Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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LA VIE DE JOHN ET DE BETTY STAM





CHAPITRE IV

Une Joyeuse Surprise

Huit mois après le départ de Betty Scott, John Stam avait, à son tour, achevé ses études. Ces mois avaient semblé bien longs aux deux jeunes gens ; rien n'est plus pénible que l'incertitude.

De plus en plus, le fardeau du monde païen pesait lourdement sur le coeur du jeune étudiant. Choisi par ses camarades pour prononcer le discours final de l'année scolaire, il s'y prépara avec grand soin et avec prière. La devise de la classe était celle-ci : « Portant la précieuse semence. » Paroles qu'il rapprocha de celles du Seigneur Jésus lui-même : « Le champ, c'est le monde. » Ce discours, avec son invitation à une foi vivante, fit une impression profonde et durable sur les auditeurs. Nous en donnons ci-après quelques extraits :

« Aujourd'hui, les hommes politiques considèrent les affaires du point de vue international. Le commerce embrasse les continents et y cherche de nouveaux débouchés. Par son journal, le lecteur prend contact avec le monde entier. Et cependant, le peuple chrétien ne réalise pas encore tout à fait que l'Évangile doit être prêché en témoignage à toutes les nations... Les populations païennes s'accroissent rapidement, nous ne les atteignons pas ; nos Missions ne se développent pas en proportion de cet accroissement.

« Non seulement nous devons prendre en considération le fait de cet accroissement rapide des populations païennes, mais aussi celui de l'avance d'une civilisation qui ébranle l'idolâtrie et la superstition. L'heure est venue d'atteindre ces peuplades dont les anciennes croyances s'effondrent, avant que vienne déferler le Communisme athée qui élèvera des barrières autrement difficiles à renverser ; avant que cette génération d'hommes retourne à la poussière.

« Notre propre civilisation n'est-elle pas aussi comme un défi jeté aux ouvriers du Seigneur ? Ce pays, autrefois si puissant dans son témoignage chrétien, devient chaque jour plus athée. Nos systèmes d'éducation nationale semblent conçus pour miner la Foi. L'ancien idéal de morale est chaque jour battu en brèche, et les grandes et saintes vérités, autrefois si chères et tenues pour sacrées, sont des sujets de plaisanteries qui alimentent l'humour des journaux... »

Après quelques mots sur la condition des églises, et le manque de joie et de puissance dans le témoignage chrétien, le jeune homme continua en disant :

« Nous avons commis la faute de nous conduire comme le ferait une garnison assiégée dans une forteresse indéfendable, et non comme les soldats d'un Christ toujours conquérant. »

Puis ce fut un rapide exposé de la crise mondiale : chômage, banqueroutes financières, etc., et les dures répercussions sur les diverses branches de l'activité chrétienne. Ensuite, l'oeuvre missionnaire en Amérique et à l'étranger fut examinée sous la vive lumière de la foi. Et le jeune orateur poursuivit ainsi son discours :

« Allons-nous sonner la retraite ? Nous détournerons-nous de notre haute vocation en Christ-Jésus ? Ou bien avancerons-nous sur l'ordre de Dieu, en face de l'impossible ? Souvenons-nous que le Christ, en nous donnant l'ordre d'aller par toute la terre, n'a pas ajouté d'amendement limitant l'évangélisation aux ressources financières ; il n'a pas dit qu'il n'y aurait pas de difficultés et que l'abnégation ne serait pas nécessaire ; bien au contraire : le Seigneur nous annonce des tribulations et des persécutions, mais aussi la victoire par Lui...

« Amis, l'oeuvre et ses difficultés sont assez grandes pour remplir nos coeurs d'effroi, si nous regardons à nous-mêmes et à notre faiblesse. Mais l'autorité, dont le Maître revêt ceux qu'Il envoie, doit remplir nos coeurs de joie et d'espérance en la victoire. Il connaît notre faiblesse et notre pauvreté. Il sait que le chemin est pierreux. Aussi, l'ordre de marche implique-t-il qu'il pourvoira à nos besoins. Il est naturel de vouloir être assuré du nécessaire. Qui se soucie d'aller de l'avant en quelque entreprise que ce soit, laïque ou religieuse, sans avoir une certaine assurance que l'affaire ne sera pas arrêtée faute d'argent ? Or, les revenus disparaissent, les hommes ne trouvent plus à s'occuper, les comptes en banque s'évanouissent. Ouvriers du Seigneur, voulons-nous avoir la certitude que nous ne manquerons de rien ? Alors, ne mettons pas notre confiance dans les hommes, ni dans aucune méthode de collecte qui déshonore Dieu. Ces choses ne peuvent nous donner l'assurance dont nous avons besoin. Celle-ci, nous la trouvons dans l'Autorité suprême qui nous déclare que nous sommes « héritiers de la promesse par la foi, afin que la promesse soit assurée » (Rom. 4 : 16). Aujourd'hui, la seule chose sur laquelle nous puissions compter, c'est la fidélité de Dieu. Et nous n'avons pas à redouter les résultats de cette absolue confiance en Lui. Nous saisissons les promesses par la foi...

« Notre chemin est clair : ne rien retrancher de l'oeuvre qui est vraiment selon sa volonté et pour sa gloire. Nous n'oserions pas retourner en arrière parce que le sentier paraît obscur. Nous devons avancer, même si cela semble, à première vue, impossible, même si nous ne discernons que le pas suivant... Peut-être devrons-nous boire les eaux amères de Mara, mais la présence de notre Chef peut adoucir les eaux les plus amères. Nous arriverons, peut-être, au bout de nos ressources, mais Il peut toujours nous donner « notre pain quotidien ». Et quoi ? Même si nous étions appelés à mourir de faim, comme Allen Gardiner, comme lui nous ferions l'expérience que les heures de souffrance deviennent radieuses du fait de la sainte Présence du Seigneur, et nous n'aurions que louanges à exprimer pour les grâces et la miséricorde dont nous sommes les objets.

« Cet âge désaxé a besoin de reconnaître que « le fondement posé par Dieu est inébranlable. Combien d'êtres humains, se trouvent dépouillés des choses auxquelles ils avaient attaché leur coeur ! À nous de leur montrer les richesses incorruptibles, que ni banqueroute ni conditions économiques ne peuvent atteindre. À nous de montrer que le salut qui est en Jésus-Christ, et une communion personnelle avec Lui, sont une source de joie indicible et glorieuse que ne peuvent affecter les circonstances extérieures...

« Nos coeurs ne seraient-ils pas émus à la pensée que nous ne parlons pas en notre propre force ? Songez à cela : Dieu Lui-même. notre Capitaine, est avec nous. L'Éternel des Armées est là, en tout endroit où se livre le combat, pour encourager son enfant et combattre avec lui. Avec un chef semblable, qui, jamais, n'a perdu une bataille, jamais n'a abandonné un soldat dans la détresse, jamais n'a refusé le secours nécessaire, quelqu'un hésiterait-il à aller de l'avant,
« PORTANT LA PRÉCIEUSE SEMENCE » ?

Souvenons-nous que ce discours n'est pas celui d'un vétéran, mais celui d'un tout jeune homme poussé par l'amour de Christ, celui d'un chrétien prêt à sceller son témoignage de son sang. Comme nos coeurs devraient être enflammés par l'appel des jeunes chefs que Dieu nous donne en ce pays et en d'autres contrées ; jeunes héros qui sont l'espoir et la gloire d'un âge qui s'avance rapidement vers son terme !

Plusieurs des amis de classe de John Stam partirent aussi pour la Mission en Chine ; et leurs souvenirs montrent ce que furent la vie et l'influence du jeune homme durant ses années à l'Institut.

L'un d'eux, qui le connaissait particulièrement bien, écrit de lui :

« Il était un prince parmi les hommes. Combien nous l'admirions ! Et je l'aime, comme j'ai aimé peu d'autres personnes.
« Il avait la passion des âmes. Son travail était exemplaire en ceci qu'il le faisait de tout coeur... Ce n'était pas un ascète. Il pouvait être gai en voyage, ou à l'occasion d'un pique-nique. S'il y eut jamais un camarade parfait, ce fut lui.

« Je revois toujours en pensée l'expression joyeuse de sa figure, sa manière cordiale, je me souviens de sa chaude poignée de main, de ses actions de grâces et de son amour sincère, profond, pour le Seigneur, et pour ceux qui le servent.

« Lors de notre dernière rencontre, nous avons gravi ensemble Garret Mountain, qui domine Paterson, où nous sommes nés tous deux. Du sommet, on peut voir toute la ville, New-York, Newark et d'autres agglomérations plus rapprochées. Comme il gardait le silence, je supposais qu'il voulait graver en son esprit la perspective qui s'offrait à nos regards. Mais sa pensée voyageait fort au-delà : « Songe, Tom, me dit-il enfin, qu'il y a en Chine nombre de villes, au moins aussi grandes que celle-ci, et où l'Évangile n'a pas encore été annoncé ! »

Ce fut la cause des malheureux, encore sans Dieu, qui dénoua les liens où l'amour des siens voulait le retenir pour qu'il s'occupât de la « Star of Hope Mission ». Les adieux furent douloureux ; mais ils furent aussi l'occasion de bénédictions pour Paterson et pour d'autres localités où le jeune homme fut invité, et où il plaida la cause des Missions.

Après un stage de six semaines à Philadelphie, au foyer de la « China Inland Mission », John fut accepté, et son départ fut fixé au 1er juillet 1932. Il aurait pu se joindre à un groupe de voyageurs faisant une très agréable croisière aux Îles Bermudes et autres lieux intéressants ; mais il déclina l'invitation, craignant que la chose ne fût pas comprise, alors que bien des missionnaires avaient à endurer de sérieuses privations. Il traversa donc l'Amérique par chemin de fer, et arrêta son passage en troisième classe sur le navire Empress of Japan, où il se trouva en compagnie de cinq autres jeunes gens et de deux vétérans qui retournaient dans leur champ d'activité.

Ensemble, ils formaient un groupe joyeux et très uni, malgré les quolibets et les sentiments peu amicaux manifestés par quelques passagers à leur endroit. Ils visitèrent Honolulu (Îles Sandwich) et le Japon, en cours de route. Ceux qui se moquaient des missionnaires durent reconnaître cependant que ceux-ci avaient trouvé le secret du bonheur.

Après une journée passée à terre, à Yokohama, John écrit :

« Il est vraiment étrange le revirement produit chez ces jeunes gens qui se moquaient si impitoyablement des missionnaires. Ils sont allés à terre à Yokohama, et, de retour, ils viennent à nous l'un après l'autre, dire leur dégoût d'eux-mêmes, leur effroi de se sentir entraînés aux abîmes et de s'être à nouveau livrés au vice. Plus étonnant encore ! L'un d'eux ajouta : « Vous autres, missionnaires, vous paraissez vous dominer si parfaitement, vous semblez si libres. »

« Certes, libres, nous le sommes ! Libres, non pour nous livrer au péché [eux-mêmes avouaient qu'ils n'en tiraient aucune jouissance], mais libres, affranchis du péché et du remords qu'il entraîne à sa suite, et capables d'apprécier les honnêtes jouissances, libres et heureux ! »

Cependant, pour l'un des jeunes missionnaires, en tout cas, il y eut, durant ce voyage, des heures difficiles et des ombres malaisément supportées. Effectivement, aussitôt que sa demande pour la Chine avait été agréée, John Stam avait écrit à Betty Scott pour la demander en mariage. La réponse qu'il espérait avant de quitter les États-Unis ne lui était point parvenue. Le courrier de Chine ne lui avait même pas apporté une ligne affectueuse ! Certain comme il l'était de son amour pour elle, John Stam avait-il trop compté sur l'amour qu'elle lui portait ? Cette question se posait constamment à lui, et en amenait une autre : « Voulait-il par-dessus tout que s'accomplît en cette affaire la volonté de Dieu ? Était-il prêt à voir Betty disparaître de sa vie ?... »

Que se passait-il pour la jeune fille ? Désignée pour la ville de Fowyang (Anwhei), elle n'avait pu s'y rendre à cause des bandes communistes qui parcouraient cette partie de la province. Elle avait été rapidement prête à cause de sa connaissance antérieure de la langue chinoise ; aussi, l'incertitude au sujet du moment de son départ lui paraissait pénible. Se savoir nécessaire pour l'oeuvre parmi les femmes, et ne pouvoir rejoindre son poste !

Mais le plus ancien missionnaire de cette région, M. H.-S. Ferguson, avait été pris par les Communistes et emmené captif dans la région des montagnes, et l'on était sans nouvelles de lui. Toutes les femmes missionnaires avaient dû quitter le district. Qu'advenait-il des chrétiens chinois en leur absence ?

À la fin de cette même année 1932, le professeur et Mme Scott devaient rentrer en Chine après un temps de congé en Amérique, et ils avaient demandé que leur fille fût autorisée à venir les rencontrer à Shanghaï. Elle y alla. Mais l'arrivée des parents fut retardée ; et, très désappointée, elle retourna à son poste missionnaire provisoire. Enfin, quand ils arrivèrent, Betty était souffrante. Un docteur consulté conseilla de suivre un traitement pour les amygdales, traitement qui dura plusieurs semaines. C'est ainsi que la jeune fille était encore à Shanghaï quand l'Empress of Japan y arriva à son tour.

Inutile de dépeindre la joie de John Stam lorsqu'il apprit que Betty Scott était dans la ville ; inutile d'essayer de dire ce que fut leur rencontre. Leur bonheur dépassait ce que les mots peuvent formuler. Maintenant.. plus rien ne s'opposait à leurs fiançailles. Celles-ci eurent donc lieu ; et à la Maison des Missions de Shanghaï, tous prirent part à leur joie.

Une semaine plus tard, la jeune fille, en compagnie d'autres missionnaires, remontait le Yangtsé pour rejoindre enfin le poste de Fowyang qui lui avait été assigné. C'est à propos de cette extraordinaire rencontre que John Stam écrivit chez lui :

« Je ne puis m'empêcher de continuer à louer le Seigneur qui a conduit Betty à Shanghaï, et l'y a fait demeurer jusqu'à ce que j'arrive L'un des jeunes Australiens m'a demandé comment nous avions « manoeuvré » pour arriver à nos fins ? Quelle bénédiction de penser que rien ne vient de nous, et que cette rencontre inespérée, Dieu l'a permise et amenée Lui-même !

« Tous, à la Maison des Missions, se sont montrés extrêmement bons et sympathiques. Quelque doute aurait pu les effleurer au sujet de ce jeune homme qui, à peine débarqué, songeait à se fiancer ! Quelques-uns ont relevé la coïncidence du séjour prolongé de Betty au moment où j'arrivais moi-même. Mr. Lewis a suggéré que je ferais bien de payer la note du docteur qui soignait Miss Scott, puisque ce traitement tournait à mon avantage. Mr. Gibb, le directeur, m'a dit qu'il ne voyait pas pourquoi le mariage ne pourrait avoir lieu une fois l'année révolue. Voulez-vous prier avec nous à ce sujet pour que ce soit bien la volonté du Seigneur qui se fasse ? »

Puis, ajoutant à cette lettre quelques lignes pour un ami, John Stam écrit :

« Mon cher Tom, je suis presque effrayé à la pensée de toutes les bénédictions auprès desquelles j'aurais passé, sans en être enrichi, si je n'étais pas venu en Chine. Depuis que je suis parti pour la Maison des Missions à Philadelphie, mon chemin n'a été que bénédictions sur bénédictions. Même pendant mon voyage sur mer, alors que je souffrais de l'incertitude où me jetait l'absence totale de nouvelles, le Seigneur m'a béni spirituellement...

« Les mois passés ont été pour moi la magnifique illustration de la promesse : « Recherchez premièrement le royaume des cieux et sa justice, et toutes choses vous seront données par-dessus. » Même si nos efforts sont maladroits, Il accorde magnifiquement, et sans mesures, « toutes choses ».


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