LE
SALUT DE DIEU
FEUILLE CONSACRÉE À
L'ÉVANGÉLISATION
VOL. III
TROISIÈME
ANNÉE 1876
Correspondance
Question. Y a-t-il un intervalle de temps
quelconque entre la conversion et la
réception du Saint-Esprit ?
(Romains VIII, 15), - l'habitation de
l'Esprit dans le croyant
(1 Corinthiens VI, 19). - Conciliera
ce sujet les passages :
D'une part : « Nul ne peut dire
Seigneur Jésus si ce n'est par
l'Esprit »
(Éphésiens 1,13,
14 ;
1 Corinthiens XII, 3-13, etc.).
D'autre part : « Les apôtres
ayant appris que la Samarie
avait reçu la
Parole de Dieu, leur envoyèrent Pierre et
Jean qui, étant descendus, prièrent
pour eux pour qu'ils reçussent
l'Esprit-Saint »
(Actes VIII, 14, 15).
Réponse. Pour bien répondre
à cette question, il faut commencer par
établir le sens du mot
« conversion. » Selon
l'usage habituel, ce mot est employé pour
désigner d'une manière
générale le changement qui a lieu
lorsqu'une âme est sauvée,
c'est-à-dire lorsqu'elle passe de son
état naturel dans la lumière de la
connaissance de Dieu et dans la relation d'enfant
auprès de Lui.
Toutefois, quand on veut entrer dans les
détails de ce changement, il est
nécessaire de préciser l'expression
et de l'employer dans son sens strict et
scripturaire, celui de la soumission de la
volonté d celle de Dieu. On se soumet
réellement à Dieu lorsqu'on
écoute et qu'on reçoit la Parole. On
peut être bien loin encore de se reposer
entièrement sur l'oeuvre de Christ et de
trouver ainsi la certitude de la rémission
de tous ses péchés.
Pendant cet intervalle (qui peut être plus ou
moins prolongé), l'Esprit de Dieu fait
sentir à la personne réveillée
le besoin qu'elle a du pardon de ses
péchés, et dirige ses regards vers la
personne et l'oeuvre de Christ comme vers l'unique
fondement de son acceptation auprès de Dieu.
Du moment que le croyant se repose sur ce
fondement, le Saint-Esprit vient habiter en
lui.
Voyez l'exemple de Saul de Tarse. - Terrassé
par la vue de la gloire du Seigneur Jésus,
le blasphémateur fut à l'instant
changé en un serviteur de Dieu et le cri
propre à un serviteur s'échappe de
ses lèvres : « Seigneur, que
faut-il que je fasse ? » De ce
moment-là date sa conversion. Ébloui,
aveuglé même par la lumière
qu'il avait vue, il fut plongé ensuite dans
une telle angoisse d'âme que, pendant trois
jours, il ne mangea ni ne but, cherchant sa
consolation auprès du Seigneur qu'il priait
sans le connaître encore pleinement. Le
Seigneur Jésus qui ne voulait pas le laisser
longtemps dans cet état, lui envoya son
serviteur Ananias afin qu'il recouvrât la vue
et qu'il fût rempli de l'Esprit-Saint
(Actes IX, 17, 18). «
Saul se lève de terre, et avec
l'énergie que lui donne le Saint-Esprit, il
est baptisé avant de rien manger, proclamant
ainsi d'une manière sensible et pratique que
la rémission de ses péchés
avait eu lieu.
Plus tard, il rappelle à Timothée la
vérité bénie dans laquelle il
avait trouvé le repos de son âme. Il
s'était reconnu
blasphémateur,
persécuteur et outrageux ; mais,
dit-il, « cette parole est certaine et
digne de toute acceptation que le Christ
Jésus est venu dans le monde pour sauver les
pécheurs dont moi je suis le
premier »
(1 Tim. I, 15). Il y eut donc, pour
Saul de Tarse, un intervalle de trois jours entre
sa conversion et le moment où Dieu le
remplit de son Saint-Esprit. Pendant ce temps
où il fut profondément
travaillé dans son âme, on ne pouvait
cependant pas le traiter ouvertement comme un
frère en Christ. Mais après que, par
son baptême, il eut donné la preuve
que son âme était en repos, il prit sa
place parmi les frères de Damas avec
lesquels il était uni de fait, ayant
été introduit par le Saint-Esprit
dans l'unité d'un seul corps
(1 Cor. XII, 12, 13).
Cet exemple explique ce qui peut paraître
contradictoire dans les deux points relevés
par la question.
I. Le Saint-Esprit est reçu
après que l'on a cru au Seigneur,
ainsi que le montrent clairement des passages tels
que
Jean VII, 39 ;
Éphés. I, 13 ;
Gal. IV, 6. Il est reçu
lorsque le coeur se repose entièrement sur
l'oeuvre du Christ pour sa justification devant
Dieu
(Rom. V, 1, 2, 5 ;
Gal. III, 1, 2 ;
Actes XIX, 5, 6).
II. Jusqu'à ce qu'une personne ait
reçu le Saint-Esprit, on ne peut pas la
reconnaître comme étant dans la
position chrétienne ; car
« si quelqu'un n'a pas l'Esprit de
Christ, celui-là n'est pas de
Lui »
(Rom. VIII, 9). On ne devrait donc
pas encore le traiter comme un frère en
Christ, mais plutôt arrêter son
attention sur l'oeuvre de la rédemption
accomplie par le Seigneur Jésus, pour qu'il
y trouve le repos de son âme.
Quant au passage : « Nul ne peut
dire « Seigneur Jésus, »
si ce n'est par l'Esprit-Saint »
(1 Cor. XII, 3), nous dirons qu'il
s'agit ici de distinguer le vrai caractère
de diverses énergies et manifestations dites
spirituelles. Lorsque la personne qui parle est
poussée par le Saint-Esprit, elle
reconnaît, avant tout, l'autorité de
Jésus comme Seigneur. Dans le cas contraire,
on doit conclure que ce n'est pas le Saint-Esprit
qui agit.
FRAGMENT
La tribulation peut surgir dans
l'Église ; on peut être
désappointé parce qu'on voit
même dans des frères ; mais ceux
qui ont Christ devant eux
persévèrent ; la Parole qu'ils
ont entendue et qu'ils gardent les met en rapport
avec Lui, et Christ est plus que tout le reste.
LE SANG DE JÉSUS
VIII
QUELLE EST LA FOI PAR LAQUELLE ON SAISIT
CHRIST ?
Dieu, dans sa parole, rend témoignage
à sa propre grâce et à l'oeuvre
de Christ. Il se fait connaître à nous
comme le Dieu d'amour qui a envoyé dans le
monde son Fils afin que quiconque croit en Lui ne
périsse pas, mais ait la vie
éternelle
(Jean III, 16). Il nous
révèle son amour qu'il constate
envers nous, en ce qu'il n'a pas
épargné son Fils. Il nous dit la
pleine satisfaction qu'il a trouvée dans
l'oeuvre que le Seigneur Jésus a accomplie.
Il nous montre dans ce sacrifice l'eau qui purifie,
aussi bien que le sang par lequel l'expiation est
faite pour les péchés
(1 Jean V, 6), et ainsi II rend ce
témoignage que pour le pécheur
« tout est prêt, » afin
qu'il puisse être sauvé et avoir part
à la joie du festin de noces
(Matthieu XXII, 4).
Mais comment un pécheur pourra-t-il entrer
en possession de ces précieuses
bénédictions, du pardon, de la paix,
de la joie, de la vie éternelle ? Ce
n'est par aucun mérite, ni par aucune
oeuvre, mais simplement en recevant le
témoignage de Dieu. C'est là la foi.
Par là on a confiance en Dieu, le Dieu
vivant et vrai ; on apprend à le
connaître en connaissant le Seigneur
Jésus-Christ son Fils ; et c'est dans
cette connaissance qu'est la vie éternelle
(Jean XVII, 3).
Oui, pauvre pécheur, tel est le
caractère plein de grâce de
Dieu ; tel est l'amour qui déborde de
son coeur, que vous n'avez qu'à vous
remettre entre ses mains ; quelque
méchant que vous soyez, quelque
désespéré que soit votre
état, II ne permettra pas que vous soyez
confus. Vous n'avez qu'à vous confier en
Lui, en sa parole, au témoignage qu'il a
rendu de son Fils, et vous avez la vie
éternelle.
Pensez-vous que Dieu puisse vous tromper ?
Pouvez-vous douter de son amour quand
Lui-même l'affirme ? Si nous recevons le
témoignage des hommes, le témoignage
de Dieu est plus grand ; car c'est ici le
témoignage de Dieu qu'il a rendu au sujet de
son Fils ; celui qui croit au Fils de Dieu, a
le témoignage au dedans de
lui-même ; celui qui ne croit pas Dieu,
l'a fait menteur, car il n'a pas cru au
témoignage que Dieu a rendu au sujet de son
Fils. Et c'est ici le témoignage : que
Dieu nous a donné la vie éternelle,
et cette vie est dans son Fils »
(1 Jean V, 9-11).
Celui donc qui a reçu son témoignage,
a scellé que Dieu est vrai
(Jean III, 33).
Ainsi, c'est par la foi que nous sommes unis
à Christ, de manière à
posséder la vie éternelle ;
c'est en le connaissant tel que l'Écriture
nous le révèle et en nous abandonnant
à Lui avec une entière confiance, que
nous avons part aux richesses de grâce qui
découlent de Lui. Mais la foi qui
établit ainsi un lien entre nous et le Fils
de Dieu, ne le fait pas en vertu de quelque
mérite qui soit en elle,
elle est simplement le moyen et le seul par lequel
l'âme peut saisir quoi que ce soit de Dieu et
de Christ, « car vous êtes
sauvés par la grâce, par la
foi, et cela ne vient pas de vous ; c'est le
don de Dieu ; non pas sur le principe des
oeuvres, afin que personne ne se
glorifie »
(Éphésiens II, 8, 9).
« La foi est l'assurance des choses qu'on
espère et la conviction de celles que l'on
ne voit pas » (Hébreux XI,
1) ; elle prend Dieu au mot sans s'embarrasser
des difficultés et des
impossibilités, elle agit comme Abraham qui,
contre espérance, crut avec
espérance, et qui ne forma pas de doute sur
les promesses de Dieu par
incrédulité, pleinement
persuadé que ce qu'il a promis il est
puissant aussi pour l'accomplir
(Romains IV, 18, 20,21).
C'est ainsi que l'on est sauvé en croyant.
Dieu vous annonce son message de grâce ;
II vous dit que la vie éternelle est en son
Fils, l'Agneau de Dieu qui ôte le
péché du monde ; il est
écrit que Dieu était en Christ,
réconciliant le monde avec Lui-même,
et quelque incroyable qu'il puisse paraître
que Dieu ait déployé une telle
grâce, veuille sauver des pécheurs
tels que vous et moi, et nous ait aimés le
premier, nous qui étions
haïssables ; c'est pourtant vrai, d'une
vérité ineffable pour nos âmes,
puisque Dieu le dit. Tout ce qu'il y a donc
à faire, c'est de recevoir cette joyeuse
bonne nouvelle, de s'en emparer avec bonheur, en
adorant cet amour qui surpasse toute connaissance,
et sans penser qu'il y ait rien à ajouter
à ce qui a été pleinement
accompli, sans avoir aucun
doute, ni défiance à l'égard
de Dieu.
Ah ! direz-vous, je voudrais bien croire
ainsi ; mais je ne le puis. Je crains, mon
cher lecteur, que ce ne soit une fausse idée
de la foi qui vous fasse parler ainsi. Vous semblez
penser que la foi est une espèce d'oeuvre
à accomplir, tandis qu'elle consiste
simplement à reconnaître l'oeuvre
accomplie par un autre. Vous voulez faire quelque
chose pour arriver à jouir de la faveur de
Dieu et vous avez l'idée que si vous pouviez
seulement croire, Dieu vous
récompenserait en vous donnant le pardon et
la paix. Laissez de côté cette
pensée, et ne vous figurez pas que la foi
soit le prix auquel s'achète la paix. La
paix est faite par le sang de sa croix
(Colossiens I, 20) ; c'est
Christ qui est notre paix, il est venu et a
annoncé la bonne nouvelle de la paix
à nous qui étions loin
(Éphésiens II,
14,17) ; cette paix vous est offerte, vous
n'avez qu'à la saisir en vous confiant au
témoignage de Dieu.
Aussi longtemps que vous attachez quelque vertu
méritoire à votre foi, vous ne
pouvez trouver la paix. La foi, bien loin
d'être une oeuvre, est la cessation de toute
oeuvre. Abandonnez donc toute prétention
d'avoir en vous-même quelque chose qui aide
à vous sauver ; le salut est comme une
montagne inaccessible aux efforts de l'homme ;
cessez toute tentation de la gravir et laissez
Christ vous y porter dans ses bras.
Mettez bien dans votre esprit que ce n'est pas
l'acte de croire, mais que c'est l'objet de votre
foi, c'est-à-dire Christ,
qui vous sauve. C'est vers Lui que Dieu dirige vos
regards quand II dit : Voici l'Agneau de Dieu.
« Regardez vers moi et soyez
sauvés. » Dieu l'a exalté
par sa droite pour Prince et Sauveur
(Actes V, 31). Oubliez donc toute
autre chose, votre foi, votre repentance, vos
sentiments ; contemplez le Fils et vous aurez
la vie éternelle. C'est en Lui et non dans
votre foi que se trouvent le salut et la paix.
Tant que vous vous méprendrez sur ce qu'est
vraiment la foi et sur son rôle quant
à l'application du salut à
vous-même, vous resterez dans le trouble.
Vous vous plaignez de votre impuissance à
croire. D'où vient cette impuissance ?
Elle ne provient pas de l'impossibilité
où vous êtes de croire d'une
manière convenable, mais de ce que vous
n'abandonnez pas tout effort de propre justice,
consistant à vouloir accomplir un acte ou
une oeuvre quelconque qui vous rende capable ou
digne d'être sauvé.
Contemplez donc toute la suffisance de l'unique et
grande oeuvre que le Fils de Dieu a achevée
pleinement sur la croix. Prenez ce que Christ a
fait, et soyez entièrement satisfait du
salut qu'il a accompli quand II est mort et
ressuscité.
Je crois, direz-vous peut-être encore, mais
ma foi est si faible que je ne puis en être
satisfait. Vraiment ? Sachez donc que tant que
vous regarderez à l'intensité, au
degré de votre foi, vous ne pourrez jamais
être satisfait. Si pour être
sauvé et avoir la paix, vous attendez
d'avoir atteint telle ou telle mesure de foi, vous
attendrez toujours. La Parole de
Dieu ne dit pas : Étant satisfait de
notre foi nous avons la paix avec Dieu ; mais,
« ayant donc été
justifiés sur le principe de la foi, nous
avons la paix avec Dieu » (Romains V, 1).
Ne cherchez donc plus aucune satisfaction en votre
foi, mais mettez toute votre satisfaction en
Jésus-Christ et son oeuvre ; c'est
là que Dieu a trouvé la sienne.
Manque-t-il quelque chose pour vous en
Christ ? Y a-t-il une demande, un besoin de
votre âme auquel II ne puisse
répondre ? Que désirez-vous de
plus ? Être satisfait de Christ et de
son oeuvre n'est-ce pas entrer dans la
pensée de Dieu, et n'est-ce pas la vraie
foi ? Une foi plus grande de votre part
ajoute-t-elle quelque chose à la gloire de
sa personne, à l'efficace de son sang et de
sa mort ? Ou bien Christ attend-il pour vous
donner quelque chose que votre foi ait atteint un
certain degré ou une qualité qui vous
donne un titre à la
bénédiction ?
Ne vous abusez pas en supposant que votre foi ait
un prix, un mérite quelconque, toute
nécessaire qu'elle soit comme étant
ce qui saisit Christ. L'essence même de la
foi, c'est de trouver tout en Christ Jésus,
qui nous a été fait sagesse de la
part de Dieu, et justice, et sainteté et
rédemption
(1 Corinthiens I, 30). Croyez-vous
cela ? Êtes-vous heureux de le
savoir ? Voudriez-vous y ajouter quelque
chose ? Alors ne vous inquiétez plus de
savoir si votre foi est assez grande,
réjouissez-vous d'avoir trouvé ce
trésor, Christ, et poursuivez en paix votre
chemin sans détourner vos
yeux de celui en qui se trouvent pour vous toutes
choses.
Bienheureux êtes-vous si vous n'êtes
satisfait ni de votre foi ni de rien de ce qui est
en vous ! C'est de Jésus seul qu'il
faut l'être. Sauf Lui, rien au ciel ni sur la
terre ne peut donner la paix à votre
âme. La foi la plus parfaite, en dehors de
son objet, ne peut tranquilliser la conscience, ni
bannir aucune crainte. Elle n'a en elle-même
ni pardon ni vie. Elle fait une chose quand elle
est réelle : elle vous détourne
de vous-même et vous présente Celui en
qui se trouvent la paix et la joie.
« À tous ceux qui l'ont
reçu, il leur a donné le droit
d'être enfants de Dieu, savoir à ceux
qui croient en son nom »
(Jean I, 12).
CAÏN
L'histoire de Caïn, dans le chap. TV de la
Genèse, fait ressortir à trois points
de vue jusqu'à quel degré l'homme est
tombé dans le bourbier de la corruption et
de la dépravation morale.
1. Caïn apporte à Dieu
une oblation des fruits de la terre, - de la terre
que Dieu avait maudite.
2. Il méprise le moyen de grâce que
Dieu lui offre et ne veut pas se repentir.
3. Il satisfait son amour-propre blessé et
ses besoins de vengeance en tuant son frère
duquel Dieu avait agréé le sacrifice.
L'application de ces choses à nous et aux
temps actuels n'est pas difficile.
1. L'idée que l'on se fait
ordinairement du salut, c'est que nous pouvons
l'acheter à Dieu en lui apportant quelque
chose qui vient de nous, bon et beau à nos
yeux peut-être, mais qui participe
nécessairement du caractère de la
corruption dans laquelle nous sommes
plongés.
Comme si ce n'était pas assez pour nous
d'être éloignés de Dieu, nous
l'insultons en lui apportant, comme mérite
personnel, les fruits de cet
éloignement !
2. Dieu vient rencontrer le pécheur sur le
terrain de la grâce souveraine : l'homme
méprise cette grâce parce qu'elle est
toute gratuite, et qu'elle ne fait aucun cas de la
justice humaine.
3. Jésus-Christ, le Fils de Dieu, descend
ici-bas pour chercher et sauver le pécheur,
et se donne Lui-même en sacrifice pour le
péché : l'homme lui
témoigne sa haine en se moquant de Lui et en
le crucifiant entre deux brigands.
Chose merveilleuse, mais bien digne de Dieu,
qu'il prenne une créature
dégradée à ce point, et jouet
du diable ; qu'il la rende propre à
vivre en sa sainte présence, et qu'il en
fasse un temple du Saint-Esprit !
ÉTANT MORT, IL PARLE ENCORE
Dans un petit hameau vivait un homme encore
jeune avec sa femme et leur unique enfant. Il avait
été instruit, dès son jeune
âge, dans la connaissance
de l'Évangile de la grâce de Dieu, et
les chrétiens qui l'entouraient estimaient
qu'il avait vraiment reçu Jésus pour
son Sauveur.
Sa vie, aux yeux du monde, était
honnête et morale. Depuis de longues
années, il suivait
régulièrement les réunions des
enfants de Dieu ; on pouvait, sans rencontrer
d'opposition et même avec facilité lui
parler des vérités divines, qu'il
connaissait d'ailleurs de manière à
pouvoir instruire d'autres personnes, ce qu'il
avait souvent fait ; mais avec tout cela,
comme il n'arrive que trop souvent, il
s'était contenté de connaître
les vérités de la Parole de Dieu,
sans que son coeur y eût été
réellement gagné, ni sa
volonté vraiment soumise.
Un dimanche, étant sur le point de se rendre
à la réunion qu'il
fréquentait, il fut tout à coup saisi
d'un mal si grave qu'il dut se mettre au lit. Ce
fut pour ne plus s'en relever, comme il en eut la
conviction dès l'abord. La maladie fit de
rapides progrès, et il éprouva
aussitôt le besoin de faire appeler
près de lui ceux qui pouvaient lui parler du
Seigneur Jésus.
Je le vis pendant les sept derniers jours de sa vie
sur la terre. Ses souffrances étaient
cruelles ; mais quand on lui en parlait.
« Oh ! disait-il, ces
souffrances-là ne sont rien ; elles
auront bientôt passé, mais les
autres !... » II voulait dire les
angoisses de son âme troublée à
la pensée de la mort et de ce qui la
suit.
Il reconnaissait et disait à tous ceux qui
le visitaient que s'il venait à mourir dans
l'état où il se
trouvait, il était perdu ! Avec quelle
ardeur il recherchait le Seigneur ! Comme il
dévorait ce qu'on lui lisait ou ce qu'on lui
disait de l'Évangile ! Jamais il ne
s'en lassait, quelles que fussent ses souffrances.
« Parlez-moi, disait-il, parlez-moi de ce
qui concerne le salut de mon âme, bien que je
ne puisse pas vous répondre. »
Nous lui lisions alors les merveilleuses
déclarations de la grâce :
« Comme Moïse éleva le
serpent au désert, ainsi il faut que le Fils
de l'homme soit élevé, afin que
quiconque croit en lui ne périsse pas, mais
ait la vie éternelle. Car Dieu a tant
aimé le monde, qu'il a donné son Fils
unique, afin que quiconque croit en Lui, ne
périsse pas, mais ait la vie
éternelle. Car Dieu n'a pas envoyé
son Fils dans le monde, afin qu'il jugeât le
monde, mais afin que le monde fut sauvé par
Lui »
(Jean III, 14-17). « Cette
parole est certaine et digne de toute acceptation,
que le Christ Jésus est venu dans le monde
pour sauver les pécheurs »
(1 Timothée I, 15).
Il écoutait avidement, les regards
fixés en haut, comme s'il eût
désiré voir Jésus et le
posséder comme son Sauveur.
« Mais, disait-il, je ne puis le saisir.
Oh ! que mon coeur est loin de Dieu !
Peut-être ne veut-il pas de
moi ! »
« Au contraire, lui
répondions-nous, Jésus lui-même
a dit : Je ne mettrai point dehors celui qui
vient à moi
(Jean VI, 37). Bien plus, ce tendre
Sauveur invite les âmes par ces
paroles : Venez à moi, vous tous qui
vous fatiguez et qui êtes chargés, et
moi, je vous donnerai du repos »
(Matthieu XI, 28). Mais cela
n'apportait point la paix à son âme.
Son coeur était rempli d'angoisse et de
crainte à la pensée d'avoir connu la
vérité depuis si longtemps sans lui
soumettre son coeur et d'avoir
résisté aux tendres appels que Dieu,
comme il confessa plus tard, lui avait tant de fois
fait entendre et d'une manière toujours plus
solennelle. Consumé par une terrible maladie
qui, ni jour ni nuit, ne lui donnait de
relâche, il voyait que cette fois il ne
pouvait échapper et qu'il avançait
rapidement vers une issue terrible :
c'était la mort et ce qui la suit, le
jugement et l'enfer. Il le savait et tressaillait
d'épouvanté.
Voyant cependant qu'il croyait ce qu'on lui disait
touchant le Seigneur Jésus, je lui lus
à plusieurs reprises ces paroles :
« Je vous ai écrit ces choses,
afin que vous sachiez que vous avez la vie
éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de
Dieu »
(1 Jean V, 13). Il me semblait que ce
passage si simple et si positif devait chasser de
son coeur toute crainte. Mon espoir fut
trompé.
Que de fois, auprès de son lit de douleur,
nous implorâmes la miséricorde de Dieu
en sa faveur ! Il aimait ces intercessions. Il
priait lui-même, et demandait quelquefois
qu'on le laissât seul dans
l'obscurité. Que se passait-il alors dans
cette âme ? Je l'entendis une fois
disant à demi-voix :
« Seigneur, sauve-moi ou je
péris ! » Ah !
pensais-je, on ne se moque pas de Dieu. Car quand
bien même Dieu dans sa
parfaite grâce,
amène enfin une âme à Lui, il
faut qu'elle mène deuil pour chaque refus
qu'elle a opposé à son appel
d'amour.
Le neuvième jour de sa maladie, comme
j'entrais près de lui, il me dit :
« Vous tardiez à venir, je croyais
bien ne pas vous revoir. Mais je n'ai pas encore la
paix. Peut-être que le Seigneur ne veut pas
de moi. » Ses forces diminuaient.
C'était chose navrante de voir sa figure
éperdue. Quelquefois une lueur d'espoir
venait l'illuminer. Il disait :
« J'espère que le Seigneur ne me
laissera pas ; mais, reprenait-il, si la mort
arrivait subitement ! »
Je lui citai ces paroles : « II a
fait la paix par le sang de sa croix »
(Colossiens I, 20). Il y eut un
moment de silence, puis il dit :
« II a fait la paix pour moi ! pour
moi ! Oh ! donne-moi, Seigneur, de le
bien saisir ! Il a fait la paix pour moi. Je
puis bien m'y fier ! »
Je tressaillis et pensai : « Cette
fois, Dieu lui donne de comprendre. »
Quelques instants plus tard, sa femme, qui
était une enfant de Dieu, étant
allée près de lui, lui dit :
« Tu crois bien, cher ami, que
Jésus est mort pour toi ? » -
Oui, je le crois, dit-il après un moment,
Jésus est mort pour moi. Il est mort pour
moi ! Quel bonheur !
Le Seigneur agissait dans son âme ; il
n'était pas nécessaire que nous
ajoutions aucune parole. À mesure que la
paix pénétrait dans son coeur
angoissé, sa figure naguère si
troublée, s'illuminait de joie.
« Plus de crainte, disait-il, plus de
frayeur, rien que bonheur ! »
De quelle joie nous fûmes remplis, en
entendant ces paroles !
Bientôt après, se tournant vers les
personnes de sa famille qui lui avaient
donné leurs soins, il leur dit :
« Ne faites pas comme moi. J'ai
passé toute ma jeunesse loin de Dieu, ne
suivant que ma propre volonté. J'ai
trompé les enfants de Dieu par une apparence
de piété. Mais on ne peut tromper
Dieu. Lui savait bien ce que j'étais. Il m'a
repris et châtié bien des fois sans
que je voulusse me soumettre. Enfin, II m'a
amené où vous me voyez, et où
il n'y avait pas moyen d'échapper. Il
fallait aller en enfer !... et ce mot
« enfer » est
terrible !... C'est sa grâce qui m'a
amené là. »
Puis, s'adressant à sa soeur :
« Dis à notre père,
continua-t-il, de penser à son âme,
car il est déjà avancé en
âge. »
C'était une scène solennelle ;
nous fondions tous en larmes. Sa figure
était sereine et imposante.
« À présent, dit-il, ce
sera bientôt fini. » II souffrait
cruellement, mais de même qu'auparavant ses
souffrances morales lui avaient fait oublier celles
de son corps, maintenant ces dernières
étaient allégées par la joie
et la paix qui remplissaient son âme.
Nous rendîmes ensemble grâces au
Seigneur, pour la faveur ineffable qu'il venait de
nous accorder. Il avait arraché une
âme à Satan et à l'enfer.
Grâces et gloire lui en soient rendues
à jamais !
« Quel grand, quel parfait
Sauveur ! » disait notre ami.
Il se réjouissait à la pensée
d'être bientôt
auprès de Lui et de contempler sa gloire.
Pour lui désormais, mourir était un
gain
(Philippiens I, 21). Il savait que si
sa maison terrestre, qui n'est qu'une tente,
était détruite, il avait un
édifice de la part de Dieu, une maison qui
n'est pas faite de main, éternelle, dans les
cieux
(2 Corinthiens V, 1). Autant il avait
été troublé, autant il
était maintenant calme et joyeux dans la
jouissance de cet amour parfait qui bannit la
crainte.
Oh ! chère âme qui lisez ces
lignes, et qui ne possédez pas encore la
paix avec Dieu, sachez-le bien, ce n'est pas un
vain mot que celui de
« Jésus. » II
signifie :
« Sauveur ; » et c'est une
vivante réalité. Celui qui porte ce
nom est une personne vivante qui a accompli tout ce
qu'il faut pour sauver les pécheurs
qui croient en Lui. Notre cher malade jouissait du
plein salut qui se trouve en Jésus. Devant
cette merveilleuse oeuvre de grâce, et devant
la personne adorable du Sauveur, tout dans ce monde
avait disparu, même ce qu'il aimait le plus.
Il pouvait dire : « Je m'en vais
sans regret, t> même lorsque sa
femme chérie lui présentait leur
enfant bien-aimé. Il les remettait au
Seigneur en comptant sur cette parole :
« Laisse tes orphelins, et je leur
donnerai de quoi vivre, et que tes veuves
s'assurent sur moi »
(Jérémie XLIX, 11).
Pour lui, il avait trouvé Jésus, et
Jésus avait ravi son coeur. Semblable au
seigneur éthiopien qui, ayant reconnu en
Jésus celui dont le prophète parlait,
continua son chemin plein de joie,
sans paraître même
s'apercevoir de l'absence de Philippe
(Actes VIII, 35-39), ainsi, pour
notre ami, tout s'éclipsait devant
Jésus.
La maladie suivait sa marche rapide, mais l'action
de grâces et la louange sortaient maintenant
de ce lit de douleur et de mort. Malgré son
extrême faiblesse, notre cher malade rendait
témoignage à tous ceux qui venaient
le voir, de la grâce de Dieu envers lui.
« J'ai la paix, disait-il, la paix !
quel bonheur ! Combien il est heureux d'avoir
un Sauveur et un tel Sauveur ! »
Environ trois heures après, il ne put
presque plus parler, mais sa figure portait
l'empreinte de la paix et de la joie. Bientôt
il perdit la connaissance de ce qui l'entourait,
et, un peu plus tard, il s'endormit en
Jésus.
Telle fut la grâce de Dieu envers lui.
Je voudrais maintenant ajouter un mot pour ceux
qui, se contentant d'une connaissance
intellectuelle de la vérité, vivent
dans l'iniquité, c'est-à-dire en
faisant leur propre volonté.
Il est possible que vous ne commettiez pas de
péchés grossiers, scandaleux devant
les hommes, que vous soyez honnêtes et
respectés pour votre bonne conduite, que
vous ayez même des parents, des amis
pieux ; mais si vous faites votre propre
volonté et non celle de Dieu, vous vivez
dans le péché comme le poisson dans
l'eau. Car « le péché,
c'est l'iniquité »
(1 Jean III,4), c'est-à-dire
une marche sans loi, sans obéissance
à Celui qui a tout droit sur vous.
Vous êtes donc du nombre de ceux sur
lesquels Jésus
révélé du ciel exercera la
vengeance en flammes de feu avec les anges de sa
puissance, non parce que vous ne connaissez pas
l'Évangile ou que vous ne l'écoutez
pas annoncer, mais parce que, le connaissant, vous
ne lui obéissez pas (Lisez
2 Thessaloniciens I, 7-9.)
Remarquez bien ces mots : Qui
n'obéissent pas à l'Évangile
de notre Seigneur Jésus Christ, vous
qui, tout en possédant et connaissant la
Parole de Dieu, et faisant profession d'y croire,
ne marchez que comme votre coeur, ou vos
intérêts, ou le monde vous
mènent. Quelle sera la fin de ceux qui
suivent une telle voie ? Ils subiront le
châtiment d'une destruction éternelle
de devant la présence du Seigneur et de
devant la gloire de sa force
(vers. 9). Oh ! chers lecteurs,
au nom de vos plus précieux, de vos seuls
vrais intérêts, je vous en supplie,
faites-y attention. Ayez pitié de votre
âme. « Baisez le Fils de peur qu'il
ne s'irrite et que vous ne périssiez dans
cette conduite, quand sa colère s'embrasera
tant soit peu »
(Psaume II,12). « Et que
ferez-vous au jour delà visitation et de la
ruine éclatante qui viendra de loin ?
Vers qui recourrez-vous pour avoir du secours, et
où laisserez-vous votre
gloire ? »
(Ésaïe X, 3).
Jésus vous tend les bras,
son coeur veut vous étreindre ;
II a tout fait pour vous ; vous avez tout en
Lui.
Sous ce divin abri vous n'avez rien à
craindre ;
Oh ! venez sans tarder ; venez dès
aujourd'hui.
Jésus vous dit : « Celui
qui entend ma Parole et qui croit celui qui m'a
envoyé a la vie
éternelle et ne vient pas
en jugement ; mais il est passé de la
mort à la vie » (Jean V, 24). Il
est établi par Dieu, juge des vivants et des
morts
(Actes X, 42) ; mais, s'il est
votre Sauveur, II ne sera pas votre Juge.
Ah ! si celui dont je vous ai dit la fin
pouvait vous parler, comme il vous presserait de
venir à Jésus, comme il vous
conjurerait de ne pas vous contenter d'une forme de
piété, mais de saisir dès
maintenant la réalité des choses
éternelles et invisibles. Mais quoique mort,
il vous parle encore par le récit que j'ai
mis sous vos yeux.
Venez donc à Jésus sans aucun
retard.
Le temps se hâte où le Seigneur, comme
nous l'avons rappelé, sera
révélé du ciel avec les anges
de sa puissance, en flammes de feu pour exercer le
jugement contre ceux qui n'obéissent pas
à l'Évangile ; mais auparavant
il sera venu pour appeler autour de Lui les siens
vivants sur la terre et les réunir à
ceux qui, endormis en Lui, seront alors
ressuscités (
1 Thessaloniciens IV, 14-18). Quel
jour glorieux pour les saints quand ils seront
ainsi pour toujours avec Celui qui les a
aimés et s'est donné Lui-même
pour eux !
Lecteur ! pour laquelle de ces venues de
Jésus êtes-vous prêt ?
L'une et l'autre vous placent dans un état
immuable. C'est la vie, la gloire et la
félicité éternelle avec
Lui ; ou bien ce sont les désespoirs et
les pleurs éternels loin de Lui.
Oh ! puissiez-vous dès à
présent, en croyant eu Jésus,
recevoir le royaume inébranlable, retenir la
grâce par laquelle vous serviez Dieu d'une
manière qui lui soit
agréable, avec révérence et
crainte. Car aussi notre Dieu est un feu consumant
(Hébreux XII, 28, 29).
Il parle encore et du sein de la
tombe
Sa voix s'élève et te dit :
N'attends pas !
"Viens à Jésus avant que le jour
tombe,
Et que vienne la nuit de l'éternel
trépas.
Viens à Jésus, afin que dans sa
gloire
Avec les saints tu paraisses un jour ;
II vient bientôt consommer sa
victoire !
Oh ! ne refuse pas ton coeur à son
amour.
L'ATTENTE DU SEIGNEUR
MOBILE DE LA VIE DU CHRÉTIEN ET BAUME FOUR
SON COEUR
« Voyez de quel amour le
Père nous a fait don, que nous soyons
appelés enfants de Dieu ; c'est
pourquoi le monde ne nous connaît pas, parce
qu'il ne l'a point connu. Bien-aimés, nous
sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous
serons n'a pas encore été
manifesté ; mais nous savons que quand
II sera manifesté, nous Lui serons
semblables, car nous le verrons comme II est. Et
quiconque a cette espérance en Lui se
purifie, comme Lui est pur »
(1 Jean III, 1-3).
« Car notre bourgeoisie est dans les
cieux, d'où aussi nous attendons le Seigneur
Jésus Christ [comme] Sauveur ; qui
transformera le corps de notre abaissement en la
conformité du corps de sa gloire, selon
l'opération de ce pouvoir qu'il a de
s'assujettir même toutes choses »
(Philippiens III, 20, 21).
« Usez donc de patience, frères,
jusqu'à la venue du Seigneur »
(Jacques V, 7).
Si je me mets au lit le soir avec la pensée
que peut-être Christ viendra avant que le
matin n'arrive ; si je me
lève le matin en me disant :
« Peut-être le verrai-je avant le
soir ; » quel effet une telle
attente n'aura-t-elle pas sur mes pensées,
ma volonté, mes désirs et ma
conduite ! Ne prendrai-je pas plaisir à
tout ce qui lui est agréable, et, suivant
l'exhortation de l'apôtre Pierre, ne
m'appliquerai-je pas « à
être trouvé sans tache et
irréprochable devant Lui, en
paix ? »
(2 Pierre III, 14). Que de choses que
maintenant les chrétiens considèrent
comme innocentes et permises et qui apparaissent
tout autres dans la lumière de la gloire de
Celui qui vient !
L'attente du Seigneur me met en rapport avec Lui,
me fait entrer dans le courant de ses
pensées, me fait travailler avec courage et
de façon à ce que je ne sois pas
confus lorsqu'il arrivera.
C'est de cette manière que la venue du
Seigneur nous est toujours présentée
dans l'Écriture ; non comme une
doctrine seulement nous parlant de quelque chose
qui vient ; mais comme une espérance
vivante qui purifie, nous tient
séparés du mal qui nous environne et
nous garantit de la mondanité. En outre,
c'est pour notre âme un appui qui nous
soutient et nous fortifie en chaque instant de
notre vie, nous rendant « fermes et
inébranlables, » et nous stimulant
à être « toujours abondant
dans l'oeuvre du Seigneur »
(1 Corinthiens XV, 58).
Mais cette attente de Christ est aussi un baume
pour toute blessure et pour toute douleur.
Nulle peine ne peut atteindre l'âme, nul coup
si douloureux frapper le coeur que cette
espérance bénie ne
soulage. Si nous examinons quelques-uns des
passages de l'Écriture où il est
parlé de cette glorieuse venue, nous verrons
clairement qu'elle vient toujours répondre
aux besoins de ceux auxquels elle est
présentée dans leurs circonstances de
douleurs ou d'épreuves.
Au
XIVe chapitre de l'Évangile
de Jean, par exemple, nous voyons les disciples
accablés de tristesse, parce que le Seigneur
Jésus était sur le point de les
quitter. Ils l'avaient regardé comme le roi
d'Israël qui allait prendre le trône de
David son père, selon la promesse de Dieu
(Luc I, 32, 33), et ils n'avaient pas
compris que d'abord II devait être
rejeté et crucifié.
Maintenant leurs yeux sont ouverts en quelque
mesure, et ils sont pleins de douleur. Alors le
Seigneur leur dit : « Que votre
coeur ne soit pas troublé... Dans la maison
de mon Père il y a plusieurs demeures... Je
vais vous préparer une place. Et si je m'en
vais et que je vous prépare une place, je
reviendrai et je vous prendrai auprès de
moi, afin que là où je suis, vous y
soyez aussi »
(Jean XIV, 2-4).
FRAGMENT
Le péché expié pour nous
par Christ et jugé en nous par l'Esprit,
voilà ce qui nous rend heureux ; mais
si la seconde chose est négligée,
nous ne saurions jouir delà première.
|