Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



Commentaire sur l'épître aux Romains



CHAPITRE VIII.

(suite)

9. Or vous n'êtes point en la chair, mais dans l'Esprit ; si toutefois l'Esprit de Dieu habite en vous ; mais si quelqu'un n'a point l'Esprit de Christ, celui-là n'est point à lui.

Ceux à qui écrivait l'Apôtre, n'étaient pas dans la chair, mais dans l'Esprit, si toutefois (ou
puisque, (1) l'Esprit de Dieu habitait en eux ; d'un autre côté, si () un homme n'a point l'Esprit de Christ, quelque profession qu'il fasse de sa religion, il ne lui appartient point.

Nous trouvons ici une détermination précise du sens que l'Apôtre attache dans cette discussion au mot
chair. Il ne veut point dire assurément que ceux à qui il écrivait, n'eussent point un corps, ne participaient point à la nature humaine, composée d'âme et de corps, et n'eussent point les facultés attachées à l'homme, mais qu'ils n'étaient plus dans leur état charnel.
Ce verset prouve aussi, comme beaucoup d'autres, la demeure réelle du Saint-Esprit dans les fidèles.
« Ne savez-vous pas, » dit le même Apôtre aux Corinthiens, « que vous êtes le Temple de Dieu et que l'Esprit de Dieu habite en vous ? » (I. Cor. III. 16) Comme une église de Jésus-Christ composée de pierres vivantes, ils étaient le Temple de Dieu.

Dans la même épître, il leur rappelle que le Saint-Esprit habite en eux individuellement. « Ne savez-vous pas que votre corps est le Temple du Saint-Esprit qui est en vous et que vous avez de Dieu ? » (
I. Cor. VI. 19) Le Saint-Esprit ici, comme dans d'autres endroits, est appelé l'Esprit de Christ. (Gal. IV. 6. Phil. I. 19. I. Pier. I. 11) Ainsi l'Esprit de Dieu, avec la plénitude duquel le Seigneur Jésus a été oint par son Père, demeure dans les croyants. Cet Esprit Saint descend sur eux, les unissant avec Jésus, et produisant en eux des fruits de sainteté, « le fruit de l'Esprit ; l'amour, la joie, la paix, un esprit patient, la bonté, la bénéficence, la fidélité, la douceur, la tempérance, (Gal. V. 22) » et ces fruits sont produits en eux, parce qu'ils demeurent en Jésus-Christ, (Jean XV. 4) vivant dans la foi au Fils de Dieu qui les a aimés, qui s'est donné lui-même pour eux, et qui vit en eux, (Gal. II. 20) marchant en Jésus-Christ comme ils l'ont reçu ; (Col. II. 6) et demeurant ainsi en Jésus-Christ par le Saint-Esprit qui les garde, et les entretient dans une conviction continuelle des besoins qu'ils ont, comme de pauvres pécheurs qui n'ont en eux aucune force ni aucune justice. Il rend témoignage à leurs coeurs du Messie en qui seul ils peuvent trouver la justice et la force, en qui seul toute la postérité d'Israël est justifiée et se glorifie, en qui seul ils sont sauvés d'un salut éternel. (Esa. XLV. 17. 24. 25) Il leur rend témoignage de l'office de Christ, de son caractère, de la plénitude de grâce et de vérité, de l'amour et du pouvoir salutaire qui demeure en lui.

Pour avoir « une bonne espérance par la grâce, » pour avoir une part avec ceux qui sont sanctifiés, ils ont besoin d'être rachetés, par le
pouvoir aussi bien que par le prix.
Le sacrifice de Christ est la rançon, mais l'Esprit de Christ est le pouvoir qui rachète, qui affranchit de la loi du péché et de la mort. Le moyen ou le prix qui rachetait de la malédiction de la loi, était que le Sauveur se fit malédiction, mais la rédemption elle-même, délivre personnellement les croyants de la coulpe et de la condamnation, du péché, du pouvoir de Satan et du tombeau. « Si quelqu'un n'est né d'eau et d'Esprit, il ne peut point entrer dans le royaume de Dieu. (Jean III. 5) L'amour de Dieu est répandu dans nos coeurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné. » (Rom. V. 5)

Les noms, les attributs et les oeuvres de Dieu, sont donnés au Saint-Esprit, aussi bien qu'au Seigneur Jésus-Christ, ce qui prouve la triple distinction de la divinité.
Il est appelé Dieu, et il est dit qu'il a été tenté. (
Act. V. 4. 9)
Il est le Seigneur Jéhovah, l'Éternel. (
Ezech. VIII. 1. 3)
Jésus-Christ est appelé Fils de Dieu, parce qu'il a été engendré par lui. « C'est pourquoi ce qui naîtra de toi, Saint, sera appelé le Fils de Dieu. (
Matt. I. 18.20. Luc I. 35) »
L'omniprésence est attribuée au Saint-Esprit : « Où irai-je loin de ton Esprit. 
» (Ps. CXXXIX. 7)
L'omniscience : « L'Esprit sonde toutes choses, même les choses profondes de Dieu. » (
I. Cor. II. 10)
La première chose que nous lisons dans le récit de la formation du monde, c'est que
« l'Esprit de Dieu se mouvait sur le dessus des eaux ; » (Gen. I. 2 ) et c'est de la même manière qu'il agit sur les âmes des pécheurs, qui sont, par leur nature, dans les ténèbres.
Tous les hommes sont faits par lui, (
Job. XXXIII. 4 aussi bien que par le Père et par le Fils. »

Dans l'oeuvre de la rédemption, le Saint-Esprit est envoyé par le Père et par le Fils. (
Jean XV. 26. XVI. 7. Gal. IV. 6.) Il agit comme vivifiant, instructeur, sanctificateur et consolateur du peuple de Dieu, ainsi que nous le trouvons dans plusieurs passages.
Divers dons sont donnés aux croyants, mais il n'y a qu'un même Esprit. (
I. Cor. XII. 4)
Sa personnalité distincte et son autorité sont souvent rappelées dans les écritures : « le Saint-Esprit dit, séparez-moi Barnabé et Saul pour l'oeuvre à laquelle je les ai appelés....
Eux donc, étant envoyés par le Saint-Esprit, partirent. (
Act. XIII. 2-4) Ils essayaient d'aller en Bithynie, mais l'Esprit ne le permit point. (Act. XVI. 7)
Le Saint-Esprit m'avertit, de ville en ville, disant que des liens et des tribulations, m'attendent. (
Act. XX. 2. 3)
Prenez garde à vous-même et à tout le troupeau sur lequel le Saint-Esprit vous a établis évêques. (
Act. XX. 28)
Avez-vous reçu le Saint-Esprit quand vous avez cru, et ils lui répondirent nous n'avons pas même ouï dire qu'il y ait un Saint-Esprit, et après que Paul leur eut imposé les mains, le Saint-Esprit descendit sur eux. » (
Act. XIX. 2. 6)

L'inspiration est attribuée au Saint-Esprit et à Dieu. « Christ, dit à ses disciples, « ce n'est pas vous qui parlez, mais le Saint-Esprit, (
Marc XIII. 11) et les Écritures qui sont la parole de Dieu, sont données par le Saint-Esprit.
Le Saint-Esprit dit ces choses. (
II Pier. I. 21. II. Tim. III. 16), Le Saint-Esprit a bien parlé (Act. XXVIII. 25) à nos pères par Esaïe le prophète. ( Act. XXI. 11)
Les saints hommes de Dieu étant poussés par le Saint-Esprit, ont parlé. (
II. Pier. I. 21)
C'est pourquoi, comme dit le Saint-Esprit, aujourd'hui vous entendez sa voix.... (
Héb. III. 7)
Les saintes Écritures sont l'épée, de l'Esprit. » (
Eph. VI. 17)

Les fidèles sont nés de Dieu : (
I. Jean V. 4) ils sont aussi nés du Saint-Esprit ; (Jean III. 5. 6) c'est l'Esprit qui les sanctifie ; (Rom. XV. 16. II Thess. II. 13. I. Pier. I. 2) il demeure dans les saints ; (Jean XIV. 17. Rom. VIII. 11) c'est par lui qu'ils demeurent en Dieu ; (Eph. II. 22) Il est leur consolateur ; (Jean XIV. 16. XV. 26 ; XVI. 7) ils sont fortifiés par l'Esprit dans l'homme intérieur ; (Eph. III. 16) ils jouissent de sa consolation ; (Act. IX. 31) c'est pour eux qu'il intercède ; (Rom. VIII. 26) ils en sont les prémices ; (Rom. VIII. 23) ils sont scellés par lui qui est l'arrhe de leur héritage. (Eph. I. 13. 14. II. Cor. I. 22.)

La résurrection du Seigneur Jésus d'entre les morts, est attribuée à lui-même, et au Père (
I. Cor, VI. 14. Eph. l. 20) et au Saint-Esprit. (I. Pier. III. 18)

Le Saint-Esprit est
Un dans l'unité de la divinité. Cela est déclaré explicitement dans la forme du baptême, qui est donné au nom du Père, du Fils et du St Esprit, lequel comme nous l'avons observé en preuve de la divinité du fils, ne forme pas plusieurs noms, mais un seul nom.
La prière ou la bénédiction qui termine la seconde épître aux Corinthiens, est adressée également au Père, au Fils et au Saint-Esprit, et est dans la même forme que la bénédiction prescrite au souverain Sacrificateur sous la loi « L'Éternel te bénisse et te garde, l'Éternel fasse luire sa face sur toi et te fasse grâce ; l'Éternel tourne sa face vers toi et te donne la paix. (
Nomb. VI. 24) »
Ici le nom de Dieu est répété trois fois, et le contenu de chacune des trois parties de la bénédiction convient respectivement au Père, au Fils et au Saint-Esprit.
Le Père est l'auteur de la bénédiction et de la conservation. C'est du Fils qui viennent la grâce et l'illumination, la lumière de la connaissance de la gloire de Dieu, est révélée sur sa face, (
II. Cor. IV. 6) et la paix est le fruit de l'Esprit, (Gal. V. 22) qui est appelé le consolateur. (Jean XIV. 26)

Cette vérité relative à l'Esprit Saint, comme
Un dans la divinité, a été annoncée dans Esaïe. (Esa. VI. 8) Ce Prophète, dans une vision, contempla l'Éternel des armées, assis sur son trône : et il entendit la voix du Seigneur. (Esa. VI. 8) Or ce que l'Éternel dit dans cette occasion, Paul déclare que c'est le Saint-Esprit qui l'a dit ; (Act. XXVIII. 25-27) l'apôtre Jean dit aussi que c'est la gloire de Jésus que vit Esaïe ; (Jean XII. 41) ainsi l'on trouve consignée ici une vision de la divinité entière, Père, Fils et Saint-Esprit, à qui les Séraphins adressent ces mots, Saint ! Saint ! Saint !

C'est ainsi qu'il y a « un seul
Esprit, un seul Seigneur, un seul Dieu et père de tous. (Eph. IV. 4. 6)
Il y a diversité de dons, mais il n'y a qu'un même
Esprit, il y a aussi diversité de ministères, mais il n'y qu'un même Seigneur : il y a aussi diversité d'opérations, mais il n'y a qu'un même Dieu qui opère toutes choses en tous. (I. Cor. XII. 4-6)
É
lus selon la prescience de Dieu le Père, par l'Esprit sanctifiant, pour obéir à Jésus-Christ et pour obtenir l'aspersion de son sang. » (I. Pier. I. 2. Jud. 20. 21)
Ces passages, ainsi que beaucoup d'autres, que présentent les Écritures, nous révèlent clairement la personnalité, l'action et la Divinité
de l'Esprit éternel. (Héb. IX. 14)

10-13. Et si Christ est en vous, le corps est bien mort à cause du péché ; mais l'esprit est vie à cause de la justice. Or si l'Esprit de celui qui a ressuscité Jésus des morts habite en vous, celui qui a ressuscité Christ des morts, vivifiera aussi vos corps mortels à cause de son Esprit qui habite en vous. Ainsi donc, mes frères, nous sommes débiteurs, non point à la chair, pour vivre selon la chair. Car si vous vives selon la chair, vous mourrez ; mais si par l'Esprit vous mortifiez les actions du corps, vous vivrez.

Déjà l'Apôtre,
chapitre VI. v. 10 et 12, a parlé des corps mortels de ceux à qui il adresse cette épître ; il leur dit ici que si Christ habite en eux, comme il habite en tous ceux dans lesquels demeure son Esprit ; dans ce cas, quoique leur corps soit mortel et doive bientôt mourir, à cause de la désobéissance d'Adam et de leurs transgressions personnelles, cependant l'âme qui habite en lui a la vie : elle est vivante à Dieu, et elle a commencé à jouir de la félicité qui doit toujours durer, à cause de la justice du second Adam, auquel ils ont part. (I. Jean V. 11. 12)

De sorte que lorsque le corps retombera dans la poussière, l'âme, parfaitement délivrée du péché, entrera dans les cieux ; et Dieu qui a ressuscité des morts Jésus-Christ, ressuscitera aussi ce corps mortel en gloire et en incorruptibilité, par la toute-puissance de son Esprit qui demeure en eux, et qui ne laissera pas son temple (
I. Cor. VI. 19) réduit en poussière pour toujours.
Ainsi le péché et tous ses effets seront détruits à jamais. Comme nous voyons ici que Christ est dans les fidèles, (
Eph. III. 17) que le St-Esprit habite en eux, ainsi que nous apprenons que le Père y habite. (II. Cor. VI. 1)
« Il y en a trois qui rendent témoignage dans le ciel, le Père, le Fils et le Saint-Esprit, et ces trois-là font un. » (
l. Jean V. 7) (2)

D'après les puissantes considérations qui ont été exposées ci-dessus, les fidèles sont obligés, et ici ils sont exhortés à ne point vivre suivant leur dépravation naturelle, à cause de laquelle leurs corps sont mortels, et doivent bientôt mourir ; en effet, s'ils agissaient ainsi, ils seraient sujets non seulement à la mort temporelle, mais encore à la mort spirituelle.
Si au contraire, par l'influence du Saint-Esprit en leurs coeurs, ils mortifient leurs mauvais penchants, (
Col. III. 5) ils vivront éternellement.
Cette doctrine est pleinement déclarée dans la fin de ce chapitre et toute la nouvelle alliance donne des assurances nombreuses de la persévérance de ceux qui lui appartiennent. « Ils me seront pour peuple et je leur serai pour Dieu et je leur donnerai un même coeur et un même chemin afin qu'ils me craignent à toujours pour leur bien et le bien de leurs enfants après eux, et je traiterai avec eux une alliance éternelle, savoir que je ne me retirerai point d'eux pour leur faire du bien, et je mettrai ma crainte dans leur coeur afin qu'ils ne se retirent point de moi. » (
Jér. XXXII. 38-40)

Jésus dit : « Celui qui croit en moi, selon ce que dit l'Écriture, des fleuves d'eau vive découleront de son ventre ; or il disait cela de l'Esprit, que devaient recevoir ceux qui croyaient en lui. (
Jean VII. 38)
Celui qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura jamais soif, mais l'eau que je lui donnerai deviendra en lui une fontaine d'eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle. (
Jean IV. 14)
Je suis le pain vivifiant, qui suis descendu du ciel. Si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement.... Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle et je le ressusciterai au dernier jour, car ma chair est une véritable nourriture, et mon sang un véritable breuvage. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi en lui. Comme le Père qui est vivant m'a envoyé et que je suis vivant par le Père, ainsi celui qui me mangera, vivra aussi par moi. C'est ici le pain qui est descendu du ciel, non pas comme vos pères qui ont mangé la manne, et ils sont morts, celui qui mangera ce pain vivra éternellement. » (
Jean VI. 51. 54.57)

En même temps que Dieu écrit sa loi dans le coeur de ses croyants, et qu'il y met sa crainte, leur amour pour ses commandements et la crainte qu'ils ont de lui, sont conservés et excités par des motifs convenables pour des créatures intelligentes, et qui deviennent efficaces par le Saint-Esprit. Ils sont vivement engagés « à se conserver les uns, les autres, dans l'amour de Dieu, en attendant la miséricorde de Notre Seigneur Jésus-Christ, pour la vie éternelle. » (
Jud. 21)
Paul disait, « je mortifie mon corps et je me le soumets de peur qu'après avoir prêché aux autres, je ne sois trouvé moi-même, en quelque sorte, non recevable. (
I. Cor. IX. 27)

Ainsi la doctrine que l'Apôtre enseigne dans ce
v.13 est entièrement conforme à celle qu'il a établie, sur la justification par la foi. En effet, par la foi, les hommes reçoivent l'Esprit : (Gal. III. 14) par le Saint-Esprit, l'amour de Dieu est répandu dans leurs coeurs : (Rom. V. 5) par cet amour, Paul comme tous les fidèles, était poussé à tout ce qu'il faisait, (II. Cor. V. 14) et c'est ainsi que l'Esprit produit les fruits de sainteté. De sorte que Dieu agit dans les hommes et fait que les hommes agissent.
La chair avec ses affections et ses convoitises doit être mortifiée et détruite. C'est le Saint-Esprit qui opère en eux, et cependant les fidèles agissent par ses secours et dans sa dépendance.

« La parole, dit Jéhovah, qui sera sortie de ma bouche, ne retournera pas vers moi sans effet, mais elle fera tout ce en quoi j'ai pris plaisir, et prospérera dans les choses pour lesquelles je l'aurai envoyée. (
Esa. LV. 11)
Celui qui a planté l'oreille n'entendra-t-il point, celui qui a formé l'oeil ne verra-t-il point ? » (
Ps. XCIV. 9)
Et celui qui a donné l'être à l'entendement humain ne pourra-t-il pas avoir d'accès auprès de lui, l'affecter et exercer de l'influence sur lui, selon ce qui lui semblera bon. « Le coeur du Roi est dans la main de l'Éternel, comme des ruisseaux d'eau, il l'incline à tout ce qu'il veut. (Prov. XXI. 1)
Dieu a mis dans leur coeur de faire ce qui lui plaît. » (
Apoc. XVII. 17)
Où n'est point l'Esprit de Dieu il n'y a point de foi pour justifier, de foi « pour purifier les coeurs. » (
Act. XV. 9)

D'après cela et conformément au système entier de la parole de Dieu, c'est une vérité invariable que si l'homme n'est pas sous l'influence de l'Esprit de Dieu, mais vit selon la chair, il mourra.
« Ne vous abusez point, Dieu ne peut être moqué ; car ce que l'homme aura semé, il le moissonnera aussi ; c'est pourquoi celui qui sème à sa chair, moissonnera aussi de la chair la corruption, mais celui qui sème à l'esprit, moissonnera de l'esprit la vie éternelle. (
Gal. VI. 7-8)
L'affection de la chair, est la mort, mais l'affection de l'esprit est la vie et la paix. » (
Rom. VIII. 6)
Si le péché a de l'empire sur
un homme, il n'est pas sous l'influence de la grâce, il n'est pas justifié par la grâce ; et quant à celui qui a l'Esprit de Christ, il est aussi sûr qu'il se dévouera lui-même à être gouverné par ses lois.


14-16. Or tous ceux qui sont conduits par l'Esprit de Dieu, sont enfants de Dieu. Car vous n'avez point reçu un esprit de servitude, pour être encore dans la crainte ; mais vous avez reçu l'Esprit d'adoption par lequel nous crions Abba, Père. C'est ce même Esprit qui rend témoignage avec notre esprit que nous sommes enfants de Dieu.

Ceux qui, par l'influence du Saint-Esprit, mortifient les oeuvres de leurs corps, jouiront de la vie éternelle, car tous ceux qui sont conduits par le Saint-Esprit, sont enfants de Dieu. Les fidèles de Rome, à qui l'Apôtre écrivait, pouvaient, par leur heureuse expérience, rendre témoignage de ce qu'il dit ici parce qu'ils n'avaient point reçu un esprit de servitude, tel qu'il était sous l'ancienne dispensation Mosaïque. « La loi a été un pédagogue pour nous amener à Christ, » (
Gal. III. 24) dit Paul, car, « quand nous étions des enfants, nous étions asservis sous les rudiments du monde. » (Gal. IV. 3)
L'ancienne alliance contenait seulement les principes de la connaissance de Christ, qui consistaient en institutions mondaines et extérieures, (
Héb. IX. 1-9) et qui considérées simplement en elles-mêmes, étaient de faibles et misérables éléments. (Gal. IV. 3. 9) Ces cérémonies typiques ne pouvaient absoudre de la coulpe la conscience de ceux qui les observaient. (Héb. IX. 9. X. 1) Cette première dispensation était donc comme un joug insupportable, (Act. XV. 10) imposé à ceux qui vivaient sous cette alliance, qui leur faisait attendre avec impatience la délivrance qui devait être donnée de Sion. (Ps. XIV. 7)
Ainsi cette première dispensation conduisait à un esprit de servitude, (
Gal. IV. 24) quoique plusieurs de ceux qui vécurent sous sa loi, découvrant, sous ces cérémonies, l'objet véritable de ces types et de ces ombres qui le préfiguraient, eussent reçu le caractère filial d'enfants spirituels de Dieu ; mais les croyants, à qui Paul s'adresse, n'étaient point « venus à cette montagne qui ne peut se toucher à la main, ni au feu brûlant, ni au tourbillon, ni à l'obscurité, ni a la tempête, ils étaient venus à la montagne de Sion. » (Héb. XII. 18. 22) Ils n'avaient pas reçu un nouvel esprit de servitude, mais un esprit d'adoption de celui dont ils devenaient ainsi les enfants : par cet esprit, ils s'adressent à lui avec amour et confiance comme les enfants à leur père terrestre, et appellent Dieu, disant : Abba, Père, chacun dans son propre langage, (3) et cet Esprit d'adoption ou ces sentiments de respect et d'amour, cette confiance dans la faveur de Dieu, dont sont remplis ceux qui croient l'évangile, rend témoignage à leurs propres coeurs qu'ils sont les enfants de Dieu.

Le mot de Père, dont le Seigneur lui-même se servait pour invoquer Dieu, (
Matt. XXVI. 39) nous fait voir que dans les plus grandes détresses, ceux qui sont conduits par l'esprit de Dieu, peuvent, d'après l'exemple de Christ, exprimer une confiance entière dans l'affection paternelle de Dieu, qui ne les abandonnera point, mais qui conduira à une fin heureuse, les peines qui les affligent. C'est encore de la même expression Abba, Père, que l'Apôtre se sert aussi dans l'épître aux Galates.
Le mot
crier signifie ici, l'action de prier avec une vive émotion de l'âme.

« À
tous ceux qui l'ont reçu (la parole faite chair) il leur a donné le droit d'être faits enfants de Dieu, savoir : à ceux qui croient en son nom, lesquels ne sont point nés du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l'homme, mais ils sont nés de Dieu. » (Jean I. 12. 13) Telle est l'admission gracieuse que Dieu daigne accorder aux étrangers qu'il reçoit dans l'état, les rapports, les privilèges de ses enfants, par Jésus-Christ, suivant cette promesse gracieuse de la nouvelle alliance, « Je vous serai pour père, et vous me ferez pour fils et pour filles, dit le Seigneur Tout-puissant. » (Jér. XXXI. 1. 9. II. Cor. VI. 15)

Les différentes manières que l'écriture emploie pour parler de la relation filiale des fidèles avec Dieu, tendent à aider leurs faibles conceptions, et à élever leurs pensées vers cette grande et ineffable bénédiction ; un mode de s'exprimer peut, en quelque manière, suppléer à ce qui manque à l'autre.
L'origine de la vie spirituelle et le rétablissement de l'image de Dieu sont exprimés par ces mots,
être nés de Dieu. Pour qu'ils n'oubliassent pas leur état naturel d'aliénation de Dieu, et indiquer quel est leur titre au patrimoine céleste, il est dit qu'ils sont adoptés par Dieu. Ce mot exprime l'acte par lequel une personne prend l'enfant d'un autre, qui lui est étranger, et lui donne la place et les privilèges de son propre Fils. Paul parle encore ailleurs de cette adoption spirituelle. « Quand l'accomplissement des temps est venu, Dieu a envoyé son Fils, né d'une femme et soumis à la loi, afin qu'il rachetât ceux qui étaient sous la loi et que nous reçussions l'adoption des enfants, et parce que vous êtes enfants, Dieu a envoyé l'Esprit de son Fils dans vos coeurs, criant Abba, Père. » (Gal. IV. 4-6)
Et de peur que les fidèles ne pussent croire que cette adoption avait lieu, à cause de quelque mérite qu'il y aurait eu en eux (car toutes les doctrines de l'évangile, en même temps qu'elles sont les plus consolantes, sont celles qui humilient le plus l'homme ) le même Apôtre enseigne que Dieu nous a « prédestinés, pour nous adopter à soi par Jésus-Christ, selon le bon plaisir de sa volonté, à la louange de la gloire de sa grâce. » (
Ephes. I. 5. 6)

Cet esprit de confiance et d'obéissance filiales, est produit dans les croyants par l'Esprit de Dieu, qui, comme dit plus haut l'Apôtre, les dirige dans leur conduite. Le Saint-Esprit rend témoignage, dans les écritures et dans leurs coeurs, de l'efficacité du sang de Jésus pour nettoyer, tous les péchés.
(I. Jean V. 6) Ainsi la conscience est délivrée de la coulpe du péché, et l'Esprit rend aussi témoignage par les effets qu'elle produit de la réalité du changement qu'opèrent en elle ses influences sanctifiantes.
« Celui qui croit au fils de Dieu, il a en lui-même le témoignage de Dieu. » (
I. Jean V. 10) Il a reçu dans son coeur les arrhes de l'Esprit, le gage et l'avant goût de l'héritage céleste. Il a confiance en Dieu, (II. Cor. V. 5. 6) et par l'opération de l'Esprit dans l'efficace de sa transformation, il a reçu l'empreinte de Dieu dans cette nature divin, dans cette sainte disposition et dans cet entier dévouement à Dieu, par lequel elle est rendue évidente. Il est ainsi scellé par l'Esprit pour le jour de la rédemption.

Cette opération de l'Esprit n'est point égale dans tous les fidèles. Comme c'est par la foi qu'ils reçoivent l'Esprit, les fruits qu'il produit sont en proportion de leur foi : c'est encore dans la même proportion qu'ils éprouvent que l'amour de Dieu est répandu dans leurs coeurs. C'est pour cela qu'ils sont exhortés à être remplis de l'Esprit ; (
Eph. V. 18) et, d'après cette considération, ils doivent être soigneux d'éviter tout ce qui pourrait attrister le Saint-Esprit de Dieu, par qui ils ont été scellés, (Eph. IV. 30) et chercher constamment auprès de Dieu, une plus abondante mesure de l'esprit, car celui qui cherche trouve, (Matt. VII. 8) et Dieu donne le Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent. (Luc XI. 13)

Ce qui est dit dans ce passage et dans plusieurs autres, notamment cette déclaration de l'Apôtre dans l'épître à Timothée,
« Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d'amour et de prudence, » (Act. IX. 31) nous enseigne qu'une crainte servile est bannie de l'esprit des fidèles, et qu'ils reçoivent un courage qui n'est en rien épouvanté par leurs adversaires, (II. Tim. 1. 7) qui n'est sous la puissance d'aucune considération, étrangère que ce soit. Car si la terreur ou les menaces des hommes, si la crainte des conséquences dans le monde, les détournent de la constance qu'ils doivent mettre dans l'accomplissement de leurs devoirs, cela vient des restes qu'il y a encore dans leur esprit d'une crainte charnelle et non mortifiée. Mais il n'y a rien de plus indigne de l'évangile, n'y de plus contraire à son esprit qui donne appui, secours, paix, contentement, consolation et joie dans toutes les situations où le fidèle peut se trouver placé.
Nous apprenons en même temps par d'autres passages des saintes écritures qu'il est une autre crainte respectueuse de Dieu, imprimée par la vue de sa majesté, et que les fidèles doivent conserver toujours ; mais cette crainte est unie aux consolations du Saint-Esprit. « Ainsi donc, les églises par toute la Judée, la Galilée, la Samarie étaient en paix, étant édifiées, et marchant dans la crainte du Seigneur ; et elles étaient multipliées par la consolation du Saint-Esprit. » (
Act. IX. 31)

Il est encore une crainte salutaire qui doit occuper constamment les coeurs des chrétiens et qui provient du sentiment qu'ils ont de leur faiblesse, et de leur inclination au mal, des dangers dont ils sont environnés et du nombre de leurs ennemis spirituels. C'est pour cela qu'il leur est ordonné de travailler à leur salut
avec crainte et tremblement.
L'Apôtre Pierre enjoint à ceux à qui il écrit, comme étant élus par la prescience de Dieu, comme aimant Jésus-Christ et se réjouissant en lui d'une joie ineffable et glorieuse, de se conduire avec crainte durant le temps de leur séjour temporel, parce qu'ils ont été rachetés par le précieux sang de Jésus-Christ. (I. Pier. I. 2. 8. 18. 19)
Cette considération montre quelle est la nature horrible et dangereuse du péché qui agit dans leurs membres, (
Rom. VII. 5) et contre lequel la colère de l'Éternel est révélée des cieux. Cette crainte jetée dans le coeur des enfants de Dieu, leur sert à se conserver saufs au milieu des dangers ; exactement comme le fait la crainte instinctive qui existe dans tous les hommes et qui leur a été donnée pour la conservation de la vie naturelle.

17. Et si nous sommes enfants, nous sommes donc héritiers ; héritiers, dis-je, de Dieu, et cohéritiers de Christ ; si nous souffrons avec lui, afin que nous soyons aussi glorifiés avec lui.

Quand « les yeux des hommes sont ouverts, quand ils sont convertis des ténèbres à la lumière et de la puissance de Satan à Dieu, ils reçoivent la rémission de leurs péchés et leur part avec ceux qui sont sanctifiés par la foi qu'ils ont en Jésus, (
Act. XXVI. 18), selon la grande miséricorde de Dieu, qui les a régénérés, pour avoir une espérance vive par la résurrection de Jésus-Christ d'entre les morts, d'obtenir l'héritage incorruptible, qui ne peut se souiller ni se flétrir, conservé dans les cieux pour eux, qui sont gardés par la puissance de Dieu, par la foi à salut » (I. Pier. I. 3-5)
Car s'ils sont enfants de Dieu, nés de l'esprit, adoptés dans la famille de Dieu et constitués ses enfants, ils doivent être héritiers de Dieu et cohéritiers de Christ, que Dieu a établi l'héritier de toutes choses, (
Héb. I. 2) et il est aussi certain qu'ils seront glorifiés avec Christ, qu'il l'est qu'ils souffrent avec lui, avec qui ils ne forment qu'un, parce qu'il est leur chef.

« Si nous sommes enfants, nous sommes héritiers. » L'écriture déclare partout la nature de cet héritage. Héritiers selon la promesse :
- Héritiers de la promesse, (
Gal. III. 29) c'est-à-dire de toutes les bénédictions contenues dans la promesse que Dieu fit d'abord après la chute de l'homme, et qu'il confirme par son serment.
- Héritiers du salut. (
Héb. I. 14)
- Héritiers de la grâce de la vie. (
1. Pier. III. 7)
- Héritiers de la vie éternelle suivant l'espérance. (
Tit. III. 7)
- Héritiers, de la justice. (
Héb. XI. 7)
- Héritiers du royaume que Dieu a promis. » (
Jacq. II. 5)
En un mot comme on le dit ici,
héritiers de Dieu et cohéritiers de Christ.

Ainsi « tout homme qui croit que Jésus est le Christ, est né de Dieu. (
I Jean V. 1) » Cette régénération est comme une seconde création, car il est l'ouvrage de Dieu, créé en Jésus-Christ pour les bonnes oeuvres : celui-là seul qui le créa de rien, peut le faire naître de nouveau et lui donner une nouvelle création. C'est de là qu'il tire le nom de Père et que ceux qui sont nés de lui, portent celui de ses enfants, et c'est ainsi que cet acte intérieur de régénération spirituelle, donne à Dieu un nouveau titre de paternité.
Ce n'est pas là, la seule renaissance ou régénération, dans le sens que ce mot offre au chrétien ; l'âme après sa naissance naturelle, doit renaître à la vie de grâce ; après avoir été dans cet état, elle renaît encore dans la vie de gloire. Le Seigneur Jésus nous parle de la
régénération, « quand le Fils de l'homme sera assis sur le trône de sa gloire. » (Matt. XIX. 28)
La résurrection des corps des fidèles est une espèce de nouvelle naissance du sein de la terre, et l'entrée dans l'immortalité, une nativité dans une autre vie, qui dans le 22e verset (23) est appelée l'adoption, la rédemption de notre corps.

18. Car tout bien compté, j'estime que les souffrances du temps présent ne sont point comparables à la gloire à venir qui doit être révélée en nous.

En parlant des glorieux privilèges des enfants de Dieu, l'Apôtre déclare que s'ils sont actuellement, éprouvés par des souffrances, ce n'est point une objection contre ce qu'il a établi plus haut. Ayant parlé des souffrances qui, pour leur bien, pour la mortification du péché, sont liées dans l'état actuel avec ces mêmes privilèges, il affirme qu'il ne peut point y avoir de proportion entre ces peines et la gloire à laquelle ils doivent participer.
C'est une considération qui doit être la consolation la plus puissante pour tous les serviteurs de Christ, quelles que soient les circonstances extérieures où ils se trouvent.

Aucun croyant ne peut échapper à ces épreuves. Indépendamment des chagrins communs de la vie, auxquels tous les enfants d'Adam sont assujettis, dans ce monde, par une sentence irrévocable, (
Gen. III. 17) les croyants ont des peines qui leur sont particulières.
S'ils n'éprouvaient aucune portion du châtiment, dont ils ont tous leur part, ils seraient alors des enfants supposés et non des fils légitimes. (
Héb. XII. 8) C'est ce que Paul appelle accomplir le reste des afflictions de Christ, (Col. I. 24) (4) et ce qu'il regarde comme un grand honneur pour les fidèles ; (Phil. I. 29) mais comme les souffrances de Christ abondent en eux, la consolation aussi y abonde par Christ, (II Cor. I. 5) et leur légère affliction qui ne fait que passer, produit en eux un poids éternel, d'une gloire souverainement excellente. (II. Cor. IV. 17)

19-21. (22) Car le grand et ardent désir des créatures, est qu'elles attendent que les enfants de Dieu soient révélés, (parce que les créatures sont sujettes à la vanité, non de leur volonté, mais à cause de celui qui les y a assujetties) dans l'espérance qu'elles seront aussi délivrées de la servitude de la corruption, pour être en la liberté de la gloire des enfants de Dieu. Car nous savons que toutes les créatures soupirent et sont en travail ensemble jusqu'à maintenant.

Paul continue ici à suggérer à ceux à qui il s'adresse, diverses consolations relatives aux souffrances de la vie présente. Par une personnification, dont les exemples sont communs dans l'écriture, et qui consiste à attribuer les affections humaines aux choses inanimées, (
Ps. XCVI. 11. 12. Ps. XCVIII. 8. Esa. LV. 12. Hab. III. 10)
l'Apôtre appelle ici l'attention des fidèles sur ce fait, que chacune des choses qui les entoure dans ce monde est dans un état de souffrance et de dérangement. Les oeuvres de la création ont été faites pour déployer la sagesse et la bonté de Dieu. Elles le sont encore jusqu'à un certain point, mais non comme dans le commencement de la création, lorsque Dieu prononça que tout était
très bon. Elles ont été rendues sujettes à la vanité, non pour leurs propres fautes, mais à cause de la transgression de l'homme, pour qui ce monde était disposé.
Aussitôt que l'homme eut transgressé le commandement de Dieu, la terre fut maudite à cause de lui. Dans la suite, elle fut détruite par l'eau, et le péché à la fin la mettra en feu.
Les animaux furent faits pour être pris et détruits. (
II. Pier. II. 12) Ils deviennent les ministres des plaisirs criminels, et les victimes de la cruauté oppressive de l'homme. Ils sont domptés par lui pour partager le travail auquel il était condamné, ils terminent leur courte existence par la mort, ou même ils se dévorent les uns les autres.
La misère et le mal prévalent dans le monde, et les créatures inanimées elles-mêmes sont forcées de témoigner et de servir de différentes manières au déshonneur versé sur leur Créateur. En un mot, il serait injurieux à la gloire de Dieu, de supposer que les choses sont à présent dans l'état où elles étaient d'abord, ou bien d'imaginer qu'elles doivent être toujours comme on les voit maintenant.

Dans cet état de misère, de confusion et d'imperfection, occasionné et introduit par le péché de l'homme, toute la création, animée et inanimée, réclame à la fois une nouvelle et meilleure dispensation, pour justifier la sagesse et la bonté de Dieu. Les créatures sont représentées ici comme opprimées et gémissantes, jusqu'au moment où Dieu éloignera les obstacles qui les empêchent de répondre à leurs fins respectives ; comme regardant dans l'avenir, attendant dans l'espérance (
5) avec anxiété, l'époque où toute la création sera délivrée de l'esclavage sous lequel elle gémit à présent, où elle ne servira plus qu'à montrer la gloire du grand Créateur, et où elle le glorifiera avec les enfants de Dieu dont elle partagera la liberté. (6)

Ainsi Dieu, le juste Juge, qui soumit toutes les créatures à la vanité, comme la juste conséquence de la désobéissance de l'homme, a fait à cette disposition une réserve en faveur de ses enfants ; aussi, quoique ils soient sujets à être troublés par le péché, ils sont assurés contre la peine finale qu'il mérite.
Le Seigneur créera un état de choses nouveau et plus glorieux, dans lequel les justes seuls feront admis ; ni le péché, ni la douleur n'existeront plus.
Nous ignorons les circonstances de ce changement et les vues particulières qui le dirigeront. Mais nous sommes assurés qu'il aura lieu, qu'il sera digne de la sagesse divine quoiqu'il soit au-dessus de nos faibles entendements. (Voy.
II. Pier. III. 13)

Ainsi le temps viendra où le plan mystérieux de la divine providence, sera développé, justifié et complété : alors, on verra dans le Seigneur, le chef et le restaurateur de la création, on verra combien pleinement il a détruit les oeuvres du diable (
I. Jean III. 8) pour le bien de son peuple. Alors Satan, le péché, la mort, la misère et toutes les créatures méchantes, seront confinés dans l'enfer, et le reste de la création de Dieu paraîtra glorieux, beau, pur, bien ordonné, et heureux ; chaque chose répondant à la fin pour laquelle elle a été formée, et aucune n'étant pervertie pour des desseins différents.

22. (23)Et non seulement elles, mais nous aussi, qui avons les prémices de l'Esprit, nous-mêmes, dis-je, soupirons en nous-mêmes, en attendant l'adoption, c'est-à-dire, la rédemption de notre corps.

Non seulement toute la création, assujettie à la vanité par le péché de l'homme, gémit et est en peine, comme une femme qui est en travail qui attend avec impatience sa délivrance, mais encore ceux qui ont reçu les arrhes ou les premiers fruits de l'Esprit par sa sainte communication et son influence, qui sont les gages de leur félicité éternelle, gémissent (
II. Cor. V. 2. 4) aussi en eux-mêmes.
Ils jouissent dès à présent d'une bienheureuse liberté, ils sont affranchis de l'empire du péché et de la malédiction de la loi, et de l'esprit de servitude ; mais ils ont encore beaucoup à souffrir du péché qui reste en eux, des tentations de Satan, des contradictions et des pièges qu'ils trouvent dans le monde ; cependant ils attendent l'adoption, c'est-à-dire, la rédemption de leurs corps, c'est-à-dire, la pleine manifestation de leur caractère d'enfants de Dieu, qui sera développé dans toute son étendue lorsque leurs corps seront ressuscités du tombeau. Leurs corps, ainsi que leurs âmes, sont donnés à Christ ; il les a achetés, aussi ils sont devenus ses membres, et c'est là-dessus que Paul fonde l'exhortation qu'il adresse aux croyants de se conserver purs. (
I. Cor. VI. 15)

Cependant, durant cette vie, les corps des saints n'ont aucune marque de cette filiation divine, ils sont sujets à la vanité, à la servitude de la corruption, comme ceux de tous les hommes. Ainsi ce n'est qu'après qu'ils seront ressuscités du tombeau, qu'ils jouiront de tous les privilèges attachés au titre de leur adoption.
Alors ils paraîtront comme « des fils de Dieu étant fils de la résurrection. 
» (Luc XX. 35) Ce sera la rédemption complète, la rédemption de la possession acquise, (Eph. I. 14) le jour de la rédemption pour lequel les fidèles ont été scellés. (Eph. IV. 30)
« Alors les justes reluiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. » (
Matt. XIII. 43)
Alors ils hériteront ces nouveaux cieux, cette nouvelle terre, où la justice habite, et qu'ils attendent selon la promesse. (
II. Pier. III. 13) Car Dieu fera toutes choses nouvelles ; (Apoc, XXI. 5) alors ils seront avec Jésus, et ils contempleront sa gloire. (Jean XVII. 24) « Mais moi, je verrai ta face en justice et je serai rassasié de ta ressemblance quand je serai réveillé. » (Ps. XVII. 15)

Ainsi Dieu, qui est riche en miséricorde, s'est désigné un peuple séparé de la race tombée ; c'est pour l'amour de lui et afin d'avoir un théâtre où il déployât les merveilles de sa providence et de sa grâce, qu'il a renouvelé le monde après sa destruction par le déluge, et qu'il le conserve jusqu'à présent, mais non dans son état originaire.
De quelque côté que nous tournions les yeux, nous voyons les marques du mal que fait le péché et du déplaisir qu'il donne à Dieu. Cette vérité nous est assurée par tout ce qui est en nous et par tout ce qui nous entoure. Mais il y aura une délivrance pour ceux qui le craignent, et par la parole de son Esprit, nous savons que nous pouvons tirer de l'instruction, même de cette « racine d'amertume. »
Dès à présent ils sont les enfants de Dieu, mais il ne manifeste pas ce qu'ils seront lorsqu'il apparaîtra lui-même et sera admiré dans tous ceux qui croient. Alors ils seront manifestés et toute la création sera délivrée de la servitude de la corruption.

Combien donc sont aveugles ceux qui attendent le bonheur de la créature, qui est elle même sujette à la vanité, et qui sont satisfaits de l'état présent des choses ! La cause de leur aveuglement est qu'ils sont éloignés de Dieu, qu'ils n'ont ni sentiment de son excellence, ni attention pour sa gloire, ni connaissance de ce qui est leur propre bien.


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(1) Le mot, traduit ici par
si toutefois, est traduit souvent par puisque ; voyez II. Thess. I. 6. où il est traduit par puisque, et I. Pier. II. 3., où il doit être traduit de la même manière.

(2) On a beaucoup disputé sur l'authenticité de ce texte. Jones, en traitant de la
Doctrine de la Trinité, s'exprime ainsi. « Je crois fermement qu'il est authentique, par les raisons suivantes :
1° Jérôme qui a eu, pour examiner ce point de critique, plus de moyens et de facilité qu'il ne nous est possible d'en avoir, à cause de la distance des temps, Jérôme nous dit clairement avoir découvert comment il avait été altéré, mal traduit ou omis, afin d'éluder la vérité ;
2° Les Pasteurs de Louvain, ayant comparé un grand nombre de copies latines, il ne manquait que dans cinq d'entr'elles, et Robert Étienne le trouva dans neuf des seize anciens manuscrits qu'il consulta 
;
3° Ce passage est certainement cité deux fois par Cyprien, qui écrivait, avant le Concile de Nicée, ainsi que par Tertullien, comme le lecteur pourra en juger, par ce passage : Connexus patris in filio, et filii in Paracleto tres efficit chaerentes, alterum ex alter o ; qui tres unum sunt ;
Le sens ne serait pas complet sans ce verset, qui établit une antithèse entre les trois témoins qui sont au ciel, et les trois qui sont sur la terre. »

(3) Comme l'article indique ici le nominatif
, quelques personnes ont pensé que l'Apôtre ajoutait ici le mot grec, comme une traduction du mot Syriaque Abba. Mais si telle eût été son intention, il aurait écrit . On trouve dans les LXX plusieurs exemples du nominatif placé pour le vocatif, ainsi que dans Luc XVIII. 13. &c.

(4) Les afflictions de Christ qui seules sont expiatoires, suffisent parfaitement pour la rédemption de son corps qui est l'église, forment une expiation d'une valeur infinie, et celles de ses fidèles ne pourraient nullement suppléer à son défaut si elle était insuffisante. Mais le Seigneur Jésus qui dans toutes les angoisses de son peuple, était lui-même en angoisse (
Es. LXIII. 9.) sympathise avec eux dans leurs infirmités (Héb. IV. 15.) et dans les souffrances (Act. IX. 4.) qui leur sont destinées dans ce monde, et qui les conduisent de diverses manières à leur salut final. Ils sont Son corps, (Col. I, 18.) « ayant été tous baptisés d'un même esprit pour être un même corps avec Christ. » ( I. Cor XII. 13.)
Ainsi leurs souffrances forment avec les siennes un ensemble de peines et de détresses ; elles leur sont nécessaires et sont utiles de différentes manières à leur salut.

(5) La première partie du verset 20
, estime parenthèse, la seconde partie est liée avec le verset 19. Le vif désir des créatures, attend dans l'espérance la manifestation des enfants de Dieu, parce que les créatures aussi seront délivrées de l'esclavage de la corruption. La parenthèse exprime l'état présent de la création et indique quelle en est la cause.

(6). Ce mot grec que l'on a traduit par
grand et ardent désir, est très emphatique, on ne le trouve qu'une autre fois dans le nouveau Testament, Phil. I. 20, dans un passage où le même Apôtre décrit à la fois la confiance de son espérance, et les combats et les oppositions qui exerçaient chaque jour sa foi. Son sens littéral exprime l'attitude d'une personne qui relevant la tête et la portant en avant, attend l'arrivée d'un message ou l'issue d'un événement important.

 

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