Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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Commentaire sur l'épître aux Romains



CHAPITRE PREMIER.

4-5. Et qui a été fait de la semence de David selon la chair, et qui a été pleinement déclaré (1) Fils de Dieu, en puissance, selon l'esprit de sanctification, par sa résurrection d'entre les morts.

Conformément à plusieurs prédictions particulières, Jésus le Messie, devait descendre de David, roi d'Israël (
2) selon la chair, c'est-à-dire, selon la nature humaine, « Car lorsque l'accomplissement des temps est venu, Dieu a envoyé son Fils, né d'une femme, (Gal. IV. 4) puis donc que les enfants participent à la chair, et au sang, il a aussi participé aux mêmes choses. » (Héb. II. 14) Pour prouver la réalité de son humanité, l'apôtre Jean déclare qu'il est venu en chair, (I. Jean IV. 2) et cette expression qui ne peut-être employée en parlant d'un simple homme, prouve aussi sa préexistence puisqu'il faut en conclure qu'il aurait pu venir en toute autre manière. Il a été fait de la semence de David, l'expression grecque est la même, que celle dont se sert Jean lorsqu'il dit que le verbe de Dieu a été fait chair. (Jean l. 14)

Il a aussi été
pleinement déclaré et manifesté de la manière la plus précise, que Jésus est le Fils de Dieu investi de tout pouvoir, par sa résurrection d'entre les morts : la dignité de sa personne avait été cachée jusqu'alors sous le voile de la nature humaine, mais depuis, par sa résurrection, sa gloire ineffable, comme Fils de Dieu, fut manifestée, il fut alors reconnu pour être le Christ, le pouvoir de Dieu et la sagesse de Dieu, qui par rapport à l'humanité qu'il a revêtue, a été désigné pour gouverner tous les mondes, étant élevé sur le trône médiatorial comme héritier de toutes choses. « Étant la splendeur de sa gloire et l'empreinte de sa personne, et soutenant toutes choses par sa parole toute-puissante, ayant fait par soi-même la purification de nos péchés, il s'est assis à la droite de la Majesté, dans les lieux très-hauts. (Héb. I. 3)
Toute autorité lui a été donnée dans les cieux et sur la terre, (
Matt. XXVIII. 18) selon cette efficace par laquelle il peut même s'assujettir toutes choses. » (Phil. III. 21) Aussi sa résurrection déclara à la fois qu'il était le Fils de Dieu en puissance, l'excellente grandeur de la puissance du Père de gloire, envers ceux qui croient, selon l'efficace de la puissance de sa force. « Laquelle il a déployée avec efficace en Christ quand il l'a ressuscité des morts et qu'il l'a fait asseoir à sa droite dans les lieux célestes, au-dessus de toute principauté, de toute puissance, de toute dignité, de toute domination, et au-dessus de tout nom qui soit, non-seulement en ce siècle, mais aussi en celui qui est à venir.
Et il a assujetti toutes choses sous ses pieds, et l'a établi sur toutes choses, pour être Chef de l'église, qui est son corps et l'accomplissement de celui qui accomplit tout en tous. » (
Eph I. 19-23)

Pendant le temps de son ministère, Jésus eut une controverse avec les Juifs ; il avait dit que Dieu « 
était son propre Père, se faisant égal à Dieu, (Jean V. 18) Les Juifs l'accusèrent d'être un blasphémateur (Matt. XXVI. 65) et un séducteur. (Matt. XXVII. 62) Mais cette discussion fut décidée et terminée lorsque Dieu l'a ressuscité, brisant les liens de la mort, parce qu'il n'était pas possible qu'il fut retenu par elle. (Act. II. 24) Il prouva ainsi que sa mort n'était pas le résultat de son propre péché, puisqu'alors il serait demeuré dans l'état de mort, de même que tous les pécheurs ; ses ennemis l'avaient crucifié parce qu'il était, disaient-ils, digne de mort, mais sa résurrection démentit leur inculpation. C'était le témoignage qu'il était justifié de tout ce dont il avait été chargé, qu'il était accepté par Dieu comme grand prêtre de son peuple ; et comme il avait fondé la vérité de toutes ses paroles sur sa renaissance d'entre les morts, sa résurrection est la plus haute preuve que tout ce qu'il a dit est revêtu de l'approbation divine. Nous ne pouvons nous rappeler Christ mourant sous le poids de la colère de Dieu, sans voir en même temps le grand miracle de sa résurrection.

La première promesse faite à Adam, annonçait que le descendant de la femme briserait la tête du serpent ; les développements successifs de cette promesse, par les témoignages des prophètes, montraient que le descendant de la femme serait aussi le Fils de Dieu. Ayant donc la nature de l'homme et ayant été chargé des iniquités de son peuple, la sentence générale de mort devait être exécutée en lui, cela avait été fait et il était descendu dans le tombeau, la maison assignée à chacun de ceux qui sont de la race d'Adam. (
Job, XXX. 23) Mais sa tâche était aussi d'abolir le pouvoir de la mort, ainsi en sortant victorieux du tombeau, il prouva qu'il était le vrai Rédempteur, le Fils de Dieu avec puissance ; et toutes les circonstances qui, suivant les prophéties, devaient accompagner sa venue, toutes ces circonstances, contradictoires en apparence, furent conciliées.
C'est ainsi que
par sa mort il a détruit celui qui avait le pouvoir de la mort, et qu'il a dépouillé les principautés et les puissances et triomphé d'elles. (Col. II. 15) Son royaume annoncé par son précurseur Jean, et proclamé par lui-même, était dès lors établi, tout était accompli ; le sang de l'alliance avait été versé, le sacrifice offert et accepté. La fête était préparée, telle était la bonne nouvelle, que celui qui a tout pouvoir dans les cieux et sur la terre, ordonnait à ses apôtres de proclamer dans tout le monde « Nous vous déclarons, quant à la promesse qui a été faite à nos pères, que Dieu l'a accomplie envers nous qui sommes leurs enfants, ayant suscité Jésus, selon qu'il est écrit, au Psaume second, Tu es mon fils, je t'ai aujourd'hui engendré. » (Act. XIII. 32. 33) Dès-lors sa résurrection était non-seulement la preuve de sa mission divine, mais la déclaration que tout ce qu'il devait faire pour le salut était enfin consommé.
Comme Jésus était de la semence de David, selon la nature humaine, et paraissait dans le monde comme le Fils de l'homme, ainsi il paraissait comme le Fils de Dieu selon
l'esprit de sainteté, expression hébraïque pour désigner le Saint-Esprit qui l'avait engendré, de sorte qu'il était de la même nature que lui. Il était Emmanuel, Dieu avec nous. (Matt. I. 18. 20. 23) C'est d'après cela que l'Ange l'annonça à Marie. « Le Saint-Esprit surviendra en toi, et la vertu du souverain t'énombrera, c'est pourquoi ce qui naîtra de toi, Saint, sera appelé le Fils de Dieu. » (Luc I. 35) (3)

Nous voyons dans le passage qui nous occupe, que c'est sur l'union de la nature divine et de la nature humaine dans le Messie que Paul établit le fondement de toutes les grandes et importantes vérités qu'il avance dans son épître ; il affirme encore cette union dans un autre passage et presque dans les mêmes paroles :
Desquels selon la chair est descendu Christ, qui est Dieu sur toutes choses béni éternellement. (Rom. IX. 5)
C'est de la même manière que Matthieu commence son évangile. Il donne la généalogie de la nature humaine de Jésus-Christ, (
Matt. I. 1. 18) et tout de suite après expose sa nature divine. (Matt. I.18. 23)
Marc commence par déclarer qu'il était le Fils de Dieu, « selon ce qui était écrit dans les prophètes, voici j'envoie mon messager devant ta face, lequel, préparera la voie devant toi, la voix de celui qui crie dans le désert est :
préparés le chemin du Seigneur (de Jéhovah) (Es. XL. 3) et aplanissés ses sentiers. » ( Marc I. 2. 3)
Luc commence par montrer sa nature divine et humaine ; en parlant de la venue de Jean-Baptiste, il dit ;
il convertira plusieurs des enfants d'Israël au Seigneur leur Dieu, car il (c'est-à-dire Jean) ira devant lui, (Luc I. 16. 17) c'est-à-dire devant Jésus qui est le Seigneur leur Dieu. Comparez Esaïe, chap, XL. 3.
Jean déclare qu'au
commencement la parole était avec Dieu, et que la parole était Dieu, (Jean I. 1. 12) indiquant ainsi la distinction et l'unité dans la divinité, et montrant que sous le rapport de la nature divine, le Messie était Jéhovah. Il affirme que toutes choses ont été faites par lui, qu'il a été fait chair et que dès-lors il doit être regardé comme le Fils unique engendré du Père ; qu'il n'était pas un Fils par création comme Adam et les anges (Job. XXXVIII. 7) car auquel des anges a-t-il jamais dit tu es mon Fils, je t'ai aujourd'hui engendré (Héb. I. 5), mais qu'il était son Fils par génération.
Le même apôtre commence sa première épître, presque par les mêmes paroles. « Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons ouï, ce que nous avons vu de nos propres yeux, ce que nous avons contemplé et ce que nos propres mains ont touché de la parole de vie, car la vie a été manifestée et nous l'avons vue et aussi nous témoignons et nous vous annonçons la vie éternelle qui était avec le Père et qui nous a été manifestée (I. Jean I. 2) et il la finit en disant : Nous sommes dans le Véritable, savoir en son Fils Jésus-Christ, il est le vrai Dieu et la vie éternelle. » (I. Jean V. 20) //,cette personne, ce pronom démonstratif, Jésus pour son sujet immédiat, et le sens que l'apôtre attache à cette expression il est le vrai Dieu, est fixé par ce qu'il ajoute, « et la vie éternelle, de laquelle il avait dit, Chap. I. 2., nous vous annonçons la vie éternelle qui était avec le Père et qui nous a été manifestée..... La parole était avec Dieu et la parole était Dieu, et la parole a été faite, chair, et nous avons vu sa gloire. (Jean I. 1. 14»

Dans les Actes des Apôtres, Paul s'adressant aux surveillants de l'église d'Éphèse les exhorte à
paître l'église de Dieu qu'il a rachetée par son propre sang. (Act. XX. 28) (4) La satisfaction et la rançon de nos âmes, c'est le sang de Jésus, qui, dans sa personne mystérieuse comme Dieu et homme, a racheté son peuple au prix de son sang. L'union de la nature divine et de la nature humaine donne à ce sacrifice, dont la première est l'autel, une valeur infinie.

Les premiers principes que Pierre enseigna lorsqu'il prêcha l'évangile aux Juifs, à Jérusalem, furent que Jésus était le Christ ou le Messie promis ; qu'il avait été crucifié, qu'il était ressuscité des morts, qu'il était élevé à la droite de son père, qu'il avait été fait Christ et Seigneur, et que quiconque croirait en lui, obtiendrait la rémission de ses péchés. (
Act. II. 22-36. IV. 9-12)
Ces mêmes principes furent le fondement de l'instruction donnée à Corneille et à sa maison, (
Act.X. 36-44) qui avaient déjà entendu la parole que Dieu avait adressée aux enfants d'Israël. C'est sur le même fondement qu'étaient établies les instructions que Paul donnait à Antioche, (Act. XIII. 23-40) et il rappelle ainsi aux Corinthiens les bases de leur premier enseignement. « Car avant toutes choses, je vous ai donné ce que j'avais aussi reçu, savoir que Christ est mort pour nos péchés, selon les écritures ; et qu'il a été enseveli, et qu'il est ressuscité le troisième jour selon les écritures. » (I. Cor. XV. 3-4) Il prêcha incessamment dans les synagogues, que Christ était le Fils de Dieu. (Act. IX. 20)
Quelques personnes cependant, en opposition à la doctrine de la divinité de Jésus-Christ, objectent, que dans les analyses des premiers discours des apôtres, que nous avons dans leurs Actes, et dont nous venons de citer quelques-uns, ils ne présentent pas cette doctrine. Mais c'est une erreur, parce que tout ce qu'ils disent se rapporte au
Messie dont le caractère était complètement tracé par les prophètes, comme le premier-né, le Fils donné, le Dieu fort et puissant, le Père d'éternité qui devait régner sans fin sur le trône de David son Père. ( Héb.1. 8)

Paul donnant à Timothée des directions pour se conduire dans l'église du Dieu vivant, déclare expressément que
Dieu a été manifesté en chair. (5)
Le fondement de tout ce que l'apôtre dit, dans l'épître aux Hébreux, de la perfection de la nouvelle alliance, comparée à l'ancienne, est établi sur la divinité essentielle de celui qui est
le chef et le consommateur de la fol. Après avoir énoncé qu'il était le Fils de Dieu, Paul détermine le sens de ce titre, en citant un passage qui lui est adressé, et qui lui attribue le nom, le trône, le royaume, la justice et l'éternité de Dieu. « O Dieu ! ton trône demeure aux siècles des siècles et le sceptre de ton royaume est un sceptre d'équité. » (Es. IX. 6. 7) Immédiatement après, toute création dès le commencement lui est attribuée ; et pour répondre à l'objection que l'on pouvait faire qu'il s'était reconnu homme et qu'il avait vécu entre les hommes, Paul ajoute : « Il a été fait un peu moindre que les Anges.... les enfants participant à la chair et au sang, lui de même a participé à ces choses ; car c'est pourquoi il a fallu qu'il fut semblable à ses frères, afin qu'il fut un souverain sacrificateur, miséricordieux et fidèle dans les choses qui doivent être faites envers Dieu, pour la propitiation des péchés du peuple. » (Héb. II. 9. 14. 17)

Vers la fin des saints volumes, Jésus déclare qu'il est l'
Alpha et l'Oméga, le commencement et la fin, le premier et le dernier, le Tout-Puissant, (Apoc. I. 8) la racine et la postérité de David. (Apoc. V. 5. XXII. 13, 16. Voy. aussi Esa. XLI, 4. et XLV. 6) Dans toutes ces indications que les écritures nous donnent de Jésus-Christ, nous voyons qu'il est homme puisqu'il a le nom, les attributs et les autres circonstances de l'humanité, et nous apprenons en même temps qu'il est Dieu, puisqu'il a les noms, les attributs, les œuvres et la gloire de la divinité.
Sa nature humaine n'est pas moins certaine que sa nature divine,
celui qui ne confesse pas qu'il est venu en chair, est l'Antéchrist ; ( I. Jean IV. 3) c'est pour cela qu'autant il est vrai, sous un rapport, qu'il est inférieur au Père, autant il est vrai, que, sous un autre rapport, il est égal à lui.
Parlant en son état d'humiliation il dit : « mon Père est plus grand que moi (
Jean XIV. 28), étant en forme de Dieu, il n'a point regardé comme une usurpation d'être égal à Dieu, cependant il s'est anéanti lui-même, prenant la forme de serviteur. » (Phil. II. 6. 7) Il était donc aussi véritablement le serviteur de Dieu qu'il était Dieu, ce dernier caractère étant celui qui lui était propre, et le premier étant celui qu'il avait pris volontairement.
Le contraste de ces expressions,
la forme de Dieu et la forme d'un serviteur, montrent également la réalité des deux caractères, et en disant qu'il a pris la forme d'un serviteur on établit, d'une manière incontestable, sa divinité essentielle et originaire.
S'il n'avait été que la première et la plus élevée des créatures, il aurait été toujours le serviteur de Dieu et n'aurait pu prendre la forme d'un serviteur. La contradiction ferait palpable, aussi toutes les fois qu'il est parlé dans la Bible de l'égalité du Messie et de Dieu, ces expressions se rapportent à Jésus comme Dieu, comme elles se rapportent à lui, en qualité d'homme et de médiateur, lorsqu'elles marquent son infériorité.

Comme toute l'économie de la divine révélation est fondée sur l'union de la nature divine avec la nature humaine, dans la personne du Messie, nous la trouvons annoncée dans toutes les saintes écritures, soit dans ce que contiennent les livres historiques, par exemple, l'apparition de Dieu en forme humaine à Abraham, à Jacob, à Josué, &c., soit dans les écrits des prophètes et des apôtres. Ce mystère nous est présenté partout. En nous disant que Christ est le Dieu Tout-Puissant, on nous enseigne aussi qu'il est un enfant né pour nous ; nous apprenons en même temps qu'il est le Verbe de Dieu, et que le Verbe a été fait chair pour nous ; et lorsque nous lisons qu'il est la splendeur de la gloire du Père et l'empreinte de sa personne, il nous est aussi enseigné qu'il nous a affranchis de nos péchés.

II n'y a qu'une manière exacte de voir ce sujet important. La première et la grande vérité que le Saint-Esprit témoigne aux fidèles est touchant Christ. (
Jean XVI. 13. 14) L'esprit de vérité ne peut assurer deux choses opposées ; l'une que Christ est Dieu et homme tout ensemble, l'autre qu'il est une créature, qui, quelque élevée que l'on put la supposer, serait toujours infiniment au-dessous de Dieu.
Les uns ou les autres de ceux qui admettent ces opinions si opposées sont dans une erreur fondamentale et ont reçu un
esprit de mensonge, il n'y a point de milieu. Or, celui qui croit que Jésus est le Christ, est né de Dieu ; (I. Jean V. 1) mais si la doctrine de qui que ce soit est fausse à cet égard, il n'a point de respect pour le Christ dont parlent les écritures, mais pour une personne imaginaire, infiniment différente. Lorsqu'en disant que l'article fondamental de la foi est que Jésus est le Messie, on entend par là que la personne appelée de ce non, qui a vécu à telle époque, dans tel lieu, devait s'appeler ainsi ; mais que l'on ne renferme pas, dans les idées que ce mot exprime, toutes les qualités et les droits de cette personne, on soutient une opinion absolument déraisonnable ; car ni le nom, ni le temps, ni le lieu n'ont une importance aussi grande que les autres choses qui lui sont essentielles, et qui sont beaucoup plus nécessaires pour assurer l'identité qu'il y a entre l'objet de notre vénération et de notre amour et la personne que l'évangile nous révèle.

Si ce Christ, qu'il nous dit être une personne divine, nous supposons que c'est simplement un homme, ou même la première de toutes les créatures, nous donnons à nos idées un objet infiniment plus différent du véritable, que si en reconnaissant l'existence de cette personne divine, nous supposions qu'elle a un autre nom, ou qu'elle a vécu dans d'autres temps ou d'autres lieux. Jésus lui-même reproche aux Juifs de ne pas le connaître. (
Jean VII. 28) Dans quel sens ne le connaissaient-ils pas ? Ce ne pouvait être que parce qu'ils se formaient de lui une idée fausse.

Il n'est pas inutile de remarquer que ceux qui s'éloignent du vrai sens de l'Écriture, relativement à la divinité essentielle de Jésus-Christ, en diffèrent aussi sur tous les points principaux de la doctrine de l'évangile : sur l'article fondamental de Dieu Père, Parole et Saint-Esprit et ces trois-là étant un ; sur le caractère de
Dieu juste et sauveur, (le système des Ariens et des Sociniens conduit à nier sa justice) ; sur la loi, comme impérative et ne pouvant être satisfaite que par une complète obéissance ; sur le caractère de l'homme conçu dans le péché et enfanté dans l'iniquité, enfant de la colère par sa nature, placé sous une condamnation de mort, comme une punition qui lui est transmise depuis son premier père, en un mot, sur la corruption totale de la nature humaine ; sur la doctrine de la satisfaction de Jésus (6) ; sur celle de la régénération ; sur celle de la justification par la foi seule et non pas par les œuvres d'aucune espèce, soit œuvres de la loi, soit œuvres de la foi ; sur la sanctification par l'influence du Saint-Esprit ; sur l'élection par un décret souverain de Dieu ; enfin sur la persévérance finale des Saints par l'efficacité de la grâce.

Les Ariens et les Sociniens retranchent aussi en général, de ce qu'ils regardent comme des objets de foi, la doctrine de la punition éternelle des pécheurs dans la vie future, l'existence du diable, ou tout au moins son action sur la pensée des hommes, et pour tout dire, ils rejettent aussi l'inspiration pleine et complète des Saintes Écritures, (
7) II est vrai que ceux qui nient ces vérités, prennent le nom de chrétiens, aussi bien que ceux qui les croient, mais pourrait-on concevoir que les uns et les autres le fussent à la fois ? On doit cependant convenir que parmi ceux qui retiennent le chef, (Col. II. 19) il y en a qui ignorent quelque partie des vérités exposées ci-dessus. « Personne ne peut poser d'autre fondement que celui qui est posé, savoir Jésus-Christ, » mais sur ce fondement on peut bâtir avec différents matériaux.
Si, à cause de leur mauvaise qualité, quelque œuvre humaine est consumée dans le grand jour auquel elle sera éprouvée, cependant si celui qui l'a bâtie, l'a édifiée sur le fondement sûr, il fera sauvé,
toutefois comme par le feu, ( I. Cor. III. 11-15) de même que celui qui s'échappe de sa maison incendiée perd tout ce qu'elle contient. Mais où comparaîtront, ceux qui n'ont pas connu celui dont la connaissance est la vie éternelle ? (Jean XVII. 3) » Quiconque nie le Fils n'a point non plus le Père (1 Jean II. 23), celui qui a le Fils a la vie, et celui qui n'a point le Fils de Dieu, n'a point la vie. (1. Jean V. 12) Qui croit au Fils a la vie éternelle, mais qui ne croit pas au Fils, ne verra point la vie, mais la colère de Dieu, demeure sur lui. (Jean III. 36)


« Prenez garde que personne ne vous gagne par la philosophie, par de vains raisonnements conformes à la tradition des hommes et aux éléments du monde et non point à la doctrine de Christ, car, toute la plénitude de la divinité habite en lui corporellement. (
Col. II. 8. 9» Jéhovah se montrait dans le temple par le Schechina ou gloire visible qui n'était cependant qu'un emblème ou une ombre de sa gracieuse présence. Les justes, il est vrai, sont remplis de l'abondance de Dieu, dans les œuvres efficaces qu'il fait en eux et dans la distribution libérale des largesses de ses communications. Mais en Christ la plénitude de la divinité habitait substantiellement ou corporellement ; « parce qu'il a plu à toute plénitude ( à l'infinie, plénitude de l'existence ou de la divinité) d'habiter en lui. » (Col. I. 19. Voyez aussi Jean XIV. 9. 10) (8)
Les noms et les titres donnés dans l'écriture à la connaissance de Christ montrent quelle est son ineffable importance et qu'elle est le but, l'âme et la vie de la religion. Cette connaissance est appelée
le grand mystère, de piété, la puissance de Dieu en salut, la puissance et la sagesse de Dieu ; la sagesse de Dieu en mystère, la vie éternelle, le fondement du salut.


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(1)
, ce mot signifie fixer les bornes d'une chose, et par conséquent, déterminer exactement qu'elle est.

(2) Nous voyons ici, comme dans les deux généalogies rapportées par Matthieu et par Luc, que Jésus descendait effectivement de David, quant à sa nature humaine. Or a, dans ces derniers temps, élevé beaucoup de discussions relativement à ces généalogies ; mais ce qui est digne de remarque, et ce qui, en même temps, est une réfutation complète de toutes les objections que l'on a faites contre elles, c'est que tant que les archives des Juifs ont subsisté dans leur intégrité, l'exactitude des deux évangélistes n'a jamais été mise en doute. Le silence des ennemis de l'évangile, soit Juifs, soit Gentils, pendant tout le premier siècle, est en lui-même une preuve suffisante, que l'on ne pouvait rien alléguer contre cette partie de l'histoire évangélique, qui l'accusât de contradiction ou de corruption.
Si quelque imputation de cette nature avait pu être soutenue, il n'y a point de doute qu'elle n'eut été faite. Les Juifs et les Païens étaient d'accord dans la guerre qu'ils faisaient à la religion chrétienne ; ils étaient également intéressés à cet égard, et une faute qu'ils auraient trouvée dans les tables généalogiques, leur aurait suffi pour renverser d'une fois toutes les prétentions de Jésus et de ses disciples ; car s'il n'eût été incontestable que Jésus descendit de David, il n'aurait pas eu le caractère essentiel du Messie, ni aucun droit au trône de Juda.
Si son titre, à cet égard, avait été seulement douteux, les Juifs n'auraient eu garde de négliger une allégation qui les eût justifiés d'avoir nié sa qualité de Messie et de l'avoir mis à mort comme un imposteur. Il est donc certain que les preuves de sa descendance légitime de David ne pouvaient être réfutées, puisque dans le seul temps où on aurait pu le faire avec succès, elles n'ont point été même contestées par ceux qui étaient le plus intéressés à cet événement.

(3) A l'époque du baptême de Jésus, les prétentions qu'il annonçait d'être le Messie, le Roi d'Israël et le Rédempteur, furent reconnues, et leur légitimité fut prouvée parce que le Saint-Esprit qui l'avait engendré descendit sur lui. Elles le furent encore par les miracles qu'il opéra par le Saint-Esprit, par sa résurrection des morts par le Saint-Esprit, et enfin par la communication du Saint-Esprit aux apôtres
à qui il donna des dons miraculeux et des grâces sanctifiantes.

(4) Les plus habiles critiques ont prouvé que c'était la vraie leçon de ce verset ; cependant quelques copies portent,
l'église du Seigneur, phrase absolument inusitée dans le Nouveau-Testament.

(5) Quelques personnes lisent :
il a été manifesté en chair, et dans ce cas, le sujet du pronom il est encore Dieu. D'autres veulent que ce soit le mystère de la rédemption qui ait été manifesté en chair, et dès-lors, ce mystère doit être le nominatif de toutes les phrases qui suivent, de sorte que la déclaration de l'apôtre finira par cette absurdité, que le mystère a été élevé dans la gloire.

(6) Socin en parlant de cette doctrine s'exprime ainsi ; Quand elle (la satisfaction de Christ) serait enseignée et consignée dans les saintes écritures, non pas une fois seulement, mais plusieurs, je ne croirais pas cependant comme vous le faites. Car comme ces passages ne peuvent avoir une telle signification, j'aimerais mieux, comme dans d'autres endroits, faire usage de quelques interprétations plus raisonnables pour tirer de ces paroles un sens qui les mit d'accord avec elles-mêmes.

(7) Priestley, chef des Sociniens qui ont paru en Angleterre, dit, dans un des ouvrages qu'il a publiés, que la doctrine de l'inspiration complète des Écritures a été plus nuisible qu'aucun autre faux principe.
C'est une reconnaissance formelle que les écritures sont contraires à son système et qu'il faut pour le soutenir, abandonner leur autorité, et juger d'elles, comme il le dit lui-même, ainsi que l'on fait de tout autre livre.
C'est d'après cette idée, qu'il établit que l'Écriture, en plusieurs endroits, et surtout dans l'épître aux Hébreux, contient des raisonnements faux et qui ne concluent point.
Nier ou expliquer d'une manière aussi peu convenable, l'inspiration des saintes écritures, c'est représenter les écrivains sacrés comme des imposteurs. Car ils s'annoncent toujours eux-mêmes, comme étant les messagers inspirés de Dieu, comme donnant ses ordres et non les leurs, comme disant les choses que l'Esprit-Saint leur a révélées, dans les paroles qu'il leur a lui-même enseignées,
I. Cor. II. 10.13.
En parlant des exhortations qu'il a données aux Thessaloniciens, notre apôtre dit :
Celui qui rejette ceci ne rejette pas un homme, mais Dieu lui-même qui a aussi mit en nous son Saint-Esprit. 1. Thes. IV. 8.

(8) Ce passage, dont la construction est bien conforme à ce qu'on lit dans
Luc XII. 32. et Gal. I. 15. 16. est dans ce sens parfaitement d'accord avec ce qui est dit dans la même épître, au passage que nous avons déjà cité. Col. II. 9. Les paroles du Père, ajoutées par Martin et quelques autres traducteurs, ne sont point dans l'original.

 

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