Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



Le Mystère de l'Eglise



Appendice I

L'épître de Paul à Philémon est une des plus courtes, et aussi l'une des plus importantes et des plus utiles à méditer, parce qu'elle nous montre, quelle était ce que, nous appellerions volontiers la politique du Saint-Esprit, à l'égard des lois et usages de la société politique au milieu de laquelle les chrétiens primitifs devaient vivre.

Paul, prisonnier à Rome, a rencontré pendant sa captivité un esclave fugitif, nommé Onésime. Il se trouve justement que cet esclave a appartenu à Philémon, riche propriétaire de Colosse, membre de l'Eglise de cette ville, et fils spirituel de Paul. L'apôtre s'intéresse au malheureux fugitif, et il a le bonheur de l'amener à la foi. « Je l'ai engendré dans mes chaînes », dit-il. Paul le renvoie à Philémon, son maître, parce que la loi romaine ne reconnaît pas à l'esclave le droit de se libérer par la fuite. Ainsi, Paul se soumet et soumet Onésime à une loi injuste et cruelle, parce que le chrétien doit fidélité à l'État, sauf quand il s'agit des droits de Dieu.

Mais en lui renvoyant Onésime, Paul a soin d'ajouter :
« J'aurais désiré le retenir auprès de moi pour qu'il me servît à ta place, pendant que je suis dans les chaînes pour l'Évangile. Toutefois, je n'ai rien voulu faire sans ton avis, afin que ton bienfait ne soit pas comme forcé, mais qu'il soit volontaire. Peut-être a-t-il été séparé de toi pour un temps, afin que tu le recouvres pour l'éternité, non plus comme esclave, mais comme supérieur à un esclave, comme un frère bien-aimé, de moi particulièrement, et de toi à plus forte raison, soit dans la chair, soit dans le Seigneur. Si tu me tiens pour ton ami, reçois-le comme moi-même ».

Paul, le citoyen romain, se met sur le même rang qu'Onésime, l'esclave, et il y met aussi Philémon ! Voilà, en dépit des lois humaines, l'égalité chrétienne, proclamée par l'apôtre !




Appendice Il

« Séparés du paganisme, les fidèles devaient vivre entre eux. Chaque Église formait une société complète dont les membres demeuraient sans doute obligés par les lois fiscales ou autres, de la cité et de l'Empire, mais devaient éviter de porter leurs différends devant d'autres juridictions que celles de la communauté. On se mariait entre chrétiens... Dans la vie ordinaire, le chrétien devait se montrer soumis aux autorités et à ses maîtres s'il était esclave. L'oisiveté était flétrie ; on insistait fortement sur l'honnêteté, l'amabilité dans les rapports, la gaieté qui procède d'un coeur pur, la charité et particulièrement l'hospitalité...

« La vie religieuse ressemblait beaucoup à celle des synagogues ; on se réunissait pour prier et pour lire la Sainte Écriture... Les éléments spécifiquement chrétiens de ce culte primitif étaient l'eucharistie et les charismes, « effusions extraordinaires de l'Esprit Saint. »

L. DUCHESNE

(Histoire ancienne de l'Eglise).




Appendice IlI

L'Eglise et la Synagogue

L'idée de l'Eglise locale n'était pas nouvelle. Après la chute de Jérusalem, la destruction du temple et la dispersion d'Israël, une institution naquit : la Synagogue. Elle n'avait pas été prévue par les lois mosaïques, mais les circonstances la rendirent nécessaire. N'ayant plus ni temple, ni autel, ni prêtres, ni sacrifices, les Juifs prirent le parti de se réunir chaque jour de sabbat dans les villes de leur exil, afin d'adorer et de prier ensemble le Dieu d'Israël, de lire ensemble les écrits de Moïse et des prophètes, dont ils avaient soigneusement gardé des copies, et de s'exhorter mutuellement à la fidélité, dans l'attente de la délivrance que leur promettaient leurs saints Livres.

La Synagogue subsista, même après que le temple eût été reconstruit par Esdras, et que le sacerdoce eût été rétabli. Elle était née, pour ainsi dire, par la force des choses ; et l'on peut affirmer que, par elle, la nationalité juive a été sauvée.

Sans la Synagogue, le peuple de Dieu se serait fondu dans les masses païennes au milieu desquelles il fut dispersé, d'abord sous les Chaldéens, et plus tard, sous les Romains.

Lorsque Jésus parut, Il sanctionna, par sa présence et sa participation aux services de la Synagogue, cette institution à la fois religieuse et patriotique. Depuis lors, elle n'a jamais cessé d'exister, dans tous les pays où les Juifs sont dispersés.

Le culte de la Synagogue était, et il est encore, bien différent de celui qui se célébrait dans le temple de Jérusalem. Et d'abord, il n'y a jamais eu qu'un temple, il ne devait jamais y en avoir qu'un seul, tandis que les Synagogues se comptaient et se comptent encore par milliers. Et tandis que, dans le temple unique, les prêtres seuls, descendants de Lévi, avaient le droit de pénétrer, la Synagogue était ouverte à tous les mâles âgés de douze ans et plus ; elle était présidée par des anciens, dont la principale fonction était de veiller au bon ordre et à l'orthodoxie de l'enseignement donné par des scribes ou docteurs de la loi.

Chaque membre de la communauté était appelé à son tour, à lire à haute voix une portion des Livres saints, conservés religieusement sous forme de rouleaux de parchemin, dans une armoire sacrée dont les ministres avaient la garde ; chacun pouvait adresser des exhortations à ses frères, comme en témoignent nos Évangiles (Matth. 4/23 ; 9/35 ; 13/54 ; Luc 4/16-37 6/6-11, etc.) ainsi que le livre des Actes (Actes 9/20 13/5, etc., etc.). Remarquons en passant un fait très important : le caractère laïque et démocratique de l'assemblée juive facilita grandement le ministère de Jésus et celui des apôtres.

L'Eglise ne fut pas autre chose, à ses débuts, qu'une Synagogue. Pour les chrétiens comme pour les Juifs, il n'y a qu'un temple ; mais, tandis que celui des Juifs était à Jérusalem, celui des disciples du Christ est constitué par la multitude des rachetés, formant l'édifice invisible, « la Maison de Dieu, qui est l'Eglise du Dieu vivant, la colonne et l'appui de la vérité » (2 Tim. 3/15). Fidèles à l'enseignement et à l'esprit de leur Maître, les premiers chrétiens n'attribuaient aucune vertu, aucune sainteté particulière, à des édifices de pierre ; ils adoraient « en esprit et en vérité », et la présence spirituelle de leur Sauveur rendait sacrés tous les lieux où ils se réunissaient, ou même la chambre, ou le cachot, où ils étaient contraints de vivre. Étrangers et voyageurs, exilés ici-bas, leur culte n'avait rien de formaliste ni de sacramentaire.

Comme la Synagogue juive, l'assemblée chrétienne était gouvernée par des anciens ; elle était instruite et édifiée par des docteurs et des prédicateurs ; mais aucun de ces serviteurs n'avait le monopole exclusif de la parole. Tous, et les femmes elles-mêmes, avaient le droit, si l'Esprit Saint les y poussait, de prier et de prophétiser dans les assemblées chrétiennes (Actes 2/17 ; 21/9 ; 1 Cor. 11/5, 13).

Il vaut la peine de souligner ce caractère démocratique de la Synagogue chrétienne. Tandis que, chez les Juifs, les femmes n'avaient accès au culte public que dans une galerie à part, et qu'il fallait au moins dix hommes chefs de famille pour qu'une Synagogue pût être construite dans une localité (1), dans l'assemblée chrétienne la femme prenait place à côte de son mari ou de ses frères, en gardant l'attitude modeste et réservée que son sexe lui imposait, et que la corruption des moeurs païennes rendait d'autant plus nécessaire.

Une différence plus essentielle encore entre la Synagogue et l'Eglise, c'est que la première était nationale, tandis que la seconde était internationale (2).



Table des matières



1. Là où les Juifs étaient trop peu nombreux pour remplir cette condition, ils s'assemblaient en plein air, de préférence hors des villes et au bord d'un cours d'eau. Ce lieu de rassemblement était appelé proseuché, lieu de prière (Actes 16 : 13). Les femmes y étaient souvent en majorité.
2. La Synagogue, cependant, admettait dans son sein des prosélytes, c'est-à-dire des païens convertis à la religion de Moïse. Dès ses origines, le Judaïsme avait admis des étrangers, à la condition qu'ils se soumissent aux rites juifs, et en particulier à la circoncision (Exode 12 : 48-49). Dans le Nouveau Testament, l'expression « les craignant Dieu » est employée pour désigner les prosélytes (Actes 10 : 2 ; 13 : 16, 26 ; 16 : 14).

Ces prosélytes étaient baptisés, comme l'avaient été les ancêtres du peuple de Dieu, qui avaient été « baptisés dans la nuée et dans la mer » (l Cor. 10 : 2). Mais aucun acte d'adhésion personnelle n'était exigé des enfants des prosélytes ; ils étaient Juifs en vertu de leur naissance, comme les autres. L'Eglise, au contraire, ne reconnaissait d'autre filiation que celle du Saint-Esprit ; nul n'en faisait partie que ceux qui professaient être nés de nouveau ; elle demandait à tous ceux qui se joignaient à elle, quelle que fût leur provenance, un acte défini, une profession de foi personnelle, sans laquelle on ne pouvait être baptisé.

 

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