Lettres de Direction spirituelle
inédites
A Jean-Louis Rostan .
LA FORMATION D' UN PASTEUR MISSIONNAIRE.(1)
I. – La conversion de Rostan.
Vars, dans les Hautes-Alpes, site sauvage et
solitaire, véritable nid d'aigles, fut le
refuge de quelques familles vaudoises ;
Jean-Louis Rostan y naquit en 1807.
En 1824, Neff visita Vars pour la première
fois. Jean-Louis, jeune homme volontaire,
dissipé, aigri contre son père au
point de commettre plusieurs tentatives de suicide,
ne tarda pas à se sentir comme
enchaîné par la parole
pénétrante de Neff, qui gagna,
dès l'abord, toute sa confiance et toute son
affection. Neff s'efforça de rendre ce jeune
homme attentif à sa misère
morale ; un certain trouble germa dans sa
conscience, une légère réforme
s'opéra pour un temps dans sa conduite.
Au printemps de 1825, Rostan fit un séjour
chez une de ses tantes qui habitait les
Vallées vaudoises du Piémont. Il y
fréquenta l'école latine de La
Tour.
Pendant l'été, Neff passa quelques
semaines aux Vallées.
Cette visite, si utile aux Églises
vaudoises, ne le fût pas moins pour Rostan.
Sa conscience, à laquelle il avait
imposé silence, parla de nouveau et plus
fort que jamais. Tout angoissé, il vint
à Neff et lui dit, un soir, devant la porte
du temple de St-Jean :
« Que faut-il que je fasse pour
être sauvé ? Est-ce la
prière qui me sauvera ? »
Neff, touché de cette question qui lui
montrait à la fois la
sincérité et l'ignorance de son jeune
disciple, lui répondit :
« Non, la prière n'est pas le
Sauveur ; elle n'est que le moyen d'obtenir le
salut. » Et il continua, sur le ton de la
plus vive affection, à lui montrer la voie
de ce salut.
Rostan, cependant, n'avait pas compris ce que Neff
lui, avait dit, et, au lieu d'allier simplement au
Sauveur, s'efforçait de réformer sa
vie, ne demandant à Dieu que son aide :
« Seigneur, répétait-il
avec larmes, je ne ferai plus telle chose, je ne
m'abandonnerai plus à tel
penchant. »
Et il ne réussit qu'à espérer
dans sa vie cette réforme extérieure
qu'il prenait toujours pour la conversion.
De nombreux entretiens avec Neff, le voisinage des
chrétiens éclairés de
Dormillouse, dont Rostan était allé
fréquenter l'école, ouvrirent enfin
ses yeux. Il fut un jour frappé par ce texte
Il est venu sauver ce qu'était perdu,
« Mon coeur s'ouvrit, dit Rostan, le
soleil de justice y apporta avec la foi, la
grâce, la paix et la joie. Mon fardeau tomba,
mes craintes de l'enfer et de la mort
disparurent ; tu es donc aussi sauvé,
me dis-je, puisque tu es au nombre des
perdus. »
Plus que tout autre, Rostan et complètement
siens les principes et les méthodes de Neff.
Il apprit surtout de lui cette soumission à
la Parole sainte, qui fut leur force à tous
deux aux jours de la lutte et de la tentation,
cette confiance naïve et filiale en Dieu, qui
donne à la prière des ailes
puissantes ; il apprit que le salut des
âmes est une chose sacrée, avec
laquelle il ne faut jamais transiger ; il
apprit enfin que le salut des âmes est plus
important au pasteur que sa santé et que sa
vie.
Rostan avait à peine vingt ans lorsqu'il
commença, non sans peine et sans combat,
à entretenir, comme Neff lui avait
demandé, le feu de la piété
dans leurs pauvres montagnes. Il fit de nombreuses
tournées dans les diverses vallées.
Il partait le samedi pour aller prêcher dans
quelques-unes des localités du vaste champ
de travail de l'intrépide Neff, qui, de
loin, donnait de précieuses directions
à son ancien élève.
Rostan éprouvait le désir de se
consacrer au ministère pastoral. Il fit part
à Neff des difficultés
pécuniaires et autres, qui lui fermaient la
voie des études théologiques.
II. – À J.-L. Rostan.
CE QUI QUALIFIE LE PRÉDICATEUR. –
LA DISCRÉTION.. – SE NÉGLIGER
EST UNE FORME DE L’ORGUEIL.
MON CHER JEANET,
... Si le Seigneur ne juge pas à propos de
te conduire présentement par cette voie, et
que tu ne puisses, pour le présent, savoir
si tu auras un jour le caractère officiel
de prédicateur aux yeux du monde, ce
n'est nullement une preuve que le Maître de
la moisson rejette tes services, et que tu doives
t'en retirer. Car il est évident que pour
l'oeuvre de Dieu, ce n'est pas la science humaine,
la régularité des études et le
choix des hommes, non plus que le costume et le
titre, qui font le véritable ouvrier. Le
Sauveur choisit et appelle ceux qu'il veut, et
lui-même leur confère les dons qui
leur sont nécessaires ; souvent leur
ministère obscur et méconnu du monde,
n'en est que plus béni pour les âmes
simples qui ont entendu le Père. Car il
met ses trésors dans des vases de terre et
confond les choses fortes par les faibles, et les
choses qui sont par celles qui ne sont point, tout
exprès, afin que personne ne se glorifie
devant lui.
Ainsi donc, quoique la porte plus large du
ministère régulier ne soit point
à mépriser, il faut, si on ne peut y
atteindre, se persuader que le Seigneur peut et
veut nous employer d'une manière moins
apparente, moins honorable aux yeux des hommes, et
peut-être moins agréable a la chair,
mais tout aussi glorieuse devant les anges et
devant Dieu. Aie donc bon courage, et, sans tant
t'inquiéter de l'avenir, emploie le
présent à la gloire de Dieu et
à l'avancement de son règne, selon
qu'il peut t'y appeler.
Quand tu auras besoin de secours, tu n'as
qu'à m'écrire ; mais je te
conseille de ne point en parler
indiscrètement.
Et, à cette occasion, je crois devoir te
recommander la discrétion. Je me rappelle
que tu en manquas à l'affaire de Paul
G... avant son mariage, en parlant à
d'autres qu'à lui de la conviction que tu
avais. Il faut savoir garder les secrets. Sois
aussi prudent à l'égard de M..., soit
avec lui, soit en parlant de lui, car on peut lui
faire beaucoup de mal, en manquant de prudence et
de discrétion. En général,
rappelle-toi que les affaires du règne de
Dieu sont, pour les chrétiens, des affaires
de famille, que les étrangers ne doivent pas
toujours savoir.
Arrange-toi de manière à ce que ta
maison ne souffre pas de tes absences, et continue
à visiter tantôt une vallée,
tantôt l'autre, surtout pour les dimanches et
les fêtes. Tu pourrais, par exemple, visiter
tout le Queyras à la Dame-d'Août
(2), ou bien, si
tu étais à Dormillouse le dimanche
avant, passer le col et te trouver en Champsaur
pour le 15. Ainsi de suite, à ta
commodité.
En même temps, continue, quand tu es à
Vars, de t'occuper du travail de la terre, soit
parce que tu y es appelé par état,
soit pour en conserver l'habitude et maintenir ton
corps robuste. Il n'y a pas besoin d'être
Monsieur, et d'avoir un habit fin et des
mains blanches, pour montrer l'Agneau de Dieu aux
pauvres pécheurs.
Seulement, sois prudent pour ton corps,
ménage tes forces, aie de toi un soin
raisonnable ; surtout, ne fais pas de trop
longues routes par la chaleur ; ne bois pas
d'eau en chemin, ni rien de froid en arrivant, et
prends garde de ne pas te laisser glacer la sueur
sur le corps. Ne sois pas trop économe en
route ; prends une bonne nourriture, autant
que cela pourra se faire. Je sais qu'à ton
âge, et robuste comme tu l'es, on se moque
volontiers de toutes ces précautions ;
mais c'est tout bonnement de l'orgueil, j'en paie
maintenant la façon ; et je
désire que mon exemple serve à
d'autres. Il n'est plus temps de ménager
notre corps quand il est usé.
Adieu, mon cher ami, je ne puis pas t'en dire
davantage aujourd'hui. Que le Seigneur te
bénisse et te fortifie par son bon Esprit,
et te donne un esprit de force, de charité
et de prudence. Amen.
Ton dévoué frère en
Jésus-Christ.
Rostan a comparé les lettres que Neff lui
adressait à celle que saint Paul
écrivait à ses jeunes disciples,
Timothée et Tite. Certes, la lettre qu'on
vient de lire confirme cette
appréciation.
Rostan fut tellement encouragé au cours de
ces quelques mois d'évangélisation,
que sa vocation s'affermit, les difficultés
furent surmontées, et, en novembre 1827, il
partit pour la Faculté de théologie
de Montauban.
Il n'y était pas depuis longtemps, que Neff,
de Genève, où il se mourait
lentement, lui adressa, ainsi qu'à trois
autres de ses anciens élèves,
d'admirables recommandations sur la façon de
poursuivre leurs études
(3).
Les commencements de Rostan à Montauban
étaient en effet assez ardus. Son
instruction préparatoire était bien
insuffisante ; et, à des embarras
pécuniaires, s'ajouta une infirmité
qui ébranla sa santé, et lui rendit
le travail intellectuel difficile. Le jeune
montagnard se trouvait complètement
dépaysé dans la ville universitaire,
non seulement matériellement, mais surtout
spirituellement. Il regrettait ses hautes
vallées hautes labourées par
l'avalanche en hiver, mais que l'été
ressuscite et pare, pour quelques mois, d'une
végétation verdoyante. Mais surtout
il regrettait ses petites réunions du soir,
dans les chaudes écuries de ses hameaux,
où il expliquait l'Évangile à
quelques auditeurs attentifs ; il regrettait
ses courses d'évangélisation et les
âmes simples auxquelles il rappelait, lui,
faible disciple, les instructions toujours vivantes
du Maître bien-aimé. Ces diverses
considérations le décidèrent,
lorsque l'année scolaire fut finie, à
rentrer dans sa famille, pour ne plus retourner
à Montauban. Ajoutons que notre jeune Alpin,
élève à l'école de Neff
et habitué par ce serviteur de Dieu à
un respect profond pour la Parole
révélée, avait senti sa
conscience délicate s'effaroucher des
hardiesses théologiques de certains
professeurs, en même temps que de la
mondanité d'un grand nombre
d'étudiants
(4).
Rostan confia toutes ces entraves à Neff,
qui lui répondit de Plombières,
où il suivait un traitement thermal.
III. – À J.-L. Rostan.
LA SYMPATHIE CHRÉTIENNE. – LES
ÉTUDES ET LA. SIMPLICITÉ DE FOI.
Plombières, le
17 septembre 1828.
Je reçois aujourd'hui seulement ta lettre
du 27 août, qui a passé par
Genève, et qu'on m'a envoyée ici,
où je suis depuis le 5 juillet, comme j'ai
cru que tu le savais. Non, certainement, je ne t'ai
pas oublié, non plus qu'aucun de ceux que le
Seigneur m'a donné d'attirer à lui,
et qui sont tous profondément gravés
dans mon coeur. Mais le mauvais état de ma
santé me permettant rarement
d'écrire, j'ai dû borner ma
correspondance à ceux qui paraissaient en
avoir le plus besoin.
Je prends une bien vive part à toutes tes
épreuves, et surtout à la perte que
vous avez faite de votre mère. Votre maison
doit offrir un bien grand vide, et si je puis
retourner à Vars, je ne pourrai me
défendre d'un sentiment bien pénible,
en ne retrouvant plus cette bonne maman Rostan qui
m'accueillait avec tant d'affection. J'aurais bien
désiré avoir des nouvelles de la
santé de ton père et de tes
frères, et de tous les amis de Vars.
J'espère cependant qu'ils sont bien quant
à leur corps, et quant à leur vie
spirituelle. Je ne puis que me joindre à toi
pour supplier le Père des lumières
qu'il daigne féconder la bonne semence, qui,
depuis longtemps, est abondamment répandue
parmi eux. Je les félicite de bon coeur au
sujet de l'érection de leur maison de
prières. Je suis impatient de voir ce petit
temple, et, si Dieu le permet, d'y prêcher la
bonne Parole de vie. Puisse le Seigneur y habiter
effectivement, et y répandre d'abondantes
bénédictions sur ceux qui l'ont
construit et sur ceux qui y entendent sa
Parole ! ...
Quant à tes études, je ne sais pas
trop bien que t'en dire. Tes lettres, soit la
dernière, soit celle de Montauban,
n'annoncent pas de grands progrès dans le
français, et je crains bien que
l'étude des langues ne te donne beaucoup de
peine et n'exige beaucoup de temps ; ainsi,
pour peu que tu te sentes
dégoûté du séjour de
Montauban, et que tu craignes de ne pas
réussir, ou, ce qui serait bien pire, de
perdre quelque chose de l'heureuse
simplicité de foi que le Seigneur t'a
conservée par grâce, je ne crois pas
devoir te presser pour y retourner. Consulte
là-dessus ta conscience et ta
capacité, et n'oublie pas, comme tu le dis
toi-même, qu'on peut fort bien avancer le
règne de Dieu, sans avoir le titre ni la
robe de ministre. Au reste, je suis persuadé
que tu prendras cette résolution, comme en
présence de Dieu, et sans être
influencé par aucun motif humain, ni
même par mon opinion ; car je n'entends
nullement gêner ta liberté en quoi que
ce soit. Dans tous les cas, ne sois en peine de
rien ; mais remets ton souci à Dieu qui
aura soin de te diriger pour ton plus grand
bien ; et surtout, ayant une opération
à subir, tu as besoin pour ta santé,
de n'avoir rien qui te fatigue l'esprit. Tu verras,
sans doute, par la présente, que je suis
toujours faible, puisque je ne puis écrire
de ma propre main. Adieu, mon cher Jeanet, et que
le Seigneur soit avec toi et avec tous les
tiens ! Ton affectionné frère en
Jésus-Christ.
IV. – La carrière de J. -L. Rostan,
pasteur missionnaire.
La nouvelle de la mort de Félix Neff,
survenue le 12 avril 1829, retentit douloureusement
dans les vallées des Hautes-Alpes qu'il
avait évangélisées ; elle
n'eut peut-être nulle part un, retentissement
aussi douloureux que dans l'âme du jeune
Rostan. En le perdant, il perdait plus qu'un
père ; il n'avait désormais
personne dont le jugement éclairé et
dont l'affection bienveillante put le diriger,
à cette époque critique de sa vie,
où ses aspirations étaient sans cesse
contrecarrées par le sentiment de son
insuffisance. La meilleure leçon qu'il avait
apprise de Neff, était de se confier plus en
Dieu qu'en l'homme. Il ne se découragea donc
pas, et continua son oeuvre, sans se mettre en
peine de l'avenir.
Ne voyant aucune porte s'ouvrir, il décida
de se faire colporteur. Accompagné d'un
mulet qui portait sa charge de livres, ou endossant
lui-même la balle, il quitta les Alpes dans
l'hiver de 1830 à 1831. Il se livra corps et
âme à cette nouvelle mission, et le
bien qu'il fit pendant ce temps ne saurait
s'apprécier. Pendant les moments de
liberté qu'il avait entre ses
différentes tournées, il s'occupait
activement de ses amis chrétiens des
diverses vallées, et, soit par ses visites,
soit par ses lettres, il cherchait à
développer leur foi et leur zèle. Il
veillait sur eux avec un soin paternel, les mettant
en garde contre ce qui aurait pu paralyser leur
piété.
En 1832, un pasteur méthodiste le rencontra
à Pertuis. « C'était, dit
M. de Jersey, un, jour de foire, et je rencontrai
un homme qui, d'une main tenait une Bible, et de
l'autre l'Almanach des Bons Conseils.
Heureux de cette découverte, je
m'approche de lui, et, pour l'éprouver, je
me mets à le questionner sur la
qualité de sa marchandise. Il ne lui fut pas
difficile de répondre à mes
questions, et il mit beaucoup d'empressement
à rehausser la valeur du volume sacré
qu'il désirait vivement placer entre les
mains de ce Monsieur qu'il prenait pour un
catholique romain ou pour un
incrédule. »
Cette rencontre décida de l'avenir de
Rostan. Il entra dans l'Eglise méthodiste,
dont les pasteurs ne s'arrêtèrent pas
à l'insuffisance des études de
l'ancien berger devenu colporteur. Les âmes
nombreuses qui, dans le Gard et dans les Hautes
Alpes, se réclamaient de sa paternité
spirituelle, étaient une attestation
suffisante. Rostan passa d'ailleurs plus tard de
très satisfaisants examens et fut
consacré en r.838. Son activité
continua de se déployer dans plusieurs
localités, en particulier dans le Midi,
auquel il consacrait la canicule, tandis qu'il
passait l'hiver dans les Hautes-Alpes.
Rostan ne regretta jamais sa décision. L'
Église méthodiste d'alors,
grâce à ses réunions
d'expériences, lui permit d'employer
partout la méthode chère à son
père spirituel.
Ces réunions sont « la base de
notre oeuvre » disait-il, comme Neff le
disait de ses réunions d'édification
mutuelle. De ces assemblées, Rostan
écrivait encore : « Nos
réunions d'expériences nous sont d'un
grand secours pour développer,
éclaircir, préciser, et sanctifier
nos expériences et pour nous faire jouir de
la communion des saints, car, sans ces
conférences chrétiennes, la communion
des saints est une phrase dans lie Symbole et sur
les lèvres de ceux qui le lisent ou le
récitent, mais elle n'est presque rien pour
la vie. »
En 1851, après avoir été
pasteur dans le Languedoc, à Lausanne,
à Paris, il reprendra en main. l'oeuvre des
Alpes. « J'ai visité,
écrit-il peu après son
arrivée, toutes les localités qui,
désormais, sont, pour un temps, le champ de
mes travaux. J'ai été reçu
partout comme un vieil ami, comme un fils de Neff.
J'aurai beaucoup à faire, mais que Dieu soit
avec moi et tout ira bien ! »
Il occupa plusieurs postes
d'évangélisation, mais sa
santé le trahit bientôt.
« J'avais, pouvait-il écrire peu
avait sa mort, une constitution de fer, mais des
travaux excessifs et prolongés dans des
climats tantôt bouillants, tantôt
glacés, l'ont peu à peu
usée. »
Il mourut en 1859, et on put rendre de sa vie ce
témoignage :
« Dès le début de son
ministère, il fut l'instrument de nombreuses
conversions et de beaux réveils ; il
avait des dons spéciaux pour l'oeuvre
pastorale. Il était le soutien et le guide
des âmes abattues et craintives. Intelligent
et doué d'une imagination féconde,
ses discours étaient clairs, familiers,
souvent frappants et remplis de comparaisons
simples, qui leur donnaient de
l'originalité, de la fraîcheur et de
la, vie... Son activité pastorale et son
renoncement ont été rarement
mesurés sur ses forces. Il avait un
caractère ardent et intrépide, qu'il
ne sut jamais tempérer, quand il s'agissait
de l'oeuvre de son maître. La puissance de
l'Esprit reposait sur lui. »
L'image de Neff ne s'évoque-t-elle pas en
lisant ces lignes, qui les f ont revivre l'un et
l'autre ?
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