LE
SALUT DE DIEU
FEUILLE CONSACRÉE À
L'ÉVANGÉLISATION
VOL. III
TROISIÈME
ANNÉE 1876
JÉSUS-CHRIST LE SAUVEUR EST
DANS LA GLOIRE
LE CONNAISSEZ-VOUS ?
Bien-aimé lecteur,
Dieu a visité le monde... Il s'est
manifesté lui-même dans la personne de
son Fils, le Seigneur Jésus-Christ. C'est
un fait ; et que vous vous y sentiez
intéressé ou non, il est pour vous
d'une immense importance.
Le Fils de Dieu descendit de la gloire pour faire
connaître au monde l'amour qui existait dans
le coeur de Dieu. Il est écrit :
« En ceci a été
manifesté l'amour de Dieu pour nous, c'est
que Dieu a envoyé son Fils unique au monde,
afin que nous vivions par Lui »
(1 Jean IV, 9.)
J'appelle votre attention sur ce fait, que
le Fils de Dieu a habité dans ce monde. Il
s'est dépouillé de sa gloire. Il a
pris la forme d'un serviteur et II a
été ici-bas « plein de
grâce et de vérité, »
le plus doux et le plus accessible des hommes.
Il apportait ce que l'homme perdu ne pouvait
trouver nulle part ailleurs, et II fut, Lui, le
seul homme qui ait pu dire sur cette terre :
« Venez à moi, vous tous qui vous
fatiguez et qui êtes chargés, et moi
je vous donnerai du repos »
(Matthieu XI, 28). Quelle parole
à faire entendre dans un inonde de
péché, de douleur, de fatigue et de
besoins ! Mais II avait à donner plus
encore que le repos, car en Lui était
la vie. Et cependant le douloureux
témoignage qu'il rendit de ceux qui
l'entouraient était celui-ci :
« Vous ne voulez pas venir à moi
pour avoir la vie »
(Jean V, 46).
Lui, « le Saint et le Juste, »
fut liai sans cause. Il était
« la lumière du monde, »
et c'est ce qui ne convenait pas à
l'homme ; car « les hommes ont mieux
aimé les ténèbres que la
lumière ; car leurs oeuvres
étaient mauvaises » (Jean III,
19). C'est pourquoi ils n'eurent point de repos
jusqu'à ce qu'ils se fussent
débarrassés de ce Jésus, pour
pouvoir continuer à marcher sans trouble
dans leurs sentiers d'iniquité. Un brigand
leur sembla préférable à
Jésus, le Fils de Dieu ! (Jean XVIII,
40.) Us n'eurent qu'un cri contre lui :
Ôte-le !... Crucifie-le !...
Mais Dieu, dans sa merveilleuse grâce,
fît de cet acte suprême de la haine de
l'homme contre Lui, le moyen
même de son salut. De la sainte victime que
la méchanceté de l'homme cloua sur la
croix du Calvaire, Dieu fit la victime
propitiatoire.
Ainsi, d'un côté, la mort du Seigneur
Jésus-Christ est la plus entière
expression de la haine de l'homme contre Dieu
(Actes III, 13-15), et de l'autre,
elle nous montre l'éternelle haine de Dieu
contre le péché et son merveilleux
amour envers nous
(2 Corinthiens V, 21).
C'est là, sur la croix, « que la
bonté et la vérité se sont
rencontrées, et que la justice et la paix se
sont entre-baisées »
(Psaume LXXXV, 10).
Ainsi, quand je pense à la mort de Christ,
je suis contraint de dire :
« Là où le
péché abondait, la grâce a
surabondé »
(Romains V, 20).
C'est sur la croix que le Seigneur
Jésus-Christ souffrit une fois pour les
péchés, le juste pour les injustes,
afin qu'il nous amenât à Dieu
(1 Pierre III, 18).
C'est sur la croix qu'il abolit le
péché par le sacrifice de
Lui-même
(Hébreux IX, 26).
C'est sur la croix que le Seigneur
Jésus-Christ porta le poids de la
colère de Dieu contre le
péché, afin que l'amour qui existait
dans le coeur de Dieu pût avec justice
se répandre sur ceux qui étaient
des « impies, » des
« pécheurs, » des
« ennemis. » Dieu constate son
amour à Lui envers nous, en ce que, lorsque
nous étions encore pécheurs,
Christ est mort pour nous »
(Romains V, 8).
Toutes, les barrières qui arrêtaient
l'effusion de l'amour de Dieu envers le monde ont
été enlevées. Le
précieux sang de Jésus a
répondu à toutes les exigences
divines. Et ce même Jésus, qui
est mort sur la croix, est assis maintenant sur le
trône dans la gloire céleste. Dieu l'a
ressuscité des morts et l'a exalté,
déclarant qu'au nom de Jésus tout
genou se ploiera et que toute langue
confessera que Jésus-Christ est Seigneur,
à la gloire de Dieu le Père
(Philippiens, II, 10-11 ;
Psaume LXXII ;
1 Corinthiens XV, 20-28 ;
Apocalypse V, 5).
Mon désir, en vous présentant ce
petit écrit, est de bien imprimer dans votre
âme le fait que le Sauveur est maintenant
dans la gloire, et la question que j'ai
à vous poser est celle-ci : LE
CONNAISSEZ-VOUS ?
Il se peut que vous connaissiez beaucoup de choses
de Lui ; mais ce n'est pas ce que
j'entends. Le connaître, c'est la vie
éternelle. Il est écrit :
« Et c'est ici la vie
éternelle : qu'ils te connaissent seul
vrai Dieu et Celui que tu as envoyé,
Jésus-Christ »
(Jean XVII, 3).
Il faut que vous ayez à faire avec le
Seigneur Jésus-Christ : maintenant en
grâce pour le salut ou bientôt en
jugement !
Le brigand mourant eut à faire avec
Jésus attaché à la croix.
Saul de Tarse, son ennemi le plus acharné
sur la terre, eut à faire avec Lui, quand II
était dans la gloire céleste, -
c'était le même Jésus,
mais dans des circonstances différentes.
Le brigand se tourna vers le Sauveur sur la croix,
confessa son état de péché et
lui demanda de se souvenir de lui quand II serait
entré dans son règne. La
réponse du Sauveur fut : « En
vérité, je te dis, aujourd'hui
tu seras avec moi dans le
paradis »
(Luc XXIII, 43).
Saul, sur le chemin de Damas, ne pensait
qu'à effacer la mémoire de
Jésus de dessus la terre. Ce même
Jésus lui apparaît dans la gloire la
plus éclatante.
Comment agit-Il à l'égard de cet
audacieux ennemi, le plus grand des
pécheurs ?
Il lui adresse cette simple question :
- Saul, Saul, pourquoi me
persécutes-tu ? »
(Actes IX, 4.)
Saul pouvait-il dire pourquoi ? Non,
mais sous les rayons éblouissants de cette
gloire qui surpassait l'éclat du soleil, il
tombe à terre et s'écrie :
- Qui es-tu, Seigneur ?
Et le Seigneur répond :
- Je suis Jésus que tu
persécutes.
Aucun mot de reproche ne tombe des lèvres du
Sauveur. Quel accueil pour Saul le
blasphémateur !
Désormais, toute sa vie est changée.
Il n'est plus le persécuteur des saints de
Dieu, mais l'ambassadeur de Christ parmi les
nations »
(Galates I, 16). Dorénavant il
annonce à tous la bonne nouvelle de la
grâce de Dieu, leur présentant le
Sauveur qui s'était
révélé personnellement
à lui.
Vous voyez comment furent accueillis et le
malfaiteur mourant et l'orgueilleux ennemi de
Jésus.
Vous souciez-vous, cher lecteur, de ce Sauveur si
rempli d'amour et qui vit à présent
dans la gloire ? Soyez assuré de
ceci : que Lui se soucie de vous et
désire votre salut. « II est
patient envers vous, ne voulant pas qu'aucun
périsse, mais que tous viennent à la
repentance »
(2 Pierre III, 9).
C'est avec joie que j'annonce ce qu'il a
fait ; car « II s'est donné
Lui-même en rançon pour
tous »
(1 Timothée II, 6). Et Dieu
s'est montré satisfait et a
été glorifié par l'oeuvre que
le Seigneur Jésus a accomplie sur la croix,
car II l'a couronné dans le ciel, de gloire
et d'honneur
(Jean XVII, 5 ;
Hébreux II, 9).
Laissez-moi encore vous adresser une question, cher
lecteur : Avez-vous soif de repos, de paix, de
justice et de vie éternelle ? Tout cela
se trouve en ce Sauveur qui vit dans la
gloire ! (Lisez
Éphésiens II,
14 ;
1 Corinthiens I, 30 ;
Colossiens III, 3.)
Soyez assuré qu'Il est l'unique refuge
pour votre âme immortelle et que vous
passerez l'éternité, soit avec Lui
clans la gloire, soit dans l'enfer avec ceux qui
sont perdus !
Si vous vous détournez de Celui qui vous
parle des cieux
(Hébreux XII, 25), et si vous
refusez la grâce qu'il vous présente,
vous encourrez le jugement qui vient ; car
« après la mort, le
jugement »
(Hébreux IX, 27). Et il n'y
aura ni grâce ni miséricorde pour le
pécheur quand il sera devant le
« grand trône blanc »
(Révélation XX,
11-15).
Lorsque le Sauveur était sur la terre, II a
dit : « En vérité, en
vérité, je vous dis que celui qui
entend ma parole et qui croit Celui qui m'a
envoyé, a la vie éternelle et ne
viendra pas en jugement : mais il est
passé de la mort à la vie »
(Jean V, 24).
Ainsi, celui qui croit dans le Christ Jésus,
ne viendra jamais en jugement, parce que le
Seigneur Jésus-Christ a subi le jugement
pour lui
(2 Corinthiens V, 21), de sorte que
Dieu est juste et justifiant celui qui croit en
Jésus
(Romains III, 26).
Mais rappelez-vous, cher lecteur, que le Seigneur
Jésus sera
« révélé du ciel
avec les anges de sa puissance, en flammes de feu,
exerçant la vengeance contre ceux qui ne
connaissent pas Dieu et contre ceux qui
n'obéissent pas à l'Évangile
de notre Seigneur Jésus Christ, lesquels
subiront le châtiment d'une destruction
éternelle de devant la présence du
Seigneur et de devant la gloire de sa force, quand
II viendra pour être, dans ce jour-là,
glorifié dans ses saints et être
admiré dans tous ceux qui auront
cru »
(2 Thessaloniciens I, 7-10).
« Le Seigneur ne tarde pas pour ce qui
concerne la promesse, comme quelques-uns estiment
qu'il y a du retardement ; mais il est patient
envers vous, ne voulant pas qu'aucun
périsse, mais que tous viennent à
la repentance. Or, le jour du Seigneur viendra
comme un voleur ; et dans ce jour-là,
les cieux passeront avec un bruit sifflant, et les
éléments embrasés seront
dissous, et la terre et les
oeuvres qui sont en elles seront
brûlées entièrement »
(2 Pierre III, 9-10). Lecteur, où serez-vous
en ce jour-là ?
PUIS-JE VIVRE,
MONSIEUR ?
Telles étaient les paroles qu'adressait
à un chirurgien une pauvre jeune fille
victime d'un terrible accident, et que l'on :
venait de transporter dans une salle
d'hôpital. Après que l'homme de l'art
eut examiné la nature et l'étendue du
mal, elle lui demanda de nouveau, d'une voix
faible, avec calme :
- Puis-je vivre, Monsieur ? me
rétablirai-je ?
- Je ne puis vous cacher la vérité,
lui dit-il, .... le mal est trop grave, c'est
impossible.
Heureusement elle y était
préparée, et quelque solennelles que
fussent ces paroles, elle les écouta sans se
troubler. Quoique la vie fût presque
éteinte, elle eut encore la force de
soulever ses mains vers le ciel en
disant :
- Béni soit Dieu de ce que cela n'est pas
arrivé hier !
Bientôt après elle passa de ce monde
en la présence de Jésus au paradis de
Dieu.
Quelques mots expliqueront ses dernières
paroles.
Invitée la veille à se rendre dans
une réunion destinée à
annoncer aux pécheurs l'Évangile de
la grâce de Dieu, elle n'avait consenti que
sur la sollicitation pressante de la personne qui
l'y engageait. La parole de Dieu
atteignit sa conscience ; ses
péchés, ses grands et nombreux
péchés, se dressèrent devant
elle. Des larmes amères de repentance
coulèrent de ses yeux. Elle venait
d'entendre parler de l'amour de Jésus,
descendu du ciel pour sauver les pécheurs,
ainsi que de l'oeuvre de grâce qu'il
accomplit en versant son sang sur la croix pour
expier le péché ; elle crut et
trouva la paix. Le lendemain survint l'accident
dont nous avons vu l'issue.
Et vous, mon cher lecteur, êtes-vous
prêt ? Si la mort se présentait
en ce moment devant vous, serait-elle pour vous le
roi des épouvantements ? vous
introduirait-elle devant un Dieu avec lequel vous
ne pouvez pas dire que vous êtes
réconcilié, ou bien pourriez-vous
l'accueillir avec la certitude joyeuse que vous
allez auprès du Seigneur qui vous
aime ? L'avenir au delà de la mort,
est-ce pour vous l'inconnu sombre et redoutable, ou
bien est-ce la radieuse lumière de la face
de Celui qui vous a sauvé ?
Si vous ne pouvez pas dire avec assurance : Je
sais en qui j'ai cru ; oh ! ne tardez pas
un moment, ne vous reposez pas que vous ne puissiez
vous joindre de coeur à ces paroles :
« Ayant donc été
justifié sur le principe de la foi, nous
avons la paix avec Dieu par notre Seigneur
Jésus Christ, et nous nous glorifions dans
l'espérance de la gloire de
Dieu. »
J'ai le temps d'y penser, direz-vous. Non, car
qu'est-ce que votre vie ? Elle n'est qu'une
vapeur paraissant pour un peu de temps et puis
disparaissant. Vous ne savez pas
ce qui arrivera le jour de demain. À celui
qui comptait sur la vie, Dieu dit :
« Insensé ! cette nuit
même ton âme te sera
redemandée ! » La jeune fille
savait-elle que sa vie allait être
tranchée si rapidement ? Et vous,
savez-vous si ces lignes qui passent sous vos yeux
ne sont pas le dernier appel de Dieu à votre
conscience ? Une maladie sérieuse peut
vous atteindre ou un terrible accident vous
frapper ; vous n'avez d'assuré que le
moment présent, et c'est en ce moment que,
de la part de Christ, je vous supplie :
« Soyez réconcilié avec
Dieu. »
C'est la mort et le jugement qui sont à la
porte, si vous ne croyez pas, mais la vie
éternelle, si vous croyez. Oh !
puissiez-vous écouter, et si tout à
l'heure vous étiez frappé, vous
pourriez entendre sans effroi, avec calme,
même avec joie, l'arrêt de Dieu
marquant la fin de votre vie terrestre ; car
vous pourriez dire avec l'apôtre Paul :
Si notre maison terrestre, qui n'est qu'une tente,
est détruite, nous avons (nous qui croyons)
une maison éternelle, dans les cieux.
Correspondance
SUR LA SOUVERAINETÉ DE DIEU
(Suite de la page 208).
Cela posé, à l'égard des
questions qui nous ont été
présentées, sans prétendre
répondre peut-être
complètement, nous dirons, pour la
première, que la conciliation nous
paraît indiquée dans ce verset :
« Dieu a tant aimé le monde
qu'il a donné son Fils
unique, afin que quiconque croit en Lui ne
périsse pas, mais ait la vie
éternelle » (Jean III, 16).
Quant à la seconde, notre réponse
sera également dans les paroles de
l'Écriture sainte
(Éphésiens II,
7) : « Afin qu'il montrât
dans les siècles à venir, les
immenses richesses de sa grâce dans sa
bonté envers nous dans le Christ
Jésus. » Ce «
nous, » qui est-ce ?
Précisément ceux qui sont dans la
position misérable faite par le
péché ; des êtres morts
dans leurs fautes et dans leurs
péchés, esclaves du diable et de
leurs convoitises et enfants de colère.
Envers ceux-là Dieu est riche en
miséricorde, il les a aimés d'un
grand amour, il les a vivifiés avec Christ,
il les a ressuscités, il les a fait asseoir
dans les lieux célestes dans le
Christ ; bientôt ils y seront en
effet ; je le demande, si Dieu n'avait pas
permis à la race humaine de se propager, un
tel déploiement de grâce, de
miséricorde et d'amour eût-il pu se
manifester ?
Que si l'on allègue les maux de la vie
présente, comme dans la troisième
question, nous demanderons : Le
péché étant là,
peuvent-ils ne pas exister ? Pour ceux qui ne
sont pas croyants, ne sont-ils pas une preuve
permanente du juste jugement de Dieu sur le mal et
un appel constant à chercher la
délivrance ? S'ils n'existaient pas,
l'homme n'oublierait-il pas Dieu, bien plus encore
qu'il ne le fait ? Et, pour le croyant, que
sont ces maux passagers en comparaison de cette
gloire souverainement excellente qu'il va
bientôt posséder. Ils sont pour lui un
moyen de le garder de s'attacher au monde
présent et une sainte discipline de la part
de Dieu. De toutes manières, Dieu, dans son
amour et par cet amour, triomphe du mal que
l'ennemi a introduit ; ce qui semble une
victoire de Satan ne fait que donner occasion aux
richesses de la puissance, de la sagesse, de
l'amour et de la miséricorde de Dieu, de se
déployer dans toute leur
plénitude.
Mais alors on en vient à la troisième
question : Pourquoi une grâce si
merveilleuse, des trésors d'un tel prix ne
se répandent-ils pas sur tous ? Comment
n'y en a-t-il qu'un si petit nombre qui y ont
part ? - D'abord l'obstacle n'est pas en Dieu.
Il a tant aimé le monde qu'il a donné
son Fils unique ! Pouvait-il faire plus ? Il
veut que tous les hommes soient
sauvés »
(1 Timothée II, 4),
« ne voulant pas qu'aucun
périsse »
(2 Pierre III, 9). C'est l'homme qui
ne veut pas, et la difficulté même que
les âmes éprouvent à recevoir
le salut et que l'auteur mentionne, vient à
l'appui de ce fait, que la volonté de
l'homme est le vrai obstacle. Dieu vous
présente Christ, - vous empêche-t-il,
empêche-t-il un seul homme de
l'accepter ? Si vous ne le
faites pas, n'est-ce pas votre faute ?
N'êtes-vous pas condamné avec justice,
si, lorsque la lumière vient, vous fermez
vos yeux et préférez vos mauvaises
oeuvres ? Sans doute c'est la grâce qui
appelle, c'est par grâce que l'on croit, mais
qui est exclu de la grâce ? Voudrait-on
que Dieu forçât à
croire ? Mais « ; c'est aujourd'hui
le jour de grâce. » La
grâce n'est pas l'exercice de
l'autorité ; elle appelle, elle ne
force pas. L'auteur semble dire qu'un petit nombre
seul a part aux bénédictions qui
résultent de la venue de Christ dans ce
monde. Qui lui a dit qu'il n'y en a qu'un petit
nombre ? Nous avons vu qu'à semblable
question, le Seigneur ramène l'âme
à ce qui la concerne directement, à
sa responsabilité. Mais nous avons d'autre
part, dans l'Écriture, des paroles telles
que celles-ci : « Où le
péché abondait, la grâce a
surabondé »
(Romains V, 20), et cela dans le
même chapitre qui traite de l'entrée
du péché dans le monde, mais qui
parle de l'amour de Dieu pour nous qui sommes
pécheurs, « ses
ennemis »
(8-10), et de l'efficacité
merveilleuse de l'oeuvre de Christ qui
dépasse de beaucoup la mesure et
l'étendue du mal.
Lisons
aussi Apocalypse VII : Là
nous voyons une grande foule, que personne ne
pouvait dénombrer, de toute nation, et
tribus, et peuples et langues qui proclament le
triomphe et le salut auxquels ils ont part. Et ils
n'appartiennent qu'à une certaine
époque des dispensations de Dieu. Que
serait-ce si nous les voyions toutes ? Au
chapitre XIX, c'est la voix d'une foule nombreuse
que nous entendons dans le ciel à deux
reprises, louant Dieu et lui donnant gloire.
« Ses compassions sont au-dessus de
toutes ses oeuvres »
(Psaume CXLV, 9).
N'oublions pas, quelles que soient les
difficultés que semblent multiplier le monde
et la chair et Satan pour entraver les âmes
dans la voie du salut, que la puissance du Dieu qui
sauve est infiniment au-dessus de tout. C'est Lui
qui, par cette puissance à laquelle rien ne
résiste, délivre du pouvoir des
ténèbres et transporte dans le
royaume du Fils de son amour. Nul ne sera
condamné, parce qu'en venant dans ce inonde
il avait une nature pécheresse, mais parce
qu'il aura refusé la grâce qui venait
l'en délivrer. Et si des questions se posent
encore quant à ceux qui n'ont pas entendu
l'Évangile, souvenons-nous que nous avons
affaire avec un Dieu souverainement juste et bon,
et que nous ne connaissons que le bord de ses
voies.
LE SANG DE
JÉSUS
XII
LE SANG DE CHRIST EST UNE PARTIE DU
TÉMOIGNAGE DE DIEU SUR LA TERRE
Nous lisons dans la Parole de Dieu :
« II y en a trois qui rendent
témoignage, l'Esprit, et l'eau, et le sang,
et les trois sont d'accord pour un même
témoignage »
(1 Jean V, 7, 8). Le verset 6 nous
dit aussi : « C'est lui qui est venu
par l'eau et par le sang, Jésus le Christ,
non-seulement dans la puissance, de l'eau, mais
dans la puissance de l'eau et du sang. »
Ces paroles se rapportent évidemment, ce me
semble, à ce que dit Jean dans son
évangile : « Un des soldats
lui perça le côté avec une
lance, et aussitôt il en sortit du sang et de
l'eau »
(Jean XIX, 34). Jésus
était mort ; c'est alors que de son
côté percé sortent le sang et
l'eau, - double témoignage de ce que la mort
de Christ a accompli pour nous, car nous y trouvons
tout à la fois le sang qui expie les
péchés et l'eau qui purifie la
personne du pécheur.
Le verset 5 nous montre que ce qui
précède est mis en rapport avec la
victoire sur le monde : « Qui est
celui qui est victorieux du monde, sinon celui qui
croit que Jésus est le Fils de Dieu ?
C'est lui qui est venu par l'eau et par le
sang.., » Ainsi, la connaissance de
Jésus monté au ciel après
avoir versé son sang sur la terre est la
puissance qui donne la victoire
sur le monde. C'est du ciel que Jésus-Christ
nous parle maintenant, c'est là qu'il est
témoin de Dieu pour nous.
Christ, « avec son propre sang, est
entré une fois pour toutes dans les lieux
saints, ayant obtenu une rédemption
éternelle »
(Hébr. IX, 12). Là ce
sang « parle mieux
qu'Abel ; » mais comme versé
sur la terre, il montre pour quelle raison Dieu a
cessé pour le présent de
reconnaître, quant aux choses religieuses,
tout système sur la terre, comme II le fit
autrefois parmi les Juifs ; c'est du ciel
qu'il parle.
Ce sang crie aussi vengeance contre ceux qui,
méprisant la miséricorde offerte par
son moyen, foulent aux pieds le Fils de Dieu, et
contre Satan, l'esprit qui opère dans les
fils de la désobéissance.
Enfin, ce sang versé met complètement
à nu le vrai caractère du monde.
Considérons le sang de Jésus en
relation avec le monde, la chair et
Satan, - et d'abord en rapport avec la terre
à Jérusalem, et avec le monde parmi
les Gentils.
I. (LE MONDE.) aux yeux de Dieu, depuis la
chute, la plus excellente partie de la terre a
été la Judée ; la ville
la plus belle Jérusalem, et de tous les
édifices, le plus somptueux a
été le temple. Aucun pays n'a eu une
plus réelle importance que celui de Canaan,
aucune nation n'a été autant
favorisée de Dieu que les Juifs.
Et cependant ce sont les chefs de cette
nation,le souverain
sacrificateur et les sacrificateurs de ce temple,
qui ont fait l'estime du sang : de l'Agneau de
Dieu. C'est à trente pièces d'argent
qu'ils l'ont évalué. Tel est le prix
honorable auquel ils ont taxé l'homme duquel
l'Éternel dit qu'il est son
compagnon ! »
(Zacharie XI, 13 ;
XIII, 7.)
Mais ces hommes religieux ne veulent pas souiller
le trésor de leur temple par le prix du sang
quand il leur est rendu (lisez
Matthieu XXVII, 3-8, et comparez
Actes I, 19) ; ils n'osent se
souiller eux-mêmes en entrant au
prétoire pour livrer leur victime aux
Gentils
(Jean XVIII, 28) ; ils ne
peuvent permettre que leur sabbat soit
souillé en laissant sur la croix le corps de
Celui qu'ils y ont attaché par les mains des
méchants. Leur sainte cité ne pouvait
pas non plus être souillée par le
sang ; II souffre hors de la porte !
(Hébreux XIII, 12.)
Que de scrupules de conscience, quelle
délicatesse, quelles précautions dans
cette appréciation de ce qui est bien et
mal ! Tel est le coeur de l'homme
naturel ; tel il apparaît quand il se
pare des dehors de la piété.
Et sur qui pensez-vous qu'ils crussent que reposait
le crime d'avoir versé le sang
innocent ? Sur eux ? - Nullement, car
plus tard ils disent à Pierre et à
Jean : « Vous avez rempli
Jérusalem de votre doctrine, et vous voulez
faire venir sur nous le sang de cet
homme »
(Actes V, 28). Quel aveuglement du
coeur !
Mais si les chefs religieux d'Israël, joints
au peuple et à
Hérode ont ainsi montré leur vrai
caractère en versant le sang de
Jésus, les Gentils, la soldatesque romaine
avec le gouverneur Ponce-Pilate, se sont
associés à eux. C'est à cette
occasion que Pilate et Hérode oublient leur
inimitié, comme des loups
altérés de sang cessent de
s'entre-déchirer quand, d'un commun accord,
ils se sont jetés sur une noble proie
(Luc XXIII, 12).
Il est vrai que Pilate ne veut pas convenir que
l'acte par lequel il livre Jésus le regarde,
ou qu'il y ait une part quelconque. Il
prétend s'en blanchir et demande gravement
de l'eau pour se laver les mains en disant :
« Je suis innocent du sang de ce
juste : vous, vous y aviserez. »
Pauvre Pilate, quelle illusion ! Mais,
hélas! il est vrai que, quelque vain que
fût cet acte en lui-même, il y avait
devant lui une multitude qui, volontairement, se
montre prête à se charger du fardeau
qu'il a la prétention de rejeter.
« Tout le peuple, répondant,
dit : Que son sang soit sur nous et sur nos
enfants »
(Matthieu XXVII, 24,25).
Pour couronner le tout, quand le chef gentil a
abandonné Jésus à la fureur de
ses ennemis, ce sont des soldats romains qui,
introduits sur la scène où se montre
dans toute son horreur le péché de
l'homme, se moquent de Jésus, l'outragent,
le fouettent, le couronnent d'épines ;
ce sont eux qui le clouent à la croix, et
c'est la lance de l'un d'eux qui perce son
côté.
O terre ! comment découvriras-tu le
sang quetu as reçu, et ne
cacheras-tu plus tes victimes mises à mort
sans cause !
Ainsi, Israël avec ses prétentions
religieuses et les Gentils sans Dieu dans le monde,
se sont unis pour verser le sang du Fils de
l'homme. C'est alors que Satan est reconnu comme le
prince et le dieu du monde qu'il a conduit
jusqu'à rejeter et clouer à la croix
Celui que Dieu, dans son amour, envoyait et duquel
il est dit : « Ayant donc encore un
unique. Fils bien-aimé, il le leur envoya,
lui aussi, le dernier, disant : Ils auront du
respect pour mon Fils »
(Marc XII, 6).
Le monde ayant été ainsi
démasqué, que pourrions-nous trouver
d'étonnant dans des paroles telles que
celles-ci : « N'aimez pas le monde,
ni les choses qui sont dans le monde ; si
quelqu'un aime le monde, l'amour du Père
n'est pas en lui »
(1 Jean II, 15) ?
« L'amitié du monde est
inimitié contre Dieu ; quiconque donc
voudra être ami du monde se constitue ennemi
de Dieu »
(Jacques IV, 4). Nous trouvons dans
la parole de Dieu le vrai caractère,
non-seulement du monde, mais aussi de tout ce que
le monde engendre. « Tout ce qui est dans
le monde, la convoitise de la chair, la convoitise
des yeux et l'orgueil de la vie n'est pas du
Père, mais est du monde »
(1 Jean II, 16). Nous connaissons
ainsi ce que valent le monde et les choses qui y
sont, quels que soient leurs dehors
séduisants, leur beauté apparente,
quelque spécieux que soient les discours et
les raisonnements par lesquels on cherche à
les justifier. Nous avons sur ce point
l'appréciation de
Dieu.
Par la croix de Christ, le caractère du
monde est clairement manifesté aux disciples
de Jésus et c'est de cette manière
qu'ils ont puissance sur lui. Comment
pourraient-ils aimer un monde qui a répandu
le sang de leur Maître bien-aimé et
qui maintenant tout entier gît. dans le
méchant ? (1 Jean V, 19.)
Quelle chose terrible de penser que le monde est
déjà condamné (Jean XII, 31).
Combien peu l'on y pense. Les hommes voudraient que
la question de leur culpabilité
dépendît de la comparaison de leur vie
avec ce qui est bien ou mal, tandis que la question
est simplement celle-ci : Êtes-vous un
citoyen de ce monde ; avez-vous quelque
relation avec la terre ; êtes-vous un
homme, un descendant d'Adam ? Appartenez-vous
à ce monde qui a mis à mort le Christ
du Seigneur ?
II. (LA CHAIR.) Mais la mort de Christ ne
rend pas seulement témoignage à la
méchanceté des habitants de la terre.
Elle montre que notre chair est totalement
corrompue, inguérissable à tel point
que la mort seule peut y mettre fin. Que
pourrait-on dire de plus que ce que nous lisons en
Romains VIII, 3 :
« Dieu ayant envoyé son propre
Fils en ressemblance de chair de
péché, et pour le
péché, a condamné le
péché dans la
chair ? » Dans cette mort, la mort
du Fils de Dieu, la chair a été
condamnée comme chose foncièrement
mauvaise. Sûrement nous voyons là la
fin de toute espérance quant à ce
qu'elle peut produire, mais ce jugement sur notre
chair de péché est
prononce de manière
à calmer nos coeurs et à apaiser nos
esprits. Car c'est par la mort du Fils de Dieu que
nous avons été
réconciliés avec Dieu.
Mais si le sang fut versé en expiation, si
c'est là le moyen par lequel Dieu pouvait
être juste et justifier le pécheur,
cependant, pris seul, ce n'était pas
suffisant même pour cela, car, dit
l'Apôtre : « Si Christ n'a pas
été ressuscité, notre
prédication donc est vaine aussi, et votre
foi aussi est vaine ; vous êtes encore
dans vos péchés »
(1 Corinthiens XV, 14, 17 ;
comparez avec
Romains IV, 25). Il fallait donc que
le Seigneur Jésus-Christ ressuscitât,
afin qu'après avoir participé
à la chair et au sang et, par la mort, rendu
impuissant celui qui avait l'empire de la mort, il
entrât dans une vie où la mort n'a
plus de puissance et y introduisît les
siens.
Aussi, insiste-t-IL sur la réalité de
sa résurrection quand II se présente
aux siens : « Voyez mes mains et mes
pieds, dit-Il, que c'est moi-même ;
touchez-moi et voyez, car un esprit n'a ni chair ni
os comme vous voyez que j'ai »
(Luc XXIV, 38, 39). Et à
Thomas : « Avance ton doigt ici et
regarde mes mains ; avance aussi ta main et
mets-la dans mon côté »
(Jean XX, 27).
Il avait souffert dans un corps semblable au
nôtre. Quel poids de douleur excessif
était sur ce bien-aimé Sauveur,
quand, dans le jardin de Gethsémané,
il priait, et qu'un ange du ciel lui apparut, le
fortifiant, et qu'étant dans l'angoisse du
combat, il priait plus instamment et que sa sueur
devint comme des grumeaux de sang
découlant sur la terre
(Luc XXII, 43, 44). Puis il fut
crucifié en infirmité
(2 Corinthiens XIII, 4) ; mais
maintenant II vit par la puissance de Dieu, et
l'effusion de son sang nous a ouvert le chemin vers
cette gloire souverainement excellente où sa
résurrection nous introduit avec Lui.
« La chair et le sang ne peuvent
hériter du royaume de Dieu »
(1 Corinthiens XV, 50), et comme
descendants du premier Adam, nous sommes tels. Mais
Lui, le dernier Adam, est un esprit vivifiant, et
il communique cette vie à ceux qui lui
appartiennent.
Aussi n'est-ce que lorsqu'il eut laissé sa
vie, en versant son précieux sang pour
l'expiation du péché, que les flots
de la vie spirituelle purent couler librement
(Jean VII, 39). C'est quand II eut
été déclaré Fils de
Dieu en puissance par sa résurrection
d'entre les morts qu'il commença à
manifester parmi ses disciples quelle était
la nouvelle vie, sa gloire, sa sphère et sa
portée. « Va vers mes
frères, telles furent presque ses
premières paroles, et dis-leur : Je
monte vers mon Père et votre Père,
vers mon Dieu et votre Dieu »
(Jean XX, 17). Le ciel et sa gloire
céleste s'étaient ouverts plus d'une
fois à Jésus tandis qu'il
était sur la terre. Mais II n'apparaît
effectivement dans le ciel avec le caractère
d'un « Esprit vivifiant, » que
par sa mort et après sa mort. Ce nom lie
avec Lui comme dans un même faisceau de vie
les pécheurs qui viennent à
Lui ; II les vivifie après avoir fait
l'expiation par son sang.
Ainsi tout ce qui tient à la vieille nature
devait prendre fin. Nous voyons
son incapacité dans des passages tels que
Matthieu XVI, 17 ;
Jean I, 13 ; et nous
lisons : « Si même nous avons
connu Christ selon la chair, toutefois maintenant
nous ne le connaissons plus ainsi »
(2 Corinthiens V, 16). Il est d'une
grande, d'une immense importance de voir que toute
notre vie, comme chrétiens, nos
privilèges et notre gloire sont des choses
d'une autre création, dépendantes de
la résurrection et découlant, non du
sang que Jésus a versé, mais de la
vie de l'Esprit qui est dans le Fils. Mais
cependant on ne peut y avoir accès que par
le sang de Jésus-Christ, car sans
l'expiation II n'aurait pu donner la vie
spirituelle et la gloire, et nous n'aurions pu les
recevoir.
Honneur et gloire soient donc à jamais
à l'Agneau qui a été
immolé !
III. (SATAN.) Remarquons encore que le sang
de Jésus- est l'arrêt du jugement de
Satan, le prince, le dieu et la vivante
énergie de ce monde. Le sang d'Abel criait
vengeance à Dieu contre Caïn.
Assurément le sang de Jésus crie
aussi vengeance à Dieu contre Satan. C'est
plus, c'est l'expression du jugement qui vient sur
Satan : « Maintenant le prince de ce
monde est jugé »
(Jean XVI, 11). Et comme le sang de
Jésus est, pour l'âme qui se trouve
devant Dieu dans sa misère, ce qui lui parle
de l'amour et de la grâce qui pourvoit
richement à tous les besoins du pauvre
pécheur, qui le laisse encore dans le monde
sans être du monde, dans la chair, mais non
débiteur à la chair ; de
même, à l'égard de Satan, ce sang précieux est ce par quoi nous
pouvons lui résister et il s'enfuira de nous
(Jacques IV, 7). Il sait que
Là se trouve l'arrêt de jugement
contre lui, et quand le sang de Jésus lui
est présenté, ce n'est pas seulement
une réponse à tout ce qu'il peut dire
contre nous, mais c'est la victoire sur lui
(Apocalypse XII, 11).
Ainsi, cher lecteur, nous venons de voir que le
sang de Christ est, de la part de Dieu, le
témoignage relatif au monde
déjà condamné, à la
chair, dont la complète impuissance et la
méchanceté sont manifestées
clairement, et enfin à Satan, le dieu de ce
monde. Êtes-vous de ce monde, ou bien
avez-vous pris votre place avec Christ en vous
séparant du monde qui gît dans le
méchant ? Êtes-vous encore dans
la chair, ou bien, étant du Christ,
avez-vous crucifié la chair avec les
passions et les convoitises ? Êtes-vous
encore sous l'autorité de Satan, de cet
esprit qui agit maintenant dans les fils de la
désobéissance, ou bien, avez-vous
été délivrés du pouvoir
des ténèbres et transportés
par la puissance de Dieu dans le royaume du Fils de
son amour, en qui nous avons la
rédemption ?
« Or, le Dieu de paix qui a ramené
d'entre les morts le grand Pasteur des brebis,
notre Seigneur Jésus, dans la puissance du
sang de l'alliance éternelle, vous rende
accomplis en toute bonne oeuvre pour faire sa
volonté, faisant en vous ce qui est
agréable devant lui, par
Jésus-Christ, auquel soit la gloire aux
siècles des siècles !
Amen. »
OU EN ÊTES-VOUS ?
Cher lecteur,
À la fin de cette année, qui
bientôt sera écoulée sans
retour, permettez-moi de vous adresser, en
présence de Dieu, cette question
solennelle :
« OU EN
ÊTES-VOUS ? »
En êtes-vous au même point que lorsque
vous avez commencé l'année ?
Peut-être, " quant aux choses d'ici-bas, n'y
a-t-il point de changement bien marqué.
Cependant c'est une année de plus
ajoutée au passé, une année de
plus arrachée à l'avenir, et nous
voilà d'une année plus
rapprochés du jour terrible où Dieu
va juger ce monde qui a crucifié le Seigneur
Jésus-Christ.
Cher lecteur, où en êtes-vous
à l'égard du monde ?
où en êtes-vous à
l'égard de Dieu ?
S'il fallait comparaître aujourd'hui devant
le tribunal de la justice divine, pourriez-vous
vous y présenter sans crainte, ou bien
voudriez-vous fuir le redoutable procès qui
s'y instruirait contre vous, et vous cacher de
devant Dieu, comme Adam autrefois dans le jardin
d'Éden ?
Jouissez-vous en ce moment de l'assurance que vos
péchés vous sont pardonnés
à cause du sacrifice de Christ ? C'est
par Lui seul que vous pourrez échapper au
jugement à venir.
Ou bien, êtes-vous, à la fin de cette
année, tel que vous étiez au
commencement, - un homme inconverti ?
Oh ! que de temps perdu ! que
d'appels de la grâce de Dieu ou
repoussés ou traites avec
indifférence !
Voulez-vous rester toujours tel que vous
êtes, trompé par Satan, séduit
par le monde et par ses vanités ?
Oubliez-vous que la mort va mettre fin à
tout ce qui vous entoure ? Que ferez-vous
lorsque les choses dans lesquelles vous avez mis
votre confiance et auxquelles vous vous êtes
attaché, vous échapperont pour
toujours ?
Le jugement va surprendre les pécheurs,
précisément comme le déluge
surprit le monde incrédule aux jours de
Noé, et comme le feu du ciel surprit les
habitants de Sodome et de Gomorrhe.
Fermeriez-vous les yeux à ce fait
solennel ? Écoutez les paroles du
Seigneur Jésus-Christ lui-même :
« Comme il arriva aux jours de
Noé, ainsi en sera-t-il aux jours du Fils
de l'homme aussi : on mangeait, on buvait,
on se mariait, on donnait en mariage jusqu'au jour
où Noé entra dans l'arche, et le
déluge vint et les fit tous périr. De
même aussi, comme il arriva aux jours de
Lot : on mangeait on buvait, on achetait, on
vendait, on plantait, on bâtissait ;
mais au jour où Lot sortit de Sodome, il
plut du ciel du feu et du soufre qui les fit tous
périr ; il en sera de même au
jour où le Fils de l'homme sera
manifesté... Souvenez-vous de la femme
de Lot... »
(Luc XVII, 24-32).
Pourquoi cette dernière exhortation ?
La femme de Lot était bien sortie de Sodome
au jour de la destruction de la ville, le feu du
ciel ne l'atteignit pas ; mais elle avait
désobéi à cette parole :
« Ne regarde point derrière
toi, » et elle périt
en route. Solennel avertissement
pour ceux qui • ont le coeur
partagé !
Lecteur, les temps sont sérieux. Oh !
n'abusez pas de la grâce et du long support
de Dieu ; cessez de nourrir des
espérances trompeuses quant à
l'avenir, et courez vous abriter aujourd'hui, sans
délai, dans le refuge que Dieu nous a ouvert
dans sa riche grâce. Hâtez-vous, sans
jeter un regard en arrière, sans regretter
les choses auxquelles il faut renoncer ; mais
abandonnez-vous avec une pleine confiance au Dieu
de toute grâce, qui n'a pas
épargné son propre Fils afin de nous
sauver, et qui, avec Lui, veut nous donner
librement toutes choses.
Enfant de parents chrétiens, où en
es-tu ? Es-tu, comme tes parents, un
enfant de Dieu, et te réjouis-tu à la
pensée de la venue prochaine du Seigneur
Jésus ? Ou bien, es-tu encore loin de
Dieu, encore inconverti, sachant que, si le
Seigneur venait en ce moment, tu serais
laissé, pour le jugement, tandis que tes
parents s'en iraient avec joie au-devant de
Jésus. Dieu, dans sa patience, t'a
laissé encore une année sur la terre,
et t'a invité à venir à
Lui ; pourquoi es-tu resté sourd
à ses appels ? Faudra-t-il que tu
entendes, toi aussi, ces paroles solennelles :
« Vous ne voulez point venir à moi
pour avoir la vie »
(Jean V, 40) ?
Lequel de mes lecteurs peut dater de l'année
1876 l'époque de sa conversion, où
Dieu l'a fait passer des
ténèbres à sa lumière
et du pouvoir de Satan à Lui ?
Je sais que, grâce à Dieu, plusieurs
peuvent le faire. Eh bien, chers amis, à
vous aussi je viens poser cette question :
Où en êtes-vous ? Chacun
de vous peut-il dire en toute bonne
conscience : « Sauvé par la
grâce de Dieu, je suis séparé
du présent siècle mauvais ; je
suis en chemin vers le ciel, où mon Sauveur
est maintenant à la droite de
Dieu ? » Votre bonheur est-il de
vivre pour Lui, de le servir, de le suivre, de vous
nourrir de Lui, dans l'espérance de le voir
bientôt tel qu'il est ? Vos amis et ceux
qui vous entourent sont-ils forcés de rendre
à votre égard ce
témoignage : que vous êtes
séparés du monde ?
Jeune chrétien, qu'il ne te suffise pas de
te dire converti, mais va en avant, croissant dans
la grâce et dans la connaissance de notre
Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. Ne
néglige pas la parole de Dieu ; mais,
avant tout, mets à part chaque jour quelques
moments pour la lecture des saintes
Écritures. C'est une nourriture dont ton
âme ne peut se passer pas plus que "ton corps
des aliments journaliers. L'apôtre Pierre
écrit : « Rejetant donc toute
malice et toute fraude, et l'hypocrisie et l'envie,
et toutes médisances, désirez
ardemment, comme des enfants
nouveau-nés, le pur lait intellectuel, afin
que vous croissiez par lui à salut, si
toutefois vous avez goûté que le
Seigneur est bon »
(1 Pierre II, 1-3).
Remarquez bien cette expression :
« Désirez ardemment comme
des enfants
nouveau-nés. »
L'enfant nouveau-né cherche instinctivement
le sein de sa mère, il pousse des cris s'il
se trouve privé de l'aliment qui est la
condition de son existence. Et vous,
bien-aimés, avez-vous pris ainsi au
sérieux la nécessité de
l'entretien de votre vie spirituelle ?
Éprouvez-vous une soif semblable pour la
divine Parole ? Êtes-vous animés
par cet « ardent désir »
d'en faire votre méditation habituelle,
comme l'homme « bienheureux »
dont il est parlé dans le
Psaume 1er ? Si ce désir
n'existe pas chez vous, cherchez-en la cause ;
exposez votre état à Dieu,
confessez-lui votre indifférence et
demandez-lui cette vigueur spirituelle qu'il est
tout disposé à vous communiquer.
Chers amis, en vous occupant de la bonne Parole de
Dieu pour en nourrir vos âmes, veillez aussi
et priez. Quelle ferme assurance n'avons-nous pas
que Dieu nous écoute et nous exauce !
« C'est ici la confiance que nous avons
en Lui, que si nous demandons quelque chose selon
sa volonté, II nous écoute : et
si nous savons qu'il nous écoute, quoi que
ce soit que nous demandions, nous savons que nous
avons les choses que nous lui avons
demandées »
(Jean V, 14, 15).
Bien-aimés, étudiez-vous à
être trouvés sans tache et
irréprochables devant Lui, en paix
(2 Pierre III, 14).
Or qu'à celui qui a le pouvoir de vous
garder sans que vous bronchiez, et de vous placer
irréprochables devant sa gloire avec
abondance de joie, au seul Dieu notre Sauveur, par
notre Seigneur Jésus-Christ, soient gloire,
majesté, force et
pouvoir, dès avant tout siècle, et
maintenant et pour tous les siècles.
Amen !
(Jude 24, 25).
POÉSIE
JÉSUS EST LE CHEMIN, LA VÉRITÉ
ET LA VIE
(Jean XIV, 6.)
Jésus est le chemin, la
vérité, la vie ;
Pour nous conduire au Père, il vint dans ces
bas lieux.
Oh ! quel abaissement ! Quelle
grâce infinie !
Le Sauveur vint des cieux.
Jésus est le chemin, la
vérité, la vie ;
II porta nos péchés en son corps sur
le bois.
Jésus a fait la paix, Jésus nous
purifie
Par le sang de la croix.
Jésus est le chemin, la
vérité, la vie ;
Le cruel adversaire a trouvé son
vainqueur :
Jésus, Fils du Dieu fort, Jésus
Prince de vie,
Est le Triomphateur.
Jésus est le chemin, la
vérité, la vie ;
Par la foi nous avons libre accès au saint
lieu,
Où Jésus est assis, où
Jésus pour nous prie,
À la droite de Dieu.
Jésus est le chemin, la
vérité, la vie ;
Il a dit : « Nul ne vient au
Père que par moi. »
Malgré votre péché, le Sauveur
vous convie !
Approchez avec foi !
J.-R. M.
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