LA
CROIX DE JÉSUS-CHRIST
L'EXPIATION DU PÉCHÉ PAR LA
CROIX DE JÉSUS-CHRIST
Pour la préparation d'une étude
aussi importante, nous avions cru devoir consulter
un certain nombre d'ouvrages traitant ce sujet.
Mais bien vite nous nous sommes rendu compte que
Dieu voulait être notre seul
Inspirateur.
Aussi nous avons dû nous efforcer de
dégager notre pensée de celle des
auteurs chrétiens que nous avions
consultés, afin que dans la
méditation et la prière Dieu puisse
nous parler.
Cette étude est le fruit d'une longue
méditation sur ce sujet qui est le fait
central du dogme chrétien, puisque de la
réalité de ce fait dépend
notre salut.
« Sans effusion de sang, il n'y a
pas de pardon ».
Hébr. 9 : 22.
Le premier résultat de cette
étude ! aura été de faire
naître en nous l'adoration. Comment
pourrait-il en être autrement devant une
telle vision ?
La Croix, cet effroyable
instrument
de torture, inventé pour terroriser les
malfaiteurs. Sur cette Croix, le Fils de Dieu
immolé, Jésus, dont la vie
sublime d'amour et de
sainteté nous subjugue encore. Lui qui n'a
jamais commis le péché, Lui qui a
tant aimé, nous le voyons attaché
à ce bois maudit, d'énormes clous
déchirent ses mains, qui n'ont fait que
bénir et guérir, et ses pieds, qui se
sont fatigués à la recherche des
brebis perdues.
Nous le voyons défiguré,
meurtri, agonisant, mourant pour nos
péchés. Nous l'entendons clamer son
inépuisable amour pour les perdus, dans une
dernière supplication :
« Père,
pardonne-leur »,
Luc, 23 : 34.
Et dans la certitude de la victoire, crier
à l'humanité :
« Tout est accompli »,
Jean 19 : 30.
À cet instant le ciel,
jusque-là fermé aux pécheurs,
s'ouvre à tous ceux qui croiront au
sacrifice expiatoire et volontaire de Jésus,
le Fils éternel de Dieu.
Telle fut notre vision.
Aussi subjugué par elle, nous devions
à chaque instant interrompre notre travail
pour nous associer au choeur des élus
chantant :
« À celui qui nous aime,
qui nous a délivrés de nos
péchés par son sang, et qui a fait de
nous un royaume, des sacrificateurs pour Dieu son
père, à Lui soit la gloire et la
puissance, aux siècles des siècles.
Amen ! »
Notre étude mettra en relief les trois
points suivants :
- 1° La nécessité
inéluctable d'une expiation.
- 2° La nature de la victime.
- 3° L'amour insondable
incompréhensible de Dieu.
-
1. - La nécessité de
l'expiation du Péché
Tout d'abord, qu'entendons-nous par le mot
expiation ?
Dans son sens le plus général,
l'expiation est un acte par lequel le coupable, ou
un autre à sa place, subit les
conséquences de ses fautes, offre une
réparation, et se soumet à la peine
infligée par la justice.
Mais lorsque nous parlons de l'acte accompli
par Jésus-Christ, nous ne pouvons en limiter
les effets à l'interprétation qui
précède.
Nous devons faire ressortir que
Jésus, en acceptant l'expiation des
péchés des hommes, avait en vue non
seulement l'annulation de leur dette envers Dieu,
et des conséquences du péché,
mais aussi la destruction du
péché.
Aussi, insisterons-nous avec force sur ce
fait, que Jésus s'est livré pour
détruire l'empire du péché, ce
principe mauvais qui a séparé l'homme
de Dieu.
À quoi aurait servi l'expiation des
péchés commis, si l''homme
n'était pas délivré du pouvoir
de Satan ?
Ne serait-ce pas un éternel
recommencement ?
Cela ne fait aucun doute, surtout si nous
tenons compte de nos expériences
après notre conversion. C'est pourquoi
Jésus a voulu être
« l'Agneau de Dieu qui ôte le
péché »,
Jean 1 : 29.
Le péché qui pousse l'homme
à se séparer du Dieu de la vie.
Le péché qui engendre la
souffrance et la mort. Le péché qui
avilit l'homme et le souille.
Expier pour délivrer et
guérir, expier pour que soit restitué
à l'homme l'Esprit de vie, tel, nous
apparaît avoir été l'objectif
du Fil de Dieu.
Envisagée sous cette forme, l'oeuvre
expiatoire de Jésus nous devient plus
compréhensible, et nous apparaîtra
bientôt comme une nécessité
absolue.
Mais pour que nous arrivions à cette
conclusion, faut-il encore que nous fassions taire
notre raison, qui veut tout raisonner ? Il
faut se rappeler que nous sommes sur le terrain du
divin, du surnaturel, où presque toujours la
raison humaine se perd dans l'insondable
mystère des dispensations de Dieu.
Souvenons-nous que la science, qui critique, est
limitée aux ressources humaines ;
qu'elle n'a pas, et ne pourra jamais franchir les
portes du Ciel, et que même si elle y
parvenait, elle ne pénétrera jamais
le coeur de Dieu et de son Fils, seuls acteurs dans
le drame de la Rédemption.
Le plus sage ne serait-il pas d'oublier ce
que nous avons appris, et de laisser parler notre
conscience, qui, elle, possède le sens du
divin et de la justice vraie. À l'appui de
la Bible, elle mettra en lumière ce fait -
tous les descendants d'Adam sont des
pécheurs. Elle nous dira que puisque Dieu a
donné à l'homme la possibilité
de vivre saintement, Il a droit à une
réparation.
Dieu exige cette réparation, non pas
pour user de son droit, mais pour sauver l'homme.
Il veut avoir la possibilité de lui
restituer son Esprit, sans lequel la
créature demeure séparée de
son créateur. La culpabilité de
l'homme doit nous apparaître telle que nous
reconnaissions notre impuissance à offrir
une réparation et qu'avec joie nous
acceptions le pardon de Dieu en
Jésus-Christ.
Il est vrai que cela ne pourra venir que de
ceux qui ont eu un jour la conviction du
péché, c'est-à-dire de ceux
qui ont été éclairés
par l'Esprit du Dieu trois fois saint.
Ceux-là seuls ont connu la torture,
du remords, produite en nous par la vision de notre
vie souillée et jugée par la
conscience réveillée. Ceux-là
se sont aperçus ce qu'ils sont aux yeux de
Dieu : des criminels.
Pour comprendre la nécessité
de l'expiation, il faut avoir rencontré le
regard scrutateur de Dieu, mettant à nu
notre coeur. Quelle vision d'horreur que celle d'un
coeur non régénéré.
Quel réceptacle de souillure, de
sensualité, d'envie, d'orgueil, de mensonge,
et de méchanceté. Alors, comme David,
nous nous écrions : « O Dieu,
crée en moi un coeur pur »,
Ps. 51 : 12.
Pour comprendre la nécessité
de l'expiation, il faut aussi avoir eu conscience
des conséquences morales et
matérielles de nos fautes, que nous voyons
si grandes qu'elles sont irréparables.
Ce réveil douloureux, tragique, nous
plonge dans le désespoir le plus profond et
provoque cette agonie de l'âme qui nous
sauvera ou nous précipitera dans la
mort.
À ce moment une seule pensée
nous domine, celle du salut. On le cherche partout,
comme un désespéré, prêt
à accepter toutes les solutions, même
les plus extraordinaires, les plus
mystérieuses. Notre raison n'essaye
même plus d'intervenir, étant comme
anesthésiée par la crainte ou le
désespoir.
Le coupable est acculé,
écrasé ; devant lui sa
conscience se dresse en accusatrice
irréductible. Elle ne lui laissera ni
trêve, ni repos, elle n'acceptera aucun
compromis, elle exige que justice soit rendue.
Une seule échappatoire semble
s'offrir au coupable, et elle répond
à un impérieux, un instinctif
besoin : expier.
Par ce moyen il espère parvenir
à retrouver le repos et
à effacer le souvenir de ses crimes, Sa
situation devient de plus en plus critique, car si
ses pensées se tournent vers Dieu, il entend
une voix qui lui murmure : Maudit !
Maudit !
Cherche-t-il le repos en fuyant la
société des hommes, et en se
plongeant dans la solitude de la campagne, Voici
que tout dans la nature lui parle de ce
Créateur qu'il a offensé. Au milieu
de ces merveilles, il a l'impression d'être
un paria, dont la présence les souille, et
la honte s'ajoute au remords.
Aussi il veut en finir, à n'importe
quel prix.
À ce moment, et presque toujours, il
est pris comme d'une frénésie
d'expiation, on le voit réparer, sans
calculer le prix, comme Zachée le
péager, exagérant même ses
fautes. Il avoue, il délaisse, il sacrifie,
en un mot : il expie. Il expie pour être
sauvé de la condamnation qui l'écrase
et qu'il reconnaît juste.
Allez demander à un tel homme si Dieu
a le droit d'exiger une expiation ? Sa
réponse ne peut faire aucun doute.
Au reste l'histoire de l'homme est là
pour nous montrer que de tous temps, et quelle que
soit sa race, l'homme est en général
mû par un impérieux besoin
d'expiation.
Dès que sa conscience parle, nous le
voyons poussé aux plus grands sacrifices,
même aux actes tortionnaires les plus cruels,
pour satisfaire l'immanente justice qu'il
redoute.
Mais, hélas, cette histoire nous
apprend aussi que ces essais d'expiation, si
méritoires soient-ils par leur
sincérité ou par la valeur du
sacrifice offert, n'ont pu calmer et rassurer leur
conscience réveillée.
Ce qui précède nous
amène à conclure, qu'à moins
d'être inconsciente ou aveugle, une
créature connaissant le
Dieu Saint et Bon, n'oserait pas lui contester le
droit à une réparation
expiatoire.
Si nous avons parlé des essais
infructueux d'expiation individuelle, c'est pour
nous amener à reconnaître que nous ne
possédons sur la terre aucun moyen de
satisfaire la justice de Dieu. Mais avant d'aller
plus loin dans notre sujet, nous ferons bien de
souligner un fait des plus importants qui corrobore
ce que nous avons dit concernant la mission de
Jésus : expier pour détruire le
péché. L'homme qui a conscience de sa
culpabilité envers Dieu, essaye, en effet,
d'expier pour obtenir le pardon ; mais nous
savons aussi, par notre expérience, et par
l'exercice de la cure d'âme, que l'homme
cherche avant tout la délivrance du
péché, qui a fait de lui un coupable.
Car il souffre de cet esclavage qui le prive de la
communion avec Dieu. Il souffre parce qu'il
réalise que le fil conducteur est rompu,
qu'il est seul, perdu, et c'est pour lui
l'épreuve la plus terrible.
Il se rend bien compte que son état
de péché est une perpétuelle
offense au Dieu saint, qui l'a créé
pour une vie pure, et il veut sortir de cet
état.
C'est pourquoi tout homme
éclairé sur les exigences de Dieu
comprend l'inutilité d'un sacrifice
expiatoire qui ne le délivrerait pas de son
péché.
Ce que recherchera l'homme, dans un acte de
foi religieuse, c'est avant tout la guérison
de son être moral. Parce qu'il se sent malade
et qu'il souffre, de sa souillure, de sa conscience
oblitérée, de son sens moral affaibli
ou détruit, il veut être
guéri.
Oh ! qui pourra jamais décrire
la souffrance et l'angoisse d'une âme
réveillée, qui constate sa
déchéance et sa culpabilité,
qui sent reposer sur elle la condamnation. C'est
quelque chose de terrible !
« Malheureux que je suis, qui me
délivrera de ce corps de
mort ? »
Malheureux, certes, parce qu'il
réalise instinctivement que son âme
malade n'est plus en état de mesurer la
gravité de son péché.
Malheureux, parce qu'il sent reposer sur lui une
malédiction, dont la portée lui
échappe.
Il souffre de ce qu'il voit, de ce qu'il
connaît, de ce qu'il pressent. Il sait qu'il
est maudit et il cherche
désespérément un Sauveur.
Voilà pourquoi l'homme
éclairé sur son état
recherche, non pas seulement l'expiation comme
absolution, mais l'expiation comme moyen
thérapeutique pour la guérison de son
âme.
Et enfin, reconnaissons que si Jésus
n'avait été qu'une victime offerte
pour la rançon des hommes, Il serait
déjà oublié, comme tant
d'autres météores humains, dont la
trace n'est retrouvée que par les
historiens. Tandis que, regardez ! plus nous
avançons, plus l'Évangile de
l'expiation s'impose, produit des miracles, et plus
le Règne de notre grand Substitut
s'étend sur toute la terre.
Oui, Jésus est l'Unique, le grand
Médecin des âmes « Il est le
même hier, aujourd'hui,
éternellement ». Son mode
opératoire donne seul confiance à
l'âme malade par son péché, et,
nous le connaissons, nous qui en avons
bénéficié, c'est
celui-ci : « Je ne te condamne pas,
va et ne pèche plus. »
Autrement dit, en deux mots d'une
portée infinie, pardon et
guérison.
Aussi ne soyons pas étonnés
si, après 19 siècles, les hommes
croient encore, et plus que jamais, à la
valeur du sacrifice expiatoire du Fils Unique de
Dieu.
Ils croient que les répercussions
d'un tel sacrifice sont
éternelles, parce que l'offrande
était divine, et pouvait seule satisfaire la
justice de Dieu.
Ils croient parce qu'ils voient, dans le
passé et dans le présent, des
légions de pécheurs guéris,
régénérés, et
possédant une pleine assurance de leur
salut.
La nécessité de l'expiation
nous paraît de moins en moins discutable,
parce que nous connaissons la sainteté
absolue de Dieu qui nous déclare qu'il ne
tiendra pas le coupable pour innocent ; elle
semble ne pouvoir être discutée que
par des hommes inconscients de leur
culpabilité, par ceux qui ignorent le
réveil de la conscience et la conviction du
péché, à moins que ce ne soit
par ceux qui sont aveuglés par leur orgueil
intellectuel, ou encore, ce qui serait plus
compréhensible, par ceux qui sont
franchement incrédules.
Pour nous chrétiens, cette question
de l'expiation doit être
considérée comme
définitivement tranchée. Il le faut,
car elle est tranchée par Jésus
lui-même, depuis qu'Il a prononcé
cette prophétie, bientôt
réalisée : « Il faut
que le Fils de l'homme soit
livré »
(Math. 17: 22), confirmée, une
fois l'oeuvre accomplie : « Il
fallait qu'Il souffrît ces choses »
(Luc
24 : 26).
Qui mieux que Jésus, si toutefois
nous croyons à sa divinité, pouvait
juger de la nécessité de l'expiation
du péché ? N'a-t-Il pas
vécu aux côtés de Dieu les
heures douloureuses de la chute ? N'a-t-Il pas
été le témoin de l'immense
douleur de Dieu ? N'a-t-il pas assisté
et secondé les efforts de Dieu pour amener
l'homme à l'obéissance ?
Son jugement doit être pour nous
indiscutable, et devant sa conclusion claire et
péremptoire « Il
fallait », nous devons nous incliner,
adorer et rendre grâce.
Remarquons, enfin, que la
nécessité de l'expiation
nous est démontrée
abondamment et indiscutablement, dans
l'Évangile tout entier.
Ainsi, Jésus a toujours parlé
de la nécessité de sa mort
expiatoire, aucun doute n'est possible sans
détruire complètement son oeuvre.
« Le Fils de l'homme est venu, non pour
être servi, mais pour servir et donner sa vie
pour la rançon de plusieurs »
(Matth. 20 : 28). « Et
moi quand j'aurai été
élevé de la terre, j'attirerai tous
les hommes à moi »
(Jean
12: 32). « Je suis le
Bon Berger, le bon Berger donne sa vie pour ses
brebis ».
Et tant d'autres paroles de Jésus, ne
laissant aucune incertitude sur sa mission.
Cependant que de doutes subsistent encore, et que
d'essais pour nous prouver le contraire !
2. - La nature de la Victime
Nous avons l'assurance que la notion de
l'expiation, telle que nous venons de l'esquisser,
est en tout cas conforme à la Parole de Dieu
et satisfait pleinement notre conscience
morale.
Les écrivains sacrés sont
unanimes à mettre en relief la valeur active
et passive du sacrifice expiatoire, vu la nature
divine de l'offrande. Le théologien qui nous
paraît le plus sûr et le plus
compétent : l'apôtre Paul, nous
parle sans cesse de la mort de Jésus comme
ayant été un sacrifice
expiatoire ; il ne voulait savoir, disait-il,
autre chose que Jésus-Christ
crucifié, et il se glorifiait de la Croix de
Jésus, sur laquelle il se considérait
comme crucifié lui-même.
Jésus ne pouvait pas être autre
chose que le « don de Dieu »
à l'humanité. Rien ici-bas ne pouvait
être offert au Ciel qui
puisse compenser le crime des hommes.
C'est pourquoi le Ciel s'est ouvert, et a
livré passage à Celui qui se
chargerait du péché des hommes et
détruirait l'empire de Satan.
Le Baptiste en présentant
Jésus comme « l'Agneau de
Dieu », savait donc qu'Il était la
« rançon » promise par
Dieu au peuple élu.
Qui osera dire que ces hommes de Dieu et
Jésus lui-même se sont
trompés ?
La concordance de ces témoignages
sacrés a pour nous une valeur bien plus
grande que les raisonnements des rationalistes, et
nous suffit pour déclarer que le sacrifice
expiatoire a été offert et accompli
par le Fils de Dieu lui-même avec
l'acquiescement de son Père ;
Jésus n'était pas un homme, il est le
fils de Dieu.
Cette constatation d'importance capitale va
nous placer dans la pleine lumière de la
vérité. Ce que nous venons de dire
pourrait suffire à démontrer que,
nier la divinité de Jésus est un
non-sens, puisque c'est détruire notre seule
chance de salut. Si Jésus n'était
qu'un homme supérieur aux autres. Il ne
pouvait satisfaire la justice de Dieu.
Cohéritier du péché originel,
il ne pouvait être « l'Agneau sans
défaut et sans tache », seul
capable de racheter le péché des
hommes.
Ainsi notre assurance du Salut
s'évanouirait, et le règlement de
notre dette envers Dieu resterait impossible.
Nous irons même plus loin, et nous
affirmons que si Jésus était un
homme, nous sommes perdus, nous demeurons sous
l'empire du péché et sous la
condamnation. L'espérance de la vie
éternelle disparaît,
et il ne nous reste que la perspective de la mort,
car la Bible n'est plus qu'un livre d'erreur.
Dieu soit loué, pour nous enfants de la
grâce, le doute est impossible. Jésus
affirme être le Fils éternel de Dieu,
et nous savons que Jésus est la
Vérité.
S'il y a parmi nos lecteurs un frère
qui soit ébranlé dans sa foi, nous
lui conseillons d'appeler en témoignage ceux
qui ont cru en la divinité de Jésus,
ils lui diront qu'ils possèdent la certitude
de leur pardon et de leur
réconciliation.
Ils diront qu'ils ont trouvé la paix,
que leur vie a été
transformée, et qu'ils ont la certitude de
la vie éternelle. Qui aurait pu leur donner
cette assurance, par quoi la pourrait-on
remplacer ?
Ces témoignages, ajoutés
à ceux que nous avons cités plus
haut, et à ceux de tous nos frères en
Christ, suffisent à établir d'une
façon indiscutable la nature de
Jésus. Il est le Fils du Dieu vivant.
Il est le Fils Unique de Dieu, venu pour
sauver et donner la vie éternelle.
Au cours de sa vie, historiquement admise
par tous, Jésus n'a-t-Il pas suffisamment
prouvé Sa divinité par le surnaturel
de ses actes ; n'est-Il pas le seul homme dans
l'histoire qui n'a pas commis de
péché. Par son omnipotence n'a-t-Il
pas prouvé son égalité avec
Dieu, lorsqu'Il imposait sa volonté à
la nature, guérissait les malades,
ressuscitait les morts. Ne disait-Il pas :
« Le Père et moi nous sommes
un ». « Celui qui m'a vu a vu
le Père », « Qu'ils
soient un comme nous sommes un »
(Jean
17).
L'apôtre Jean ne dit-il pas, en
parlant de
Jésus:« La
Parole était Dieu ». Ce qui
veut dire : Jésus était Dieu.
Paroles singulièrement graves, d'une
portée infinie.
Saint Paul est aussi précis,
lorsqu'il affirme que « Dieu
était en Christ réconciliant le monde
avec lui-même »
(II Cor. 5 : 19).
Citons encore, l'auteur des Hébreux
qui, tout en affirmant la divinité de
Jésus, nous parle de son incarnation, et du
bénéfice de son oeuvre
expiatoire : « Il a
été rendu semblable en toutes choses
à ses frères, afin qu'il fût un
Souverain Sacrificateur, miséricordieux et
fidèle, dans le service de Dieu, pour faire
l'expiation des péchés du
peuple »
(Hébr.
2 : 17).
Ainsi donc, Celui qui fut cloué sur la
Croix du Calvaire, est bien le Fils de Dieu, qui
volontairement, s'est revêtu de notre
humanité pour devenir notre Substitut. Dieu
a fait retomber sur Lui l'iniquité de nous
tous et ayant reconnu l'offrande comme suffisante,
Il a fait grâce.
Pour mieux comprendre la nature de
Jésus, nous devrions voir en Lui une double
incarnation : tout d'abord incarnation
de son Père : « Celui
qui m'a vu a vu le Père », et en
second lieu incarnation de l'homme, non pas
de l'homme déchu, mais de l'homme
créé selon Dieu et par Dieu.
Jésus fut pour le monde comme une
réapparition de l'homme de l'Eden, de la
créature telle que Dieu la voulait,
c'est-à-dire sainte et pure. Et il est
très plausible de penser qu'en
revêtant notre humanité et en vivant
pendant 33 ans sur la terre, Jésus ait aussi
voulu venger l'honneur de
Dieu,
en manifestant l'homme, saint, comme étant
une réalité, une possibilité.
Rappel qui aurait dû jeter la confusion dans
ce monde de pécheurs.
Après avoir accepté de
partager notre vie, Jésus a consenti
à gravir les marches de l'autel du
sacrifice. Il était devenu le
représentant de l'amour de Dieu, et de
l'humanité coupable. Voilà l'homme
qui, sur la Croix, s'est chargé des
péchés du monde, a vaincu Satan et la
mort, a mis en évidence la vie et
l'immortalité de nos âmes.
Quelle joie pour nous, de savoir que notre
Substitut c'est le Fils de Dieu. Dès lors
combien cette question de l'expiation nous
paraît plus claire et plus logique ;
combien elle nous est précieuse, et quel
repos elle procure à nos âmes.
Si nous considérons ce qui
précède, que valent à nos yeux
de disciples, les faibles arguments de ceux qui
refusent de croire au fait et à la nature de
l'expiation de Jésus-Christ ?
Ils ne nous intéressent plus, et
notre coeur ne peut que se serrer d'angoisse pour
ces frères qui refusent leur salut puisque,
pour eux, Jésus n'est pas un Sauveur.
3. - L'Amour de Dieu
Nous espérons avoir déjà
démontré que l'acte rédempteur
de Jésus-Christ ne s'explique que si l'on
admet qu'Il est le fruit de l'amour surnaturel du
plus tendre des Pères. D'autre part,
l'étude méthodique de la Parole de
Dieu nous montre aussi dans cet acte la conclusion
logique d'un plan de salut prévu par Dieu
dès la chute de l'homme.
N'avons-nous pas senti dans les pages de la
Bible la souffrance de Dieu, exprimée par la
bouche de ses prophètes et de son
Fils ?
Aussi, l'expiation volontaire de
Jésus nous apparaît de plus en plus en
harmonie, parfaite avec l'amour de Dieu, qui
sachant que le salut de l'humanité ne
pouvait venir de l'homme déchu, devait, Lui,
le Créateur, en apporter la solution
parfaite et définitive.
Solution parfaite et définitive,
c'est-à-dire assurant sa
réconciliation avec ses créatures et
les libérant du pouvoir de Satan.
Il voulait retrouver en eux ses enfants,
s'entendre appeler : Père ;
pouvoir exercer sur eux son action paternelle,
telle que Jésus nous la révèle
dans l'Évangile de saint
Mat. 6 : 25 à 34, dans
cette merveilleuse parabole de l'enfant prodigue,
et, en particulier, dans cette phrase :
« Mon enfant, tu es toujours avec moi, et
tout ce que j'ai est à toi. »
(Luc
15 : 31-32).
Oui, c'est bien Lui, le Père, le Dieu
d'amour, que nous retrouvons dans la personne de
son Fils. « Celui qui m'a vu a vu le
père ». Comme c'est vrai ! En
conséquence c'est Dieu qu'il nous faut
chercher à discerner dans la personne de
Jésus-Christ crucifié ;
suprême expression d'un amour qui surpasse
notre entendement et déroute les recherches
de la science humaine.
Saint Paul a raison, « Dieu
était en Christ. »
Si donc Dieu a consenti à partager le
sacrifice expiatoire de son Fils, il s'en suit
qu'Il ne l'a pas imposé, comme certains le
croient, en interprétant mal les
Écritures. Pour s'en convaincre il suffit
d'étudier impartialement l'Évangile,
qui nous déclare très nettement, dans
plusieurs passages, que Jésus s'est
livré volontairement.
Volontairement, parce que Jésus
aimait son Père et qu'Il était
prêt à tous les sacrifices pour faire
cesser la souffrance de Dieu. Volontairement aussi
parce que Jésus partageait
entièrement l'amour de son Père pour
l'homme perdu. Il nous le montre dans plusieurs
paraboles, comme celle du Bon Berger.
« Le Bon Berger donne sa vie pour ses
brebis. »
Jésus ne pouvait faire autrement
« Car Dieu aimait tellement le
monde » qu'Il se serait donné
lui-même pour le sauver.
Oh ! si les cieux pouvaient s'ouvrir pour
nous livrer leur secret et nous permettre
d'interroger ceux qui furent témoins des
conciliabules entre le Père et le
Fils ; ils nous diraient le drame qui se passa
dans le coeur de Dieu, le jour où fut
décidé l'expiation, pour le salut du
monde.
Cet interrogatoire nous prouverait que la
vision de saint Paul était
réelle : « Dieu était
en Christ », Dieu s'associa à son
Fils dans toute son oeuvre,
rédemptrice.
À nos yeux, maintenant, tout
s'explique, tout est lumière, et la Croix du
Calvaire nous apparaît comme
l'inévitable aboutissement de
l'incommensurable amour de Dieu.
« Il a tellement aimé le
monde qu'Il a donné son Fils unique,
afin que quiconque croit en Lui ne
« périsse point, mais qu'il ait la
vie éternelle. »
(Jean
3 : 16).
Tellement aimé ! Comme
cela est immense, profond, insondable et nous fait
mieux comprendre le : « Il
faut » de Jésus.
C'est comme si Jésus, avait
dit : « Cela ne pouvait plus durer,
il fallait que cela finisse » la
souffrance de Dieu était à son
paroxysme. Il ne pouvait plus supporter la vue de
ses créatures perdues.
C'est pourquoi Il s'est abaissé vers
l'homme pour le sauver « Dieu
était en Christ réconciliant le monde
avec Lui-même. »
Et c'est bien là ce que nous attendions
de notre Dieu, car seule cette explication de
l'expiation rassure notre coeur, fait grandir notre
foi et augmente notre amour et notre reconnaissance
pour Lui.
Maintenant, les hommes penseront ce qu'ils
voudront ; pour nous le Ciel nous a
livré son secret, la Croix de Jésus,
n'est plus un mystère, elle est la plus
lumineuse des révélations de l'amour
de notre Dieu.
Regardez donc, démolisseurs de
l'Évangile, regardez et reconnaissez enfin
que « Dieu était en
Christ ». Regardez votre savant
échafaudage de critiques s'écrouler
devant les explications de la Parole
éternelle, confirmées par notre
conscience éclairée par l'Esprit de
vérité.
Avouez votre erreur, et, au pied de la Croix
de Jésus-Christ, dites aussi :
« Mon Seigneur et mon
Dieu. »
Alors, vous entendrez sa voix vous
dire : « Je ne « te
condamne pas, va et ne doute plus. »
Ensuite, suivez-le et mettez votre Science au
service de sa cause.
Et vous, légions sataniques, sachez que
la Croix de Jésus-Christ nous a livré
son secret. Dans un nuage de doutes, vous avez
essayé de nous voiler la nature divine de
notre grand Substitut.
Mais, aujourd'hui, pour nous, le voile est
déchiré, l'incertitude est
dissipée, nous savons que :
« Dieu était en
Christ. »
Maintenant, sur la Croix, dressée par
Ponce-Pilate, instrument du peuple juif, nous
voyons le Dieu d'amour, Père, Fils et
Saint-Esprit, qui se donne et qui meurt pour le
Salut du monde.
Par les yeux de la foi nous lisons sur
l'écriteau de la Croix :
« Dieu a tellement aimé le monde
qu'Il a « donné son Fils unique,
afin que quiconque croit en « Lui ne
périsse point, mais qu'il ait la vie
éternelle. »
Nous croyons aussi que, dès lors et
pour toujours, tout est accompli » parce
que Dieu a tout prévu pour que notre
rédemption soit parfaite.
Oui, « tout est
accompli » et nous voyons la
prophétie
d'Esaïe, 53,
réalisée à la
lettre :
« Il s'est chargé des
péchés du monde » (de nos
péchés).
« Il a porté nos
souffrances. »
« Il s'est chargé de nos
douleurs. »
« Le châtiment qui nous
donne la paix est tombé sur
Lui. »
« C'est par ses meurtrissures que
nous sommes « guéri . »
« Parce qu'Il s'est livré
lui-même à la mort . »
« Et qu'Il a
intercédé pour les coupable .
»
Écoutez ce Dieu qui expie les crimes
des hommes.
Que dit-Il avant de remettre son Esprit
entre les mains de son Père ?
« Père,
Pardonne-leur ! » Le Père a
pardonné ; désormais le Ciel est
ouvert, et tous les prodigues peuvent revenir.
« Rendez grâce au Père,
qui vous a rendus capables d'avoir part à
l'héritage des saints dans la
lumière, qui nous a délivrés
de la puissance des ténèbres et nous
a transportés dans le Royaume du Fils de son
amour, en qui nous avons la Rédemption, la
rémission des
péchés » (Col. 1 : 12
à 14).
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À cause de cela, fléchissons les
genoux devant le Père, et demandons-Lui de
nous faire mieux comprendre que par ces faibles
paroles « qu'elle est largeur, la
longueur, la profondeur et la hauteur et
connaître l'amour de Christ qui surpasse
toute connaissance, en sorte que vous soyez remplis
jusqu'à toute la plénitude de
Dieu. »
« Or à Celui qui peut
faire, par la puissance qui agit en nous,
infiniment au delà de ce que nous demandons
ou pensons, à Lui soit la gloire dans
l'Eglise et en Jésus-Christ, dans toutes les
générations, aux siècles des
siècles, ! Amen ! »
(Eph.
3: 19 à 21).
V. BORDIGONI.
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