagne l'épître aux Éphésiens. Assis sous un arbre, je la lus une première fois, puis une seconde, puis une troisième, jusqu'à dix fois. Lorsque je me relevai, non seulement je possédais cette épître, mais elle s'était emparée de moi.

On a souvent exalté la profondeur de cette épître. On a dit que « dans aucune de ses lettres, l'apôtre ne s'élève à une pareille hauteur ». On l'a appelée « une dogmatique dans un alléluia » (Guiton).

Les épîtres aux Éphésiens ;et aux Colossiens ont plus d'un point commun. Afin de les différencier, nous les étudierons chacune sous un angle spécial. Tandis que l'épître aux Colossiens insiste tout particulièrement sur la personne du Christ, nous étudierons dans l'épître aux Éphésiens ce qui concerne l'église.

1. Les titres de l'église. Elle est appelée la maison de Dieu (2. 19), l'édifice dont Jésus-Christ est la pierre angulaire (2. 21), un temple sacré (2. 21), une habitation de Dieu (2. 22), le corps de Christ (4. 12), l'église dont il est le chef (1. 23; 5. 23), enfin l'épouse dont Christ est l'époux ( 5. 23).

2. Le plan de l'église, chap. 1. 3-23. Dieu l'a élue dès avant la fondation du monde, afin qu'elle brille comme un flambeau étant composée de membres saints et irrépréhensibles, prédestinés à être les héritiers du royaume à venir.

3. La construction de l'édifice, chap. 2.

- La carrière d'où sont extraits les matériaux (2.1-3). Les pierres dont l'édifice est composé sont tirées du milieu du monde. Dieu, dans son amour, a jeté les yeux sur des hommes «morts dans leurs fautes et dans leurs péchés, marchant selon le train de ce monde, selon les convoitises de leur chair et de leurs pensées», et il les a choisis, bien qu'ils fussent des enfants de colère. Voilà d'où l'église est tirée.

- L'extraction des matériaux (2. 4-10). Ces morts, Dieu les a rendus à la vie. Il les a ressuscités et fait asseoir dans les lieux célestes. Il l'a fait par grâce, par la foi, comme un don de Dieu. Ces pierres pourries, mais façonnées à nouveau, sont créées en Jésus-Christ pour de bonnes oeuvres, pour lesquelles Dieu les a préparées d'avance.

- L'équarrissage (2.11-18). Ceux qui étaient « sans Christ, sans espérance et sans Dieu dans le monde, étrangers aux alliances de la promesse », ont été rapprochés par le sang de Christ et réconciliés par la croix, le sang du Calvaire étant le ciment qui les unit à l'édifice.

- Le fondement (2.19-22) de la maison de Dieu, c'est Jésus-Christ. C'est lui qui est la pierre angulaire, la base sur laquelle tout l'édifice s'élève pour être un temple saint.

- L'alléluia (chap. 3). Ici l'apôtre s'interrompt pour fléchir les genoux devant le Père et entonner un chant de louange. Il célèbre le mystère caché et révélé, et demande à Dieu qu'il ouvre les yeux de nos coeurs, afin que nous puissions comprendre quelle est la largeur, la longueur, la hauteur et la profondeur de l'amour de Christ.

4. L'achèvement de l'édifice (chap. 4 à 6). Il s'agit maintenant de marcher d'une manière digne de la vocation qui nous a été adressée :

1. Dans l'unité de la foi, en formant un seul corps, ayant une seule foi et un seul Dieu, Père de tous, (4.1-6).

2. Par des ministères différents (4. 7-12). Car Dieu a établi les apôtres, les prophètes, les évangélistes, les pasteurs et les docteurs pour le perfectionnement des saints, et pour l'édification du corps de Christ.

3. Dans la poursuite du but sacré (4.13-16) : l'état d'homme fait, la mesure de la stature parfaite de Christ.

4. Par une marche digne de Dieu (4.17 à 6.24). Tirés du milieu du monde, arrachés à la puissance de Satan, les enfants de Dieu ne doivent plus marcher comme les païens qui ont l'intelligence obscurcie et qui sont étrangers à la vie de Dieu. Cette marche doit apparaître :

- Dans la vie individuelle (4.17-5.21), en se dépouillant du vieil homme pour revêtir l'homme nouveau, créé selon Dieu dans une justice et une sainteté véritables. Autrefois, ils étaient ténèbres, maintenant ils sont lumière dans le Seigneur, qu'ils marchent donc comme des enfants de lumière rejetant tout ce que condamne l'esprit et tout ce qui est contraire à la bienséance. Ceux qui ne se conforment pas à cette règle n'auront point d'héritage dans le royaume de Dieu (5.5).

- Dans la vie familiale et sociale (5.22 à 6.9). L'apôtre trace des règles précises concernant les devoirs des femmes, des maris, des enfants, des serviteurs et des maîtres au sein d'un foyer chrétien.

- En revêtant les armes de Dieu (6.10-22) : la ceinture de la vérité, la cuirasse de la justice, le casque du salut, le bouclier de la foi, les chaussures du zèle apostolique et l'épée de l'esprit.

L'apôtre termine par un appel pressant :
Veillez à cela avec persévérance (6.18). Rachetez le temps, car les jours sont mauvais, 5.16.