Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
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TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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LA VIE DE JOHN ET DE BETTY STAM





CHAPITRE V

Une Découverte

Betty Scott était depuis un an déjà à l'Institut Moody, quand John Stam y entra lui-même. Sa haute stature attirait naturellement l'attention. De son côté, il remarqua la jeune étudiante au maintien modeste, et il se sentit étrangement attiré vers elle. Comment découvrons-nous, au printemps, les violettes dans les grands bois ?

Cette amitié naissante se développa rapidement, à la faveur des réunions de la « China Inland Mission ». Celles-ci se tenaient chez M. et Mme Isaac Page, anciens missionnaires eux-mêmes, et agents de cette mission pour le Centre-Ouest des Etats-Unis. Tous deux, fervents propagateurs de la cause missionnaire, avaient bien des choses. à apprendre aux jeunes étudiants. Betty suivait très régulièrement ces réunions, car, à ce moment, l'appel pour la Chine s'était précisé en son coeur. John Stam y assistait aussi. Parfois, après la réunion proprement dite, on offrait le thé ou autres rafraîchissements, et M. Page parlait de l'un ou l'autre de ses livres préférés. Il aimait faire la lecture des Lettres de Rutherford que John Stam connaissait déjà. Jamais, dit M. Page, je n'oublierai le regard de Betty Scott tandis que je répétais les vers magnifiques intitulés : « Immanuel's Land ».

Les jeunes gens se rencontraient encore dans les cours à l'Institut même ; mais leur façon d'être était si naturelle que personne ne devina les sentiments qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre. D'ailleurs, en plus du travail que John assurait en dehors des cours, il avait accepté la charge d'une petite église de village, située à quelque deux cent quatre-vingt-dix kilomètres de Chicago, et momentanément sans pasteur. Il était donc très occupé. C'était toute une affaire que de se rendre à Elida deux fois par mois. Mais ce travail était éminemment utile, comme le montre ce témoignage :

« Nous nous souviendrons toujours de son premier service et du bien que nous a fait son fidèle message. Sa manière d'être, aimable et courtoise, son zèle, son enthousiasme, ses sermons pratiques firent immédiatement notre conquête. Il avait un long voyage à faire pour arriver jusqu'à notre petite ville dans l'État de l'Ohio ; et son traitement n'était pas brillant. Mais son intérêt et son affection surmontèrent les difficultés, et il fut notre pasteur aussi longtemps qu'il resta à Chicago, jusqu'au moment où il reçut son diplôme de fin d'études. »

Cette église était un petit édifice construit au milieu de la campagne ; la paroisse se composait de familles de cultivateurs. Ceux-ci recevaient le jeune pasteur aussi bien qu'ils le pouvaient. Pour John, c'était un bonheur que de quitter la ville, même en hiver, et ses paroissiens se souviennent de la joie qu'il avait à contempler le ciel et les étoiles qu'il ne voyait, en temps ordinaire, qu'à travers l'atmosphère brumeuse de la grande ville. Son activité pastorale avait ses difficultés et ses encouragements ; mais il l'avait entreprise en se disant qu'il verrait par là, s'il était capable de faire quelque chose pour le Seigneur en Chine. Les lettres qu'il écrivit à cette époque prouvent qu'il ressentait vivement sa propre insuffisance ; mais elles montrent aussi que ce travail pastoral développa sa confiance en Dieu.

« Pourquoi ne produirions-nous pas notre fruit en sa saison ? (écrit-il à son frère Jacob) ; et pourquoi n'en irait-il pas avec nous comme avec l'homme du psaume premier : « tout ce qu'il fait prospérera ! » Est-ce trop attendre de Dieu qu'il fasse plus que nous ne pouvons formuler ou penser ? Pouvons-nous mettre des limites à l'omnipotence, ou épuiser l'Amour infini ? Seigneur, augmente notre foi ! »

Les membres de la petite église discernèrent-ils tout le travail intérieur qui se faisait en leur pasteur, alors que celui-ci s'occupait de nourrir le troupeau ? Il est certain en tout cas qu'ils apprécièrent leur conducteur spirituel au delà de ce que celui-ci supposait.

« Il a fait nos services pendant seize mois, écrit un autre membre d'Eglise. Son grand sérieux fit impression sur nous. Il ne perdait pas de temps. En le voyant agir nous nous rappelions ce que disait Jonathan Edwards : « J'ai résolu, pendant que je vivrai, de vivre de toutes mes forces. »

« En chaire, Mr. Stam avait toujours une tenue très digne. Sa prédication ne nous a jamais désappointés. Jamais il ne se relâcha ; il se préparait avec prière. Ses sermons étaient scripturaires, concis, ils ne tombaient jamais dans la banalité, et élevaient l'âme vers Dieu. Sa règle de conduite était de visiter ceux qui ne venaient pas au service. Ceci l'amenait souvent à faire de très longues courses pour voir quelque membre de la paroisse, ou des catholiques, ou même des incrédules. »

Citons encore ce témoignage :

« Parmi les jeunes hommes que j'ai connus, John était l'un des plus charmants. Il aimait sa Bible, et aimait à parler de Jésus. Il aimait à se rendre à la campagne pour contempler dans la nature l'oeuvre merveilleuse des mains du Créateur. Il aimait les enfants, à qui il enseignait les histoires de la Bible et des choeurs. Il aimait à chanter les louanges de Dieu. »

Ces chants firent une grande impression à Elida. Non seulement John avait une belle voix de ténor, mais il amenait parfois d'autres étudiants à l'occasion de services spéciaux. Une ou deux fois ses compagnons et lui formèrent un quatuor et on les avait surnommés : « Les Quatre Heureux ! »

« Heureux, certes ils l'étaient ; et ils chantaient toujours, même en marchant, écrit l'une des personnes qui demeurait près du temple et qui, avec d'autres, les recevait. Leurs exhortations et leurs chants nous disaient si clairement qu'ils connaissaient la puissance de l'Évangile de Christ.

« John était plus qu'un pasteur pour nous. Ce n'était pas seulement l'homme qui enseigne et qui prêche, mais l'ami le plus intime et le plus cher. Il visita presque tous nos foyers, sinon tous. Il comprenait la plaisanterie, et ne dédaignait pas d'en user lui-même. On le voyait toujours joyeux, où qu'il se trouvât, surtout dans la compagnie des jeunes et des enfants. Et eux aussi l'aimaient. Je me souviens encore de sa visite pour voir nos deux petites-filles, alors âgées de trois mois ; après s'être penché quelque temps sur les berceaux d'osier où elles reposaient, il dit : « Quelles toutes petites choses ! Et l'on ne peut deviner ce que leur réserve la vie ! »

« Très affectueux, il comprenait les autres. Et surtout, il rendit vivante, pour nous, la Parole de Dieu. Chaque dimanche, avant le service, nous disions, de mémoire, des passages de l'Écriture pendant un quart d'heure. L'un des versets qu'il préférait était celui-ci : « Tu gardes dans une paix parfaite celui dont le coeur se confie en toi. » Et cet autre : « Le Seigneur est mon aide ; je ne craindrai point ce que l'homme pourrait me faire. »

« Il aimait à s'arrêter sur le thème de la Fidélité : la fidélité dans la vie du chrétien, et la fidélité de Dieu envers ses enfants. De quelle voix il chantait : « Grande est sa fidélité ! » Rien que de le connaître, de l'entendre chanter les louanges de Dieu, et d'être près de lui, était un grand privilège. Il vivait les promesses divines quotidiennement, comme nous étions fiers de l'avoir pour ami ! »

Enfin, on se souvient aussi à Elida de l'accent que mettait le jeune pasteur sur les soins que Dieu prend de son enfant. « Mon Dieu subviendra à tous vos besoins selon les richesses de sa gloire, en Jésus-Christ. » Il en faisait lui-même une expérience constante. Nous en avons la preuve dans une lettre que John Stam écrivit à son père, au sujet de la « Star of Hope Mission ». Celle-ci traversait un moment difficile. En janvier 1931, le jeune homme se décida à écrire, comme suit, après quelque temps d'hésitation :

« Je ne vous dirais point ce qui va suivre, si la Mission n'était pas dans une situation qui vous préoccupe et, d'autre part, je veux louer Dieu pour la manière dont il m'a conduit au cours de l'année écoulée. Il y a à peu près douze mois, maintenant, que j'ai épuisé la somme d'argent que je possédais quand je vins à Chicago. Je dis alors à Dieu que si je devais partir pour la Chine, j'avais besoin de faire la preuve, ici, dans mon pays, qu'il entend la prière. Et le Seigneur s'est révélé à moi de façon merveilleuse comme JÉHOVA-JIRÉ (Genèse 22 : 14). Peut-être, quelque jour, avant de partir pour la Chine, aurai-je l'occasion de vous dire quelques-unes de mes expériences. Si je ne savais pas auparavant que Dieu agit, aujourd'hui encore, comme autrefois, maintenant je le sais. Me permettez-vous de vous dire quelques-unes des leçons que j'ai apprises ?

« Premièrement : C'est que tout est pure grâce. Dieu ne nous donne pas ce dont nous avons besoin en récompense de notre fidélité. Nous sommes des serviteurs inutiles, même lorsque nous sommes fidèles.

« Deuxièmement : Il est inutile de s'agenouiller et de prier si nous n'avons pas sondé les Écritures, et si nous n'avons pas laissé les Écritures sonder notre coeur jusqu'en ses pensées secrètes concernant le prochain, et relativement à nos mobiles et à nos désirs (Psaume 139 : 23-24). Une fois, je dus attendre pendant trois jours un secours dont j'avais le plus urgent besoin, à cause de cette leçon qu'il me fallait apprendre.

« Troisièmement : Ce n'est pas sur notre foi qu'il faut compter, mais sur la fidélité de Dieu. Notre foi n'est que la main tendue pour recevoir ce que dispense sa fidélité.

« Quatrièmement : Si la réponse ne vient pas, il peut y avoir quelque chose en moi qui provoque ce délai, et entrave LA FIDÉLITÉ DE DIEU. À cause de SA FIDÉLITÉ MÊME, il ne peut encourager une fausse attitude ou quelque tort que ce soit en ses serviteurs, en exauçant leurs prières.

« Cinquièmement : La foi doit être basée de façon intelligente sur la volonté révélée de Dieu. Je peux prier avec assurance, non pas parce que je suis pleinement convaincu de la nécessité du secours, mais parce que je sais que la chose que je demande est selon sa volonté.

« Sixièmement : Je n'ai pas à attendre du Seigneur qu'il me réponde de la manière que je crois être la meilleure. Les moyens, la manière, toutes choses doivent être laissées à Dieu. Nous nous attendons naturellement à ceux qui nous ont déjà aidés ou qui pourraient nous aider, oubliant que la source et le secours sont en Dieu ; oubliant qu'il peut se servir de n'importe qui, en n'importe quel endroit, avec autant de facilité et de liberté.

« Combien je bénis le Seigneur pour toutes ses bontés pendant l'année écoulée ! Et c'est parce que je marchais uniquement par la foi qu'il a pu, ainsi, me combler. Toutes les facilités que donne un compte en banque bien pourvu n'auraient pu remplacer ce que j'ai trouvé en Lui. Par exemple, comment aurais-je pu apprendre à me confier en Dieu si tout avait été facile ? Comment aurait-il pu m'arrêter dans telle ou telle direction si je n'avais pas dépendu absolument de Lui ? Naturellement, il sait ce dont nous avons besoin. Et nous pouvons jouir d'une paix absolue et d'un complet repos sans avoir rien d'autre que ses promesses... La Bible est devenue pour moi un livre nouveau au cours des mois passés.

« La promesse contenue dans Matthieu 6 : 33 a été pour moi une source de bénédictions : « Recherchez premièrement le royaume de Dieu et sa justice, et toutes ces choses vous seront données par-dessus. » C'est là un contrat entre deux parties : Dieu et l'homme. Notre situation serait vraiment misérable si nos ressources dépendaient uniquement de ce que nous discernons ou des personnes qui ont pris l'habitude de nous envoyer quelque chose ! Mais, le Dieu Vivant ! Pourrait-il oublier son Oeuvre ? Il ne s'agit pas de notre travail, mais du sien. Et il s'y intéresse mille fois plus que nous-mêmes. Tant que nous demeurons dans la ligne de conduite qu'il veut, il ne peut nous oublier. Maman pourrait-elle oublier ses garçons ? Faites tout ce que vous voudrez, l'un ou l'autre de vous, vous ne pouvez pas nous oublier...

« Bien cher papa, quelle chose merveilleuse que Dieu juge utile de nous mettre à l'épreuve. Les ouvriers ne travaillent que sur des matériaux dont ils pensent pouvoir faire quelque chose. Dieu achèvera l'oeuvre qu'il a commencée en nous. Alléluia ! »

À l'un de ses frères, John avait écrit quelques jours auparavant :

« Qu'on prenne tout ce que j'ai, mais qu'on ne m'ôte pas la douceur de marcher avec le Roi de Gloire et de lui parler. Il est bon, parfois, de laisser notre pensée s'arrêter sur la grandeur de notre Dieu, et sur la merveilleuse bonté dont nous sommes les objets ! De quelle façon extraordinaire il nous a conduits ! Que de marques de sa Providence sur notre sentier ! Et les bénédictions du passé sont un gage certain pour l'avenir : « Mon âme, bénis l'Éternel. »

Cependant de nouvelles difficultés surgissaient, de nouvelles occasions de mettre les promesses de Dieu à l'épreuve. Ainsi, pour le jeune étudiant, l'appel pour la Chine se faisait toujours plus pressant.

« Chaque mois, un million de Chinois meurent, auxquels Christ n'a jamais été annoncé, écrit-il à son père. Dieu peut nous employer lorsque nous sommes vides de nous-mêmes, et comme des vaisseaux brisés en sa main. Notre coeur et notre esprit ont infiniment plus besoin de préparation que notre intelligence. Priez pour moi afin que j'aie cette préparation-là. »

Et, dans un autre domaine, il essayait aussi de discerner la volonté de Dieu. Un grand amour était survenu dans sa vie. Jamais encore il n'avait éprouvé ce sentiment pour aucune des jeunes filles qu'il avait rencontrées sur sa route. Jusque-là son coeur était resté tout à fait libre. D'ailleurs, il pensait à partir seul pour la Chine, et voulait s'adonner à un travail d'évangéliste-pionnier pour une période de cinq ans. La « China Inland Mission » l'attirait, et il pensait à lui offrir ses services pour les tribus des montagnes de l'Ouest, ou bien pour travailler parmi les Musulmans du Turkestan Chinois. Mais maintenant, les choses se présentaient à lui sous un autre jour. Que signifiait ce grand amour qui embrasait son coeur ? Dieu voulait-il couronner ainsi tous ses autres dons ?

Betty Scott, qui s'était aperçue des sentiments du jeune homme à son endroit, n'avait pas caché qu'ils ne lui étaient pas indifférents. Quelque temps auparavant, à dix-huit ans, elle avait écrit une poésie intitulée : Mon Idéal, où elle décrivait ce que devait être le héros de ses rêves. Il est frappant de constater que John Stam répond à la description qu'elle fait de son idéal. Mais il y avait en lui bien plus qu'elle n'avait ambitionné autrefois. D'ailleurs, chez elle aussi, une oeuvre en profondeur s'était accomplie. Son idéal était devenu surtout spirituel communion d'esprit et de coeur au service de Dieu toutes choses qu'elle rencontrait dans l'amitié qui s'offrait à elle.

Cependant, que d'obscurités sur la route qui s'ouvrait devant les deux jeunes gens ! Betty achevait ses études, et elle allait bientôt quitter l'Institut biblique. Elle avait déjà offert ses services à la « China Inland Mission ». Si on les acceptait, elle aurait à rejoindre un poste dans les quelques mois qui suivraient. John Stam, lui, devait rester encore un an à l'Institut. Ensuite, serait-il ou non accepté pour la Mission de Chine ? Avant d'y entrer, il devait subir un examen médical ; puis, il faudrait qu'il fût agréé par le Directeur et le Comité de la dite Mission. Tout ceci laissait planer quelque incertitude sur l'avenir. Comment songer à des fiançailles quand il n'avait même pas la certitude de pouvoir rejoindre la jeune fille en Chine ? Et s'il partait aussi, il pouvait être appelé à faire cinq ans de service comme évangéliste-pionnier. Était-il juste, dans ces conditions, de penser à des fiançailles ? et de demander à la jeune fille un engagement sans terme bien précis ?

S'il eût mieux connu Betty Scott et ses qualités de coeur, il n'eût point hésité à le faire. En tout cas, il ne faisait point de doute pour l'un ni pour l'autre que Dieu avait ouvert le chemin devant la jeune fille. Effectivement, la « China Inland Mission » avait accepté ses services. Elle allait donc partir. Et pour lui, la route s'ouvrirait-elle aussi ? C'était l'inconnu. Elle ne pouvait reculer son départ. Sur ce point, ils étaient d'accord. Tous deux avaient pu constater en d'autres vies les résultats de tristesse et d'appauvrissement spirituel survenus du fait que la première place n'avait pas été donnée au Royaume de Dieu, du fait que l'idéal spirituel avait été rabaissé, et que « la vision céleste » avait été négligée.

Ayant remis toutes choses à Dieu, la jeune fille acheva ses préparatifs de départ ; elle devait s'embarquer à l'automne de 1931. Traversant les États-Unis, elle eut la joie de pouvoir s'arrêter un jour à Chicago. C'était un lundi. En compagnie de John Stam, elle se rendit à la réunion de prière chez M. et Mme Page. La journée était merveilleusement belle, et ils l'avaient passée tous deux au bord du lac, en conversation et en prière. Ils étaient à la veille d'une séparation qui pouvait durer des années, sans être fiancés ! Ce sacrifice leur coûtait beaucoup. Mais leurs deux coeurs avaient décidé qu'en toutes choses, Dieu et sa volonté auraient la première place. Leur loyauté envers le Seigneur devait rester entière.

« Tous deux vinrent à la réunion de prière, écrivit plus tard Mr. Page. Celle-ci terminée, ils me diront qu'ils aimeraient avoir un instant de conversation avec moi. De façon charmante, John essaya de me dire ce qu'il ressentait pour Betty. Il supposait que nous ne nous étions aperçus de rien ! Puis, parlant en son nom et en celui de la jeune fille, il dit que leur projet d'union était devant Dieu, Dieu déciderait. Cependant, tous deux avaient le sentiment que c'était Lui qui les avait conduits l'un vers l'autre. »

Qu'il est sage de remettre ainsi nos plus chers intérêts entre les mains de Dieu ! Et à son père, John écrivait à ce sujet :

« Betty sait que, malgré mon amour, je ne puis lui demander de me donner sa parole pour des fiançailles qui s'étendront sur plusieurs années peut-être. Mais nous pouvons entretenir des sentiments d'affection, sous cette réserve que l'oeuvre de Dieu aura toujours la première place.

« La «China Inland Mission» demande des hommes seuls, pour un travail itinérant, en des régions où il est presque impossible d'emmener une femme, au moins tant que l'oeuvre n'y est pas commencée... Il y a quelque temps déjà, j'ai promis au Seigneur que si l'on m'acceptait pour ce mouvement en avant, je partirais avec joie.

« Et maintenant, je ne puis revenir en arrière sans raisons suffisantes, uniquement pour des considérations personnelles. Si, après une ou deux années de labeur, nous trouvons que, du fait de notre mariage, l'oeuvre, loin de souffrir, en recevrait avantage, il ne serait pas nécessaire d'attendre plus longtemps.

« En me lisant, vous et maman, vous penserez peut-être que je parle aussi froidement de ce projet que je le pourrais faire à propos d'un wagon de bois. Et cependant, nos coeurs sont très profondément touchés. Elle et moi, nous avons beaucoup prié à ce sujet, et j'ai la certitude que si le sacrifice résolu est inutile, Dieu nous le montrera, et ne permettra pas que nous passions à côté de ses bénédictions sans nous les approprier. Nos coeurs veulent d'abord ce qu'il veut... C'est bien ici la chose essentielle, n'est-ce pas ? Nos désirs personnels viennent ensuite. Les progrès de son oeuvre en pays païen, voici ce que nous devons rechercher d'abord. Il y a des circonstances qui obligent à s'arrêter et à regarder la réalité en face. »

Lorsque cette lettre arriva à Paterson peu de temps avant le départ de Betty Scott pour la Chine, M. Stam, après l'avoir lue (et sentant quel renoncement à soi-même impliquait la décision des jeunes gens), ne put retenir cette exclamation : « Ces enfants vont certainement être les objets des meilleures bénédictions de Dieu ! »
Et il ajouta : « Quand Dieu a la seconde place, on reçoit des grâces de second ordre ; mais quand Dieu a la première place, il donne ce qu'il a de meilleur. »


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