LE
SALUT DE DIEU
FEUILLE CONSACRÉE À
L'ÉVANGÉLISATION
VOL. III
TROISIÈME
ANNÉE 1876
UNE ASSURANCE DIVINE
ET
UNE POSSESSION ACTUELLE
Le Seigneur Jésus nous dit que le dessein
de Dieu en envoyant son Fils, c'est :
« afin que quiconque croit en Lui ne
périsse pas, mais ait la
vie
éternelle ; » et ailleurs il
est écrit : « Celui qui croit
au Fils A la vie éternelle. » Ces
paroles bénies nous présentent d'un
côté la vie éternelle comme
étant la part actuelle de celui qui
croit ; d'un autre côté elles lui
donnent, de la part de Dieu, l'assurance positive
qu'il en est ainsi.
En face de semblables déclarations, comment
peut-on dire, comme on le fait si souvent, qu'il
n'est pas possible d'avoir cette assurance
personnelle aussi longtemps que l'on est dans ce
monde, - qu'il faut seulement espérer
parvenir à la vie éternelle, faire
tous ses efforts pour y arriver, et mettre sa
confiance dans la miséricorde de
Dieu ?
Parler ainsi c'est infirmer ce que Dieu dit.
Faut-il croire Dieu ou les hommes ? -
« Que Dieu soit vrai et tout homme
menteur ! »
(Romains III, 4). « Faire
des efforts » convient à quelqu'un
qui n'est pas totalement perdu ; mais ces
« efforts » n'aboutiront jamais
à procurer la vie éternelle, car Dieu
dit que l'on a la vie, non en faisant des efforts,
mais en croyant simplement le témoignage
qu'il a rendu au sujet de son Fils (voyez
1re épître de Jean V,
6-13).
Il est en effet bien humiliant d'apprendre que nous
sommes déjà totalement perdus.
Toutefois la même parole divine qui nous
l'affirme (voyez
Romains III, 9-20, 23), nous assure
aussi que Dieu accorde un salut actuel
à ceux qui sont perdus, et que, si l'on
croit en Jésus, on A la vie
éternelle. Hélas ! comme Satan
trompe les âmes ! Il les occupe
d'elles-mêmes en leur faisant croire qu'elles
peuvent faire quelque chose de bon ; par
ce moyen, il les prive de ce
bonheur et de ce repos de l'âme que l'on
possède quand on croit simplement ce que
Dieu dit, et qu'on se trouve ainsi dans une
relation actuelle et intime avec Lui.
Parler de la « miséricorde de
Dieu » quant à l'avenir, c'est
mettre Dieu en contradiction avec Lui-même.
Dieu fait grâce au pécheur
maintenant, du moment qu'il vient à
Lui. Si l'on convient que Dieu est
miséricordieux, pourquoi ne pas profiter de
sa grâce dès à
présent ? - Hélas ! on a
ses raisons pour ne pas le faire ; on aime
trop le monde pour le quitter facilement ou
présentement ; on méprise la
Parole de Dieu, on rejette les offres de sa
grâce ; puis, lorsqu'on voit qu'en
faisant ainsi on [encourt son juste jugement, on
s'efforce de tranquilliser sa conscience en
rejetant en quelque sorte la faute sur Dieu.
Dieu parle de la grâce, pour
« aujourd'hui, » et d'un
jugement à venir. Les hommes, qui
préfèrent les délices du
péché à la vie de la foi,
refusent la grâce que Dieu offre
maintenant au pécheur ; et ils
voudraient bien aussi nier le jugement à
venir. Voilà pourquoi ils prétendent
exalter le caractère de Dieu en lui
attribuant une miséricorde qui n'est qu'une
invention de leur propre cerveau, et qui revient
à ceci : Qu'on espère que Dieu
sera aussi insouciant à l'égard du
péché qu'on l'est
soi-même !
Non, - la Parole de Dieu est claire :
« Dieu amènera toute oeuvre en
jugement, touchant tout ce qui est caché,
soit bien, soit mal »
(Ecclésiaste XII, 14). Celui
que Dieu a établi pour exercer
ce jugement, c'est celui que les
hommes ont crucifié entre deux brigands
(voyez
Actes X, 34-42). « Le
Père ne juge personne, mais il a
donné tout le jugement au Fils, afin que
tous honorent le Fils comme ils honorent le
Père... Il lui a donné
l'autorité déjuger, parce qu'il est
Fils de l'homme »
(Jean V, 22, 27). « II faut
que nous soyons tous manifestés devant le
tribunal de Christ »
(2 Cor. V, 10). Le Seigneur a dit
encore : « Voici, je viens
bientôt, et ma récompense est avec
moi, pour rendre à chacun selon que sera son
oeuvre »
(Apocalypse XXII, 12).
Pour échapper à ce jugement
inévitable, il n'y a qu'un seul moyen
ordonné de Dieu, c'est de croire en son
Fils. Nul ne vient à Dieu le Père que
par Lui (Comparez
Jean V, 24 et
Actes IV, 12).
Le monde gît sous le jugement, parce qu'il a
crucifié le Fils de Dieu. Il s'agit donc
d'être délivré du monde et du
pouvoir de Satan qui en est le prince. Aussi Dieu
dit que le bon moment pour être
délivré du monde et du jugement c'est
maintenant, car « il veut que tous
viennent à la repentance »
(2 Pierre III, 9). -
« Voici, c'est maintenant le temps
agréable ; voici, c'est maintenant
le jour du salut »
(2 Cor. VI, 2). Aujourd'hui, si vous
entendez sa voix, n'endurcissez point vos
coeurs »
(Hébreux III, 8, 15).
Lorsqu'on entend la Parole, on est responsable de
la croire. Il est vrai qu'il faut la puissance de
Dieu, pour que nous soyons amenés à
Lui
(Jean VI, 44) ; mais
« l'Évangile est la puissance de
Dieu en salut à quiconque croit »
(Romains
I,16).
Dieu a arrêté le jugement, mais il ne
se hâte pas de l'exécuter. Il attend
pour faire grâce. Malheur donc à celui
qui méprise la grâce que Dieu lui
offre aujourd'hui. (Lisez
Proverbes I, 24-33).
Celui qui croit en Jésus est maintenant
sauvé, sanctifié,
justifié, adopté pour être
enfant du Dieu vivant, absolument
délivré du jugement qui atteindra les
méchants, et placé dans la
présence de Dieu pour marcher devant Lui
d'une manière qui Lui soit agréable,
pour Lui plaire à tous égards.
MINNIE GRAY, OU CHERCHÉE ET
TROUVÉE
II
LA SALLE D'HÔPITAL
Minnie Gray était à
l'hôpital dans la ville de... depuis quelques
semaines, lorsque je la vis pour la première
fois. Elle avait à peine vingt-quatre ans,
belle encore, mais avec une expression de
souffrance, de trouble et de souci qui parfois la
faisait paraître beaucoup plus
âgée.
J'étais pour quelque temps en séjour
dans cette ville. Souvent j'avais passé
devant l'hôpital et chaque fois j'avais
éprouvé un grand désir d'y
entrer, mais les visiteurs n'y étaient admis
qu'à des heures fixées et uniquement
pour voir des malades qu'ils connaissaient.
L'hôpital était un édifice de
sombre apparence, si sombre qu'en
passant devant je ne pouvais
penser à autre chose qu'aux souffrances
qu'il devait renfermer. J'avais souvent
présenté au Seigneur mon désir
d'y pénétrer et lui avais
demandé de m'en ouvrir la porte si telle
était sa volonté.
J'avais cessé de prier Dieu à ce
sujet, lorsqu'un soir, très-tard, je
reçus de la part d'une dame que je ne
connaissais que de nom, un message qui m'invitait
à aller à sa place voir une jeune
fille mourante et très-anxieuse à
l'égard de son âme. Cette dame
était elle-même trop malade en ce
moment pour pouvoir y aller. Elle m'envoyait le nom
de la jeune fille et l'indication du quartier
où elle se trouvait. Elle ajoutait que je
pouvais m'y rendre à toute heure ;
cette permission, si pleine de tristes
pressentiments pour les coeurs aimants du dehors,
lui avait été accordée dans ce
cas.
Quand le lendemain matin, de bonne heure, je fus
arrivée au quartier qui m'avait
été indiqué et que je fus
entrée, je m'arrêtai un moment,
cherchant des yeux une infirmière pour me
montrer le lit de la jeune fille que je visitais,
lorsqu'une voix venant d'un lit près de la
porte me dit : « Vous êtes
venue me voir, je le sais. » Surprise, je
demandai : « Êtes-vous
Hélène H. ? » Non,
répondit-elle ; mais ne me dites pas
que vous n'êtes pas venue pour moi ; car
toute la nuit j'ai demandé à Dieu
qu'il m'envoyât quelqu'un ce matin, et quand
je vous ai vue, j'ai pensé qu'il avait
entendu ma prière. » -
« J'ai la confiance qu'il l'a fait, lui
dis-je, et je reviendrai bientôt
près de vous, mais je
dois d'abord trouver Hélène H., car
j'ai promis de la voir
immédiatement. » - « Ne
me laissez pas, murmura-t-elle ! oh ! que
cela ne me soit pas enlevé comme tout le
reste. J'espérais que Dieu vous avait
envoyée, et je suis si
fatiguée. » - « Ne
connaissez-vous pas Celui qui a dit quand II
était sur la terre : Venez à moi
vous tous qui vous fatiguez et qui êtes
chargés et, moi, je vous donnerai du
repos ? Il vous adresse maintenant du ciel les
mêmes paroles. »
Je fus effrayée de l'effet produit par ma
question. Elle se mit à trembler violemment,
puis se soulevant par un brusque mouvement et
fixant sur moi un regard ardent, elle me dit avec
une sorte d'exaltation : « Oh !
maintenant je suis certaine que vous êtes
venue pour moi, car toute la nuit j'ai
demandé à Dieu de m'envoyer quelqu'un
qui me parlerait de Jésus, et j'ai
pensé que si Dieu m'exauçait, je
saurais qu'il y a réellement un Dieu et
qu'il entend. Depuis le point du jour, j'ai
attendu, de voir ouvrir cette porte, afin de savoir
si ma prière avait été
entendue, quoique je susse très-bien que
personne ne pouvait venir sitôt. Quand vous
êtes entrée, j'ai senti que pour
sûr vous étiez une chrétienne,
et j'ai demandé encore à Dieu que si
vous étiez, bien celle qui devait venir,
vous me citiez ces paroles mêmes. Depuis cinq
ans et jusqu'à la nuit dernière, je
n'avais pas prié. Je ne pensais pas que Dieu
m'eût entendue, mais je sais bien qu'il l'a
fait. »
Elle était tout à fait
épuisée par l'effort qu'elle venait
de faire en parlant si rapidement et avec tant de
feu. Je la laissai se remettre et me mis à
la recherche d'Hélène H.
Son lit n'était pas éloigné de
celui de Minnie Gray ; il était assez
près pour que chaque parole prononcée
près de l'un fût distinctement
entendue de l'autre.
La mort approchait de la pauvre jeune fille ;
dans l'égarement d'esprit que ses paroles
dénotaient, une seule chose ressortait,
c'est qu'elle était perdue, une
pécheresse trop grande pour être
sauvée. Jésus, disait-elle, ne
voulait pas la recevoir. C'était navrant de
l'entendre. Il semblait qu'elle vît quelque
chose qui la frappait de terreur. « Je
sais que je suis perdue, »
s'écriait-elle ; puis avec un frisson
de terreur, « c'est terrible d'aller en
enfer. »
Pendant quelques instants, je restai
irrésolue ; il semblait inutile
d'essayer de lui parler, car elle ne semblait avoir
aucune conscience de ce qui se passait autour
d'elle, mais ce passage me vint à
l'esprit : « La parole de Dieu est
vivante et opérante et plus
pénétrante qu'aucune
épée à deux tranchants, et
atteignant jusqu'à la division de
l'âme et de l'esprit, des jointures et des
moelles. » Je pensai que puisque telle
est la puissance de la parole de Dieu, rien ne
pourrait l'empêcher de pénétrer
même jusqu'à cette âme. Je
m'assis donc près du lit, et aussi
distinctement que je le pus, quoique à voix
assez basse, je répétai à
diverses reprises ces trois versets :
« Le Fils del'homme
est venu pour chercher et sauver ce qui
était perdu. » « Le sang
de Jésus Christ, le Fils de Dieu, nous
purifie de tout péché. »
« Je ne mettrai point dehors celui qui
vient à moi. »
La femme qui était dans le lit voisin me
dit : « C'est inutile de lui
parler ; elle n'a plus sa connaissance depuis
la nuit dernière, et l'on ne s'attend pas
à ce qu'elle la recouvre. À vrai
dire, elle n'a rien fait que délirer et
extravaguer sur ces choses depuis qu'elle est
entrée ici. »
Je savais bien que cela pouvait sembler inutile,
mais avec la ferme conviction que la parole de Dieu
trouverait une entrée là où
les paroles de l'homme ne le pouvaient pas, je
répétai les mêmes versets un
grand nombre de fois. Peu à peu la malade se
calma, et quoiqu'elle ne recouvrât jamais sa
pleine connaissance, l'angoisse et le
désespoir disparurent de son visage et elle
continua à redire :
« Chercher et sauver ; chercher et
sauver ; purifier de tout
péché. »
Elle mourut la nuit même qui suivit ce jour
et je ne la revis plus, mais la femme qui occupait
le lit voisin du sien me dit qu'au moment de
mourir, elle ouvrit les yeux et dit
distinctement : Le sang de Jésus-Christ
son Fils nous purifie de tout péché.
Ce furent ses dernières paroles.
Lorsque je retournai auprès de Minnie Gray,
je fus frappée du changement qui
s'était opéré dans
l'expression de sa figure. Elle n'attendit pas que
je lui parlasse la première, mais dès
qu'elle me vit : « Tout ce que vous
avez dit et répété,
était pour moi, dit-elle. J'étais
perdue, et Il est venu me
chercher et me sauver ; je suis couverte de
péchés, mais le sang de Jésus
purifie de tout péché. Je suis venue
à Lui ce matin, et II ne me mettra point
dehors. Parlez-moi encore de Lui. J'étais
bien mécontente que vous fussiez
allée près du lit de cette fille,
mais peut-être ne m'eussiez-vous pas dit les
mêmes paroles. Lisez-moi
davantage. »
Je lui demandai s'il y avait quelque chose qu'elle
désirât plus particulièrement
que je lui lusse. « Oui,
répondit-elle, lisez le chapitre où
se trouve le verset : Venez à moi vous
tous qui vous fatiguez et qui êtes
chargés, et moi, je vous donnerai du repos.
C'est celui sur lequel le prédicateur a
parlé un soir, il y a maintenant cinq ans.
Je n'ai pas ouvert une Bible depuis ce
temps-là de peur que mes yeux ne tombassent
sur ces paroles, et maintenant mon coeur
brûle de les entendre. »
Je crus un moment qu'elle aussi délirait,
car je ne savais rien de ce dont elle parlait. Elle
devina sans doute ma pensée, car elle me
dit : « Vous croyez que je divague,
mais vous vous trompez. » Elle me raconta
alors ce qui s'était passé dans cette
soirée, cinq ans auparavant ; l'appel
solennel qui l'avait si profondément
impressionnée ; comment elle avait
été presque persuadée, mais
s'était, de propos
délibéré,
détournée de Christ, et comment
cependant elle n'avait jamais pu se
débarrasser de ce qu'elle avait entendu ce
soir-là. Je lui lus le XIe chapitre de
Matthieu, et suivant son désir, je relus
plusieurs fois les derniers
versets. « C'est le repos que de se
confier en Lui, » dit-elle,
« mais ne me laissera-t-il
jamais ? » Nous lûmes
Jean X, 28, 29. « Je
comprends, dit Minnie, c'est Lui qui nous tient
ferme, ce n'est pas nous. »
« Qu'est-ce qui vous a amenée ici
aujourd'hui ? »
s'écria-t-elle tout-à-coup. Je lui
racontai le message que j'avais reçu. - ce
Quand ? » - « Hier soir,
vers onze heures. » Elle
réfléchit un moment, puis elle
dit : « C'est juste l'heure
où je commençai à demander au
Seigneur d'envoyer aujourd'hui, près de moi,
quelqu'un qui le connût. »
Ce ne fut que peu à peu que j'appris son
histoire. Des semaines se passèrent, et je
l'avais souvent visitée avant qu'elle
parlât du passé, excepté de
cette soirée où elle avait entendu le
prédicateur. Ce qu'elle évitait
évidemment de dire, je sentais que je ne
pouvais l'engager à en parler. Je vis
qu'elle était d'une nature fière,
sensible et très-délicate, et
j'attendis qu'elle s'ouvrît à moi.
À mesure que l'état de sa
santé empirait, sa foi s'affermissait et sa
paix devenait plus profonde. Jamais, à
proprement parler, il n'y eut de joie chez elle,
mais un calme et un repos profonds au delà
de toute expression, accompagnés du
sentiment non moins profond de la grâce qui
était venue la chercher. Toute apparence de
trouble et de souci avait disparu de sa
figure ; elle semblait avoir moins que son
âge, et l'expression de ses traits avait
même parfois quelque chose d'enfantin, mais
dans ses yeux se lisait ce je ne
sais quoi qui indique le repos après
l'orage.
Peu à peu elle me raconta tout ce
passé de sa vie, dont j'ai donné
quelques détails, mais jamais elle n'en
parlait sans exalter la grâce de Celui qui
l'avait cherchée jusqu'à ce qu'il
l'eût trouvée ; qui, ainsi
qu'elle le disait, ne l'avait jamais laissée
tranquille, jusqu'à ce qu'il l'eût
forcée à trouver son repos en
Lui.
« II aurait pu me dire, ajouta-t-elle,
que parce qu'il m'avait appelée et que
j'avais refusé d'ouïr, qu'il avait
étendu ses mains et que je n'avais pas
regardé, II se rirait de ma calamité
et se moquerait quand ma frayeur viendrait. Je
n'avais pas mérité autre chose, mais
au lieu de ce que je méritais, II m'a
reçue telle que j'étais, dans toute
ma misère et ma méchanceté,
quand je n'avais à Lui apporter qu'une vie
dévastée et presque terminée.
Il m'a reçue quand personne d'autre ne se
souciait plus de moi. Quel ami que
Jésus ! Cette salle d'hôpital a
été pour moi comme la porte du ciel.
Je ne la changerais pas maintenant pour mon
ancienne demeure, ma santé d'autrefois et
mes perspectives d'avenir, si je devais rester une
ennemie de Christ. Si seulement je pouvais
retourner de cinq ans en arrière et Lui
donner ce que j'avais de meilleur. Je le voudrais,
parce que je l'aime. Je sais qu'il ne demande rien
de moi et c'est mon bonheur de tout lui devoir. Je
pense qu'il n'y a personne dans le ciel, non pas
même le brigand crucifié, qui lui
doive autant que moi. Oh ! je puis bien
dire :
Ce fut le même amour qui prépara la
fête, Et qui, plein de douceur, me
contraignit d'entrer. Sans toi je périssais,
- je devins ta conquête Pour t'aimer, Dieu
d'amour, t'aimer et t'adorer.
Après la Bible, il n'y avait pas de livre
qu'elle prît plus de plaisir à lire
que les « Méditations sur le
Cantique de Salomon. » Elle avait coutume
de dire qu'il amenait Jésus Lui-même
toujours plus près de son coeur, et lui
rappelait la prédication qu'elle avait
entendue autrefois. Je le lui avais
prêté, et elle me demanda de le lui
laisser jusqu'à la fin.
Je quittai la ville avant que ce moment fût
arrivé. Elle s'était si
merveilleusement ranimée que l'on
entretenait même quelque espérance
qu'elle pourrait encore se rétablir, mais
cette amélioration de santé ne fut
que momentanée.
Je reçus d'elle deux précieuses
lettres, pleines de Christ, et quelques vers
touchants qu'elle avait écrits sur notre
première entrevue. Puis vint un message au
crayon d'une autre main que la sienne. Une ou deux
semaines plus tard et Minnie Gray reposait dans les
bras de Celui qui l'avait aimée et l'avait
lavée de ses péchés dans son
sang ; qui ne l'avait point abandonnée
jusqu'à ce qu'il l'eût pour toujours
près de Lui.
« Dites à tous ceux que vous
rencontrerez, répétait-elle souvent,
et qui sont presque persuadés, mais qui
craignent toutefois de se décider pour
Christ, parce qu'ils pensent comme moi autrefois,
que c'est une chose triste d'être
chrétien et qu'ils auront trop à
abandonner, dites-leur que par
leur indécision, ils perdent tout et ne
gagnent rien ; dites-leur qu'appartenir
à Jésus est la chose la plus
précieuse, même pour cette vie ;
dites-leur comment j'ai bu à toutes les
citernes de ce monde, sans pouvoir m'y
désaltérer, mais qu'enfin j'ai bu de
l'eau que Jésus donne et que je n'ai plus eu
soif, ni ne l'aurai plus durant toute
l'éternité. »
« Si quelqu'un a soif, qu'il vienne
à moi et qu'il boive. »
« À celui qui a soif, je donnerai,
moi, gratuitement de la fontaine de l'eau de la
vie. »
« Et que celui qui a soif vienne ;
que celui qui veut prenne gratuitement de l'eau de
la vie. »
NON PAR LES OEUVRES
« Je fais de mon
mieux, » ou « j'espère
mieux faire, » voilà ce que
l'on entend souvent dire aux personnes à qui
l'on parle du salut de leur âme.
C'est la pensée naturelle d'un coeur
orgueilleux de faire quelque chose pour
être sauvé.
Plusieurs sont tellement ignorants qu'ils croient
que bien que plusieurs de leurs oeuvres, en actes,
en paroles ou en pensée, soient mauvaises,
d'autres cependant sont bonnes, et que Dieu les
mettra toutes comme dans une balance, les mauvaises
d'un côté et les bonnes d'un autre. Si
les bonnes oeuvres l'emportent, ils seront
sauvés, mais si ce sont les mauvaises, ils
seront perdus. Naturellement, ils se flattent
toujours que les bonnes oeuvres
auront plus de poids que les mauvaises, et ainsi
ils se trompent eux-mêmes.
D'autres se comparant à leurs voisins ou
à leurs connaissances, estiment qu'ils sont
au moins aussi bons que la plupart, et certes
meilleurs que quelques-uns, et ne voient par
conséquent aucun sujet de crainte.
On en trouvera encore bon nombre qui se sont
adonnés à des exercices
religieux ; ils suivent avec tant
d'assiduité diverses formes, ils observent
si régulièrement certaines
ordonnances, qu'ils se confient à leur
christianisme comme étant d'une assez bonne
qualité pour leur assurer le ciel.
Mais tous ces misérables et faux abris sont
mis à néant par cette seule parole de
l'Écriture : « Vous
êtes sauvés par la grâce... non
pas sur le principe des oeuvres, afin que personne
ne se glorifie »
(Éphésiens II, 8).
Il est certain que si l'on pouvait être
sauvé par ses oeuvres, ceux qui croiraient
avoir atteint la somme d'oeuvres requises, auraient
sujet de se glorifier par rapport à ceux qui
n'y seraient pas encore arrivés.
Mais l'apôtre demande :
« Où donc est la vanterie ?
Elle a été exclue. - Par quelle
loi ? - Celle des oeuvres ? Non, mais par
la loi de la foi ; car nous concluons que
l'homme est justifié par la foi, sans
oeuvres de loi »
(Romains III, 27, 28). C'est donc une
fatale illusion que de se confier, pour être
sauvé, à des oeuvres de quelque sorte
que ce soit ; et, comme nous l'avons vu,
c'est une prétention
absolument condamnée par la Parole de Dieu.
En outre, il est clair que si un homme pouvait
avoir accompli par lui-même une seule
chose agréable à Dieu, il pourrait
faire plus, et Christ n'aurait pas eu besoin de
venir dans le monde pour le sauver. Aussi
l'apôtre dit-il que « si la justice
est par la loi, Christ est donc mort pour
rien »
(Galates II, 21).
Hélas ! quelle n'est pas la fatale
méprise de plusieurs ! Combien on en
rencontre de ces âmes qui semblent avec
orgueil bâtir sur leurs oeuvres
l'édifice de leur salut ! Elle est
pourtant bien vraie cette parole d'un ancien
chrétien que « les bonnes oeuvres
de l'homme ne sont que des péchés
splendides. » Le fait est qu'un mauvais
arbre ne peut produire de bons fruits. Pour qu'un
homme, quel qu'il soit, puisse rendre à Dieu
un service agréable, il faut, avant tout,
que cet homme soit NÉ DE NOUVEAU.
POÉSIE
« Certes, II te fera grâce,
sitôt qu'il aura ouï ton cri »
(Ésaïe XXX, 19).
Pécheur, le Dieu d'amour
t'offre aujourd'hui sa grâce,
Ses bras te sont ouverts, viens à Lui sans
retard ;
Pour les siens, dans les deux, Christ
prépare une place :
Accepte le salut avant qu'il soit trop tard.
Pourquoi diffères-tu, le temps s'enfuit et
passe ;
Quelques instants encore et tu ne seras
plus ;
Viens, avant que la mort dans ses bras ne
t'enlace ;
Viens recevoir la vie et la paix en
Jésus.
C'est pour celui qui croit, que sur le bois
infâme
Jésus versa son sang et paya la
rançon.
Lui-même II s'est livré pour racheter
ton âme.
Et Dieu peut au pécheur accorder le
pardon.
Aujourd'hui c'est le jour, oui, le jour
favorable,
Jésus vient te chercher, te sauver, te
bénir,
Il ne repousse pas le pécheur
misérable
Qui verse sur ses pieds les pleurs du repentir.
Il en est temps encor ; viens, que rien ne
t'abuse.
Dieu ne veut pas ta mort ; viens à Lui
sans détour ;
Quel affreux sort pour toi si ton orgueil
refuse
Le don que vient t'offrir sa grâce et son
amour.
Oh ! prodigue, reviens à la maison du
Père,
C'est par le Dieu d'amour que tu seras
reçu ;
Sur le seuil paternel cessera ta misère,
Malgré tous tes haillons, tu seras
bienvenu ;
Oh ! viens par ton retour réjouir les
saints anges,
Viens augmenter les rangs de ces milliers
d'élus,
Qui chanteront au ciel de divines louanges
Et des hymnes d'amour à l'honneur de
Jésus.
J. D.
CORRESPONDANCE
(SUR LA SOUVERAINETÉ DE DIEU)
Nous avons reçu il y a quelque temps, une
lettre signée « un
chercheur, » dans laquelle sont
posées quelques questions auxquelles on nous
demande une réponse. Ne pouvant
insérer la lettre en entier, nous en
extrairons les passages suivants, qui nous semblent
la résumer :
1° Comment concilier l'amour de Dieu
envers les hommes avec la déplorable
condition de pécheurs dans laquelle ils
naissent ?
2° Pourquoi Dieu a-t-il permis à
la race humaine de se propager après la
chute d'Adam, ou encore après le
déluge, en prévoyant la position
misérable que le péché lui
avait faite ?
3° Le premier Adam ayant, par sa chute,
exposé toute sa descendance à la mort
éternelle et aux peines de l'existence
terrestre, comment se fait-il que la venue de
Christ ne soit pas plus féconde en
bienfaits, en réhabilitant l'humanité
entière pour l'éternité et en
diminuant les tribulations de la vie
présente ?
Réponse. - L'auteur de la lettre admet
les deux grands faits autour desquels roulent,
quant à l'homme, les
révélations
divines, savoir la chute de l'homme, l'état
de péché dans lequel il se trouve et
son éloignement de Dieu, l'impuissance
où il est de sortir de cet état, et
sa ruine éternelle s'il n'en sort pas ;
en second lieu, le moyen de salut parfait, gratuit
et manifestant l'amour ineffable de Dieu, qui est
présenté à l'homme. Il est
évident que, pour toute âme anxieuse
du salut, tout est là. C'est la
réponse aux besoins de la conscience et du
coeur auxquels Dieu s'adresse dans sa parole, en
laissant de côté les vaines
spéculations de notre intelligence. Il y a
une question individuelle qui doit être
réglée tout d'abord. Il s'agit de
savoir si moi, pécheur perdu, j'ai
accepté ou j'accepte le salut que Dieu
m'offre. C'est ainsi que le Seigneur Jésus,
à quelqu'un qui lui demande :
« Seigneur, ceux qui doivent être
sauvés sont-ils en petit
nombre ? » fait cette réponse
toute personnelle : « Luttez pour
entrer par la porte étroite. »
Ainsi, la première chose à faire
c'est que, quant à moi-même, mon coeur
se soumette à Dieu et accepte sa parole, qui
m'est adressée et du rejet ou de la
réception de laquelle je suis responsable.
Les spéculations et les recherches de
l'intelligence sont inutiles. Je vais périr,
il s'agit de saisir la main qui m'est tendue. Toute
autre chose avant ce moment n'est qu'une ruse de
l'ennemi pour m'attirer hors de la présence
de Dieu qui me juge et veut atteindre ma conscience
pour me sauver. L'ennemi veut enlever la parole de
mon coeur, de peur qu'en croyant je
n'échappe à son empire. Une âme
qui soupire après la paix, doit rejeter
semblables pensées.
Mais ces questions et d'autres peuvent se
présenter à notre esprit quand nous
avons reçu la vérité et que
nous savons qu'en croyant au Fils de Dieu, nous
avons la vie éternelle. Il faut alors
prendre bien garde de ne pas nous laisser en
traîner au delà de ce que Dieu a bien
voulu nous révéler et rester avant
tout soumis à la parole. Comment
connaîtrons-nous ses desseins, à moins
qu'II ne nous les dévoile ? Comment
pourrions-nous concilier dans notre
intelligence bornée, ce qui
assurément se concilie en Lui ? Ce
qu'il nous révèle, nous le savons
avec la plus entière certitude, mais ce
n'est jamais pour satisfaire une vaine
curiosité. Et quant à notre esprit,
il y a une limite qui nous empêcherait de
saisir la profondeur de ses desseins. Trouveras-tu
le fond en Dieu en le sondant ?
Connaîtras-tu parfaitement le
Tout-Puissant ? Ce sont les hauteurs des
cieux, qu'y feras-tu ? C'est une chose plus
profonde que les abîmes, qu'y
connaîtras-tu ? (Job. XI, 7-8). Aussi
l'apôtre Paul, en s'occupant
précisément des desseins de Dieu,
s'écrie-t-il : O profondeur des
richesses et de
sagesse et de la connaissance de Dieu ! Que
ses jugements ont insondables et ses voies
introuvables ! (Romains XI, 33).
Notre sagesse consiste donc a nous incliner devant
cette profondeur, et de croire, comme un enfant, ce
qui, par grâce, nous est communiqué
par le Dieu de qui, par qui et pour qui sont toutes
choses.
(La suite au numéro prochain.)
LE SANG DE JÉSUS
XI
LA VALEUR DU SANG DE CHRIST
Le sang, la mort et la croix de Jésus,
quoique se rapportant tous à l'unique et
grand acte de rébellion de l'homme contre
Dieu, sont souvent présentés par
l'Esprit de Dieu comme liés chacun à
des choses différentes. Ici je ne
m'occuperai que du sang de christ.
Le sang, quant à sa valeur, semble toujours
renfermer plus ou moins l'idée d'expiation.
En lui-même il est en effet l'expiation,
c'est-à-dire ce par quoi seul Dieu peut
être juste en justifiant le pécheur,
et ainsi c'est non-seulement ce qui permet à
Dieu de bénir, mais ce qui permet au
pécheur de s'approcher avec confiance pour
être béni.
Mais le sang de Christ, en rapport avec
l'expiation, a dans l'Écriture bien des
applications diverses qu'en général
on ne connaît pas assez. Puissions-nous
savoir quelle est l'estime que Dieu fait de ce sang
précieux et, par l'Esprit, apprendre
à l'estimer nous-mêmes à sa
juste valeur, nous rappelant que l'ignorance ou
l'insouciance quant au sang de Christ est la
condamnation du monde. Puisse l'Esprit qui rend
témoignage avec le sang, nous
révéler, tandis que nous nous en
occuperons, ces choses inconnues et cachées
à l'intelligence de l'homme naturel.
I. Par le sang de Jésus-Christ, le
croyant bénéficie
de la nouvelle alliance.
C'est ce que nous trouvons dans ces paroles du
Seigneur : « Ceci est mon sang, le
sang de la nouvelle alliance, qui est
répandu pour plusieurs en
rémission des
péchés »
(Matthieu XXVI, 28). a Cette coupe
est la nouvelle alliance en mon sang qui est
versé pour vous »
(Luc XXII, 20).
Le Saint-Esprit nous dit quel est le
caractère de cette alliance
(1) :
« C'est ici l'alliance que
j'établirai pour eux après ces
jours-là, dit le Seigneur. En mettant mes
lois dans leurs coeurs, je les écrirai aussi
sur leurs entendements ; et je ne me
souviendrai plus de leurs péchés ni
de leurs iniquités »
(Hébreux X, 16, 17).
Ainsi, le sang nous est présenté ici
comme versé pour la rémission des
péchés. L'alliance à
laquelle il appartient est une « alliance
éternelle »
(Hébreux XIII, 20), elle ne
peut donc manquer, car Dieu en elle affirme qu'il
oublie nos péchés et nos
iniquités. Quelle
sécurité ! Voudrions-nous nous
opposer à Dieu par nos doutes, quand
Lui-même, reconnaissant toute notre
culpabilité, notre misère et notre
ruine, a entrepris de nous sauver ainsi ?
II. La connaissance du sang de Christ
versé sur la croix, est
le moyen dont Dieu se sert pour donner la vie
éternelle à de pauvres
pécheurs qui périssent.
Le Seigneur disait aux Juifs : « En
vérité, en vérité, je
vous dis, que si vous ne mangez la chair du Fils de
l'homme et ne buvez son sang, vous n'avez pas la
vie en vous-mêmes. Celui qui mange ma chair
et qui boit mon sang, a la vie éternelle, et
moi, je le ressusciterai au dernier jour. Car ma
chair est en vérité un aliment, et
mon sang est en vérité un breuvage.
Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang,
demeure en moi et moi en lui »
(Jean VI, 53-56).
Ces paroles nous apprennent que si par la foi
quelqu'un reçoit et s'assimile la mort de
Jésus et l'expiation par le sang dans sa
mort, « dès ce moment, la
vie éternelle, et, par conséquent, ne
peut jamais venir en jugement, mais il est
passé de la mort à la vie.
Manger et boire sont des actes très-simples,
que nous accomplissons chaque jour, et nous savons
très-bien si nous les avons accomplis ou
non. Pourrions-nous donc croire une personne qui
viendrait nous dire sérieusement :
« Je ne sais pas si j'ai jamais
mangé ou bu ? »
Cette figure, appliquée à nos
âmes, est aussi très-simple. Il est
clair qu'aucun homme ne peut juger avec certitude
à cet égard de ce qu'un autre a fait,
mais il me semble impossible que quelqu'un se soit
tourné de coeur vers le corps percé
et le sang versé de Christ, en se
disant : « Voici les preuves de la
grâce de Dieu envers les
pécheurset le moyen par
lequel il peut montrer sa miséricorde :
je suis un pécheur perdu, mais je me
confierai à la grâce et à
l'amour de Dieu tels qu'ils s'expriment
ainsi ; » il me semble impossible,
dis-je, qu'un tel homme ne sache pas avec certitude
ce qu'il a fait.
Mais si vous vous êtes ainsi tourné
vers ce Christ qui a donné sa chair et son
sang, alors, mon cher lecteur, quoique vous ayez pu
être à cet égard dans
l'ignorance jusqu'à présent, sachez
que vous avez la vie éternelle.
Oui, si dans votre coeur, comme devant Dieu, vous
avez dit : « Le corps percé
et le sang versé de Christ sont le moyen que
Dieu a établi pour qu'il pût
agréer le pécheur ; c'est le
seul chemin pour aller à Lui, et, si je
péris, ce sera dans ce
chemin ; » alors vous avez entendu
la voix de Jésus, et Lui-même a
dit : « Mes brebis écoutent
ma voix, et moi je les connais et elles me suivent,
et moi, je leur donne la vie éternelle,
et elles ne périront jamais, et nul ne
les ravira de ma main »
(Jean X, 27, 28).
III. Le sang était la
démonstration, de la mort de
Jésus.
« Étant venus à
Jésus, » nous rapporte Jean,
« lorsqu'ils virent qu'il était
déjà mort, ils ne lui rompirent pas
les jambes, mais l'un des soldats lui perça
le côté avec une lance, et il en
sortit du sang et de l'eau. Et celui qui l'a vu
rend témoignage, et son témoignage
est véritable ; et lui sait qu'il dit
vrai, afin que vous aussi vous croyiez »
(Jean XIX,
33-35).
Nous voyons ici ce que le Seigneur avait devant ses
yeux dans le chapitre VI de Jean, ce que les Juifs
ne pouvaient recevoir et ce que les disciples ne
comprenaient pas, c'est-à-dire sa mort. Quel
récit d'amour que celui qui nous est
présenté à la croix, de cet
amour que beaucoup d'eaux ne pourraient
éteindre, et qui est plus fort que la
mort !
Tel est celui du Seigneur Jésus, du Fils de
Dieu, ô pauvre âme qui soupire
après la délivrance. Il est mort, et
de son côté percé sort l'eau et
le sang pour te dire que dans sa mort tu trouves la
purification de ton âme ; avec Lui tu
meurs au péché qui te souillait
devant Dieu ; dans sa mort, tu vois
l'expiation de tes péchés. Pour le
croyant, la culpabilité est
ôtée, elle n'existe plus devant Dieu.
Christ s'est mis à sa place. Reçois
donc le témoignage que l'Esprit-Saint a
rendu : Que Dieu nous a donné la vie
éternelle et que cette vie est dans son
Fils ; dans Celui-là même qui
s'est livré pour nous, et qui a offert son
propre sang.
IV. Le sang de Christ est la
rançon payée pour le troupeau, pour
l'assemblée de Dieu.
« Prenez garde... à tout le
troupeau... pour paître l'assemblée de
Dieu, laquelle il a acquise par le sang de son
propre Fils »
(Actes XX, 28). Telles étaient
les paroles de Paul aux anciens de
l'assemblée d'Éphèse. Le
troupeau est celui de Dieu, c'est l'Eglise,
l'assemblée militante, traversant en
pauvreté le désert. Quel prix
inestimable II a payé pour elle ! Judas
et les sacrificateurs avaient
fixé à trente pièces d'argent
le prix de Celui qui était l'Éternel
des armées »
(Zacharie XI, 12, 13, comp. avec
Matthieu XXVI, 14-16). La
rançon que Dieu paye pour l'Église
est le sang de son propre Fils. Si nous nous
étonnons que Judas ait pu tenir un tel pacte
payé à un aussi vil prix,
pourrions-nous nous étonner que Dieu estime
chères des âmes rachetées au
prix d'un sang aussi précieux ? Nous
pouvons être sûrs qu'il ne manquera pas
d'accomplir tous ses conseils en leur faveur, tous
ses desseins de grâce.
Lorsqu'un homme a désiré une chose et
qu'il en a payé le prix demandé, avec
quelle persistance et quelle ténacité
ne fait-il pas valoir ses droits à la
possession de ce qu'il a acquis ?
La grandeur du prix que Dieu a payé montre
la mesure de son désir d'acquérir
l'Église. Voulant amener plusieurs fils
à la gloire, il a consommé le chef de
leur salut par des souffrances (voyez
Hébreux II, 10). Il fallait
qu'il en fût ainsi, et II n'a pas
hésité à le faire. Christ
aussi a aimé l'assemblée, et il s'est
livré lui-même pour elle
(Éphésiens V, 25). Et
maintenant que la rançon est payée,
II a la puissance, au temps convenable, de
s'approprier ce qu'il a acheté.
Oui, bientôt Christ se présentera
à Lui-même l'assemblée,
glorieuse, n'ayant ni tache, ni ride, ni rien de
semblable ; bientôt viendra la pleine
« rédemption de la possession
acquise, à la louange de la gloire de
Dieu »
(Éphésiens I, 14).
V. Le sang est la vie de toute chair.
Cette vie était en Adam dans une chair
innocente, mais en Jésus,
dans une chair sainte et parfaite. Toutefois ce
n'est pas le simple fait que Jésus
était pur et saint qui donne à son
sang son vrai caractère, sa vertu et son
excellence. Le sang d'Adam, fût-il
resté tel qu'il était d'abord en
Éden, n'aurait pu faire expiation. Mais
Jésus était Dieu manifesté en
chair. S'il n'eût été Fils de
Dieu, son sang versé n'aurait
été d'aucune utilité. C'est
par ce précieux sang que nous, qui
étions autrefois loin, avons
été approchés de Dieu
(Éphésiens II, 13).
ON PEUT MOURIR DEUX FOIS
Nous voyagions en chemin de fer de C. à
B., quand tout à coup une femme qui se
trouvait parmi nous, effrayée par quelque
bruit, s'écria :
- Croyez-vous qu'il y ait du danger ?
- N'ayez pas peur, Madame, répliqua en
plaisantant un jeune homme assis en face d'elle,
vous ne pouvez pourtant mourir qu'une fois.
- Pardonnez-moi, lui répondis-je, vous
êtes dans l'erreur.
Il parut un peu surpris de ma remarque, et
j'ajoutai :
- Vous avez été mal renseigné
sur ce sujet. Où avez-vous appris que l'on
ne meurt qu'une fois ? Je sais, d'après
une autorité infaillible, qu'il y a une
seconde mort.
Ouvrant alors ma Bible, je lus le passage qui
se termine ainsi : « C'est la
seconde mort, l'étang de feu. »
(Apocalypse XX, 14.) J'espère,
mon ami, ajoutai-je, qu'aucun de ceux qui se
trouvent ici ne connaîtra jamais ce
que c'est que de passer par la
seconde mort. Grâces à Dieu, il y a un
moyen d'échapper, et la Parole de Dieu nous
dit clairement qui sont ceux que la seconde mort ne
peut toucher, comme nous le montre le verset 6 du
même chapitre de l'Apocalypse :
« Bienheureux et saint celui qui a part
à la première
résurrection ; sur eux la seconde mort
n'a point de pouvoir. Mais à moins que votre
nom ne soit dans le livre de vie
(verset 15), vous ne pouvez
échapper à la terrible
nécessité de mourir une seconde
fois.
Le jeune homme fut évidemment un peu surpris
de cette doctrine, toute nouvelle pour lui. Il
balbutia un « c'est vrai, »
mais il était aisé de voir que,
jusqu'à ce moment, il s'était peu
inquiété de savoir si
l'éternel bonheur d'une vie que la mort ne
peut toucher lui appartenait, ou s'il devait passer
l'éternité dans les horreurs de
l'étang de feu qui est la seconde mort.
Et vous, lecteur, avez-vous jamais
sérieusement pensé à ces
solennelles vérités. On entend dire
quelquefois : « Quand on est mort,
on est bien mort. » Oui, pour les autres
hommes, on a, en effet, disparu de la scène
où ils s'agitent ; mais, pour Dieu,
tous vivent
(Luc XX, 38) ; et le moment
vient où tous les morts, grands et petits,
seront devant le grand trône blanc pour
être jugés selon leurs oeuvres.
Quelles oeuvres auront à présenter de
misérables pécheurs, sinon celles qui
les condamneront ? Alors, « si
quelqu'un n'est pas trouvé écrit dans
le livre de vie, il sera jeté dans
l'étang de feu ; c'est la
seconde mort, l'étang de
feu »
(Apocalypse XX, 11-15).
Lecteur, vous regardant maintenant comme un
pécheur perdu, avez-vous cru au Seigneur
Jésus-Christ, le Fils de Dieu ? Alors
vous avez la vie éternelle ; alors
votre nom est écrit dans les cieux ;
alors vous aurez part à la première
résurrection quand Jésus viendra du
ciel pour prendre les siens avec soi ; et sur
vous la seconde mort n'aura point de pouvoir.
Glorieuse perspective, assurance pleine de
charmes ! elle est fondée sur la parole
de Dieu qui ne peut mentir, et sur la mort et la
résurrection du Seigneur
Jésus-Christ. « Qui croit au
Fils à la vie
éternelle. »
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