Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
REGARD
Bibliothèque chrétienne online
EXAMINEZ toutes choses... RETENEZ CE QUI EST BON
- 1Thess. 5: 21 -
(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



Commentaire sur l'épître aux Romains



DISCOURS PRÉLIMINAIRE.

PREMIÈRE PARTIE.

CHAP. I. A VIII.

L'apôtre Paul, qui par la grâce de Dieu, avait travaillé beaucoup plus que tous les autres apôtres, (1. Cor XV. 10) reçut l'honneur d'être appelé à écrire quatorze des épîtres apostoliques, dont treize sont souscrites de son nom. Son épître aux Romains qui est la première dans l'ordre qu'où leur a donné, quoique d'autres aient été écrites avant elle, l'épître aux Romains est, dans ce nombre, une des plus étendues et des plus instructives, elle comprend sommairement toutes les grandes doctrines de l'évangile et des dispensations divines dans les différents âges du monde. Elle doit être étudiée avec la plus grande attention par tous ceux qui désirent d'être bien instruits de ce qui regarde le royaume de Dieu.
Elle est écrite pour tous les disciples de Christ dans tous les pays et jusqu'à la fin des siècles aussi bien que pour ceux qui habitaient à Rome du temps de l'Apôtre ; les premiers ont autant que les autres l'obligation de connaître ce qu'elle contient et de lui obéir ; de même que la loi de Moïse était destinée à toutes les générations des Israélites jusqu'à la venue du Messie, aussi bien qu'à la génération à laquelle elle fut adressée de la montagne de Sinaï.

On est généralement d'accord que cette épître a été écrite de Corinthe à la fin de l'an 57, ou dans l'an 58 ; et cette opinion est fondée sur les raisons suivantes.
La première fois que Paul vint à Corinthe, il y trouva Aquila et Priscille, « un peu auparavant venus d'Italie, » en conséquence de l'Édit de Claude (
Act. XVIII. 2.) qui avait été publié dans la onzième année de son règne, l'an de Jésus-Christ 51.
Il demeura à Corinthe plus de dix-huit mois avant d'aller en Syrie, (
Act. XVIII. 11. 18), et dut par conséquent partir de celle ville au commencement de l'an 53. Dans son voyage en Syrie, il toucha à Éphèse, il descendit à Césarée, d'où il alla à Jérusalem et ensuite à Antioche, « et y ayant séjourné quelque temps, il s'en alla, et traversa tout de suite la contrée de Galatie et de Phrygie, fortifiant tous les disciples. » (Act.. XVIII. 19. 23) Ensuite « après avoir traversé tous les quartiers d'en haut, il vint à Éphèse, » (Act. XIX.1.) où il demeura environ trois ans, (Act. XX, 31. ) avant d'aller en Macédoine : il fit plusieurs exhortations dans ces quartiers-là, et vint en Grèce. (Act. XX. 1. 2.) C'est apparemment à celle époque qu'il prêcha l'évangile sur les frontières de l'Illyrie. (Rom. XV. 19.) Le but de son voyage en Grèce, était de recevoir la collecte que les églises d'Achaïe avaient faite pour les Saints de Judée. (II. Cor. IX. 1-5.)
Ayant passé trois mois en Grèce, (
Act. XX. 3.) il paraît, d'après la longueur présumée de ces voyages, qu'il partit avec ces collectes dans les premiers mois de l'an 58 ; et il dit dans cette épître même, qu'il allait à Jérusalem pour assister les Saints. (Rom. XV. 25.) C'était sept ans entiers après que les Juifs et les Chrétiens eurent été bannis de Rome, et environ trois ans après leur retour ; car Claude étant mort dans l'année 54, l'exécution de son édit finit avec sa vie, et son successeur ne l'ayant point renouvelé, les Juifs et les Chrétiens retournèrent à Rome, où l'église à laquelle cette épître est adressée, était déjà établie dans la troisième année de Néron.

La ville de Corinthe est désignée comme le lieu d'où elle a été écrite, avec cette circonstance, qu'elle fut envoyée par Phoebé, Diaconesse de l'église de Cenchrée, partie orientale de Corinthe. Les salutations de Gaïus ou Gaïus, hôte de l'Apôtre, et celles d'Eraste, procureur de la ville (
Rom. XVI. 23.) sont des preuves, additionnelles de ce fait. Car il parait (1. Cor. I. 14) que Gaïus habitait Corinthe, ainsi qu'Eraste. (II. Tim. IV. 20.)


L'obscurité supposée de l'Épître aux Romains est alléguée par quelques personnes, comme une excuse pour ne point lui donner l'attention qu'elle mérite. Voici comment Claude réfute cette objection. « II est certain que la première et principale cause de ce qu'on trouve cette épîtreobscure, vient du défaut de ceux qui la lisent ou qui entreprennent de l'expliquer ; car au lieu de tâcher d'entrer dans le véritable sens de Paul, ils veulent au contraire accommoder le sens de Paul, à leurs propres préoccupations et à leurs idées, ce qui les jette dans des difficultés insurmontables. Il
y en a même, qui malicieusement travaillent à l'obscurcir, parce que les pensées de cet Apôtre et son sens naturel ne leur plaisent point. Ils donnent la géhenne à leur esprit, jusqu'à inventer des extravagances pour éluder ce qui de soi-même est plus clair que le jour, parce qu'il ne s'accorde pas avec leurs préjugés. Mais de cette manière, il n'y aura rien de clair au monde. J'ose assurer que si, en lisant et relisant diverses fois cette épître avec attention, non par pièces ou par lambeaux, mais toute entière, sans détourner la vue ailleurs, en prenant garde à son but et à la suite de son discours, et en comparant une partie avec l'autre, on y apporte une sincère attention, non-seulement on l'entendra, mais on la trouvera claire et incapable de recevoir divers sens. » (1)

Nous trouvons dans cette épître de fréquentes allusions aux opinions des Juifs. Le plus grand nombre des Israélites, étant dans l'erreur sur la nature et sur le but de l'économie Mosaïque, s'opposaient avec force à l'évangile, sous le prétexte qu'il ne s'accordait pas avec les premières révélations divines dont ils étaient les dépositaires, et que, par conséquent, il ne pouvait venir de Dieu.
Pour réfuter cette objection, les apôtres avaient soin de montrer que les doctrines de l'évangile étaient contenues dans les écrits de Moïse et des Prophètes, et qu'aucune des opinions contraires à la doctrine chrétienne, que les Docteurs Juifs prétendaient déduire de l'ancien Testament, n'étaient fondées sur son autorité. Paul ramène souvent ce sujet de discussion, principalement dans cette épître et dans celles qui sont adressées aux Galates et aux Hébreux. Il y prouve que les sacrifices et les purifications, sous la dispensation légale, n'étaient pas des expiations réelles pour le péché, et que l'obéissance à la loi n'était nulle part proposée comme moyen de justification ; qu'au contraire la loi, qui marquait si clairement aux hommes leurs devoirs, les condamnait par la malédiction qu'elle prononçait contre toute transgression, et qu'elle montrait ainsi la nécessité où était l'homme de ne point établir sa justification devant Dieu sur l'obéissance à ses commandements, mais de la chercher dans le Messie promis.
C'est en présentant souvent ce sujet et en montrant que la doctrine qu'il enseignait, était sous tous les rapports, conforme aux anciennes révélations divines, et que la voie de la justification avait été la même avant et depuis la proclamation de la loi, que Paul réfute les différentes erreurs des Juifs, par lesquelles ils combattaient avec opiniâtreté l'évangile. C'était ce qui était le plus nécessaire, parce que ces erreurs, qui pouvaient s'insinuer dans l'esprit des croyants, tendaient à « les détourner de la grâce de Christ, à les transporter à un autre évangile, » (
Gal. I. 6) et à causer des divisions entr'eux. Comme il était reconnu universellement que la révélation des Juifs était de Dieu, il était de la plus grande importance de prouver que la nouvelle révélation, en même temps qu'elle mettait fin à la loi de Moïse, était si loin d'être contraire à cette dispensation qu'elle en était l'accomplissement.

Nous allons présenter une vue générale de chacun des différents chapitres.
Cette division a été suivie pour la commodité des citations, quoique l'on sache bien qu'il n'y avait au commencement aucune distinction ni de chapitres, ni de versets. C'est en général la traduction de Martin que nous avons suivie, elle n'a été changée que lorsqu'il a été nécessaire.
Les mots
chrétien, fidèle, croyant, saint, sont employés dans le commentaire dans leur véritable sens. Dans le langage des écritures, ces mots sont synonymes. Nous n'y trouvons pas plus l'expression de mauvais chrétiens que celle de mauvais saints. Les hommes peuvent à la vérité professer d'être ce qu'ils ne sont pas, mais en vain ceux qui finalement seront condamnés auraient paru chrétiens pendant un temps, ils ne l'ont jamais été dans le fait ; c'est d'eux que l'apôtre Jean dit : « ils sont sortis d'entre nous, mais ils n'étaient point d'entre nous, car s'ils eussent été d'entre nous, ils fussent demeurés avec nous, mais c'est afin qu'il fût manifesté que tous ne sont point d'entre nous. » (l. Jean II. 19)

Chap. I.

DISCOURS PRÉLIMINAIRE.

Dans la souscription de son épître, l'Apôtre affirme que l'évangile était prêché pour l'accomplissement des promesses de Dieu faites par les prophètes dans les écritures, et que Jésus le Messie, était, quant à sa nature humaine, de la semence de David, mais que, quant à sa nature divine, il avait été déclaré fils de Dieu, par sa résurrection d'entre les morts.
Paul assure encore ceux à qui il écrit, qu'il a été fait apôtre par Christ lui-même dans le dessein de proclamer l'évangile parmi toutes les nations. C'est à ce titre qu'il était autorisé à écrire aux saints de Rome, qu'il s'était souvent proposé de visiter quoiqu'il en eût été empêché jusqu'alors. Cependant il avait toujours le désir d'aller prêcher à Rome l'évangile ; quoiqu'il fût généralement combattu ou négligé, il n'en avait point de honte, parce qu'il était le mode par lequel Dieu avait pourvu au salut de chacun de ceux qui le croiraient ; du Juif à qui il avait été premièrement prêché et puis aussi du Grec. Il annonçait ainsi que le Juif ne pouvait pas être sauvé par la loi de Moïse, non plus que le Gentil par la loi de sa conscience, ou par la connaissance qu'il avait pu acquérir de Dieu par les œuvres de la création.

C'est ainsi que dans le
16e et le 17e verset, qui sont comme une clef, non seulement de cette épître, mais aussi de toutes les écritures, Paul, après l'introduction générale, qui forme l'adresse de son épître, découvre son important sujet, la voie de justification à laquelle Dieu a pourvu. Il montre que cette voie est pleinement déclarée.
Quand la promesse originaire du salut eut été presque entièrement oubliée, Dieu la renouvela à Abraham ; et à cause de l'inclination qu'a l'homme à se séparer de son créateur, il fit encore une alliance avec les descendants d'Abraham. (
Gal. III. 16) Cette alliance qui avait l'ombre des biens à venir, (Héb. X. I) conservait en parabole la connaissance du salut de Dieu, qu'elle couvrait comme avec un voile ; à la fin le Sauveur prédit étant apparu, avant fait propitiation pour le péché et amené la justice des siècles, (Dan. IX. 24) la proclamation de cet événement fut la bonne nouvelle que la grande promesse que Dieu avait faite à l'homme de la délivrance était accomplie. Ainsi tout ce qui était relatif à la justice que Dieu avait préparée au lieu de celle que l'homme avait perdue, était dévoilé. Jusqu'alors elle avait été à quelques égards cachée dans des promesses en partie obscures, dans des prédictions plus ou moins enveloppées d'ombres, et sous les différentes institutions de l'économie Judaïque, ce qui était représenté par le voile qui couvrait la face de Moïse, et que les regards de plusieurs personnes ne pouvaient pénétrer. Mais alors « ce voile, même était aboli par Christ. (II. Cor. III. 13. 14) Dans l'évangile la justice de Dieu est dévoilée et l'homme qui est justifié, par la foi, vivra »

Ayant annoncé que l'évangile est la puissance de Dieu en salut, l'Apôtre continue à montrer que tous les hommes ont besoin de ce salut, parce qu'aucun ne peut obtenir la faveur de Dieu, ou échapper à sa colère par ses propres œuvres, Car quoique les personnes ignorantes pussent imaginer que leurs vertus supposées seraient une expiation pour leurs vices, cependant il était certain, que la colère de Dieu avait été révélée contre toute espèce et tout degré d'impiété et d'injustice ; et tous les hommes, quelles que fussent les occasions qu'ils avaient eues de connaître la volonté de Dieu, étaient trouvés coupables et exposés à sa colère, parce qu'ils retenaient injustement la vérité captive et qu'ils agissaient en opposition avec leurs connaissances et la conviction de leurs consciences.

Pour éclaircir cette proposition, Paul prend d'abord pour exemple les païens civilisés, parce qu'ayant porté jusqu'au plus haut degré les facultés de leur esprit, leur philosophie pouvait être considérée comme étant la plus grande perfection où puissent atteindre les hommes par la raison, non éclairée du flambeau de la révélation divine. D'après cela, ce devait être chez eux plutôt que partout ailleurs, que l'on devait être parvenu à toute la connaissance de Dieu, et à toute la pureté des mœurs, où puisse atteindre la nature humaine. Cependant quoiqu'ils fussent si instruits sur d'autres sujets, les Grecs et les Romains étaient, dans leur religion, insensés au plus haut point, et dans leurs mœurs, corrompus au-delà de toute expression. Car quoique la connaissance de l'existence et de quelques-unes des perfections du vrai Dieu, eût existé parmi eux dès les premiers âges, et qu'elle fût manifestée par les œuvres de la création, ils avaient perdu cette connaissance, et étaient, par conséquent, « 
sans excuse. »
Leur impiété et leur injustice prouvaient que c'était l'effet de leurs dispositions dépravées, plutôt que celui de leur défaut de connaissances. Ils supprimaient injustement la vérité, et ils ne glorifiaient pas comme Dieu, le créateur de toutes choses 
; au contraire, par leurs raisonnements insensés, ils avaient perdu cette connaissance, au point que leurs cœurs étaient entièrement aveuglés. Cet ainsi que les philosophes, qui se proclamaient eux-mêmes sages, étaient devenus fous en matière de religion, car leurs institutions publiques avaient changé la gloire du Dieu incorruptible en l'image de l'homme corruptible, des oiseaux, des quadrupèdes, des insectes, qu'ils regardaient comme les objets de leur culte et qu'ils servaient avec les rites les plus impurs et les plus détestables.
C'est pour cela que Dieu avait abandonné ces sages prétendus, et les hommes de toute condition, qui l'avaient si excessivement déshonoré, à se déshonorer eux-mêmes par la luxure la plus brutale et dont l'Apôtre fait une description particulière. Il observe qu'ainsi ils recevaient en eux-mêmes la juste récompense de leur erreur, de sorte que les abominables impuretés qu'ils pratiquaient, qu'ils avouaient et qui étaient autorisées par leurs institutions, étaient à la fois l'effet naturel et la juste punition de l'idolâtrie, qui était établie parmi eux comme religion nationale.

De plus, comme ils ne s'étaient pas souciés de garder la connaissance du vrai Dieu, il les avait livrés à un esprit dépourvu de tout jugement, de sorte qu'ils avaient perdu la connaissance du juste et de l'injuste et qu'ils s'abandonnaient à toute sorte d'injustice, de débauches et d'impureté ; et quoique leurs consciences leur fissent connaître que ceux qui commettaient de tels crimes, étaient dignes de mort, ils étaient arrivés à ce degré de dépravation, que non seulement ils s'en rendaient eux-mêmes coupables, mais qu'ils approuvaient ceux qui les commettaient.

La peinture que l'Apôtre fait dans ce chapitre de la religion et de la morale des païens civilisés, quoique honteuse pour la nature humaine, doit être l'objet d'une attention particulière. C'est une réfutation complète de ceux qui soutiennent que la raison naturelle est suffisante pour conduire le genre humain, à de justes notions de la religion, de la sainteté du cœur et de la pureté de la conduite ; et comment aurait-il été possible que sans révélation l'homme eût pu jamais connaître par quel moyen le
pécheur pouvait être rétabli dans la faveur de Dieu ? Comment ceux qui étaient méchants pouvaient-ils apprendre à faire le bien ? Comment l'homme se justifierait-il devant le Dieu fort ? et qui tirerait le pur de l'impur ? (Job. IX. 2. XIV. 4)
Mais ce qui est impossible à l'homme est possible à Dieu, et lui seul pouvait enseigner comment ces grands objets seraient accomplis. « Nous proposons, » dit l'Apôtre, parlant en son nom et en celui des autres messagers de Dieu, « nous proposons une sagesse qui n'est point de ce monde ni des princes de ce siècle qui vont être anéantis, mais, nous proposons la sagesse de Dieu qui est en mystère, c'est-à-dire, cachée, laquelle Dieu, avait, dès avant, les siècles, prédestinée à notre gloire, et laquelle aucun des princes de ce siècle n'a connue, car s'ils l'eussent connue, jamais ils n'eussent crucifié le Seigneur de gloire.
Mais ainsi qu'il est écrit, ce sont des choses, que l'œil n'a point vues, et que l'oreille n'a point ouïes, et qui ne sont point montées au cœur de l'homme, lesquelles Dieu a préparées pour ceux qui l'aiment. 
» (I. Cor. II. 6-9)

Cette sagesse est donc totalement différente de la sagesse du monde, et lui est même contraire en plusieurs choses ; elle est « la sagesse de Dieu en mystère ; » elle est le dessein mystérieux de glorifier son saint nom et toutes ses perfections dans la rédemption des pécheurs, par l'incarnation et le sacrifice expiatoire de son Fils. Ces choses étaient ordonnées et décidées avant que le monde commençât, afin de conduire à une gloire éternelle le peuple qu'il avait choisi. Mais elles sont entièrement cachées à l'homme à moins qu'il ne les apprenne par révélation, et que par la foi, il ne reçoive avec simplicité ces lumières.
Quelle humilité, quelle reconnaissance, quelle gratitude ne doivent donc pas avoir ceux à qui cette connaissance a été accordée, de l'avoir reçue de leur bon père céleste ! Avec quel mélange d'horreur et de pitié ne voient-ils pas les docteurs infidèles modernes, esclaves volontaires de Satan, découvrir comme les puissants de l'ancien monde, leur malice contre l'Éternel et contre son Oint, et, sans même avoir la prétention de rien mettre à la place, employer tous leurs efforts pour détourner l'attention des pauvres créatures mortelles et pécheresses, de cette lumière céleste qui seule est capable de les conduire à la félicité et à Dieu ! « Mais celui qui habite dans les cieux, se rira d'eux ; le Seigneur s'en moquera. (
Ps. II. 4) Ainsi a dit le Seigneur l'Éternel, voici je mettrai pour fondement une pierre en Sion ; une pierre éprouvée, la pierre de l'angle le plus précieux, pour être un fondement solide ; celui qui croira ne sera pas confus. (Esa. XXVIII. 16. Rom. IX. 33) Or celui qui tombera sur cette pierre en sera brisé, et elle écrasera celui sur qui elle tombera. (Matt. XXI. 44) »

Chap. II.

DISCOURS PRÉLIMINAIRE.

Ayant montré l'état de coulpe et de rébellion dans lequel étaient plongés les païens idolâtres qui ignoraient la voie de salut que Dieu avait préparée, l'Apôtre poursuit en prouvant que ceux-là même qui avaient été favorisés de la révélation de ce salut, mais qui ne le recevaient pas, étaient tous dans la même situation. Il en revient donc aux Juifs inconvertis, qui pendant qu'ils jugeaient les Gentils dignes de mort à cause de leur méchanceté, étaient eux-mêmes, comme l'Apôtre l'affirme, sous la même condamnation.
Pour démontrer qu'il en était ainsi, il observe que la sentence de condamnation portée par Dieu, et qui, par la malédiction de la loi, atteignait ceux qui commettaient ces choses, était reconnue par tous, être conforme à la vérité. Mais quoique tout Juif fût condamné par la malédiction de la loi de Moïse, tous cependant espéraient le salut parce qu'ils étaient enfants d'Abraham, (
Matt. III. 9) et parce qu'ils jouissaient du bienfait de la loi écrite.

Afin de leur montrer combien cette espérance était vaine, Paul demande si eux, qui condamnaient les Gentils pour leurs crimes et qui cependant commettaient les mêmes choses, imaginaient de pouvoir échapper au juste jugement de Dieu ? En entretenant ces notions, ils se faisaient de fausses idées de leurs privilèges, qui leur avaient été accordés, non pas pour leur donner la licence de commettre le péché, mais pour les conduire à la repentance envers Dieu, et à avoir foi en ses promesses et en sa bonté ; de sorte que comme leurs cœurs endurcis et impénitents abusaient de ces privilèges, au lien d'assurer leur salut, ils devaient augmenter leur punition dans le jour de la colère et du juste jugement de Dieu.
Ayant parlé du jour du jugement, l'Apôtre déclare que tout homme sera jugé selon ses œuvres, et il montre les principes d'après lesquels ce jugement sera rendu. Dans ce jour, tout homme, Juif ou Gentil, qui aura fait ce qui est droit aux yeux de Dieu, en obéissant à la vérité de l'évangile, recevra la vie éternelle. Il est évident que l'Apôtre ne veut nullement dire que soit le Juif, soit le Gentil, pourront être sauvés par leurs propres œuvres, sans avoir de foi au Messie, mais qu'en « obéissant à la vérité, 
» et en persévérant dans les bonnes œuvres qui dérivent de la foi, le Gentil parviendra à la vie éternelle, tandis que, sans cette foi, le Juif tombera sous la condamnation.
Supposer que le sens de ce discours est que ceux qui auraient entendu l'évangile sans y croire, ou que ceux qui n'en ayant point connaissance, n'auraient pas accompli parfaitement la loi sous laquelle ils sont placés, pussent être sauvés par cette voie, c'est une absurdité qui ferait avancer à l'Apôtre des principes subversifs et de ses arguments dans toute cette épître, et de la doctrine qu'il enseigne dans toutes les autres.
Il a eu plusieurs raisons pour proposer d'abord cette doctrine de cette manière couverte et pratique. Il évitait par là de dégoûter d'abord les Juifs avant de leur déclarer plus explicitement l'évangile pour lequel il ne fait ici qu'ouvrir la voie ; il annonçait que ceux qui connaissaient réellement la loi de Moïse, et qui lui obéissaient, embrassaient l'évangile, et que les Juifs infidèles ne refusaient pas d'obéir à la vérité, parce qu'ils aimaient la sainteté de la loi, maïs par obéissance à l'injustice.

Dès-lors ceux qui auront obéi à la vérité étant sauvés « de leurs péchés » (
Matt. I. 21) par Jésus-Christ, hériteront la gloire et l'immortalité, comme ceux qui, à la fin, auront été trouvés « dans leurs péchés » seront condamnés. Car lorsque Dieu, dans ce jour, jugera les secrets des hommes, non seulement leur conduite extérieure, mais leurs dispositions intérieures, leurs pensées et leurs désirs ; qu'il les jugera par Jésus-Christ suivant l'évangile que Paul prêchait, ceux qui auront cherché leur justification dans la loi écrite qu'ils ont reçue, seront condamnés, car ce sont ceux-là seulement qui obéissent parfaitement à une loi, qui peuvent être justifiés par elle. D'un autre côté, tous ceux qui ont péché sans avoir une loi écrite ou publiée parmi eux, périront sans être jugés par une loi écrite ou publiée, mais parce qu'ils ont péché contre la loi de leur conscience, ce qui rendra leur condamnation juste, (2)

Ensuite pour montrer aux Juifs infidèles, combien vainement ils plaçaient l'espérance de leur salut dans leurs privilèges extérieurs, l'Apôtre recherche qu'elle est l'efficacité de leur loi, et de leurs privilèges pour les conduire à de bonnes pratiques. Il fait l'énumération de ces privilèges et demande comment il arrivait que les Israélites, quoiqu'ils eussent le vrai modèle de la connaissance et de la vérité, dans la loi, quoiqu'ils se considérassent comme les guides des aveugles Gentils, n'avaient pas su apprendre eux-mêmes à s'empêcher de violer évidemment la loi, de plusieurs manières dont il fait mention. En même temps et pour prouver que ce n'était pas sans fondement qu'il accusait les Juifs de cette grossière immoralité, il cite leurs propres écritures qui déclaraient que le nom de Dieu était blasphémé à cause de leur iniquité.

Enfin, parce que les Juifs attendaient leur salut, de leur qualité d'enfants d'Abraham, et de cette alliance nationale que Dieu leur avait accordée, parce qu'ils se glorifiaient de leur circoncision, comme d'un signe de leur descendance d'Abraham, (3) l'Apôtre leur enseigne que cette circoncision, quoiqu'elle fût une preuve de leur descendance, ne leur servirait pas s'ils violaient la loi, mais que dans ce cas, ils ne seraient pas meilleurs que les Gentils incirconcis 
; car une forme extérieure de religion, ne pouvait être utile sans le changement de cœur et la piété intérieure que Dieu acceptera dans ceux qui sont incirconcis ; car celui-là n'est point un vrai Juif, ou un vrai fils d'Abraham selon l'esprit, qui l'est seulement par la descendance et la profession extérieure ; mais celui-là seul est fils d'Abraham, et héritier de la promesse dans le sens vrai et spirituel, qui a la vraie circoncision, celle du cœur, et où se trouve cette circoncision, quoique cet homme ne reçoive pas de louange des hommes, il la recevra assurément au jour du jugement de. Dieu, qui le reconnaîtra pour être de son peuple et lui conférera les bénédictions qu'il a promises à Abraham et à sa semence.

Chap. III.

DISCOURS PRÉLIMINAIRE.

Comme les raisonnements précédents étaient contraires aux préjugés des Juifs, l'Apôtre introduit ici un homme de cette nation qui fait l'objection suivante : si notre qualité de descendants d'Abraham et les autres privilèges dont nous jouissons, ne nous procurent aucune faveur au jour du jugement, et si le défaut de ces privilèges n'exclut pas les Gentils du salut, quelle est donc la prééminence du Juif sur le Gentil, et quel est l'avantage qu'il a ?
L'Apôtre réplique que les Juifs comme nation, jouissaient de grands avantages, surtout parce qu'ils étaient ceux à qui était confiée la révélation écrite de Dieu, qui attestait la venue de la semence d'Abraham, du Messie, et le salut qui devait être son ouvrage.
Mais, dit encore le Juif, quel bien nous revient-il de ces oracles, si la plus grande partie de notre nation n'a point cru en celui que vous dites être la semence d'Abraham ? Notre incrédulité n'occasionnera-t-elle pas notre réjection et cela ne détruira-t-il pas la fidélité de Dieu, qui a promis d'être son Dieu et celui de sa postérité dans leurs âges !
L'Apôtre nie cette conséquence, parce qu'encore qu'une grande partie de la postérité naturelle d'Abraham ait été rejetée à cause de son incrédulité, la fidélité de Dieu n'était point anéantie par là, qu'au contraire, elle était établie conformément à ses menaces.
Mais, réplique le Juif, si notre injustice, en rejetant Jésus comme le Messie, établit la fidélité de Dieu, Dieu n'est-il pas injuste en nous détruisant pour cette raison ?
Nullement, répond l'Apôtre, car si le péché ne pouvait point être justement puni lorsqu'il est suivi de conséquences heureuses,
comment Dieu jugerait-il le monde ?

Cette réponse ne satisfaisant pas le Juif, il presse son objection d'une manière plus forte : si la vérité de Dieu, en exécutant ses menaces contre nous, comme nation, a fait abonder sa gloire par notre mensonge, quand nous affirmons que Jésus n'est pas le Messie, pourquoi sommes-nous punis comme pécheurs pour avoir fait une chose qui a contribué si fortement à sa gloire ?
L'Apôtre ajoute alors à cette objection, et demande pourquoi il ne dit pas aussi ce qu'on accusait calomnieusement les apôtres de pratiquer et même d'ordonner 
: faisons le mal pour qu'il en arrive le bien.
Il repousse avec horreur cette pernicieuse doctrine en déclarant juste la condamnation de ceux qui soutiennent cette maxime.

C'est tout ce qu'il juge à propos de dire sur ce sujet dans cet endroit, dans le dessein de réfuter plus complètement, comme il le fait ensuite aux
Chap. VI, VII et VIII, et l'objection et la calomnie.
L'Apôtre ayant affirmé que la prééminence des Juifs sur les Gentils, consistait dans les avantages dont ils jouissaient comme étant les dépositaires des oracles de Dieu ; le Juif demande : ne reconnaissez-vous pas que nous surpassons les Gentils, par l'excellence de notre caractère, et qu'à cause de cela nous avons des droits à être justifiés par la loi ?
Nullement, répond l'Apôtre, car nous avons déjà prouvé que tous, soit Juifs, soit Gentils, sont sous le péché, et par conséquent, qu'il est impossible qu'ils soient justifiés par aucune loi.

Pour appliquer plus complètement cette doctrine aux Juifs, et d'une manière telle qu'ils ne pussent y répondre, l'Apôtre cite plusieurs passages de leurs propres écritures qui affirment, de la manière la plus forte, la culpabilité de l'homme. Puisque ces passages, par l'universalité des termes dans lesquels ils sont conçus, étaient applicables à tous les hommes, il n'y avait point de doute que les Juifs eux-mêmes ne dussent se les appliquer. C'est pourquoi Juifs et Gentils, tous étant pécheurs, la bouche de tout homme qui aurait prétendu que l'on pouvait atteindre la justification par les œuvres, est effectivement fermée, soit que Dieu se soit manifesté à lui dans les œuvres de la création, dans les déclarations de la conscience, ou dans les révélations écrites. Tout le monde ayant ainsi péché, était devant Dieu condamné et digne de punition.

L'Apôtre étant arrivé pas à pas à la grande conclusion qu'il voulait établir, il l'énonce comme le résultat de tous les raisonnements qu'il a faits jusqu'alors :
c'est pourquoi nulle chair ne sera justifiée devant lui par les œuvres de la loi, car par la loi est donnée la connaissance du péché. Ni Juif ni Gentil, ne peut être justifié par les œuvres d'aucune loi, parce que toute loi demandant, sous peine de mort, une obéissance parfaite, son seul résultat est de montrer aux pécheurs qu'ils sont sous la condamnation, sans leur donner la plus légère espérance de miséricorde ; de sorte que les pécheurs ne peuvent entretenir aucune espérance de la vie éternelle, qui ne soit fondée sur un mode de justification différent de celui d'aucune loi.
Cette nécessité du plan de justification, qu'il a annoncé au commencement de son épître, comme ayant été établi par Dieu, et comme étant, depuis la venue de Jésus-Christ, complètement dévoilé, cette nécessité étant ainsi prouvée, Paul revient à cet objet, et c'est ici qu'il commence à l'exposer pleinement.


Puisque la loi de Dieu, sous quelque forme qu'elle soit connue, demande une obéissance parfaite, pour que la justification puisse venir par elle, et que nul homme n'est capable de rendre une telle obéissance, il
y a donc une justice à laquelle Dieu a pourvu sans loi.
Elle est entièrement distincte de l'obéissance personnelle des hommes à la loi, puisque l'obéissance passée n'a aucune influence sur la justification du pécheur, et que son obéissance subséquente a des fins différentes. Cette justice, quoiqu'elle fût alors nouvellement dévoilée ouvertement, n'était pas une découverte nouvelle, car elle était attestée par la loi et les Prophètes. La loi cérémonielle en était le type ; la sévérité de la loi morale et ses terribles malédictions, prédictions du Messie en rendaient témoignage ; la foi et espérance des anciens croyants la reconnaissaient, et l'ancien Testament tout entier, s'il était bien entendu, enseignait aux hommes à l'attendre et à y placer leur confiance.

Cette justice de Dieu par la foi en Jésus-Christ, est imputée ou comptée à tous les croyants sans exception, elle est placée sur eux comme un vêtement, elle est un don libre de Dieu, accordé aux pécheurs au moyen de l'expiation que Jésus-Christ a faite pour le péché, par le sacrifice de lui-même et l'obéissance parfaite avec laquelle il a accompli la loi de Dieu. Ainsi Dieu conformément à sa justice, pardonne aux pécheurs qui croient, tant à ceux qui avaient cru avant la venue de Christ, qu'à ceux qui ont cru depuis cet événement, leur imputant sa justice, par la foi. Car avec Dieu, il n'y a point de distinction de personnes dans le plan de la justification des hommes, parce que tous ont péché et sont destitués de sa gloire. De sorte que quels que soient la nature et le degré des crimes qu'ils ont commis, quelle que soit leur patrie, quelque rang ou quelque capacité qu'ils aient, il n'y a point en eux de différence, quant à la manière dont ils seront justifiés devant Dieu.
Non-seulement tout croyant obtient son pardon, mais encore il est honorablement acquitté, comme s'il n'y avait point de charges contre lui ; il est réputé juste, et comme tel a droit aux récompenses de la justice. Celui qui est justifié n'a donc aucun sujet de se glorifier, tout sujet de se glorifier est entièrement exclu, vu qu'il est justifié par la grâce et la miséricorde infinie de Dieu, non-seulement sans qu'il l'ait mérité, mais d'une manière directement contraire à ce qu'il a mérité.

Ayant ainsi déclaré le plan de l'évangile pour la justification et montré qu'elle n'est point fondée sur les œuvres des hommes, mais sur la grâce gratuite de Dieu et sur l'expiation pour le péché par la mort de Christ, l'Apôtre énonce sa seconde grande conclusion :
Nous concluons donc que l'homme est justifié par la foi, sans les œuvres de la loi. Sans cela, sa première conclusion que « par les œuvres de la loi nulle chair ne sera justifiée devant Dieu, » n'aurait eu d'autre résultat que de plonger les pécheurs dans le désespoir.

L'Apôtre observe ensuite que Juifs et Gentils, étant tous sous le gouvernement du même Dieu, ils ne peuvent avoir les uns et les autres qu'une même voie de justification pour tous, savoir la foi, et comme les incrédules affirmaient qu'enseigner une justification gratuite par la foi sans les œuvres de la loi, c'était anéantir la loi, il déclare que cette doctrine n'anéantit pas la loi, mais qu'au contraire, elle l'établit dans tout son honneur, dans ses préceptes et dans sa sanction. La preuve de cette assertion étant un objet d'une grande importance, Paul renvoie à une autre partie de cette épître à la traiter dans toute son étendue.

Ainsi l'Apôtre, dans ces trois premiers chapitres, a établi clairement que tous les hommes, avant leur conversion, sont pécheurs, sous la condamnation. Dans le premier, il prouve qu'encore que l'existence et la puissance de Dieu soient manifestées par ses œuvres, la nature de l'homme est si dépravée qu'il était tombé dans l'idolâtrie, et que, malgré la condamnation de sa propre conscience, il s'était plongé dans toute espèce de vices.
Il démontre dans le second, que là même ou on jouissait des avantages de la révélation, ceux dont les cœurs n'étaient pas circoncis, c'est-à-dire changés par la grâce de Dieu, étaient aussi dépravés que les autres et compris sous la même condamnation.
Dans celui-ci, considérant tous les hommes sous un seul point de vue, soit qu'ils aient ou non entendu parler du Sauveur, il montre que les écritures de l'ancien Testament prononcent la même sentence contre tous. Tous par leur nature sont des pécheurs sous la condamnation ; sous ce rapport, il
n'y a point de différence entre eux. Mais comme l'homme est entièrement dépouillé de justice en lui-même, il a été pourvu pour sa justification, à une justice qu'il reçoit seulement par la foi, et dans laquelle ne tiennent aucune place, ni son obéissance, ni aucune sorte d'œuvres qu'il ait pu faire.
Que ce que dit ici l'Apôtre se rapporte, non pas à loi cérémonielle des Juifs, mais à la loi morale sous laquelle tous les hommes, se trouvent placés, qu'ils soient Juifs ou Gentils, dans tous les temps et dans tous les lieux, c'est évident par les citations tirées de l'Ancien Testament du
v. 10 au v. 18, par lesquelles il prouve que tous les hommes sont pécheurs, et arrive à sa conclusion que tous les hommes sont coupables devant Dieu, qu'ils sont coupables dans toutes les parties de leur conduite, et qu'ils n'ont pas la crainte de Dieu devant leurs yeux. Par conséquent, par les œuvres de la loi, aucun homme vivant ne sera justifié devant Dieu.
L'Apôtre affirme dans un autre endroit que la loi de Moïse n'était point contraire aux promesses de Dieu, et ne proposait point d'autre voie de justification devant lui. Les hommes étant pécheurs il était impossible par la nature des choses, qu'aucune loi pût avoir un tel effet. « Si la loi eût été donnée pour pouvoir vivifier, véritablement la justification serait de la loi, mais l'écriture a renfermé tous les hommes sous le péché, (4) afin que la promesse par la foi en Jésus-Christ fût donnée à ceux qui croient. » (
Gal. III. 21. 22) Il affirme encore que « si la justification, est par la loi, Christ est donc mort inutilement » (Gal. II. 21) C'est une vérité évidente par elle-même, soit que la justification dérive de la loi de Moïse, ou de toute autre sous laquelle les hommes aient été jamais placés.


Table des matières

Page précédente:
Page suivante:
Chap. IV. - DISCOURS PRÉLIMINAIRE.


(1) Oeuvres posthumes de M. Claude. Tom. IV. , p. 224.

(2) Les versets
14 et 15 de ce chapitre ne sont point liés avec le 13e, mais avec le 12.e Le 13.e verset assigne la raison pour laquelle, comme l'Apôtre l'a déclaré à la seconde partie du 12.e :« ceux qui auront péché en la loi, seront jugés par la loi.
Les versets
14 et 15 assignent la raison pour laquelle, selon ce qui est dit au commencement du 14.e : « ceux qui ont péché sans la loi, périront aussi sans la loi. » On doit traduire au commencement du 14.e verset, non Or, mais Parce que, comme au verset 13.

L'objet de l'Apôtre était évidemment de convaincre ses lecteurs, que ni la loi écrite, ni la lumière de la raison et de la conscience, ne pouvaient sauver ceux qui manquaient à leur obéir, et que comme tous avaient manqué en plusieurs choses, tous, à moins qu'ils ne fussent sauvés par l'évangile, devaient être punis, quoique à différents degrés.



(3) Dans quelques-uns des écrivains Juifs, on rencontre les passages suivants : « L'enfer n'a point de pouvoir sur les pécheurs qui sont d'Israël, parce qu'Abraham et Isaac y descendent pour les en retirer. - - - Les circoncis ne vont point dans l'enfer, Dieu ayant promis de les délivrer par le mérite de la circoncision.
Tous les Israélites ont leur part dans le monde à venir, et cela malgré leurs péchés, et lors même qu'ils ont
été condamnés dans ce monde pour leurs crimes. »
Combien n'y a-t-il point d'hommes parmi ceux qui prennent le nom de chrétien qui raisonnent de la même manière relativement au baptême, à la cène du Seigneur, et à la pratique extérieure des cérémonies de la religion !

(4)
Renfermé tous les hommes sous le péché. C'est la véritable traduction. Comparez-la avec Rom. XI. 32., où le mot traduit par renfermé, est le même que dans ce passage. En considérant la dispensation Mosaïque, comme isolée de ses liaisons avec l'évangile, et en l'examinant soit dans ses préceptes moraux, soit dans ses cérémonies, ou enfin dans toute autre partie de l'ancien Testament, sa teneur entière renfermait uniformément tous les hommes de toute nation et de toute classe sous le péché, sous la coulpe de leurs transgressions actuelles, sous l'empire de leurs mauvaises dispositions, comme dans une étroite prison d'où aucune loi ne pouvait les délivrer. De sorte que si Dieu n'eût point adapté à cette situation une dispensation de grâce par l'évangile, aucun homme n'aurait pu être sauvé. D'un autre côté, si la justification avait pu être obtenue par une obéissance personnelle à quelque loi, le plan tout entier du salut, aurait été superflu, mais Paul a prouvé pleinement, Héb. chap. X. 38. et XI., que les hommes avaient été justifiés seulement par la foi, depuis le commencement du monde.

 

- haut de page -