Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



LE SALUT DE DIEU
FEUILLE CONSACRÉE À L'ÉVANGÉLISATION


VOL. III
TROISIÈME ANNÉE 1876

UNE ASSURANCE DIVINE
ET
UNE POSSESSION ACTUELLE

Le Seigneur Jésus nous dit que le dessein de Dieu en envoyant son Fils, c'est : « afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas, mais ait la vie éternelle ; » et ailleurs il est écrit : « Celui qui croit au Fils A la vie éternelle. » Ces paroles bénies nous présentent d'un côté la vie éternelle comme étant la part actuelle de celui qui croit ; d'un autre côté elles lui donnent, de la part de Dieu, l'assurance positive qu'il en est ainsi.
En face de semblables déclarations, comment peut-on dire, comme on le fait si souvent, qu'il n'est pas possible d'avoir cette assurance personnelle aussi longtemps que l'on est dans ce monde, - qu'il faut seulement espérer parvenir à la vie éternelle, faire tous ses efforts pour y arriver, et mettre sa confiance dans la miséricorde de Dieu ?

Parler ainsi c'est infirmer ce que Dieu dit. Faut-il croire Dieu ou les hommes ? - « Que Dieu soit vrai et tout homme menteur ! » (Romains III, 4). « Faire des efforts » convient à quelqu'un qui n'est pas totalement perdu ; mais ces « efforts » n'aboutiront jamais à procurer la vie éternelle, car Dieu dit que l'on a la vie, non en faisant des efforts, mais en croyant simplement le témoignage qu'il a rendu au sujet de son Fils (voyez 1re épître de Jean V, 6-13).

Il est en effet bien humiliant d'apprendre que nous sommes déjà totalement perdus. Toutefois la même parole divine qui nous l'affirme (voyez Romains III, 9-20, 23), nous assure aussi que Dieu accorde un salut actuel à ceux qui sont perdus, et que, si l'on croit en Jésus, on A la vie éternelle. Hélas ! comme Satan trompe les âmes ! Il les occupe d'elles-mêmes en leur faisant croire qu'elles peuvent faire quelque chose de bon ; par ce moyen, il les prive de ce bonheur et de ce repos de l'âme que l'on possède quand on croit simplement ce que Dieu dit, et qu'on se trouve ainsi dans une relation actuelle et intime avec Lui.

Parler de la « miséricorde de Dieu » quant à l'avenir, c'est mettre Dieu en contradiction avec Lui-même. Dieu fait grâce au pécheur maintenant, du moment qu'il vient à Lui. Si l'on convient que Dieu est miséricordieux, pourquoi ne pas profiter de sa grâce dès à présent ? - Hélas ! on a ses raisons pour ne pas le faire ; on aime trop le monde pour le quitter facilement ou présentement ; on méprise la Parole de Dieu, on rejette les offres de sa grâce ; puis, lorsqu'on voit qu'en faisant ainsi on [encourt son juste jugement, on s'efforce de tranquilliser sa conscience en rejetant en quelque sorte la faute sur Dieu.

Dieu parle de la grâce, pour « aujourd'hui, » et d'un jugement à venir. Les hommes, qui préfèrent les délices du péché à la vie de la foi, refusent la grâce que Dieu offre maintenant au pécheur ; et ils voudraient bien aussi nier le jugement à venir. Voilà pourquoi ils prétendent exalter le caractère de Dieu en lui attribuant une miséricorde qui n'est qu'une invention de leur propre cerveau, et qui revient à ceci : Qu'on espère que Dieu sera aussi insouciant à l'égard du péché qu'on l'est soi-même !
Non, - la Parole de Dieu est claire : « Dieu amènera toute oeuvre en jugement, touchant tout ce qui est caché, soit bien, soit mal » (Ecclésiaste XII, 14). Celui que Dieu a établi pour exercer ce jugement, c'est celui que les hommes ont crucifié entre deux brigands (voyez Actes X, 34-42). « Le Père ne juge personne, mais il a donné tout le jugement au Fils, afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père... Il lui a donné l'autorité déjuger, parce qu'il est Fils de l'homme » (Jean V, 22, 27). « II faut que nous soyons tous manifestés devant le tribunal de Christ » (2 Cor. V, 10). Le Seigneur a dit encore : « Voici, je viens bientôt, et ma récompense est avec moi, pour rendre à chacun selon que sera son oeuvre » (Apocalypse XXII, 12).
Pour échapper à ce jugement inévitable, il n'y a qu'un seul moyen ordonné de Dieu, c'est de croire en son Fils. Nul ne vient à Dieu le Père que par Lui (Comparez Jean V, 24 et Actes IV, 12).

Le monde gît sous le jugement, parce qu'il a crucifié le Fils de Dieu. Il s'agit donc d'être délivré du monde et du pouvoir de Satan qui en est le prince. Aussi Dieu dit que le bon moment pour être délivré du monde et du jugement c'est maintenant, car « il veut que tous viennent à la repentance » (2 Pierre III, 9). - « Voici, c'est maintenant le temps agréable ; voici, c'est maintenant le jour du salut » (2 Cor. VI, 2). Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, n'endurcissez point vos coeurs » (Hébreux III, 8, 15).

Lorsqu'on entend la Parole, on est responsable de la croire. Il est vrai qu'il faut la puissance de Dieu, pour que nous soyons amenés à Lui (Jean VI, 44) ; mais « l'Évangile est la puissance de Dieu en salut à quiconque croit » (Romains I,16).

Dieu a arrêté le jugement, mais il ne se hâte pas de l'exécuter. Il attend pour faire grâce. Malheur donc à celui qui méprise la grâce que Dieu lui offre aujourd'hui. (Lisez Proverbes I, 24-33).

Celui qui croit en Jésus est maintenant sauvé, sanctifié, justifié, adopté pour être enfant du Dieu vivant, absolument délivré du jugement qui atteindra les méchants, et placé dans la présence de Dieu pour marcher devant Lui d'une manière qui Lui soit agréable, pour Lui plaire à tous égards.



MINNIE GRAY, OU CHERCHÉE ET TROUVÉE

II
LA SALLE D'HÔPITAL

Minnie Gray était à l'hôpital dans la ville de... depuis quelques semaines, lorsque je la vis pour la première fois. Elle avait à peine vingt-quatre ans, belle encore, mais avec une expression de souffrance, de trouble et de souci qui parfois la faisait paraître beaucoup plus âgée.
J'étais pour quelque temps en séjour dans cette ville. Souvent j'avais passé devant l'hôpital et chaque fois j'avais éprouvé un grand désir d'y entrer, mais les visiteurs n'y étaient admis qu'à des heures fixées et uniquement pour voir des malades qu'ils connaissaient. L'hôpital était un édifice de sombre apparence, si sombre qu'en passant devant je ne pouvais penser à autre chose qu'aux souffrances qu'il devait renfermer. J'avais souvent présenté au Seigneur mon désir d'y pénétrer et lui avais demandé de m'en ouvrir la porte si telle était sa volonté.

J'avais cessé de prier Dieu à ce sujet, lorsqu'un soir, très-tard, je reçus de la part d'une dame que je ne connaissais que de nom, un message qui m'invitait à aller à sa place voir une jeune fille mourante et très-anxieuse à l'égard de son âme. Cette dame était elle-même trop malade en ce moment pour pouvoir y aller. Elle m'envoyait le nom de la jeune fille et l'indication du quartier où elle se trouvait. Elle ajoutait que je pouvais m'y rendre à toute heure ; cette permission, si pleine de tristes pressentiments pour les coeurs aimants du dehors, lui avait été accordée dans ce cas.

Quand le lendemain matin, de bonne heure, je fus arrivée au quartier qui m'avait été indiqué et que je fus entrée, je m'arrêtai un moment, cherchant des yeux une infirmière pour me montrer le lit de la jeune fille que je visitais, lorsqu'une voix venant d'un lit près de la porte me dit : « Vous êtes venue me voir, je le sais. » Surprise, je demandai : « Êtes-vous Hélène H. ? » Non, répondit-elle ; mais ne me dites pas que vous n'êtes pas venue pour moi ; car toute la nuit j'ai demandé à Dieu qu'il m'envoyât quelqu'un ce matin, et quand je vous ai vue, j'ai pensé qu'il avait entendu ma prière. » - « J'ai la confiance qu'il l'a fait, lui dis-je, et je reviendrai bientôt près de vous, mais je dois d'abord trouver Hélène H., car j'ai promis de la voir immédiatement. » - « Ne me laissez pas, murmura-t-elle ! oh ! que cela ne me soit pas enlevé comme tout le reste. J'espérais que Dieu vous avait envoyée, et je suis si fatiguée. » - « Ne connaissez-vous pas Celui qui a dit quand II était sur la terre : Venez à moi vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés et, moi, je vous donnerai du repos ? Il vous adresse maintenant du ciel les mêmes paroles. »

Je fus effrayée de l'effet produit par ma question. Elle se mit à trembler violemment, puis se soulevant par un brusque mouvement et fixant sur moi un regard ardent, elle me dit avec une sorte d'exaltation : « Oh ! maintenant je suis certaine que vous êtes venue pour moi, car toute la nuit j'ai demandé à Dieu de m'envoyer quelqu'un qui me parlerait de Jésus, et j'ai pensé que si Dieu m'exauçait, je saurais qu'il y a réellement un Dieu et qu'il entend. Depuis le point du jour, j'ai attendu, de voir ouvrir cette porte, afin de savoir si ma prière avait été entendue, quoique je susse très-bien que personne ne pouvait venir sitôt. Quand vous êtes entrée, j'ai senti que pour sûr vous étiez une chrétienne, et j'ai demandé encore à Dieu que si vous étiez, bien celle qui devait venir, vous me citiez ces paroles mêmes. Depuis cinq ans et jusqu'à la nuit dernière, je n'avais pas prié. Je ne pensais pas que Dieu m'eût entendue, mais je sais bien qu'il l'a fait. »

Elle était tout à fait épuisée par l'effort qu'elle venait de faire en parlant si rapidement et avec tant de feu. Je la laissai se remettre et me mis à la recherche d'Hélène H.
Son lit n'était pas éloigné de celui de Minnie Gray ; il était assez près pour que chaque parole prononcée près de l'un fût distinctement entendue de l'autre.
La mort approchait de la pauvre jeune fille ; dans l'égarement d'esprit que ses paroles dénotaient, une seule chose ressortait, c'est qu'elle était perdue, une pécheresse trop grande pour être sauvée. Jésus, disait-elle, ne voulait pas la recevoir. C'était navrant de l'entendre. Il semblait qu'elle vît quelque chose qui la frappait de terreur. « Je sais que je suis perdue, » s'écriait-elle ; puis avec un frisson de terreur, « c'est terrible d'aller en enfer. »

Pendant quelques instants, je restai irrésolue ; il semblait inutile d'essayer de lui parler, car elle ne semblait avoir aucune conscience de ce qui se passait autour d'elle, mais ce passage me vint à l'esprit : « La parole de Dieu est vivante et opérante et plus pénétrante qu'aucune épée à deux tranchants, et atteignant jusqu'à la division de l'âme et de l'esprit, des jointures et des moelles. » Je pensai que puisque telle est la puissance de la parole de Dieu, rien ne pourrait l'empêcher de pénétrer même jusqu'à cette âme. Je m'assis donc près du lit, et aussi distinctement que je le pus, quoique à voix assez basse, je répétai à diverses reprises ces trois versets : « Le Fils del'homme est venu pour chercher et sauver ce qui était perdu. » « Le sang de Jésus Christ, le Fils de Dieu, nous purifie de tout péché. » « Je ne mettrai point dehors celui qui vient à moi. »

La femme qui était dans le lit voisin me dit : « C'est inutile de lui parler ; elle n'a plus sa connaissance depuis la nuit dernière, et l'on ne s'attend pas à ce qu'elle la recouvre. À vrai dire, elle n'a rien fait que délirer et extravaguer sur ces choses depuis qu'elle est entrée ici. »

Je savais bien que cela pouvait sembler inutile, mais avec la ferme conviction que la parole de Dieu trouverait une entrée là où les paroles de l'homme ne le pouvaient pas, je répétai les mêmes versets un grand nombre de fois. Peu à peu la malade se calma, et quoiqu'elle ne recouvrât jamais sa pleine connaissance, l'angoisse et le désespoir disparurent de son visage et elle continua à redire : « Chercher et sauver ; chercher et sauver ; purifier de tout péché. »
Elle mourut la nuit même qui suivit ce jour et je ne la revis plus, mais la femme qui occupait le lit voisin du sien me dit qu'au moment de mourir, elle ouvrit les yeux et dit distinctement : Le sang de Jésus-Christ son Fils nous purifie de tout péché. Ce furent ses dernières paroles.

Lorsque je retournai auprès de Minnie Gray, je fus frappée du changement qui s'était opéré dans l'expression de sa figure. Elle n'attendit pas que je lui parlasse la première, mais dès qu'elle me vit : « Tout ce que vous avez dit et répété, était pour moi, dit-elle. J'étais perdue, et Il est venu me chercher et me sauver ; je suis couverte de péchés, mais le sang de Jésus purifie de tout péché. Je suis venue à Lui ce matin, et II ne me mettra point dehors. Parlez-moi encore de Lui. J'étais bien mécontente que vous fussiez allée près du lit de cette fille, mais peut-être ne m'eussiez-vous pas dit les mêmes paroles. Lisez-moi davantage. »

Je lui demandai s'il y avait quelque chose qu'elle désirât plus particulièrement que je lui lusse. « Oui, répondit-elle, lisez le chapitre où se trouve le verset : Venez à moi vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et moi, je vous donnerai du repos. C'est celui sur lequel le prédicateur a parlé un soir, il y a maintenant cinq ans. Je n'ai pas ouvert une Bible depuis ce temps-là de peur que mes yeux ne tombassent sur ces paroles, et maintenant mon coeur brûle de les entendre. »
Je crus un moment qu'elle aussi délirait, car je ne savais rien de ce dont elle parlait. Elle devina sans doute ma pensée, car elle me dit : « Vous croyez que je divague, mais vous vous trompez. » Elle me raconta alors ce qui s'était passé dans cette soirée, cinq ans auparavant ; l'appel solennel qui l'avait si profondément impressionnée ; comment elle avait été presque persuadée, mais s'était, de propos délibéré, détournée de Christ, et comment cependant elle n'avait jamais pu se débarrasser de ce qu'elle avait entendu ce soir-là. Je lui lus le XIe chapitre de Matthieu, et suivant son désir, je relus plusieurs fois les derniers versets. « C'est le repos que de se confier en Lui, » dit-elle, « mais ne me laissera-t-il jamais ? » Nous lûmes Jean X, 28, 29. « Je comprends, dit Minnie, c'est Lui qui nous tient ferme, ce n'est pas nous. »
« Qu'est-ce qui vous a amenée ici aujourd'hui ? » s'écria-t-elle tout-à-coup. Je lui racontai le message que j'avais reçu. - ce Quand ? » - « Hier soir, vers onze heures. » Elle réfléchit un moment, puis elle dit : « C'est juste l'heure où je commençai à demander au Seigneur d'envoyer aujourd'hui, près de moi, quelqu'un qui le connût. »

Ce ne fut que peu à peu que j'appris son histoire. Des semaines se passèrent, et je l'avais souvent visitée avant qu'elle parlât du passé, excepté de cette soirée où elle avait entendu le prédicateur. Ce qu'elle évitait évidemment de dire, je sentais que je ne pouvais l'engager à en parler. Je vis qu'elle était d'une nature fière, sensible et très-délicate, et j'attendis qu'elle s'ouvrît à moi.
À mesure que l'état de sa santé empirait, sa foi s'affermissait et sa paix devenait plus profonde. Jamais, à proprement parler, il n'y eut de joie chez elle, mais un calme et un repos profonds au delà de toute expression, accompagnés du sentiment non moins profond de la grâce qui était venue la chercher. Toute apparence de trouble et de souci avait disparu de sa figure ; elle semblait avoir moins que son âge, et l'expression de ses traits avait même parfois quelque chose d'enfantin, mais dans ses yeux se lisait ce je ne sais quoi qui indique le repos après l'orage.

Peu à peu elle me raconta tout ce passé de sa vie, dont j'ai donné quelques détails, mais jamais elle n'en parlait sans exalter la grâce de Celui qui l'avait cherchée jusqu'à ce qu'il l'eût trouvée ; qui, ainsi qu'elle le disait, ne l'avait jamais laissée tranquille, jusqu'à ce qu'il l'eût forcée à trouver son repos en Lui.
« II aurait pu me dire, ajouta-t-elle, que parce qu'il m'avait appelée et que j'avais refusé d'ouïr, qu'il avait étendu ses mains et que je n'avais pas regardé, II se rirait de ma calamité et se moquerait quand ma frayeur viendrait. Je n'avais pas mérité autre chose, mais au lieu de ce que je méritais, II m'a reçue telle que j'étais, dans toute ma misère et ma méchanceté, quand je n'avais à Lui apporter qu'une vie dévastée et presque terminée. Il m'a reçue quand personne d'autre ne se souciait plus de moi. Quel ami que Jésus ! Cette salle d'hôpital a été pour moi comme la porte du ciel. Je ne la changerais pas maintenant pour mon ancienne demeure, ma santé d'autrefois et mes perspectives d'avenir, si je devais rester une ennemie de Christ. Si seulement je pouvais retourner de cinq ans en arrière et Lui donner ce que j'avais de meilleur. Je le voudrais, parce que je l'aime. Je sais qu'il ne demande rien de moi et c'est mon bonheur de tout lui devoir. Je pense qu'il n'y a personne dans le ciel, non pas même le brigand crucifié, qui lui doive autant que moi. Oh ! je puis bien dire :
Ce fut le même amour qui prépara la fête, Et qui, plein de douceur, me contraignit d'entrer. Sans toi je périssais, - je devins ta conquête Pour t'aimer, Dieu d'amour, t'aimer et t'adorer.

Après la Bible, il n'y avait pas de livre qu'elle prît plus de plaisir à lire que les « Méditations sur le Cantique de Salomon. » Elle avait coutume de dire qu'il amenait Jésus Lui-même toujours plus près de son coeur, et lui rappelait la prédication qu'elle avait entendue autrefois. Je le lui avais prêté, et elle me demanda de le lui laisser jusqu'à la fin.
Je quittai la ville avant que ce moment fût arrivé. Elle s'était si merveilleusement ranimée que l'on entretenait même quelque espérance qu'elle pourrait encore se rétablir, mais cette amélioration de santé ne fut que momentanée.
Je reçus d'elle deux précieuses lettres, pleines de Christ, et quelques vers touchants qu'elle avait écrits sur notre première entrevue. Puis vint un message au crayon d'une autre main que la sienne. Une ou deux semaines plus tard et Minnie Gray reposait dans les bras de Celui qui l'avait aimée et l'avait lavée de ses péchés dans son sang ; qui ne l'avait point abandonnée jusqu'à ce qu'il l'eût pour toujours près de Lui.
« Dites à tous ceux que vous rencontrerez, répétait-elle souvent, et qui sont presque persuadés, mais qui craignent toutefois de se décider pour Christ, parce qu'ils pensent comme moi autrefois, que c'est une chose triste d'être chrétien et qu'ils auront trop à abandonner, dites-leur que par leur indécision, ils perdent tout et ne gagnent rien ; dites-leur qu'appartenir à Jésus est la chose la plus précieuse, même pour cette vie ; dites-leur comment j'ai bu à toutes les citernes de ce monde, sans pouvoir m'y désaltérer, mais qu'enfin j'ai bu de l'eau que Jésus donne et que je n'ai plus eu soif, ni ne l'aurai plus durant toute l'éternité. »

« Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive. »
« À celui qui a soif, je donnerai, moi, gratuitement de la fontaine de l'eau de la vie. »
« Et que celui qui a soif vienne ; que celui qui veut prenne gratuitement de l'eau de la vie. »



NON PAR LES OEUVRES

« Je fais de mon mieux, » ou « j'espère mieux faire, » voilà ce que l'on entend souvent dire aux personnes à qui l'on parle du salut de leur âme.
C'est la pensée naturelle d'un coeur orgueilleux de faire quelque chose pour être sauvé.
Plusieurs sont tellement ignorants qu'ils croient que bien que plusieurs de leurs oeuvres, en actes, en paroles ou en pensée, soient mauvaises, d'autres cependant sont bonnes, et que Dieu les mettra toutes comme dans une balance, les mauvaises d'un côté et les bonnes d'un autre. Si les bonnes oeuvres l'emportent, ils seront sauvés, mais si ce sont les mauvaises, ils seront perdus. Naturellement, ils se flattent toujours que les bonnes oeuvres auront plus de poids que les mauvaises, et ainsi ils se trompent eux-mêmes.

D'autres se comparant à leurs voisins ou à leurs connaissances, estiment qu'ils sont au moins aussi bons que la plupart, et certes meilleurs que quelques-uns, et ne voient par conséquent aucun sujet de crainte.
On en trouvera encore bon nombre qui se sont adonnés à des exercices religieux ; ils suivent avec tant d'assiduité diverses formes, ils observent si régulièrement certaines ordonnances, qu'ils se confient à leur christianisme comme étant d'une assez bonne qualité pour leur assurer le ciel.

Mais tous ces misérables et faux abris sont mis à néant par cette seule parole de l'Écriture : « Vous êtes sauvés par la grâce... non pas sur le principe des oeuvres, afin que personne ne se glorifie » (Éphésiens II, 8).
Il est certain que si l'on pouvait être sauvé par ses oeuvres, ceux qui croiraient avoir atteint la somme d'oeuvres requises, auraient sujet de se glorifier par rapport à ceux qui n'y seraient pas encore arrivés.
Mais l'apôtre demande : « Où donc est la vanterie ? Elle a été exclue. - Par quelle loi ? - Celle des oeuvres ? Non, mais par la loi de la foi ; car nous concluons que l'homme est justifié par la foi, sans oeuvres de loi » (Romains III, 27, 28). C'est donc une fatale illusion que de se confier, pour être sauvé, à des oeuvres de quelque sorte que ce soit ; et, comme nous l'avons vu, c'est une prétention absolument condamnée par la Parole de Dieu. En outre, il est clair que si un homme pouvait avoir accompli par lui-même une seule chose agréable à Dieu, il pourrait faire plus, et Christ n'aurait pas eu besoin de venir dans le monde pour le sauver. Aussi l'apôtre dit-il que « si la justice est par la loi, Christ est donc mort pour rien » (Galates II, 21).

Hélas ! quelle n'est pas la fatale méprise de plusieurs ! Combien on en rencontre de ces âmes qui semblent avec orgueil bâtir sur leurs oeuvres l'édifice de leur salut ! Elle est pourtant bien vraie cette parole d'un ancien chrétien que « les bonnes oeuvres de l'homme ne sont que des péchés splendides. » Le fait est qu'un mauvais arbre ne peut produire de bons fruits. Pour qu'un homme, quel qu'il soit, puisse rendre à Dieu un service agréable, il faut, avant tout, que cet homme soit NÉ DE NOUVEAU.



POÉSIE

« Certes, II te fera grâce, sitôt qu'il aura ouï ton cri » (Ésaïe XXX, 19).

Pécheur, le Dieu d'amour t'offre aujourd'hui sa grâce,
Ses bras te sont ouverts, viens à Lui sans retard ;
Pour les siens, dans les deux, Christ prépare une place :
Accepte le salut avant qu'il soit trop tard.

Pourquoi diffères-tu, le temps s'enfuit et passe ;
Quelques instants encore et tu ne seras plus ;
Viens, avant que la mort dans ses bras ne t'enlace ;
Viens recevoir la vie et la paix en Jésus.

C'est pour celui qui croit, que sur le bois infâme
Jésus versa son sang et paya la rançon.
Lui-même II s'est livré pour racheter ton âme.
Et Dieu peut au pécheur accorder le pardon.

Aujourd'hui c'est le jour, oui, le jour favorable,
Jésus vient te chercher, te sauver, te bénir,
Il ne repousse pas le pécheur misérable
Qui verse sur ses pieds les pleurs du repentir.

Il en est temps encor ; viens, que rien ne t'abuse.
Dieu ne veut pas ta mort ; viens à Lui sans détour ;
Quel affreux sort pour toi si ton orgueil refuse
Le don que vient t'offrir sa grâce et son amour.

Oh ! prodigue, reviens à la maison du Père,
C'est par le Dieu d'amour que tu seras reçu ;
Sur le seuil paternel cessera ta misère,
Malgré tous tes haillons, tu seras bienvenu ;

Oh ! viens par ton retour réjouir les saints anges,
Viens augmenter les rangs de ces milliers d'élus,
Qui chanteront au ciel de divines louanges
Et des hymnes d'amour à l'honneur de Jésus.
J. D.



CORRESPONDANCE
(SUR LA SOUVERAINETÉ DE DIEU)

Nous avons reçu il y a quelque temps, une lettre signée « un chercheur, » dans laquelle sont posées quelques questions auxquelles on nous demande une réponse. Ne pouvant insérer la lettre en entier, nous en extrairons les passages suivants, qui nous semblent la résumer :

Comment concilier l'amour de Dieu envers les hommes avec la déplorable condition de pécheurs dans laquelle ils naissent ?
Pourquoi Dieu a-t-il permis à la race humaine de se propager après la chute d'Adam, ou encore après le déluge, en prévoyant la position misérable que le péché lui avait faite ?
Le premier Adam ayant, par sa chute, exposé toute sa descendance à la mort éternelle et aux peines de l'existence terrestre, comment se fait-il que la venue de Christ ne soit pas plus féconde en bienfaits, en réhabilitant l'humanité entière pour l'éternité et en diminuant les tribulations de la vie présente ?

Réponse.
- L'auteur de la lettre admet les deux grands faits autour desquels roulent, quant à l'homme, les révélations divines, savoir la chute de l'homme, l'état de péché dans lequel il se trouve et son éloignement de Dieu, l'impuissance où il est de sortir de cet état, et sa ruine éternelle s'il n'en sort pas ; en second lieu, le moyen de salut parfait, gratuit et manifestant l'amour ineffable de Dieu, qui est présenté à l'homme. Il est évident que, pour toute âme anxieuse du salut, tout est là. C'est la réponse aux besoins de la conscience et du coeur auxquels Dieu s'adresse dans sa parole, en laissant de côté les vaines spéculations de notre intelligence. Il y a une question individuelle qui doit être réglée tout d'abord. Il s'agit de savoir si moi, pécheur perdu, j'ai accepté ou j'accepte le salut que Dieu m'offre. C'est ainsi que le Seigneur Jésus, à quelqu'un qui lui demande : « Seigneur, ceux qui doivent être sauvés sont-ils en petit nombre ? » fait cette réponse toute personnelle : « Luttez pour entrer par la porte étroite. »

Ainsi, la première chose à faire c'est que, quant à moi-même, mon coeur se soumette à Dieu et accepte sa parole, qui m'est adressée et du rejet ou de la réception de laquelle je suis responsable. Les spéculations et les recherches de l'intelligence sont inutiles. Je vais périr, il s'agit de saisir la main qui m'est tendue. Toute autre chose avant ce moment n'est qu'une ruse de l'ennemi pour m'attirer hors de la présence de Dieu qui me juge et veut atteindre ma conscience pour me sauver. L'ennemi veut enlever la parole de mon coeur, de peur qu'en croyant je n'échappe à son empire. Une âme qui soupire après la paix, doit rejeter semblables pensées.

Mais ces questions et d'autres peuvent se présenter à notre esprit quand nous avons reçu la vérité et que nous savons qu'en croyant au Fils de Dieu, nous avons la vie éternelle. Il faut alors prendre bien garde de ne pas nous laisser en traîner au delà de ce que Dieu a bien voulu nous révéler et rester avant tout soumis à la parole. Comment connaîtrons-nous ses desseins, à moins qu'II ne nous les dévoile ? Comment pourrions-nous concilier dans notre intelligence bornée, ce qui assurément se concilie en Lui ? Ce qu'il nous révèle, nous le savons avec la plus entière certitude, mais ce n'est jamais pour satisfaire une vaine curiosité. Et quant à notre esprit, il y a une limite qui nous empêcherait de saisir la profondeur de ses desseins. Trouveras-tu le fond en Dieu en le sondant ? Connaîtras-tu parfaitement le Tout-Puissant ? Ce sont les hauteurs des cieux, qu'y feras-tu ? C'est une chose plus profonde que les abîmes, qu'y connaîtras-tu ? (Job. XI, 7-8). Aussi l'apôtre Paul, en s'occupant précisément des desseins de Dieu, s'écrie-t-il : O profondeur des richesses et de
sagesse et de la connaissance de Dieu ! Que ses jugements ont insondables et ses voies introuvables ! (Romains XI, 33).

Notre sagesse consiste donc a nous incliner devant cette profondeur, et de croire, comme un enfant, ce qui, par grâce, nous est communiqué par le Dieu de qui, par qui et pour qui sont toutes choses.
(La suite au numéro prochain.)



LE SANG DE JÉSUS

XI
LA VALEUR DU SANG DE CHRIST

Le sang, la mort et la croix de Jésus, quoique se rapportant tous à l'unique et grand acte de rébellion de l'homme contre Dieu, sont souvent présentés par l'Esprit de Dieu comme liés chacun à des choses différentes. Ici je ne m'occuperai que du sang de christ.
Le sang, quant à sa valeur, semble toujours renfermer plus ou moins l'idée d'expiation. En lui-même il est en effet l'expiation, c'est-à-dire ce par quoi seul Dieu peut être juste en justifiant le pécheur, et ainsi c'est non-seulement ce qui permet à Dieu de bénir, mais ce qui permet au pécheur de s'approcher avec confiance pour être béni.
Mais le sang de Christ, en rapport avec l'expiation, a dans l'Écriture bien des applications diverses qu'en général on ne connaît pas assez. Puissions-nous savoir quelle est l'estime que Dieu fait de ce sang précieux et, par l'Esprit, apprendre à l'estimer nous-mêmes à sa juste valeur, nous rappelant que l'ignorance ou l'insouciance quant au sang de Christ est la condamnation du monde. Puisse l'Esprit qui rend témoignage avec le sang, nous révéler, tandis que nous nous en occuperons, ces choses inconnues et cachées à l'intelligence de l'homme naturel.

I. Par le sang de Jésus-Christ, le croyant bénéficie de la nouvelle alliance.

C'est ce que nous trouvons dans ces paroles du Seigneur : « Ceci est mon sang, le sang de la nouvelle alliance, qui est répandu pour plusieurs en rémission des péchés » (Matthieu XXVI, 28). a Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang qui est versé pour vous » (Luc XXII, 20).
Le Saint-Esprit nous dit quel est le caractère de cette alliance (1) : « C'est ici l'alliance que j'établirai pour eux après ces jours-là, dit le Seigneur. En mettant mes lois dans leurs coeurs, je les écrirai aussi sur leurs entendements ; et je ne me souviendrai plus de leurs péchés ni de leurs iniquités » (Hébreux X, 16, 17).

Ainsi, le sang nous est présenté ici comme versé pour la rémission des péchés. L'alliance à laquelle il appartient est une « alliance éternelle » (Hébreux XIII, 20), elle ne peut donc manquer, car Dieu en elle affirme qu'il oublie nos péchés et nos iniquités. Quelle sécurité ! Voudrions-nous nous opposer à Dieu par nos doutes, quand Lui-même, reconnaissant toute notre culpabilité, notre misère et notre ruine, a entrepris de nous sauver ainsi ?

II. La connaissance du sang de Christ versé sur la croix, est le moyen dont Dieu se sert pour donner la vie éternelle à de pauvres pécheurs qui périssent.

Le Seigneur disait aux Juifs : « En vérité, en vérité, je vous dis, que si vous ne mangez la chair du Fils de l'homme et ne buvez son sang, vous n'avez pas la vie en vous-mêmes. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang, a la vie éternelle, et moi, je le ressusciterai au dernier jour. Car ma chair est en vérité un aliment, et mon sang est en vérité un breuvage. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang, demeure en moi et moi en lui » (Jean VI, 53-56).
Ces paroles nous apprennent que si par la foi quelqu'un reçoit et s'assimile la mort de Jésus et l'expiation par le sang dans sa mort, « dès ce moment, la vie éternelle, et, par conséquent, ne peut jamais venir en jugement, mais il est passé de la mort à la vie.
Manger et boire sont des actes très-simples, que nous accomplissons chaque jour, et nous savons très-bien si nous les avons accomplis ou non. Pourrions-nous donc croire une personne qui viendrait nous dire sérieusement : « Je ne sais pas si j'ai jamais mangé ou bu ? »

Cette figure, appliquée à nos âmes, est aussi très-simple. Il est clair qu'aucun homme ne peut juger avec certitude à cet égard de ce qu'un autre a fait, mais il me semble impossible que quelqu'un se soit tourné de coeur vers le corps percé et le sang versé de Christ, en se disant : « Voici les preuves de la grâce de Dieu envers les pécheurset le moyen par lequel il peut montrer sa miséricorde : je suis un pécheur perdu, mais je me confierai à la grâce et à l'amour de Dieu tels qu'ils s'expriment ainsi ; » il me semble impossible, dis-je, qu'un tel homme ne sache pas avec certitude ce qu'il a fait.
Mais si vous vous êtes ainsi tourné vers ce Christ qui a donné sa chair et son sang, alors, mon cher lecteur, quoique vous ayez pu être à cet égard dans l'ignorance jusqu'à présent, sachez que vous avez la vie éternelle.
Oui, si dans votre coeur, comme devant Dieu, vous avez dit : « Le corps percé et le sang versé de Christ sont le moyen que Dieu a établi pour qu'il pût agréer le pécheur ; c'est le seul chemin pour aller à Lui, et, si je péris, ce sera dans ce chemin ; » alors vous avez entendu la voix de Jésus, et Lui-même a dit : « Mes brebis écoutent ma voix, et moi je les connais et elles me suivent, et moi, je leur donne la vie éternelle, et elles ne périront jamais, et nul ne les ravira de ma main » (Jean X, 27, 28).

III. Le sang était la démonstration, de la mort de Jésus.

« Étant venus à Jésus, » nous rapporte Jean, « lorsqu'ils virent qu'il était déjà mort, ils ne lui rompirent pas les jambes, mais l'un des soldats lui perça le côté avec une lance, et il en sortit du sang et de l'eau. Et celui qui l'a vu rend témoignage, et son témoignage est véritable ; et lui sait qu'il dit vrai, afin que vous aussi vous croyiez » (Jean XIX, 33-35).

Nous voyons ici ce que le Seigneur avait devant ses yeux dans le chapitre VI de Jean, ce que les Juifs ne pouvaient recevoir et ce que les disciples ne comprenaient pas, c'est-à-dire sa mort. Quel récit d'amour que celui qui nous est présenté à la croix, de cet amour que beaucoup d'eaux ne pourraient éteindre, et qui est plus fort que la mort !
Tel est celui du Seigneur Jésus, du Fils de Dieu, ô pauvre âme qui soupire après la délivrance. Il est mort, et de son côté percé sort l'eau et le sang pour te dire que dans sa mort tu trouves la purification de ton âme ; avec Lui tu meurs au péché qui te souillait devant Dieu ; dans sa mort, tu vois l'expiation de tes péchés. Pour le croyant, la culpabilité est ôtée, elle n'existe plus devant Dieu. Christ s'est mis à sa place. Reçois donc le témoignage que l'Esprit-Saint a rendu : Que Dieu nous a donné la vie éternelle et que cette vie est dans son Fils ; dans Celui-là même qui s'est livré pour nous, et qui a offert son propre sang.

IV. Le sang de Christ est la rançon payée pour le troupeau, pour l'assemblée de Dieu.

« Prenez garde... à tout le troupeau... pour paître l'assemblée de Dieu, laquelle il a acquise par le sang de son propre Fils » (Actes XX, 28). Telles étaient les paroles de Paul aux anciens de l'assemblée d'Éphèse. Le troupeau est celui de Dieu, c'est l'Eglise, l'assemblée militante, traversant en pauvreté le désert. Quel prix inestimable II a payé pour elle ! Judas et les sacrificateurs avaient fixé à trente pièces d'argent le prix de Celui qui était l'Éternel des armées » (Zacharie XI, 12, 13, comp. avec Matthieu XXVI, 14-16). La rançon que Dieu paye pour l'Église est le sang de son propre Fils. Si nous nous étonnons que Judas ait pu tenir un tel pacte payé à un aussi vil prix, pourrions-nous nous étonner que Dieu estime chères des âmes rachetées au prix d'un sang aussi précieux ? Nous pouvons être sûrs qu'il ne manquera pas d'accomplir tous ses conseils en leur faveur, tous ses desseins de grâce.
Lorsqu'un homme a désiré une chose et qu'il en a payé le prix demandé, avec quelle persistance et quelle ténacité ne fait-il pas valoir ses droits à la possession de ce qu'il a acquis ?

La grandeur du prix que Dieu a payé montre la mesure de son désir d'acquérir l'Église. Voulant amener plusieurs fils à la gloire, il a consommé le chef de leur salut par des souffrances (voyez Hébreux II, 10). Il fallait qu'il en fût ainsi, et II n'a pas hésité à le faire. Christ aussi a aimé l'assemblée, et il s'est livré lui-même pour elle (Éphésiens V, 25). Et maintenant que la rançon est payée, II a la puissance, au temps convenable, de s'approprier ce qu'il a acheté.
Oui, bientôt Christ se présentera à Lui-même l'assemblée, glorieuse, n'ayant ni tache, ni ride, ni rien de semblable ; bientôt viendra la pleine « rédemption de la possession acquise, à la louange de la gloire de Dieu » (Éphésiens I, 14).

V. Le sang est la vie de toute chair.

Cette vie était en Adam dans une chair innocente, mais en Jésus, dans une chair sainte et parfaite. Toutefois ce n'est pas le simple fait que Jésus était pur et saint qui donne à son sang son vrai caractère, sa vertu et son excellence. Le sang d'Adam, fût-il resté tel qu'il était d'abord en Éden, n'aurait pu faire expiation. Mais Jésus était Dieu manifesté en chair. S'il n'eût été Fils de Dieu, son sang versé n'aurait été d'aucune utilité. C'est par ce précieux sang que nous, qui étions autrefois loin, avons été approchés de Dieu (Éphésiens II, 13).



ON PEUT MOURIR DEUX FOIS

Nous voyagions en chemin de fer de C. à B., quand tout à coup une femme qui se trouvait parmi nous, effrayée par quelque bruit, s'écria :
- Croyez-vous qu'il y ait du danger ?
- N'ayez pas peur, Madame, répliqua en plaisantant un jeune homme assis en face d'elle, vous ne pouvez pourtant mourir qu'une fois.
- Pardonnez-moi, lui répondis-je, vous êtes dans l'erreur.
Il parut un peu surpris de ma remarque, et j'ajoutai :
- Vous avez été mal renseigné sur ce sujet. Où avez-vous appris que l'on ne meurt qu'une fois ? Je sais, d'après une autorité infaillible, qu'il y a une seconde mort.

Ouvrant alors ma Bible, je lus le passage qui se termine ainsi : « C'est la seconde mort, l'étang de feu. » (Apocalypse XX, 14.) J'espère, mon ami, ajoutai-je, qu'aucun de ceux qui se trouvent ici ne connaîtra jamais ce que c'est que de passer par la seconde mort. Grâces à Dieu, il y a un moyen d'échapper, et la Parole de Dieu nous dit clairement qui sont ceux que la seconde mort ne peut toucher, comme nous le montre le verset 6 du même chapitre de l'Apocalypse : « Bienheureux et saint celui qui a part à la première résurrection ; sur eux la seconde mort n'a point de pouvoir. Mais à moins que votre nom ne soit dans le livre de vie (verset 15), vous ne pouvez échapper à la terrible nécessité de mourir une seconde fois.

Le jeune homme fut évidemment un peu surpris de cette doctrine, toute nouvelle pour lui. Il balbutia un « c'est vrai, » mais il était aisé de voir que, jusqu'à ce moment, il s'était peu inquiété de savoir si l'éternel bonheur d'une vie que la mort ne peut toucher lui appartenait, ou s'il devait passer l'éternité dans les horreurs de l'étang de feu qui est la seconde mort.

Et vous, lecteur, avez-vous jamais sérieusement pensé à ces solennelles vérités. On entend dire quelquefois : « Quand on est mort, on est bien mort. » Oui, pour les autres hommes, on a, en effet, disparu de la scène où ils s'agitent ; mais, pour Dieu, tous vivent (Luc XX, 38) ; et le moment vient où tous les morts, grands et petits, seront devant le grand trône blanc pour être jugés selon leurs oeuvres. Quelles oeuvres auront à présenter de misérables pécheurs, sinon celles qui les condamneront ? Alors, « si quelqu'un n'est pas trouvé écrit dans le livre de vie, il sera jeté dans l'étang de feu ; c'est la seconde mort, l'étang de feu » (Apocalypse XX, 11-15).
Lecteur, vous regardant maintenant comme un pécheur perdu, avez-vous cru au Seigneur Jésus-Christ, le Fils de Dieu ? Alors vous avez la vie éternelle ; alors votre nom est écrit dans les cieux ; alors vous aurez part à la première résurrection quand Jésus viendra du ciel pour prendre les siens avec soi ; et sur vous la seconde mort n'aura point de pouvoir. Glorieuse perspective, assurance pleine de charmes ! elle est fondée sur la parole de Dieu qui ne peut mentir, et sur la mort et la résurrection du Seigneur Jésus-Christ. « Qui croit au Fils à la vie éternelle. »


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LE SANG DE JÉSUS - IX - LE SANG DE JÉSUS EST POUR LE CROYANT LA BASE DE SA PAIX
ET LE THÈME CONSTANT DE SON ADORATION.
LA PAROLE ET LA FOI
MINNIE GRAY, OU CHERCHÉE ET TROUVÉE - I - LA SALLE DE PRÉDICATION
VENEZ AVEC FOI
LE SANG DE JÉSUS - X - LE SANG DE CHRIST PLACE LE CHRÉTIEN DANS UNE POSITION DE SAINTETÉ ABSOLUE DEVANT DIEU


(1) La « nouvelle alliance » est faite avec la nation d'Israël voyez Jérémie XXXI, 31 ; Hébreux VIII, 8, 10). Elle a trait aux bénédictions du règne milléniale du Christ, qui doivent se réaliser plus tard. En attendant, le croyant dans la dispensation actuelle jouit spirituellement des bénédictions de l'alliance, pour ce qui concerne ses rapports moraux avec Dieu, bien que dans l'alliance elle-même nous ne trouvions ni le caractère, ni l'étendue des « bénédictions spirituelles, » dont le croyant est maintenant béni dans « les lieux célestes en Christ » (Éph. I, 3).

 

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