LA VIE DE
JOHN ET DE BETTY STAM
CHAPITRE Il
Chicago. Dieu mis à
l'épreuve
Ce n'était pas uniquement en vue d'une
meilleure préparation que le jeune homme
avait pris la décision d'entrer à
l'Institut Moody. Il voulait tenter une
expérience ; car il sentait qu'il avait
besoin de foi plus encore que de
connaissance ; il désirait
acquérir cette foi basée sur une
expérience personnelle de la
fidélité de Dieu. Jusque-là,
jamais il ne s'était attendu uniquement
à Dieu pour subvenir à ses besoins
temporels. Il avait toujours en un excellent
foyer ; puis, au cours des dernières
années, il avait gagné de quoi
subvenir à ses besoins et même au
delà, de sorte qu'il avait pu placer une
petite somme d'argent. Mais maintenant il se
destinait à une oeuvre missionnaire, en
Amérique ou à l'étranger, et
peut-être aurait-il à vivre uniquement
par la foi en regardant à Dieu. Il pouvait
se trouver dans une situation telle, que tout
secours humain fût impossible ou
insuffisant ; pouvait-il, de façon
absolue, compter sur Dieu et sur ses
promesses ? En théorie, il croyait
qu'une oeuvre selon Dieu, faite de la façon
que Dieu veut, ne pouvait manquer de ressources.
Mais dans la pratique, comment les choses se
passaient-elles ? C'est à cette
question qu'il voulait, personnellement, pouvoir
donner une réponse.
En partant pour Chicago, il avait tout
à la fois l'occasion de se
mettre à l'épreuve lui-même, et
de mettre à l'épreuve les promesses
du Seigneur. Ses parents supposèrent qu'il
avait placé assez d'argent pour subvenir aux
frais qu'entraînait son séjour
à l'Institut biblique pendant un ou deux
ans, et qu'il les avertirait quand il aurait besoin
de quelque chose. C'est justement cela que John
avait décidé de ne point
faire.
Il travaillerait à Chicago, si
Dieu voulait l'aider de cette manière ;
ou bien, il accepterait tout ce qu'on lui donnerait
en réponse à la prière. Dieu
seul connaîtrait ses besoins. Et au fond de
son coeur, il entendait la Voix divine lui
dire : « Agis comme si
J'étais, et tu feras l'expérience que
Je suis. »
De sorte que ce fut, à tous
égards, comme un plongeon dans une vie
nouvelle, lorsque John Stam se trouva dans la foule
des étudiants - un millier - de l'Institut
Biblique Moody.
« Tout s'engrène
ici comme un mouvement d'horlogerie, écrit
l'un des frères de l'étudiant qui
était venu le voir. Et il faut bien qu'il en
soit ainsi, avec une telle foule
d'étudiants. Tout se fait de bonne
heure ; le déjeuner est à 7
heures, le lunch à midi et demi, le souper
à cinq heures et demie. Les repas sont
terminés en une demi-heure. Tous les
étudiants ont à faire quelque travail
manuel..., ce dont ils s'acquittent avec joie. On
entend des cantiques dans toutes les directions,
même dans les cuisines et les buanderies, et
cela tout le temps...
« Un autre visiteur
fait les remarques suivantes :
« Tout est réglé comme un
mouvement d'horlogerie, mais l'esprit qui anime les
rouages est plein de gaîté. Comme
Wesley se serait réjoui de cette oeuvre, et
comme il l'aurait recommandée ! La
fraternité qui existe entre les professeurs
est très frappante. Ils sont très
divers, mais tous poursuivent le même but.
Partout, on constate que la Bible est au centre, et
que Jésus est honoré. »
Si les bâtiments qui recevaient toute
cette jeunesse étaient vieux, et si le
confort laissait à désirer, le
programme des études, par contre,
était vaste et approfondi. John Stam choisit
d'abord le cours missionnaire qui comprend de
nombreux sujets pratiques ; un an plus tard,
il suivit le cours général
(l'étude de la Bible). Il passa d'excellents
examens et obtint de bonnes notes pour tous les
sujets principaux ; ses professeurs voyaient
en lui une remarquable personnalité, un
chrétien au-dessus de la moyenne.
« Il avait le maintien et la
mentalité du jeune homme qui a passé
par l'Université, écrit le
secrétaire de la Faculté. Bien
équilibré, énergique, ayant un
jugement sain, il avait aussi beaucoup
d'initiative. Dans son activité
chrétienne, il se révéla
très bon orateur, et chef de groupe
exceptionnel. » L'un des directeurs
ajoutait à son appréciation sur le
jeune étudiant : « ...
Certainement, on entendra parler de
lui... » Un autre écrivait :
« J'attends de grandes choses de
lui. »
Sans se douter de l'impression qu'il
produisait sur les professeurs, John Stam
poursuivait ses études. Pour lui,
c'était le côté le plus facile
de sa nouvelle vie. Il y avait à l'Institut
de nombreuses réunions de prière
entre étudiants, réunions publiques
et privées ; mais il lui était
difficile d'avoir son heure de prière
particulière. Or, s'il ne savait pas se la
ménager, toute sa vie spirituelle en
souffrirait. Aussi se levait-il dès cinq
heures ou peu après, avec une grande
régularité. Cette piété
réelle exerça une sérieuse
influence sur ceux qui l'entouraient. L'un d'eux
écrit : « Dans la masse des
étudiants, John a été l'un de
ceux, peu nombreux, qui m'ont aidé à
croître dans la
Grâce. »
Cependant, à celui de ses
frères qui était son principal
correspondant, John dit :
« Mon seul souci, c'est
moi-même. » Le sujet de la vie
victorieuse le préoccupait. Certain soir,
à l'Union missionnaire, une étude fit
sur lui une profonde impression, et il envoya
à son frère les notes qu'il en avait
prises :
- « Il y a une plateforme qui est
celle de « l'EXPOSITION À LA
TENTATION » : tous les hommes s'y
trouvent. De là, chacun prend la route
montante ou la route descendante.
-
- SEPT DEGRÉS EFFRAYANTS QUI...
DESCENDENT
- 1. Jouer avec le péché.
- 2. Céder au
péché.
- 3. Céder habituellement au
péché.
- 4. S'abandonner au péché,
Eph. 4 :19.
- 5. Être abandonné par Dieu
au péché, Rom. 1 : 28.
- 6. Union avec le diable pour
entraîner les autres à
pécher.
- 7. L'Enfer ; et vous n'avez pas
à mourir pour vous y trouver. L'enfer est
un état aussi bien qu'un endroit. L'homme
qui hait tout ce que Dieu aime, est
déjà en enfer ici-bas, et l'enfer
est en lui.
-
- SEPT DEGRÉS GLORIEUX À
GRAVIR
- 1. Une attitude de résistance au
péché - prendre la
résolution que le péché ne
dominera pas sur vous.
- 2. Vaincre le péché par la
foi en Christ.
- 3. Victoire habituelle sur le
péché. La force que communique une
victoire aide à surmonter la tentation
suivante.
- 4. Apprendre le secret de la Vie
victorieuse : une vie cachée avec
Christ, en Dieu.
- 5. Une plus profonde communion avec Dieu.
Vous avez mis votre confiance en Dieu, et
maintenant Dieu a confiance en vous.
« O Daniel, homme
bien-aimé. » Cependant, il
n'était qu'un homme !
- 6. Vous pouvez secourir les autres.
- 7. Le ciel ; et vous n'avez pas
à mourir pour y atteindre.
Le ciel est un état aussi bien qu'un
endroit. L'homme qui aime ardemment tout ce que
Dieu aime a le ciel, dès maintenant, et le
ciel est en lui.
Et John ajoute :
« Je pense qu'il nous arrive de nous
excuser quand nous tombons dans le
péché, parce que nous savons que
« la chair est faible ». Mais
si nous voyions le péché comme Dieu
le voit, quel combat acharné nous lui
livrerions ! »
Mais c'est un combat de foi. Et John connaissait
la source de la force :
« Considérez-vous,
considérez-vous, considérez-vous,
comme morts au
péché » ; non
pas : « Ayez le sentiment de
l'être ». « Prenez soin
de vous considérer comme morts, et Dieu
rendra la chose réelle. »
La vie de prière du jeune
étudiant s'approfondissait, non sans qu'il
lui en contât quelque chose. Les
épreuves survenaient sous la forme de manque
d'argent, ce qui entraînait pour lui des
difficultés plus grandes qu'il n'avait
supposé. C'est en pensant à cela
qu'il écrivait à son frère,
missionnaire au Congo :
« Le Seigneur a pris
soin de moi d'une façon extraordinaire
depuis que je suis à l'Institut Moody. Je
considère que c'est un grand
privilège pour moi d'être ici, ne
serait-ce que pour les leçons que le
Seigneur me donne sur la manière dont il
agit avec les hommes. Les cours me sont
certainement en bénédiction, mais je
crois bien avoir appris davantage en dehors des
classes que dans les classes. »
Entre autres choses, il avait appris que Dieu
prend soin de ses enfants d'une façon bien
différente de celle que nous supposons, et
qu'il emploie des pauvres aussi bien que des
riches, pour satisfaire à des besoins connus
de lui seul.
D'une lettre qu'il écrivit plus
tard, en Chine, nous extrayons ce passage :
« Mrs C. vit-elle
toujours ? Je n'oublierai jamais les deux
dollars que cette fidèle servante du
Seigneur m'a envoyés quand j'étais
à l'Institut Moody ; deux dollars pris
sur les pauvres sous qu'elle gagnait en colportant
sa marchandise de porte en porte. En
vérité, c'est pour ceux-là
qu'est le royaume des cieux. »
Cela coûtait beaucoup au jeune homme
d'accepter des dons de ce genre. Il était
très indépendant, et prompt à
accepter n'importe quel travail pour se
créer les ressources nécessaires.
Trois fois par jour, il faisait le service des
tables : huit à neuf cents
étudiants prenaient ensemble leurs repas. Il
s'acquitta de ce travail avec tant de succès
qu'on le nomma chef du service de la salle à
manger, et même de la cuisine ! Bien que
ce fût un gros travail, il n'était que
peu rétribué. Cependant, les cours et
autres devoirs quotidiens prenaient tant de temps,
qu'il ne pouvait trouver d'autre situation plus
rémunératrice.
Exceptionnellement, il lui arriva de se
procurer un travail de bureau. Il trouva donc
à Chicago ce pourquoi il était
venu : faire pour lui-même la preuve que
Dieu entendait la prière, et qu'il pouvait
compter sur les promesses divines.
Il garda toujours un très vif
souvenir du premier Noël, après son
arrivée à l'Institut. Un autre
étudiant de Paterson, qui retournait chez
lui pour les vacances, lui avait offert une place
dans sa voiture ; mais le temps était
glacial, et John était à peu
près sans argent pour s'acheter le
nécessaire. D'ailleurs, laissons-lui la
parole ; voici ce qu'il écrivit
à ce sujet alors qu'il était
missionnaire en Chine :
« J'avais dit à
Tom que je partirais avec lui. Mais j'étais
sans argent, et n'avais pas de quoi m'acheter la
paire de chaussettes chaudes qui
m'étaient absolument nécessaires pour
le « car ». De plus, un soir,
tirant maladroitement sur l'une des quatre chemises
que je pensais prendre avec moi, je la
déchirai ! Je ne voulais pas emporter
à la maison du linge raccommodé,
Maman aurait deviné que j'étais
très à court d'argent, et d'autre
part je désirais savoir comment Dieu
répondrait à mes besoins, ce qui
serait un gage de ses soins dans
l'avenir.
« Un peu
déprimé, et tout en broyant du noir
à cause de ce manque d'argent, je partis me
promener au bord du lac (1),
et presque malgré moi cette
idée m'aborda : « C'est bel
et bon de se confier au Seigneur, cependant
j'aimerais assez avoir quelques dollars en
poche. »
« Immédiatement,
je me le reprochai amèrement. Penser que
j'avais préféré la possession
de quelques dollars à la possibilité
que Dieu avait de m'en donner un million si j'en
avais besoin !... Quelques minutes
après, comme je traversais le Bd Michigan
(entre parenthèses, ce n'était pas
à un passage clouté),
j'aperçus un billet de cinq dollars. Je
m'empressai de le ramasser. Et j'entendis comme un
reproche de la part du Seigneur ; l'un de ces
doux reproches dont il a le secret. Les cinq
dollars étaient les très bienvenus
bien que mouillés. Je les séchai avec
soin et, dès le lendemain, j'allai à
l'Uniprix où je m'achetai deux chemises et
une paire de chaussettes bien chaudes, exactement
ce qu'il fallait pour le voyage.
« Je porte encore ces
chaussettes, et chaque fois que je les mets, par
les soirées froides, elles me prêchent
un sermon de la part du Seigneur, me redisant sa
merveilleuse puissance pour subvenir à mes
besoins dans l'avenir, quels qu'ils puissent
être. »
Une autre fois, le coeur du jeune
étudiant fut touché par une chose de
peu d'importance, en apparence ; mais elle lui
donna le vif sentiment de la présence de
Dieu, et de ses soins en ce qui le concernait. Il
devait faire un très
important appel
téléphonique, et il y avait
employé ce qui semble avoir
été, à ce moment-là, sa
dernière pièce de monnaie. Or,
après la première conversation, il se
vit obligé de faire un second appel, et il
n'en avait pas les moyens ! On peut imaginer
son grand ennui. Alors qu'il se demandait que
faire, ses yeux tombèrent sur une
pièce posée sur l'appareil,
exactement ce qu'il lui fallait pour se servir de
celui-ci :
« Petit fait banal,
direz-vous peut-être ? Une pièce
de cinq sous que quelqu'un avait
oubliée ! - Oui, mais elle se trouvait
là quand j'en avais besoin, et même un
très grand besoin ! Dieu qui prend soin
des passereaux avait aussi pris soin de moi en
cette circonstance. »
Ces expériences, et plusieurs autres, lui
furent si précieuses qu'il ne put
s'empêcher de les communiquer à
quelques étudiants de ses amis ; et
plusieurs furent aidés dans leurs propres
difficultés, par l'attitude de joyeuse
confiance et de reconnaissance du jeune
homme.
Celle-ci transparaît aussi
dans ses lettres. À l'un de ses
correspondants, objet de sa sollicitude
spirituelle, il écrit :
« Oh ! je n'oublie
pas que vous aviez l'habitude de vous moquer de
moi ! Et vous m'avez un peu effrayé la
première fois que vous m'avez appelé
dans votre bureau pour me dire ce que vous pensiez
du christianisme. Mais ceci m'a rendu service.
J'allai immédiatement chez Ligget, au bazar.
Là, je choisis :
« L'ÂGE DE RAISON », de
Tom Payne ; je pris aussi des livres qui
traitent des prétendues erreurs et
contradictions des Saintes-Écritures... Or,
de l'étude de ces ouvrages, je suis sorti
avec une conviction bien plus solide et mieux
établie, que la Bible est bien la Parole de
Dieu.
« Depuis, j'ai mis la Bible
à l'épreuve dans la pratique. J'ai vu
Dieu accomplissant ses promesses en exauçant
ma prière, nombre de fois, alors que
personne ne connaissait ma
situation. Et le secours
correspondait si bien au besoin que Dieu seul
pouvait l'avoir dispensé.
« Et puis, je l'ai encore vu
à l'oeuvre dans la vie d'autres hommes,
lesquels, se détournant de leurs
péchés, ont trouvé en lui le
vrai Dieu, le Dieu vivant, qui, avec le pardon,
leur a donné la puissance « DE
VIVRE EN NOUVEAUTÉ DE VIE ».
Croyez-moi, je préférerais infiniment
être le plus humble des chrétiens que
de posséder tout ce que la terre peut
donner, et d'être sans Christ. Je me souviens
de ce que vous me disiez : que votre but, dans
la vie, c'était l'argent à cause du
bonheur qu'il peut acheter ! Peut-être
avez-vous déjà reconnu votre
erreur ? Sinon, tôt ou tard vous la
reconnaîtrez. Si vous cherchez auprès
de Christ le pardon et la purification, il vous
délivrera en même temps du
désir du péché, et il vous
donnera dès ici-bas la paix et le
véritable bonheur. Oh ! Il est le
Seigneur et un merveilleux Sauveur. Il est aussi un
Maître admirable et qu'il fait bon
servir ! »
La foi de John Stam fut encore mise à
l'épreuve pour ce qui concernait son avenir.
Comment savoir avec certitude ce que Dieu attendait
de lui ? que Dieu le voulait ici, plutôt
que là ? Son horizon
s'élargissait. Bien des missionnaires
venaient à l'Institut pour y donner des
conférences. De plus en plus, il
s'intéressait à l'Oeuvre en pays
étrangers. Il lisait les lettres des
missionnaires avec un intérêt
croissant, et en faisait des citations dans les
réunions qu'il était appelé
à présider. Bref, il entendit l'appel
à partir, lui-même, pour quelque champ
de travail, à l'étranger.
Mais sa famille ne l'encourageait pas
dans cette voie. Si M. Stam avait laissé
partir son fils à l'Institut Moody,
c'était avec l'espoir qu'il reviendrait
à Paterson et s'occuperait de la
« Star of Hope ». Le moment
était venu de donner à cette Mission
un directeur plus jeune, et John était
éminemment qualifié pour ce poste.
Bien qu'il eût donné tous ses enfants
à Dieu, et qu'il se réjouît
d'avoir l'un de ses fils dans une
oeuvre missionnaire à l'étranger, M.
Stam avait la conviction que toute vie d'homme
était créée pour
l'accomplissement d'un plan
pré-établi par Dieu. Or, il
était normal que les jeunes n'oubliassent
point les besoins immédiats, et ne se
laissassent point entraîner par des
influences humaines ou des désirs personnels
à choisir, eux-mêmes, l'endroit de
leur activité.
L'amour et le respect de John pour son
père, étaient tels qu'il se sentit
profondément troublé en s'apercevant
que celui-ci ne l'encourageait pas à marcher
dans la voie où il se sentait appelé.
D'ailleurs, cette attitude du père à
l'égard de John se faisait sentir plus
qu'elle ne s'exprimait.
« Évidemment, le
Seigneur sait où il me veut, écrivait
le jeune étudiant à son frère
Jacob : en Hollande, à Paterson, en
quelque autre endroit des États-Unis, en
Chine ou aux Indes. De toutes façons la
disproportion semble effrayante entre le grand
nombre de ceux qui travaillent aux
États-Unis, et le tout petit nombre de ceux
qui partent. Assurément, il n'y a pas trop
d'ouvriers ici, mais comme on l'a dit :
« Il y a ceux qui ne peuvent pas partir
et ceux qui le peuvent. » Pourquoi les
uns et les autres demeureraient-ils au pays pour le
même travail ? »
La seule chose que John pouvait faire,
c'était de prier.
Il demanda donc à Dieu de diriger
toutes choses et tandis qu'il priait, Dieu
agissait.
Peu à peu, il y eut quelques
modifications dans la manière de s'exprimer
du père. D'abord il avait dit ses
craintes : « conférenciers,
sociétés missionnaires essayaient
parfois d'influencer les jeunes, en faisant vibrer
la corde émotive, pour les amener à
choisir la mission en terre
étrangère... »
Ensuite, le ton des lettres fut
celui-ci : « Pourquoi la Chine ou,
les Indes, quand il y a tant d'autres
contrées plus accessibles, plus
désireuses de recevoir
l'Évangile ! Ne serait-il pas plus
conforme à la volonté de Dieu d'aller
où l'évangélisation ne
rencontre pas d'obstacles, plutôt qu'en ces
endroits où la vie est en danger, et
où il y a tant
d'opposition ?... »
Enfin, neuf mois plus tard, le
père écrivait à son fils -
« Que le Seigneur te comble de ses plus
riches bénédictions, qu'Il te guide
par son Saint-Esprit à faire sa
volonté. Il nous faut prier, afin qu'un plus
grand nombre d'ouvriers partent pour la
Chine. »
Il est certain que les
difficultés et les obstacles à
l'oeuvre missionnaire en Chine étaient
à cette époque des plus
sérieux. En juin 1930, les armées
communistes occupaient la plus grande partie du
Kiangsi, province superbe et très
peuplée, et ils y faisaient couler des
ruisseaux de sang. Trois membres associés de
la China Inland Mission avaient déjà
subi la mort pour le nom de Christ, et deux autres
étaient encore emprisonnés.
« Il est vraiment
extraordinaire (écrit John à l'un de
ses frères) que la « China Inland
Mission », après avoir
examiné la question avec prière
devant Dieu, vienne de décider qu'elle irait
de l'avant dans les provinces les plus
troublées par le Communisme. Deux de leurs
ouvriers les plus appréciés sont
entre les mains des bandits. Mais les nouvelles
reçues assurent qu'ils peuvent
prêcher, et qu'ils peuvent aussi enseigner
leurs gardiens. On prétend que les soldats
communistes les aiment, et disent que
« ces vieillards sont trop bons pour
être tués ». Ils souhaitent
de les voir devenir Communistes. Malgré
l'état troublé du pays, il semble
qu'il y ait des occasions sans
précédent pour
l'évangélisation de la
Chine. »
Le jour même que John Stam écrivait
ces lignes, M. et Mme Porteous étaient
libérés de façon merveilleuse,
et comme ramenés d'entre les morts,
après une centaine de jours de souffrances
et de périls. Les deux missionnaires
continuent de prêcher l'Évangile, et
de le vivre, dans la province même où
ils ont été près de la mort,
à cause de Christ.
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