Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



Commentaire sur l'épître aux Romains



CHAPITRE PREMIER.

1.3. Paul, serviteur de Jésus-Christ, appelé à être Apôtre, mis à part pour annoncer l'Evangile de Dieu , lequel il avait auparavant promis par ses Prophètes dans les saintes Écritures; touchant son fils Notre-Seigneur Jésus-Christ.

Conformément à l'usage de ces temps anciens, Paul commence cette épître par énoncer son nom. Auparavant il avait été « un blasphémateur, un persécuteur et un oppresseur; (
I.Tim. I. 13) il avait cru devoir , faire de grands efforts contre le nom de Jésus le Nazarien ; ( Act, XXVI. 9) mais , alors il avait obtenu grâce, afin que Jésus-Christ montrât, en lui , le premier, toute sa clémence, pour servir d'exemple à ceux qui viendront à croire en lui, pour la vie éternelle. (I.Tim. I. 16) »
Il nous déclare à présent qu'il est le serviteur de Christ. Il est aussi appelé à être Apôtre. Le premier de ces titres est son caractère général, le second désigne particulièrement son emploi, sa destination, et ce mot Apôtre, placé au commencement de l'épître , imprime le sceau d'une autorité divine à tout ce qu'elle contient.

Le mot
Apôtre, signifie celui qui est envoyé. Il s'applique à d'autres missions et est quelquefois traduit par messager. ( II. Cor. VIII. 23. Phil. II. 25) Mais il est spécialement réservé à ceux qui furent envoyés par Jésus-Christ lui- même, chargés par lui de prêcher l'évangile dans tout le monde et d'annoncer les lois de son royaume. Tout montre que cet office n'était que temporaire : des qualités indispensables étaient requises pour l'apostolat, il exigeait une commission d'une nature particulière, les apôtres devaient avoir des pouvoirs extraordinaires ; et personne n'était désigné pour leur succéder.
Il fallait d'abord qu'un apôtre fût un de ceux qui avaient vu J. C. depuis sa résurrection, parce qu'ils étaient tous destinés à être pour le monde entier, des témoins oculaires de ce grand événement. Pierre, définissant en peu de mots le caractère d'apôtre, y fait entrer la condition d'avoir été un des témoins de la résurrection de Christ. (
Act. I. 22) Cette circonstance est rappelée dans un grand nombre d'autres passages. ( Voy. Luc XXIV. 48. Jean XV. 27. Act. II. 32. III. 15. IV. 33. V. 32. X. 41. XIII. 31. XXII. 14. XXVI. 16. I. Cor. IX. 1. XV. 7.8. I. Pier.V. 1)

Secondement : les apôtres étaient distingués par d'éminentes prérogatives auxquelles nul n'a participé depuis eux. De ce nombre était celle de tenir leur mission de Jésus-Christ immédiatement et non médiatement d'aucune commission humaine. On peut
y mettre encore la puissance de conférer, par l'imposition des mains, les dons miraculeux du Saint-Esprit, et enfin, la connaissance qui leur fut accordée par inspiration, de l'entière doctrine de Christ. C'est pour ce motif, qu'il leur était ordonné d'attendre l'accomplissement de la promesse que le Seigneur leur avait faite en leur annonçant qu'ils seraient baptisés par le Saint-Esprit. Paul montre dans divers endroits que tous ces caractères de l'apostolat se trouvaient en lui : il avait vu le Seigneur depuis sa résurrection ; (I. Cor. IX. 1) il avait reçu sa divine mission de Jésus-Christ et de Dieu le Père, directement et sans l'intervention des hommes ; (Gal. I, 1, II. 6) il possédait les signes de son emploi dans le pouvoir de conférer le don des miracles, (II. Cor. XII. 6) et il avait reçu la connaissance de l'évangile, non d'un autre apôtre, mais par une inspiration immédiate. (Gal. I, 11)

Troisièmement : la mission dont les apôtres étaient chargés était celle de propager l'évangile dans tout le monde, sans se charger d'un troupeau particulier. Les termes de leur commission furent :
Allez dans tout le monde, et prêchez l'évangile à toute créature. (Marc XVI. 15) Ils ont pu, à la vérité, être nommés aussi surveillants ou pasteurs, mais dans un sens bien différent de celui dans lequel ce titre est appliqué aux autres. L'église entière, ou pour mieux dire, le monde entier était à leur charge, et ils étaient tous collègues les uns des autres. Si vers la fin de sa vie, quelqu'un d'entr'eux, par son âge ou ses infirmités, a été fixé dans une résidence, elle s'est trouvée naturellement placée sous son inspection directe ; et ce fait, si toutefois il est arrivé, a pu donner lieu à la tradition qu'ils ont été les premiers pasteurs de certaines églises ; tradition qui, d'ailleurs, n'est point établie sur des documents historiques.

Quatrièmement : à la mort d'un apôtre, nul ne pouvait lui être substitué. L'élection de Matthias à la place
de Judas, n'est point une exception, puisqu'elle est antérieure à l'époque où ils commencèrent à exercer leur charge. Les paroles de Pierre à cette occasion, confirment ce qui a été dit plus haut, soit du but de leur commission, soit des qualités que devaient réunir ceux qui la remplissaient. « Il faut donc que d'entre ces hommes qui se sont, assemblés avec nous pendant tout le temps que le Seigneur Jésus a vécu entre nous, en commençant depuis le baptême de Jean, jusqu'au jour où il a été enlevé d'entre nous, quelqu'un d'entre eux soit avec nous témoin de sa résurrection. » (Act.1. 21. 22) Mais dans la suite lorsque l'apôtre Jacques, frère de Jean, fut mis à mort par Hérode, nous ne trouvons point qu'il soit fait mention qu'on lui ait donné un successeur ; l'admission postérieure de Paul à l'apostolat ne forme pas non plus une exception, parce qu'il ne fut substitué à la place d'aucun autre, mais au contraire appelé spécialement pour exercer son ministère chez les Gentils ; ainsi nous trouvons en lui toutes les qualités requises pour le témoignage que devaient rendre les apôtres.

L'office des apôtres était donc un emploi distinct dans l'église de Christ, (
I. Cor. XII. 28) et dans lequel, tant par sa nature, que par les qualités nécessaires pour s'en acquitter, ils ne pouvaient avoir de successeurs. Les clefs du royaume des cieux leur étaient données. (Matth. X.1. 20, XVI. 19. XVIII. 18. XIX. 28. Luc XXII. 14. 30. Jean XX. 23) Ils devaient promulguer les lois qui lient et qui délient dans le ciel et sur la terre, annoncer la parole que leur avait dite le Seigneur Jésus, parole par laquelle les hommes devaient être jugés au dernier Jour. (Jean XII. 48) Ce qu'il leur avait dit dans les ténèbres, ils le disaient dans la. lumière (Math. X. 27) et l'esprit qui était avec eux les conduisait en toute vérité. (Jean XVI. 13) Il leur enseignait toutes choses, et leur rappelait le souvenir de toutes celles que Christ leur avait dites. (Jean XIV. 26) « Car ce n'est pas vous, qui parlez, mais c'est l'esprit de votre Père qui parle en vous. » (Matth. X. 20) Aussi Paul, exposant son autorité apostolique, déclare-t-il que Christ parle par lui. (II Cor. XIII. 3) « Si quelqu'un croit être prophète ou spirituel, qu'il reconnaisse que les choses que je vous écris sont des commandements du Seigneur Dieu. » (I. Cor. XIV. 37)

Ainsi revêtus des pouvoirs nécessaires à l'exécution des choses qui leur étaient confiées, les apôtres reçurent leur haute mission, accompagnée de la promesse que le Seigneur lui-même leur fit d'être avec eux jusqu'à la fin du monde. Cette promesse a été accomplie jusqu'à ce jour ; Jésus a béni leur témoignage consigné dans les écritures et répété dans la prédication de l'évangile, par la conversion et l'édification d'une multitude de fidèles, et il continuera de le faire jusqu'à ce que le grand son de la dernière trompette ; assemble les élus d'un bout du monde à l'autre bout. (
Matth. XXIV. 31) Les noms des douze apôtres de l'Agneau sont écrits sur les fondements de la nouvelle Jérusalem, (Apoc. XXI. 14) et tout son peuple est édifié sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus-Christ étant lui-même la principale pierre de l'angle. (Eph. Il. 20)

Les apôtres sont les seuls législateurs dans le royaume de Christ, et tout ce qu'ils ont écrit doit être exécuté et établi dans les églises. ils sont les ambassadeurs de Christ. (
II. Cor. V. 20) Outre les apôtres, les prophètes, les évangélistes, le Seigneur Jésus a donné « des pasteurs, et des docteurs pour travailler à la perfection des saints, pour l'œuvre du ministère, pour l'édification du corps de Christ ; » (Eph. IV. 11) mais en remplissant ce devoir, ils ne doivent faire autre chose que répéter et propager ce qui a été enseigné par les apôtres.
Toutes les églises, tous les synodes, les conciles du monde ne peuvent rien ajouter à ce qui est écrit, ne peuvent établir aucune nouvelle loi, ni abroger aucune loi ancienne. Aussi est-il ordonné aux chrétiens de soutenir le combat pour la foi, qui a été
une fois donnée aux saints, (Jud. 4), une fois pour toutes. De sorte que tout ce que, soit la science et la sagesse des hommes, soit leur folie ou leur ignorance, pourraient ajouter, retrancher ou modifier, à la sainte doctrine, la corromprait également.

Que le corps entier de cette doctrine, et la totalité des lois du royaume de Christ aient été donnés par les apôtres ; c'est ce qui est évident, par la commission qu'ils ont reçue du Seigneur Jésus. « Toute puissance m'est donnée dans le ciel et sur la terre ; allez-y donc et faites de tous les peuples des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du S.-Esprit, et leur enseignant à garder tout ce que je vous ai commandé. Et voici je fuis toujours avec vous jusqu'à la fin du monde. » (
Matth, XXVIII. 18-20)
Les chrétiens n'ont donc qu'à obéir aux lois contenues dans les écritures. Elles sont aussi complètes sur tous les sujets, qu'elles sont authentiques. Si nous les trouvons en défaut, soit dans l'ordre social, soit dans l'ordre individuel, nous devons avouer notre ignorance, et non pas accuser d'insuffisance cette législation divine, qui nous fournit des principes et des règles applicables à tous les événements qui peuvent arriver. « Toute l'écriture est divinement inspirée et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger et pour instruire selon la justice, afin que l'homme de Dieu soit accompli et parfaitement instruit, pour toute bonne oeuvre. 
» ( II. Tim, III. 16. 17)

Paul était un apôtre ; appelé à cet emploi, non de la part des hommes, ni de la part d'aucun homme, (Gal. I. 1) mais de la part de Jésus-Christ et de Dieu le Père, il avait été choisi par Dieu dès le ventre, de sa mère, (Gal. I. 15) et établi pour le ministère qu'il avait à remplir comme les prophètes. « Avant que je te formasse dans le ventre de ta mère, je t'ai connu, et avant que tu fusses sorti de son sein, je t'ai sanctifié, je t'ai établi prophète pour les nations. » (Jérém. I. 5)
Les apôtres, comme nous l'avons observé, avaient été nommés par Jésus-Christ : (
Luc VI. 13) aucun homme, aucun corps composé d'hommes, ne peut par la désignation qu'il fait, conférer un office, dont l'autorité lierait les consciences de tous les hommes et dont les devoirs ne pourraient être accomplis sans les dons de l'inspiration et des miracles. Celui-là seul pouvait établir un apôtre, qui par cette nomination, pouvait lui conférer en même temps les pouvoirs surnaturels nécessaires pour s'acquitter de cette fonction. C'est pour cette raison, que lorsque pour remplacer Judas, un autre dut être choisi, on en appela par le sort à Jésus. C'est le seul exemple qu'il y ait dans le Nouveau Testament, de l'emploi de ce procédé. Ensuite Paul qui était comme un avorton (Act. XXVI. 16. 18. et I. Cor. XV. 7. 8. 9.) fut désigné pour cette fonction par le Seigneur. (4) Ainsi il fut, comme Aaron, appelé à un office dont nul ne peut s'attribuer l'honneur. (Héb. V. 4)
II fut choisi et mis à part pour annoncer l'évangile de Dieu. (
Act. IX. 15) Le Seigneur Jésus avant sa mort dit à ses disciples : « J'ai encore bien des choses à vous dire, mais vous ne sauriez les supporter, maintenant. Cependant lorsque l'esprit de vérité viendra, il vous conduira en toute vérité. » (Jean XVI. 12) Il suit évidemment de là que pendant qu'il fut sur la terre, Jésus-Christ ne compléta pas l'enseignement de la doctrine de l'évangile dans toute son étendue, mais voulut qu'elle ne fut entièrement révélée que par le Saint-Esprit, à ceux qui furent désignés pour la faire connaître au monde après son départ.

Dans cette manière de révéler les vérités de l'évangile, nous trouvons à la fois dignité et convenance. Le Fils de Dieu est descendu des cieux, non pour faire cette révélation, mais pour en être l'objet par les actions et les peines qu'il était nécessaire qu'il fit et qu'il souffrit pour le salut des hommes. Mais quoique l'intention de Notre-Seigneur ne fut pas de faire lui-même une révélation complète de l'évangile, il répandit, et dans diverses occasions, annonça à ceux qui le suivaient, sa doctrine et ses préceptes, de telle manière que quand les apôtres qu'il avait chargés de les prêcher dans toute son étendue exécutèrent leur mission, la parfaite conformité de leur doctrine avec la sienne, ne laissa au monde aucun sujet de douter de leur inspiration et de l'authenticité des doctrines plus étendues qu'ils enseignaient sur les matières dont Christ avait parlé.

Ces considérations font voir de quelle erreur se rendent coupables ceux qui séparent, à quelques égards, les choses enseignées par Jésus-Christ, de celles qui nous ont été apprises par ses apôtres, qui doutent de leur identité ou leur donnent un différent degré d'importance ou d'autorité, de ceux qui s'attachent exclusivement à l'étude des quatre évangiles, comme s'il pouvait y avoir la plus légère contradiction entre leur doctrine et celle des épîtres, et comme si celles-ci n'étaient pas destinées à nous donner le complément de la volonté de Dieu révélée par lui-même.
La corruption du christianisme vient de ce qu'on a tâché, de différentes manières, de rabaisser, d'écarter l'autorité apostolique pour substituer à la place de son enseignement, des inventions humaines ; une lecture attentive de ces mêmes épîtres fait voir que ce fut peu de temps après l'établissement du christianisme, que ce mal commença ses ravages dans les églises ; on y voit aussi avec quelle vigueur il fut combattu. « Celui qui vous reçoit, me reçoit, et celui qui me reçoit, reçoit celui qui m'a envoyé. 
» (Matth. X. 40) Les apôtres ont dû être reçus dans leur mission comme des anges de Dieu, ou comme Jésus-Christ même. (Gal. IV. 14)

L'évangile de Dieu que Paul devait proclamer, pour lequel il a été mis à part, est appelé aussi l'évangile de Christ. (
Rom. I. 16) l'évangile de la grâce de Dieu, (Act. XX. 24) l'évangile de paix, (Eph. VI. 15) l'évangile du salut, (Eph. I. 13) l'évangile de la gloire, ( I. Tim. I. 11) l'évangile éternel. (Apoc. XIV. 6)
Cet évangile,
cette bonne nouvelle, c'était celle de l'accomplissement de la promesse du salut faite à Adam. (Gen. III. 15) Cette promesse avait été transmise dès le commencement par une tradition orale, et son accomplissement avait été annoncé par des types sensibles, au moyen de l'institution du sacrifice ; elle avait été proclamée par Énoch (Jud. 14) et par Noé, (II. Pierr. II. 5) et plus particulièrement annoncée à Abraham, à Isaac et à Jacob. Ensuite la loi de Moïse en donna de nouveaux types, comme ayant l'ombre des biens à venir, (Héb. X. 1) et elle fut toujours l'esprit et le but de tous les témoignages prophétiques. (Apoc. XIX. 10. Gen. III. 15. XXII. 18. XLIX. 10. Deut. XVIII. 15. II. Sam. VII. 12. Ps. CXXXII. 11. Esa. VII. 14. IX.6. XL. 10. Jérém. XXIII. 5. XXXIII. 14. XXXVII. 24. Dan. IX. 24. Mich. VII. 20)

Cette promesse était consignée dans les saintes écritures, appelées saintes parce qu'elles étaient écrites par l'inspiration (1) de Dieu, (
I. Tim. III. 16) parce qu'en elles Dieu parle par ses prophètes ; (Héb. I. 1) » car la prophétie n'a point été apportée par une volonté humaine, mais les saints hommes de Dieu, étant inspirés par le Saint-Esprit, ont parlé. » (II. Pierr. I. 21)
L'évangile de Dieu est touchant son Fils Notre-Seigneur Jésus-Christ ;
le Seigneur de gloire, (I Cor. II. 8) le Seigneur des morts et des vivants, (Rom. XIV. 9» le Seigneur de tous, (Act. X. 36)
Dans la traduction grecque de l'Ancien Testament, connue sous le nom de version des Septante, le mot que nous traduisons par Seigneur, répond à différents noms ou titres que les Hébreux donnaient à Dieu, mais le plus souvent à celui de Jéhovah. Il est appliqué aux hommes comme un signe de respect, ou comme désignant la propriété et la possession. Lorsqu'il est employé comme nom de Dieu, il désigne essentiellement les trois personnes de la Divinité, comme on le voit en comparant les passages correspondants de l'Ancien et du Nouveau Testament. (Matt. IV. 7. et Deut.VI. 16. Matth. IV. 10. et Deut. VI 13. Marc XII 29. et Deut. VI. 4-5. Luc IV. 19 et Esa. LXI. 2) Il est aussi appliqué à l'une des personnes divines, au Fils, (Matt. III. 3. et Esa. XL. 3. Rom. X. 13. et Joël II. 32) au Saint-Esprit. (Act. IV. 29. 33. 24. 25. I. 16. I. Cor. XII. 8-10) Dans les Actes des Apôtres, et dans leurs épîtres, lorsque le mot Seigneur est employé, il est appliqué généralement au Christ. Dans tous ces écrits divins, ce nom lui est attribué purement et simplement dans plus de mille passages.

Jésus-Christ est le principe et la substance de l'évangile,
il est le chef et le consommateur de la foi. (Héb. XII. 2) L'évangile est appelé la prédication de la croix (Rom. XVI. 25. I. Cor. I. 18 ) de Jésus-Christ, " des richesses incompréhensibles de Christ. (Ephés. III. 8)
On doit surtout remarquer l'énergie de l'expression dont Paul se sert en s'adressant aux Corinthiens :
Je me suis proposé de ne savoir qu'une seule chose, parmi vous, savoir Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié. (I. Cor. II. 2) Cela signifie bien plus que si l'apôtre affirmait simplement, que cette science est une partie nécessaire des connaissances qui conduisent au salut ; c'est un avis qu'elle est la doctrine principale, et en quelque manière la totalité de la religion, et que dans celle-là, toutes les autres sont virtuellement comprises. Il est utile d'observer que, quel que soit le sujet que traite Paul, il y fait toujours entrer le mystère de Christ ; c'est ainsi qu'il montre que Jésus est l'objet de l'Évangile, et qu'il explique pourquoi il ne veut connaître que le Sauveur crucifié. Ainsi en parlant aux Corinthiens de l'incestueux, (I. Cor. V. 7) il leur montre dans son exhortation Jésus-Christ, notre Agneau pascal sacrifié pour nous ; s'il s'occupe des personnes mariées, (Eph. V. 25) il ramène à ce sujet l'amour du Sauveur pour son église ; s'il s'agit des promesses qu'il a faites, des engagements qu'il a contractés, il rappelle les promesses de Dieu, tout étant Oui et Amen dans le Christ Jésus. ( II. Corint. I. 20) Quel que soit le sujet de ses discours, ce grand objet est toujours présent à sa pensée, et lorsqu'il exprime son ardent désir d'être dans les cieux, c'est parce que Jésus les habite.

Quand on lit avec attention les écrits des apôtres, lorsqu'ils traitent de la doctrine du christianisme, il est aisé de se convaincre, que leur unique pensée était ce glorieux mystère de Dieu manifesté en chair, qui rachetait son église par son propre sang ; et qu'ils s'occupaient toujours ou de sa vérité, de sa certitude, de sa beauté, de son excellence, ou de ses fruits inépuisables, et de la manière d'en obtenir la participation.

Nous verrons, en distinguant dans les ouvrages des apôtres, la partie de la doctrine de celle de la pratique, que, s'il y a quelque long passage, dont la connaissance de Christ ne soit pas le sujet, ils y traitent non du dogme, mais des préceptes, et qu'ils regardent ceux-ci comme liés à la connaissance de Christ.
Les devoirs ne sont jamais confédérés par eux, que dans les rapports qu'ils ont avec lui, avec ce Sauveur qui est la seule source où on puisse puiser la force de les accomplir, le seul autel sur lequel ils puissent être acceptés, dont les actions sont leur modèle et qui est le principal motif qui détermine à les remplir.

La sainteté que les chrétiens peuvent obtenir est considérée dans les écritures comme le but de la mort de Christ ; c'est pour cette fin qu'il est mort, qu'il est ressuscité, et qu'il doit régner sur les vivants et sur les morts ;
il a racheté son peuple et l'a purifié pour lui-même : ce n'était point là seulement un dessein, une créature aurait pu être chargée de nous enseigner à réformer notre cœur et notre vie, sans avoir la puissance de l'effectuer ; tandis que Christ est la cause de la sainteté, qu'il est le chef qui vivifie les membres et les conduit, la racine qui porte la sève aux branches et les rend fertiles. Les fidèles sont « l'ouvrage de Dieu, créés en Jésus-Christ, pour les bonnes-œuvres. » (Ephés. II. 10)
Christ est aussi le grand motif de la sainteté dans toutes ses parties. L'amour de Jésus contraint les hommes à vivre pour lui. La juste obéissance est l'obéissance de la foi, de la foi qui agit par l'amour. (
Gal. V. 6) Les croyants et leurs œuvres sont acceptés tous dans le bien-aimé. Il est la fin et le but de leur soumission, afin que le nom du Père, soit glorifié en son Fils, et que le nom du Fils soit glorifié en eux : ils sont sanctifiés et purifiés, pour qu'ils puissent offrir des sacrifices d'actions de grâces, à celui qui les a délivrés des ténèbres et appelés à sa merveilleuse lumière. Nous ne devons point être étonnés d'après cela, que l'écriture peigne le commencement et la continuation de la vie des croyants dans des termes tels que les suivants : ayant Christ formé en nous, étant greffés pour faire une même plante avec lui, plantés dans le Seigneur Jésus, étant ensevelis avec lui pour ressusciter ensemble, marchant en lui, portant ses fruits, vivant avec lui et mourant avec lui, et d'autres expressions pareilles qui montrent, sous divers rapports, que la vie sainte est en Christ, cause bien heureuse de la rédemption.

On doit remarquer avec quel soin les principaux motifs, soit pour atteindre à la sainteté en général, soit pour accomplir quelque devoir particulier, sont toujours tirés de quelque vue spéciale de l'œuvre de la rédemption particulièrement convenable pour nous exciter à remplir chacune de nos obligations.
L'amour de Dieu en Christ, qui est le plus grand motif que nous puissions avoir pour l'aimer de tout notre cœur, de toute notre âme, et de toute notre pensée, est ordonné dans un si grand nombre de passages, qu'il est inutile d'en citer aucun. Sommes-nous engagés à aimer notre prochain ? c'est parce que Dieu nous a aimés, que nous devons nous aimer les uns les autres. Lorsque nous sommes exhortés à avoir une conduite généreuse et désintéressée, à
ne point regarder à notre intérêt particulier, mais à avoir égard à ce qui concerne les autres, c'est parce que nous devons avoir un même sentiment qui a été en Jésus-Christ, lequel étant en forme de Dieu, a daigné s'anéantir lui-même et faire des choses si merveilleuses pour nous : (Phil. II. 4 -7) si l'aumône envers les pauvres nous est ordonnée, c'est parce que Jésus-Christ qui était riche est devenu pauvre pour l'amour de nous, afin que par sa pauvreté nous devenions riches : le support pour nos frères faibles, doit avoir pour motif la mort de Jésus-Christ pour nous : il nous est commandé de n'être pas criminellement les esclaves des hommes, c'est parce que nous avons été rachetés à haut prix : si nous sommes exhortés à pardonner les offenses, c'est parce que Dieu, pour l'amour de Christ, nous a pardonnés : le motif de la chasteté, est que nous sommes les membres du corps de Christ, et les temples du Saint-Esprit.
En un mot dans les diverses exhortations aux nombreux devoirs particuliers d'une vie sainte, les motifs qui correspondent à chacun, sont tirés des différentes vues d'un seul grand et important objet, le mystère de la rédemption : nous apprenons par-là combien cet objet doit continuellement occuper la pensée du fidèle et avoir de l'influence sur lui dans toutes les actions de sa vie. « Car lui-même a porté nos péchés en son corps sur le bois, afin qu'étant morts au péché, nous vivions à la justice. (
I. Pier. II. 24) Car vous êtes rachetés par prix ; glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans vos esprits qui appartiennent à Dieu. (I. Cor. VI. 20) »
L'Évangile donc est
touchant Jésus-Christ ; non-seulement il en est l'auteur, mais il en est le but principal, et l'objet essentiel. La doctrine de Moïse et des Apôtres, ne peut être appelée une doctrine touchant Moïse ou les apôtres comme l'évangile est appelé l'Évangile de Dieu touchant son Fils.


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(1) L'inspiration signifie l'infusion des idées et des paroles de l'écriture dans l'esprit des écrivains par l'opération de Dieu.
Et il me dit fils d'homme lève-toi, et vas vers la maison d'Israël et leur prononce mes paroles, Ezech. III. 4.10. 11. C'est la seule espèce d'inspiration qui soit mentionnée dans les Saints Livres de l'Ancien et du Nouveau Testament. Les uns et les autres se qualifient d'être la parole de Dieu.

 

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