On a donné aux deux épîtres à Timothée et à celle de Tite le nom d'épîtres pastorales, parce qu'elles sont adressées à des conducteurs d'églises.
Tite, converti d'origine grecque, avait été placé par Paul à la tête de l'église de Crète (1. 5). Déjà, avec tact et succès, il s'était acquitté de tâches délicates dans l'église de Corinthe (2 Cor. 7. 6, 7). Il s'agissait maintenant d'organiser l'église de Crète, et d'établir des anciens dans chaque église. Cette courte lettre nous permet de jeter un regard dans l'organisation des églises fondées par saint Paul.

Chap. 1. L'organisation de l'église.

Le terme d'évêque signifie littéralement surveillant. Il est synonyme de celui de pasteur ou même d'ancien (Act. 20. 17, 28).
Un conducteur d'église doit être irréprochable, mari d'une seule femme, ni arrogant, ni colère, ni porté à un gain déshonnête, mais hospitalier, juste, saint et tempérant.
Il doit fermer la bouche aux vains discoureurs et aux séducteurs qui bouleversent des familles entières.

Chap. 2. La doctrine de l'église.

Elle culmine dans l'admirable tableau de la grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes (2.11-14).

En quatre versets d'une étonnante concision, l'apôtre groupe autour de ces quelques mots d'ordre le programme du chrétien :

Renoncer à l'impiété et aux convoitises mondaines, 2.12.

Vivre dans la sagesse, la justice et la piété, 12.

Attendre l'espérance de la gloire de Christ, v. 13.

Quelques lignes suffisent à l'apôtre pour définir l'oeuvre de Jésus-Christ.

- Il s'est donné pour nous racheter, voilà pour le passé

- Pour se faire un peuple purifié et zélé, voilà pour le présent

- En attendant la manifestation de sa gloire, voilà pour l'avenir.

Chap. 3. Les oeuvres de l'église.

Deux mots résument la vie du chrétien :
Autrefois. Dans ce mot se concentre toute la vie des pécheurs : insensés, désobéissants, égarés, asservis à toute espèce de convoitises et de méchancetés, 3.3.

Maintenant. Grâce à la bonté de Dieu, ils sont désormais sauvés, renouvelés, justifiés, héritiers de la vie éternelle, 3.4-7.

Un dernier garde à vous : éviter les discussions folles (3.8-11) et apprendre à pratiquer de bonnes oeuvres, afin qu'ils ne soient pas sans produire des fruits.

1. Onésime était un esclave qui avait quitté son maître Philémon, après lui avoir causé quelque tort (v. 18).
Réfugié à Rome, il avait rencontré l'apôtre Paul qui l'avait amené à Christ, l'ayant, comme il écrit, « engendré dans les chaînes » (v. 10).

Dans une lettre de recommandation pleine de tact et de sollicitude, l'apôtre insiste auprès de Philémon, membre influent de l'église de Colosses, afin qu'il rende la liberté à son ancien esclave.

Onésime (ce mot signifie utile), lui a été autrefois inutile ; maintenant il lui sera utile. Converti, baptisé, chéri par Paul comme un enfant séparé de son maître pour un temps, mais retrouvé pour l'éternité (v. 15), il mérite d'être accueilli comme un frère bien-aimé (v. 16).

2. Cette lettre nous révèle la position de l'apôtre dans la question délicate de l'esclavage.

Avec une pondération exemplaire, il unit à la foi le respect des droits du maître, et l'esprit de l'évangile qui abolit l'esclavage.

3. On a vu dans cet incident une image typique de la rédemption.
Le pécheur, comme l'enfant prodigue, s'est enfui loin de son maître. Il lui a fait du tort. Il cherche un refuge auprès de Christ. En lui, il est à nouveau engendré comme un fils et revient à Dieu. D'esclave, il devient libre. D'inutile, il devient utile, et le Christ prend à son compte les dettes du racheté (v. 18).