Commentaire sur
l'épître aux Romains
CHAPITRE
VIII.
(suite)
9.
Or
vous n'êtes point en la chair, mais dans
l'Esprit ; si toutefois l'Esprit de Dieu
habite en vous ; mais si quelqu'un n'a point
l'Esprit de Christ, celui-là n'est point
à lui.
Ceux à qui écrivait l'Apôtre,
n'étaient pas dans la chair, mais dans
l'Esprit, si toutefois (ou puisque,
(1) l'Esprit de Dieu
habitait en eux ; d'un autre
côté, si () un homme n'a point l'Esprit de
Christ, quelque profession qu'il fasse de sa
religion, il ne lui appartient point.
Nous trouvons ici une détermination
précise du sens que l'Apôtre attache
dans cette discussion au mot chair. Il ne veut point dire
assurément que ceux à qui il
écrivait, n'eussent point un corps, ne
participaient point à la nature humaine,
composée d'âme et de corps, et
n'eussent point les facultés
attachées à l'homme, mais qu'ils
n'étaient plus dans leur état
charnel.
Ce verset prouve aussi, comme beaucoup d'autres, la
demeure réelle du Saint-Esprit dans les
fidèles. « Ne savez-vous pas, » dit le
même Apôtre aux Corinthiens,
« que vous êtes le
Temple de Dieu et que
l'Esprit de Dieu habite en vous ? »
(I. Cor. III. 16) Comme une église de
Jésus-Christ composée de pierres
vivantes, ils étaient le Temple de Dieu.
Dans la même épître, il leur
rappelle que le Saint-Esprit habite en eux
individuellement. « Ne savez-vous pas que
votre corps est le Temple du Saint-Esprit qui est
en vous et que vous avez de Dieu ? »
(I. Cor. VI. 19) Le Saint-Esprit ici, comme dans
d'autres endroits, est appelé l'Esprit de
Christ. (Gal. IV. 6. Phil. I. 19. I. Pier. I. 11) Ainsi l'Esprit de Dieu, avec la
plénitude duquel le Seigneur Jésus a
été oint par son Père, demeure
dans les croyants. Cet Esprit Saint descend sur
eux, les unissant avec Jésus, et produisant
en eux des fruits de sainteté,
« le fruit de l'Esprit ; l'amour, la
joie, la paix, un esprit patient, la bonté,
la bénéficence, la
fidélité, la douceur, la
tempérance, (Gal. V. 22) » et ces fruits sont
produits en eux, parce qu'ils demeurent en
Jésus-Christ, (Jean XV. 4) vivant dans la foi au Fils de Dieu
qui les a aimés, qui s'est donné
lui-même pour eux, et qui vit en eux,
(Gal. II. 20) marchant en Jésus-Christ
comme ils l'ont reçu ; (Col. II. 6) et demeurant ainsi en
Jésus-Christ par le Saint-Esprit qui les
garde, et les entretient dans une conviction
continuelle des besoins qu'ils ont, comme de
pauvres pécheurs qui n'ont en eux aucune
force ni aucune justice. Il rend témoignage
à leurs coeurs du Messie en qui seul ils
peuvent trouver la justice et la force, en qui seul
toute la postérité d'Israël est
justifiée et se glorifie, en qui seul ils
sont sauvés d'un salut éternel.
(Esa. XLV. 17. 24. 25) Il
leur rend témoignage de l'office de Christ,
de son caractère, de la plénitude de
grâce et de vérité, de l'amour
et du pouvoir salutaire qui demeure en lui.
Pour avoir « une bonne espérance
par la grâce, » pour avoir une part
avec ceux qui sont sanctifiés, ils ont
besoin d'être rachetés, par le
pouvoir
aussi bien que par le
prix.
Le sacrifice de
Christ est la rançon, mais l'Esprit de
Christ est le pouvoir qui rachète, qui
affranchit de la loi du péché et de
la mort. Le moyen ou le prix qui rachetait de la
malédiction de la loi, était que le
Sauveur se fit malédiction, mais la
rédemption elle-même, délivre
personnellement les croyants de la coulpe et de la
condamnation, du péché, du pouvoir de
Satan et du tombeau. « Si quelqu'un n'est
né d'eau et d'Esprit, il ne peut point
entrer dans le royaume de Dieu. (Jean III. 5) L'amour de Dieu est répandu
dans nos coeurs par le Saint-Esprit qui nous a
été donné. »
(Rom. V. 5)
Les noms, les attributs et les oeuvres de Dieu,
sont donnés au Saint-Esprit, aussi bien
qu'au Seigneur Jésus-Christ,
ce qui prouve la triple
distinction de la divinité.
Il est appelé Dieu, et il est dit qu'il a
été tenté. (Act. V. 4. 9)
Il est le Seigneur Jéhovah,
l'Éternel. (Ezech. VIII. 1. 3)
Jésus-Christ est appelé Fils de Dieu,
parce qu'il a été engendré par
lui. « C'est pourquoi ce qui naîtra
de toi, Saint, sera appelé le Fils de Dieu.
(Matt. I. 18.20. Luc I. 35) »
L'omniprésence est attribuée au
Saint-Esprit : « Où irai-je
loin de ton Esprit. » (Ps. CXXXIX. 7)
L'omniscience : « L'Esprit sonde
toutes choses, même les choses profondes de
Dieu. » ( I. Cor. II. 10)
La première chose que nous lisons dans le
récit de la formation du monde, c'est que
« l'Esprit de Dieu se mouvait sur le
dessus des eaux ; » (Gen. I. 2
) et c'est de la même manière qu'il
agit sur les âmes des pécheurs, qui
sont, par leur nature, dans les
ténèbres.
Tous les hommes sont faits par lui, (Job. XXXIII. 4 aussi
bien que par le Père et par le
Fils. »
Dans l'oeuvre de la rédemption, le
Saint-Esprit est envoyé par le Père
et par le Fils. (Jean XV. 26. XVI. 7.
Gal. IV. 6.) Il agit comme vivifiant,
instructeur, sanctificateur et consolateur du
peuple de Dieu, ainsi que nous le trouvons dans
plusieurs passages.
Divers dons sont donnés aux croyants, mais
il n'y a qu'un même Esprit. (I. Cor. XII. 4)
Sa personnalité distincte et son
autorité sont souvent rappelées dans
les écritures : « le
Saint-Esprit dit, séparez-moi Barnabé
et Saul pour l'oeuvre à laquelle je les ai
appelés....
Eux donc, étant envoyés par le
Saint-Esprit, partirent. (Act. XIII. 2-4) Ils essayaient d'aller en Bithynie,
mais l'Esprit ne le permit point. (Act. XVI. 7)
Le Saint-Esprit m'avertit, de ville en ville,
disant que des liens et des tribulations,
m'attendent. (Act. XX. 2. 3)
Prenez garde à vous-même et à
tout le troupeau sur lequel le Saint-Esprit vous a
établis évêques. (Act. XX. 28)
Avez-vous reçu le Saint-Esprit quand vous
avez cru, et ils lui répondirent nous
n'avons pas même ouï dire qu'il y ait un
Saint-Esprit, et après que Paul leur eut
imposé les mains, le Saint-Esprit descendit
sur eux. » (Act. XIX. 2. 6)
L'inspiration est attribuée au Saint-Esprit
et à Dieu. « Christ, dit à
ses disciples, « ce n'est pas vous qui
parlez, mais le Saint-Esprit, (Marc XIII. 11) et les Écritures qui sont la
parole de Dieu, sont données par le
Saint-Esprit.
Le Saint-Esprit dit ces choses. (II Pier. I. 21. II. Tim. III. 16), Le Saint-Esprit a bien parlé
(Act. XXVIII. 25) à nos pères par
Esaïe le prophète. ( Act. XXI. 11)
Les saints hommes de Dieu étant
poussés par le Saint-Esprit, ont
parlé. (II. Pier. I. 21)
C'est pourquoi, comme dit le Saint-Esprit,
aujourd'hui vous entendez sa voix.... (Héb. III. 7)
Les saintes Écritures sont
l'épée, de l'Esprit. »
(Eph. VI. 17)
Les fidèles sont nés de Dieu :
(I. Jean V. 4) ils sont aussi nés du
Saint-Esprit ; (Jean III. 5. 6) c'est l'Esprit qui les
sanctifie ; (Rom. XV. 16. II Thess. II. 13. I. Pier. I. 2) il demeure dans les saints ;
(Jean XIV. 17. Rom. VIII. 11) c'est par lui qu'ils demeurent en
Dieu ; (Eph. II. 22) Il est leur consolateur ;
(Jean XIV. 16. XV. 26 ; XVI. 7)
ils sont fortifiés par l'Esprit dans l'homme
intérieur ; (Eph. III. 16) ils jouissent de sa
consolation ; (Act. IX. 31) c'est pour eux qu'il
intercède ; (Rom. VIII. 26) ils en sont les
prémices ; (Rom. VIII. 23) ils sont scellés par lui qui
est l'arrhe de leur héritage. (Eph. I. 13. 14. II. Cor. I. 22.)
La résurrection du Seigneur Jésus
d'entre les morts, est attribuée à
lui-même, et au Père (I. Cor, VI. 14. Eph. l. 20) et au Saint-Esprit. (I. Pier. III. 18)
Le Saint-Esprit est Un
dans l'unité
de la divinité. Cela est
déclaré explicitement dans la forme
du baptême, qui est donné au
nom du Père, du Fils et du St
Esprit, lequel comme nous l'avons observé en
preuve de la divinité du fils, ne forme pas
plusieurs noms,
mais un seul
nom.
La prière ou la bénédiction
qui termine la seconde épître aux
Corinthiens, est adressée également
au Père, au Fils et au Saint-Esprit, et est
dans la même forme que la
bénédiction prescrite au souverain
Sacrificateur sous la loi
« L'Éternel te bénisse et
te garde, l'Éternel fasse luire sa face sur
toi et te fasse grâce ; l'Éternel
tourne sa face vers toi et te donne la paix.
(Nomb. VI. 24) »
Ici le nom de Dieu est répété
trois fois, et le contenu de chacune des trois
parties de la bénédiction convient
respectivement au Père, au Fils et au
Saint-Esprit.
Le Père est l'auteur de la
bénédiction et de la conservation.
C'est du Fils qui viennent la grâce et
l'illumination, la lumière de la
connaissance de la gloire de Dieu, est
révélée sur sa face,
(II. Cor. IV. 6)
et la paix est le
fruit de l'Esprit, (Gal. V. 22) qui est appelé le
consolateur. (Jean XIV. 26)
Cette vérité relative à
l'Esprit Saint, comme Un dans
la divinité, a été
annoncée dans Esaïe. (Esa. VI. 8) Ce Prophète, dans une vision,
contempla l'Éternel des armées, assis
sur son trône : et il entendit la voix
du Seigneur. (Esa. VI. 8) Or ce que l'Éternel dit dans
cette occasion, Paul déclare que c'est le
Saint-Esprit qui l'a dit ; (Act. XXVIII. 25-27) l'apôtre Jean dit aussi que
c'est la gloire de Jésus que vit
Esaïe ; (Jean XII. 41) ainsi l'on trouve consignée
ici une vision de la divinité
entière, Père, Fils et Saint-Esprit,
à qui les Séraphins adressent ces
mots, Saint !
Saint ! Saint !
C'est ainsi qu'il y a « un seul
Esprit, un seul Seigneur, un seul Dieu et
père
de tous.
(Eph. IV. 4. 6)
Il y a diversité de dons, mais il n'y a
qu'un même Esprit,
il y a aussi diversité de
ministères, mais il
n'y qu'un même Seigneur : il y a aussi diversité
d'opérations, mais il n'y a qu'un même
Dieu qui opère toutes choses en
tous. (I. Cor. XII. 4-6)
Élus selon la
prescience de Dieu
le Père, par
l'Esprit
sanctifiant, pour
obéir à Jésus-Christ et pour obtenir l'aspersion de son
sang. » (I. Pier. I. 2. Jud. 20. 21)
Ces passages, ainsi que beaucoup d'autres, que
présentent les Écritures, nous
révèlent clairement la
personnalité, l'action et la Divinité
de l'Esprit
éternel. (Héb. IX. 14)
10-13.
Et si
Christ est en vous, le corps est bien mort à
cause du péché ; mais l'esprit est vie
à cause de la justice. Or si l'Esprit de
celui qui a ressuscité Jésus des
morts habite en vous, celui qui a ressuscité
Christ des morts, vivifiera aussi vos corps mortels
à cause de son Esprit qui habite en vous.
Ainsi donc, mes frères, nous sommes
débiteurs, non point à la
chair, pour vivre selon la chair. Car si
vous vives selon la chair, vous
mourrez ; mais si par l'Esprit vous mortifiez
les actions du corps, vous vivrez.
Déjà l'Apôtre, chapitre VI. v. 10 et 12, a parlé des corps mortels de
ceux à qui il adresse cette
épître ; il leur dit ici que si
Christ habite en eux, comme il habite en tous ceux
dans lesquels demeure son Esprit ; dans ce
cas, quoique leur corps soit mortel et doive
bientôt mourir, à cause de la
désobéissance d'Adam et de leurs
transgressions personnelles, cependant l'âme
qui habite en lui a la vie : elle est vivante
à Dieu, et elle a commencé à
jouir de la félicité qui doit
toujours durer, à cause de la justice du
second Adam, auquel ils ont part. (I. Jean V. 11. 12)
De sorte que lorsque le corps retombera dans la
poussière, l'âme, parfaitement
délivrée du péché,
entrera dans les cieux ; et Dieu qui a
ressuscité des morts Jésus-Christ,
ressuscitera aussi ce corps mortel en gloire et en
incorruptibilité, par la toute-puissance de
son Esprit qui demeure en eux, et qui ne laissera
pas son temple (I. Cor. VI. 19) réduit en poussière
pour toujours.
Ainsi le péché et tous ses effets
seront détruits à jamais. Comme nous
voyons ici que Christ est dans les fidèles,
(Eph. III. 17) que le St-Esprit habite en eux,
ainsi que nous apprenons que le Père y
habite. (II. Cor. VI. 1)
« Il y en a trois qui rendent
témoignage dans le ciel, le Père, le
Fils et le Saint-Esprit, et ces trois-là
font un. » (l. Jean V. 7) (2)
D'après les puissantes considérations
qui ont été
exposées ci-dessus, les
fidèles sont obligés, et ici ils sont
exhortés à ne point vivre suivant
leur dépravation naturelle, à cause
de laquelle leurs corps sont mortels, et doivent
bientôt mourir ; en effet, s'ils
agissaient ainsi, ils seraient sujets non seulement
à la mort temporelle, mais encore à
la mort spirituelle.
Si au contraire, par l'influence du Saint-Esprit en
leurs coeurs, ils mortifient leurs mauvais
penchants, (Col. III. 5) ils vivront
éternellement.
Cette doctrine est pleinement
déclarée dans la fin de ce chapitre
et toute la nouvelle alliance donne des assurances
nombreuses de la persévérance de ceux
qui lui appartiennent. « Ils me seront
pour peuple et je leur serai pour Dieu et je leur
donnerai un même coeur et un même
chemin afin qu'ils me craignent à toujours
pour leur bien et le bien de leurs enfants
après eux, et je traiterai avec eux une
alliance éternelle, savoir que je ne me
retirerai point d'eux pour leur faire du bien, et
je mettrai ma crainte dans leur coeur afin qu'ils
ne se retirent point de moi. »
(Jér. XXXII. 38-40)
Jésus dit : « Celui qui croit
en moi, selon ce que dit l'Écriture, des
fleuves d'eau vive découleront de son
ventre ; or il disait cela de l'Esprit, que
devaient recevoir ceux qui croyaient en lui.
(Jean VII. 38)
Celui qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura
jamais soif, mais l'eau que je lui donnerai
deviendra en lui une fontaine d'eau qui jaillira
jusque dans la vie éternelle. (Jean IV. 14)
Je suis le pain vivifiant, qui suis descendu du
ciel. Si quelqu'un mange de ce pain, il vivra
éternellement.... Celui qui mange ma chair
et qui boit mon sang a la vie éternelle et
je le ressusciterai au dernier jour, car ma chair
est une véritable nourriture, et mon sang un
véritable breuvage. Celui qui mange ma chair
et boit mon sang demeure en moi, et moi en lui.
Comme le Père qui est vivant m'a
envoyé et que je suis vivant par le
Père, ainsi celui qui me mangera, vivra
aussi par moi. C'est ici le pain qui est descendu
du ciel, non pas comme vos pères qui ont
mangé la manne, et ils sont morts, celui qui
mangera ce pain vivra
éternellement. » (Jean VI. 51. 54.57)
En même temps que Dieu écrit sa loi
dans le coeur de ses croyants, et qu'il y met sa
crainte, leur amour pour ses commandements et la
crainte qu'ils ont de lui, sont conservés
et excités par des
motifs convenables pour des créatures
intelligentes, et qui deviennent efficaces par le
Saint-Esprit. Ils sont vivement engagés
« à se conserver les uns, les
autres, dans l'amour de Dieu, en attendant la
miséricorde de Notre Seigneur
Jésus-Christ, pour la vie
éternelle. » (Jud. 21)
Paul disait, « je mortifie mon corps et
je me le soumets de peur qu'après avoir
prêché aux autres, je ne sois
trouvé moi-même, en quelque sorte, non
recevable. (I. Cor. IX. 27)
Ainsi la doctrine que l'Apôtre enseigne dans
ce v.13 est
entièrement conforme à celle qu'il a
établie, sur la justification par la foi. En
effet, par la foi, les hommes reçoivent
l'Esprit : (Gal. III. 14) par le Saint-Esprit, l'amour de Dieu
est répandu dans leurs coeurs :
(Rom. V. 5)
par cet amour, Paul comme tous les fidèles,
était poussé à tout ce qu'il
faisait, (II. Cor. V. 14) et c'est ainsi que l'Esprit produit
les fruits de sainteté. De sorte que Dieu
agit dans les hommes et fait que les hommes
agissent.
La chair avec ses affections et ses convoitises
doit être mortifiée et
détruite. C'est le Saint-Esprit qui
opère en eux, et cependant les
fidèles agissent par ses secours et dans sa
dépendance.
« La parole, dit Jéhovah, qui sera
sortie de ma bouche, ne retournera pas vers moi
sans effet, mais elle fera tout ce en quoi j'ai
pris plaisir, et prospérera dans les choses
pour lesquelles je l'aurai envoyée.
(Esa. LV. 11)
Celui qui a planté l'oreille n'entendra-t-il
point, celui qui a formé l'oeil ne
verra-t-il point ? » (Ps. XCIV. 9)
Et celui qui a
donné l'être à l'entendement
humain ne pourra-t-il pas avoir d'accès
auprès de lui, l'affecter et exercer de
l'influence sur lui, selon ce qui lui semblera bon.
« Le coeur du Roi est dans la main de
l'Éternel, comme des ruisseaux d'eau, il
l'incline à tout ce qu'il veut.
(Prov. XXI. 1)
Dieu a mis dans leur coeur de faire ce qui lui
plaît. » (Apoc. XVII. 17)
Où n'est point l'Esprit de Dieu il n'y a
point de foi pour justifier, de foi
« pour purifier les coeurs. »
(Act. XV. 9)
D'après cela et conformément au
système entier de la parole de Dieu, c'est
une vérité invariable que si l'homme
n'est pas sous l'influence de l'Esprit de Dieu,
mais vit selon la chair, il mourra.
« Ne vous abusez point, Dieu ne peut
être moqué ; car ce que l'homme
aura semé, il le moissonnera aussi ;
c'est pourquoi celui qui sème à sa
chair, moissonnera aussi de la chair la corruption,
mais celui qui sème à l'esprit,
moissonnera de l'esprit la vie éternelle.
(Gal. VI. 7-8)
L'affection de la chair, est la mort, mais
l'affection de l'esprit est la vie et la
paix. » (Rom. VIII. 6)
Si le péché a de l'empire
sur un homme, il n'est pas sous
l'influence de la grâce, il n'est pas
justifié par la grâce ; et quant
à celui qui a l'Esprit de
Christ, il est aussi
sûr qu'il se dévouera lui-même
à être gouverné par ses
lois.
14-16.
Or
tous ceux qui sont conduits par l'Esprit de Dieu,
sont enfants de Dieu. Car vous n'avez point reçu un
esprit de servitude, pour être encore dans la
crainte ; mais vous avez reçu l'Esprit
d'adoption par lequel nous crions Abba,
Père. C'est ce même Esprit qui rend
témoignage avec notre esprit que nous sommes
enfants de Dieu.
Ceux qui, par l'influence du Saint-Esprit,
mortifient les oeuvres de leurs corps, jouiront de
la vie éternelle, car tous ceux qui sont
conduits par le Saint-Esprit, sont enfants de Dieu.
Les fidèles de Rome, à qui
l'Apôtre écrivait, pouvaient, par leur
heureuse expérience, rendre
témoignage de ce qu'il dit ici parce qu'ils
n'avaient point reçu un esprit de servitude,
tel qu'il était sous l'ancienne dispensation
Mosaïque. « La loi a
été un pédagogue pour nous
amener à Christ, » (Gal. III. 24) dit Paul, car, « quand
nous étions des enfants, nous étions
asservis sous les rudiments du
monde. »
(Gal. IV. 3)
L'ancienne alliance contenait seulement les
principes de la connaissance de Christ, qui
consistaient en institutions mondaines et
extérieures, (Héb. IX. 1-9) et qui considérées
simplement en elles-mêmes, étaient de
faibles et misérables
éléments. (Gal. IV. 3. 9) Ces cérémonies
typiques ne pouvaient absoudre de la coulpe la
conscience de ceux qui les observaient.
(Héb. IX. 9. X. 1)
Cette première dispensation était
donc comme un joug insupportable, (Act. XV. 10)
imposé
à ceux qui vivaient sous cette alliance, qui
leur faisait attendre avec impatience la
délivrance qui devait être
donnée de Sion. (Ps. XIV. 7)
Ainsi cette première dispensation conduisait
à un esprit de servitude, (Gal. IV. 24) quoique plusieurs de ceux qui
vécurent sous sa loi, découvrant,
sous ces cérémonies, l'objet
véritable de ces types et de ces ombres qui
le préfiguraient, eussent reçu le
caractère filial d'enfants spirituels de
Dieu ; mais les croyants, à qui Paul
s'adresse, n'étaient point « venus
à cette montagne qui ne peut se toucher
à la main, ni au feu brûlant, ni au
tourbillon, ni à l'obscurité, ni a la
tempête, ils étaient venus à la
montagne de Sion. » (Héb. XII. 18. 22) Ils n'avaient pas reçu un
nouvel esprit de servitude, mais un esprit
d'adoption de celui dont ils devenaient ainsi les
enfants : par cet esprit, ils s'adressent
à lui avec amour et confiance comme les
enfants à leur père terrestre, et
appellent Dieu, disant : Abba, Père, chacun dans son propre langage,
(3) et cet
Esprit d'adoption ou ces
sentiments de respect et d'amour, cette confiance
dans la faveur de Dieu, dont sont remplis ceux qui
croient l'évangile, rend témoignage
à leurs propres coeurs qu'ils sont les
enfants de Dieu.
Le mot de Père, dont le Seigneur
lui-même se servait pour invoquer Dieu,
(Matt. XXVI. 39) nous fait voir que dans les plus
grandes détresses, ceux qui sont conduits
par l'esprit de Dieu, peuvent, d'après
l'exemple de Christ, exprimer une confiance
entière dans l'affection paternelle de Dieu,
qui ne les abandonnera point, mais qui conduira
à une fin heureuse, les peines qui les
affligent. C'est encore de la même expression
Abba, Père,
que l'Apôtre se
sert aussi dans l'épître aux
Galates.
Le mot crier
signifie ici,
l'action de prier avec une vive émotion de
l'âme.
« À
tous ceux qui l'ont reçu (la parole faite
chair) il leur a donné le droit d'être
faits enfants de Dieu, savoir : à ceux
qui croient en son nom, lesquels ne sont point
nés du sang, ni de la volonté de la
chair, ni de la volonté de l'homme, mais ils
sont nés de Dieu. » (Jean I. 12. 13) Telle est l'admission gracieuse que
Dieu daigne accorder aux étrangers qu'il
reçoit dans l'état, les rapports, les
privilèges de ses enfants, par
Jésus-Christ, suivant cette promesse
gracieuse de la nouvelle alliance, « Je
vous serai pour père, et vous me ferez pour
fils et pour filles, dit le Seigneur
Tout-puissant. » (Jér. XXXI. 1. 9. II. Cor. VI. 15)
Les différentes manières que
l'écriture emploie pour parler de la
relation filiale des fidèles avec Dieu,
tendent à aider leurs faibles conceptions,
et à élever leurs pensées vers
cette grande et ineffable
bénédiction ; un mode de
s'exprimer peut, en quelque manière,
suppléer à ce qui manque à
l'autre.
L'origine de la vie spirituelle et le
rétablissement de l'image de Dieu sont
exprimés par ces mots, être nés de Dieu. Pour
qu'ils n'oubliassent
pas leur état naturel d'aliénation de
Dieu, et indiquer quel est leur titre au patrimoine
céleste, il est dit qu'ils sont
adoptés
par Dieu. Ce mot
exprime l'acte par lequel une personne prend
l'enfant d'un autre, qui lui est étranger,
et lui donne la place et les privilèges de
son propre Fils. Paul parle encore ailleurs de
cette adoption spirituelle. « Quand
l'accomplissement des temps est venu, Dieu a
envoyé son Fils, né d'une femme et
soumis à la loi, afin qu'il
rachetât ceux qui
étaient sous la loi et que nous
reçussions l'adoption des enfants, et parce
que vous êtes enfants, Dieu a envoyé
l'Esprit de son Fils dans vos coeurs, criant
Abba,
Père. » (Gal. IV. 4-6)
Et de peur que les fidèles ne pussent croire
que cette adoption avait lieu, à cause de
quelque mérite qu'il y aurait eu en eux (car
toutes les doctrines de l'évangile, en
même temps qu'elles sont les plus
consolantes, sont celles qui humilient le plus
l'homme ) le même Apôtre enseigne que
Dieu nous a « prédestinés,
pour nous adopter à soi par
Jésus-Christ, selon le bon plaisir de sa
volonté, à la louange de la gloire de
sa grâce. » (Ephes. I. 5. 6)
Cet esprit de confiance et d'obéissance
filiales, est produit dans les croyants par
l'Esprit de Dieu, qui, comme dit plus haut
l'Apôtre, les dirige dans leur conduite. Le
Saint-Esprit rend témoignage, dans les
écritures et dans leurs coeurs, de
l'efficacité du sang de Jésus pour
nettoyer, tous les péchés.
(I. Jean V. 6) Ainsi la conscience est
délivrée de la coulpe du
péché, et l'Esprit rend aussi
témoignage par les effets qu'elle produit de
la réalité du changement
qu'opèrent en elle ses influences
sanctifiantes.
« Celui qui croit au fils de Dieu, il a
en lui-même le témoignage de
Dieu. » (I. Jean V. 10) Il a reçu dans son coeur les
arrhes de l'Esprit, le gage et l'avant goût
de l'héritage céleste. Il a confiance
en Dieu, (II. Cor. V. 5. 6) et par l'opération de
l'Esprit dans l'efficace de sa transformation, il a
reçu l'empreinte de Dieu dans cette nature
divin, dans cette sainte disposition et dans cet
entier dévouement à Dieu, par lequel
elle est rendue évidente. Il est ainsi
scellé par l'Esprit pour le jour de la
rédemption.
Cette opération de l'Esprit n'est point
égale dans tous les fidèles. Comme
c'est par la foi qu'ils reçoivent l'Esprit,
les fruits qu'il produit sont en proportion de leur
foi : c'est encore dans la même
proportion qu'ils éprouvent que l'amour de
Dieu est répandu dans leurs coeurs. C'est
pour cela qu'ils sont exhortés à
être remplis de l'Esprit ; (Eph. V. 18) et, d'après cette
considération, ils doivent être
soigneux d'éviter tout ce qui pourrait
attrister le Saint-Esprit de Dieu, par qui ils ont
été scellés, (Eph. IV. 30) et chercher constamment
auprès de Dieu, une plus abondante mesure de
l'esprit, car celui qui cherche trouve,
(Matt. VII. 8) et Dieu donne le Saint-Esprit
à ceux qui le lui demandent. (Luc XI. 13)
Ce qui est dit dans ce passage et dans plusieurs
autres, notamment cette déclaration de
l'Apôtre dans l'épître à
Timothée, « Dieu ne nous a pas donné un
esprit de timidité, mais
de force, d'amour et de
prudence, » (Act. IX. 31) nous enseigne qu'une crainte servile
est bannie de l'esprit des fidèles, et
qu'ils reçoivent un courage qui n'est en
rien épouvanté par leurs adversaires,
(II. Tim. 1. 7) qui n'est sous la puissance d'aucune
considération, étrangère que
ce soit. Car si la terreur ou les menaces des
hommes, si la crainte des conséquences dans
le monde, les détournent de la constance
qu'ils doivent mettre dans l'accomplissement de
leurs devoirs, cela vient des restes qu'il y a
encore dans leur esprit d'une crainte charnelle et
non mortifiée. Mais il n'y a rien de plus
indigne de l'évangile, n'y de plus contraire
à son esprit qui donne appui, secours, paix,
contentement, consolation et joie dans toutes les
situations où le fidèle peut se
trouver placé.
Nous apprenons en même temps par d'autres
passages des saintes écritures qu'il est une
autre crainte respectueuse de Dieu, imprimée
par la vue de sa majesté, et que les
fidèles doivent conserver toujours ;
mais cette crainte est unie aux consolations du
Saint-Esprit. « Ainsi donc, les
églises par toute la Judée, la
Galilée, la Samarie étaient en paix,
étant édifiées, et marchant
dans la crainte du Seigneur ; et elles
étaient multipliées par la
consolation du Saint-Esprit. »
(Act. IX. 31)
Il est encore une crainte salutaire qui doit
occuper constamment les coeurs des chrétiens
et qui provient du sentiment qu'ils ont de leur
faiblesse, et de leur inclination au mal, des
dangers dont ils sont environnés et du
nombre de leurs ennemis spirituels. C'est pour cela
qu'il leur est ordonné de travailler
à leur salut avec crainte et tremblement.
L'Apôtre Pierre
enjoint à ceux à qui il écrit,
comme étant élus par la prescience de
Dieu, comme aimant Jésus-Christ et se
réjouissant en lui d'une joie ineffable et
glorieuse, de se conduire avec crainte durant le
temps de leur séjour temporel, parce qu'ils
ont été rachetés par le
précieux sang de Jésus-Christ.
(I. Pier. I. 2. 8.
18. 19)
Cette considération montre quelle est la
nature horrible et dangereuse du
péché qui agit dans leurs membres,
(Rom. VII. 5) et contre lequel la colère de
l'Éternel est révélée
des cieux. Cette crainte jetée dans le coeur
des enfants de Dieu, leur sert à se
conserver saufs au milieu des dangers ;
exactement comme le fait la crainte instinctive qui
existe dans tous les hommes et qui leur a
été donnée pour la
conservation de la vie naturelle.
17.
Et si
nous sommes enfants, nous sommes donc
héritiers ; héritiers, dis-je, de Dieu,
et cohéritiers de Christ ; si nous
souffrons avec lui, afin que nous soyons aussi
glorifiés avec lui.
Quand « les yeux des hommes sont ouverts,
quand ils sont convertis des
ténèbres à la lumière
et de la puissance de Satan à Dieu, ils
reçoivent la rémission de leurs
péchés et leur part avec ceux qui
sont sanctifiés par la foi qu'ils ont en
Jésus, (Act. XXVI. 18), selon la grande miséricorde
de Dieu, qui les a
régénérés, pour avoir
une espérance vive par la
résurrection de Jésus-Christ d'entre
les morts, d'obtenir l'héritage
incorruptible, qui ne peut se souiller ni se
flétrir, conservé dans les cieux pour
eux, qui sont gardés par la puissance de
Dieu, par la foi à salut »
(I. Pier. I. 3-5)
Car s'ils sont enfants de Dieu, nés de
l'esprit, adoptés dans la famille de Dieu et
constitués ses enfants, ils doivent
être héritiers de Dieu et
cohéritiers de Christ, que Dieu a
établi l'héritier de toutes choses,
(Héb. I. 2) et il est aussi certain qu'ils
seront glorifiés avec Christ, qu'il l'est
qu'ils souffrent avec lui, avec qui ils ne forment
qu'un, parce qu'il est leur chef.
« Si nous sommes enfants, nous sommes
héritiers. » L'écriture
déclare partout la nature de cet
héritage. Héritiers selon la
promesse :
- Héritiers de la promesse, (Gal. III. 29) c'est-à-dire de toutes les
bénédictions contenues dans la
promesse que Dieu fit d'abord après la chute
de l'homme, et qu'il confirme par son serment.
- Héritiers du salut. (Héb. I. 14)
- Héritiers de la grâce de la vie.
(1. Pier. III. 7)
- Héritiers de la vie éternelle
suivant l'espérance. (Tit. III. 7)
- Héritiers, de la justice. (Héb. XI. 7)
- Héritiers du royaume que Dieu a
promis. » (Jacq. II. 5)
En un mot comme on le dit ici, héritiers de Dieu et
cohéritiers de Christ.
Ainsi « tout homme qui croit que
Jésus est le Christ, est né de Dieu.
(I Jean V. 1) » Cette
régénération est comme une
seconde création, car il est l'ouvrage de
Dieu, créé en Jésus-Christ
pour les bonnes oeuvres : celui-là seul
qui le créa de rien, peut le faire
naître de nouveau et lui donner une nouvelle
création. C'est de là qu'il tire le
nom de Père et que ceux qui sont nés
de lui, portent celui de ses enfants, et c'est
ainsi que cet acte intérieur de
régénération spirituelle,
donne à Dieu un nouveau titre de
paternité.
Ce n'est pas là, la seule renaissance ou
régénération, dans le sens que
ce mot offre au chrétien ; l'âme
après sa naissance naturelle, doit
renaître à la vie de
grâce ; après avoir
été dans cet état, elle
renaît encore dans la vie de gloire. Le
Seigneur Jésus nous parle de la
régénération, « quand le Fils de l'homme sera assis
sur le trône de sa gloire. »
(Matt. XIX. 28)
La
résurrection des corps des fidèles
est une espèce de nouvelle naissance du sein
de la terre, et l'entrée dans
l'immortalité, une nativité dans une
autre vie, qui dans le
22e verset (23) est
appelée l'adoption, la rédemption de
notre corps.
18.
Car
tout bien compté, j'estime que les
souffrances du temps présent ne sont point
comparables à la gloire à venir qui
doit être révélée en
nous.
En parlant des glorieux privilèges des
enfants de Dieu, l'Apôtre déclare que
s'ils sont actuellement, éprouvés par
des souffrances, ce n'est point une objection
contre ce qu'il a établi plus haut. Ayant
parlé des souffrances qui, pour leur bien,
pour la mortification du péché, sont
liées dans l'état actuel avec ces
mêmes privilèges, il affirme qu'il ne
peut point y avoir de proportion entre ces peines
et la gloire à laquelle ils doivent
participer.
C'est une considération qui doit être
la consolation la plus puissante pour tous les
serviteurs de Christ, quelles que soient les
circonstances extérieures où ils se
trouvent.
Aucun croyant ne peut échapper à ces
épreuves. Indépendamment des chagrins
communs de la vie, auxquels tous les enfants d'Adam
sont assujettis, dans ce monde, par une sentence
irrévocable, (Gen. III. 17) les croyants ont des peines qui leur
sont particulières.
S'ils n'éprouvaient aucune portion du
châtiment, dont ils ont tous leur part, ils
seraient alors des enfants supposés et non
des fils légitimes. (Héb. XII. 8) C'est ce que Paul appelle
accomplir le reste des
afflictions de Christ, (Col. I. 24) (4) et ce qu'il regarde
comme un grand honneur pour les
fidèles ; (Phil. I. 29) mais comme les souffrances de Christ
abondent en eux, la consolation aussi y abonde par
Christ, (II Cor. I. 5) et leur légère
affliction qui ne fait que passer, produit en eux
un poids éternel, d'une gloire
souverainement excellente. (II. Cor. IV. 17)
19-21.
(22) Car le grand et ardent désir
des créatures, est qu'elles attendent que les
enfants de Dieu soient
révélés, (parce que
les
créatures sont sujettes
à la vanité, non de leur
volonté, mais
à cause de celui qui les
y a assujetties) dans l'espérance qu'elles
seront aussi délivrées de la
servitude de la corruption, pour être en la
liberté de la gloire des enfants de Dieu.
Car nous savons que toutes les créatures
soupirent et sont en travail ensemble
jusqu'à maintenant.
Paul continue ici à suggérer à
ceux à qui il s'adresse, diverses
consolations relatives aux souffrances de la vie
présente. Par une personnification, dont les
exemples sont communs dans l'écriture, et
qui consiste à attribuer les affections
humaines aux choses inanimées, (Ps. XCVI. 11. 12. Ps. XCVIII. 8. Esa. LV. 12. Hab. III. 10)
l'Apôtre appelle ici l'attention des
fidèles sur ce fait, que chacune des choses
qui les entoure dans ce monde est dans un
état de souffrance et de dérangement.
Les oeuvres de la création ont
été faites pour déployer la
sagesse et la bonté de Dieu. Elles le sont
encore jusqu'à un certain point, mais non
comme dans le commencement de la création,
lorsque Dieu prononça que tout était
très bon.
Elles ont
été rendues sujettes à la
vanité, non pour leurs propres fautes, mais
à cause de la transgression de l'homme, pour
qui ce monde était disposé.
Aussitôt que l'homme eut transgressé
le commandement de Dieu, la terre fut maudite
à cause de lui. Dans la suite, elle fut
détruite par l'eau, et le
péché à la fin la mettra en
feu.
Les animaux furent faits pour être pris et
détruits. (II. Pier. II. 12) Ils deviennent les ministres des
plaisirs criminels, et les victimes de la
cruauté oppressive de l'homme. Ils sont
domptés par lui pour partager le travail
auquel il était condamné, ils
terminent leur courte existence par la mort, ou
même ils se dévorent les uns les
autres.
La misère et le mal prévalent dans le
monde, et les créatures inanimées
elles-mêmes sont forcées de
témoigner et de servir de différentes
manières au déshonneur versé
sur leur Créateur. En un mot, il serait
injurieux à la gloire de Dieu, de supposer
que les choses sont à présent dans
l'état où elles étaient
d'abord, ou bien d'imaginer qu'elles doivent
être toujours comme on les voit
maintenant.
Dans cet état de misère, de confusion
et d'imperfection, occasionné et introduit
par le péché de l'homme, toute la
création, animée et inanimée,
réclame à la fois une nouvelle et
meilleure dispensation, pour justifier la sagesse
et la bonté de Dieu. Les créatures
sont représentées ici comme
opprimées et gémissantes, jusqu'au
moment où Dieu éloignera les
obstacles qui les empêchent de
répondre à leurs fins
respectives ; comme regardant dans l'avenir,
attendant dans
l'espérance (5) avec
anxiété, l'époque où
toute la création sera
délivrée de l'esclavage sous lequel
elle gémit à présent,
où elle ne servira plus qu'à montrer
la gloire du grand Créateur, et où
elle le glorifiera avec les enfants de Dieu dont
elle partagera la liberté. (6)
Ainsi Dieu, le juste Juge, qui soumit toutes les
créatures à la vanité, comme
la juste conséquence de la
désobéissance de l'homme, a fait
à cette disposition une réserve en
faveur de ses enfants ; aussi, quoique ils
soient sujets à être troublés
par le péché, ils sont assurés
contre la peine finale qu'il mérite.
Le Seigneur créera un état de choses
nouveau et plus glorieux, dans lequel les justes
seuls feront admis ; ni le
péché, ni la douleur n'existeront
plus.
Nous ignorons les circonstances de ce changement et
les vues particulières qui le dirigeront.
Mais nous sommes assurés qu'il aura lieu,
qu'il sera digne de la sagesse divine quoiqu'il
soit au-dessus de nos faibles entendements. (Voy.
II. Pier. III. 13)
Ainsi le temps viendra où le plan
mystérieux de la divine providence, sera
développé, justifié et
complété : alors, on verra dans
le Seigneur, le chef et le restaurateur de la
création, on verra combien pleinement il a
détruit les oeuvres du diable (I. Jean III. 8) pour le bien de son peuple. Alors
Satan, le péché, la mort, la
misère et toutes les créatures
méchantes, seront confinés dans
l'enfer, et le reste de la création de Dieu
paraîtra glorieux, beau, pur, bien
ordonné, et heureux ; chaque chose
répondant à la fin pour laquelle elle
a été formée, et aucune
n'étant pervertie pour des desseins
différents.
22.
(23)Et
non seulement elles, mais nous aussi, qui avons les
prémices de l'Esprit, nous-mêmes,
dis-je, soupirons en nous-mêmes, en attendant
l'adoption, c'est-à-dire,
la
rédemption de notre corps.
Non seulement toute la création, assujettie
à la vanité
par le péché
de l'homme, gémit et est en peine, comme une
femme qui est en travail qui attend avec impatience
sa délivrance, mais encore ceux qui ont
reçu les arrhes ou les premiers fruits de
l'Esprit par sa sainte communication et son
influence, qui sont les gages de leur
félicité éternelle,
gémissent (II. Cor. V. 2. 4) aussi en eux-mêmes.
Ils jouissent dès à présent
d'une bienheureuse liberté, ils sont
affranchis de l'empire du péché et de
la malédiction de la loi, et de l'esprit de
servitude ; mais ils ont encore beaucoup
à souffrir du péché qui reste
en eux, des tentations de Satan, des contradictions
et des pièges qu'ils trouvent dans le
monde ; cependant ils attendent l'adoption,
c'est-à-dire, la rédemption de leurs
corps, c'est-à-dire, la pleine manifestation
de leur caractère d'enfants de Dieu, qui
sera développé dans toute son
étendue lorsque leurs corps seront
ressuscités du tombeau. Leurs corps, ainsi
que leurs âmes, sont donnés à
Christ ; il les a achetés, aussi ils
sont devenus ses membres, et c'est là-dessus
que Paul fonde l'exhortation qu'il adresse aux
croyants de se conserver purs. (I. Cor. VI. 15)
Cependant, durant cette vie, les corps des saints
n'ont aucune marque de cette filiation divine, ils
sont sujets à la vanité, à la
servitude de la corruption, comme ceux de tous les
hommes. Ainsi ce n'est qu'après qu'ils
seront ressuscités du tombeau, qu'ils
jouiront de tous les privilèges
attachés au titre de leur adoption.
Alors ils paraîtront comme « des
fils de Dieu étant fils de la
résurrection. » (Luc XX. 35)
Ce sera la
rédemption complète, la
rédemption de la possession acquise,
(Eph. I. 14) le jour de la rédemption pour
lequel les fidèles ont été
scellés. (Eph. IV. 30)
« Alors les justes reluiront comme le
soleil dans le royaume de leur
Père. » (Matt. XIII. 43)
Alors ils hériteront ces nouveaux cieux,
cette nouvelle terre, où la justice habite,
et qu'ils attendent selon la promesse.
(II. Pier. III. 13) Car Dieu fera toutes choses
nouvelles ; (Apoc, XXI. 5) alors ils seront avec Jésus,
et ils contempleront sa gloire. (Jean XVII. 24) « Mais moi, je verrai ta
face en justice et je serai rassasié de ta
ressemblance quand je serai
réveillé. » (Ps. XVII. 15)
Ainsi Dieu, qui est riche en miséricorde,
s'est désigné un peuple
séparé de la race
tombée ; c'est pour l'amour de lui et
afin d'avoir un théâtre où il
déployât les merveilles de sa
providence et de sa grâce, qu'il a
renouvelé le monde après sa
destruction par le déluge, et qu'il le
conserve jusqu'à présent, mais non
dans son état originaire.
De quelque côté que nous tournions les
yeux, nous voyons les marques du mal que fait le
péché et du déplaisir qu'il
donne à Dieu. Cette vérité
nous est assurée par tout ce qui est en nous
et par tout ce qui nous entoure. Mais il y aura une
délivrance pour ceux qui le craignent, et
par la parole de son Esprit, nous savons que nous
pouvons tirer de l'instruction, même de cette
« racine d'amertume. »
Dès à présent ils sont les
enfants de Dieu, mais il ne manifeste pas ce qu'ils
seront lorsqu'il apparaîtra lui-même et
sera admiré dans tous ceux qui croient.
Alors ils seront manifestés et toute la
création sera délivrée de la
servitude de la corruption.
Combien donc sont aveugles ceux qui attendent le
bonheur de la créature, qui est elle
même sujette à la vanité, et
qui sont satisfaits de l'état présent
des choses ! La cause de leur aveuglement est
qu'ils sont éloignés de Dieu, qu'ils
n'ont ni sentiment de son excellence, ni attention
pour sa gloire, ni connaissance de ce qui est leur
propre bien.
|