LE
FILM DU NOUVEAU TESTAMENT
1re ÉPÎTRE DE JEAN
L'Épître des croyants
Après la vision terrifiante des fresques
de saint Pierre, on éprouve quelque
délassement à méditer saint
Jean, l'apôtre de l'amour. Avec lui aussi on
se sent dès les premiers mots, très
près du Maître, car il va nous parler
de ce qu'il a vu de ses yeux, contemplé,
entendu et touché de ses mains
(1.
1).
On se tromperait toutefois, si l'on
prétendait opposer Jean à Pierre,
recourir à la douceur de l'un contre les
intransigeances de l'autre. Entre les deux
apôtres règne la plus parfaite
harmonie. Leurs épîtres sont le recto
et le verso du même message
prophétique.
On a résumé parfois
l'épître de Jean en trois mots :
- Ch. 1 et 2. Dieu est lumière
- Ch. 3 et 4. Dieu est amour
- Ch. 5. Dieu est la vie.
Cette division est à retenir. Cependant
nous vous proposons de reprendre cette lettre
admirable, adressée aux croyants, en la
suivant chapitre par chapitre.
Chapitre 1er. Les sept conditions
du
salut. L'apôtre les introduit par des
« si ». Chacun
pourra sonder son coeur en
les
lisant, et discerner s'il est ou non sur le chemin
de la vie.
1. Si nous marchons dans les
ténèbres tout en affirmant être
en communion avec le Seigneur, nous mentons
(1.
7). C'est le chemin de la
perdition.
2. Si nous marchons dans la lumière,
loyalement, de tout notre coeur, et malgré
nos faiblesses, le sang de Jésus-Christ nous
purifie de tout péché. C'est le
chemin du salut
(1.
7).
3. Si nous disons que nous n'avons pas de
péché, nous nous séduisons
nous-mêmes
(1.8).
C'est la voie de l'hypocrisie
et de l'orgueil.
4. Si nous confessons nos
péchés, à Dieu d'abord et
quelquefois aux hommes, il est fidèle et
juste pour nous les pardonner
(1.9).
C'est le chemin de la
grâce.
5. Si quelqu'un a péché, car
il n'y a pas d'homme qui ne pèche, nous
avons un avocat auprès du Père,
savoir Jésus-Christ. C'est le chemin de
l'espérance
(2.
1).
6. Si nous gardons ses commandements, par
là nous savons que nous l'avons connu
(2.3).
C'est la route sûre, en
dehors de laquelle il n'y a pas de
sécurité.
7. Si quelqu'un aime le monde, l'amour du
Père n'est point en lui
(2.15).
C'est la voie large qui
conduit à la perdition et il y en a beaucoup
qui la suivent.
Chapitre 2. La personne de
Jésus-Christ.
L'apôtre Jean, dans son
évangile, a raconté la vie du Sauveur
afin que nous croyions
(Jean
19.35). Il écrit
maintenant son épître afin que
nous sachions ce que nous
avons
en lui
(1
Jean 5.13).
1. Il est notre avocat qui plaide en
notre faveur auprès du Père
(2.
1).
2. Il est la victime expiatoire dont le sang
précieux a coulé pour la
réparation de nos péchés
(2.
2).
3. Il est notre modèle. Il ne suffit
pas de croire en lui. Il faut encore marcher comme
il a marché lui-même
(2.6).
4. Il est celui qui baptise du Saint-Esprit
(2.
20-27). C'est lui qui donne
l'onction sainte. Du sein de celui qui croit en lui
jaillissent des fleuves d'eau vive.
5. Il est le Christ
(2.
22). Ce mot résume toutes
les promesses et toutes les grâces.
« Je t'adjure de nous dire si tu es le
Christ, le fils du Dieu vivant »,
s'écrie le grand prêtre
(Matth. 26. 63). Tu l'as dit, lui
répond Jésus. Il est le Christ, le
Fils de Dieu, le Messie attendu, le Sauveur du
monde, le Rédempteur.
6. Il est le cep dans lequel il faut
demeurer
(2.28).
Celui qui demeure en lui et
en qui il demeure, porte beaucoup de fruits, car
hors de lui, nous ne pouvons rien faire
(Jean
15).
7. Il est le roi qui vient
(2.
28). Le monde a les yeux
fixés sur les hommes. Il attend tout des
chefs, des dictateurs, des révolutions, des
régimes nouveaux. Mais tous les empires
s'écroulent les uns après les autres.
La civilisation elle-même passera. Alors
viendra l'heure de Son avènement. C'est Lui
qui amènera la paix
(Es.
9.6). Il établira la
justice et il régnera au siècle des
siècles.
Chapitre 3. Les sept privilèges du
croyant.
1. Nous serons semblables à
lui (3.2).
Merveilleuse perspective.
Après avoir porté l'image du
terrestre, nous serons transformés en son
image, de gloire en gloire
(2 Cor. 3.18).
2. Nous ne pratiquons pas le
péché
(3.
3-9). Alors que le
péché règne partout, parce que
Satan est le prince de ce monde, quiconque demeure
en Christ ne pèche point. Il se garde de
lui-même, et le malin ne le touche
pas ».
3. Nous sommes passés de la mort
à la vie
(3.14).
La conversion est une
réalité. Le plus faible, le plus
malheureux, le plus corrompu, s'il vient à
Jésus de tout son coeur, peut d'un instant
à l'autre passer de la mort à la vie
(Eph.
2.1-7).
4. Nous aimons les frères
(3.
14-15). La vie chrétienne
n'est pas unilatérale, tournée tout
entière contre le péché. Elle
s'épanouit dans l'amour du prochain. Le vrai
chrétien aime ses frères. Il pratique
la charité.
5. Nous devons donner notre vie
(3.
16). La vie égoïste
n'a pas de sens. Celui qui vit pour soi est
bientôt dégoûté de la
vie. Mais voici un programme admirable. Christ a
donné sa vie pour nous ; nous aussi,
nous devons donner notre vie pour nos
frères.
6. Nous avons de l'assurance devant Dieu
(3.
20-21). Bossuet a parlé de
« l'homme aux abois de la
mort ». C'est le cas de tous ceux qui
n'ont vécu que pour la terre. Mais ceux qui
ont mis leur confiance en Jésus peuvent
à la dernière heure entonner l'hymne
de victoire.
7. Nous gardons ses commandements
(3.22).
En dehors de cela, toute foi
est illusoire. Le secret de la vie est dans ces
simples mots : « Faire ce qui lui
est agréable ».
Chapitre 4. L'amour de Dieu et du
prochain.
1. Dieu est amour
(4.8).
La Bible abonde en
définitions de Dieu. Il est le
Créateur, le Tout-Puissant,
l'Éternel. Il est justice, il est
vérité, il est lumière. C'est
à saint Jean seul que nous devons cette
révélation sublime :
« Dieu est amour ». Ce petit
mot n'a point passé inaperçu. Il est
gravé sur la muraille de milliers
d'églises et de salles de culte. Il est
reproduit sans cesse par des milliers de mains. Nul
autre mot ne nous fait mieux comprendre ce qu'est
le coeur de notre Père. Dieu est amour.
2. Jésus-Christ est la manifestation
de cet amour
(4.9-10).
Dieu nous a prouvé
son amour en nous donnant son fils unique. Il s'est
livré pour nous comme une victime
expiatoire. En prenant sur lui nos
péchés, il a reçu le
châtiment. En lui, nous avons la certitude du
pardon.
3. L'amour chrétien est une preuve de
la présence de Dieu en nous
(4.11-21).
À quel signe
peut-on reconnaître un chrétien ?
À quelles cérémonies, à
quelles pratiques, à quelles
expériences Jésus répond-il
par cette définition inimitable :
« C'est à ce signe que tous
connaîtront que vous êtes mes
disciples, si vous avez de l'amour les uns pour les
autres »
(Jean
13.35).
Chapitre 5. La victoire du croyant.
1. Le croyant triomphe du monde
(5.
4). Est-ce donc bien vrai ?
Il y en a tant qui sont vaincus.
Ils subissent la défaite parce qu'ils
s'éloignent de Jésus. Pourtant la
victoire est à la portée des plus
faibles. « La victoire qui a
triomphé du monde, c'est notre
foi ».
Que le vaincu se ressaisisse. Qu'il confesse
ses fautes ! Qu'il en reçoive
l'absolution et qu'il reparte avec un nouveau
courage, pour le combat et pour la
victoire !
2. Le croyant possède la vie
éternelle
(5.13).
Y a-t-il une
déclaration plus belle et plus captivante
que celle de ce verset : « Je vous
écris ces choses afin que vous sachiez que
vous avez la vie éternelle, vous qui croyez
au nom du Fils de Dieu ». Félix
Neff, l'évangéliste des Hautes-Alpes
(1829) l'avait copié sur une
carte et suspendu au-dessus de son lit de mort,
disant à ses visiteurs avec un sourire
radieux:
« Voilà mon
passeport ! »
3. Le croyant obtient l'exaucement de ses
prières
(chap.
5.14-15). Beaucoup se
plaignent (de leurs prières
inexaucées. Mais il y a des conditions
à remplir. Demandent-ils selon la
volonté de Dieu ? Gardent-ils ses
commandements ? Font-ils ce qui lui est
agréable ? Ceux qui sont dans la ligne
de Dieu voient se multiplier les exaucements. Ils
peuvent dire comme le psalmiste :
« Dieu écoute la
prière »
(Ps. 65.3), ou comme saint
Jean : « Nous obtenons ce que nous
lui avons demandé ».
4. Le croyant gagne des âmes
(5.16-17).
Le péché
mortel, c'est le péché contre le
Saint-Esprit. Il se traduit par la rébellion
contre Dieu, l'incrédulité
obstinée, le rejet de la
vérité, la haine contre Dieu. Mais le
péché qui ne mène
point à la mort, c'est
celui qui est commis par faiblesse, en quelque
sorte malgré soi, en le déplorant.
Pour ce péché et pour ceux qui le
commettent, il ne faut pas se lasser de prier.
« Tous les péchés seront
pardonnés aux enfants des
hommes », a dit Jésus
(Marc
3. 28). Mais il faut venir
à lui humblement, en confessant sa faute.
Alors la grâce est assurée,
fût-on comme le larron du Calvaire coupable
de larcins et de crimes.
5. Le croyant est vainqueur du Malin
(5.
18-21). L'épître se
termine par un chant de victoire. Alors que le
monde entier est soumis au Malin, celui qui est
né de Dieu se garde lui-même et le
Malin ne le touche pas.
Voilà ce que nous avons en Jésus
qui est « le Dieu véritable et la
vie éternelle »
(v.
20).
QUESTIONNAIRE
- 1. Que savons-nous de
l'apôtre Jean d'après les
évangiles ? -
- 2. Que rapporte la tradition ?
-
- 3. Soulignez les sept si contenus
dans
1. 5 à 2.3. -
- 4. Quels sont d'après le
chap. 3 les
privilèges du croyant ? -
- 5. Recherchez dans le chap. 4 trois
affirmations de l'amour de Dieu. -
- 6. Quelle différence y
a-t-il entre un péché
véniel et un péché
mortel ?
(5.
16,17). -
- 7. Comment Jean parle-t-il de
l'amour du monde ?
(ch.
2). -
- 8. Qu'est-ce que l'onction qui
enseigne tontes choses ?
(2.20
et 27). -
- 9. Le croyant peut-il ne plus
pécher ?
(3.4-9).
|
2me
ÉPÎTRE DE JEAN
Lettre à la Dame élue
L'apôtre Jean parvenu à un
âge avancé, adresse une courte lettre
à une mère et à ses
enfants.
Elle contient un double message.
1. Marcher dans la
vérité, c'est marcher selon les
commandements qui se résument dans l'amour
du prochain.
2. Observer la vraie doctrine et se tenir en
garde contre les faux docteurs.
3me
ÉPÎTRE DE JEAN
Lettre à Gaïus : deux types
de chrétiens
Cette courte lettre renferme deux tableaux.
- 1. Gaïus, le bien-aimé qui, avec
sa famille, marche dans la vérité.
Les frères qui l'ont visité lui
rendent un bon témoignage. Il est
hospitalier, charitable, membre
dévoué de son église.
À tous égards un modèle
à imiter.
2. Diotrèphe, par contre, est un
exemple à éviter. Il aime à
être le premier dans l'église. Non
seulement il ne reçoit point
l'apôtre Jean, mais il tient contre lui de
méchants propos. De plus, il chasse les
frères de l'église et ne
reçoit pas les vrais fidèles.
Un auteur écrit :
« Heureuses les églises qui ont
des saint Jean pour démasquer les
Diotrèphe ! »
L'ÉPÎTRE
DE JUDE
L'égarement des impies
On a souvent relevé les points de contact
qui existent entre l'épître de Jude et
la 2me épître de Pierre. Il y a
cependant une nuance. Tandis que Pierre s'adresse
à des chrétiens rétrogrades,
Jude signale l'égarement des impies, et
décrit le sort qui leur est
réservé.
Cette épître renferme une
peinture en deux panneaux.
1. La première face est
consacrée aux chrétiens
fidèles. Chacun peut rechercher ici ce qui
le concerne. On y trouvera des promesses
admirables.
- 1. Ils sont appelés,
aimés en Dieu le Père et
gardés pour Jésus-Christ
(v.
1).
- 2. Ils ont part au salut commun
(v.
3).
- 3. Ils sont exhortés à
combattre pour la foi qui a été
transmise aux saints une fois pour toutes
(v.
3).
- 4. Leur position est définie en ces
termes : Vous édifiant vous-mêmes
sur votre très sainte foi, et priant pour le
Saint-Esprit, maintenez-vous dans l'amour de Dieu,
tandis que vous attendez la miséricorde de
notre Seigneur Jésus-Christ pour la vie
éternelle »
(v.
20-21).
- 5. Leur mission de cure d'âme se
concentre dans le double mot d'ordre :
« Ayez pitié de ceux qui
hésitent ; sauvez les autres par la
crainte, les arrachant au feu »
(v.
22-23).
- 6. Leur vocation s'appuie sur une promesse
lumineuse : « A celui qui peut vous
préserver de toute chute et vous faire
paraître devant sa gloire
irrépréhensibles et dans
l'allégresse, à Dieu soit la
gloire ».
2. Le second panneau est
réservé aux impies.
Il ne s'agit pas d'incrédules ou de
païens, mais bien de certains hommes qui se
sont glissés dans l'église.
- 1. Le caractère des impies
Ils changent la grâce de Dieu
en dissolution
(v.
4), ils souillent leur chair
(v.
8), ils se corrompent comme des
brutes
(v.
10) ; ce sont des
nuées sans eau, des arbres morts
(v.
12), des vagues furieuses, des
astres errants
(v.
13) ; des gens qui
murmurent, qui se plaignent de leur sort, qui ont
à la bouche des paroles hautaines ; ce
sont ceux qui provoquent des divisions, hommes
sensuels, n'ayant pas d'esprit
(v.
16-19).
- 2. Le jugement des impies
Ils sont réservés pour
le jugement du grand jour
(v.
6) ; ils auront à
rendre compte de tous les actes
d'impiété qu'ils ont commis
(v.
15). Ce qui les menace, c'est
l'obscurité des ténèbres
(v.
13).
Pourtant cette épître qui nous
conduit au bord des précipices les plus
vertigineux, nous offre aussi le secret des
relèvements. À
l'impie et au pécheur qui sombrent dans
l'abîme du jugement et de la ruine, Jude tend
une main secourable, en désignant
Jésus.
« Il peut vous préserver de
toute chute », ce qui signifie qu'il peut
non seulement préserver du
péché, mais encore de la chute dans
l'obscurité des ténèbres,
« afin de nous faire paraître,
devant sa gloire, irrépréhensibles et
dans l'allégresse »
(v.
24).
QUESTIONNAIRE
1. Recherchez dans
l'épître de Jude dix
allusions aux récits de l'Ancien
Testament. -
2. Qu'est-ce que la voie de Caïn
et l'égarement de Balaam ? -
3. À quoi sont comparés
les impies ?
(v.
12-13). -
4. Faut-il sauver les hommes par la
pitié ou par la crainte ?
(v.
22-23). -
5. Comment combattre pour la foi ?
(v.
3). -
6. Un croyant peut-il être
préservé de toute
chute ?
(v.
24). Comp.
Rom. 6.23.
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