Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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LA VIE DE JOHN ET DE BETTY STAM





CHAPITRE III

Un Foyer en Chine. Elisabeth Alden-Scott

Elisabeth Alden-Scott, née aux États-Unis, avait passé son enfance en Chine où ses parents étaient missionnaires de la Société Presbytérienne. Elle appartenait à une des plus anciennes familles de la Nouvelle-Angleterre, puisque ses ancêtres directs, John et Priscilla Alden, étaient du nombre des pèlerins du Mayflower (1).

Le professeur Charles-Ernest Scott, après avoir fait de brillantes études à l'Université, avait refusé les postes qu'on lui offrait dans l'Eglise ou à la Faculté, préférant s'occuper, avec sa jeune, femme, d'une oeuvre missionnaire dans les bois du Michigan. Ensuite, il desservit quelque temps, la ville d'Albion, où naquit Betty.

C'est peu de temps après cette naissance que M. et Mme Scott partirent pour la Chine, où ils furent chargés plus spécialement de cours bibliques et d'évangélisation.
On sait ce que furent leurs travaux au nord de la province de Shantoung, soit par les livres que publia le professeur Scott, soit par ses conférences missionnaires.

L'heureuse influence des parents à leur propre foyer est moins connue. Après la bénédiction de Dieu, c'est àelle qu'il faut attribuer la vocation missionnaire de leurs cinq enfants (2).
Dès ses premiers pas, la petite Elisabeth fut remarquable par sa gentillesse et son amour filial. Lorsque son père était à la maison, il arrivait souvent que la fillette se glissât jusqu'à la porte de son bureau où elle frappait, pour révéler sa présence.
- Qu'y a-t-il, Betty ? demandait le père qui reconnaissait la manière de frapper de l'enfant.
- Je veux seulement te dire que je t'aime, cher papa.

Le professeur allait embrasser la petite qui, tout heureuse, retournait à ses jeux.

« Quels délicieux souvenirs nous laisse notre enfance ! Ce furent, pour nous cinq, des années extrêmement heureuses, écrivit plus tard la soeur de Betty. Tous les cinq, frères et soeurs, nous demeurions avec nos parents dans la splendide cité de Tsingtao, passant une bonne partie de notre temps au bord de la mer. Je garde encore le vif souvenir d'une vieille bicyclette de mon père, sur laquelle nous faisions nos premiers essais, ma soeur et moi. Presque toujours dehors, nous explorions les bois environnants que nous considérions comme notre propriété particulière. Les leçons étaient aussi en plein air ; pour celles-ci, mes parents avaient fait venir une cousine d'Amérique. Cela continua ainsi, jusqu'au départ de Betty pour un pensionnat, près de Pékin. Peu de temps après, laissant Tsingtao, mes parents allèrent s'installer à Tsinan.

« En regardant en arrière, et en considérant cette période de notre vie, je me sens remplie d'admiration pour nos parents qui, certainement, ont pris leur rôle d'éducateurs plus à coeur que beaucoup d'autres. Que de choses nous avions en commun, et avec quels soins ils formèrent notre pensée !

« La devise de la famille c'était : « Faisons-le ensemble. » Tous les matins, à 11 h., si occupé qu'il fût (et il l'était), Papa se libérait pour venir jouer et courir avec nous jusqu'à midi. Même Maman trouvait aussi le moyen de se joindre à nous de temps à autre. Après le déjeuner du matin, nous avions le culte de famille ; chacun, à tour de rôle, nous choisissions les cantiques, et nous priions. Et, dès le lever (mon frère réveillait la maisonnée au son de la trompette), nous faisions ensemble quelques exercices de gymnastique ; mon père croyait à l'utilité de la culture physique. Après le repas de midi, tous devaient s'allonger. Et après le dîner, que nous prenions relativement tôt, nous avions ensemble une heure de lecture, pour laquelle nos parents choisissaient de beaux livres pour enfants, joliment illustrés, et tous deux lisaient à tour de rôle. Ainsi, tout le long du jour, nous faisions quelque chose ensemble, parents et enfants, et comme à trois milles à la ronde il n'y avait point d'autres enfants de notre âge, cette éducation développa en nous un puissant esprit de famille. »

L'un après l'autre, les enfants rejoignirent Betty à Tungchow où, durant quelques années, ils poursuivirent leurs études.

« Je me souviens de Betty à cette époque, dit encore sa soeur. Elle était gaie et très bonne élève, très admirée par quelques jeunes gens, et très aimée par quelques jeunes filles. Pour moi, sa petite soeur, elle avait de tendres soins et m'entourait d'affection. En pensée, je revois ces dimanches après-midi où nous nous promenions toutes deux le bras passé autour de la taille, nous entretenant de la maison, ou de quelque sujet d'étude. À Noël et aux grandes vacances nous retournions chez nous, mais l'été nous partions pour notre petit cottage de Peïtaho, au bord de la mer. Là nous passions une partie de la journée à nager, à jouer au tennis ou à lire. Le reste du temps, nous devenions les secrétaires de notre cher père, qui était toujours surchargé de travail. »

Le moment des douloureuses séparations approchait, car les enfants grandissaient et il allait falloir les envoyer aux États-Unis pour achever leurs études. Heureusement, le temps de congé du professeur Scott était arrivé, de sorte que parents et enfants purent faire ensemble le long voyage. Avec quel soin le père en avait préparé l'itinéraire dans ses moindres détails ! Et ce furent six mois merveilleux de voyage et d'études dans les pays visités : l'Égypte, la Palestine, la Grèce, l'Italie, la Suisse, la France, l'Angleterre.

« Quels souvenirs nous en avons gardé, écrit Hélène ; depuis, nous ne cessons d'en parler ! Chacun de nous a rédigé un volumineux journal ; tout ce qui était nouveau nous remplissait d'admiration. Le plus émouvant, ce fut la Palestine avec le tombeau et la colline du Calvaire.

« Dans un autre ordre d'idées, je revois notre joyeuse bande mangeant du chocolat ou chantant le long des chemins de montagne, en Suisse, où nous avons traversé des glaciers et fait l'ascension de la Jungfrau ; en Italie, où nous avons vu le Vésuve. Montés sur des ânes, nous avons galopé dans les plaines d'Égypte et visité les tombeaux des Rois. Nous avons vu à Venise la représentation d'une vieille scène populaire en l'honneur de Mussolini ; nous avons visité des cathédrales, des musées ; à Rome, nous avons assisté à un service à St-Pierre, où un nouveau saint était canonisé par le pape. Nous avons failli perdre mon petit frère dans la foule. Enfin nous avons fait ou vu trop de choses pour qu'il soit possible de tout raconter.

« Un jeune Irlandais s'était joint à notre petite troupe, et il était devenu pour nous tous comme un grand frère. Tous, nous l'aimions, certes, mais il avait fait sur Betty une impression particulière, et ce fut réciproque. Il quittait une famille mondaine pour partir en Afrique comme missionnaire, et sa consécration à Dieu, son exubérance, son amabilité, tout cela exerça sur elle une réelle attraction. Durant quelque temps ils s'écrivirent tous deux, puis la correspondance cessa.

« Nous tous, les enfants, nous espérions retourner un jour en Chine comme missionnaires. Nos parents n'ont jamais exercé aucune pression, mais pour nous cela allait de soi. Nos relations avec les Chinois n'avaient pas été fréquentes, mais elles avaient toujours été très amicales. Nos serviteurs chinois étaient tous des chrétiens pieux, et nous les aimions. Il nous arrivait d'aller à la dérobée dans leurs chambres pour nous procurer les mets chinois que maman trouvait indésirables pour nous. La chère AMAH, qui nous soignait et nous gardait, avait une place spéciale dans notre coeur. À l'école, nous ne voyions personne en dehors de l'établissement, mais nous avons étudié le chinois pendant deux ans, écriture et lecture, pensant que cela pourrait nous être utile par la suite. »

Toute la famille rentra donc aux États-Unis en 1923. Pour Betty, ce beau voyage terminait les années d'enfance. La vie s'ouvrait brillante devant elle. Ce qu'étaient ses pensées à ce moment-là, nous pouvons facilement nous en faire une idée, en lisant une poésie écrite plus tard et qu'elle intitula : « Chant du voyageur », où elle rappelle quelques-uns des souvenirs du voyage Chine-Amérique. En voici les dernières lignes :

« Comme sur des ailes, je revins dans la Mère-Patrie,
La joie de vivre dans le coeur et dans les yeux,
Car toutes choses me semblaient merveilleuses
La terre, l'océan, les cieux, et même
Les choses les plus ordinaires. »

Table des matières


(1) Les pèlerins du Mayflower furent parmi les fondateurs des colonies américaines, en 1620 (N. d. T.).

(2) « Les deux aînées : Elisabeth et Béatrice, sont déjà parties pour la Chine, écrit le professeur Courtenay H. Fenn, du « Presbyterian Board » ; Elisabeth pour y mourir héroïquement, aux côtés de son mari ; Béatrice, qui a épousé le professeur Théodore Stevenson, commence à travailler avec lui dans notre oeuvre au sud de la Chine ; Hélène est sur le point de partir avec son mari, le révérend George Gordon Mahy Jr., après quelques années d'activité à Witherspoon College (Kentucky) ; enfin, Francis actuellement à Princeton, et Kenneth à Davidson Collège, se préparent aussi pour la Mission. Ayant eu l'occasion de visiter souvent le foyer Scott en Chine, je suis heureux de pouvoir dire la beauté des relations familiales, et l'excellente éducation que les enfants y reçurent. »

 

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