LE
SALUT DE DIEU
FEUILLE CONSACRÉE À
L'ÉVANGÉLISATION
VOL. III
TROISIÈME
ANNÉE 1876
LE PROCHAIN
Je fus appelé, il y a quelque temps,
à visiter une jeune fille atteinte d'une
maladie de poitrine déjà
avancée. Sa mère, femme pieuse et
aimant le Seigneur Jésus, ne cessait de
demander à Dieu la conversion de son enfant,
et elle le faisait avec d'autant
plus de sollicitude qu'à vues humaines,
celle-ci n'avait plus que peu de jours à
passer sur la terre.
Mais la jeune fille, malgré la
gravité de son état, était
restée jusqu'alors dans la plus
complète indifférence à
l'égard de toute chose sérieuse. Son
insouciance pour ce qui concernait le sort
éternel de son âme se peignait sur son
visage quand on lui en parlait.
On aurait pu croire que vu sa grande faiblesse,
elle ne jouissait guère de la vie, mais soit
qu'elle s'efforçât de passer le temps
le plus agréablement possible, soit qu'elle
se fît illusion et se nourrît de vaines
espérances d'avenir, elle ne s'occupait que
des choses de cette terre et bannissait de son
coeur la pensée de l'autre vie.
Telle était sa condition d'âme lorsque
je vins la voir.
Après avoir échangé quelques
paroles, je lui lus dans le
chapitre X de l'Évangile de
Luc, la parabole du compatissant Samaritain. Dieu
ouvrit son coeur pour écouter attentivement
les paroles bénies de Celui qui, descendu
ici-bas pour nous faire connaître l'amour de
Dieu et accomplir toute la volonté de son
Père, avait enfin laissé sa propre
vie pour expier nos péchés.
Laissant la parole de Dieu, vivante et
opérante et plus pénétrante
qu'aucune épée à deux
tranchants, produire son effet sur l'âme de
la jeune fille, je n'ajoutai aucun
commentaire : « Et Jésus,
répondant, dit : Un homme
descendit de Jérusalem
à Jéricho, et tomba entre les mains
des voleurs, qui aussi l'ayant
dépouillé et l'ayant couvert de
blessures, s'en allèrent, le laissant
à demi-mort. Or, par aventure, un
sacrificateur descendait par ce chemin-là,
et, le voyant, passa outre de l'autre
côté ; et pareillement aussi un
lévite, étant arrivé en cet
endroit-là, s'en vint et le voyant, passa
outre de l'autre côté ; mais un
Samaritain, allant son chemin, vint à lui,
et, le voyant, fut ému de compassion ;
et s'approcha et banda ses plaies et y versa de
l'huile et du vin ; et, l'ayant mis sur sa
propre bête, il le mena dans
l'hôtellerie et eut soin de
lui... »
Plus j'avançais dans ma lecture, plus la
malade paraissait prendre intérêt
à ce qu'elle entendait, et son air habituel
d'indifférence faisait place à une
anxiété profonde. Je continuai :
« Et le lendemain, s'en allant, il tira
deux deniers et les donna à
l'hôtelier, et lui dit : Prends soin de
lui ; et ce que tu dépenseras de plus,
moi, à mon retour, je te le rendrai. Lequel
de ces trois te semble avoir été le
prochain de celui qui était tombé
entre les mains des voleurs ? »
À mesure que la grande bonté et les
tendres soins du Samaritain pour le pauvre
malheureux passaient devant la jeune fille, il
semblait qu'un rayon de gloire resplendissant de la
face du Seigneur Jésus illuminait son
âme. Rassemblant ses forces, elle se souleva
sur son lit et, appuyant sa tête sur sa main,
elle me regarda fixement, ses grands yeux
rayonnants de joie, et
dit : « Est-ce là le Dieu de
la Bible ? Est-ce là le Dieu de la
Bible ? Jusqu'à présent je ne
l'avais pas connu. »
La vivante et permanente parole de Dieu, cette
semence incorruptible, avait
pénétré dans cette âme
et produit son fruit de vie. La chère enfant
était née de nouveau et ce fut pour
sa mère transportée de joie, comme si
elle la recouvrait d'entre les morts.
Depuis ce moment la paix de la jeune fille coula
sans interruption comme un fleuve. Ses
progrès spirituels furent rapides, et, avec
sa mère, elle put louer et bénir
continuellement le Seigneur.
Elle ne recherchait plus les choses vaines de ce
monde pour faire passer le temps ; elle ne
repoussait plus la pensée de sa fin
prochaine, car elle pouvait la contempler avec
calme, sachant qu'elle s'en allait pour être
avec le Seigneur qui l'avait rachetée.
De jour en jour ses forces défaillaient et
le terme de ses souffrances approchait rapidement.
Trois mois après la visite que je viens de
raconter, elle s'endormit et son esprit s'envola
vers Celui qui dans sa bonté suprême
est descendu du ciel sur cette terre pour
être notre
« prochain. »
Oui, tu quittas, Seigneur, ta
demeure éternelle,
Et voulus ici-bas être notre
prochain ;
Tu t'inclinas vers nous, ô bon
Samaritain !
Pour guérir de nos coeurs la blessure
mortelle.
C'est peu pour ton amour : dans la maison du
Père,
Pour toujours recueillis, Tu veux nous
réunir.
Nous serons avec Toi ; nous verrons
resplendir
Ta grâce et ta beauté dans la pure
lumière.
0 Jésus, sois béni ! De notre
âme ravie,
La ferme et sûre attente est l'instant
bienheureux
Où par Toi revêtus de nos corps
glorieux,
Nous nous envolerons au séjour de la vie.

SIMPLES ESSAIS SUR L'ÉVANGILE
V
LE CARACTÈRE ET LA MESURE DE L'AMOUR DE
DIEU.
« Personne ne vit jamais Dieu ;
le Fils unique qui est dans le sein du Père,
lui l'a fait connaître » (Jean I,
18). « Le Fils unique, » c'est
Jésus-Christ : c'est Lui qui nous
révèle Dieu. Il le présente
comme un DONATEUR, II nous dit que Dieu DONNE.
L'homme est par nature tellement légal qu'il
a de la peine à saisir cela, principalement
parce que le fait de DONNER gratuitement met de
côté toute idée de
mérite en celui qui reçoit. Or
cela humilie le coeur naturel. On est bien lent
à prendre devant Dieu la place d'un
pécheur perdu qui ne mérite que la
perdition ; mais une fois qu'on a pris cette
place, quelle bonne nouvelle que celle qui nous
apprend que Dieu donne la vie éternelle dans
le Christ Jésus notre Seigneur ! Dieu
ne désire pas la mort du pécheur,
mais II veut le sauver par sa
grâce en le justifiant en vertu de la
rédemption que Christ a
opérée.
Le coeur naturel trouve dans la loi quelque chose
qui le flatte, dans ce sens qu'elle lui
présente des commandements, et semble
supposer chez lui une certaine puissance pour les
observer. Il est trop aveugle pour voir que l'effet
réel de la loi est de faire ressortir notre
entière incapacité de plaire à
Dieu.
La loi s'adresse à une créature
déchue, et exige d'elle l'obéissance
sous peine de mort, mais elle ne lui donne aucune
force pour garder le commandement.
La grâce fait tout le contraire. Elle offre
la vie sans aucune condition, à l'homme qui
se reconnaît devant Dieu
désobéissant et perdu ; puis
cette vie nouvelle se manifeste par des fruits pour
Dieu, produits par la puissance que le Saint-Esprit
déploie dans l'homme
régénéré.
Quel bonheur de connaître Dieu comme un
Donateur qui fait part de sa grâce sans
qu'elle soit motivée autrement que par son
amour ! Il s'ensuit que, si Dieu donne ainsi,
II donne d'une façon digne de Lui, de
sorte que le don, dans sa mesure est aussi
illimité que Dieu lui-même et, de
toute manière, porte le cachet du DONATEUR.
C'est là un fait fécond en
bénédictions.
Notre désir ou le sentiment que nous pouvons
avoir de notre vrai besoin n'est pas la mesure de
la grâce de Dieu. Lorsque Dieu rencontre le
pécheur sur le terrain de la grâce, II
agit envers lui d'après sa propre nature.
Hélas ! ne faut-il pas convenir que
notre nature est tellement contraire à celle
de Dieu que l'on préfère souvent
rester loin de Lui pour pouvoir suivre ses propres
penchants dans les ténèbres dont
Satan est le dominateur ? La fin de cette voie
de péché, c'est la mort et le
jugement qui va jeter dans les peines
éternelles tant d'âmes qui ne veulent
pas venir à Jésus pour avoir la
vie.
Cher lecteur, ne voulez-vous pas laisser Dieu
être pour vous un DONATEUR, afin de recevoir
tout de sa part ?
Il y a deux grands dons de Dieu qui résument
tous les autres ; c'est le don de son Fils, et
celui du Saint-Esprit. Jésus parle du
premier de ces dons dans le chapitre III de
l'Évangile de Jean, dans le passage qui nous
a occupés. Celui qui le reçoit a la
vie éternelle. Il est écrit
« Dieu nous a donné la vie
éternelle et cette vie est dans son
Fils : celui qui a le Fils a la vie, celui qui
n'a pas le Fils de Dieu n'a pas la vie »
(1 Jean IV, 11, 12).
Lorsque Jésus nous entretient de l'autre de
ces dons dans les chapitres XIV et suivants de cet
Évangile, II dit que le Saint-Esprit est
donné seulement à des croyants
et que le monde ne peut pas le recevoir ;
voici ses paroles : « Je prierai le
Père, et il vous DONNERA un autre
consolateur pour être avec vous
éternellement, l'Esprit de
vérité, que le monde ne peut pas
recevoir, parce qu'il ne le voit pas et ne le
connaît pas »
(Jean XIV, 16, 17). L'apôtre
Pierre dit que Dieu a donné le Saint-Esprit
« à ceux qui Lui
obéissent »
(Actes V, 32) ; et
l'apôtre Paul dit : « Parce
que vous êtes Fils, Dieu a envoyé
l'Esprit de son Fils dans vos coeurs criant :
Abba, Père »
(Galates IV, 6). Il est donc
évident qu'il faut être enfant de Dieu
pour recevoir le Saint-Esprit ; mais pour
devenir enfant de Dieu, il faut recevoir Christ,
ainsi qu'il est écrit : « II
vint chez soi et les siens ne l'ont pas
reçu ; mais à tous ceux qui
l'ont reçu, il leur a donné le droit
d'être enfants de Dieu, savoir à ceux
qui croient en son nom »
(Jean I, 11, 12).
0 vous qui faites encore partie du
« monde, » considérez
l'excellence du DON par lequel Dieu a fait preuve
de son amour pour le monde ; « car
Dieu a tant aimé le monde qu'il A
DONNÉ SON FILS UNIQUE... »
Regardez au Fils du Dieu vivant, à celui qui
peut seul révéler le
Père ! Combien est merveilleuse cette
relation bénie qu'il ouvre maintenant aux
pauvres pécheurs perdus ! Il est le
Fils UNIQUE. Il était avec Dieu avant que
rien n'eût été fait
(Proverbes VIII, 22-26). Tout ce qui
fut fait a été fait par Lui et pour
Lui (Jean I, 3 ;
Colossiens I, 16). Toutes choses
subsistent par Lui
(Colossiens I, 17 ;
Hébreux I, 3). Lui aussi
demeurera, lorsque les cieux et la terre et toutes
choses périssables auront passé pour
toujours
(Psaume CII, 25, 27). Il faut que
tous les êtres créés
reconnaissent son autorité et
fléchissent les genoux devant Lui, - car II
est le centre et l'objet de tous les
conseils du Père, l'objet
aussi de ses suprêmes délices.
Avez-vous jamais réfléchi
sérieusement à ceci, que vous aurez
affaire individuellement et personnellement avec le
Fils de Dieu ? Si vous allez à Lui
maintenant, ce sera pour trouver en Lui la
vie éternelle ; si vous ne voulez pas
vous soumettre à Lui, il vous faudra plus
tard comparaître devant son trône de
jugement ; car c'est à Lui que Dieu le
Père a donné le pouvoir de juger et
il faut que tous ceux qu'il n'aura pas
vivifiés soient jugés par Lui. Alors
vous ne pourrez pas échapper ; vous ne
pourrez pas vous cacher dans la foule et vous
soustraire à la vue pénétrante
de Celui devant la face duquel s'enfuiront les
cieux et la terre. Puissiez-vous aller à Lui
maintenant pendant que la porte de la
grâce est encore ouverte !
« Le Père aime le Fils et a mis
toutes choses entre ses mains »
(Jean III, 35). Aimez-vous le Fils,
cher lecteur ? Est-ce avec joie et
reconnaissance que vous l'attendez ? Il va
venir et tout oeil le verra. Oh ! venez
à Lui maintenant, croyez en Lui,
écoutez son appel d'amour.
« Baisez le Fils de peur qu'il ne
s'irrite et que vous ne périssiez dans cette
conduite quand sa colère s'embrasera tant
soit peu. Oh ! que bienheureux sont tous ceux
qui se retirent vers Lui ! »
(Psaume II, 12).
Celui qui est EN CHRIST est aussi absolument
sauvé qu'aucun de ceux qui sont maintenant
auprès du Seigneur.
Correspondance
Question 1. - « II y a
tel juste qui périt dans sa justice ;
et il y a tel méchant qui prolonge ses jours
dans sa méchanceté »
(Ecclésiaste VII, 15). Le mot
« juste » exprime-t-il un
croyant ? Ou bien un homme à
propre justice comme dans
Ésaïe XXIX, 14 :
« La sagesse des sages
périra. »
2. - « Ton frère, qui est.
faible, périra »
(1 Corinthiens VIII, 11). Dans quel
sens l'Apôtre entend-il le mot
périra ? »
Réponse. l. Un petit mot qui se
retrouve vingt-neuf fois dans les dix premiers
chapitres de l'Ecclésiaste, imprime un
cachet singulier sur récrit tout entier,
c'est « sous LE SOLEIL. » Ce
livre décrit les expériences de
l'homme dans toutes les circonstances diverses de
la vie présente. Ces expériences sont
racontées avec exactitude par un homme
auquel Dieu avait accordé la sagesse pour
voir tout selon la vérité ;
elles sont résumées par cette parole
accablante : « Tout est
vanité et rangement
d'esprit. »
Le verset
15 du chap. VII, décrit une
de ces expériences pratiques. Le terme
« juste » y est relatif :
il est en contraste avec le
« méchant. » Quelques
versets plus lias, le mot est employé dans
un autre sens, un sens absolu :
Envisagé ainsi, il n'y a pas d'homme
« juste » sur la terre, qui ne
pèche pas
(chap. VII, 20). Au verset 15, c'est
« relatif» et peut
s'appliquer à toute sorte de justice. C'est
un fait que la justice ne nous garantit pas la vie
du corps et les avantages temporels dans un monde
où règne le péché.
Cette vérité peut admettre toutes
sortes d'applications pratiques ; elle se
borne ici à ce qui se voit « sous
LE SOLEIL, » c'est-à-dire dans ce
monde-ci, sans qu'il soit question de l'autre.
Le passage
Ésaïe XXIX, 14, traite
du jugement de Dieu, sur le peuple d
Israël.
Réponse. 2. Le mot
« périra »
(1 Cor. VIII, 11) est le même
que celui qui est traduit,
« détruis »
(Rom. XIV, 15). « Ne
détruis pas par ta viande celui pour
lequel Christ est mort. » II se retrouve
en Luc VI, 9, où il est rendu
par « perdre, » dans le
passage :
« Est-il permis de sauver la vie ou de la
perdre ? » Dans tous ces cas
le mot est en contraste avec
« sauver. »
II nous semble que l'apôtre veut faire
ressortir ici avec une force très-grande
l'effet désastreux produit sur un
« frère faible, » par
une marche qui lui serait en piège et qui
aurait pour résultat d'outrager et de rendre
insensible sa conscience.
C'est l'entraîner dans le
péché, et en tant que cela
dépend de celui qui agit ainsi, c'est perdre
un frère pour lequel Christ est mort...
Christ est mort pour lui, et toi, tu agis de
manière à amener sa destruction, si
cela ne dépendait que de ton acte.
LE SANG DE JÉSUS
VII
LA RÉGÉNÉRATION A POUR BASE LE
SANG DE JÉSUS.
Le Seigneur Jésus a dit :
« Si quelqu'un n'est né de
nouveau, il ne peut voir le royaume de
Dieu »
(Jean III, 3). Cette
déclaration n'implique nullement une
expérience que vous, cher lecteur, vous
auriez à faire et qui viendrait se placer
entre vous et le précieux sang de
Christ ; car s'il est vrai que nous sommes
sauvés, « par le lavage de la
régénération et le
renouvellement de l'Esprit-Saint », c'est
que Dieu « l'a répandu richement
sur nous par Jésus-Christ, notre
Sauveur »
(Tite III, 6).
La nécessité d'être né
de nouveau fait ressortir votre entière
impuissance pour approcher de Dieu.
Cette vérité telle que la
présente l'Écriture, n'est nullement
en contradiction avec cette autre
vérité que je désire plus
particulièrement que Dieu vous fasse saisir,
savoir la toute-suffisance du sang de Jésus
pour vous donner la paix avec Dieu ; car nous
ne pouvons être acceptés comme justes
devant Dieu autrement qu'en Christ, suivant ce que
dit la Parole : « Étant
justifiés gratuitement par sa grâce,
par la rédemption qui est dans le Christ
Jésus »
(Romains III, 24). Au contraire, la
nécessité d'être né de
nouveau montre avec plus de clarté que le
salut ne se trouve qu'en Christ seul. Lisez le
IIIe chapitre
del'Évangile de Jean,
étudiez avec soin ce sujet d'une importance
vitale, et vous verrez que vous êtes
dépouillé de tout moyen d'obtenir par
vous-même miséricorde et jeté
comme un pécheur perdu à la croix du
Christ, sans espoir d'être sauvé, si
ce n'est par la grâce.
Le Seigneur Jésus-Christ, le Fils de Dieu
fait homme, affirme par deux fois et de la
manière la plus solennelle cette absolue
nécessité de la nouvelle naissance
quand II dit : « En
vérité, en vérité, je
te dis : Si quelqu'un n'est né de
nouveau, il ne peut voir le royaume de
Dieu »
(vers. 3). « En
vérité, en vérité, je
te dis : Si quelqu'un n'est né d'eau et
de l'Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de
Dieu »
(vers. 5). Et comme raison de cette
nécessité, il pose ce fait :
« Ce qui est né de la chair est
chair »
(vers. 6).
La « chair », c'est la nature
humaine corrompue telle qu'elle est devenue par
l'introduction du péché dans le
monde. Dans cet état la volonté est
contraire au bien, la conscience est
souillée, l'intelligence obscurcie quant aux
choses de Dieu, les affections sont ennemies de
Dieu et tournées vers les choses de la terre
et vers des objets indignes, les désirs sont
corrompus, les appétits
déréglés et sans
contrôle. « Toute l'imagination des
pensées du coeur n'est que mal en tout
temps »
(Genèse VI, 5). « La
pensée de la chair est inimitié
contre Dieu »
(Romains VIII, 7). Comment donc ce
qui est « chair » pourrait-il
entrer dans le royaume de Dieu, ou même le
voir ? « Ceux qui sont dans la chair
ne peuvent plaire à
Dieu »
(Romains VIII, 8).
Tels nous sommes tous comme descendants d'Adam
pécheur. Car Adam après qu'il eut
péché « engendra un fils
à sa ressemblance, selon son
image »
(Genèse V, 3). Or qui tirera
le pur de l'impur ?
(Job XIV, 4). Toute la race humaine,
avec chacun des individus qui la composent, est
donc absolument et entièrement
dépravée. Nés de parents
déchus et corrompus, nous sommes
infectés de cette souillure
héréditaire. « Ce qui est
né de la chair est
chair. » Chacun se trouve par
conséquent impropre à entrer dans le
royaume de Dieu ; et, laissé à
lui-même, dans l'impossibilité de
plaire à Dieu.
Remarquons aussi une autre vérité
capitale. C'est que la chair reste toujours chair.
Il n'y a pas à attendre pour elle
d'amélioration, de
régénération, de changement
qui la rende propre pour le royaume de Dieu.
« Le More changerait-il sa peau ou le
léopard ses taches ? »
(Jérémie XIII, 23).
L'homme naturel peut se policer, se civiliser,
s'adoucir ; il peut se corriger de certains
défauts, renoncer à tel ou tel vice,
arriver à un point de moralité plus
élevé, mais il reste toujours
« chair. » Essayer de se
réformer, de devenir meilleur dans
l'espérance de se rendre digne d'entrer dans
le royaume de Dieu, n'a aucune valeur devant Dieu.
Nicodème, cet homme respectable, pieux,
docteur d'Israël, ne peut comme tel,
même voir le royaume de Dieu. Il lui faut
autre chose que la conformité à un
certain modèle de vertu humaine, si
élevé soit-il.
Pour Dieu la mesure de la sainteté ce n'est
pas la moralité, c'est Christ, et l'on ne
peut être en Christ que par l'Esprit. Pour
connaître, apprécier et goûter
les choses de Dieu, il faut sortir de la, chair et
des choses de la chair ; car
« l'homme animal ne reçoit pas les
choses qui sont de l'Esprit de Dieu »
(I Corinthiens II, 14.)
Voilà pourquoi il faut ce changement radical
que le Seigneur appellera nouvelle naissance, et
que l'Esprit de Dieu seul peut opérer.
Vous exagérez, dira-t-on peut-être, et
de telles vues ne sont propres qu'à
dégoûter et éloigner
complètement de la religion des personnes
bien disposées.
Devons-nous donc cacher la vérité ou
frelater la parole de Dieu, au lieu de parler en
sincérité comme de la part de Dieu
devant Dieu ?
(2 Corinthiens II, 17).
Êtes-vous convaincus que l'Écriture
dit vrai lorsqu'elle déclare :
« Le coeur de l'homme est
rusé et désespérément
malin par dessus toutes choses »
(Jérémie XVII,
9) ? « Du coeur viennent les
mauvaises pensées, les meurtres, les
adultères, les fornications, les vols, les
faux témoignages, les injures »
(Matthieu XV, 19). Croyez-vous que
l'homme dans la chair est esclave du
péché et du diable.
(Jean VIII, 34 ;
1 Jean III, 8), incapable de
connaître, d'aimer et de servir
Dieu ?
Je le répète donc, l'homme naturel,
quelles que soient ses connaissances, ses talents,
son amabilité et sa moralité, est
tout à fait impropre au royaume de
Dieu.
II est dur, sans doute, de croire que notre
« moi » soit aussi mauvais que
je viens de l'indiquer, et en fait il n'y a que le
Saint-Esprit qui puisse vraiment nous en
convaincre, mais le Seigneur ne
représente-t-il pas notre condition comme
absolument dépravée, comme <t
chair » ? Ne déclare-t-Il pas
solennellement que sans la « nouvelle
naissance » pas un homme, non pas
même un Nicodème, moral, instruit et
qui cherchait la vérité, ne peut voir
le royaume de Dieu ni y entrer ? Le Seigneur
ne dit pas qu'il ne le verra pas ou qu'il n'y
entrera pas ; mais qu'il ne peut le
voir, qu'il ne peut y entrer, montrant par
là que c'est moralement impossible.
Cette impossibilité provient aussi du fait
qu'il s'agit d'entrer dans un royaume. Un
anarchiste a une aversion décidée
pour tout gouvernement régulièrement
établi ; ainsi un homme qui par sa
nature hait les saintes lois par lesquelles le
royaume de Dieu est gouverné, ne saurait y
entrer pour en être un loyal sujet. Dieu
devrait changer Lui-même de nature avant de
pouvoir admettre un tel homme dans son royaume, et
puisque Dieu ne peut changer, c'est nous qui devons
avoir une nature nouvelle, en harmonie avec la
sienne ; nous devons être participants
de la nature divine
(2 Pierre I, 4), être de Dieu
dans le Christ Jésus
(1 Corinthiens I, 30). Il nous faut
être « nés de
nouveau » et avoir ses lois dans nos
coeurs et nos entendements
(Hébreux X, 16).
C'est un principe de notre être, que pour
qu'un homme soit heureux, il
doit y avoir quelque correspondance entre ses
goûts, ses dispositions et les habitudes, et
la scène sur laquelle il est placé,
la société à laquelle il se
trouve mêlé et les services dans
lesquels il est employé. Un poltron sur un
champ de bataille, un libertin dans une maison de
prières, un mondain plein de pensées
légères auprès d'un lit de
mort, un ivrogne dans la compagnie d'hommes saints,
sentiront instinctivement qu'ils ne sont pas
à leur place ; il n'y a là pour
eux aucune jouissance. Quelle joie pourrait donc
goûter un homme
irrégénéré dans le
royaume de Dieu sur la terre ou au ciel ?
Qu'on lui parle des beautés de la nature,
qu'on lui décrive les merveilles
répandues sur la terre et dans les cieux,
que l'on fasse passer devant lui tout ce qu'a su
créer la puissance de l'intelligence
humaine, toute la finesse et la délicatesse
des sentiments de l'homme dans les arts et la
littérature, que l'on fasse appel à
sa générosité et à son
bon sens, que même dans des formes
éloquentes, on lui parle de religion, il
comprendra de tels discours et y applaudira. Mais
parlez des choses spirituelles et
éternelles, et vous ne trouverez
qu'indifférence. On estimera que vous
êtes obscur, prosaïque et sans
intérêt.
D'où cela provient-il, sinon de ce que
l'homme naturel ou dans la chair manque de ce sens
spirituel qu'une nouvelle naissance seule peut
communiquer. Car l'homme animal ne reçoit
pas les choses qui sont de l'Esprit de Dieu, car
elles lui sont folie ; et
il ne peut les connaître, parce qu'elles se
discernent spirituellement
(1 Corinthiens II, 14).
C'est une vérité digne de la plus
sérieuse attention qu'être né
de nouveau ne veut pas dire une amélioration
de nous-mêmes, mais la création d'une
nouvelle nature spirituelle produite par Dieu
Lui-même. Cela est évident
d'après ce que dit Jésus dans son
entretien avec Nicodème :
« Si quelqu'un n'est né d'eau et
de l'Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de
Dieu ». Cette oeuvre merveilleuse ne
s'effectue par aucun effort de votre esprit, de
votre intelligence, d'aucune de vos
facultés. Ni prières, ni larmes, ni
repentir, ni luttes ne peuvent la produire, mais le
Saint-Esprit seul, par le moyen de l'eau, de la
parole de Dieu qu'il applique à l'âme
par sa puissante énergie.
Cette oeuvre est donc d'une nature spirituelle car
« ce qui est né de l'Esprit est
esprit ». Elle ne consiste pas dans une
réforme extérieure ; c'est une
transformation intérieure, selon ce qui est
dit : « Soyez transformés par
le renouvellement de votre entendement »
(Romains XII, 2). Il s'agit
« d'être renouvelés dans
l'esprit de votre entendement »
(Éphésiens IV, 23), et
c'est alors que l'on est rendu capable de discerner
quelle est la volonté de Dieu, bonne et
agréable et parfaite
(Romains XII, 2), et de produire
« le fruit de l'Esprit, l'amour, la joie,
la paix, la longanimité, la bienveillance,
la bonté, la fidélité, la
douceur, la tempérance »
(Galates V, 22).
Ah ! direz-vous, quelle terrible
vérité ! Moi pauvre
pécheur sans force, je n'ai plus que le
désespoir à attendre. Comment
atteindrai-je jamais à une pareille
hauteur ?
Vous avez bien raison, en effet, de
désespérer de vous-même ;
c'est l'Esprit seul qui peut vous communiquer une
nouvelle nature, et quant à votre moi
il est incurablement mauvais et comme
tel jugé et condamné. Mais à
quoi la conviction de cette vérité
doit-elle vous conduire ? À vous
confier en Jésus seul.
En effet remarquez que le Seigneur continue son
discours en plaçant devant « le
docteur d'Israël » l'expiation faite
par Lui-même, le Fils de l'homme qui devait
être
« élevé » »
et l'amour de Dieu envers un monde qui
périssait, amour manifesté par le don
et l'oeuvre de son Fils.
Il vous faut être né de nouveau. Vous
dites que vous êtes abattu et sans force. Le
mortel poison du péché coule dans
tout votre être, vous êtes perdu et
vous désirez vivre.
Eh bien, Jésus vous invite à regarder
à Lui, le Fils de l'homme
élevé comme Moïse autrefois
éleva le serpent au désert. Alors
vous vivrez d'une vie à jamais durable et
permanente dans sa réalité
spirituelle.
Dieu n'a pas envoyé son Fils dans le monde
pour le juger, mais pour le sauver. Pour cela, le
Seigneur Jésus est mort afin que celui qui
croit en Lui ne soit pas jugé, mais qu'il
ait la vie éternelle. Celui qui
reçoit ce témoignage est
« né de nouveau », il
est tiré de la corruption, de là
misère et de la mort dans
lesquelles il gisait. Ayant reçu la parole
de la vérité, il est du nombre de
ceux que Dieu de sa propre volonté a
engendrés pour être une sorte de
prémices de ses créatures (Jacques I,
18). « II est
régénéré, non par une
semence corruptible, mais par une semence
incorruptible, par la vivante et permanente parole
de Dieu »
(1 Pierre I, 23).
Car « quiconque croit que Jésus
est le Christ, est né de Dieu »
(1 Jean V, 1).
Voulez-vous donc, mon cher lecteur, voir
réalisée pour vous cette
vérité indispensable pour entrer dans
le royaume de Dieu, regardez à la croix
où Jésus a été
élevé ; c'est là que vous
verrez votre culpabilité
enlevée ; dirigez vos regards vers
Celui qui est vivant, ressuscité et assis
à la droite de Dieu. Par la foi en Lui vous
serez pris hors de la vieille création
où il n'y a que condamnation et mort, et
transportés dans la nouvelle où se
trouve la justification et la vie (Voyez
Romains VI, 3-11, et
Éphésiens II,
1-10).
Sachez-le bien, le grand but pour lequel Dieu dans
son amour ineffable a envoyé son Fils est
celui-ci : « Ces choses ont
été écrites, afin que vous
croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de
Dieu, et qu'en croyant, vous ayez la vie par son
nom
(Jean XX, 31).
La nouvelle nature est une nature
dépendante, elle n'agit pas
d'elle-même.
Le vieil homme prétend être
indépendant.

LE FAIT EST QUE JE NE M'EN SOUCIE PAS
Me promenant un jour an bord de la mer, je me
trouvai près d'un homme que j'avais
déjà souvent vu occupé
à creuser dans les rochers pour y chercher
du jais. Quoique depuis plusieurs jours son travail
eût été infructueux, il le
poursuivait sans avoir l'air de se
décourager, et regardait de temps en temps
avec une sorte de pitié un groupe de femmes
et d'enfants qui, non loin de là,
recueillaient les morceaux de charbon de terre que
de fréquents naufrages jettent sur ces
côtes.
- Voyez comme ces malheureux travaillent, me
dit-il. Ils font plus d'une lieue pour
arriver ; et quand ils ont ramassé ce
qui ne vaut pas dix sous, il faut encore qu'ils le
portent en haut des falaises et ensuite jusque chez
eux !
- « Mais ils l'ont pour rien, lui
répondis-je, et c'est là ce qui les
attire. »
- « C'est bien cela ! Que ne
ferait-on pas, et quelle peine ne se donnerait-on
pas pour avoir quelque chose pour rien ? Il y
en a plus d'un qui irait bien loin pour cela, alors
même qu'il s'agirait d'une chose dont on ne
se soucierait plus, dès qu'on la
posséderait. »
« Oui, telle est en effet la
manière dont le monde agit, lui
dis-je ; mais voici ce qui est
étrange : il y a une chose que
les hommes ne veulent point recevoir, même
pour rien. »
- « Quelle chose
donc ? »
- « Le salut que Dieu leur offre. C'est
cependant le seul moyen de
l'obtenir. On l'achète sans argent et sans
aucun prix. »
- « Bien, bien !
répliqua-t-il ; je connais tout cela
d'un bout à l'autre, voyez-vous ; car
je vais régulièrement au culte. Ma
mère était chrétienne, comme
on dit, et même mon fils qui est en
Australie, vient de m'écrire qu'il s'est
converti. Mais moi, je ne suis pas de leur
trempe. »
- « Et pourquoi, lui dis-je ? Vous
savez bien qu'il y a un ciel et un enfer, que Dieu
a envoyé son Fils dans le monde mourir pour
des pécheurs et qu'à cause de cela,
II leur donne librement et gratuitement le salut.
La perspicacité avec laquelle vous savez
discerner l'empressement des gens à
rechercher ce qui ne coûte rien,
s'élèvera en jugement contre vous au
dernier jour. »
- « Le fait est que je me soucie pas de
ces choses, répondit-il. Je n'en sens pas le
besoin et je ne puis pas le sentir. J'ai toujours
été ainsi. »
- « Vous n'êtes plus
jeune ? »
- « J'ai soixante ans environ. Mais quel
rapport cela a-t-il avec ce que vous me
dites ? »
- « Écoutez ; durant ces
soixante ans, vous êtes-vous jamais mis,
pendant un seul quart d'heure, à genoux
devant Dieu pour le supplier de vous tirer de cet
état d'indifférence et de mort, et de
vous donner le désir de posséder la
vie ? »
Pendant quelques instants il resta silencieux.
puis il dit :
« Non ; jamais dans ma vie je n'ai
prié Dieu de sauver mon
âme. »
Et il continua, tout en tirant de sa pipe des
bouffées de fumée, de parler et
d'argumenter pour excuser son
indifférence.
Je le quittai, le coeur rempli de tristesse
à la pensée de l'insouciance et de
l'engourdissement mortels dans lesquels
périssent tant de milliers qui, comme cet
homme, portent le nom de chrétiens.
Laissez-moi vous adresser aussi un mot, mon cher
lecteur, qui peut-être jusqu'à
présent êtes resté sans
inquiétude quant à ce qui concerne
votre âme.
Croyez-vous qu'il vaille la peine de recevoir de la
part de Dieu le salut qu'il vous offre
« sans argent et sans aucun
prix ? » Ce don précieux que
sa grâce vous présente, c'est la vie
éternelle et cette vie est dans son Fils.
Seriez-vous assez insensé pour ne point vous
en soucier ?
Tôt ou tard, que vous y pensiez ou non, il
faut que vous ayez personnellement affaire
avec le Dieu vivant. Vous ne pouvez éviter
sa rencontre. Maintenant c'est dans sa grâce
qu'il vient à "Vous, pécheur ;
plus tard ce sera en jugement. Vous
préoccupez-vous de ce moment
solennel ?
Peut-être admettez-vous d'une manière
générale que Christ est mort pour
sauver les pécheurs, mais le croyez-vous
pour vous-même ? Vous
présentez-vous devant Dieu comme un
pêcheur perdu pour recevoir gratuitement
de Lui, le salut et la
vie ? Ou bien, comme l'homme dont je viens de
vous entretenir, n'avez-vous nul sentiment de votre
état et du danger que vous courez ?
Réfléchissez à cette parole
solennelle : « C'est ici le
jugement, que la lumière est venue au monde,
et que les hommes ont mieux aimé les
ténèbres que la lumière :
car leurs oeuvres étaient
mauvaises »
(Jean III, 19).
C'est votre négligence obstinée,
c'est votre indifférence persistante
à l'égard de Christ, le don de Dieu,
qui sera cause de votre ruine éternelle.
Secouez donc maintenant votre assoupissement,
occupez-vous du salut de votre âme, de peur
que ce ne soit dans l'enfer même qu'ait lieu
votre réveil.
La porte de la vie s'ouvre toute grande devant
vous. Dieu, dans son amour, vous appelle, vous
invite, vous presse d'y entrer, en vous montrant le
pardon et la paix dans la croix de Jésus.
Oh ! prenez garde que vos pas insouciants ne
vous conduisent loin de cette porte jusque dans
l'étang, de feu où nul ne dira :
« Je ne m'en soucie pas.
Pécheur insouciant ! le
temps fuit, l'heure avance
Et bientôt il faudra paraître devant
Dieu.
Tu vas le rencontrer ! Peux-tu fuir sa
présence ?
Où te cacher ? Sa main t'atteindrait en
tout lieu.
Oh ! sors de ta torpeur ! Vois, sa
grâce t'appelle.
Pourquoi veux-tu périr ? Il t'offre le
salut.
Son amour te fait don de la vie
éternelle :
Saisis-là ; puis joyeux, marche droit
vers le but.
SIMPLES ESSAIS SUR L'ÉVANGILE
VI
QUICONQUE
II est écrit
(Romains I, 16) que l'Évangile
est la puissance de Dieu en salut à
QUICONQUE CROIT. La manière dont
Jésus présente la
vérité à Nicodème en
Jean III, met en évidence
précisément ce caractère
distinctif de l'Évangile. Il lui annonce
l'amour de Dieu envers le monde, amour dont la
grande preuve est le don de son Fils ; puis il
montre le but de la bonne nouvelle en ajoutant ces
mots : c afin que QUICONQUE CROIT en lui (le
Fils) ne périsse pas mais qu'il ait la vie
éternelle. »
De telles déclarations abondent dans les
Écritures ; en voici un
exemple :
Après que l'apôtre Pierre, dans la
maison de Corneille, eut raconté les faits
qui concernaient « Jésus de
Nazareth », sa vie, sa mort, sa
résurrection et le propos
arrêté de Dieu de l'établir
juge des vivants et des morts, il résume
l'évangile en ces termes :
« Tous les prophètes lui rendent
témoignage que, par son nom, QUICONQUE CROIT
en Lui, reçoit la rémission des
péchés »
(Actes X, 43).
L'appel est général ; il n'y a
aucune exception ; la parole s'adresse
également aux riches et aux pauvres, aux
sages et aux ignorants, aux grands et aux
petits : c'est à QUICONQUE CROIT.
Tout le monde est également pécheur
devant Dieu ; tout le monde a donc besoin du
même salut. Sous ce rapport, il n'est
question ni du nombre, ni du genre des
péchés que l'on a commis. Un seul
péché a suffi pour qu'Adam et Eve
fussent chassés du Paradis ; et comme
dit l'apôtre Jacques :
« Quiconque gardera toute la loi et
faillira en un seul point, est coupable sur
tous », - il est convaincu par la loi
d'être un transgresseur. Personne ne peut
donc subsister devant Dieu sur ce terrain,
« car il n'y a pas de différence,
car tous ont péché et n'atteignent
pas à la gloire de Dieu »
(Romains III, 22, 23). Si on les
mesure les uns à côté des
autres, il est possible qu'il y ait grande
différence entre les hommes, mais au point
de vue de la gloire de Dieu, il n'y en a pas un qui
arrive à la hauteur requise.
Le salut, soit dans son caractère
intrinsèque, soit dans sa suffisance pour
pourvoir aux besoins du pécheur, est
universel. Il est adressé à
tout le monde. « Jésus s'est
donné Lui-même en rançon
pour tous ; » et
« Dieu veut que tous les hommes
soient sauvés et viennent à la
connaissance de la vérité »
(1 Timothée II, 4, 6).
- Tout le monde est-il donc sauvé ?
- Non ; car hélas, beaucoup ne veulent
pas écouter l'Évangile, ne veulent
pas venir à Jésus pour avoir la vie
(Jean V, 40). Dieu veut, les
nommes ne veulent pas. C'est ainsi que le Seigneur
Jésus pleura sur la ville de
Jérusalem, en disant :
« Jérusalem, Jérusalem, la
ville qui tue les
prophètes et qui lapide ceux qui lui sont
envoyés, que de fois j'ai voulu
rassembler tes enfants, comme une poule sa
couvée sous ses ailes, et vous ne l'avez
pas voulu ! »
(Luc XIII, 34).
Oui, il faut bien le reconnaître : la
porte est ouverte à tout le monde.
« II n'y a pas de
différence » dans la perdition des
hommes, tous ont péché, tous sont
perdus ; il n'y a pas de différence non
plus dans le salut que Dieu leur offre, car
« le sang de Jésus Christ son Fils
purifie de tout
péché. » La justice de
Dieu est manifestée par la foi de
Jésus-Christ envers tous ; son
efficacité est aussi rendue évidente,
mais seulement en tous ceux qui croient
(Romains III, 22).
Le médecin est tout-puissant, le
remède est de toute efficacité, mais,
hélas ! il y a beaucoup de malades qui
ne veulent pas s'approcher du médecin, ni
profiter du remède qu'il apporte. Chose
étrange, mais tristement vraie, ils aiment
trop leur maladie pour vouloir en sortir, ils
méprisent le remède divin.
« La lumière est venue dans le
monde, mais les hommes ont mieux aimé les
ténèbres que la lumière, car
leurs oeuvres étaient
mauvaises. »
Que leur jugement sera terrible ! Quelle coupe
de colère se prépare pour eux !
Non contents de s'être rebellés contre
l'autorité de Dieu, et d'avoir enfreint ses
lois, les hommes méprisent sa grâce
après avoir mis le comble à leur
iniquité, en crucifiant le Fils de Dieu
entre deux malfaiteurs ! Malgré tout
cela, la bonne nouvelle de la grâce de Dieu
se fait encore entendre ; car
Jésus Lui-même a
dit : « C'est ici la volonté
de mon Père : que QUICONQUE DISCERNE LE
FILS ET CROIT EN Lui ait la vie
éternelle ; et moi je le ressusciterai
au dernier jour
(Jean VI, 40). Que la grâce de
Dieu est grande ! Mais n'oublions pas que
c'est au pécheur qu'elle
s'adresse.
Jésus confond la sagesse de Nicodème,
l'homme sage de ce monde, en lui apprenant que
« si quelqu'un n'est né de
nouveau, - né non pas de la chair mais de
l'Esprit ; - il ne peut voir le Royaume de
Dieu.
Il apprend à la femme samaritaine, pauvre
pécheresse corrompue, qu'il est prêt
à lui faire connaître le
caractère de Dieu en lui donnant de l'eau
vive, et que Dieu le Père cherche des
adorateurs qui l'adorent en Esprit et en
vérité
(Jean IV, 10-23).
Enfin, II dit au pauvre misérable, trop
infirme pour profiter même du remède
plein de grâce dont Dieu continuait à
favoriser son peuple ;
« Lève-toi, prends ton petit lit
et marche »
(Jean V, 8).
La sagesse du sage doit être mise de
côté, car il faut reconnaître sa
maladie pour profiter du remède. Alors,
quelle que soit la corruption dans laquelle on
s'est plongé, quelque complète que
soit son incapacité pour profiter des moyens
de délivrance, la Parole de Dieu est
efficace pour sauver l'âme qui la croit. La
parole du Seigneur demeure éternellement. Or
c'est cette Parole qui nous a été
annoncée.
Où en êtes-vous, cher lecteur ?
Comment échapperez-vous
si vous négligez un si grand salut qui,
ayant commencé par être annoncé
par le Seigneur, nous a été
confirmé par ceux qui l'avaient
entendu ?
VOILA L'AGNEAU DE DIEU
JEAN I, 36.
À Golgotha, l'Agneau sans
tache
Nous ouvre l'accès au saint lieu ;
À l'adversaire, il nous arrache.
Voilà l'Agneau de Dieu I
Sa voix d'amour, pleine de charmes,
Répond même au plus faible voeu.
Pécheur contrit, sèche tes
larmes !
Viens à l'Agneau de Dieu !
Faible et lassé, dans la
détresse,
De mon péché faisant l'aveu,
En Jésus je trouve allégresse.
Voilà l'Agneau de Dieu.
Son sang versé, source féconde,
Proclame la grâce en tout lieu :
Il ôte le péché du monde.
Voilà l'Agneau de Dieu !
J.-R. M.
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