Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



LE SALUT DE DIEU
FEUILLE CONSACRÉE À L'ÉVANGÉLISATION


VOL. III
TROISIÈME ANNÉE 1876

LE PROCHAIN

Je fus appelé, il y a quelque temps, à visiter une jeune fille atteinte d'une maladie de poitrine déjà avancée. Sa mère, femme pieuse et aimant le Seigneur Jésus, ne cessait de demander à Dieu la conversion de son enfant, et elle le faisait avec d'autant plus de sollicitude qu'à vues humaines, celle-ci n'avait plus que peu de jours à passer sur la terre.
Mais la jeune fille, malgré la gravité de son état, était restée jusqu'alors dans la plus complète indifférence à l'égard de toute chose sérieuse. Son insouciance pour ce qui concernait le sort éternel de son âme se peignait sur son visage quand on lui en parlait.
On aurait pu croire que vu sa grande faiblesse, elle ne jouissait guère de la vie, mais soit qu'elle s'efforçât de passer le temps le plus agréablement possible, soit qu'elle se fît illusion et se nourrît de vaines espérances d'avenir, elle ne s'occupait que des choses de cette terre et bannissait de son coeur la pensée de l'autre vie.
Telle était sa condition d'âme lorsque je vins la voir.

Après avoir échangé quelques paroles, je lui lus dans le chapitre X de l'Évangile de Luc, la parabole du compatissant Samaritain. Dieu ouvrit son coeur pour écouter attentivement les paroles bénies de Celui qui, descendu ici-bas pour nous faire connaître l'amour de Dieu et accomplir toute la volonté de son Père, avait enfin laissé sa propre vie pour expier nos péchés.
Laissant la parole de Dieu, vivante et opérante et plus pénétrante qu'aucune épée à deux tranchants, produire son effet sur l'âme de la jeune fille, je n'ajoutai aucun commentaire : « Et Jésus, répondant, dit : Un homme descendit de Jérusalem à Jéricho, et tomba entre les mains des voleurs, qui aussi l'ayant dépouillé et l'ayant couvert de blessures, s'en allèrent, le laissant à demi-mort. Or, par aventure, un sacrificateur descendait par ce chemin-là, et, le voyant, passa outre de l'autre côté ; et pareillement aussi un lévite, étant arrivé en cet endroit-là, s'en vint et le voyant, passa outre de l'autre côté ; mais un Samaritain, allant son chemin, vint à lui, et, le voyant, fut ému de compassion ; et s'approcha et banda ses plaies et y versa de l'huile et du vin ; et, l'ayant mis sur sa propre bête, il le mena dans l'hôtellerie et eut soin de lui... »

Plus j'avançais dans ma lecture, plus la malade paraissait prendre intérêt à ce qu'elle entendait, et son air habituel d'indifférence faisait place à une anxiété profonde. Je continuai : « Et le lendemain, s'en allant, il tira deux deniers et les donna à l'hôtelier, et lui dit : Prends soin de lui ; et ce que tu dépenseras de plus, moi, à mon retour, je te le rendrai. Lequel de ces trois te semble avoir été le prochain de celui qui était tombé entre les mains des voleurs ? »

À mesure que la grande bonté et les tendres soins du Samaritain pour le pauvre malheureux passaient devant la jeune fille, il semblait qu'un rayon de gloire resplendissant de la face du Seigneur Jésus illuminait son âme. Rassemblant ses forces, elle se souleva sur son lit et, appuyant sa tête sur sa main, elle me regarda fixement, ses grands yeux rayonnants de joie, et dit : « Est-ce là le Dieu de la Bible ? Est-ce là le Dieu de la Bible ? Jusqu'à présent je ne l'avais pas connu. »
La vivante et permanente parole de Dieu, cette semence incorruptible, avait pénétré dans cette âme et produit son fruit de vie. La chère enfant était née de nouveau et ce fut pour sa mère transportée de joie, comme si elle la recouvrait d'entre les morts.

Depuis ce moment la paix de la jeune fille coula sans interruption comme un fleuve. Ses progrès spirituels furent rapides, et, avec sa mère, elle put louer et bénir continuellement le Seigneur.
Elle ne recherchait plus les choses vaines de ce monde pour faire passer le temps ; elle ne repoussait plus la pensée de sa fin prochaine, car elle pouvait la contempler avec calme, sachant qu'elle s'en allait pour être avec le Seigneur qui l'avait rachetée.

De jour en jour ses forces défaillaient et le terme de ses souffrances approchait rapidement. Trois mois après la visite que je viens de raconter, elle s'endormit et son esprit s'envola vers Celui qui dans sa bonté suprême est descendu du ciel sur cette terre pour être notre « prochain. »

Oui, tu quittas, Seigneur, ta demeure éternelle,
Et voulus ici-bas être notre prochain ;
Tu t'inclinas vers nous, ô bon Samaritain !
Pour guérir de nos coeurs la blessure mortelle.

C'est peu pour ton amour : dans la maison du Père,
Pour toujours recueillis, Tu veux nous réunir.
Nous serons avec Toi ; nous verrons resplendir
Ta grâce et ta beauté dans la pure lumière.

0 Jésus, sois béni ! De notre âme ravie,
La ferme et sûre attente est l'instant bienheureux
Où par Toi revêtus de nos corps glorieux,
Nous nous envolerons au séjour de la vie.



SIMPLES ESSAIS SUR L'ÉVANGILE

V
LE CARACTÈRE ET LA MESURE DE L'AMOUR DE DIEU.

« Personne ne vit jamais Dieu ; le Fils unique qui est dans le sein du Père, lui l'a fait connaître » (Jean I, 18). « Le Fils unique, » c'est Jésus-Christ : c'est Lui qui nous révèle Dieu. Il le présente comme un DONATEUR, II nous dit que Dieu DONNE.

L'homme est par nature tellement légal qu'il a de la peine à saisir cela, principalement parce que le fait de DONNER gratuitement met de côté toute idée de mérite en celui qui reçoit. Or cela humilie le coeur naturel. On est bien lent à prendre devant Dieu la place d'un pécheur perdu qui ne mérite que la perdition ; mais une fois qu'on a pris cette place, quelle bonne nouvelle que celle qui nous apprend que Dieu donne la vie éternelle dans le Christ Jésus notre Seigneur ! Dieu ne désire pas la mort du pécheur, mais II veut le sauver par sa grâce en le justifiant en vertu de la rédemption que Christ a opérée.

Le coeur naturel trouve dans la loi quelque chose qui le flatte, dans ce sens qu'elle lui présente des commandements, et semble supposer chez lui une certaine puissance pour les observer. Il est trop aveugle pour voir que l'effet réel de la loi est de faire ressortir notre entière incapacité de plaire à Dieu.
La loi s'adresse à une créature déchue, et exige d'elle l'obéissance sous peine de mort, mais elle ne lui donne aucune force pour garder le commandement.
La grâce fait tout le contraire. Elle offre la vie sans aucune condition, à l'homme qui se reconnaît devant Dieu désobéissant et perdu ; puis cette vie nouvelle se manifeste par des fruits pour Dieu, produits par la puissance que le Saint-Esprit déploie dans l'homme régénéré.

Quel bonheur de connaître Dieu comme un Donateur qui fait part de sa grâce sans qu'elle soit motivée autrement que par son amour ! Il s'ensuit que, si Dieu donne ainsi, II donne d'une façon digne de Lui, de sorte que le don, dans sa mesure est aussi illimité que Dieu lui-même et, de toute manière, porte le cachet du DONATEUR. C'est là un fait fécond en bénédictions.
Notre désir ou le sentiment que nous pouvons avoir de notre vrai besoin n'est pas la mesure de la grâce de Dieu. Lorsque Dieu rencontre le pécheur sur le terrain de la grâce, II agit envers lui d'après sa propre nature.

Hélas ! ne faut-il pas convenir que notre nature est tellement contraire à celle de Dieu que l'on préfère souvent rester loin de Lui pour pouvoir suivre ses propres penchants dans les ténèbres dont Satan est le dominateur ? La fin de cette voie de péché, c'est la mort et le jugement qui va jeter dans les peines éternelles tant d'âmes qui ne veulent pas venir à Jésus pour avoir la vie.
Cher lecteur, ne voulez-vous pas laisser Dieu être pour vous un DONATEUR, afin de recevoir tout de sa part ?

Il y a deux grands dons de Dieu qui résument tous les autres ; c'est le don de son Fils, et celui du Saint-Esprit. Jésus parle du premier de ces dons dans le chapitre III de l'Évangile de Jean, dans le passage qui nous a occupés. Celui qui le reçoit a la vie éternelle. Il est écrit « Dieu nous a donné la vie éternelle et cette vie est dans son Fils : celui qui a le Fils a la vie, celui qui n'a pas le Fils de Dieu n'a pas la vie » (1 Jean IV, 11, 12).

Lorsque Jésus nous entretient de l'autre de ces dons dans les chapitres XIV et suivants de cet Évangile, II dit que le Saint-Esprit est donné seulement à des croyants et que le monde ne peut pas le recevoir ; voici ses paroles : « Je prierai le Père, et il vous DONNERA un autre consolateur pour être avec vous éternellement, l'Esprit de vérité, que le monde ne peut pas recevoir, parce qu'il ne le voit pas et ne le connaît pas » (Jean XIV, 16, 17). L'apôtre Pierre dit que Dieu a donné le Saint-Esprit « à ceux qui Lui obéissent » (Actes V, 32) ; et l'apôtre Paul dit : « Parce que vous êtes Fils, Dieu a envoyé l'Esprit de son Fils dans vos coeurs criant : Abba, Père » (Galates IV, 6). Il est donc évident qu'il faut être enfant de Dieu pour recevoir le Saint-Esprit ; mais pour devenir enfant de Dieu, il faut recevoir Christ, ainsi qu'il est écrit : « II vint chez soi et les siens ne l'ont pas reçu ; mais à tous ceux qui l'ont reçu, il leur a donné le droit d'être enfants de Dieu, savoir à ceux qui croient en son nom » (Jean I, 11, 12).
0 vous qui faites encore partie du « monde, » considérez l'excellence du DON par lequel Dieu a fait preuve de son amour pour le monde ; « car Dieu a tant aimé le monde qu'il A DONNÉ SON FILS UNIQUE... » Regardez au Fils du Dieu vivant, à celui qui peut seul révéler le Père ! Combien est merveilleuse cette relation bénie qu'il ouvre maintenant aux pauvres pécheurs perdus ! Il est le Fils UNIQUE. Il était avec Dieu avant que rien n'eût été fait (Proverbes VIII, 22-26). Tout ce qui fut fait a été fait par Lui et pour Lui (Jean I, 3 ; Colossiens I, 16). Toutes choses subsistent par Lui (Colossiens I, 17 ; Hébreux I, 3). Lui aussi demeurera, lorsque les cieux et la terre et toutes choses périssables auront passé pour toujours (Psaume CII, 25, 27). Il faut que tous les êtres créés reconnaissent son autorité et fléchissent les genoux devant Lui, - car II est le centre et l'objet de tous les conseils du Père, l'objet aussi de ses suprêmes délices.

Avez-vous jamais réfléchi sérieusement à ceci, que vous aurez affaire individuellement et personnellement avec le Fils de Dieu ? Si vous allez à Lui maintenant, ce sera pour trouver en Lui la vie éternelle ; si vous ne voulez pas vous soumettre à Lui, il vous faudra plus tard comparaître devant son trône de jugement ; car c'est à Lui que Dieu le Père a donné le pouvoir de juger et il faut que tous ceux qu'il n'aura pas vivifiés soient jugés par Lui. Alors vous ne pourrez pas échapper ; vous ne pourrez pas vous cacher dans la foule et vous soustraire à la vue pénétrante de Celui devant la face duquel s'enfuiront les cieux et la terre. Puissiez-vous aller à Lui maintenant pendant que la porte de la grâce est encore ouverte !

« Le Père aime le Fils et a mis toutes choses entre ses mains » (Jean III, 35). Aimez-vous le Fils, cher lecteur ? Est-ce avec joie et reconnaissance que vous l'attendez ? Il va venir et tout oeil le verra. Oh ! venez à Lui maintenant, croyez en Lui, écoutez son appel d'amour. « Baisez le Fils de peur qu'il ne s'irrite et que vous ne périssiez dans cette conduite quand sa colère s'embrasera tant soit peu. Oh ! que bienheureux sont tous ceux qui se retirent vers Lui ! » (Psaume II, 12).
Celui qui est EN CHRIST est aussi absolument sauvé qu'aucun de ceux qui sont maintenant auprès du Seigneur.


Correspondance

Question 1. - « II y a tel juste qui périt dans sa justice ; et il y a tel méchant qui prolonge ses jours dans sa méchanceté » (Ecclésiaste VII, 15). Le mot « juste » exprime-t-il un croyant ? Ou bien un homme à propre justice comme dans Ésaïe XXIX, 14 : « La sagesse des sages périra. »

2. - « Ton frère, qui est. faible, périra » (1 Corinthiens VIII, 11). Dans quel sens l'Apôtre entend-il le mot périra ? »

Réponse. l. Un petit mot qui se retrouve vingt-neuf fois dans les dix premiers chapitres de l'Ecclésiaste, imprime un cachet singulier sur récrit tout entier, c'est « sous LE SOLEIL. » Ce livre décrit les expériences de l'homme dans toutes les circonstances diverses de la vie présente. Ces expériences sont racontées avec exactitude par un homme auquel Dieu avait accordé la sagesse pour voir tout selon la vérité ; elles sont résumées par cette parole accablante : « Tout est vanité et rangement d'esprit. »

Le verset 15 du chap. VII, décrit une de ces expériences pratiques. Le terme « juste » y est relatif : il est en contraste avec le « méchant. » Quelques versets plus lias, le mot est employé dans un autre sens, un sens absolu : Envisagé ainsi, il n'y a pas d'homme « juste » sur la terre, qui ne pèche pas (chap. VII, 20). Au verset 15, c'est « relatif» et peut s'appliquer à toute sorte de justice. C'est un fait que la justice ne nous garantit pas la vie du corps et les avantages temporels dans un monde où règne le péché. Cette vérité peut admettre toutes sortes d'applications pratiques ; elle se borne ici à ce qui se voit « sous LE SOLEIL, » c'est-à-dire dans ce monde-ci, sans qu'il soit question de l'autre.
Le passage Ésaïe XXIX, 14, traite du jugement de Dieu, sur le peuple d Israël.

Réponse. 2. Le mot « périra » (1 Cor. VIII, 11) est le même que celui qui est traduit, « détruis » (Rom. XIV, 15). « Ne détruis pas par ta viande celui pour lequel Christ est mort. » II se retrouve en Luc VI, 9, où il est rendu par « perdre, » dans le passage :
« Est-il permis de sauver la vie ou de la perdre ? » Dans tous ces cas le mot est en contraste avec « sauver. »
II nous semble que l'apôtre veut faire ressortir ici avec une force très-grande l'effet désastreux produit sur un « frère faible, » par une marche qui lui serait en piège et qui aurait pour résultat d'outrager et de rendre insensible sa conscience.
C'est l'entraîner dans le péché, et en tant que cela dépend de celui qui agit ainsi, c'est perdre un frère pour lequel Christ est mort... Christ est mort pour lui, et toi, tu agis de manière à amener sa destruction, si cela ne dépendait que de ton acte.



LE SANG DE JÉSUS

VII
LA RÉGÉNÉRATION A POUR BASE LE SANG DE JÉSUS.

Le Seigneur Jésus a dit : « Si quelqu'un n'est né de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu » (Jean III, 3). Cette déclaration n'implique nullement une expérience que vous, cher lecteur, vous auriez à faire et qui viendrait se placer entre vous et le précieux sang de Christ ; car s'il est vrai que nous sommes sauvés, « par le lavage de la régénération et le renouvellement de l'Esprit-Saint », c'est que Dieu « l'a répandu richement sur nous par Jésus-Christ, notre Sauveur » (Tite III, 6).

La nécessité d'être né de nouveau fait ressortir votre entière impuissance pour approcher de Dieu.
Cette vérité telle que la présente l'Écriture, n'est nullement en contradiction avec cette autre vérité que je désire plus particulièrement que Dieu vous fasse saisir, savoir la toute-suffisance du sang de Jésus pour vous donner la paix avec Dieu ; car nous ne pouvons être acceptés comme justes devant Dieu autrement qu'en Christ, suivant ce que dit la Parole : « Étant justifiés gratuitement par sa grâce, par la rédemption qui est dans le Christ Jésus » (Romains III, 24). Au contraire, la nécessité d'être né de nouveau montre avec plus de clarté que le salut ne se trouve qu'en Christ seul. Lisez le IIIe chapitre del'Évangile de Jean, étudiez avec soin ce sujet d'une importance vitale, et vous verrez que vous êtes dépouillé de tout moyen d'obtenir par vous-même miséricorde et jeté comme un pécheur perdu à la croix du Christ, sans espoir d'être sauvé, si ce n'est par la grâce.

Le Seigneur Jésus-Christ, le Fils de Dieu fait homme, affirme par deux fois et de la manière la plus solennelle cette absolue nécessité de la nouvelle naissance quand II dit : « En vérité, en vérité, je te dis : Si quelqu'un n'est né de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu » (vers. 3). « En vérité, en vérité, je te dis : Si quelqu'un n'est né d'eau et de l'Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu » (vers. 5). Et comme raison de cette nécessité, il pose ce fait : « Ce qui est né de la chair est chair » (vers. 6).

La « chair », c'est la nature humaine corrompue telle qu'elle est devenue par l'introduction du péché dans le monde. Dans cet état la volonté est contraire au bien, la conscience est souillée, l'intelligence obscurcie quant aux choses de Dieu, les affections sont ennemies de Dieu et tournées vers les choses de la terre et vers des objets indignes, les désirs sont corrompus, les appétits déréglés et sans contrôle. « Toute l'imagination des pensées du coeur n'est que mal en tout temps » (Genèse VI, 5). « La pensée de la chair est inimitié contre Dieu » (Romains VIII, 7). Comment donc ce qui est « chair » pourrait-il entrer dans le royaume de Dieu, ou même le voir ? « Ceux qui sont dans la chair ne peuvent plaire à Dieu » (Romains VIII, 8).
Tels nous sommes tous comme descendants d'Adam pécheur. Car Adam après qu'il eut péché « engendra un fils à sa ressemblance, selon son image » (Genèse V, 3). Or qui tirera le pur de l'impur ? (Job XIV, 4). Toute la race humaine, avec chacun des individus qui la composent, est donc absolument et entièrement dépravée. Nés de parents déchus et corrompus, nous sommes infectés de cette souillure héréditaire. « Ce qui est né de la chair est chair. » Chacun se trouve par conséquent impropre à entrer dans le royaume de Dieu ; et, laissé à lui-même, dans l'impossibilité de plaire à Dieu.

Remarquons aussi une autre vérité capitale. C'est que la chair reste toujours chair. Il n'y a pas à attendre pour elle d'amélioration, de régénération, de changement qui la rende propre pour le royaume de Dieu. « Le More changerait-il sa peau ou le léopard ses taches ? » (Jérémie XIII, 23). L'homme naturel peut se policer, se civiliser, s'adoucir ; il peut se corriger de certains défauts, renoncer à tel ou tel vice, arriver à un point de moralité plus élevé, mais il reste toujours « chair. » Essayer de se réformer, de devenir meilleur dans l'espérance de se rendre digne d'entrer dans le royaume de Dieu, n'a aucune valeur devant Dieu. Nicodème, cet homme respectable, pieux, docteur d'Israël, ne peut comme tel, même voir le royaume de Dieu. Il lui faut autre chose que la conformité à un certain modèle de vertu humaine, si élevé soit-il. Pour Dieu la mesure de la sainteté ce n'est pas la moralité, c'est Christ, et l'on ne peut être en Christ que par l'Esprit. Pour connaître, apprécier et goûter les choses de Dieu, il faut sortir de la, chair et des choses de la chair ; car « l'homme animal ne reçoit pas les choses qui sont de l'Esprit de Dieu » (I Corinthiens II, 14.)
Voilà pourquoi il faut ce changement radical que le Seigneur appellera nouvelle naissance, et que l'Esprit de Dieu seul peut opérer.

Vous exagérez, dira-t-on peut-être, et de telles vues ne sont propres qu'à dégoûter et éloigner complètement de la religion des personnes bien disposées.

Devons-nous donc cacher la vérité ou frelater la parole de Dieu, au lieu de parler en sincérité comme de la part de Dieu devant Dieu ? (2 Corinthiens II, 17). Êtes-vous convaincus que l'Écriture dit vrai lorsqu'elle déclare : « Le coeur de l'homme est rusé et désespérément malin par dessus toutes choses » (Jérémie XVII, 9) ? « Du coeur viennent les mauvaises pensées, les meurtres, les adultères, les fornications, les vols, les faux témoignages, les injures » (Matthieu XV, 19). Croyez-vous que l'homme dans la chair est esclave du péché et du diable. (Jean VIII, 34 ; 1 Jean III, 8), incapable de connaître, d'aimer et de servir Dieu ?
Je le répète donc, l'homme naturel, quelles que soient ses connaissances, ses talents, son amabilité et sa moralité, est tout à fait impropre au royaume de Dieu.

II est dur, sans doute, de croire que notre « moi » soit aussi mauvais que je viens de l'indiquer, et en fait il n'y a que le Saint-Esprit qui puisse vraiment nous en convaincre, mais le Seigneur ne représente-t-il pas notre condition comme absolument dépravée, comme <t chair » ? Ne déclare-t-Il pas solennellement que sans la « nouvelle naissance » pas un homme, non pas même un Nicodème, moral, instruit et qui cherchait la vérité, ne peut voir le royaume de Dieu ni y entrer ? Le Seigneur ne dit pas qu'il ne le verra pas ou qu'il n'y entrera pas ; mais qu'il ne peut le voir, qu'il ne peut y entrer, montrant par là que c'est moralement impossible.

Cette impossibilité provient aussi du fait qu'il s'agit d'entrer dans un royaume. Un anarchiste a une aversion décidée pour tout gouvernement régulièrement établi ; ainsi un homme qui par sa nature hait les saintes lois par lesquelles le royaume de Dieu est gouverné, ne saurait y entrer pour en être un loyal sujet. Dieu devrait changer Lui-même de nature avant de pouvoir admettre un tel homme dans son royaume, et puisque Dieu ne peut changer, c'est nous qui devons avoir une nature nouvelle, en harmonie avec la sienne ; nous devons être participants de la nature divine (2 Pierre I, 4), être de Dieu dans le Christ Jésus (1 Corinthiens I, 30). Il nous faut être « nés de nouveau » et avoir ses lois dans nos coeurs et nos entendements (Hébreux X, 16).

C'est un principe de notre être, que pour qu'un homme soit heureux, il doit y avoir quelque correspondance entre ses goûts, ses dispositions et les habitudes, et la scène sur laquelle il est placé, la société à laquelle il se trouve mêlé et les services dans lesquels il est employé. Un poltron sur un champ de bataille, un libertin dans une maison de prières, un mondain plein de pensées légères auprès d'un lit de mort, un ivrogne dans la compagnie d'hommes saints, sentiront instinctivement qu'ils ne sont pas à leur place ; il n'y a là pour eux aucune jouissance. Quelle joie pourrait donc goûter un homme irrégénéré dans le royaume de Dieu sur la terre ou au ciel ?

Qu'on lui parle des beautés de la nature, qu'on lui décrive les merveilles répandues sur la terre et dans les cieux, que l'on fasse passer devant lui tout ce qu'a su créer la puissance de l'intelligence humaine, toute la finesse et la délicatesse des sentiments de l'homme dans les arts et la littérature, que l'on fasse appel à sa générosité et à son bon sens, que même dans des formes éloquentes, on lui parle de religion, il comprendra de tels discours et y applaudira. Mais parlez des choses spirituelles et éternelles, et vous ne trouverez qu'indifférence. On estimera que vous êtes obscur, prosaïque et sans intérêt.
D'où cela provient-il, sinon de ce que l'homme naturel ou dans la chair manque de ce sens spirituel qu'une nouvelle naissance seule peut communiquer. Car l'homme animal ne reçoit pas les choses qui sont de l'Esprit de Dieu, car elles lui sont folie ; et il ne peut les connaître, parce qu'elles se discernent spirituellement (1 Corinthiens II, 14).
C'est une vérité digne de la plus sérieuse attention qu'être né de nouveau ne veut pas dire une amélioration de nous-mêmes, mais la création d'une nouvelle nature spirituelle produite par Dieu Lui-même. Cela est évident d'après ce que dit Jésus dans son entretien avec Nicodème : « Si quelqu'un n'est né d'eau et de l'Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu ». Cette oeuvre merveilleuse ne s'effectue par aucun effort de votre esprit, de votre intelligence, d'aucune de vos facultés. Ni prières, ni larmes, ni repentir, ni luttes ne peuvent la produire, mais le Saint-Esprit seul, par le moyen de l'eau, de la parole de Dieu qu'il applique à l'âme par sa puissante énergie.

Cette oeuvre est donc d'une nature spirituelle car « ce qui est né de l'Esprit est esprit ». Elle ne consiste pas dans une réforme extérieure ; c'est une transformation intérieure, selon ce qui est dit : « Soyez transformés par le renouvellement de votre entendement » (Romains XII, 2). Il s'agit « d'être renouvelés dans l'esprit de votre entendement » (Éphésiens IV, 23), et c'est alors que l'on est rendu capable de discerner quelle est la volonté de Dieu, bonne et agréable et parfaite (Romains XII, 2), et de produire « le fruit de l'Esprit, l'amour, la joie, la paix, la longanimité, la bienveillance, la bonté, la fidélité, la douceur, la tempérance » (Galates V, 22).

Ah ! direz-vous, quelle terrible vérité ! Moi pauvre pécheur sans force, je n'ai plus que le désespoir à attendre. Comment atteindrai-je jamais à une pareille hauteur ?
Vous avez bien raison, en effet, de désespérer de vous-même ; c'est l'Esprit seul qui peut vous communiquer une nouvelle nature, et quant à votre moi il est incurablement mauvais et comme tel jugé et condamné. Mais à quoi la conviction de cette vérité doit-elle vous conduire ? À vous confier en Jésus seul.
En effet remarquez que le Seigneur continue son discours en plaçant devant « le docteur d'Israël » l'expiation faite par Lui-même, le Fils de l'homme qui devait être « élevé » » et l'amour de Dieu envers un monde qui périssait, amour manifesté par le don et l'oeuvre de son Fils.

Il vous faut être né de nouveau. Vous dites que vous êtes abattu et sans force. Le mortel poison du péché coule dans tout votre être, vous êtes perdu et vous désirez vivre.
Eh bien, Jésus vous invite à regarder à Lui, le Fils de l'homme élevé comme Moïse autrefois éleva le serpent au désert. Alors vous vivrez d'une vie à jamais durable et permanente dans sa réalité spirituelle.
Dieu n'a pas envoyé son Fils dans le monde pour le juger, mais pour le sauver. Pour cela, le Seigneur Jésus est mort afin que celui qui croit en Lui ne soit pas jugé, mais qu'il ait la vie éternelle. Celui qui reçoit ce témoignage est « né de nouveau », il est tiré de la corruption, de là misère et de la mort dans lesquelles il gisait. Ayant reçu la parole de la vérité, il est du nombre de ceux que Dieu de sa propre volonté a engendrés pour être une sorte de prémices de ses créatures (Jacques I, 18). « II est régénéré, non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la vivante et permanente parole de Dieu » (1 Pierre I, 23).
Car « quiconque croit que Jésus est le Christ, est né de Dieu » (1 Jean V, 1).
Voulez-vous donc, mon cher lecteur, voir réalisée pour vous cette vérité indispensable pour entrer dans le royaume de Dieu, regardez à la croix où Jésus a été élevé ; c'est là que vous verrez votre culpabilité enlevée ; dirigez vos regards vers Celui qui est vivant, ressuscité et assis à la droite de Dieu. Par la foi en Lui vous serez pris hors de la vieille création où il n'y a que condamnation et mort, et transportés dans la nouvelle où se trouve la justification et la vie (Voyez Romains VI, 3-11, et Éphésiens II, 1-10).

Sachez-le bien, le grand but pour lequel Dieu dans son amour ineffable a envoyé son Fils est celui-ci : « Ces choses ont été écrites, afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu'en croyant, vous ayez la vie par son nom (Jean XX, 31).

La nouvelle nature est une nature dépendante, elle n'agit pas d'elle-même.
Le vieil homme prétend être indépendant.



LE FAIT EST QUE JE NE M'EN SOUCIE PAS

Me promenant un jour an bord de la mer, je me trouvai près d'un homme que j'avais déjà souvent vu occupé à creuser dans les rochers pour y chercher du jais. Quoique depuis plusieurs jours son travail eût été infructueux, il le poursuivait sans avoir l'air de se décourager, et regardait de temps en temps avec une sorte de pitié un groupe de femmes et d'enfants qui, non loin de là, recueillaient les morceaux de charbon de terre que de fréquents naufrages jettent sur ces côtes.
- Voyez comme ces malheureux travaillent, me dit-il. Ils font plus d'une lieue pour arriver ; et quand ils ont ramassé ce qui ne vaut pas dix sous, il faut encore qu'ils le portent en haut des falaises et ensuite jusque chez eux !
- « Mais ils l'ont pour rien, lui répondis-je, et c'est là ce qui les attire. »
- « C'est bien cela ! Que ne ferait-on pas, et quelle peine ne se donnerait-on pas pour avoir quelque chose pour rien ? Il y en a plus d'un qui irait bien loin pour cela, alors même qu'il s'agirait d'une chose dont on ne se soucierait plus, dès qu'on la posséderait. »
« Oui, telle est en effet la manière dont le monde agit, lui dis-je ; mais voici ce qui est étrange : il y a une chose que les hommes ne veulent point recevoir, même pour rien. »
- « Quelle chose donc ? »
- « Le salut que Dieu leur offre. C'est cependant le seul moyen de l'obtenir. On l'achète sans argent et sans aucun prix. »
- « Bien, bien ! répliqua-t-il ; je connais tout cela d'un bout à l'autre, voyez-vous ; car je vais régulièrement au culte. Ma mère était chrétienne, comme on dit, et même mon fils qui est en Australie, vient de m'écrire qu'il s'est converti. Mais moi, je ne suis pas de leur trempe. »
- « Et pourquoi, lui dis-je ? Vous savez bien qu'il y a un ciel et un enfer, que Dieu a envoyé son Fils dans le monde mourir pour des pécheurs et qu'à cause de cela, II leur donne librement et gratuitement le salut. La perspicacité avec laquelle vous savez discerner l'empressement des gens à rechercher ce qui ne coûte rien, s'élèvera en jugement contre vous au dernier jour. »
- « Le fait est que je me soucie pas de ces choses, répondit-il. Je n'en sens pas le besoin et je ne puis pas le sentir. J'ai toujours été ainsi. »
- « Vous n'êtes plus jeune ? »
- « J'ai soixante ans environ. Mais quel rapport cela a-t-il avec ce que vous me dites ? »
- « Écoutez ; durant ces soixante ans, vous êtes-vous jamais mis, pendant un seul quart d'heure, à genoux devant Dieu pour le supplier de vous tirer de cet état d'indifférence et de mort, et de vous donner le désir de posséder la vie ? »

Pendant quelques instants il resta silencieux. puis il dit : « Non ; jamais dans ma vie je n'ai prié Dieu de sauver mon âme. »

Et il continua, tout en tirant de sa pipe des bouffées de fumée, de parler et d'argumenter pour excuser son indifférence.
Je le quittai, le coeur rempli de tristesse à la pensée de l'insouciance et de l'engourdissement mortels dans lesquels périssent tant de milliers qui, comme cet homme, portent le nom de chrétiens.

Laissez-moi vous adresser aussi un mot, mon cher lecteur, qui peut-être jusqu'à présent êtes resté sans inquiétude quant à ce qui concerne votre âme.
Croyez-vous qu'il vaille la peine de recevoir de la part de Dieu le salut qu'il vous offre « sans argent et sans aucun prix ? » Ce don précieux que sa grâce vous présente, c'est la vie éternelle et cette vie est dans son Fils. Seriez-vous assez insensé pour ne point vous en soucier ?

Tôt ou tard, que vous y pensiez ou non, il faut que vous ayez personnellement affaire avec le Dieu vivant. Vous ne pouvez éviter sa rencontre. Maintenant c'est dans sa grâce qu'il vient à "Vous, pécheur ; plus tard ce sera en jugement. Vous préoccupez-vous de ce moment solennel ?

Peut-être admettez-vous d'une manière générale que Christ est mort pour sauver les pécheurs, mais le croyez-vous pour vous-même ? Vous présentez-vous devant Dieu comme un pêcheur perdu pour recevoir gratuitement de Lui, le salut et la vie ? Ou bien, comme l'homme dont je viens de vous entretenir, n'avez-vous nul sentiment de votre état et du danger que vous courez ?
Réfléchissez à cette parole solennelle : « C'est ici le jugement, que la lumière est venue au monde, et que les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière : car leurs oeuvres étaient mauvaises » (Jean III, 19).

C'est votre négligence obstinée, c'est votre indifférence persistante à l'égard de Christ, le don de Dieu, qui sera cause de votre ruine éternelle.
Secouez donc maintenant votre assoupissement, occupez-vous du salut de votre âme, de peur que ce ne soit dans l'enfer même qu'ait lieu votre réveil.
La porte de la vie s'ouvre toute grande devant vous. Dieu, dans son amour, vous appelle, vous invite, vous presse d'y entrer, en vous montrant le pardon et la paix dans la croix de Jésus. Oh ! prenez garde que vos pas insouciants ne vous conduisent loin de cette porte jusque dans l'étang, de feu où nul ne dira : « Je ne m'en soucie pas. 


Pécheur insouciant ! le temps fuit, l'heure avance
Et bientôt il faudra paraître devant Dieu.
Tu vas le rencontrer ! Peux-tu fuir sa présence ?
Où te cacher ? Sa main t'atteindrait en tout lieu.
Oh ! sors de ta torpeur ! Vois, sa grâce t'appelle.
Pourquoi veux-tu périr ? Il t'offre le salut.
Son amour te fait don de la vie éternelle :
Saisis-là ; puis joyeux, marche droit vers le but.



SIMPLES ESSAIS SUR L'ÉVANGILE

VI
QUICONQUE

II est écrit (Romains I, 16) que l'Évangile est la puissance de Dieu en salut à QUICONQUE CROIT. La manière dont Jésus présente la vérité à Nicodème en Jean III, met en évidence précisément ce caractère distinctif de l'Évangile. Il lui annonce l'amour de Dieu envers le monde, amour dont la grande preuve est le don de son Fils ; puis il montre le but de la bonne nouvelle en ajoutant ces mots : c afin que QUICONQUE CROIT en lui (le Fils) ne périsse pas mais qu'il ait la vie éternelle. »

De telles déclarations abondent dans les Écritures ; en voici un exemple :
Après que l'apôtre Pierre, dans la maison de Corneille, eut raconté les faits qui concernaient « Jésus de Nazareth », sa vie, sa mort, sa résurrection et le propos arrêté de Dieu de l'établir juge des vivants et des morts, il résume l'évangile en ces termes : « Tous les prophètes lui rendent témoignage que, par son nom, QUICONQUE CROIT en Lui, reçoit la rémission des péchés » (Actes X, 43).
L'appel est général ; il n'y a aucune exception ; la parole s'adresse également aux riches et aux pauvres, aux sages et aux ignorants, aux grands et aux petits : c'est à QUICONQUE CROIT.

Tout le monde est également pécheur devant Dieu ; tout le monde a donc besoin du même salut. Sous ce rapport, il n'est question ni du nombre, ni du genre des péchés que l'on a commis. Un seul péché a suffi pour qu'Adam et Eve fussent chassés du Paradis ; et comme dit l'apôtre Jacques : « Quiconque gardera toute la loi et faillira en un seul point, est coupable sur tous », - il est convaincu par la loi d'être un transgresseur. Personne ne peut donc subsister devant Dieu sur ce terrain, « car il n'y a pas de différence, car tous ont péché et n'atteignent pas à la gloire de Dieu » (Romains III, 22, 23). Si on les mesure les uns à côté des autres, il est possible qu'il y ait grande différence entre les hommes, mais au point de vue de la gloire de Dieu, il n'y en a pas un qui arrive à la hauteur requise.

Le salut, soit dans son caractère intrinsèque, soit dans sa suffisance pour pourvoir aux besoins du pécheur, est universel. Il est adressé à tout le monde. « Jésus s'est donné Lui-même en rançon pour tous ; » et « Dieu veut que tous les hommes soient sauvés et viennent à la connaissance de la vérité » (1 Timothée II, 4, 6).
- Tout le monde est-il donc sauvé ?
- Non ; car hélas, beaucoup ne veulent pas écouter l'Évangile, ne veulent pas venir à Jésus pour avoir la vie (Jean V, 40). Dieu veut, les nommes ne veulent pas. C'est ainsi que le Seigneur Jésus pleura sur la ville de Jérusalem, en disant : « Jérusalem, Jérusalem, la ville qui tue les prophètes et qui lapide ceux qui lui sont envoyés, que de fois j'ai voulu rassembler tes enfants, comme une poule sa couvée sous ses ailes, et vous ne l'avez pas voulu ! » (Luc XIII, 34).

Oui, il faut bien le reconnaître : la porte est ouverte à tout le monde. « II n'y a pas de différence » dans la perdition des hommes, tous ont péché, tous sont perdus ; il n'y a pas de différence non plus dans le salut que Dieu leur offre, car « le sang de Jésus Christ son Fils purifie de tout péché. » La justice de Dieu est manifestée par la foi de Jésus-Christ envers tous ; son efficacité est aussi rendue évidente, mais seulement en tous ceux qui croient (Romains III, 22).

Le médecin est tout-puissant, le remède est de toute efficacité, mais, hélas ! il y a beaucoup de malades qui ne veulent pas s'approcher du médecin, ni profiter du remède qu'il apporte. Chose étrange, mais tristement vraie, ils aiment trop leur maladie pour vouloir en sortir, ils méprisent le remède divin. « La lumière est venue dans le monde, mais les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, car leurs oeuvres étaient mauvaises. »
Que leur jugement sera terrible ! Quelle coupe de colère se prépare pour eux ! Non contents de s'être rebellés contre l'autorité de Dieu, et d'avoir enfreint ses lois, les hommes méprisent sa grâce après avoir mis le comble à leur iniquité, en crucifiant le Fils de Dieu entre deux malfaiteurs ! Malgré tout cela, la bonne nouvelle de la grâce de Dieu se fait encore entendre ; car Jésus Lui-même a dit : « C'est ici la volonté de mon Père : que QUICONQUE DISCERNE LE FILS ET CROIT EN Lui ait la vie éternelle ; et moi je le ressusciterai au dernier jour (Jean VI, 40). Que la grâce de Dieu est grande ! Mais n'oublions pas que c'est au pécheur qu'elle s'adresse.

Jésus confond la sagesse de Nicodème, l'homme sage de ce monde, en lui apprenant que « si quelqu'un n'est né de nouveau, - né non pas de la chair mais de l'Esprit ; - il ne peut voir le Royaume de Dieu.
Il apprend à la femme samaritaine, pauvre pécheresse corrompue, qu'il est prêt à lui faire connaître le caractère de Dieu en lui donnant de l'eau vive, et que Dieu le Père cherche des adorateurs qui l'adorent en Esprit et en vérité (Jean IV, 10-23).
Enfin, II dit au pauvre misérable, trop infirme pour profiter même du remède plein de grâce dont Dieu continuait à favoriser son peuple ; « Lève-toi, prends ton petit lit et marche » (Jean V, 8).

La sagesse du sage doit être mise de côté, car il faut reconnaître sa maladie pour profiter du remède. Alors, quelle que soit la corruption dans laquelle on s'est plongé, quelque complète que soit son incapacité pour profiter des moyens de délivrance, la Parole de Dieu est efficace pour sauver l'âme qui la croit. La parole du Seigneur demeure éternellement. Or c'est cette Parole qui nous a été annoncée.

Où en êtes-vous, cher lecteur ? Comment échapperez-vous si vous négligez un si grand salut qui, ayant commencé par être annoncé par le Seigneur, nous a été confirmé par ceux qui l'avaient entendu ?



VOILA L'AGNEAU DE DIEU
JEAN I, 36.

À Golgotha, l'Agneau sans tache
Nous ouvre l'accès au saint lieu ;
À l'adversaire, il nous arrache.
Voilà l'Agneau de Dieu I

Sa voix d'amour, pleine de charmes,
Répond même au plus faible voeu.
Pécheur contrit, sèche tes larmes !
Viens à l'Agneau de Dieu !
Faible et lassé, dans la détresse,
De mon péché faisant l'aveu,
En Jésus je trouve allégresse.
Voilà l'Agneau de Dieu.

Son sang versé, source féconde,
Proclame la grâce en tout lieu :
Il ôte le péché du monde.
Voilà l'Agneau de Dieu !

J.-R. M.


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LE MARIN MOURANT
L'AVERTISSEMENT ACCEPTÉ
POÉSIE - « Jésus-Christ, lequel, quoique vous ne l'ayez pas vu, vous aimez.
LE SANG DE JÉSUS - VI - LE SANG DE JÉSUS EST LE SEUL FONDEMENT DE LA PAIX AVEC DIEU.
LE SANG DE JÉSUS
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